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Laïcité mon amour

Rentrant d’un colloque qui s’est tenu à Pau sous les auspices du Comité Laïcité République, notre chroniqueur revient sur ce qu’est réellement la laïcité — et qui n’est pas, figurez-vous, le souci premier de tous les candidats aux élections européennes.


Dans le dernier numéro de Marianne, Hadrien Brachet fait le point sur les curieux rapports à la laïcité des têtes de liste françaises.

Je lis son article en revenant de Pau, où je participais, ces deux derniers jours, à un colloque rassemblant les piliers de la laïcité, Alain Sekzig par exemple, ou Samuel Mayol. Tous deux indéfectiblement à gauche, et vilipendés, comme moi, par les crétins béats qui se croient à gauche alors qu’ils sont, au mieux, des islamo-gauchistes ou des wokistes intersectionnels — ou d’apprentis dhimmis. J’y reviendrai.

La laïcité menacée par Jean-Luc Mélenchon

En attendant, que nous apprend Hadrien Brachet ?
C’est peut-être Valérie Hayer qui est la plus nette sur cette question, reprenant à son compte la proposition de plusieurs eurodéputés de Renew de veiller à ce que l’Europe cesse de « financer des associations ayant des liens avec des organisations religieuses et politiques radicales comme les Frères musulmans ». Elle préconise de « protéger le recours à l’IVG en l’inscrivant dans la Charte européenne des droits fondamentaux. » Dont acte.

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Le PCF n’est pas en reste — mais il est bien le seul, à gauche. Léon Deffontaines, sa tête de liste, a même affirmé (sur Sud-Radio) que « la France insoumise met en danger la laïcité ».

Les insoumis, justement parlons-en. S’ils « refusent l’ingérence du religieux dans les affaires politiques », leur refus symétrique de toute ingérence du politique dans les affaires religieuses doit alerter : après tout, ils n’ont cessé — particulièrement depuis le 7 octobre — de faire des risettes aux islamistes, et leur dernière proposition de loi sur la laïcité, dit Brachet, « ne mentionnait même pas les menaces islamistes — comme si ce n’était pas un sujet. »

Le député islamo-gauchiste Thomas Portes (LFI), apostrophé par Frédéric Haziza, à la manifestation interdite pro-Gaza, samedi 28 octobre 2023 à Paris. Image: Capture Twitter.

Les écologistes sont encore plus beaux : la laïcité, ils n’en ont jamais entendu causer — et ils n’en parlent pas. Pas question d’interférer avec les droits inaliénables des courgettes à remplacer les sextoys. Et ils promettent concurremment de lutter « contre l’antisémitisme et l’islamophobie » — comme le président du CPI qui veut mettre en examen pour génocide Netanyahou et le Hamas.
Imaginez que l’on ait jugé à Nuremberg en même temps Goebbels et Churchill…

« La notion de laïcité ne figure pas non plus dans le programme de Raphaël Gluksmann », prévient Hadrien Brachet. On ne séduit pas les jeunes, dont on sait ce qu’ils pensent des rapports de la charia et de la République, en mettant en cause les croyances de ces cervelles évidées. Même si le candidat para-socialiste a naguère déploré l’aveuglement dont a bénéficié l’intégrisme islamiste. Un coup à droite, un coup à gauche.

À droite, la laïcité: oui mais…

Et le RN, direz-vous ? Ah, c’est bien délicat quand vous visez les voix d’une droite traditionaliste de parler de cette laïcité qui forme le socle de la loi scélérate de 1905… Dénoncer les infiltrations islamistes, soit. Mais taper sur les doigts des chrétiens ultra-conservateurs…
Et Reconquête ne fait pas mieux. Ni Bellamy, gêné aux coudes par son allégeance versaillaise.

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Ce n’est pourtant pas sorcier — et nous l’avons asséné deux jours durant à Pau : la laïcité consiste à séparer radicalement ce qui est du domaine de l’État — l’éducation, les services publics, mais aussi la rue, à mon sens — et ce qui est du domaine de la foi.
Vous pouvez chez vous adorer la patte de lapin, le plat de nouilles-boulettes des pastafariens ou la pierre noire de la Kaaba, vous pouvez vous prosterner dans la position que vous voulez pour honorer votre dieu ou l’être vous-même, mais cela s’arrête au seuil de la maison. Membre du Conseil des Sages de la laïcité dont vient fort heureusement d’être viré Alain Policar, le sociologue qui pense que le voile musulman est un facteur d’intégration, mon ami Alain Sekzig nous racontait comment, chez les Cavanna, on s’engueulait en italien à la maison, et comment ces Ritals continuaient à le faire, mais en français, dès qu’ils franchissaient le seuil du domicile.

La laïcité ne reconnait que des citoyens

Je n’en demande pas plus. Les musulmanes peuvent tout à fait se voiler — à la maison : ça contribuera à limiter le désir incandescent de leur seigneur et maître, qui reçoit une part d’héritage double de la leur.

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La laïcité, ai-je expliqué, c’est ce qui nous permet de rire à telle caricature de Luz, en 2013, mettant dans la bouche d’un Mahomet dévêtu les mots même de Bardot au début du Mépris : « Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses ? » La laïcité ignore le blasphème — et pire, elle se rit de ceux qui voient des blasphèmes partout, y compris dans les rondeurs de nymphes sur un tableau du XVIIe siècle qui, paraît-il, offense la pudeur musulmane : tu sais où tu peux te la mettre, ma chérie, ta fameuse pudeur ?
La laïcité ignore les « communautés » et l’usage létal qu’en font les Frères musulmans, tâchant de dresser les unes contre les autres : la laïcité ne connaît que des citoyens français. Et elle est menacée en ce moment par une conjuration de bigots, de cagots et de cagoles. À mettre au pas, rapidement. Sans faiblesse. Parce qu’ils ne sont pas très nombreux — mais redoutablement actifs, d’autant que la démocratie est redoutablement faible. Et qu’ils ne sont forts que de notre faiblesse. La laïcité, c’est le retour du siècle des Lumières — parce que les dérives obscurantistes actuelles ne nous laissent plus le choix qu’entre Voltaire ou la charia.

Israël n’a pas gagné la guerre… qu’elle ne peut perdre

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Ivan Rioufol revient d’Israël, pays plus menacé que jamais, alors que le procureur de la Cour pénale internationale vient de réclamer un mandat d’arrêt contre son Premier ministre.


Retour à Sdérot (Israël). Quelques jours après le pogrom du 7 octobre 2023, qui avait meurtri cette ville frontalière de Gaza, j’y avais effectué ma première visite[1]. A l’époque, 90% des habitants avaient dû fuir la cruauté fanatique du Hamas. Les voitures abandonnées en face du commissariat, lui-même rasé après l’assaut de djihadistes, étaient marquées des balles des tueurs surgis ce matin-là.

Sept mois plus tard, la ville morte respire à nouveau. La majorité des habitants sont revenus ; idem dans les communes alentour. Si l’artillerie tonne encore ce mardi, le bruit ne fait plus sursauter l’habitant. L’armée s’est assurée, pour l’essentiel, la maîtrise des ripostes. Mais la résistance du Hamas demeure, en dépit de six mois de pilonnage. Israël n’a pas gagné la guerre. Comme l’explique le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de Tsahal, rencontré lundi soir à Tel Aviv : « L’ennemi est sophistiqué. Il a plus évolué que nous ». À la frontière avec le Liban, j’ai pu constater que le pays vivait toujours sous la menace du Hezbollah : 1700 attaques (drones, missiles, rockets) ont été lancées par ce bras surarmé de l’Iran depuis le 7 octobre. Les 60 000 Israéliens évacués des communes les plus proches de la frontière ne peuvent regagner leur domicile. Seuls certains kibboutz de Galilée ont maintenu leur population, sous la protection d’« interventions civiles » mal armées. Reste un pays qui résiste, jeunesse en tête, et qui s’interdit de perdre cette guerre jugée existentielle.

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Les interlocuteurs rencontrés l’affirment : Israël ne se pliera pas aux pressions extérieures qui font le jeu du Hamas. Le choix de la France d’appuyer la proposition du président de la Cour pénale international de lancer des mandats d’arrêt indifféremment contre les dirigeants du Hamas et ceux d’Israël a été perçu comme une trahison. L’hypothèse d’un cessez-le-feu est vue comme une capitulation. La perspective de deux États, réactivée hier par reconnaissance d’un État palestinien notamment par l’Espagne, n’est en réalité plus à l’ordre du jour. La détermination à chasser le mouvement terroriste reste intacte. Cette stratégie passe, selon les militaires rencontrés, par la prise de contrôle de Rafah, au sud de Gaza : opération redoutée à cause de la forte densité de la population.

Selon le président de la Knesset, Amir Ohana, vu mercredi, Israël ne mène pas seulement un combat local, mais « défend le monde libre ». Il dit : « Nous vivons un choc de civilisation ». Il reconnait néanmoins que la société israélienne, qui compte 20% de musulmans, a « réussi à vivre ensemble ». Un diagnostic tempéré par le ministre de l’Intérieur qui, s’il admet que « le clash n’a pas eu lieu », reconnait l’hétérogénéité de la société arabe israélienne qui comprend un « camp hostile à l’État hébreu ». 

Quel avenir pour Gaza ? La question reste sans réponse. Mais Israël exclut le retour du Hamas ou de tout autre mouvement islamiste. Se dessine la perspective d’une administration civile du territoire sous contrôle israélien. En attendant une possible alternative venue des Emirats arabes unis ou de l’Arabie saoudite. Mais Israël, devenue la cible symbolique du Sud global fédéré contre l’Occident, peut-elle encore faire confiance en ses quelques « alliés » musulmans ? Le doute est palpable.


[1] A l’invitation, renouvelée ces jours-ci, de l’ONG israélienne KKL

Pourquoi je ne voterai pas pour LFI et Rima Hassan le 9 juin

Pour les élections européennes, notre contributeur sait au moins pour qui ne pas voter !


Il est temps pour la France de tourner la page de la gauche sans le moindre regret, marquant ainsi le début d’une rupture inéluctable et brutale. Toute la gauche ! Car les socialistes, les laïques, républicains, gauchistes, progressistes et les médias de gauche, autrefois chantres d’une gauche républicaine en France et en Europe, se retrouvent maintenant à dénoncer avec virulence le “communautarisme” de La France insoumise (LFI), alors qu’ils ont longtemps partagé la même table.

Le vote des quartiers islamisés très convoité

Malgré les protestations des politiciens établis et de la presse mainstream, la caravane de LFI dirigée par Rima Hassan avance inexorablement. Au fil des années, les Insoumis ont flirté avec le communautarisme en promouvant des initiatives telles que les clubs des abayas, les émeutes, les spectacles de Médine, ou encore le débat sur le burkini – tout cela dans le but de séduire les quartiers.

Sofiane Dahmani est étudiant. DR.

Le 9 juin, les citoyens seront appelés aux urnes pour les élections européennes. J’ai fait mon choix, mais je préfère garder secret mon vote, conformément au caractère confidentiel du scrutin. Cependant, je peux affirmer avec certitude que je ne voterai pas pour la LFI et Rima Hassan. Je revendique pleinement mon choix de voter contre Rima Hassan, car je ne la considère pas comme représentative. Je suis clair sur mon refus de voir la France plongée dans le chaos d’une guerre civile, et je rejette fermement le communautarisme. Voter ainsi, c’est affirmer mon attachement profond à la France. La tentative de séduction des quartiers avec la candidature de Rima Hassan est paradoxale, car les habitants de ces quartiers sont généralement soit apolitiques, soit d’extrême droite quand il s’agit de leurs pays d’origine, très conservateurs. Comment pourraient-ils soutenir complètement la LFI, alors que ce parti est imprégné de wokisme ? Les habitants des quartiers ont peut-être évolué vers un progressisme favorable à la communauté LGBTQ+ ? C’est peu probable… À mon avis, leur choix est précipité et stratégique, car les habitants des quartiers préfèrent souvent un chat domestique à un lion sauvage. La LFI, telle une bande de chats dociles, est prête à tout pour séduire son électorat, tandis que la droite, représentant le lion, ne fléchira jamais, sauf peut-être dans sa version la plus modérée.

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La LFI mise sur la candidature de Rima Hassan, qui proclame fièrement être palestinienne, de Gaza, révolutionnaire. Et “Je suis française”, c’est pour quand ?

Notre modèle a depuis trop longtemps été vilipendé

La stratégie des islamo-gauchistes risque fort de se retourner rapidement contre eux, mais ils semblent ne pas en être conscients…
Notre situation politique actuelle rappelle singulièrement celle de 2015, lorsque la presse progressiste célébrait la ville américaine de Hamtramck, dans le Michigan, pour avoir élu son premier conseil municipal à majorité musulmane. Aujourd’hui, la réalité semble bien différente. Le 13 juin 2023, le conseil municipal de cette ville, désormais exclusivement composé d’élus musulmans, a voté une loi interdisant l’affichage de drapeaux LGBTQ+ sur les propriétés publiques, signe d’un rejet flagrant de valeurs appréciées à gauche…
En Angleterre, galvanisé par sa victoire politique axée sur l’environnement et la cause palestinienne, Mothin Ali, candidat musulman du parti Vert, a fait une entrée spectaculaire au conseil municipal de Leeds. « C’est une victoire pour Gaza ! » s’est-il exclamé, avant d’ajouter : « Nous ne serons pas réduits au silence. Nous porterons la voix de Gaza. Nous porterons la voix de la Palestine. Allahu Akbar! ». Malaise…

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Pendant des années, nous avons été sermonnés par les Anglo-Saxons alors que nous luttions contre le communautarisme et défendions notre laïcité, qualifiés de passéistes liberticides pour avoir soutenu notre modèle d’assimilation. Mais certains événements récents montrent que nous avions raison.

Le 30 juin 2019 à Grenoble, des militants de « Alliance citoyenne » interpellent les passants devant la piscine. Photo : JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

En Angleterre comme en France, nous trouvons des métropoles cosmopolites qui méprisent les régions périphériques attachées à la culture nationale d’origine. Que ce soit le maire de Londres ou celui de Paris, ils sont prêts à tout pour maintenir un vivre-ensemble qui n’existe souvent que dans leurs têtes ou les discours. Le multiculturalisme est inscrit dans la loi britannique, tandis qu’il est subi au quotidien en France. En Angleterre, ils ont leurs « zones de charia » avec police et tribunaux islamiques. Nous, nous avons nos quartiers abandonnés de la République où les commerces sont majoritairement tenus par des étrangers et où les jeunes caïds surveillent ceux qui ne respectent pas le Ramadan ou les filles habillées à l’occidentale.

Allons voter le 9 juin aux élections européennes, mais alors que LFI a mené sa campagne électorale sur Gaza, réfléchissons bien à nos priorités. L’Europe est le continent de la croissance lente, où les principes de libre-échange ont attiré le monde entier. Mais où l’ouverture des frontières a malheureusement laissé entrer des gens qui n’aiment pas la culture occidentale.

