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Pollution plastique: du fantasme militant à la réalité scientifique

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Selon une étude de l’Agence européenne de sécurité des aliments, les conséquences prétendument désastreuses sur la santé des nanoplastiques sont bidons, se réjouit Joseph Tayefeh, Secrétaire général de l’organisme représentant l’industrie du plastique en France. Il appelle à protéger cette industrie qui répond à des exigences de sécurité parmi les plus strictes au monde.


Il y a des vérités qui mettent du temps à percer, surtout lorsqu’elles dérangent les dogmes médiatiques. Depuis des années, ONG et militants écologistes, aidés de leurs relais politiques saturent l’espace public de déclarations anxiogènes sur les microplastiques et les nanoplastiques, ces poussières invisibles accusées de tout polluer et d’empoisonner nos corps et nos enfants. Car la stratégie a changé et nos chers et coûteux militants ont de l’imagination : n’ayant pas réussi à inverser la courbe de la consommation de produits en plastique par des images chocs de mammifères marins en souffrance à l’autre bout du monde, c’est désormais par la peur de ce qu’on ne voit pas, qu’ils ont essayé de nous tromper. 

Tempête émotionnelle

Face à cette tempête émotionnelle, Plastalliance, qui représente l’industrie française de la plasturgie et du composite, s’est retrouvée seule à rappeler une évidence scientifique : aucune étude sérieuse n’a jamais démontré le moindre risque concret pour la santé humaine dans des conditions normales d’exposition ou d’utilisation des microplastiques ou des plastiques fabriqués en France ou dans l’Union européenne.

Chaque fois que certains médias plus courageux se penchaient sur le sujet, ils constataient la même chose : les études brandies comme des preuves sont truffées de biais, d’erreurs méthodologiques et de limites si profondes qu’elles rendent leurs conclusions tout simplement non recevables.

Que n’ai-je pas entendu personnellement en tant que Secrétaire général ou essayiste ! J’étais, paraît-il, un « lobbyste fabricant de doute », un adepte du « science bashing », alors que je ne faisais que lire, rigoureusement, ces études qui, pour certaines, reconnaissaient honnêtement leurs propres limites. Mais peu importe : une grande partie de la presse préférait y voir ce qu’elle voulait trouver. Des titres chocs : des micro et nanoplastiques dans le cerveau, le cœur, les artères, les organes génitaux ! Le message était clair : femmes enceintes, enfants, vous êtes envahis par le plastique qui aura votre peau en la traversant.

« La force de la vérité est qu’elle dure », dit le proverbe

Et voilà que l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) remet les pendules à l’heure avec une étude fracassante publiée le 21 octobre : la plupart des études relayées entre 2015 et 2025 présentent des erreurs méthodologiques majeures et ne démontrent pas grand-chose. Plus précisément, ce sont 1 711 publications, dont 122 ont été sélectionnées pour l’extraction de données qui ont été passées en revue. Huit publications supplémentaires ont été ajoutées afin d’apporter davantage de contexte.

Selon l’EFSA : « La plupart des études concernent les microplastiques, tandis que les données sur les nanoplastiques sont presque totalement absentes ». Malgré cette absence de données fiables, nombreux et nombreuses ont été ceux qui ont affirmé avec aplomb en France que ces « nanoplastiques » avaient de prétendues conséquences sur la santé. Le génie français sans doute.

Des biais partout, de la rigueur nulle part

L’EFSA constate que la majorité des études sur les microplastiques reposent sur des méthodes défaillantes, produisant des résultats exagérés et souvent inexacts. Elle conclut que les rares libérations observées proviennent d’usures mécaniques mineures, frottement des bouchons, abrasion ou fibres. « Malgré les incertitudes, la libération réelle est bien inférieure aux résultats présentés dans de nombreuses publications. » Pas de diffusion magique ni de plastique qui fond dans l’aliment, mais des phénomènes physiques connus, marginaux, et sans lien avec une contamination alimentaire significative.

Dans le fond, ce que cette conclusion met à nu, c’est une économie du soupçon : un monde où l’on publie avant de vérifier, et où l’on accuse avant de prouver. La mécanique est bien rodée : l’étude devient un prétexte, la peur le vecteur, et la science, un simple décor pour un récit politique déjà écrit : l’interdiction, la réduction, la décroissance.

Un rappel salutaire sur les additifs chimiques utilisés en Europe

En France, certains politiques, je pense notamment au député Modem Philippe Bolo, mais il est loin d’être le seul, des militants et quelques experts autoproclamés du plastique répètent à l’envi que les additifs chimiques contenus dans les emballages plastiques seraient dangereux pour la santé. Or, l’EFSA rappelle clairement dans son étude que les additifs plastiques sont strictement encadrés en Europe : ils ne peuvent être utilisés qu’après évaluation scientifique de l’EFSA elle-même.

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Autrement dit : dans l’Union européenne, rien n’est laissé au hasard. Cette surrèglementation honnie par certains est aujourd’hui notre planche de salut. Si mes détracteurs persistent à douter, qu’ils aillent donc prêcher leur propagande dans des régions du monde où la réglementation est inexistante. Ce qui est produit sur notre sol répond à des exigences de sécurité parmi les plus strictes au monde. Un plastique français n’a rien à voir avec un plastique produit en Chine. C’est un peu comme comparer un poulet de Loué à de la volaille industrielle.

Ainsi, les 10 dernières années d’études sur les micro et nanoplastiques n’ont pas servi la science mais sa décrédibilisation au vu de l’usage médiatique et politique qui en a été fait. Car le grand danger est là : la perte de confiance du citoyen dans les études scientifiques. 

Une leçon pour les politiques publiques

Cette étude de l’EFSA, validée par les plus hauts experts européens, indépendants de l’industrie et des ONG, rétablit une vérité simple : la panique des microplastiques est avant tout une construction idéologique. Elle fabrique du récit là où il faudrait du discernement, de la morale là où il faudrait de la méthode. L’affaire des microplastiques ou plutôt le « microplastique gate » n’est que l’illustration d’un dérèglement plus profond : celui d’une France qui se délecte de s’autoflageller pendant que le reste de l’Europe et les continents concurrents avec les États-Unis, l’Inde ou la Chine, investissent dans le plastique.

La France se perd lorsqu’elle croit qu’elle sauvera la planète en se privant elle-même d’industrie. Elle s’affirme, au contraire, lorsqu’elle défend sa souveraineté technologique, sa science, son économie réelle. Entre les prophètes du déclin et les ingénieurs du progrès, il faudra choisir. La vérité scientifique, si souvent méprisée, est peut-être aujourd’hui notre dernière frontière, celle qui distingue la civilisation de la croyance.

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Emmanuel Carrère, hors Goncourt?

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L’auteur de Kolkhoze n’a obtenu aucune des voix des jurés du prix Goncourt, hier. Il devra se contenter du prix Médicis pour se consoler…


Pour une fois, le jury du prix Goncourt devait arbitrer entre trois livres, dont deux au moins étaient remarquables, quoique dans un genre radicalement différent. Laurent Mauvignier, avec La maison vide, l’a obtenu. Caroline Lamarche, écrivaine belge, a recueilli quatre voix et, à ma grande surprise, Emmanuel Carrère, pour Kolkhoze, n’en a obtenu aucune.

Duel au sommet

Avant d’aborder ce qui a pu motiver, sur le plan littéraire, le choix du jury, on est bien obligé de s’interroger sur les éléments extrinsèques ayant peut-être influencé les jurés Goncourt. Les deux auteurs masculins avaient déjà une très grande réputation et ils avaient bénéficié pour leur dernier livre de critiques extrêmement élogieuses. Emmanuel Carrère, sans la moindre réserve. Laurent Mauvignier, lui, avait tout de même pâti de quelques comptes rendus négatifs, pour certains à la limite de la condescendance. Chez Augustin Trapenard, celui-ci les avait gratifiés des mêmes dithyrambes. De sorte que, sur le plan de l’accueil et de la réception de leur ouvrage, rien ne permettait de donner plus l’avantage à l’un qu’à l’autre.

Pour Emmanuel Carrère, je me demande s’il ne lui a pas nui d’avoir consacré une large part de Kolkhoze à sa mère Hélène Carrère d’Encausse, personnalité très influente et à l’entregent considérable dans le monde des lettres. Comme si, en honorant ce livre, on avait pu craindre d’être soupçonné de favoritisme…

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Ces deux livres ont fait du prix Goncourt, cette année, un duel au sommet. Long pour Emmanuel Carrère, très long pour Laurent Mauvignier (760 pages), ils se présentaient dans un contraste absolu, aussi bien sur le plan de la narration que sur celui du style.

Selon moi, Kolkhoze était passionnant tout au long, avec des pages déchirantes à la fin et des portraits, des personnalités magnifiés par l’art de l’auteur, capable de tirer d’une apparente simplicité une profondeur et une émotion sans pareilles. J’ai apprécié La Maison vide mais j’ai dû résister à quelques défauts : des redites, des ressassements, parfois des facilités, une profusion pour la profusion. Mais quelle puissance cependant ! Quelle exploration du temps, dans le temps, avec ces trois générations, ces deux guerres et ces femmes aux tempéraments si divers, antagonistes ou complices, quelle immense coulée de mémoire et de retour vers le présent depuis 1914 !

Une injustice ?

Chez Emmanuel Carrère, quelle fluidité narrative ; chez Laurent Mauvignier, quelle densité lourde et concentrée ! Chez le premier, une expression limpide, évidente, sans fioritures, fuyant les effets mais les retrouvant autrement ; chez le second, une accumulation, une répétition, des avancées douloureuses, des moments superbes, une causticité, une empathie. Chez Emmanuel Carrère, rien de trop ; chez Laurent Mauvignier, une surabondance, un trop-plein qui, la plupart du temps, comblent plus qu’ils ne lassent ! Je ne parviens pas à me défaire de l’impression qu’il y a tout de même une injustice, une volonté clairement affirmée de laisser Carrère à l’écart, hors Goncourt, dans l’absence de la moindre voix en sa faveur. J’entends bien qu’un authentique arbitrage aurait été difficile à opérer, mais c’est comme si le jury avait cherché à se débarrasser d’emblée d’un auteur et d’un livre qui n’étaient « pas leur genre », parce qu’en face, ils l’étaient ! On ne peut pas soutenir pourtant qu’il ait choisi la facilité : La Maison vide suscite l’admiration et relève de l’ascèse. Attendons le prochain Emmanuel Carrère.

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Erasmus pour tous

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L’extension d’Erasmus à des pays du sud de la Méditerranée hors UE comme l’Algérie, la Libye, la Syrie ou la Palestine dénaturerait le programme de formation en le transformant en un vecteur d’immigration financé par les contribuables européens, redoute notre directrice de la rédaction.


