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Transactivisme, wokisme et transsubstantiation

L'idéologie trans profite de la profonde déchristianisation des sociétés occidentales


Transactivisme, wokisme et transsubstantiation
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Nous sommes l’humanité la plus rationnelle de l’Histoire, se gargarise-t-on. Mais comment diable le wokisme, cette religion de notre temps, parvient-il à nous faire croire à l’indistinction des sexes ? Mystère…


Puisque ces sujets sont manifestement devenus inévitables aujourd’hui, je propose ces quelques lignes susceptibles de pouvoir entraîner la réflexion de chacun dans des directions qui, je l’espère, lui permettront de mieux saisir quels enjeux sont sur la table. Ces lignes s’adressent à tous, croyants et athées, et j’espère qu’elles seront correctement comprises par tous, croyants et athées. Il ne s’agit pas ici d’une querelle théologique ni d’ailleurs d’un acte d’apostolat. Je parle de culture, d’équilibres des vertus, d’héritages et de structures de société.

Donc.

Le modernisme anti-chrétien a travaillé depuis des siècles, plus activement encore depuis des décennies pour nous détourner de la religion de nos pères sous prétexte que cette religion nous faisait croire dans des fadaises anti-scientifiques comme par exemple la transsubstantiation, soit le fait de pouvoir, par l’action du Saint Esprit, transformer l’eau en vin, c’est-à-dire de faire changer la nature d’une chose de façon extra-naturelle ou, si vous voulez, extra-scientifique.

Abandon de la foi et de ses mystères

Car le nouveau monde ne voulait plus croire en rien tant que ce n’était pas prouvé et démontré par la science. Les nouveaux prêtres, qui sont devenus malgré eux les nouveaux moralistes et les nouveaux précepteurs, ne portaient plus la soutane mais la blouse blanche et tout le militantisme anti-religieux s’est bâti sur la prétendue opposition entre l’une et l’autre. Des millions de gens, par adhésion aux principes de la science, se sont alors détournés de la foi et des mystères parce qu’on leur avait mis dans la tête que l’on ne pouvait pas être croyant et rationnel, chrétien et scientifique.

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Et donc notre monde a renoncé à la foi et aux mystères, résolu à ne plus se laisser embarquer dans d’obscures magies improuvables, pour se jeter tout entier dans les bras de la rationalité pure et dure, dans la démonstration scientifique, tangible, véritable, reproductible, fiable, démontrable, tout ça avec la conviction que les sociétés humaines sortiraient grandies de cette bienheureuse apostasie.

Il paraît donc, d’après la légende, que nous sommes l’humanité la plus rationnelle de l’Histoire, la plus cartésienne, la moins loufoque et la plus structurée d’après les évidences de la rigueur scientifique. Pour arriver à ce stade que l’on nous vend comme le stade ultime de la libération, de l’émancipation et donc de la joie, du bonheur et de la liberté, nous avons accepté d’être privés de la foi, c’est-à-dire de la consolation, de l’amour divin, des grâces, de l’espérance, soit toute une série de vertus qui, quoi qu’on en dise, étaient d’un immense secours dans une existence toujours secouée par les drames, les malheurs, les imprévus, les douleurs et les incertitudes.

Le wokisme grand-remplace la religion d’autrefois

Et puis, d’un coup d’un seul, voilà le wokisme qui débarque dans nos vies avec dans ses bagages le transactivisme qui prétend qu’un homme devient une femme et inversement sitôt qu’il a décidé qu’au lieu d’être ce que la science disait qu’il était, il était ce qu’il avait décidé d’être. Autrement dit que la substance était modifiable à volonté à partir du moment où, d’autorité, on prétendait la modifier. Ce n’est plus l’Esprit saint qui réalise surnaturellement la transsubstantiation, soit le passage d’un état substantiel à un autre, mais la paire de chaussures à talons, la jupe, le bâton de rouge à lèvres qui, sitôt qu’ils viennent se déposer sur un homme, réalise sa transsubstantiation en femme.

Le transactivisme, accouché par le wokisme lui-même né de la révolte moderniste contre les ordres anciens, prétend donc, sur les ruines des mystères de la foi qu’il est ravi d’avoir achevés, refaire ce que précisément ses géniteurs idéologiques ont désiré abattre dans la religion : la croyance que l’on peut, en dehors de tout cadre scientifique et rationnel, changer l’état substantiel d’une chose par la simple déclaration d’intention magique.

Autrement dit, nous avons été poussés à renier la foi de nos ancêtres, la foi grâce à laquelle nos ancêtres avaient fondé la civilisation, nous avons été poussés à ne plus croire, à ne plus espérer, à ne plus chercher dans les mystères et dans l’amour divin les consolations, la paix, le réconfort ; nous avons été poussés à renier ce qui faisait de nous des êtres complexes et spirituels, autant dire que nous avons accepté de n’être plus que des corps en mouvement, de la matière, des centres nerveux soumis aux stimulations de l’appétit et de la libido, des organismes uniquement physiologiques, tout ça au nom de la rationalité cartésienne et de la science observationnelle triomphante qui devaient, en nous libérant des superstitions débilitantes, faire de nous des êtres aboutis et des consciences raisonnables.

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Nous avons tout rejeté, tout perdu de ce précieux héritage afin que s’instaure à sa place le règne matérialiste, pour finalement subir les assauts d’une nouvelle contre-religion qui, après que nous avons renoncé à croire que le Christ pouvait changer l’eau en vin, nous impose de croire que le rouge à lèvres peut changer l’homme en femme.

Or, à tout prendre, s’il faut que nous croyons dans des choses que la science ne peut expliquer ni cautionner, je préfère croire dans l’Immaculée conception qui me fait aimer Marie, dans la résurrection du Christ qui me fait espérer dans l’au-delà, dans la Pentecôte qui m’imbibe de l’énergie sainte, plutôt que dans le transactivisme qui est loin de pouvoir en faire autant.

Par principe, nous ne devons pas accepter de perdre ce qui a tant fait bâtir pour le remplacer par ce qui va tout détruire, que l’on soit croyants ou athées. À plus forte raison maintenant que nous vérifions, peut-être trop tard hélas, que ce que nous avons accepté de laisser détruire avait en réalité une valeur civilisationnelle incomparablement supérieure à tout ce qui est né dans les ruines. Quel athée, ayant apostasié la foi par refus de croire dans des activités extra-scientifiques, peut accepter le terrible glissement moderne vers le transactivisme qui est fondamentalement anti-scientifique ; et quel croyant, ringardisé tous les jours par un monde qui se moque de sa capacité à croire dans des activités extra-scientifiques, peut accepter que le transactivisme, anti-scientifique, parvienne à obtenir par l’intimidation, l’activisme, le lobbying et le jeu judiciaire, de se rendre acceptable dans une société qui prétend continuer de rire de la foi des religions ? En réalité, lorsque l’on veut bien poser les termes comme j’essaie de le faire dans ces lignes, nous arrivons fatalement à la seule conclusion possible qui est que personne, absolument personne ne peut accepter ce qui se passe actuellement. Alors pourquoi cela se passe-t-il malgré tout ?



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