Et à la fin, c’est «OSS 117» qui gagne…

David Pujadas réunissait mardi soir les principales têtes de liste aux élections européennes sur son plateau. Il y a été beaucoup question d’Ukraine, de Palestine ou de Nouvelle-Calédonie, mais fort peu de nos institutions européennes. Replay et analyses.


Si depuis des décennies, la France imite les États-Unis dans tous les domaines, avec un décalage de quelques années, il y a bien une chose où elle ne suit pas la voie américaine : le vieillissement de sa classe politique. Alors qu’en novembre prochain, le duel Biden-Trump déterminera lequel des deux candidats passera les quatre prochaines années à la Maison-Blanche et lequel les passera à la maison de retraite, la présence des huit têtes de liste principales des prochaines Européennes sur le plateau de LCI, mardi soir, chez David Pujadas, illustre l’impressionnant rajeunissement de la classe politique française. De Raphaël Glucksmann, l’ainé (44 ans) à Léon Deffontaines, 28 ans, tête de liste communiste, en passant par Jordan Bardella, Valérie Hayer, et les autres, la France semble à l’abri de devenir prochainement une gérontocratie.

La gauche ne pense qu’aux Palestiniens

Élection européenne oblige, les sujets internationaux ont vite été sur la table, en premier lieu l’Ukraine et le Proche-Orient. Mais un sujet que l’on pourrait presque qualifier de franco-français s’est aussi invité en cours de route : les tensions en Nouvelle-Calédonie. L’occasion pour les partis qui ont pris les chemins les plus hétérodoxes de rééquilibrer leurs positions : Léon Deffontaines préconise d’armer l’Ukraine, à rebours de son mentor Fabien Roussel qui a déclaré que la livraison de tanks et de missiles participait à l’escalade guerrière. Manon Aubry, pour LFI, se démarquait des propos les plus outranciers tenus depuis six mois par sa formation politique en daignant qualifier le Hamas de « terroriste », tout en soutenant et défendant la numéro six de liste, Rima Hassan. A la manière du Georges Marchais de la grande époque, quand on les enquiquinait un peu trop sur leurs positions les plus controversés, les candidats les plus à gauche étaient venus avec « leur réponse », et, alors qu’on n’en était qu’au premier thème de la soirée, l’Ukraine, l’envie d’en arriver à la Palestine se faisait toujours plus pressante. 

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À droite, on apprenait en quasi-direct le divorce de l’AfD et du RN, qui ne siégeront plus ensemble au Parlement. Alors que le parti allemand avait déjà agacé son partenaire en contestant le bien-fondé de la présence de la France à Mayotte, Maximilian Krah, membre du parti allemand, s’est distingué en déclarant qu’un SS « n’est pas automatiquement un criminel ». Il serait bien malheureux qu’au moment où Le Pen père n’a plus la vigueur pour commettre l’habituel dérapage de fin de campagne, que celui-ci vienne désormais d’outre-Rhin ! Alors, expulsion de l’AfD du groupe Indépendance et Démocratie ou bien rapprochement du RN avec le groupe des Conservateurs et Réformateurs européens ? Le mystère de la présence de Marine Le Pen ce week-end aux côtés des Espagnols de Vox, membre de l’ECR, se désépaissirait…

À la recherche du parti de l’étranger

Vladimir Poutine et ses liens supposés avec certains partis autour de la table ont été agités comme une peau de banane. Dans son duel avec Valérie Hayer, Jordan Bardella a voulu rappeler les tentatives d’Emmanuel Macron de maintenir des relations convenables avec le président russe jusque 2022. Au RN, le talon d’Achille désigné par ses adversaires semble être Thierry Mariani, septième de la liste, ancien ministre de Nicolas Sarkozy ; il est désormais présenté comme un agent russe. C’est un grand malheur que de voir des personnalités recrutées par le RN pour leur expérience et leur crédibilité, devenir, au bout de quelques années, des boulets au pied plus certains que les candidats recrutés en interne.

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Le débat, où les accusations d’inféodation à l’étranger allaient bon train de part et d’autre, a pu s’ouvrir sur le sujet néo-calédonien de nouveau au cœur de l’actualité. À droite, Marion Maréchal dénonçait l’émergence d’un « racisme anti-blanc » et de « haine anti-française », et rappelait la souveraineté de la France sur le Caillou, confirmée par trois référendums. La Nouvelle-Calédonie est française, quitte à utiliser l’article 36 de la Constitution. Jordan Bardella a pu éviter de revenir sur le revirement de son parti au sujet du dégel électoral. François-Xavier Bellamy a rappelé la nécessité de respecter les référendums, malgré le mauvais signal donné par le précédent de Notre-Dame-des-Landes (on n’oserait évoquer ici le traité de Lisbonne…). Les formations de gauche rêvent, elles, encore, de « décolonisation ». La question de départ de David Pujadas était de savoir s’il fallait se réjouir de voir le président Macron s’envoler pour l’archipel océanien pour une visite surprise, et contre toute attente, Valérie Hayer a dit oui.

Roulez jeunesse

Huit jeunes gens plein d’avenir, donc. En 2019, les Européennes nous permettaient d’observer les premiers pas de quatre des invités du débat. Bardella est déjà désigné comme futur Premier ministre en cas de victoire de Marine Le Pen en 2027 ou de dissolution auparavant. Aux yeux de l’aile droite des Républicains, Bellamy est pour l’instant prié de rester dans l’ombre de Laurent Wauquiez. Aubry, éloignée à Strasbourg, ne participe pas au vacarme de ses petits camarades LFI au Palais Bourbon et semble (bien) loin de pouvoir supplanter Mélenchon, qui repartira en 2027 pour un dernier tour. Glucksmann a moins l’air d’un étudiant arrivé là par hasard qu’il y a cinq ans et peut imaginer ressusciter un centre gauche écrasé pour l’instant entre Macron et Mélenchon. Et quid des autres ? Léon Deffontaines, 28 ans, a promis qu’il collerait aux basques de Jordan Bardella jusqu’à la fin de ses jours. Quant à Marion Maréchal, elle a ménagé son principal concurrent, le président du Rassemblement national, se distinguant quelque peu de la ligne Knafo-Zemmour, beaucoup plus pugnace…

Meurtre de deux agents pénitentiaires: comment cela n’est-il pas arrivé avant?

Dans la France d’Emmanuel Macron, de Gabriel Attal et d’Éric Dupond-Moretti, le « pas de vague » ne concerne malheureusement pas que l’Éducation nationale, déplore cette tribune.


Il y a une semaine, un fourgon de l’administration pénitentiaire transportant un détenu dangereux a été attaqué dans l’Eure, au niveau d’un péage. Trois agents ont été grièvement blessés, deux tués. L’un était père de famille, le second allait le devenir ; ils ont perdu la vie en uniforme, pour la République, pour la France.

C’est un fait : nos prisons sont des zones dangereuses dans lesquelles il est plus simple pour des voyous d’y faire rentrer armes, téléphones et drogues, que pour un enfant une bouteille d’eau dans un concert.

Ayant moi-même exercé dans l’administration pénitentiaire de 2009 à 2014 (CP les Baumettes-Marseille et Maison Centrale d’Arles), je mesure la sauvagerie à laquelle ces agents sont quotidiennement exposés. Ils travaillent dans une insécurité permanente, qu’ils doivent affronter souvent de manière isolée, devant parfois gérer jusqu’à 150 détenus. Les agressions et menaces sont légion, à l’intérieur des murs, mais aussi parfois à l’extérieur lorsque les agents croisent des familles de détenus ou des ex-détenus eux-mêmes.

Les téléphones, les produits stupéfiants mais aussi les couteaux en céramique (que l’on retrouvait déjà il y a plus de 10 ans dans les prisons, même dans celles dites « sécuritaires ») circulent presque librement, grâce à des drones, grâce à des projections par-dessus les murs d’enceintes, ou introduits par les parloirs. Il faut bien se souvenir que c’est sous le quinquennat Sarkozy que les fouilles systématiques des détenus, et notamment à leur retour de parloir, ont été interdites.

Bien souvent, un laxisme s’installe quant à la lutte contre l’usage de stupéfiants. Les odeurs de cannabis parfument bien souvent les coursives, et les surveillants ne cherchent plus à savoir de quelle cellule cela provient car ils savent pertinemment que la finalité sera : l’absence de sanction, et la promesse de relations conflictuelles avec les détenus.

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Cette gestion de la détention manquant de fermeté est du pain béni pour la hiérarchie et la direction, afin d’acheter au mieux la paix sociale dans une culture du « pas de vague », mais elle met tôt ou tard le personnel en danger.

Le danger provient aussi des échanges téléphoniques. Il y a des téléphones fixes à disposition dans les cellules ou les coursives, mais surtout, des milliers de téléphones portables dont des smartphones.

Pour les téléphones fixes, il y a là un manque de moyens humains dans leur contrôle. Bien souvent, il n’y a qu’un surveillant pour l’ensemble de l’établissement pénitentiaire qui est en charge des écoutes. Outre le fait que ce surveillant puisse aussi être chargé d’effectuer d’autres missions, il est souvent dans l’impossibilité de comprendre l’ensemble des dialectes utilisés dans les conversations entres les détenus et leurs interlocuteurs.

Quant aux téléphones portables, c’est un fléau qu’il faut endiguer pour empêcher les détenus de continuer à gérer leur trafic de stupéfiants tout en étant incarcéré, mais aussi pour les empêcher de préparer une évasion. L’administration ne fait pas tout son possible pour empêcher qu’ils rentrent à l’intérieur des établissements, ni pour empêcher leur utilisation grâce à des brouilleurs qui souvent, sont inefficaces sur le réseau 5G, et qui parfois, ne sont pas mis en service dans le but, toujours, d’acheter la paix sociale.

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Peut-on être surpris de la mort de deux surveillants dans l’exercice de leur mission? Quand j’ai quitté la Maison Centrale d’Arles en 2014, je suis parti en ayant en tête qu’un surveillant perdrait tôt ou tard la vie sur la coursive. Finalement, à Arles, il s’agira d’un détenu, et quel détenu… Yvan Colonna. Détenu que j’ai eu l’occasion d’avoir sous ma garde et qui n’avait aucune dérive comportementale envers le personnel.

Il y a un an, en tant que vice-président de la commission d’enquête parlementaire sur les dysfonctionnements de l’Administration Pénitentiaire ayant conduit à son meurtre, j’ai pu mettre en exergue toutes les failles que je ne connaissais que trop bien, et qui mettent en danger ce personnel courageux.

Les escortes pénitentiaires sont une autre partie du métier de surveillant pénitentiaire. Une chose à savoir : les escortes, lorsqu’elles sont médicales, sont toujours effectuées par des agents non armés. Trop souvent, et notamment lorsque j’effectuais mon service de nuit, nous nous retrouvions à deux agents en compagnie d’un détenu à l’Hôpital Nord de Marseille, et ce, une bonne partie de la nuit, en plein milieu du service des urgences souvent fréquenté par les voyous du coin.

Le drame du 14 mai dernier était malheureusement à prévoir car à plusieurs reprises, des agents avaient échappé de peu à la mort lors d’une escorte. En octobre 2011, à l’hôpital d’Aix-en-Provence, un surveillant avait pris une balle dans la jambe lors d’une escorte médicale par un individu qui faisait évader le détenu dont il avait la garde. En janvier 2019, aux abords du tribunal de Tarascon, une escorte judiciaire était attaquée par un commando lourdement armé qui avait tiré sur le véhicule des agents et qui faisait là aussi évader le détenu.

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Les surveillants me le disent. Il arrive très fréquemment que les escortes soient suivies ou poursuivies par des personnes cherchant à les intimider. Malgré cela, l’administration n’hésite pas à revoir fréquemment à la baisse le niveau de l’escorte, par manque de personnel pénitentiaire ou par absence de disponibilité des forces de Police afin que le transfert du détenu puisse tout de même s’effectuer.

Malheureusement, il aura peut-être fallu passer par la mort de ces deux hommes pour faire obtenir à cette administration davantage de moyens assurant leur sécurité. C’est en tout cas la prédiction que je partageais au Garde des Sceaux en octobre dernier.

Je veux vraiment rendre hommage à toutes ces femmes et ces hommes qui effectuent une mission essentielle pour notre société, et qui pourtant, sont souvent les grands oubliés. J’espère que nos gouvernants, au-delà des mots, traiteront véritablement les maux.

Mais pour quelle liste de droite voter?

Les électeurs français ont la chance d’avoir le choix entre trois listes de droite susceptibles d’envoyer des élus à Strasbourg le mois prochain. Le RN de Jordan Bardella, archifavori des sondages, rompt actuellement avec son allié allemand de l’AfD, et les grandes manœuvres pour constituer des groupes de droite nationale au Parlement européen ne font que commencer…


Si l’on en croit les sondages, trois partis de droite devraient pouvoir envoyer des représentants au parlement européen après le prochain scrutin : LR, Reconquête! et le RN. Et l’un d’eux, le RN, a de bonnes chances d’arriver largement en tête du scrutin. C’est une excellente nouvelle, et – espérons-le – l’amorce d’une dynamique capable d’arracher notre pays à la folie progressiste qui, depuis des années, piétine la démocratie et nous envoie vers l’abîme.


Un vent de lucidité soufflera-t-il sur les urnes le 9 juin ?

Trois partis que distinguent de vraies différences, mais qui partagent l’essentiel : d’une part l’attachement à la France, à sa décence commune et à la civilisation qui l’a rendue possible, d’autre part la volonté de servir le peuple français au lieu de l’asservir à des utopies mensongères ou aux seigneurs de la guerre économique.

Trois partis dont les têtes de liste pour ces élections européennes – François-Xavier Bellamy, Marion Maréchal et Jordan Bardella – ont en commun de défier ouvertement et avec talent les tabous imposés depuis trop longtemps par la gauche et par l’extrême-centre, faisant souffler dans le débat politique un indispensable vent de liberté et de lucidité.

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Trois partis qui ont leurs forces et leurs faiblesses, mais sont parfaitement capables, ensemble, de restaurer la vie démocratique dont les Français ont été dépossédés par la chape du plomb du « politiquement correct » et par les transferts de souveraineté à des instances non-élues – UE, CEDH, Conseil constitutionnel, Conseil d’État, etc.