La Commission européenne veut étendre Erasmus à des pays méditerranéens. C’est encore une lubie de la Commission von der Leyen. Son Pacte pour la Méditerranée, présenté le 16 octobre, prévoit ainsi d’étendre à des États du Maghreb et du Moyen-Orient le programme d’échanges universitaires européen bien connu – notamment à l’Algérie, à la Palestine, à la Syrie, au Liban et à Israël.

Un bien beau projet

Dans la merveilleuse novlangue européenne, la commissaire à la Méditerranée Dubravka Suica explique qu’il s’agit de « connecter les jeunes » pour fonder une « université méditerranéenne » aux multiples campus. Amen !

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Qui osera s’opposer à ce beau projet de connecter les jeunes ? Réponse : l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, qui lance une pétition avec sa collègue Céline Imart (voir ci-dessous). Les deux élus estiment que ce projet dénature Erasmus pour en faire un nouveau vecteur d’immigration. Un peu comme le fait déjà dans un tout autre registre le droit d’asile, d’ailleurs. De fait, même en dehors d’Erasmus, les visas étudiants sont déjà attribués très généreusement (+70% en 10 ans), sans contrôle (la meurtrière de Lola avait un visa étudiant me semble-t-il, bien qu’elle n’ait jamais vraiment mis les pieds à la fac). Et, sans la moindre appréciation de l’intérêt pour la France. Pas sûr que nous récupérions toujours les étudiants les plus brillants.

Les deux eurodéputés notent aussi que l’UE sanctionne des universités hongroises au nom de l’État de droit mais prétend accueillir « des régimes autoritaires, fondés pour certains sur la corruption, le terrorisme ou l’islamisme. » On reconnaitrait ainsi le gouvernement algérien comme un partenaire académique de l’Europe, alors que Boualem Sansal et Christophe Gleizes sont toujours otages pour cause de liberté de pensée ? C’est un peu fort de café. Il est vrai que l’UE s’est totalement désintéressée de ces cas. Le gaz algérien doit avoir des vertus anesthésiantes.

Une Europe sans racines

Mais, ce projet ne peut-il pas favoriser le rayonnement de l’Europe ? Erasmus est financé par le contribuable européen pour favoriser la création d’un sentiment d’appartenance européen. Désolée, mais jusqu’à preuve du contraire, les Algériens, les Égyptiens et les Israéliens ne sont pas des Européens.

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Pour rayonner, il faut savoir qui on est. Donc avoir des frontières qui séparent l’Europe de ce qui n’est pas elle. Or, ce projet sans-frontiériste montre une fois de plus que pour ses dirigeants, l’Europe n’est pas une culture et une civilisation, mais un processus sans fin, une pure ouverture sans substance. Les eurocrates qui veulent étendre l’Union à la Turquie ou au Maroc poussent des cris d’orfraie quand on convoque nos racines chrétiennes (ou judéo-chrétiennes). Cette Europe-aéroport sans passé et sans identité se résume à l’accueil. C’est l’Europe elle-même qui devient un droit de l’homme. Et tant pis pour le droit des Européens de rester ce qu’ils sont.


Cette chronique a été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale avec Patrick Roger

Causeur: 2027, la der des ders?

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Notre numéro de novembre est en vente. Découvrez le sommaire !


Dix-huit mois avant les prochaines élections nationales (du moins en théorie), la favorite des sondages continue sa guerre d’usure contre le bloc central mais ne veut toujours pas entendre parler de l’union des droites. Se confiant à Elisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques, Marine Le Pen refuse autant le conservatisme, qu’elle qualifie de « posture de peur et de nostalgie », que le libéralisme devenu, à ses yeux, « une forme de globalisme qui représente aujourd’hui un péril au moins aussi grave que le socialo-communisme en son temps ». En présentant notre dossier du mois, intitulé « Droites : l’union façon puzzle », Elisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques osent une hypothèse : ce qui empêche de faire une alliance à droite comme celle qui a été faite à gauche, « c’est peut-être que la droite n’existe pas ». Marine Le Pen refuse de se dire de droite, et bien qu’il existe peu de différences idéologiques entre les électeurs du RN et ceux de la droite classique, il y a des différences culturelles importantes.

Le nouveau numéro est disponible aujourd’hui sur le site et demain mercredi 5 chez votre marchand de journaux.

Chez les Républicains, déjà divisés par une guerre des chefs, une coalition avec Marine Le Pen est loin de faire l’unanimité. Nadège Puljak-Ehrmann enquête sur les facteurs qui empêchent de faire l’union des droites et conclut : « Le seul point sur lequel la majorité des élus et responsables LR s’accordent encore, c’est pour refuser l’alliance avec le RN, jugé trop à gauche économiquement ». La méthode Trump commence à porter ses fruits aux États-Unis et sur certains dossiers internationaux. Malgré ses outrances, le président américain inspire d’autres chefs d’État et de parti, notamment en Europe. Mais en France, nous explique Jean-Baptiste Roques, la droite n’ose jamais avouer qu’elle prend exemple sur l’oncle Sam. Lucien Rabouille fait le portrait d’Alexandre Avril, maire de Salbris dans le Loir-et-Cher depuis 2020. Ce trentenaire intello, ex-LR rallié à Éric Ciotti, embellit l’espace public, sécurise la vie de ses administrés et défend un esprit vieille France. Un J. D. Vance bien de chez nous ?

Dans son édito du mois, Elisabeth Lévy pointe le refus des progressistes de reconnaître que la plupart des hommes qui terrorisent ou agressent les femmes et les filles dans la rue et le métro « répondent rarement à la définition du mâle blanc que les belles âmes adorent détester. Les témoignages sont récurrents et les statistiques accablantes ». Le Nouvel Obs suggère aux femmes de se défendre grâce à la méthode des « 5-D » – distraire, déléguer, documenter, diriger et dialoguer. Cette « méthode » n’a jamais empêché une agression, mais elle a été enseignée à 15 000 femmes dans le cadre d’un programme lancé par L’Oréal et la Fondation des femmes. Conclusion ? D comme débile.

L’exécution provisoire de la peine qui a conduit Nicolas Sarkozy en prison, sans attendre le jugement en appel, est la conséquence d’une traque judiciaire inédite dans laquelle des juges acharnés se sont contentés de fausses preuves et de témoins louches. Marc Sasson nous présente les conclusions de son enquête sur une instruction à charge et un jugement déraisonnable. Israël a obtenu le retour des otages vivants et une partie des corps des otages morts. Mais pour Gil Mihaely, les espoirs suscités par le plan de paix de Trump de voir le Hamas rendre les armes et se retirer de la scène politique sont déjà déçus. On peut même redouter une libanisation de Gaza, avec un Hamas jouant le rôle du Hezbollah. La France, après quarante ans d’addiction à la dépense publique, est incapable de se serrer la ceinture, déplore Stéphane Germain. Le débat budgétaire ne reposant que sur l’argent et la pensée magiques, les sources d’économies proposées sont dérisoires et les hausses d’impôts inévitables. Tel est l’héritage d’une extrême-gauche nommée PS. Au cours d’un dialogue animé par Jean-Baptiste Roques et Jonathan Siksou, le philosophe Philippe Nemo et l’enseignant Joachim Le Floch-Imad se montrent d’accord : l’École française est dans un état catastrophique. Mais leurs remèdes divergent radicalement. L’un plaide pour une potion libérale à la Milton Friedman, l’autre pour un traitement de choc inspiré du docteur Chevènement. Un débat très instructif.

Si les bonnes nouvelles se font rares aujourd’hui, Cécilia Lepine nous en annonce une. Les prédicateurs 2.0 qui radicalisent leurs milliers d’abonnés sur le web ont de nouveaux adversaires : des apostats youtubeurs. Ces libres-penseurs s’appuient sur leur connaissance des textes en v.o., un sérieux bagout et autant d’humour pour éveiller le sens critique des croyants. Outre-Manche, Claire Fox, Brexiteuse convaincue et – selon sa propre définition – « populiste de gauche », a été nommée à vie à la Chambre des lords. La liberté d’expression est au cœur de son combat dans un pays où cette liberté est de plus en plus mise en question. Portrait par Sylvie Perez. Le politologue Thomas Guénolé s’est embarqué en septembre sur l’un des bateaux de la « Flottille pour Gaza ». Les pages de son journal que Causeur publie en exclusivité – grâce à Jean-Paul Lilienfeld – témoignent de terribles tensions entre militants prêts à subir les tortures de l’armée israélienne !

Parmi nos chroniqueurs, Ivan Rioufol dénonce l’immobilité politique défendue sous le nom de « stabilité » par l’oligarchie gouvernementale. Emmanuelle Ménard passe en revue la saga apparemment sans fin de la réforme des retraites, les humiliations de Paris face à Alger, les attaques contre Béziers de la Ligue des droits de l’homme, et l’abondance de propositions pour taxer davantage les Français. Pour Olivier Dartigolles, le tour de passe-passe fiscal permettant à la centaine de milliardaires que compte la France de payer deux fois moins d’impôts que les autres contribuables, prive le pays d’un pognon de dingue. Jean-Jacques Netter dresse le palmarès des déclarations d’économiste les plus stupides de la décennie (la gagnante : Sandrine Rousseau). Et Gilles-William Goldnadel nous explique pourquoi il préfère paraître sur CNews que dans Le Monde.

En passant de la politique à la culture, Michel Fau incarne François Mitterrand de manière troublante dans L’Inconnu de la Grande Arche, le nouveau film de Stéphane Demoustier. Il confie à Yannis Ezziadi son secret : ne pas imiter mais évoquer. C’est tout l’inverse de ce que font la plupart des acteurs qui jouent le rôle d’un personnage réel. Aussi dézingue-t-il joyeusement Cotillard en Piaf, Niney en Saint Laurent ou Wilson en de Gaulle. Julien San Frax fait l’éloge du film qui retrace l’épopée d’un chantier hors norme chahuté par les défis architecturaux et les embrouilles politiques. C’est d’un monument architectural très différent que nous parle Maya Nahum. Perdue dans un sous-bois du Lot, la chapelle de Maraden abrite un chef-d’œuvre : une fresque de Miklos Bokor, artiste juif hongrois rescapé des camps de la mort. Sous ces voûtes romanes, il a peint l’histoire biblique et l’horreur de la shoah. Grâce à la mobilisation des élus locaux, ce monument ignoré est en passe d’être sauvé. Un autre peintre, Georges de La Tour, est mis à l’honneur actuellement au musée Jacquemart-André. Pour Georgia Ray, qui a vu cette exposition, son œuvre est un défi à la dictature contemporaine du bruit et de la transparence. Ses gueux, ses Marie-Madeleine et ses saints baignent dans le silence et le clair-obscur de flammes incertaines.