La démocratie suppose le débat : ces trois partis se rejoignent sur les fondamentaux sans lesquels il ne saurait y avoir de démocratie (à commencer par la nécessité de reconnaître l’existence du demos et de lui réserver la souveraineté), tout en ayant entre eux suffisamment de différences pour permettre de « limer sa cervelle à celle d’autrui », pour que la confrontation des idées évite l’aveuglement, la complaisance et la paresse. Le RN a pour lui, par exemple, de s’être forgé sous la pression d’années d’ostracisme et de s’appuyer sur une forte adhésion populaire. LR dispose de réseaux précieux et de l’expérience réaliste du pouvoir. Reconquête ! a une conscience aigüe de l’urgence des enjeux essentiels et a plus que quiconque imposé ces enjeux dans le débat public. Ils ont également leurs défauts : la tentation de faire cavalier seul pour le RN ; l’incapacité à trancher clairement entre la droite et le centre (l’UDF et le RPR) pour LR ; l’intransigeance manquant parfois de realpolitik pour Reconquête ! Ce sont les rançons, respectivement, d’un engagement de longue date à devoir tenir bon contre la meute, de la difficulté à distinguer les compromis nécessaires des compromissions dangereuses lorsqu’on exerce le pouvoir, et d’une vigilance indispensable pour lutter contre l’entrisme systématique des ennemis de la France.

Les électeurs de droite voteront aussi soit PPE, soit ECR, soit ID…

Trois stratégies différentes, aussi, dans le cadre de l’UE, puisque chacun de ces partis compte rejoindre au Parlement européen une coalition différente : le PPE pour LR, le groupe ECR pour Reconquête !, et le groupe ID pour le RN – même si dans ce dernier cas, la toute récente rupture avec l’AfD est susceptible de rebattre les cartes, d’autant que le RN a obtenu le soutien de ses équivalents italien et tchèque. C’est quoi qu’il en soit une excellente chose : que la France soit représentée dans ces trois courants politiques européens ne peut qu’être un atout pour notre pays, souhaitons donc que nos trois partis de droite obtiennent tous un score suffisant pour envoyer des élus au Parlement, et donnent ensemble à la droite une victoire éclatante sur un extrême-centre au bilan désastreux et sur une gauche dont les orientations actuelles relèvent du suicide collectif.

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LR, Reconquête ! et le RN. Pour toute personne de droite, il est normal de préférer l’un ou l’autre de ces partis aux deux autres, et c’est tant mieux. C’est l’opportunité d’un vote d’adhésion et non par défaut. Qu’ils ne soient pas interchangeables est la promesse d’une dynamique capable d’offrir de vraies alternatives, de vrais choix, tout en restant dans le cadre de la restauration du pays. Mais pour toute personne de droite, il est indispensable de comprendre que ces trois partis peuvent être certes en désaccord, concurrents, rivaux, mais ne doivent en aucun cas devenir ennemis. Union des droites parfois, alternance entre droites parfois (il est bon qu’aucun parti n’exerce trop longtemps seul le pouvoir), mais toujours la conscience que ce que ces partis ont en commun – servir la France, le peuple français et la civilisation européenne – transcende tout ce qui peut les séparer, et leur impose de faire front, ensemble, contre la déconstruction, contre la vente à la découpe du pays, contre l’abolition de la décence commune par le multiculturalisme ou le progressisme, contre l’abolition de la démocratie par le « gouvernement des juges » ou les instances supra-nationales.

Vivent les droites !

Pour toute personne de droite, il doit être normal de se réjouir du pluralisme des droites. Nous ne sommes ni de gauche ni d’extrême-centre, ne soyons donc pas sectaires ! Ne soyons pas de ceux qui rêvent d’un parti unique, ou proclament qu’il n’y a pas de salut en dehors d’eux-mêmes : cultivons au contraire la conviction qu’au moins trois chemins sont possibles et bons, et qu’il appartiendra au peuple souverain de choisir, et pourquoi pas à long terme de choisir pour ces trois chemins des moments d’union et d’alternance. La gauche se préoccupe toujours et tout le temps de « sauver la gauche » ; nous, nous avons pour tâche et pour préoccupation de sauver la France : félicitons-nous donc de la variété et de la fécondité des idées qui tendent vers ce but commun.

Pour toute personne de droite, les semaines qui viennent ne doivent pas être consacrées aux querelles entre LR, Reconquête ! et le RN, mais à convaincre le plus possible d’électeurs de la gauche et du centre, sans oublier les abstentionnistes, que pour peu qu’ils aiment la France, ils sont assurés que parmi ces trois partis, il y en a forcément un (savoir lequel dépendra de chacun) qui, sans être parfait, leur correspond suffisamment pour qu’ils puissent en conscience lui donner leur suffrage, et que ce choix de la droite est désormais seul en mesure d’éviter l’effondrement du pays.

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Et pour ces partis eux-mêmes, il ne manque encore à mes yeux qu’une seule chose : que chacun, notamment en la personne de leurs têtes de listes, assure explicitement ses électeurs que le cas échéant il soutiendra n’importe lequel des deux autres contre la gauche ou contre l’extrême-centre. Je suis optimiste sur ce point : c’est une évidence pour Reconquête ! et le RN, et François-Xavier Bellamy avait clairement dit en 2022 préférer Zemmour à Macron et ne pas voter Macron au second tour.

Que chacun d’entre nous, qui nous considérons comme de droite ou qui le sommes devenus parce que la gauche et le centre ont trahi la nation, choisisse donc selon ses préférences, sans nier nos désaccords mais sans oublier que l’essentiel nous rassemble.

Et surtout, que vivent les droites dans leur pluralisme pour que vive la démocratie et pour que vive la droite, et que vive la droite pour que vive le peuple français et pour que vive la France !

Le Maroc ciblé par l’Open Society?

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Le Maroc brutalise-t-il les migrants subsahariens qui franchissent sa frontière avec l’aide des Européens ? C’est ce qu’avance un collectif, appelé Lighthouse Report.


Mardi, Le Monde publiait un étonnant article sur les migrations entre la Mauritanie et le Maroc. Son titre ? Dans le Sahara, « les policiers marocains ont lâché les chiens sur nous »1. Illustré par des photos floutées de migrants subsahariens, l’article se veut un réquisitoire contre les violences que subiraient les candidats à l’exil franchissant les frontières du royaume chérifien en quête d’une vie meilleure. S’il est vrai que les migrants peuvent avoir des parcours de vie tragiques, cet article ne présente aucune preuve tangible comme l’indique sa rédaction au conditionnel et les motifs de sa publication peuvent poser question.

L’Open Society cible-t-elle le Maroc ?

En effet, il est signé par un collectif appelé Lighthouse Report et non par un journaliste habituel de la rédaction. Cette officine semble spécialisée dans les articles traitant de l’immigration, unique sujet pour lequel Le Monde fait appel à cette équipe. Au menu des quelques papiers de Lighthouse Report pour le grand journal de gauche :  une charge contre l’algorithme de la CAF qui aurait le tort de pouvoir prédire « les risques de fraude », des attaques contre Frontex, ou encore des critiques contre la politique migratoire européenne perçue comme particulièrement sévère – le Français moyen l’aura remarqué au quotidien.

Se présentant comme une organisation pionnière « du journalisme collectif travaillant avec les plus grands médias » et mettant en avant son indépendance, Lighthouse Report n’est pourtant pas d’une totale neutralité. Il suffit ainsi de consulter leur dernier rapport annuel pour découvrir, sans grande surprise, qui l’on trouve à l’Open Society Foundation parmi leurs principaux sponsors. Fondée par George Soros mais actuellement présidée par son fils Alexander, l’Open Society est en pointe de toutes les luttes prétendument « progressistes » et constitue une force de poids dans le lobbying pro-immigration au sein des institutions européennes. L’ONG est aussi derrière les « Sleeping Giants » dont l’activisme prive de nombreux médias conservateurs de revenus publicitaires. Une ONG dont les activités dépassent d’ailleurs désormais la famille Soros elle-même, avalée par l’ampleur de la « machine » Open Society qu’elle ne contrôle plus véritablement. 

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Lighthouse Report est donc un groupement de journalistes qui colle à l’agenda politique de son bailleur de fonds, la main qui donne étant toujours au-dessus de celle qui reçoit. Et ce bailleur de fonds n’a qu’une idée en tête : ouvrir en grand les frontières européennes. Pour cela, les migrants qu’il entend faire venir chez nous doivent d’abord franchir les portes marocaines. C’est ainsi qu’il faut comprendre la publication de l’article. Un autre élément peut aussi être pris en considération. Mi-avril dernier, Viktor Orban a rencontré à Marrakech le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch. Il ne s’agissait pas d’une visite bilatérale mais d’un atelier de travail de IDC-CDI, coalition réunissant différents partis chrétiens-démocrates et conservateurs modérés. Las, cet innocent évènement aurait déplu à Monsieur Soros qui aimerait faire du dirigeant magyar un pestiféré.

Il n’en fallait sûrement pas plus pour mobiliser l’Open Society, qui a toujours en magasin quelques journalistes proches des mouvements d’extrême-gauche « no borders » pour se charger de ces tâches. Ce lien financier et idéologique entre Lighthouse Report et l’Open Society soulève des questions sur l’objectivité et les motivations de ce collectif. Utiliser des accusations non vérifiées et des récits dramatiques, sans preuve tangible, pour influencer l’opinion publique est une stratégie dangereuse. Sous couvert d’une intégrité factice, la propagande globaliste divise nos sociétés en imposant à des États souverains des vagues d’immigration que leurs populations respectives considèrent désormais indésirables. Sur la question migratoire ou encore les sujets de mœurs tel que le phénomène de la transsexualité, les désinformateurs sont bien souvent du côté de ceux qui ont fait de ces sujets l’apha et l’omega d’une idéologie de la fin de l’Histoire où les peuples comme leurs coutumes doivent s’effacer au profit d’un « homme nouveau » dont le migrant serait l’Adam.

Une propagande qui peut mettre en danger une collaboration cruciale pour réguler les flux migratoires

Le discours présentant le Maroc en État qui ne respecterait pas les droits élémentaires des migrants est particulièrement dangereux parce qu’il affaiblit la crédibilité d’un pays qui agit comme un filtre pour notre continent. La crise sécuritaire sahélienne est une bombe à retardement qui pourrait provoquer la submersion de l’Europe. Dans ce cadre, l’Afrique du Nord et singulièrement le Maroc auront un rôle essentiel à jouer. Le Maroc est d’ailleurs aujourd’hui un pays de passage et un pays d’installation d’une immigration de plus en plus importante. Sous l’impulsion de Mohammed VI, le Maroc s’est ainsi imposé au fil du temps comme un acteur clé dans la gestion des migrations en Afrique du Nord. Contrairement à ce qu’avancent parfois les médias, Rabat a mis en place une politique migratoire pensée autour de l’intégration des Subsahariens qui sont désormais nombreux à être régularisés.

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Depuis 2013, le Maroc a notamment lancé deux campagnes de régularisation des migrants en situation irrégulière. La première, en 2014, a permis de régulariser plus de 23 000 migrants, et la seconde, en 2017, a abouti à la régularisation de plus de 28 000 autres. Ces initiatives ont offert une nouvelle vie à des milliers de personnes, leur permettant d’accéder aux soins de santé, à l’éducation et au marché du travail. Ce sont d’ailleurs d’autant moins de migrants qui ne sont pas venus en Europe…

Nous avons signé plusieurs accords de coopération entre l’Union européenne et le Maroc pour une gestion concertée des migrations. De quoi faire dire à Antonio Vitorino, directeur général de l’Organisation internationale humanitaire, que « le Maroc représentait un modèle à suivre pour la gestion des migrations en Afrique ». Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les « no borders » qui sévissent à bord de l’Ocean Viking, dans les mairies LFI, ou au sein de Lighthouse Report, ne veulent pas une approche pragmatique et humaniste de l’immigration. Ils veulent qu’il n’y ait plus de frontières et plus de peuples historiques. Qu’on puisse franchir toutes les frontières sans aucune contrainte. C’est un projet que nous devons refuser. C’est d’ailleurs pour cela qu’il ne faut pas laisser dire les agitateurs qui veulent salir les pays qui ont des politiques rationnelles en la matière tout en restant fidèles à des principes humanistes, ce qui correspond assez bien aux grandes orientations de politique migratoire sous Mohamed VI. 


  1. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/05/21/migrations-dans-le-sahara-les-policiers-marocains-ont-lache-les-chiens-sur-nous_6234480_3212.html ↩︎

Et pendant ce temps, Mayotte a soif

Alors que le président Macron est attendu outre-mer en Nouvelle-Calédonie, la situation de l’île de l’Océan indien, 101e département français, reste également très préoccupante, avec la réapparition du choléra.


Nous le pensions disparu du territoire français pour de bon, voici que le choléra est de retour, à Mayotte. Les calamités n’ont décidément pas fini de s’abattre dans le 101e département français. Une tragédie de plus, une énième, sur ce territoire, pour lequel l’enchaînement quotidien de désastres s’apparente au livre de l’Apocalypse. Hélas, la crise de l’eau n’a été que la Genèse d’une descente aux enfers ces derniers mois, source de réelles difficultés en matière de santé publique, avec les conséquences que nous observons. Un mort, une enfant de trois ans et des malades, dénombrés par plusieurs dizaines. Qui aurait imaginé qu’un département français soit asséché de telle sorte, restreignant la population dans sa consommation la plus primaire, source de vie et d’hygiène ? Quelles ont été les failles à l’origine de cette conjoncture ? Des projets malheureusement inaboutis, un assainissement de l’eau qui peine à convaincre, une seule usine de dessalement pour près d’un demi-million d’habitants et une dépendance à l’hexagone ainsi qu’à la Réunion pour l’acheminement d’eau en bouteille ; Mayotte a soif.

Une île submergée par les migrants comoriens

Force est de constater que l’ « ile aux fleurs », ce joyau de la vanille et de l’ylang-ylang, n’est plus le paradis tant espéré, que sa population est à la merci des événements qui rythment son triste quotidien, où l’espoir s’amenuise quant au retour des jours heureux. Une prospérité rêvée pour ce département à la fois le plus jeune et le plus pauvre du territoire.

Confrontée à une submersion migratoire en provenance des Comores voisines, impactant l’intégrité du sol français et mettant à bas la sécurité, Mayotte agonise, menacée d’une guerre civile entre populations, sous les yeux d’un État défait et d’une Union européenne aux abonnés absents. Une île plus peuplée que la Corse, pour laquelle le conseil départemental et les communes s’acharnent à pallier le retard de développement et à compenser les investissements manquants, fragilisés par des contraintes budgétaires, difficilement extensibles. Il est indubitable que les pouvoirs locaux se démènent au quotidien quant à la survie de leur terre, ignorée d’une part, envahie d’une autre.

Loin des yeux, près du cœur… ou plutôt loin du cœur, c’est à se demander si la distance n’est autre qu’un facteur d’ignorance.  Dans le pays où le soleil ne se couche jamais, présent dans chaque océan, l’Outre-mer qui est notre richesse semble se métamorphoser en outre-tombe. Championne de la décentralisation et du mille-feuille administratif, la France contraint-elle nos territoires d’Outre-mer aux mêmes exigences qu’en hexagone ? Cette rigueur si bleu-blanc-rouge, héritée de Napoléon et dont la promesse républicaine est un objectif central. Celle d’une réelle continuité de l’État français, d’égalité des chances et d’accès aux services publics pour tous les citoyens en vertu du respect de l’article premier de notre Constitution, d’« une République une et indivisible ». Au-delà des éternelles questions de fiscalité, de droit commun et de répartition des compétences, la départementalisation du territoire en 2010, telle que voulue par Nicolas Sarkozy, a-t-elle répondu aux objectifs engagés par l’État ?

Le sursaut ou le chaos

Liberté, égalité, fraternité, auxquels nous pourrions ajouter dignité, des principes de la République française qui semblent remis en question. Où est la liberté lorsqu’être Français sur son propre sol n’est plus une garantie de libre circulation, en raison d’un danger permanent à toute heure ? Où est l’égalité quand les établissements scolaires, saturés, ne permettent plus d’enseigner tel qu’ils le devraient ? Où est la fraternité lorsque l’État n’est plus en mesure de garantir la solidarité de notre système ? Enfin, où est la dignité face au système médical à bout de souffle, qui peine à pouvoir soigner décemment la population ?

Un sursaut est essentiel pour Mayotte, mais plus largement l’ensemble de nos Outre-mer. Ne disposant plus d’un propre ministère, mais d’un simple ministère délégué, pourquoi un tel rejet de trois millions de Français ? Le centralisme décentralisé français, comble d’un paradoxe, atteint ses limites… Subséquemment aux budgets, chèques et financements, la nécessité d’un véritable projet et surtout d’une vision, est inconditionnelle. Chérissons nos Outre-mer.

Non, les patrons ne sont pas tous des salauds!

C’est une « règle d’or » hexagonale: on déteste toujours celui qui est plus riche que soi.


Tout est une question d’argent, bien sûr ! Les Français n’aiment pas les riches, on le sait bien. Et au rythme des matchs de foot et des annonces de dividendes du CAC 40, cela se confirme jour après jour.
Le joueur qui marque mérite d’être milliardaire, parait-il. Alors, on se venge sur le patron qui, lui, faute de jouer à la baballe, joue pourtant gros en dirigeant sa boîte.

Pourquoi tant de haine ?

Pourquoi cette mauvaise réputation des chefs d’entreprise ? Et encore, j’emploie ici le terme « chef d’entreprise », quand celui de « patron » connoté négativement est plus fréquemment employé par la presse ou les syndicats. Le « patron » est l’ennemi déclaré ; ce mot charrie ses relents d’accusation implicite d’esclavagisme !
« Vous avez vu ce qu’il encaisse alors que j’ai du mal à finir le mois ? » Tout est dit. Et notre ignorance crasse en matière d’économie fait le reste et nous laisse mariner dans cette jalousie chronique : « pourquoi lui, et pas moi ? »

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Les pourfendeurs de l’inégalité le répètent sans arrêt : le patron ne serait pas riche sans ses salariés. Ce n’est pas faux. Il est inutile de s’étendre sur le talent de ceux qui créent, dirigent, inventent les produits ou services à succès, sur le labo qui trouve le vaccin miraculeux, la nouvelle marque qui cartonne, le restau étoilé qui régale, la voiture qui fait rêver, la haute joaillerie qui fait briller les jolies femmes, etc. Mais oui : le salaire des employés est souvent trop faible. Au passage, ces derniers ont été recrutés, et sont souvent contents de leur emploi. Mais qui voudra bien regarder ce qui empêche nos salariés d’empocher une somme nettement plus importante ? Qui voudra bien regarder ce qu’il y a derrière tout cela ?

L’argent qui coule à flots, ça ne coule pas de source !

D’abord, pour que 100€ de salaire supplémentaires arrivent jusqu’au portefeuille d’un salarié (célibataire) à plein temps au SMIC, son patron doit débourser… 483€. Relisez bien : 483 euros ! Et davantage encore pour un salarié payé légèrement plus que le SMIC. Cet écart est un record mondial. Alors, les prélèvements, on nous le répète, sont là pour notre bien. D’ailleurs, cela ne s’appelle plus des « charges » sociales, mais des « cotisations » sociales dorénavant ; c’est nettement plus sympa. Pour mieux faire passer la pilule, autant aussi « simplifier » la fiche de paye ! Mais attention : pas question de bâcler ce chef-d’œuvre administratif, la nouvelle loi est formelle et exigeante[1]. Préparez-vous quand même à jongler encore avec quelques mentions obligatoires : identité de l’employeur, rémunération brute, cotisations sociales et j’en passe. Sans oublier la petite nouveauté 2024 : le fameux montant net social. Et si jamais vous avez le malheur de découvrir une erreur dans ce petit bijou, pas de panique, vous avez trois ans pour contester; oui, trois belles années… Y a-t-il dans cette fausse simplification un objectif réel ? Si oui, alors lequel ? Si on détaillait mieux ce que vous avez payé tous les mois depuis des années pour votre retraite, vous seriez révolté !

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Quant aux « patrons » et leur argent forcément indécent, il faut quand même admettre que s’ils étaient moins pleins aux as, on serait certes moins outrés, mais certainement pas plus riches. Le fameux « y’a qu’à prendre l’argent là où il est » des incultes non seulement de la syntaxe, mais aussi des fonctionnements de l’économie, est d’une affligeante bêtise qui continue de faire ses ravages.
Mais quel réconfort d’imaginer aller piquer le pognon des nantis ! Rappelons qu’une fois qu’on le leur aura piqué, ils iront le gagner ailleurs et sans espoir de retour, laissant sur le pavé ceux qui, avec un sentiment de justice rendue, iront réfléchir à Pôle Emploi – pardon ! France Travail.

Détester les riches, c’est pauvre

Le problème est aussi que les nouveaux Robespierre trouveront toujours un plus riche que soi. Et pourtant : qui a donné l’exemple et l’élan des dons pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris, il y a cinq ans, en donnant 300 millions d’euros ? Bernard Arnault, PDG de LVMH, et François Pinault, patron de Kering ! On s’est empressé, en guise de remerciement, de les accuser de faire cela pour défiscaliser. Lamentable !
Qui offre 100 actions à chacun de ses employés (ayant au moins cinq ans d’ancienneté) à l’occasion des 100 ans du groupe ? Patrick Pouyanné, le PDG de Total Energies, l’ennemi public numéro 1.

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Mais on nous dit que tous ces gestes altruistes ne sont là que pour se disculper de gagner autant… que c’est parce qu’ils ont tellement d’argent qu’ils en ont honte… que ce n’est rien par rapport aux bénéfices… etc.
On ne compte plus non plus le nombre de chefs d’entreprise qui créent des fondations destinées à soutenir des projets formidables, dans tous les domaines, en France et à l’international, et pour des millions d’euros par an. J’en compte pour vous une petite partie : Sisley (le handicap mental) CMA-CGM (l’aide humanitaire et l’éducation), LVMH (l’art et la culture), L’Oréal (aux côtés des femmes), Hermès (la biodiversité et les écosystèmes)… Mais rien à faire : nous restons dans un engrenage de jalousies assaisonnées de revendications et de menaces. Le climat du pays s’en ressent dangereusement, on en vient à souhaiter un dictateur… libéral !

La France sens dessus dessous !: Les caprices de Marianne

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[1] https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/france/simplification-de-la-fiche-de-paie-ce-qui-va-changer-pour-les-salaries-et-les-entreprises_AN-202404270139.html

Transactivisme, wokisme et transsubstantiation

Nous sommes l’humanité la plus rationnelle de l’Histoire, se gargarise-t-on. Mais comment diable le wokisme, cette religion de notre temps, parvient-il à nous faire croire à l’indistinction des sexes ? Mystère…


Puisque ces sujets sont manifestement devenus inévitables aujourd’hui, je propose ces quelques lignes susceptibles de pouvoir entraîner la réflexion de chacun dans des directions qui, je l’espère, lui permettront de mieux saisir quels enjeux sont sur la table. Ces lignes s’adressent à tous, croyants et athées, et j’espère qu’elles seront correctement comprises par tous, croyants et athées. Il ne s’agit pas ici d’une querelle théologique ni d’ailleurs d’un acte d’apostolat. Je parle de culture, d’équilibres des vertus, d’héritages et de structures de société.

Donc.

Le modernisme anti-chrétien a travaillé depuis des siècles, plus activement encore depuis des décennies pour nous détourner de la religion de nos pères sous prétexte que cette religion nous faisait croire dans des fadaises anti-scientifiques comme par exemple la transsubstantiation, soit le fait de pouvoir, par l’action du Saint Esprit, transformer l’eau en vin, c’est-à-dire de faire changer la nature d’une chose de façon extra-naturelle ou, si vous voulez, extra-scientifique.

Abandon de la foi et de ses mystères

Car le nouveau monde ne voulait plus croire en rien tant que ce n’était pas prouvé et démontré par la science. Les nouveaux prêtres, qui sont devenus malgré eux les nouveaux moralistes et les nouveaux précepteurs, ne portaient plus la soutane mais la blouse blanche et tout le militantisme anti-religieux s’est bâti sur la prétendue opposition entre l’une et l’autre. Des millions de gens, par adhésion aux principes de la science, se sont alors détournés de la foi et des mystères parce qu’on leur avait mis dans la tête que l’on ne pouvait pas être croyant et rationnel, chrétien et scientifique.

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Et donc notre monde a renoncé à la foi et aux mystères, résolu à ne plus se laisser embarquer dans d’obscures magies improuvables, pour se jeter tout entier dans les bras de la rationalité pure et dure, dans la démonstration scientifique, tangible, véritable, reproductible, fiable, démontrable, tout ça avec la conviction que les sociétés humaines sortiraient grandies de cette bienheureuse apostasie.

Il paraît donc, d’après la légende, que nous sommes l’humanité la plus rationnelle de l’Histoire, la plus cartésienne, la moins loufoque et la plus structurée d’après les évidences de la rigueur scientifique. Pour arriver à ce stade que l’on nous vend comme le stade ultime de la libération, de l’émancipation et donc de la joie, du bonheur et de la liberté, nous avons accepté d’être privés de la foi, c’est-à-dire de la consolation, de l’amour divin, des grâces, de l’espérance, soit toute une série de vertus qui, quoi qu’on en dise, étaient d’un immense secours dans une existence toujours secouée par les drames, les malheurs, les imprévus, les douleurs et les incertitudes.

Le wokisme grand-remplace la religion d’autrefois

Et puis, d’un coup d’un seul, voilà le wokisme qui débarque dans nos vies avec dans ses bagages le transactivisme qui prétend qu’un homme devient une femme et inversement sitôt qu’il a décidé qu’au lieu d’être ce que la science disait qu’il était, il était ce qu’il avait décidé d’être. Autrement dit que la substance était modifiable à volonté à partir du moment où, d’autorité, on prétendait la modifier. Ce n’est plus l’Esprit saint qui réalise surnaturellement la transsubstantiation, soit le passage d’un état substantiel à un autre, mais la paire de chaussures à talons, la jupe, le bâton de rouge à lèvres qui, sitôt qu’ils viennent se déposer sur un homme, réalise sa transsubstantiation en femme.

Le transactivisme, accouché par le wokisme lui-même né de la révolte moderniste contre les ordres anciens, prétend donc, sur les ruines des mystères de la foi qu’il est ravi d’avoir achevés, refaire ce que précisément ses géniteurs idéologiques ont désiré abattre dans la religion : la croyance que l’on peut, en dehors de tout cadre scientifique et rationnel, changer l’état substantiel d’une chose par la simple déclaration d’intention magique.

Autrement dit, nous avons été poussés à renier la foi de nos ancêtres, la foi grâce à laquelle nos ancêtres avaient fondé la civilisation, nous avons été poussés à ne plus croire, à ne plus espérer, à ne plus chercher dans les mystères et dans l’amour divin les consolations, la paix, le réconfort ; nous avons été poussés à renier ce qui faisait de nous des êtres complexes et spirituels, autant dire que nous avons accepté de n’être plus que des corps en mouvement, de la matière, des centres nerveux soumis aux stimulations de l’appétit et de la libido, des organismes uniquement physiologiques, tout ça au nom de la rationalité cartésienne et de la science observationnelle triomphante qui devaient, en nous libérant des superstitions débilitantes, faire de nous des êtres aboutis et des consciences raisonnables.

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Nous avons tout rejeté, tout perdu de ce précieux héritage afin que s’instaure à sa place le règne matérialiste, pour finalement subir les assauts d’une nouvelle contre-religion qui, après que nous avons renoncé à croire que le Christ pouvait changer l’eau en vin, nous impose de croire que le rouge à lèvres peut changer l’homme en femme.

Or, à tout prendre, s’il faut que nous croyons dans des choses que la science ne peut expliquer ni cautionner, je préfère croire dans l’Immaculée conception qui me fait aimer Marie, dans la résurrection du Christ qui me fait espérer dans l’au-delà, dans la Pentecôte qui m’imbibe de l’énergie sainte, plutôt que dans le transactivisme qui est loin de pouvoir en faire autant.

Par principe, nous ne devons pas accepter de perdre ce qui a tant fait bâtir pour le remplacer par ce qui va tout détruire, que l’on soit croyants ou athées. À plus forte raison maintenant que nous vérifions, peut-être trop tard hélas, que ce que nous avons accepté de laisser détruire avait en réalité une valeur civilisationnelle incomparablement supérieure à tout ce qui est né dans les ruines. Quel athée, ayant apostasié la foi par refus de croire dans des activités extra-scientifiques, peut accepter le terrible glissement moderne vers le transactivisme qui est fondamentalement anti-scientifique ; et quel croyant, ringardisé tous les jours par un monde qui se moque de sa capacité à croire dans des activités extra-scientifiques, peut accepter que le transactivisme, anti-scientifique, parvienne à obtenir par l’intimidation, l’activisme, le lobbying et le jeu judiciaire, de se rendre acceptable dans une société qui prétend continuer de rire de la foi des religions ? En réalité, lorsque l’on veut bien poser les termes comme j’essaie de le faire dans ces lignes, nous arrivons fatalement à la seule conclusion possible qui est que personne, absolument personne ne peut accepter ce qui se passe actuellement. Alors pourquoi cela se passe-t-il malgré tout ?

Laïcité mon amour

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Emmanuel Macron à Montpellier le 19 avril 2021 © Patrick Aventurier-POOL/SIPA Numéro de reportage : 01015121_000106

Rentrant d’un colloque qui s’est tenu à Pau sous les auspices du Comité Laïcité République, notre chroniqueur revient sur ce qu’est réellement la laïcité — et qui n’est pas, figurez-vous, le souci premier de tous les candidats aux élections européennes.


Dans le dernier numéro de Marianne, Hadrien Brachet fait le point sur les curieux rapports à la laïcité des têtes de liste françaises.