Côté cinéma, les sorties de novembre, selon Jean Chauvet, sont dominées par la nouvelle fiction du cinéaste ukrainien Sergei Loznitsa, Deux procureurs, passée sous les radars du dernier festival de Cannes. Sans oublier un remarquable polar français qu’illuminent Jodie Foster et Daniel Auteuil. Vous aimez les whiskys ? Ceux de Michel Couvreur sont uniques au monde. Emmanuel Tresmontant nous raconte leur élaboration 100% bourguignonne. Un élevage durant des décennies dans des fûts andalous centenaires leur offrent un bouquet aromatique incomparable. L’entreprise familiale ne se repose pas sur ses lauriers et poursuit la perfection de ses précieux flacons. A votre santé ! Si les meilleurs whiskies peuvent être français, l’union des droites devrait être possible aussi !

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De «Sacré-Cœur» à Benoît Payan ou d’une conversion à une autre

En plus du bouche à oreille, le film catho bénéficie d’un puissant effet Streisand, explique notre chroniqueur. Et au grand désespoir des médias ou du maire clientéliste de Marseille, Sacré-Cœur attire ainsi de plus en plus de pèlerins…


Le documentaire-fiction Sacré-Cœur, de Steven et Sabrina Gunnell, est sorti en salle le 1er octobre. Personne n’aurait dû en entendre parler. Dans leur rêve le plus fou, les réalisateurs espéraient attirer 20 000 spectateurs. Mais MediaTransports, la régie publicitaire de la SNCF et de la RATP, a eu la bonne idée d’interdire la campagne d’affichage envisagée dans les métros et dans les gares, au prétexte que le « caractère confessionnel et prosélyte » de cette œuvre était « incompatible avec le principe de neutralité du service public ». Immédiatement, comme pour le film Vaincre ou mourir, également attaqué par la presse bien-pensante pour des raisons idéologiques[1], l’effet Streisand a marché à plein. Sacré-Cœur est ainsi le seul film à l’affiche qui voit le nombre de ses spectateurs augmenter semaine après semaine, pour dépasser bientôt les 300 000. Prévu au début pour être diffusé dans 150 salles, il l’est aujourd’hui dans plus de 400.

Le Monde, La Croix et Radio France se pincent le nez

On enrage dans les rédactions des médias mainstream. Il faut trouver un coupable à ce succès. Un nom brûle les lèvres des journalistes du Monde. « Le documentaire-fiction consacré à la vie d’une mystique a dépassé les 250 000 entrées après les polémiques entourant sa sortie, relayées par les médias de la sphère Bolloré », écrit-on dans le quotidien du soir en oubliant de dire à qui l’on doit ces fameuses polémiques et pour quelles raisons seule la « sphère Bolloré » en a parlé. Les journalistes de Radio France copient sur leurs petits camarades : « Plus de 278 000 entrées en quatre semaines. Le film chrétien Sacré-Cœur, objet de polémiques autour de la laïcité à sa sortie, continue de remplir les salles grâce à un bouche-à-oreille actif dans les paroisses et au soutien des médias de la galaxie Bolloré », peut-on lire sur le site de France Info. Comment ? On parle d’un film sur Jésus dans les paroisses ? C’est inadmissible. La fachosphère est sûrement derrière tout ça. D’ailleurs, un obscur « collectif catholique » composé de douze paroissiens égarés appelle à un nouveau barrage contre l’extrême droite dans une tribune[2] parue ce 30 octobre dans… La Croix : « Ne participons pas, à travers ce film, à renforcer le lien entre extrême droite et catholicisme. Il ne s’agit pas ici de faire la critique d’un film mais de montrer ce que ses soutiens disent de lui. » S’il s’agissait de freiner l’ardeur de potentiels spectateurs, c’est raté. Immédiatement après la parution de cette tribune, devant l’affluence renouvelée, des salles de cinéma qui projetaient déjà le film ont ajouté des séances, et d’autres, qui ne l’avaient pas mis à l’affiche, se sont portées candidates pour le programmer. Quant à Libération, le journal tient à faire savoir que Sacré-Cœur « a été cofinancé et largement promu par les médias du milliardaire conservateur » mais omet de préciser que le milliardaire conservateur en question co-finance chaque année, via Canal +, des dizaines de films qui n’évoquent ni de près ni de loin la vie de Jésus et seraient plutôt les relais de l’idéologie woke et de la propagande immigrationniste. Peu importe d’ailleurs, Sacré-Cœur attire de plus en plus de pèlerins.

Censure municipale

Nous atteignons le summum de la bêtise avec l’impayable Benoît Payan. Le maire de Marseille a en effet fait interdire la projection du film dans le cinéma du château de la Buzine régi par la commune en invoquant la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905 et la laïcité. La justice, saisie par le sénateur Stéphane Ravier et les réalisateurs du film, a immédiatement annulé la décision de M. Payan en estimant que « la seule diffusion d’une œuvre cinématographique susceptible de présenter un caractère religieux dans un cinéma municipal exploité en régie ne porte pas, par elle-même, atteinte au principe de laïcité », et en bottant les fesses du censeur : « Le maire de Marseille a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté de création et à la liberté de diffusion artistiques. »

La gauche a toujours aimé censurer. M. Payan et ses adjoints n’échappent pas à la règle. Rappelons cet épisode édifiant : en 2021, la municipalité de Marseille dirigée depuis quelques mois par M. Payan supprimait du site internet de la ville la dizaine de podcasts historiques réalisés par Franck Ferrand à la demande de l’ex-municipalité de droite et portant sur Marcel Pagnol, l’invention du savon de Marseille ou la peste de 1720 qui avait touché la ville. « Ce n’est pas le contenu de ces podcasts qui pose problème, c’est leur auteur », avouait-on dans l’entourage de Jean-Marc Coppola, l’adjoint chargé de la culture, un communiste de pure obédience jdanovienne. Que reprochait-on à Franck Ferrand ? D’avoir une chronique hebdomadaire dans Valeurs Actuelles et d’intervenir sur Radio Classique et sur CNews dans des émissions portant sur l’histoire. La mairie de gauche aurait préféré que soit embauché un journaliste plus ou moins féru d’histoire écrivant pour Libé ou L’Humanité et animant une émission historique de tendance boucheronnienne sur l’audiovisuel public. Le contenu des podcasts aurait sans doute été de médiocre qualité mais au moins le maire de Marseille et son adjoint communiste n’auraient pas eu à demander à cet auteur : « D’où tu parles, camarade ? », tant il aurait été évident qu’il parlait de la gauche médiatico-culturelle la plus sectaire et la plus doctrinaire.

Proche d’Olivier Faure et membre du parti socialiste jusqu’en 2020, soutien de Benoît Hamon lors des présidentielles de 2017, allié des écologistes, des communistes et des insoumis lors des dernières élections municipales, M. Payan est très strict sur la séparation des Églises et de l’État. Enfin, surtout sur la séparation de l’Église catholique et de l’État… Car pour ce qui concerne une certaine religion d’amour, de paix, et de tolérance, il semblerait bien que M. Payan soit plus souple, beaucoup plus souple, beaucoup, beaucoup plus souple…

Aimer, c’est ce qu’il y a de plus beau

En avril 2024, le maire de Marseille s’est en effet rendu dans une des 71 mosquées que compte la ville, celle de Frais-Vallon, dans les quartiers nord, pour rompre le jeûne du ramadan avec les fidèles et participé aux prières. Il a pris la parole pour évoquer le Coran : « Ce qui est écrit dans ce livre est quelque chose de très beau. Il nous permet de partager des choses, de penser aux vivants, de penser à ceux qui ne sont plus là, de faire circuler des choses, des bonnes actions, des bonnes paroles. » L’ambiance étant au partage, à la bienveillance et au cirage de babouches, il a promis de « céder le terrain à côté de la mosquée » – par le biais d’un bail emphytéotique avantageux – afin de faire une « belle et grande mosquée ». Les électeurs musulmans applaudirent avec des sourires en coin.

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En mai de la même année, le premier voyage officiel de M. Payan a eu pour destination Alger. Là, il a été reçu par le président algérien, M. Tebboune, avec lequel il s’est entretenu pendant trois heures. Sur quels sujets ? Nul ne sait, l’entourage du maire se contentant d’affirmer que « le président Tebboune a bien saisi l’intérêt de faire discuter Marseille et Alger ». Le président Tebboune savait surtout à qui il avait affaire ; il avait sûrement lu la presse algéroise qui rapportait les propos tenus par Benoît Payan le matin même sur la terrasse de l’hôtel El Aurassi où il logeait : « Quand je me suis réveillé ce matin, j’ai cru que j’étais chez moi, à Marseille. » Il a dû sourire, convaincu que M. Payan était bien ce qu’il semblait être, un politicard de la pire espèce, un combinard sans aucun scrupule, prêt à tout pour se faire réélire, et donc peu enclin à venir l’embêter en évoquant par exemple, pour les remettre en cause, les accords franco-algériens de 1968. Il ne s’était pas trompé. À la suite de cette visite, M. Payan et ses alliés politiques et culturels marseillais ont multiplié les gestes en faveur de l’électorat musulman marseillais issu majoritairement d’Algérie.