Je lis son article en revenant de Pau, où je participais, ces deux derniers jours, à un colloque rassemblant les piliers de la laïcité, Alain Sekzig par exemple, ou Samuel Mayol. Tous deux indéfectiblement à gauche, et vilipendés, comme moi, par les crétins béats qui se croient à gauche alors qu’ils sont, au mieux, des islamo-gauchistes ou des wokistes intersectionnels — ou d’apprentis dhimmis. J’y reviendrai.

La laïcité menacée par Jean-Luc Mélenchon

En attendant, que nous apprend Hadrien Brachet ?
C’est peut-être Valérie Hayer qui est la plus nette sur cette question, reprenant à son compte la proposition de plusieurs eurodéputés de Renew de veiller à ce que l’Europe cesse de « financer des associations ayant des liens avec des organisations religieuses et politiques radicales comme les Frères musulmans ». Elle préconise de « protéger le recours à l’IVG en l’inscrivant dans la Charte européenne des droits fondamentaux. » Dont acte.

À ne pas manquer: Causeur en kiosques: Intégristes contre intégrés. Dernière chance avant la charia

Le PCF n’est pas en reste — mais il est bien le seul, à gauche. Léon Deffontaines, sa tête de liste, a même affirmé (sur Sud-Radio) que « la France insoumise met en danger la laïcité ».

Les insoumis, justement parlons-en. S’ils « refusent l’ingérence du religieux dans les affaires politiques », leur refus symétrique de toute ingérence du politique dans les affaires religieuses doit alerter : après tout, ils n’ont cessé — particulièrement depuis le 7 octobre — de faire des risettes aux islamistes, et leur dernière proposition de loi sur la laïcité, dit Brachet, « ne mentionnait même pas les menaces islamistes — comme si ce n’était pas un sujet. »

Le député islamo-gauchiste Thomas Portes (LFI), apostrophé par Frédéric Haziza, à la manifestation interdite pro-Gaza, samedi 28 octobre 2023 à Paris. Image: Capture Twitter.

Les écologistes sont encore plus beaux : la laïcité, ils n’en ont jamais entendu causer — et ils n’en parlent pas. Pas question d’interférer avec les droits inaliénables des courgettes à remplacer les sextoys. Et ils promettent concurremment de lutter « contre l’antisémitisme et l’islamophobie » — comme le président du CPI qui veut mettre en examen pour génocide Netanyahou et le Hamas.
Imaginez que l’on ait jugé à Nuremberg en même temps Goebbels et Churchill…

« La notion de laïcité ne figure pas non plus dans le programme de Raphaël Gluksmann », prévient Hadrien Brachet. On ne séduit pas les jeunes, dont on sait ce qu’ils pensent des rapports de la charia et de la République, en mettant en cause les croyances de ces cervelles évidées. Même si le candidat para-socialiste a naguère déploré l’aveuglement dont a bénéficié l’intégrisme islamiste. Un coup à droite, un coup à gauche.

À droite, la laïcité: oui mais…

Et le RN, direz-vous ? Ah, c’est bien délicat quand vous visez les voix d’une droite traditionaliste de parler de cette laïcité qui forme le socle de la loi scélérate de 1905… Dénoncer les infiltrations islamistes, soit. Mais taper sur les doigts des chrétiens ultra-conservateurs…
Et Reconquête ne fait pas mieux. Ni Bellamy, gêné aux coudes par son allégeance versaillaise.

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Ce n’est pourtant pas sorcier — et nous l’avons asséné deux jours durant à Pau : la laïcité consiste à séparer radicalement ce qui est du domaine de l’État — l’éducation, les services publics, mais aussi la rue, à mon sens — et ce qui est du domaine de la foi.
Vous pouvez chez vous adorer la patte de lapin, le plat de nouilles-boulettes des pastafariens ou la pierre noire de la Kaaba, vous pouvez vous prosterner dans la position que vous voulez pour honorer votre dieu ou l’être vous-même, mais cela s’arrête au seuil de la maison. Membre du Conseil des Sages de la laïcité dont vient fort heureusement d’être viré Alain Policar, le sociologue qui pense que le voile musulman est un facteur d’intégration, mon ami Alain Sekzig nous racontait comment, chez les Cavanna, on s’engueulait en italien à la maison, et comment ces Ritals continuaient à le faire, mais en français, dès qu’ils franchissaient le seuil du domicile.

La laïcité ne reconnait que des citoyens

Je n’en demande pas plus. Les musulmanes peuvent tout à fait se voiler — à la maison : ça contribuera à limiter le désir incandescent de leur seigneur et maître, qui reçoit une part d’héritage double de la leur.

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La laïcité, ai-je expliqué, c’est ce qui nous permet de rire à telle caricature de Luz, en 2013, mettant dans la bouche d’un Mahomet dévêtu les mots même de Bardot au début du Mépris : « Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses ? » La laïcité ignore le blasphème — et pire, elle se rit de ceux qui voient des blasphèmes partout, y compris dans les rondeurs de nymphes sur un tableau du XVIIe siècle qui, paraît-il, offense la pudeur musulmane : tu sais où tu peux te la mettre, ma chérie, ta fameuse pudeur ?
La laïcité ignore les « communautés » et l’usage létal qu’en font les Frères musulmans, tâchant de dresser les unes contre les autres : la laïcité ne connaît que des citoyens français. Et elle est menacée en ce moment par une conjuration de bigots, de cagots et de cagoles. À mettre au pas, rapidement. Sans faiblesse. Parce qu’ils ne sont pas très nombreux — mais redoutablement actifs, d’autant que la démocratie est redoutablement faible. Et qu’ils ne sont forts que de notre faiblesse. La laïcité, c’est le retour du siècle des Lumières — parce que les dérives obscurantistes actuelles ne nous laissent plus le choix qu’entre Voltaire ou la charia.

Israël n’a pas gagné la guerre… qu’elle ne peut perdre

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Sdérot, 25 février 2024 © CHINE NOUVELLE/SIPA

Ivan Rioufol revient d’Israël, pays plus menacé que jamais, alors que le procureur de la Cour pénale internationale vient de réclamer un mandat d’arrêt contre son Premier ministre.


Retour à Sdérot (Israël). Quelques jours après le pogrom du 7 octobre 2023, qui avait meurtri cette ville frontalière de Gaza, j’y avais effectué ma première visite[1]. A l’époque, 90% des habitants avaient dû fuir la cruauté fanatique du Hamas. Les voitures abandonnées en face du commissariat, lui-même rasé après l’assaut de djihadistes, étaient marquées des balles des tueurs surgis ce matin-là.

Sept mois plus tard, la ville morte respire à nouveau. La majorité des habitants sont revenus ; idem dans les communes alentour. Si l’artillerie tonne encore ce mardi, le bruit ne fait plus sursauter l’habitant. L’armée s’est assurée, pour l’essentiel, la maîtrise des ripostes. Mais la résistance du Hamas demeure, en dépit de six mois de pilonnage. Israël n’a pas gagné la guerre. Comme l’explique le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de Tsahal, rencontré lundi soir à Tel Aviv : « L’ennemi est sophistiqué. Il a plus évolué que nous ». À la frontière avec le Liban, j’ai pu constater que le pays vivait toujours sous la menace du Hezbollah : 1700 attaques (drones, missiles, rockets) ont été lancées par ce bras surarmé de l’Iran depuis le 7 octobre. Les 60 000 Israéliens évacués des communes les plus proches de la frontière ne peuvent regagner leur domicile. Seuls certains kibboutz de Galilée ont maintenu leur population, sous la protection d’« interventions civiles » mal armées. Reste un pays qui résiste, jeunesse en tête, et qui s’interdit de perdre cette guerre jugée existentielle.

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Les interlocuteurs rencontrés l’affirment : Israël ne se pliera pas aux pressions extérieures qui font le jeu du Hamas. Le choix de la France d’appuyer la proposition du président de la Cour pénale international de lancer des mandats d’arrêt indifféremment contre les dirigeants du Hamas et ceux d’Israël a été perçu comme une trahison. L’hypothèse d’un cessez-le-feu est vue comme une capitulation. La perspective de deux États, réactivée hier par reconnaissance d’un État palestinien notamment par l’Espagne, n’est en réalité plus à l’ordre du jour. La détermination à chasser le mouvement terroriste reste intacte. Cette stratégie passe, selon les militaires rencontrés, par la prise de contrôle de Rafah, au sud de Gaza : opération redoutée à cause de la forte densité de la population.

Selon le président de la Knesset, Amir Ohana, vu mercredi, Israël ne mène pas seulement un combat local, mais « défend le monde libre ». Il dit : « Nous vivons un choc de civilisation ». Il reconnait néanmoins que la société israélienne, qui compte 20% de musulmans, a « réussi à vivre ensemble ». Un diagnostic tempéré par le ministre de l’Intérieur qui, s’il admet que « le clash n’a pas eu lieu », reconnait l’hétérogénéité de la société arabe israélienne qui comprend un « camp hostile à l’État hébreu ». 

Quel avenir pour Gaza ? La question reste sans réponse. Mais Israël exclut le retour du Hamas ou de tout autre mouvement islamiste. Se dessine la perspective d’une administration civile du territoire sous contrôle israélien. En attendant une possible alternative venue des Emirats arabes unis ou de l’Arabie saoudite. Mais Israël, devenue la cible symbolique du Sud global fédéré contre l’Occident, peut-elle encore faire confiance en ses quelques « alliés » musulmans ? Le doute est palpable.


[1] A l’invitation, renouvelée ces jours-ci, de l’ONG israélienne KKL

Pourquoi je ne voterai pas pour LFI et Rima Hassan le 9 juin

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La candidate aux élections européenes d'extrème gauche Rima Hassan, Paris, 30 avril 2024 © SEVGI/SIPA

Pour les élections européennes, notre contributeur sait au moins pour qui ne pas voter !


Il est temps pour la France de tourner la page de la gauche sans le moindre regret, marquant ainsi le début d’une rupture inéluctable et brutale. Toute la gauche ! Car les socialistes, les laïques, républicains, gauchistes, progressistes et les médias de gauche, autrefois chantres d’une gauche républicaine en France et en Europe, se retrouvent maintenant à dénoncer avec virulence le “communautarisme” de La France insoumise (LFI), alors qu’ils ont longtemps partagé la même table.

Le vote des quartiers islamisés très convoité

Malgré les protestations des politiciens établis et de la presse mainstream, la caravane de LFI dirigée par Rima Hassan avance inexorablement. Au fil des années, les Insoumis ont flirté avec le communautarisme en promouvant des initiatives telles que les clubs des abayas, les émeutes, les spectacles de Médine, ou encore le débat sur le burkini – tout cela dans le but de séduire les quartiers.

Sofiane Dahmani est étudiant. DR.

Le 9 juin, les citoyens seront appelés aux urnes pour les élections européennes. J’ai fait mon choix, mais je préfère garder secret mon vote, conformément au caractère confidentiel du scrutin. Cependant, je peux affirmer avec certitude que je ne voterai pas pour la LFI et Rima Hassan. Je revendique pleinement mon choix de voter contre Rima Hassan, car je ne la considère pas comme représentative. Je suis clair sur mon refus de voir la France plongée dans le chaos d’une guerre civile, et je rejette fermement le communautarisme. Voter ainsi, c’est affirmer mon attachement profond à la France. La tentative de séduction des quartiers avec la candidature de Rima Hassan est paradoxale, car les habitants de ces quartiers sont généralement soit apolitiques, soit d’extrême droite quand il s’agit de leurs pays d’origine, très conservateurs. Comment pourraient-ils soutenir complètement la LFI, alors que ce parti est imprégné de wokisme ? Les habitants des quartiers ont peut-être évolué vers un progressisme favorable à la communauté LGBTQ+ ? C’est peu probable… À mon avis, leur choix est précipité et stratégique, car les habitants des quartiers préfèrent souvent un chat domestique à un lion sauvage. La LFI, telle une bande de chats dociles, est prête à tout pour séduire son électorat, tandis que la droite, représentant le lion, ne fléchira jamais, sauf peut-être dans sa version la plus modérée.

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La LFI mise sur la candidature de Rima Hassan, qui proclame fièrement être palestinienne, de Gaza, révolutionnaire. Et “Je suis française”, c’est pour quand ?

Notre modèle a depuis trop longtemps été vilipendé

La stratégie des islamo-gauchistes risque fort de se retourner rapidement contre eux, mais ils semblent ne pas en être conscients…
Notre situation politique actuelle rappelle singulièrement celle de 2015, lorsque la presse progressiste célébrait la ville américaine de Hamtramck, dans le Michigan, pour avoir élu son premier conseil municipal à majorité musulmane. Aujourd’hui, la réalité semble bien différente. Le 13 juin 2023, le conseil municipal de cette ville, désormais exclusivement composé d’élus musulmans, a voté une loi interdisant l’affichage de drapeaux LGBTQ+ sur les propriétés publiques, signe d’un rejet flagrant de valeurs appréciées à gauche…
En Angleterre, galvanisé par sa victoire politique axée sur l’environnement et la cause palestinienne, Mothin Ali, candidat musulman du parti Vert, a fait une entrée spectaculaire au conseil municipal de Leeds. « C’est une victoire pour Gaza ! » s’est-il exclamé, avant d’ajouter : « Nous ne serons pas réduits au silence. Nous porterons la voix de Gaza. Nous porterons la voix de la Palestine. Allahu Akbar! ». Malaise…

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Pendant des années, nous avons été sermonnés par les Anglo-Saxons alors que nous luttions contre le communautarisme et défendions notre laïcité, qualifiés de passéistes liberticides pour avoir soutenu notre modèle d’assimilation. Mais certains événements récents montrent que nous avions raison.

Le 30 juin 2019 à Grenoble, des militants de « Alliance citoyenne » interpellent les passants devant la piscine. Photo : JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

En Angleterre comme en France, nous trouvons des métropoles cosmopolites qui méprisent les régions périphériques attachées à la culture nationale d’origine. Que ce soit le maire de Londres ou celui de Paris, ils sont prêts à tout pour maintenir un vivre-ensemble qui n’existe souvent que dans leurs têtes ou les discours. Le multiculturalisme est inscrit dans la loi britannique, tandis qu’il est subi au quotidien en France. En Angleterre, ils ont leurs « zones de charia » avec police et tribunaux islamiques. Nous, nous avons nos quartiers abandonnés de la République où les commerces sont majoritairement tenus par des étrangers et où les jeunes caïds surveillent ceux qui ne respectent pas le Ramadan ou les filles habillées à l’occidentale.

Allons voter le 9 juin aux élections européennes, mais alors que LFI a mené sa campagne électorale sur Gaza, réfléchissons bien à nos priorités. L’Europe est le continent de la croissance lente, où les principes de libre-échange ont attiré le monde entier. Mais où l’ouverture des frontières a malheureusement laissé entrer des gens qui n’aiment pas la culture occidentale.

Et à la fin, c’est «OSS 117» qui gagne…

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De gauche à droite, Manon Aubry, Jordan Bardella, François-Xavier Bellamy, Léon Deffontaines, Raphaël Glucksmann, Valérie Hayer, Marion Maréchal et Marie Toussaint. Capture LCI

David Pujadas réunissait mardi soir les principales têtes de liste aux élections européennes sur son plateau. Il y a été beaucoup question d’Ukraine, de Palestine ou de Nouvelle-Calédonie, mais fort peu de nos institutions européennes. Replay et analyses.


Si depuis des décennies, la France imite les États-Unis dans tous les domaines, avec un décalage de quelques années, il y a bien une chose où elle ne suit pas la voie américaine : le vieillissement de sa classe politique. Alors qu’en novembre prochain, le duel Biden-Trump déterminera lequel des deux candidats passera les quatre prochaines années à la Maison-Blanche et lequel les passera à la maison de retraite, la présence des huit têtes de liste principales des prochaines Européennes sur le plateau de LCI, mardi soir, chez David Pujadas, illustre l’impressionnant rajeunissement de la classe politique française. De Raphaël Glucksmann, l’ainé (44 ans) à Léon Deffontaines, 28 ans, tête de liste communiste, en passant par Jordan Bardella, Valérie Hayer, et les autres, la France semble à l’abri de devenir prochainement une gérontocratie.

La gauche ne pense qu’aux Palestiniens

Élection européenne oblige, les sujets internationaux ont vite été sur la table, en premier lieu l’Ukraine et le Proche-Orient. Mais un sujet que l’on pourrait presque qualifier de franco-français s’est aussi invité en cours de route : les tensions en Nouvelle-Calédonie. L’occasion pour les partis qui ont pris les chemins les plus hétérodoxes de rééquilibrer leurs positions : Léon Deffontaines préconise d’armer l’Ukraine, à rebours de son mentor Fabien Roussel qui a déclaré que la livraison de tanks et de missiles participait à l’escalade guerrière. Manon Aubry, pour LFI, se démarquait des propos les plus outranciers tenus depuis six mois par sa formation politique en daignant qualifier le Hamas de « terroriste », tout en soutenant et défendant la numéro six de liste, Rima Hassan. A la manière du Georges Marchais de la grande époque, quand on les enquiquinait un peu trop sur leurs positions les plus controversés, les candidats les plus à gauche étaient venus avec « leur réponse », et, alors qu’on n’en était qu’au premier thème de la soirée, l’Ukraine, l’envie d’en arriver à la Palestine se faisait toujours plus pressante. 

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À droite, on apprenait en quasi-direct le divorce de l’AfD et du RN, qui ne siégeront plus ensemble au Parlement. Alors que le parti allemand avait déjà agacé son partenaire en contestant le bien-fondé de la présence de la France à Mayotte, Maximilian Krah, membre du parti allemand, s’est distingué en déclarant qu’un SS « n’est pas automatiquement un criminel ». Il serait bien malheureux qu’au moment où Le Pen père n’a plus la vigueur pour commettre l’habituel dérapage de fin de campagne, que celui-ci vienne désormais d’outre-Rhin ! Alors, expulsion de l’AfD du groupe Indépendance et Démocratie ou bien rapprochement du RN avec le groupe des Conservateurs et Réformateurs européens ? Le mystère de la présence de Marine Le Pen ce week-end aux côtés des Espagnols de Vox, membre de l’ECR, se désépaissirait…

À la recherche du parti de l’étranger

Vladimir Poutine et ses liens supposés avec certains partis autour de la table ont été agités comme une peau de banane. Dans son duel avec Valérie Hayer, Jordan Bardella a voulu rappeler les tentatives d’Emmanuel Macron de maintenir des relations convenables avec le président russe jusque 2022. Au RN, le talon d’Achille désigné par ses adversaires semble être Thierry Mariani, septième de la liste, ancien ministre de Nicolas Sarkozy ; il est désormais présenté comme un agent russe. C’est un grand malheur que de voir des personnalités recrutées par le RN pour leur expérience et leur crédibilité, devenir, au bout de quelques années, des boulets au pied plus certains que les candidats recrutés en interne.

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Le débat, où les accusations d’inféodation à l’étranger allaient bon train de part et d’autre, a pu s’ouvrir sur le sujet néo-calédonien de nouveau au cœur de l’actualité. À droite, Marion Maréchal dénonçait l’émergence d’un « racisme anti-blanc » et de « haine anti-française », et rappelait la souveraineté de la France sur le Caillou, confirmée par trois référendums. La Nouvelle-Calédonie est française, quitte à utiliser l’article 36 de la Constitution. Jordan Bardella a pu éviter de revenir sur le revirement de son parti au sujet du dégel électoral. François-Xavier Bellamy a rappelé la nécessité de respecter les référendums, malgré le mauvais signal donné par le précédent de Notre-Dame-des-Landes (on n’oserait évoquer ici le traité de Lisbonne…). Les formations de gauche rêvent, elles, encore, de « décolonisation ». La question de départ de David Pujadas était de savoir s’il fallait se réjouir de voir le président Macron s’envoler pour l’archipel océanien pour une visite surprise, et contre toute attente, Valérie Hayer a dit oui.

Roulez jeunesse

Huit jeunes gens plein d’avenir, donc. En 2019, les Européennes nous permettaient d’observer les premiers pas de quatre des invités du débat. Bardella est déjà désigné comme futur Premier ministre en cas de victoire de Marine Le Pen en 2027 ou de dissolution auparavant. Aux yeux de l’aile droite des Républicains, Bellamy est pour l’instant prié de rester dans l’ombre de Laurent Wauquiez. Aubry, éloignée à Strasbourg, ne participe pas au vacarme de ses petits camarades LFI au Palais Bourbon et semble (bien) loin de pouvoir supplanter Mélenchon, qui repartira en 2027 pour un dernier tour. Glucksmann a moins l’air d’un étudiant arrivé là par hasard qu’il y a cinq ans et peut imaginer ressusciter un centre gauche écrasé pour l’instant entre Macron et Mélenchon. Et quid des autres ? Léon Deffontaines, 28 ans, a promis qu’il collerait aux basques de Jordan Bardella jusqu’à la fin de ses jours. Quant à Marion Maréchal, elle a ménagé son principal concurrent, le président du Rassemblement national, se distinguant quelque peu de la ligne Knafo-Zemmour, beaucoup plus pugnace…

Meurtre de deux agents pénitentiaires: comment cela n’est-il pas arrivé avant?

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Hommage national à Fabrice Moello et Arnaud Garcia en présencer du Premier ministre, Caen, 22 mai 2024 © Blondet Eliot -pool/SIPA

Dans la France d’Emmanuel Macron, de Gabriel Attal et d’Éric Dupond-Moretti, le « pas de vague » ne concerne malheureusement pas que l’Éducation nationale, déplore cette tribune.


Il y a une semaine, un fourgon de l’administration pénitentiaire transportant un détenu dangereux a été attaqué dans l’Eure, au niveau d’un péage. Trois agents ont été grièvement blessés, deux tués. L’un était père de famille, le second allait le devenir ; ils ont perdu la vie en uniforme, pour la République, pour la France.

C’est un fait : nos prisons sont des zones dangereuses dans lesquelles il est plus simple pour des voyous d’y faire rentrer armes, téléphones et drogues, que pour un enfant une bouteille d’eau dans un concert.

Ayant moi-même exercé dans l’administration pénitentiaire de 2009 à 2014 (CP les Baumettes-Marseille et Maison Centrale d’Arles), je mesure la sauvagerie à laquelle ces agents sont quotidiennement exposés. Ils travaillent dans une insécurité permanente, qu’ils doivent affronter souvent de manière isolée, devant parfois gérer jusqu’à 150 détenus. Les agressions et menaces sont légion, à l’intérieur des murs, mais aussi parfois à l’extérieur lorsque les agents croisent des familles de détenus ou des ex-détenus eux-mêmes.

Les téléphones, les produits stupéfiants mais aussi les couteaux en céramique (que l’on retrouvait déjà il y a plus de 10 ans dans les prisons, même dans celles dites « sécuritaires ») circulent presque librement, grâce à des drones, grâce à des projections par-dessus les murs d’enceintes, ou introduits par les parloirs. Il faut bien se souvenir que c’est sous le quinquennat Sarkozy que les fouilles systématiques des détenus, et notamment à leur retour de parloir, ont été interdites.

Bien souvent, un laxisme s’installe quant à la lutte contre l’usage de stupéfiants. Les odeurs de cannabis parfument bien souvent les coursives, et les surveillants ne cherchent plus à savoir de quelle cellule cela provient car ils savent pertinemment que la finalité sera : l’absence de sanction, et la promesse de relations conflictuelles avec les détenus.

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Cette gestion de la détention manquant de fermeté est du pain béni pour la hiérarchie et la direction, afin d’acheter au mieux la paix sociale dans une culture du « pas de vague », mais elle met tôt ou tard le personnel en danger.

Le danger provient aussi des échanges téléphoniques. Il y a des téléphones fixes à disposition dans les cellules ou les coursives, mais surtout, des milliers de téléphones portables dont des smartphones.

Pour les téléphones fixes, il y a là un manque de moyens humains dans leur contrôle. Bien souvent, il n’y a qu’un surveillant pour l’ensemble de l’établissement pénitentiaire qui est en charge des écoutes. Outre le fait que ce surveillant puisse aussi être chargé d’effectuer d’autres missions, il est souvent dans l’impossibilité de comprendre l’ensemble des dialectes utilisés dans les conversations entres les détenus et leurs interlocuteurs.

Quant aux téléphones portables, c’est un fléau qu’il faut endiguer pour empêcher les détenus de continuer à gérer leur trafic de stupéfiants tout en étant incarcéré, mais aussi pour les empêcher de préparer une évasion. L’administration ne fait pas tout son possible pour empêcher qu’ils rentrent à l’intérieur des établissements, ni pour empêcher leur utilisation grâce à des brouilleurs qui souvent, sont inefficaces sur le réseau 5G, et qui parfois, ne sont pas mis en service dans le but, toujours, d’acheter la paix sociale.

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Peut-on être surpris de la mort de deux surveillants dans l’exercice de leur mission? Quand j’ai quitté la Maison Centrale d’Arles en 2014, je suis parti en ayant en tête qu’un surveillant perdrait tôt ou tard la vie sur la coursive. Finalement, à Arles, il s’agira d’un détenu, et quel détenu… Yvan Colonna. Détenu que j’ai eu l’occasion d’avoir sous ma garde et qui n’avait aucune dérive comportementale envers le personnel.

Il y a un an, en tant que vice-président de la commission d’enquête parlementaire sur les dysfonctionnements de l’Administration Pénitentiaire ayant conduit à son meurtre, j’ai pu mettre en exergue toutes les failles que je ne connaissais que trop bien, et qui mettent en danger ce personnel courageux.

Les escortes pénitentiaires sont une autre partie du métier de surveillant pénitentiaire. Une chose à savoir : les escortes, lorsqu’elles sont médicales, sont toujours effectuées par des agents non armés. Trop souvent, et notamment lorsque j’effectuais mon service de nuit, nous nous retrouvions à deux agents en compagnie d’un détenu à l’Hôpital Nord de Marseille, et ce, une bonne partie de la nuit, en plein milieu du service des urgences souvent fréquenté par les voyous du coin.

Le drame du 14 mai dernier était malheureusement à prévoir car à plusieurs reprises, des agents avaient échappé de peu à la mort lors d’une escorte. En octobre 2011, à l’hôpital d’Aix-en-Provence, un surveillant avait pris une balle dans la jambe lors d’une escorte médicale par un individu qui faisait évader le détenu dont il avait la garde. En janvier 2019, aux abords du tribunal de Tarascon, une escorte judiciaire était attaquée par un commando lourdement armé qui avait tiré sur le véhicule des agents et qui faisait là aussi évader le détenu.

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Les surveillants me le disent. Il arrive très fréquemment que les escortes soient suivies ou poursuivies par des personnes cherchant à les intimider. Malgré cela, l’administration n’hésite pas à revoir fréquemment à la baisse le niveau de l’escorte, par manque de personnel pénitentiaire ou par absence de disponibilité des forces de Police afin que le transfert du détenu puisse tout de même s’effectuer.

Malheureusement, il aura peut-être fallu passer par la mort de ces deux hommes pour faire obtenir à cette administration davantage de moyens assurant leur sécurité. C’est en tout cas la prédiction que je partageais au Garde des Sceaux en octobre dernier.

Je veux vraiment rendre hommage à toutes ces femmes et ces hommes qui effectuent une mission essentielle pour notre société, et qui pourtant, sont souvent les grands oubliés. J’espère que nos gouvernants, au-delà des mots, traiteront véritablement les maux.

Mais pour quelle liste de droite voter?

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"Hep, elle est où Marion ?" François-Xavier Bellamy et Jordan Bardella au Medef, 18 avril 2024 © ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Les électeurs français ont la chance d’avoir le choix entre trois listes de droite susceptibles d’envoyer des élus à Strasbourg le mois prochain. Le RN de Jordan Bardella, archifavori des sondages, rompt actuellement avec son allié allemand de l’AfD, et les grandes manœuvres pour constituer des groupes de droite nationale au Parlement européen ne font que commencer…


Si l’on en croit les sondages, trois partis de droite devraient pouvoir envoyer des représentants au parlement européen après le prochain scrutin : LR, Reconquête! et le RN. Et l’un d’eux, le RN, a de bonnes chances d’arriver largement en tête du scrutin. C’est une excellente nouvelle, et – espérons-le – l’amorce d’une dynamique capable d’arracher notre pays à la folie progressiste qui, depuis des années, piétine la démocratie et nous envoie vers l’abîme.


Un vent de lucidité soufflera-t-il sur les urnes le 9 juin ?

Trois partis que distinguent de vraies différences, mais qui partagent l’essentiel : d’une part l’attachement à la France, à sa décence commune et à la civilisation qui l’a rendue possible, d’autre part la volonté de servir le peuple français au lieu de l’asservir à des utopies mensongères ou aux seigneurs de la guerre économique.

Trois partis dont les têtes de liste pour ces élections européennes – François-Xavier Bellamy, Marion Maréchal et Jordan Bardella – ont en commun de défier ouvertement et avec talent les tabous imposés depuis trop longtemps par la gauche et par l’extrême-centre, faisant souffler dans le débat politique un indispensable vent de liberté et de lucidité.

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Trois partis qui ont leurs forces et leurs faiblesses, mais sont parfaitement capables, ensemble, de restaurer la vie démocratique dont les Français ont été dépossédés par la chape du plomb du « politiquement correct » et par les transferts de souveraineté à des instances non-élues – UE, CEDH, Conseil constitutionnel, Conseil d’État, etc.