Le 4 mars 2025, l’édile marseillais qui, rappelons-le, n’hésite jamais à brandir la laïcité quand il s’agit de recadrer les cathos, s’est invité en plein ramadan dans la mosquée des Cèdres, sise elle aussi dans les quartiers nord de la ville. « Sans les musulmans, Marseille ne serait pas Marseille. Sans vous, nous ne sommes pas Marseillais », a-t-il déclaré avant d’admonester ceux qui critiquent l’islam : « Beaucoup de ceux qui donnent des leçons aux musulmans devraient apprendre de ce qui est écrit dans les sourates qui peuvent nous éclairer sur le monde. » Le président de la mosquée a eu bien du mal à retenir ses larmes… de rire : l’allégeance au texte coranique d’un kouffar est une grande source de joie, surtout lorsque celui-ci promet de faciliter l’agrandissement de la mosquée dans laquelle il se soumet publiquement. L’agrandissement en question a été débattu lors d’un conseil municipal houleux au cours duquel M. Payan a affirmé que, dorénavant, il aurait recours à un avocat pour « observer, regarder à la loupe » tous les propos concernant l’islam ou les musulmans lors des prochaines réunions du conseil municipal et de « faire condamner » les élus tenant des « propos racistes et anti-musulmans » – quand on sait que critiquer la charia constitue déjà à ses yeux un délit…

Le 8 mai dernier, M. Payan a décidé qu’il animerait une cérémonie de « commémoration de l’autre 8 mai 1945 » afin de « faire reconnaître officiellement les massacres commis en Algérie ». Cette commémoration a été instaurée par Abdelmadjid Tebboune en 2020 et n’avait encore jamais officiellement eu lieu à Marseille. Mais les élections municipales approchent. Tout est bon pour appâter les électeurs de confession musulmane, principalement ceux d’origine algérienne, de loin les plus nombreux. Dans l’entourage de M. Payan, on s’affaire. Des événements communautaristes pro-algériens ont régulièrement lieu. Du 28 octobre au 2 novembre derniers, l’association Marseille 3013, un collectif d’artistes marseillais, a par exemple mis son local à la disposition du consulat d’Algérie dans le cadre d’une « semaine culturelle algérienne » se tenant pour la première fois dans la cité phocéenne. Des élus de gauche sont venus admirer (et embrasser ?) les drapeaux algériens pavoisant les murs de la salle accueillant des animations, des expositions et des conférences à la gloire de l’Algérie et de l’immigration algérienne. Il faut noter que cet événement s’est déroulé un mois seulement après l’expulsion de 12 employés diplomatiques français d’Algérie et alors que les nouvelles concernant l’état de santé de Boualem Sansal, emprisonné depuis un an en Algérie, sont de plus en plus inquiétantes. Entre parenthèses, le sort de Boualem Sansal ne semble pas non plus intéresser outre mesure notre ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, lequel vient de réussir l’exploit de donner une interview au Parisien, en partie consacrée au dossier algérien, sans jamais citer le nom de l’écrivain. S’il regrette « les conditions dans lesquelles s’est déroulé le vote » à l’Assemblée nationale entérinant la résolution du RN visant à réviser les accords de 1968 avec l’Algérie, il reconnaît toutefois que jamais les relations avec les autorités algériennes n’ont été aussi mauvaises. Mais « il y a des signaux » positifs, d’après M. Nuñez : le ministre de l’Intérieur algérien lui a en effet écrit pour l’inviter… Combien de temps encore va durer cette humiliante mascarade ?

De curieux bouffeurs de curés

Mais revenons pour conclure au film Sacré-Cœur. M. Payan savait sans doute que sa décision de faire interdire la projection de cette œuvre dans le cinéma du château de la Buzine serait retoquée par un juge. Peu importe, le véritable but de cette démarche était évidemment d’afficher au grand jour une christianophobie – réelle ou feinte, peu importe – contentant nombre de ses électeurs, et pas que ses électeurs musulmans. Une grande partie de la gauche a vu en effet d’un bon œil la décision du maire de Marseille, lequel aurait « suivi la loi de 1905, sur la laïcité dans les lieux publics », tandis que la « fachosphère [qui] s’est émue de l’annulation » aurait exagéré « le trait au profit de ses obsessions idéologiques », selon L’Humanité. L’islamo-gauchisme est une réalité. Pour complaire à l’électorat musulman, une partie de la gauche, toujours à l’affût d’actes « islamophobes », fait fi des actes anti-chrétiens qui se multiplient en France – agressions, vandalisme, profanations d’églises et de cimetières, incendies, dégradations ou vols d’objets liturgiques, comportements impies dans des lieux saints (dernièrement encore dans l’abbatiale de Moissac), etc. – et se dit favorable à la suppression des noms donnés aux vacances scolaires en référence à notre histoire chrétienne ou des jours fériés liés à la religion catholique. Les bouffeurs de curés se sont transformés en adorateurs d’une religion qui les mangera tout crus lorsqu’elle sera parvenue à ses fins. M. Payan ne le sait apparemment pas, il est donc de notre devoir de le prévenir : les babouches qu’il lèche avec tant d’ardeur sont les mêmes qui, le moment venu, le propulseront sur orbite. Où il ne sera pas près d’arrêter de tourner…

Les Gobeurs ne se reposent jamais

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[1] https://www.causeur.fr/vaincre-ou-mourir-le-film-du-puy-du-fou-effet-streisand-253926

[2] https://www.la-croix.com/a-vif/sacre-cour-ne-participons-pas-a-travers-ce-film-a-renforcer-le-lien-entre-extreme-droite-et-catholicisme-20251028

https://www.youtube.com/watch?v=4WVBkg00s64

À un imam marseillais (et accessoirement quelques autres)

Vif débat à propos des Franco-Algériens sur Twitter entre Éric Zemmour et le religieux Smaïn Bendjilali (l’imam Ismaïl de la mosquée des Bleuets à Marseille, menacée de fermeture administrative).


Il est clair que la périphrase (plutôt que métaphore, d’ailleurs, pourraient se cabrer de bornés puristes de la langue) de l’eurodéputée Reconquête Sarah Knafo vous est restée en travers de la gorge. Faut-il en rappeler les termes : « On a divorcé de l’Algérie en 1962. Mais la France a eu la garde des enfants. Elle continue de verser une pension alimentaire. » À quoi, votre sang ne faisant qu’un tour, vous avez cru malin de rétorquer : « L’Algérie n’a pas divorcé de la France, elle s’en est libérée après 132 ans d’occupation, de pillages et de massacres – dette colossale que la France n’aurait jamais payée –. Quant à la garde des enfants, ce que vous appelez ainsi, ce sont des citoyens français, nés ici et vivant ici, contribuant ici. » Éric Zemmour, président du parti Reconquête a opportunément apporté à cela les correctifs qui s’imposaient (voir plus bas).

Probablement, imam à Marseille, êtes-vous, vous aussi, de nationalité française, puisque, pour l’être français, il suffit de « s’être donné le grand mal de naître » (Cf. Beaumarchais dont je m’autorise à vous recommander la lecture) sur l’un des territoires de la République.

Aussi, je tiens à vous assurer qu’il s’en faudrait de bien peu que je ne verse dans l’admiration la plus sincère, la plus totale. En effet, comment faites-vous pour accepter de vivre sous l’étendard de cette nationalité de massacreurs de votre peuple, de pilleurs de votre pays ? Cela, voyez-vous, pour moi, tient du prodige. Et comment font donc, ces « enfants » dont vous parlez, eux aussi citoyens français, pour endurer ce fardeau, cette blessure probablement inguérissable, faite à leur conscience, à leur honneur ! Personnellement, je ne me vois pas bien accepter de prendre pension chez le pilleur de ma maison, le massacreur de ma famille. Mais à chacun ses petits principes n’est-ce pas, ses règles morales et – justement – sa conception de l’honneur. Manifestement, nous n’avons pas les mêmes.

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Une chose encore : savez-vous que, pour avoir critiqué infiniment moins votre Algérie que vous n’insultez notre France, nos compatriotes et amis Boualem Sansal et Christophe Gleizes croupissent dans les geôles algériennes paradisiaques ? Cela dit, rassurez-vous, ici, chez nous, vous ne risquez rien. D’ailleurs vous le savez parfaitement et c’est précisément pour cela que vous vous offrez l’indolore audace de nous vomir dessus. Comme je vous comprends !

Au demeurant, si j’étais vous, je ne me serais pas contenté de la jouer petit bras. J’aurais fait co-signer la diatribe par notre ministre de l’Intérieur, M. Nunez, qui, sans nul doute se serait empressé de vous donner satisfaction, histoire de renouer le fil de la si belle idylle entre nos deux pays. Et j’aurais également demandé un blabla introductif au président Macron. C’est sa grande spécialité. Voilà qui aurait eu de la gueule, ne pensez-vous pas ?

Enfin, au cas où continuer à vivre parmi ce peuple de pilleurs et de massacreurs venait à vous peser trop, merci de me le faire savoir. Je tiens à votre disposition les horaires et tarifs des bateaux au départ de Marseille à destination d’Alger !

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Quand le messianisme universaliste se retourne contre le peuple français

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La France entretient depuis l’indépendance de l’Algérie une relation exceptionnelle avec ce pays, marquée notamment par les accords de 1968 qui ont octroyé aux Algériens en France des avantages particuliers fondés sur une logique de réparation historique. En plus de heurter le principe d’égalité républicaine, cette approche expiatoire ne fait que nourrir nos tensions identitaires et politiques. La France doit cesser de jouer les psychanalystes ou pédiatres repentants et ce ridicule yoga moral !


Depuis plus d’un demi-siècle, la France vit sous l’empire d’un paradoxe. Elle proclame l’universalisme, mais elle a conservé avec l’Algérie un lien d’exception hérité de la colonisation. En 1968, six ans à peine après l’indépendance, les accords bilatéraux conclus entre Paris et Alger ont recréé un régime particulier : libre circulation, facilités de résidence, droits sociaux proches de ceux des nationaux. Sous couvert de coopération, la France institutionnalisait un privilège.

Émancipez-vous !

Ce régime n’était pas seulement administratif ; il était moral. Il disait : « La France vous doit quelque chose. » Cet héritage plonge ses racines dans la Troisième République et sa « mission de civilisation ». Convaincue d’apporter les Lumières à des peuples supposés inférieurs, la France rêvait d’émanciper l’humanité tout entière. Mais cet idéalisme s’est fracassé sur la réalité du rapport colonial. En Algérie, la promesse d’universalité s’est perdue dans la hiérarchie raciale, l’arrogance et la violence. Ce fut le grand désenchantement de la République coloniale.

De cette blessure est né un messianisme à rebours : ne pouvant plus « civiliser » ailleurs, la France s’est mise à s’expier elle-même. Au nom de la réparation, elle a transformé l’hospitalité en dette et l’égalité en exception. Le messianisme universaliste a remplacé la préférence nationale par une préférence diversitaire, puis par une préférence algérienne. L’État, pour se racheter, a bâti une série de régimes dérogatoires qui contredisent le principe d’égalité qu’il prétendait défendre.

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Le cas algérien illustre ce retournement. Jacques Soustelle, gouverneur général d’Algérie, rêvait d’une citoyenneté intégrale pour les musulmans sans qu’ils renoncent à leur statut personnel : une citoyenneté différenciée, déjà communautarisée. François Mitterrand, alors ministre de l’Intérieur, demeurait fidèle à l’Algérie française, tout en menant une politique de répression brutale. De ces ambiguïtés est né un héritage incohérent : une Algérie à la fois séparée et toujours présente, coupée politiquement mais soudée moralement à la métropole.

Unique au monde !

Les accords d’Évian de 1962 prévoyaient une coopération équilibrée. Mais dès 1968, leur esprit fut détourné : les ressortissants algériens obtinrent un statut unique parmi les étrangers, avec des avantages sociaux étendus et un droit de séjour facilité. Et il ne s’agit pas d’une simple parité entre ressortissants algériens et citoyens français : il s’agit d’une inégalité institutionnalisée. Ces accords, plusieurs fois amendés mais jamais remis en cause, ont créé un régime qui avantage les Algériens sans contrepartie équivalente pour les Français installés en Algérie. La réciprocité est inexistante : un Français vivant à Alger n’a accès à aucun des droits que perçoit un Algérien en France. Mieux encore, la France verse chaque année des prestations sociales et retraites à des bénéficiaires résidant en Algérie, parfois en lieu et place de l’État algérien qui refuse d’assurer sa part.