La démocratie suppose le débat : ces trois partis se rejoignent sur les fondamentaux sans lesquels il ne saurait y avoir de démocratie (à commencer par la nécessité de reconnaître l’existence du demos et de lui réserver la souveraineté), tout en ayant entre eux suffisamment de différences pour permettre de « limer sa cervelle à celle d’autrui », pour que la confrontation des idées évite l’aveuglement, la complaisance et la paresse. Le RN a pour lui, par exemple, de s’être forgé sous la pression d’années d’ostracisme et de s’appuyer sur une forte adhésion populaire. LR dispose de réseaux précieux et de l’expérience réaliste du pouvoir. Reconquête ! a une conscience aigüe de l’urgence des enjeux essentiels et a plus que quiconque imposé ces enjeux dans le débat public. Ils ont également leurs défauts : la tentation de faire cavalier seul pour le RN ; l’incapacité à trancher clairement entre la droite et le centre (l’UDF et le RPR) pour LR ; l’intransigeance manquant parfois de realpolitik pour Reconquête ! Ce sont les rançons, respectivement, d’un engagement de longue date à devoir tenir bon contre la meute, de la difficulté à distinguer les compromis nécessaires des compromissions dangereuses lorsqu’on exerce le pouvoir, et d’une vigilance indispensable pour lutter contre l’entrisme systématique des ennemis de la France.

Les électeurs de droite voteront aussi soit PPE, soit ECR, soit ID…

Trois stratégies différentes, aussi, dans le cadre de l’UE, puisque chacun de ces partis compte rejoindre au Parlement européen une coalition différente : le PPE pour LR, le groupe ECR pour Reconquête !, et le groupe ID pour le RN – même si dans ce dernier cas, la toute récente rupture avec l’AfD est susceptible de rebattre les cartes, d’autant que le RN a obtenu le soutien de ses équivalents italien et tchèque. C’est quoi qu’il en soit une excellente chose : que la France soit représentée dans ces trois courants politiques européens ne peut qu’être un atout pour notre pays, souhaitons donc que nos trois partis de droite obtiennent tous un score suffisant pour envoyer des élus au Parlement, et donnent ensemble à la droite une victoire éclatante sur un extrême-centre au bilan désastreux et sur une gauche dont les orientations actuelles relèvent du suicide collectif.

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LR, Reconquête ! et le RN. Pour toute personne de droite, il est normal de préférer l’un ou l’autre de ces partis aux deux autres, et c’est tant mieux. C’est l’opportunité d’un vote d’adhésion et non par défaut. Qu’ils ne soient pas interchangeables est la promesse d’une dynamique capable d’offrir de vraies alternatives, de vrais choix, tout en restant dans le cadre de la restauration du pays. Mais pour toute personne de droite, il est indispensable de comprendre que ces trois partis peuvent être certes en désaccord, concurrents, rivaux, mais ne doivent en aucun cas devenir ennemis. Union des droites parfois, alternance entre droites parfois (il est bon qu’aucun parti n’exerce trop longtemps seul le pouvoir), mais toujours la conscience que ce que ces partis ont en commun – servir la France, le peuple français et la civilisation européenne – transcende tout ce qui peut les séparer, et leur impose de faire front, ensemble, contre la déconstruction, contre la vente à la découpe du pays, contre l’abolition de la décence commune par le multiculturalisme ou le progressisme, contre l’abolition de la démocratie par le « gouvernement des juges » ou les instances supra-nationales.

Vivent les droites !

Pour toute personne de droite, il doit être normal de se réjouir du pluralisme des droites. Nous ne sommes ni de gauche ni d’extrême-centre, ne soyons donc pas sectaires ! Ne soyons pas de ceux qui rêvent d’un parti unique, ou proclament qu’il n’y a pas de salut en dehors d’eux-mêmes : cultivons au contraire la conviction qu’au moins trois chemins sont possibles et bons, et qu’il appartiendra au peuple souverain de choisir, et pourquoi pas à long terme de choisir pour ces trois chemins des moments d’union et d’alternance. La gauche se préoccupe toujours et tout le temps de « sauver la gauche » ; nous, nous avons pour tâche et pour préoccupation de sauver la France : félicitons-nous donc de la variété et de la fécondité des idées qui tendent vers ce but commun.

Pour toute personne de droite, les semaines qui viennent ne doivent pas être consacrées aux querelles entre LR, Reconquête ! et le RN, mais à convaincre le plus possible d’électeurs de la gauche et du centre, sans oublier les abstentionnistes, que pour peu qu’ils aiment la France, ils sont assurés que parmi ces trois partis, il y en a forcément un (savoir lequel dépendra de chacun) qui, sans être parfait, leur correspond suffisamment pour qu’ils puissent en conscience lui donner leur suffrage, et que ce choix de la droite est désormais seul en mesure d’éviter l’effondrement du pays.

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Et pour ces partis eux-mêmes, il ne manque encore à mes yeux qu’une seule chose : que chacun, notamment en la personne de leurs têtes de listes, assure explicitement ses électeurs que le cas échéant il soutiendra n’importe lequel des deux autres contre la gauche ou contre l’extrême-centre. Je suis optimiste sur ce point : c’est une évidence pour Reconquête ! et le RN, et François-Xavier Bellamy avait clairement dit en 2022 préférer Zemmour à Macron et ne pas voter Macron au second tour.

Que chacun d’entre nous, qui nous considérons comme de droite ou qui le sommes devenus parce que la gauche et le centre ont trahi la nation, choisisse donc selon ses préférences, sans nier nos désaccords mais sans oublier que l’essentiel nous rassemble.

Et surtout, que vivent les droites dans leur pluralisme pour que vive la démocratie et pour que vive la droite, et que vive la droite pour que vive le peuple français et pour que vive la France !

Le Maroc ciblé par l’Open Society?

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Migrants subsahariens jouant au babyfoot à Casablanca, décembre 2018 © Mosa'ab Elshamy/AP/SIPA

Le Maroc brutalise-t-il les migrants subsahariens qui franchissent sa frontière avec l’aide des Européens ? C’est ce qu’avance un collectif, appelé Lighthouse Report.


Mardi, Le Monde publiait un étonnant article sur les migrations entre la Mauritanie et le Maroc. Son titre ? Dans le Sahara, « les policiers marocains ont lâché les chiens sur nous »1. Illustré par des photos floutées de migrants subsahariens, l’article se veut un réquisitoire contre les violences que subiraient les candidats à l’exil franchissant les frontières du royaume chérifien en quête d’une vie meilleure. S’il est vrai que les migrants peuvent avoir des parcours de vie tragiques, cet article ne présente aucune preuve tangible comme l’indique sa rédaction au conditionnel et les motifs de sa publication peuvent poser question.

L’Open Society cible-t-elle le Maroc ?

En effet, il est signé par un collectif appelé Lighthouse Report et non par un journaliste habituel de la rédaction. Cette officine semble spécialisée dans les articles traitant de l’immigration, unique sujet pour lequel Le Monde fait appel à cette équipe. Au menu des quelques papiers de Lighthouse Report pour le grand journal de gauche :  une charge contre l’algorithme de la CAF qui aurait le tort de pouvoir prédire « les risques de fraude », des attaques contre Frontex, ou encore des critiques contre la politique migratoire européenne perçue comme particulièrement sévère – le Français moyen l’aura remarqué au quotidien.

Se présentant comme une organisation pionnière « du journalisme collectif travaillant avec les plus grands médias » et mettant en avant son indépendance, Lighthouse Report n’est pourtant pas d’une totale neutralité. Il suffit ainsi de consulter leur dernier rapport annuel pour découvrir, sans grande surprise, qui l’on trouve à l’Open Society Foundation parmi leurs principaux sponsors. Fondée par George Soros mais actuellement présidée par son fils Alexander, l’Open Society est en pointe de toutes les luttes prétendument « progressistes » et constitue une force de poids dans le lobbying pro-immigration au sein des institutions européennes. L’ONG est aussi derrière les « Sleeping Giants » dont l’activisme prive de nombreux médias conservateurs de revenus publicitaires. Une ONG dont les activités dépassent d’ailleurs désormais la famille Soros elle-même, avalée par l’ampleur de la « machine » Open Society qu’elle ne contrôle plus véritablement. 

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Lighthouse Report est donc un groupement de journalistes qui colle à l’agenda politique de son bailleur de fonds, la main qui donne étant toujours au-dessus de celle qui reçoit. Et ce bailleur de fonds n’a qu’une idée en tête : ouvrir en grand les frontières européennes. Pour cela, les migrants qu’il entend faire venir chez nous doivent d’abord franchir les portes marocaines. C’est ainsi qu’il faut comprendre la publication de l’article. Un autre élément peut aussi être pris en considération. Mi-avril dernier, Viktor Orban a rencontré à Marrakech le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch. Il ne s’agissait pas d’une visite bilatérale mais d’un atelier de travail de IDC-CDI, coalition réunissant différents partis chrétiens-démocrates et conservateurs modérés. Las, cet innocent évènement aurait déplu à Monsieur Soros qui aimerait faire du dirigeant magyar un pestiféré.

Il n’en fallait sûrement pas plus pour mobiliser l’Open Society, qui a toujours en magasin quelques journalistes proches des mouvements d’extrême-gauche « no borders » pour se charger de ces tâches. Ce lien financier et idéologique entre Lighthouse Report et l’Open Society soulève des questions sur l’objectivité et les motivations de ce collectif. Utiliser des accusations non vérifiées et des récits dramatiques, sans preuve tangible, pour influencer l’opinion publique est une stratégie dangereuse. Sous couvert d’une intégrité factice, la propagande globaliste divise nos sociétés en imposant à des États souverains des vagues d’immigration que leurs populations respectives considèrent désormais indésirables. Sur la question migratoire ou encore les sujets de mœurs tel que le phénomène de la transsexualité, les désinformateurs sont bien souvent du côté de ceux qui ont fait de ces sujets l’apha et l’omega d’une idéologie de la fin de l’Histoire où les peuples comme leurs coutumes doivent s’effacer au profit d’un « homme nouveau » dont le migrant serait l’Adam.

Une propagande qui peut mettre en danger une collaboration cruciale pour réguler les flux migratoires

Le discours présentant le Maroc en État qui ne respecterait pas les droits élémentaires des migrants est particulièrement dangereux parce qu’il affaiblit la crédibilité d’un pays qui agit comme un filtre pour notre continent. La crise sécuritaire sahélienne est une bombe à retardement qui pourrait provoquer la submersion de l’Europe. Dans ce cadre, l’Afrique du Nord et singulièrement le Maroc auront un rôle essentiel à jouer. Le Maroc est d’ailleurs aujourd’hui un pays de passage et un pays d’installation d’une immigration de plus en plus importante. Sous l’impulsion de Mohammed VI, le Maroc s’est ainsi imposé au fil du temps comme un acteur clé dans la gestion des migrations en Afrique du Nord. Contrairement à ce qu’avancent parfois les médias, Rabat a mis en place une politique migratoire pensée autour de l’intégration des Subsahariens qui sont désormais nombreux à être régularisés.

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Depuis 2013, le Maroc a notamment lancé deux campagnes de régularisation des migrants en situation irrégulière. La première, en 2014, a permis de régulariser plus de 23 000 migrants, et la seconde, en 2017, a abouti à la régularisation de plus de 28 000 autres. Ces initiatives ont offert une nouvelle vie à des milliers de personnes, leur permettant d’accéder aux soins de santé, à l’éducation et au marché du travail. Ce sont d’ailleurs d’autant moins de migrants qui ne sont pas venus en Europe…

Nous avons signé plusieurs accords de coopération entre l’Union européenne et le Maroc pour une gestion concertée des migrations. De quoi faire dire à Antonio Vitorino, directeur général de l’Organisation internationale humanitaire, que « le Maroc représentait un modèle à suivre pour la gestion des migrations en Afrique ». Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les « no borders » qui sévissent à bord de l’Ocean Viking, dans les mairies LFI, ou au sein de Lighthouse Report, ne veulent pas une approche pragmatique et humaniste de l’immigration. Ils veulent qu’il n’y ait plus de frontières et plus de peuples historiques. Qu’on puisse franchir toutes les frontières sans aucune contrainte. C’est un projet que nous devons refuser. C’est d’ailleurs pour cela qu’il ne faut pas laisser dire les agitateurs qui veulent salir les pays qui ont des politiques rationnelles en la matière tout en restant fidèles à des principes humanistes, ce qui correspond assez bien aux grandes orientations de politique migratoire sous Mohamed VI. 


  1. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/05/21/migrations-dans-le-sahara-les-policiers-marocains-ont-lache-les-chiens-sur-nous_6234480_3212.html ↩︎

Et pendant ce temps, Mayotte a soif

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Migrants comoriens dans le camp de Cavani, Mamoudzou (97), 20 avril 2024 © Alain ROBERT/SIPA

Alors que le président Macron est attendu outre-mer en Nouvelle-Calédonie, la situation de l’île de l’Océan indien, 101e département français, reste également très préoccupante, avec la réapparition du choléra.


Nous le pensions disparu du territoire français pour de bon, voici que le choléra est de retour, à Mayotte. Les calamités n’ont décidément pas fini de s’abattre dans le 101e département français. Une tragédie de plus, une énième, sur ce territoire, pour lequel l’enchaînement quotidien de désastres s’apparente au livre de l’Apocalypse. Hélas, la crise de l’eau n’a été que la Genèse d’une descente aux enfers ces derniers mois, source de réelles difficultés en matière de santé publique, avec les conséquences que nous observons. Un mort, une enfant de trois ans et des malades, dénombrés par plusieurs dizaines. Qui aurait imaginé qu’un département français soit asséché de telle sorte, restreignant la population dans sa consommation la plus primaire, source de vie et d’hygiène ? Quelles ont été les failles à l’origine de cette conjoncture ? Des projets malheureusement inaboutis, un assainissement de l’eau qui peine à convaincre, une seule usine de dessalement pour près d’un demi-million d’habitants et une dépendance à l’hexagone ainsi qu’à la Réunion pour l’acheminement d’eau en bouteille ; Mayotte a soif.

Une île submergée par les migrants comoriens

Force est de constater que l’ « ile aux fleurs », ce joyau de la vanille et de l’ylang-ylang, n’est plus le paradis tant espéré, que sa population est à la merci des événements qui rythment son triste quotidien, où l’espoir s’amenuise quant au retour des jours heureux. Une prospérité rêvée pour ce département à la fois le plus jeune et le plus pauvre du territoire.

Confrontée à une submersion migratoire en provenance des Comores voisines, impactant l’intégrité du sol français et mettant à bas la sécurité, Mayotte agonise, menacée d’une guerre civile entre populations, sous les yeux d’un État défait et d’une Union européenne aux abonnés absents. Une île plus peuplée que la Corse, pour laquelle le conseil départemental et les communes s’acharnent à pallier le retard de développement et à compenser les investissements manquants, fragilisés par des contraintes budgétaires, difficilement extensibles. Il est indubitable que les pouvoirs locaux se démènent au quotidien quant à la survie de leur terre, ignorée d’une part, envahie d’une autre.