Ce système, unique au monde, n’est plus une coopération : c’est un transfert unilatéral de solidarité, fondé sur la culpabilité historique et prolongé par l’idéologie universaliste.

Dans la conscience française, l’Algérie est devenue le miroir de nos fautes. L’intelligentsia post-coloniale en a fait le centre de gravité moral du récit national. Le descendant du colonisé fut perçu avant tout comme une victime, et toute critique de cette mythologie devint suspecte.

Le débat public, paralysé par la peur de « stigmatiser », ne put plus nommer les faits ni les tensions culturelles. On en vint à penser que la France devait sans cesse se justifier d’exister.

C’est ainsi que s’est imposée une essentialisation morale : dans l’imaginaire d’une partie de la gauche culturelle, l’Algérien n’est plus un individu, mais une catégorie métaphysique — le « damné de la Terre » par excellence, éternelle victime de la colonisation et du racisme français. Cette figure victimaire est figée dans une lutte symbolique sans fin : la colonisation ayant cessé en 1962, on en rejoue pourtant indéfiniment le procès. Tout Algérien devient, par essence, en résistance contre la France, tandis que la France doit demeurer en expiation.

Dès lors, même lorsqu’un Algérien est impliqué dans le terrorisme, le trafic de drogue ou la criminalité, il ne peut, dans cette lecture idéologique, être considéré comme responsable : il n’est que le produit d’un système oppresseur. Cette inversion morale — où la faute est toujours française — empêche toute lucidité sur les causes réelles du désordre social et du séparatisme culturel. Ce désarmement moral a eu des effets politiques considérables.

Malaise

Les théories décoloniales, importées des campus anglo-saxons, ont trouvé un terreau idéal dans cette mémoire blessée. Elles ont redéfini les rapports sociaux en termes de revanche historique : l’« ancien colonisé » devenait l’étalon moral de la société. Tout conflit, toute inégalité, toute violence pouvait s’interpréter comme une revanche contre l’ancien maître.

Dans cette logique, la diversité n’est plus la variété des visages français : elle devient une hiérarchie morale. Celui qui vient d’ailleurs, et plus encore de l’ancienne Algérie coloniale, incarne le bien à réhabiliter ; le Français de souche, lui, devient suspect.

Les manifestations d’allégeance étrangère – drapeaux brandis lors des compétitions sportives, déchaînements de violence après les victoires de l’équipe algérienne, blocages d’axes routiers pour célébrer un mariage – traduisent moins une hostilité concertée qu’un malaise profond.

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Les supporters de l’équipe d’Algérie de football perturbent la circulation à Paris, juillet 2019. Auteurs : Bastien Louvet/SIPA

C’est la preuve que la relation entre mémoire et appartenance n’est pas apaisée.

On parle d’« échec de l’intégration » ; en réalité, c’est une hostilité non résolue qui s’exprime, nourrie par un demi-siècle de culpabilité française et d’instrumentalisation politique.

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À cette instrumentalisation mémorielle s’ajoute une instrumentalisation électorale. Une partie de la gauche française a fait du vote issu de l’immigration nord-africaine, et plus particulièrement algérienne, un réservoir électoral captif. Flatter cette mémoire blessée, entretenir le sentiment d’injustice ou la posture victimaire devient un calcul politique autant qu’un réflexe idéologique. La reconnaissance des fautes coloniales s’est muée en stratégie de fidélisation : au lieu de rassembler les citoyens sur un destin commun, on segmente l’électorat selon des appartenances mémorielles. La République s’efface alors derrière le clientélisme communautaire.

Les Français de souche auraient failli…

Ce renversement moral s’accompagne d’un renversement social.

Depuis des décennies, une partie des élites françaises s’est convaincue que le peuple d’origine, c’est-à-dire le peuple laborieux né de la paysannerie et de la classe ouvrière, avait failli. Les Français seraient devenus paresseux, assistés, incapables de supporter la peine et l’effort.

L’immigré, en revanche, serait le nouveau héros du travail : celui qui accepte ce que le Français refuserait, celui qui redonne sens à la sueur, à l’abnégation, à la « vraie vie ». Ce discours, à la fois paternaliste et méprisant, permet de justifier les déséquilibres sociaux comme les désordres identitaires.

Derrière la morale universaliste se cache un mépris de classe : la substitution du peuple par sa caricature morale. La crise identitaire que traverse la France aujourd’hui n’est pas une crise de l’altérité, mais une crise de la réciprocité. L’universalisme s’est perverti en dévotion à l’Autre. On a confondu ouverture et abdication, hospitalité et renoncement. Or l’universel n’exige pas l’effacement de soi. Il suppose au contraire une conscience claire de ce que l’on est, pour offrir à autrui un cadre stable et juste.

La France ne retrouvera son équilibre qu’en rompant avec cette logique expiatoire. Elle doit traiter l’Algérie comme un partenaire adulte, non comme une mauvaise conscience. Et elle doit rappeler cette vérité simple : la solidarité commence par la justice envers ses propres citoyens. Ce n’est qu’à cette condition qu’elle redeviendra ce qu’elle prétend être : une patrie universelle, et non un champ de repentance sans fin.

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« La Furia »: ça tire contre la satire


Au départ de cette affaire, SOS racisme et SOS homophobie, les officines de délation subventionnées, selon le mot de Renaud Camus, portent plainte. Pas contre la racaille native ou importée qui tabasse les gays ou insulte les Blancs. Mais non. Et la convergence des luttes alors ? Cette alliance des carpes et des lapins dans laquelle on voit des LGBT brandir des pancartes pro-Hamas.

Dans le viseur des associations, il y a La Furia, le magazine trimestriel de Marsault, de Papacito et de Laurent Obertone auquel contribue notre patronne.

On pourrait se dire que jusque-là tout va bien. Pour un journal satirique, être attaqué par SOS Racisme c’est la Légion d’honneur – un label de qualité, d’indépendance, de courage. Ceux qui n’ont jamais eu SOS racisme aux basques devraient se poser des questions sur le sérieux de leur humour.

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Là où ça se gâte, c’est quand les officines informent la CPPAP (la commission paritaire qui accorde aux journaux des facilités, frais postaux avantageux et TVA réduite) de leurs poursuites contre le « fascisme » en BD. La commission dirigée par Laurence Franceschini, ex-Arcom et toujours socialiste, décide alors sans attendre que la justice se prononce de priver La Furia de ses avantages acquis.

La présomption d’innocence, la CPPAP s’en moque autant que les tribunaux qui ont condamné Le Pen et Sarkozy. La justice elle, plus sourcilleuse cette fois-ci, classe sans suite, mais la peine demeure: la commission maintient sa sanction. L’exécution devenue définitive, la vente en kiosque du magazine devient coûteuse donc compliquée. Il faut le sauver, et pour ça, s’abonner. « Plus que 500 abonnements pour nous tirer d’affaire ! » disait récemment Obertone. En fait plus que 499, j’ai pris le mien. J’aimais bien aller chercher ma Furia au kiosque et le tenir sous le bras, visible et même ostensible. Désormais, je le trouverai dans ma boîte, mais si nous sommes assez nombreux, l’antifascisme ne passera pas. Pour cette fois.

«Parisiens en exil»: quand les bobos fuient Paris pour mieux s’y noyer

Dans son roman, Richard de Seze suit une famille bobo qui s’installe dans une maison de campagne pendant le confinement et se retrouve confrontée à un monde hostile et inconnu fait de valeurs traditionnelles effrayantes. Cette satire conservatrice est un plaidoyer contre le nomadisme globaliste qui dissout les identités.


En cette fin d’année 2025, alors que les échos des Jeux olympiques de Paris 2024 s’estompent encore dans les couloirs du pouvoir, un livre surgit comme une satire mordante, rappelant que la France conservatrice n’a pas dit son dernier mot face à l’idéologie progressiste. Parisiens en exil : Du Covid aux JO, publié chez La Mouette de Minerve, maison d’édition aux accents helléniques qui ose défier le politiquement correct, est l’œuvre de Richard de Seze, directeur de la rédaction de Radio Courtoisie.

Ce roman, mi-journal fictif mi-caricature impitoyable, dépeint l’exode des élites parisiennes pendant la crise sanitaire, pour mieux les ramener triomphants – et grotesques – aux JO.
Richard de Seze croque les absurdités d’un présent où les bobos, ces apôtres du wokisme, se révèlent en pantins pathétiques. Le reste ? Une analyse qui ravira nos lecteurs : une charge conservatrice contre l’hypocrisie d’une gauche caviar qui, sous couvert d’écologie et de vertu, saccage la France éternelle.

De l’exil pandémique aux JO triomphaux, un miroir déformant

Printemps 2020. La France s’étrangle sous le joug du confinement, ce décret présidentiel qui, sous Emmanuel Macron, fige le pays dans une atonie surréaliste. C’est là que débute l’intrigue, avec Réginald et Quitterie, couple archétypal de bobos parisiens: lui, consultant en « transition écologique » pour une multinationale verte; elle, influenceuse engagée sur les réseaux, prônant le véganisme et l’antiracisme intersectionnel depuis son loft du Marais. Face à la « peste planétaire » du Covid-19, ils décident de fuir leur appartement haussmannien pour une maison de campagne prêtée par un ami complaisant. « Pour le bien des enfants », bien sûr, et pour éviter le risque sanitaire – mais surtout pour perpétuer le cliché du Parisien qui colonise la province sans y mettre vraiment les pieds. De Seze, avec un humour caustique, défile les mésaventures de cette tribu : les disputes sur le bio non-local, les appels Zoom moralisateurs à leurs amis restés en ville, les selfies « au grand air » filtrés en sépia pour Instagram… L’exil rural devient un théâtre de l’absurde : Réginald tente de « réinventer » l’agriculture en commandant des kits de permaculture made in China, tandis que Quitterie organise des ateliers de « décolonisation intérieure » via Skype. Le confinement, censé recentrer sur l’essentiel, révèle ici la vacuité d’une bulle woke : pas de lien avec les autochtones, café crème et lecture du Guardian en VF.

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Mais De Seze ne s’arrête pas à 2020. Le fil temporel s’étire jusqu’aux JO de 2024, où nos exilés reviennent en conquérants. Paris, « ville lumière » recyclée en hub woke, accueille athlètes et touristes sous bannières arc-en-ciel et discours sur l’inclusivité. Réginald, promu « ambassadeur durable » des Jeux, parade en costume recyclé, vantant des médailles « zéro carbone » forgées en Inde. Quitterie, elle, milite pour des podiums « non-genrés », et est  scandalisée par un sprinter qui ose un maillot tricolore sans patch LGBTQ+.

Les chapitres sur les JO sont un festival de ridicule : attentats foireux de l’écologie punitive (piscines vidées pour « économies d’eau »), discours présidentiels sur la « France unie » noyés dans le jargon inclusif, et une foule de bobos qui applaudissent tout, sauf la patrie. En 2025, ce retour fictionnel fait écho à l’actualité brûlante : les JO ont laissé un Paris endetté, pollué par les promesses vertes non tenues, et une fracture sociale béante entre élites cosmopolites de la capitale et Français de souche oubliés. De Seze, lu d’une traite, frappe par sa prescience : ce qui était satire en 2020 est prophétie en 2025.

Une satire conservatrice qui démonte le wokisme bobo

Au-delà du tiers chronologique, ce livre est une arme rhétorique pour le conservatisme causeurien. De Seze, plume affûtée de la droite traditionnelle, n’invente rien : il amplifie. Les personnages ne sont pas des caricatures gratuites, mais des miroirs déformants de la gauche caviar, celle qui théorise l’égalité tout en fuyant les banlieues pour le Luberon. J’ai tourné les pages avec un sourire en coin, notant ces détails qui trahissent la lecture attentive : la référence ironique à Houellebecq dans un monologue de Réginald sur « la fin du monde blanc », ou l’allusion subtile à Philippe Muray quand Quitterie cite un « féminisme décolonial » pour justifier son refus de cuisiner local. Ces clins d’œil érudits ancrent le roman dans une tradition littéraire française – de Daumier à Bloy – qui moque les faux dévots.

Pour un public conservateur, l’intérêt est double. D’abord, la défense sourde de la France rurale : les exilés bobos pillent la campagne sans l’aimer, transformant les hameaux en extensions de Tinder et Deliveroo. De Seze oppose à cela une nostalgie bien dosée pour l’authenticité terrienne, sans mièvrerie : un voisin paysan, figure muette mais roide, incarne la résilience face à l’invasion urbaine. C’est un plaidoyer pour l’enracinement, contre le nomadisme globaliste qui dissout les identités. Ensuite, la démolition du wokisme : chaque chapitre écorne un totem progressiste. Le Covid ? Prétexte à tyrannie sanitaire, où les élites prônent le masque pour tous sauf pour leurs dîners mondains. Les JO ? Paroxysme d’une France humiliée, où l’hymne national cède la place à des chorégraphies « diverses » qui masquent l’échec sécuritaire (rappelez-vous les JO réels : drones neutralisés, mais symboles patriotiques édulcorés).

L’écriture de De Seze, vive et incisive, évite le pamphlet lourd : c’est un journal fictif, avec entrées datées, qui mime l’intimité pour mieux la retourner contre ses auteurs. On rit, mais on grince : ces Parisiens « en exil » ne fuient rien d’autre qu’eux-mêmes, revenant plus arrogants pour imposer leur utopie. En conservateur, on peut y voir un antidote à la doxa macronienne : une invitation à redécouvrir la fierté nationale, moquée par ces cosmopolites qui, comme l’oiseau de Minerve, volent trop haut pour voir le sol…

Et le peuple du RN, on en fait quoi, Monsieur Faure?

L’attitude moralisatrice et condescendante de nombreux responsables progressistes à l’égard du parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen — sans jamais tenter de comprendre ni de répondre aux attentes de ses électeurs — ne fait, selon notre chroniqueur, que contribuer à le renforcer. Olivier Faure parle haut, mais écoute peu.


Entendant Olivier Faure, lundi 3 novembre, à la matinale de France Inter (voir ci-dessous), répondre à une auditrice lui enjoignant de tout faire pour empêcher l’arrivée au pouvoir du RN, que c’était effectivement son intention, je n’ai pas été surpris. La gauche et l’extrême gauche confirment, chaque fois qu’elles sont questionnées, et avant même de parler du fond de leur programme, que leur adversaire principal est le RN, et sur un ton tel qu’on pourrait le croire exclusif.

Opprobre un peu ridicule

Encore un exemple caricatural de ce clivage grotesque : LFI, le PS, les écologistes et les communistes ont refusé de participer aux réunions de négociation budgétaire au ministère chargé des relations avec le Parlement, en raison de la présence de la droite nationale ! Voilà ce qui s’appelle un comportement civique adulte !

Je comprends bien que la position dominante, actuellement, de ce parti dans les enquêtes d’opinion préoccupe ses opposants socialistes ou extrémistes de LFI, Jordan Bardella étant même légèrement mieux évalué que Marine Le Pen.

Pourtant, à chaque dénonciation, à chaque indignation, proférées au nom de la République, je ne peux jamais m’empêcher de songer à la multitude des citoyens qui font confiance à ce parti honni, à cette part considérable du peuple de France qui adhère aujourd’hui à un discours de moins en moins protestataire et de plus en plus empreint d’une contestation classique, civilisée et parfois difficilement lisible. Un parti doté, de surcroît, d’un groupe parlementaire qui ne fait pas honte à ceux qui l’ont élu.

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Il est évident que l’opprobre jeté, par un verbe fulminant, contre le RN n’aura pas la moindre incidence ni la moindre influence sur sa baisse, pourtant souhaitée. Les politiques qui abusent de ces facilités partisanes n’ont aucun doute sur l’inefficacité de leur procès mais ils s’en donnent ainsi bonne conscience. Pourtant, à l’écoute d’Olivier Faure, j’avais envie de lui demander : « Mais le peuple du RN, on en fait quoi ? » On a en effet l’impression que le contentement idéologique des responsables de ces partis du bon côté de la bienséance démocratique leur suffit, et qu’ils n’ont que faire de la masse de ceux qui n’ont pas encore, selon eux, l’esprit et les yeux dessillés.

Mépris

Ce n’est pas parce que ce formidable vivier est d’abord à la disposition de LR, si l’on s’accorde avec la stratégie de Bruno Retailleau, que les forces de gauche et d’extrême gauche doivent s’en désintéresser au point de donner l’impression de le mépriser. Jamais en effet – pas plus Olivier Faure que Manuel Bompard et encore moins Jean-Luc Mélenchon – ne semblent envisager la question de ces citoyens, selon eux égarés, ni la manière, éventuellement, de répondre à leurs attentes, à leur désespoir, pour qu’ils se détournent du RN et regagnent la voie « républicaine ».

Derrière cette indifférence, il y a du mépris : non seulement pour ces sinistrés de la politique, pour ces abandonnés en nombre d’une démocratie qu’ils récusent comme n’étant plus faite par et pour eux, mais aussi pour ce qu’ils pensent, désirent et refusent – et d’abord, pour leur exigence de sûreté et de tranquillité, à la fois personnelles et publiques.

On en fait quoi de ce peuple du RN ? Je crains que le progressisme, allant au bout de son indifférence et porté par les vents de l’Histoire admissible, ne réponde : « Rien », et qu’il s’en moque ! Olivier Faure, ce matin du 3 novembre, c’était cela : se sentir moral mais sans la moindre pollution ni promiscuité avec ce peuple du RN !

Pollution plastique: du fantasme militant à la réalité scientifique

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DR.

Selon une étude de l’Agence européenne de sécurité des aliments, les conséquences prétendument désastreuses sur la santé des nanoplastiques sont bidons, se réjouit Joseph Tayefeh, Secrétaire général de l’organisme représentant l’industrie du plastique en France. Il appelle à protéger cette industrie qui répond à des exigences de sécurité parmi les plus strictes au monde.


Il y a des vérités qui mettent du temps à percer, surtout lorsqu’elles dérangent les dogmes médiatiques. Depuis des années, ONG et militants écologistes, aidés de leurs relais politiques saturent l’espace public de déclarations anxiogènes sur les microplastiques et les nanoplastiques, ces poussières invisibles accusées de tout polluer et d’empoisonner nos corps et nos enfants. Car la stratégie a changé et nos chers et coûteux militants ont de l’imagination : n’ayant pas réussi à inverser la courbe de la consommation de produits en plastique par des images chocs de mammifères marins en souffrance à l’autre bout du monde, c’est désormais par la peur de ce qu’on ne voit pas, qu’ils ont essayé de nous tromper. 

Tempête émotionnelle

Face à cette tempête émotionnelle, Plastalliance, qui représente l’industrie française de la plasturgie et du composite, s’est retrouvée seule à rappeler une évidence scientifique : aucune étude sérieuse n’a jamais démontré le moindre risque concret pour la santé humaine dans des conditions normales d’exposition ou d’utilisation des microplastiques ou des plastiques fabriqués en France ou dans l’Union européenne.

Chaque fois que certains médias plus courageux se penchaient sur le sujet, ils constataient la même chose : les études brandies comme des preuves sont truffées de biais, d’erreurs méthodologiques et de limites si profondes qu’elles rendent leurs conclusions tout simplement non recevables.

Que n’ai-je pas entendu personnellement en tant que Secrétaire général ou essayiste ! J’étais, paraît-il, un « lobbyste fabricant de doute », un adepte du « science bashing », alors que je ne faisais que lire, rigoureusement, ces études qui, pour certaines, reconnaissaient honnêtement leurs propres limites. Mais peu importe : une grande partie de la presse préférait y voir ce qu’elle voulait trouver. Des titres chocs : des micro et nanoplastiques dans le cerveau, le cœur, les artères, les organes génitaux ! Le message était clair : femmes enceintes, enfants, vous êtes envahis par le plastique qui aura votre peau en la traversant.

« La force de la vérité est qu’elle dure », dit le proverbe

Et voilà que l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) remet les pendules à l’heure avec une étude fracassante publiée le 21 octobre : la plupart des études relayées entre 2015 et 2025 présentent des erreurs méthodologiques majeures et ne démontrent pas grand-chose. Plus précisément, ce sont 1 711 publications, dont 122 ont été sélectionnées pour l’extraction de données qui ont été passées en revue. Huit publications supplémentaires ont été ajoutées afin d’apporter davantage de contexte.

Selon l’EFSA : « La plupart des études concernent les microplastiques, tandis que les données sur les nanoplastiques sont presque totalement absentes ». Malgré cette absence de données fiables, nombreux et nombreuses ont été ceux qui ont affirmé avec aplomb en France que ces « nanoplastiques » avaient de prétendues conséquences sur la santé. Le génie français sans doute.