Loin des yeux, près du cœur… ou plutôt loin du cœur, c’est à se demander si la distance n’est autre qu’un facteur d’ignorance.  Dans le pays où le soleil ne se couche jamais, présent dans chaque océan, l’Outre-mer qui est notre richesse semble se métamorphoser en outre-tombe. Championne de la décentralisation et du mille-feuille administratif, la France contraint-elle nos territoires d’Outre-mer aux mêmes exigences qu’en hexagone ? Cette rigueur si bleu-blanc-rouge, héritée de Napoléon et dont la promesse républicaine est un objectif central. Celle d’une réelle continuité de l’État français, d’égalité des chances et d’accès aux services publics pour tous les citoyens en vertu du respect de l’article premier de notre Constitution, d’« une République une et indivisible ». Au-delà des éternelles questions de fiscalité, de droit commun et de répartition des compétences, la départementalisation du territoire en 2010, telle que voulue par Nicolas Sarkozy, a-t-elle répondu aux objectifs engagés par l’État ?

Le sursaut ou le chaos

Liberté, égalité, fraternité, auxquels nous pourrions ajouter dignité, des principes de la République française qui semblent remis en question. Où est la liberté lorsqu’être Français sur son propre sol n’est plus une garantie de libre circulation, en raison d’un danger permanent à toute heure ? Où est l’égalité quand les établissements scolaires, saturés, ne permettent plus d’enseigner tel qu’ils le devraient ? Où est la fraternité lorsque l’État n’est plus en mesure de garantir la solidarité de notre système ? Enfin, où est la dignité face au système médical à bout de souffle, qui peine à pouvoir soigner décemment la population ?

Un sursaut est essentiel pour Mayotte, mais plus largement l’ensemble de nos Outre-mer. Ne disposant plus d’un propre ministère, mais d’un simple ministère délégué, pourquoi un tel rejet de trois millions de Français ? Le centralisme décentralisé français, comble d’un paradoxe, atteint ses limites… Subséquemment aux budgets, chèques et financements, la nécessité d’un véritable projet et surtout d’une vision, est inconditionnelle. Chérissons nos Outre-mer.

Non, les patrons ne sont pas tous des salauds!

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© Unsplash

C’est une « règle d’or » hexagonale: on déteste toujours celui qui est plus riche que soi.


Tout est une question d’argent, bien sûr ! Les Français n’aiment pas les riches, on le sait bien. Et au rythme des matchs de foot et des annonces de dividendes du CAC 40, cela se confirme jour après jour.
Le joueur qui marque mérite d’être milliardaire, parait-il. Alors, on se venge sur le patron qui, lui, faute de jouer à la baballe, joue pourtant gros en dirigeant sa boîte.

Pourquoi tant de haine ?

Pourquoi cette mauvaise réputation des chefs d’entreprise ? Et encore, j’emploie ici le terme « chef d’entreprise », quand celui de « patron » connoté négativement est plus fréquemment employé par la presse ou les syndicats. Le « patron » est l’ennemi déclaré ; ce mot charrie ses relents d’accusation implicite d’esclavagisme !
« Vous avez vu ce qu’il encaisse alors que j’ai du mal à finir le mois ? » Tout est dit. Et notre ignorance crasse en matière d’économie fait le reste et nous laisse mariner dans cette jalousie chronique : « pourquoi lui, et pas moi ? »

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Les pourfendeurs de l’inégalité le répètent sans arrêt : le patron ne serait pas riche sans ses salariés. Ce n’est pas faux. Il est inutile de s’étendre sur le talent de ceux qui créent, dirigent, inventent les produits ou services à succès, sur le labo qui trouve le vaccin miraculeux, la nouvelle marque qui cartonne, le restau étoilé qui régale, la voiture qui fait rêver, la haute joaillerie qui fait briller les jolies femmes, etc. Mais oui : le salaire des employés est souvent trop faible. Au passage, ces derniers ont été recrutés, et sont souvent contents de leur emploi. Mais qui voudra bien regarder ce qui empêche nos salariés d’empocher une somme nettement plus importante ? Qui voudra bien regarder ce qu’il y a derrière tout cela ?

L’argent qui coule à flots, ça ne coule pas de source !

D’abord, pour que 100€ de salaire supplémentaires arrivent jusqu’au portefeuille d’un salarié (célibataire) à plein temps au SMIC, son patron doit débourser… 483€. Relisez bien : 483 euros ! Et davantage encore pour un salarié payé légèrement plus que le SMIC. Cet écart est un record mondial. Alors, les prélèvements, on nous le répète, sont là pour notre bien. D’ailleurs, cela ne s’appelle plus des « charges » sociales, mais des « cotisations » sociales dorénavant ; c’est nettement plus sympa. Pour mieux faire passer la pilule, autant aussi « simplifier » la fiche de paye ! Mais attention : pas question de bâcler ce chef-d’œuvre administratif, la nouvelle loi est formelle et exigeante[1]. Préparez-vous quand même à jongler encore avec quelques mentions obligatoires : identité de l’employeur, rémunération brute, cotisations sociales et j’en passe. Sans oublier la petite nouveauté 2024 : le fameux montant net social. Et si jamais vous avez le malheur de découvrir une erreur dans ce petit bijou, pas de panique, vous avez trois ans pour contester; oui, trois belles années… Y a-t-il dans cette fausse simplification un objectif réel ? Si oui, alors lequel ? Si on détaillait mieux ce que vous avez payé tous les mois depuis des années pour votre retraite, vous seriez révolté !

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Quant aux « patrons » et leur argent forcément indécent, il faut quand même admettre que s’ils étaient moins pleins aux as, on serait certes moins outrés, mais certainement pas plus riches. Le fameux « y’a qu’à prendre l’argent là où il est » des incultes non seulement de la syntaxe, mais aussi des fonctionnements de l’économie, est d’une affligeante bêtise qui continue de faire ses ravages.
Mais quel réconfort d’imaginer aller piquer le pognon des nantis ! Rappelons qu’une fois qu’on le leur aura piqué, ils iront le gagner ailleurs et sans espoir de retour, laissant sur le pavé ceux qui, avec un sentiment de justice rendue, iront réfléchir à Pôle Emploi – pardon ! France Travail.

Détester les riches, c’est pauvre

Le problème est aussi que les nouveaux Robespierre trouveront toujours un plus riche que soi. Et pourtant : qui a donné l’exemple et l’élan des dons pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris, il y a cinq ans, en donnant 300 millions d’euros ? Bernard Arnault, PDG de LVMH, et François Pinault, patron de Kering ! On s’est empressé, en guise de remerciement, de les accuser de faire cela pour défiscaliser. Lamentable !
Qui offre 100 actions à chacun de ses employés (ayant au moins cinq ans d’ancienneté) à l’occasion des 100 ans du groupe ? Patrick Pouyanné, le PDG de Total Energies, l’ennemi public numéro 1.

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Mais on nous dit que tous ces gestes altruistes ne sont là que pour se disculper de gagner autant… que c’est parce qu’ils ont tellement d’argent qu’ils en ont honte… que ce n’est rien par rapport aux bénéfices… etc.
On ne compte plus non plus le nombre de chefs d’entreprise qui créent des fondations destinées à soutenir des projets formidables, dans tous les domaines, en France et à l’international, et pour des millions d’euros par an. J’en compte pour vous une petite partie : Sisley (le handicap mental) CMA-CGM (l’aide humanitaire et l’éducation), LVMH (l’art et la culture), L’Oréal (aux côtés des femmes), Hermès (la biodiversité et les écosystèmes)… Mais rien à faire : nous restons dans un engrenage de jalousies assaisonnées de revendications et de menaces. Le climat du pays s’en ressent dangereusement, on en vient à souhaiter un dictateur… libéral !

La France sens dessus dessous !: Les caprices de Marianne

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[1] https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/france/simplification-de-la-fiche-de-paie-ce-qui-va-changer-pour-les-salaries-et-les-entreprises_AN-202404270139.html

Transactivisme, wokisme et transsubstantiation

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DR.

Nous sommes l’humanité la plus rationnelle de l’Histoire, se gargarise-t-on. Mais comment diable le wokisme, cette religion de notre temps, parvient-il à nous faire croire à l’indistinction des sexes ? Mystère…


Puisque ces sujets sont manifestement devenus inévitables aujourd’hui, je propose ces quelques lignes susceptibles de pouvoir entraîner la réflexion de chacun dans des directions qui, je l’espère, lui permettront de mieux saisir quels enjeux sont sur la table. Ces lignes s’adressent à tous, croyants et athées, et j’espère qu’elles seront correctement comprises par tous, croyants et athées. Il ne s’agit pas ici d’une querelle théologique ni d’ailleurs d’un acte d’apostolat. Je parle de culture, d’équilibres des vertus, d’héritages et de structures de société.

Donc.

Le modernisme anti-chrétien a travaillé depuis des siècles, plus activement encore depuis des décennies pour nous détourner de la religion de nos pères sous prétexte que cette religion nous faisait croire dans des fadaises anti-scientifiques comme par exemple la transsubstantiation, soit le fait de pouvoir, par l’action du Saint Esprit, transformer l’eau en vin, c’est-à-dire de faire changer la nature d’une chose de façon extra-naturelle ou, si vous voulez, extra-scientifique.

Abandon de la foi et de ses mystères

Car le nouveau monde ne voulait plus croire en rien tant que ce n’était pas prouvé et démontré par la science. Les nouveaux prêtres, qui sont devenus malgré eux les nouveaux moralistes et les nouveaux précepteurs, ne portaient plus la soutane mais la blouse blanche et tout le militantisme anti-religieux s’est bâti sur la prétendue opposition entre l’une et l’autre. Des millions de gens, par adhésion aux principes de la science, se sont alors détournés de la foi et des mystères parce qu’on leur avait mis dans la tête que l’on ne pouvait pas être croyant et rationnel, chrétien et scientifique.

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Et donc notre monde a renoncé à la foi et aux mystères, résolu à ne plus se laisser embarquer dans d’obscures magies improuvables, pour se jeter tout entier dans les bras de la rationalité pure et dure, dans la démonstration scientifique, tangible, véritable, reproductible, fiable, démontrable, tout ça avec la conviction que les sociétés humaines sortiraient grandies de cette bienheureuse apostasie.

Il paraît donc, d’après la légende, que nous sommes l’humanité la plus rationnelle de l’Histoire, la plus cartésienne, la moins loufoque et la plus structurée d’après les évidences de la rigueur scientifique. Pour arriver à ce stade que l’on nous vend comme le stade ultime de la libération, de l’émancipation et donc de la joie, du bonheur et de la liberté, nous avons accepté d’être privés de la foi, c’est-à-dire de la consolation, de l’amour divin, des grâces, de l’espérance, soit toute une série de vertus qui, quoi qu’on en dise, étaient d’un immense secours dans une existence toujours secouée par les drames, les malheurs, les imprévus, les douleurs et les incertitudes.

Le wokisme grand-remplace la religion d’autrefois

Et puis, d’un coup d’un seul, voilà le wokisme qui débarque dans nos vies avec dans ses bagages le transactivisme qui prétend qu’un homme devient une femme et inversement sitôt qu’il a décidé qu’au lieu d’être ce que la science disait qu’il était, il était ce qu’il avait décidé d’être. Autrement dit que la substance était modifiable à volonté à partir du moment où, d’autorité, on prétendait la modifier. Ce n’est plus l’Esprit saint qui réalise surnaturellement la transsubstantiation, soit le passage d’un état substantiel à un autre, mais la paire de chaussures à talons, la jupe, le bâton de rouge à lèvres qui, sitôt qu’ils viennent se déposer sur un homme, réalise sa transsubstantiation en femme.

Le transactivisme, accouché par le wokisme lui-même né de la révolte moderniste contre les ordres anciens, prétend donc, sur les ruines des mystères de la foi qu’il est ravi d’avoir achevés, refaire ce que précisément ses géniteurs idéologiques ont désiré abattre dans la religion : la croyance que l’on peut, en dehors de tout cadre scientifique et rationnel, changer l’état substantiel d’une chose par la simple déclaration d’intention magique.

Autrement dit, nous avons été poussés à renier la foi de nos ancêtres, la foi grâce à laquelle nos ancêtres avaient fondé la civilisation, nous avons été poussés à ne plus croire, à ne plus espérer, à ne plus chercher dans les mystères et dans l’amour divin les consolations, la paix, le réconfort ; nous avons été poussés à renier ce qui faisait de nous des êtres complexes et spirituels, autant dire que nous avons accepté de n’être plus que des corps en mouvement, de la matière, des centres nerveux soumis aux stimulations de l’appétit et de la libido, des organismes uniquement physiologiques, tout ça au nom de la rationalité cartésienne et de la science observationnelle triomphante qui devaient, en nous libérant des superstitions débilitantes, faire de nous des êtres aboutis et des consciences raisonnables.

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Nous avons tout rejeté, tout perdu de ce précieux héritage afin que s’instaure à sa place le règne matérialiste, pour finalement subir les assauts d’une nouvelle contre-religion qui, après que nous avons renoncé à croire que le Christ pouvait changer l’eau en vin, nous impose de croire que le rouge à lèvres peut changer l’homme en femme.

Or, à tout prendre, s’il faut que nous croyons dans des choses que la science ne peut expliquer ni cautionner, je préfère croire dans l’Immaculée conception qui me fait aimer Marie, dans la résurrection du Christ qui me fait espérer dans l’au-delà, dans la Pentecôte qui m’imbibe de l’énergie sainte, plutôt que dans le transactivisme qui est loin de pouvoir en faire autant.

Par principe, nous ne devons pas accepter de perdre ce qui a tant fait bâtir pour le remplacer par ce qui va tout détruire, que l’on soit croyants ou athées. À plus forte raison maintenant que nous vérifions, peut-être trop tard hélas, que ce que nous avons accepté de laisser détruire avait en réalité une valeur civilisationnelle incomparablement supérieure à tout ce qui est né dans les ruines. Quel athée, ayant apostasié la foi par refus de croire dans des activités extra-scientifiques, peut accepter le terrible glissement moderne vers le transactivisme qui est fondamentalement anti-scientifique ; et quel croyant, ringardisé tous les jours par un monde qui se moque de sa capacité à croire dans des activités extra-scientifiques, peut accepter que le transactivisme, anti-scientifique, parvienne à obtenir par l’intimidation, l’activisme, le lobbying et le jeu judiciaire, de se rendre acceptable dans une société qui prétend continuer de rire de la foi des religions ? En réalité, lorsque l’on veut bien poser les termes comme j’essaie de le faire dans ces lignes, nous arrivons fatalement à la seule conclusion possible qui est que personne, absolument personne ne peut accepter ce qui se passe actuellement. Alors pourquoi cela se passe-t-il malgré tout ?