Des biais partout, de la rigueur nulle part

L’EFSA constate que la majorité des études sur les microplastiques reposent sur des méthodes défaillantes, produisant des résultats exagérés et souvent inexacts. Elle conclut que les rares libérations observées proviennent d’usures mécaniques mineures, frottement des bouchons, abrasion ou fibres. « Malgré les incertitudes, la libération réelle est bien inférieure aux résultats présentés dans de nombreuses publications. » Pas de diffusion magique ni de plastique qui fond dans l’aliment, mais des phénomènes physiques connus, marginaux, et sans lien avec une contamination alimentaire significative.

Dans le fond, ce que cette conclusion met à nu, c’est une économie du soupçon : un monde où l’on publie avant de vérifier, et où l’on accuse avant de prouver. La mécanique est bien rodée : l’étude devient un prétexte, la peur le vecteur, et la science, un simple décor pour un récit politique déjà écrit : l’interdiction, la réduction, la décroissance.

Un rappel salutaire sur les additifs chimiques utilisés en Europe

En France, certains politiques, je pense notamment au député Modem Philippe Bolo, mais il est loin d’être le seul, des militants et quelques experts autoproclamés du plastique répètent à l’envi que les additifs chimiques contenus dans les emballages plastiques seraient dangereux pour la santé. Or, l’EFSA rappelle clairement dans son étude que les additifs plastiques sont strictement encadrés en Europe : ils ne peuvent être utilisés qu’après évaluation scientifique de l’EFSA elle-même.

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Autrement dit : dans l’Union européenne, rien n’est laissé au hasard. Cette surrèglementation honnie par certains est aujourd’hui notre planche de salut. Si mes détracteurs persistent à douter, qu’ils aillent donc prêcher leur propagande dans des régions du monde où la réglementation est inexistante. Ce qui est produit sur notre sol répond à des exigences de sécurité parmi les plus strictes au monde. Un plastique français n’a rien à voir avec un plastique produit en Chine. C’est un peu comme comparer un poulet de Loué à de la volaille industrielle.

Ainsi, les 10 dernières années d’études sur les micro et nanoplastiques n’ont pas servi la science mais sa décrédibilisation au vu de l’usage médiatique et politique qui en a été fait. Car le grand danger est là : la perte de confiance du citoyen dans les études scientifiques. 

Une leçon pour les politiques publiques

Cette étude de l’EFSA, validée par les plus hauts experts européens, indépendants de l’industrie et des ONG, rétablit une vérité simple : la panique des microplastiques est avant tout une construction idéologique. Elle fabrique du récit là où il faudrait du discernement, de la morale là où il faudrait de la méthode. L’affaire des microplastiques ou plutôt le « microplastique gate » n’est que l’illustration d’un dérèglement plus profond : celui d’une France qui se délecte de s’autoflageller pendant que le reste de l’Europe et les continents concurrents avec les États-Unis, l’Inde ou la Chine, investissent dans le plastique.

La France se perd lorsqu’elle croit qu’elle sauvera la planète en se privant elle-même d’industrie. Elle s’affirme, au contraire, lorsqu’elle défend sa souveraineté technologique, sa science, son économie réelle. Entre les prophètes du déclin et les ingénieurs du progrès, il faudra choisir. La vérité scientifique, si souvent méprisée, est peut-être aujourd’hui notre dernière frontière, celle qui distingue la civilisation de la croyance.

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Emmanuel Carrère, hors Goncourt?

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Emmanuel Carrère © Photographe: Hannah Assouline

L’auteur de Kolkhoze n’a obtenu aucune des voix des jurés du prix Goncourt, hier. Il devra se contenter du prix Médicis pour se consoler…


Pour une fois, le jury du prix Goncourt devait arbitrer entre trois livres, dont deux au moins étaient remarquables, quoique dans un genre radicalement différent. Laurent Mauvignier, avec La maison vide, l’a obtenu. Caroline Lamarche, écrivaine belge, a recueilli quatre voix et, à ma grande surprise, Emmanuel Carrère, pour Kolkhoze, n’en a obtenu aucune.

Duel au sommet

Avant d’aborder ce qui a pu motiver, sur le plan littéraire, le choix du jury, on est bien obligé de s’interroger sur les éléments extrinsèques ayant peut-être influencé les jurés Goncourt. Les deux auteurs masculins avaient déjà une très grande réputation et ils avaient bénéficié pour leur dernier livre de critiques extrêmement élogieuses. Emmanuel Carrère, sans la moindre réserve. Laurent Mauvignier, lui, avait tout de même pâti de quelques comptes rendus négatifs, pour certains à la limite de la condescendance. Chez Augustin Trapenard, celui-ci les avait gratifiés des mêmes dithyrambes. De sorte que, sur le plan de l’accueil et de la réception de leur ouvrage, rien ne permettait de donner plus l’avantage à l’un qu’à l’autre.

Pour Emmanuel Carrère, je me demande s’il ne lui a pas nui d’avoir consacré une large part de Kolkhoze à sa mère Hélène Carrère d’Encausse, personnalité très influente et à l’entregent considérable dans le monde des lettres. Comme si, en honorant ce livre, on avait pu craindre d’être soupçonné de favoritisme…

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Ces deux livres ont fait du prix Goncourt, cette année, un duel au sommet. Long pour Emmanuel Carrère, très long pour Laurent Mauvignier (760 pages), ils se présentaient dans un contraste absolu, aussi bien sur le plan de la narration que sur celui du style.

Selon moi, Kolkhoze était passionnant tout au long, avec des pages déchirantes à la fin et des portraits, des personnalités magnifiés par l’art de l’auteur, capable de tirer d’une apparente simplicité une profondeur et une émotion sans pareilles. J’ai apprécié La Maison vide mais j’ai dû résister à quelques défauts : des redites, des ressassements, parfois des facilités, une profusion pour la profusion. Mais quelle puissance cependant ! Quelle exploration du temps, dans le temps, avec ces trois générations, ces deux guerres et ces femmes aux tempéraments si divers, antagonistes ou complices, quelle immense coulée de mémoire et de retour vers le présent depuis 1914 !

Une injustice ?

Chez Emmanuel Carrère, quelle fluidité narrative ; chez Laurent Mauvignier, quelle densité lourde et concentrée ! Chez le premier, une expression limpide, évidente, sans fioritures, fuyant les effets mais les retrouvant autrement ; chez le second, une accumulation, une répétition, des avancées douloureuses, des moments superbes, une causticité, une empathie. Chez Emmanuel Carrère, rien de trop ; chez Laurent Mauvignier, une surabondance, un trop-plein qui, la plupart du temps, comblent plus qu’ils ne lassent ! Je ne parviens pas à me défaire de l’impression qu’il y a tout de même une injustice, une volonté clairement affirmée de laisser Carrère à l’écart, hors Goncourt, dans l’absence de la moindre voix en sa faveur. J’entends bien qu’un authentique arbitrage aurait été difficile à opérer, mais c’est comme si le jury avait cherché à se débarrasser d’emblée d’un auteur et d’un livre qui n’étaient « pas leur genre », parce qu’en face, ils l’étaient ! On ne peut pas soutenir pourtant qu’il ait choisi la facilité : La Maison vide suscite l’admiration et relève de l’ascèse. Attendons le prochain Emmanuel Carrère.

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Erasmus pour tous

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Journée de l'Europe à Paris, 10 mai 2025 © Franck Derouda/SIPA

L’extension d’Erasmus à des pays du sud de la Méditerranée hors UE comme l’Algérie, la Libye, la Syrie ou la Palestine dénaturerait le programme de formation en le transformant en un vecteur d’immigration financé par les contribuables européens, redoute notre directrice de la rédaction.


La Commission européenne veut étendre Erasmus à des pays méditerranéens. C’est encore une lubie de la Commission von der Leyen. Son Pacte pour la Méditerranée, présenté le 16 octobre, prévoit ainsi d’étendre à des États du Maghreb et du Moyen-Orient le programme d’échanges universitaires européen bien connu – notamment à l’Algérie, à la Palestine, à la Syrie, au Liban et à Israël.

Un bien beau projet

Dans la merveilleuse novlangue européenne, la commissaire à la Méditerranée Dubravka Suica explique qu’il s’agit de « connecter les jeunes » pour fonder une « université méditerranéenne » aux multiples campus. Amen !

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Qui osera s’opposer à ce beau projet de connecter les jeunes ? Réponse : l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, qui lance une pétition avec sa collègue Céline Imart (voir ci-dessous). Les deux élus estiment que ce projet dénature Erasmus pour en faire un nouveau vecteur d’immigration. Un peu comme le fait déjà dans un tout autre registre le droit d’asile, d’ailleurs. De fait, même en dehors d’Erasmus, les visas étudiants sont déjà attribués très généreusement (+70% en 10 ans), sans contrôle (la meurtrière de Lola avait un visa étudiant me semble-t-il, bien qu’elle n’ait jamais vraiment mis les pieds à la fac). Et, sans la moindre appréciation de l’intérêt pour la France. Pas sûr que nous récupérions toujours les étudiants les plus brillants.

Les deux eurodéputés notent aussi que l’UE sanctionne des universités hongroises au nom de l’État de droit mais prétend accueillir « des régimes autoritaires, fondés pour certains sur la corruption, le terrorisme ou l’islamisme. » On reconnaitrait ainsi le gouvernement algérien comme un partenaire académique de l’Europe, alors que Boualem Sansal et Christophe Gleizes sont toujours otages pour cause de liberté de pensée ? C’est un peu fort de café. Il est vrai que l’UE s’est totalement désintéressée de ces cas. Le gaz algérien doit avoir des vertus anesthésiantes.

Une Europe sans racines

Mais, ce projet ne peut-il pas favoriser le rayonnement de l’Europe ? Erasmus est financé par le contribuable européen pour favoriser la création d’un sentiment d’appartenance européen. Désolée, mais jusqu’à preuve du contraire, les Algériens, les Égyptiens et les Israéliens ne sont pas des Européens.

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Pour rayonner, il faut savoir qui on est. Donc avoir des frontières qui séparent l’Europe de ce qui n’est pas elle. Or, ce projet sans-frontiériste montre une fois de plus que pour ses dirigeants, l’Europe n’est pas une culture et une civilisation, mais un processus sans fin, une pure ouverture sans substance. Les eurocrates qui veulent étendre l’Union à la Turquie ou au Maroc poussent des cris d’orfraie quand on convoque nos racines chrétiennes (ou judéo-chrétiennes). Cette Europe-aéroport sans passé et sans identité se résume à l’accueil. C’est l’Europe elle-même qui devient un droit de l’homme. Et tant pis pour le droit des Européens de rester ce qu’ils sont.


Cette chronique a été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale avec Patrick Roger

Causeur: 2027, la der des ders?

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© Causeur 2025

Notre numéro de novembre est en vente. Découvrez le sommaire !


Dix-huit mois avant les prochaines élections nationales (du moins en théorie), la favorite des sondages continue sa guerre d’usure contre le bloc central mais ne veut toujours pas entendre parler de l’union des droites. Se confiant à Elisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques, Marine Le Pen refuse autant le conservatisme, qu’elle qualifie de « posture de peur et de nostalgie », que le libéralisme devenu, à ses yeux, « une forme de globalisme qui représente aujourd’hui un péril au moins aussi grave que le socialo-communisme en son temps ». En présentant notre dossier du mois, intitulé « Droites : l’union façon puzzle », Elisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques osent une hypothèse : ce qui empêche de faire une alliance à droite comme celle qui a été faite à gauche, « c’est peut-être que la droite n’existe pas ». Marine Le Pen refuse de se dire de droite, et bien qu’il existe peu de différences idéologiques entre les électeurs du RN et ceux de la droite classique, il y a des différences culturelles importantes.

Le nouveau numéro est disponible aujourd’hui sur le site et demain mercredi 5 chez votre marchand de journaux.

Chez les Républicains, déjà divisés par une guerre des chefs, une coalition avec Marine Le Pen est loin de faire l’unanimité. Nadège Puljak-Ehrmann enquête sur les facteurs qui empêchent de faire l’union des droites et conclut : « Le seul point sur lequel la majorité des élus et responsables LR s’accordent encore, c’est pour refuser l’alliance avec le RN, jugé trop à gauche économiquement ». La méthode Trump commence à porter ses fruits aux États-Unis et sur certains dossiers internationaux. Malgré ses outrances, le président américain inspire d’autres chefs d’État et de parti, notamment en Europe. Mais en France, nous explique Jean-Baptiste Roques, la droite n’ose jamais avouer qu’elle prend exemple sur l’oncle Sam. Lucien Rabouille fait le portrait d’Alexandre Avril, maire de Salbris dans le Loir-et-Cher depuis 2020. Ce trentenaire intello, ex-LR rallié à Éric Ciotti, embellit l’espace public, sécurise la vie de ses administrés et défend un esprit vieille France. Un J. D. Vance bien de chez nous ?

Dans son édito du mois, Elisabeth Lévy pointe le refus des progressistes de reconnaître que la plupart des hommes qui terrorisent ou agressent les femmes et les filles dans la rue et le métro « répondent rarement à la définition du mâle blanc que les belles âmes adorent détester. Les témoignages sont récurrents et les statistiques accablantes ». Le Nouvel Obs suggère aux femmes de se défendre grâce à la méthode des « 5-D » – distraire, déléguer, documenter, diriger et dialoguer. Cette « méthode » n’a jamais empêché une agression, mais elle a été enseignée à 15 000 femmes dans le cadre d’un programme lancé par L’Oréal et la Fondation des femmes. Conclusion ? D comme débile.

L’exécution provisoire de la peine qui a conduit Nicolas Sarkozy en prison, sans attendre le jugement en appel, est la conséquence d’une traque judiciaire inédite dans laquelle des juges acharnés se sont contentés de fausses preuves et de témoins louches. Marc Sasson nous présente les conclusions de son enquête sur une instruction à charge et un jugement déraisonnable. Israël a obtenu le retour des otages vivants et une partie des corps des otages morts. Mais pour Gil Mihaely, les espoirs suscités par le plan de paix de Trump de voir le Hamas rendre les armes et se retirer de la scène politique sont déjà déçus. On peut même redouter une libanisation de Gaza, avec un Hamas jouant le rôle du Hezbollah. La France, après quarante ans d’addiction à la dépense publique, est incapable de se serrer la ceinture, déplore Stéphane Germain. Le débat budgétaire ne reposant que sur l’argent et la pensée magiques, les sources d’économies proposées sont dérisoires et les hausses d’impôts inévitables. Tel est l’héritage d’une extrême-gauche nommée PS. Au cours d’un dialogue animé par Jean-Baptiste Roques et Jonathan Siksou, le philosophe Philippe Nemo et l’enseignant Joachim Le Floch-Imad se montrent d’accord : l’École française est dans un état catastrophique. Mais leurs remèdes divergent radicalement. L’un plaide pour une potion libérale à la Milton Friedman, l’autre pour un traitement de choc inspiré du docteur Chevènement. Un débat très instructif.

Si les bonnes nouvelles se font rares aujourd’hui, Cécilia Lepine nous en annonce une. Les prédicateurs 2.0 qui radicalisent leurs milliers d’abonnés sur le web ont de nouveaux adversaires : des apostats youtubeurs. Ces libres-penseurs s’appuient sur leur connaissance des textes en v.o., un sérieux bagout et autant d’humour pour éveiller le sens critique des croyants. Outre-Manche, Claire Fox, Brexiteuse convaincue et – selon sa propre définition – « populiste de gauche », a été nommée à vie à la Chambre des lords. La liberté d’expression est au cœur de son combat dans un pays où cette liberté est de plus en plus mise en question. Portrait par Sylvie Perez. Le politologue Thomas Guénolé s’est embarqué en septembre sur l’un des bateaux de la « Flottille pour Gaza ». Les pages de son journal que Causeur publie en exclusivité – grâce à Jean-Paul Lilienfeld – témoignent de terribles tensions entre militants prêts à subir les tortures de l’armée israélienne !

Parmi nos chroniqueurs, Ivan Rioufol dénonce l’immobilité politique défendue sous le nom de « stabilité » par l’oligarchie gouvernementale. Emmanuelle Ménard passe en revue la saga apparemment sans fin de la réforme des retraites, les humiliations de Paris face à Alger, les attaques contre Béziers de la Ligue des droits de l’homme, et l’abondance de propositions pour taxer davantage les Français. Pour Olivier Dartigolles, le tour de passe-passe fiscal permettant à la centaine de milliardaires que compte la France de payer deux fois moins d’impôts que les autres contribuables, prive le pays d’un pognon de dingue. Jean-Jacques Netter dresse le palmarès des déclarations d’économiste les plus stupides de la décennie (la gagnante : Sandrine Rousseau). Et Gilles-William Goldnadel nous explique pourquoi il préfère paraître sur CNews que dans Le Monde.

En passant de la politique à la culture, Michel Fau incarne François Mitterrand de manière troublante dans L’Inconnu de la Grande Arche, le nouveau film de Stéphane Demoustier. Il confie à Yannis Ezziadi son secret : ne pas imiter mais évoquer. C’est tout l’inverse de ce que font la plupart des acteurs qui jouent le rôle d’un personnage réel. Aussi dézingue-t-il joyeusement Cotillard en Piaf, Niney en Saint Laurent ou Wilson en de Gaulle. Julien San Frax fait l’éloge du film qui retrace l’épopée d’un chantier hors norme chahuté par les défis architecturaux et les embrouilles politiques. C’est d’un monument architectural très différent que nous parle Maya Nahum. Perdue dans un sous-bois du Lot, la chapelle de Maraden abrite un chef-d’œuvre : une fresque de Miklos Bokor, artiste juif hongrois rescapé des camps de la mort. Sous ces voûtes romanes, il a peint l’histoire biblique et l’horreur de la shoah. Grâce à la mobilisation des élus locaux, ce monument ignoré est en passe d’être sauvé. Un autre peintre, Georges de La Tour, est mis à l’honneur actuellement au musée Jacquemart-André. Pour Georgia Ray, qui a vu cette exposition, son œuvre est un défi à la dictature contemporaine du bruit et de la transparence. Ses gueux, ses Marie-Madeleine et ses saints baignent dans le silence et le clair-obscur de flammes incertaines.

Côté cinéma, les sorties de novembre, selon Jean Chauvet, sont dominées par la nouvelle fiction du cinéaste ukrainien Sergei Loznitsa, Deux procureurs, passée sous les radars du dernier festival de Cannes. Sans oublier un remarquable polar français qu’illuminent Jodie Foster et Daniel Auteuil. Vous aimez les whiskys ? Ceux de Michel Couvreur sont uniques au monde. Emmanuel Tresmontant nous raconte leur élaboration 100% bourguignonne. Un élevage durant des décennies dans des fûts andalous centenaires leur offrent un bouquet aromatique incomparable. L’entreprise familiale ne se repose pas sur ses lauriers et poursuit la perfection de ses précieux flacons. A votre santé ! Si les meilleurs whiskies peuvent être français, l’union des droites devrait être possible aussi !

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De «Sacré-Cœur» à Benoît Payan ou d’une conversion à une autre

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"Sacré-Coeur", le film documentaire chrétien de Sabrina et Steven Gunnell, 2025 © Saje Distribution

En plus du bouche à oreille, le film catho bénéficie d’un puissant effet Streisand, explique notre chroniqueur. Et au grand désespoir des médias ou du maire clientéliste de Marseille, Sacré-Cœur attire ainsi de plus en plus de pèlerins…


Le documentaire-fiction Sacré-Cœur, de Steven et Sabrina Gunnell, est sorti en salle le 1er octobre. Personne n’aurait dû en entendre parler. Dans leur rêve le plus fou, les réalisateurs espéraient attirer 20 000 spectateurs. Mais MediaTransports, la régie publicitaire de la SNCF et de la RATP, a eu la bonne idée d’interdire la campagne d’affichage envisagée dans les métros et dans les gares, au prétexte que le « caractère confessionnel et prosélyte » de cette œuvre était « incompatible avec le principe de neutralité du service public ». Immédiatement, comme pour le film Vaincre ou mourir, également attaqué par la presse bien-pensante pour des raisons idéologiques[1], l’effet Streisand a marché à plein. Sacré-Cœur est ainsi le seul film à l’affiche qui voit le nombre de ses spectateurs augmenter semaine après semaine, pour dépasser bientôt les 300 000. Prévu au début pour être diffusé dans 150 salles, il l’est aujourd’hui dans plus de 400.

Le Monde, La Croix et Radio France se pincent le nez

On enrage dans les rédactions des médias mainstream. Il faut trouver un coupable à ce succès. Un nom brûle les lèvres des journalistes du Monde. « Le documentaire-fiction consacré à la vie d’une mystique a dépassé les 250 000 entrées après les polémiques entourant sa sortie, relayées par les médias de la sphère Bolloré », écrit-on dans le quotidien du soir en oubliant de dire à qui l’on doit ces fameuses polémiques et pour quelles raisons seule la « sphère Bolloré » en a parlé. Les journalistes de Radio France copient sur leurs petits camarades : « Plus de 278 000 entrées en quatre semaines. Le film chrétien Sacré-Cœur, objet de polémiques autour de la laïcité à sa sortie, continue de remplir les salles grâce à un bouche-à-oreille actif dans les paroisses et au soutien des médias de la galaxie Bolloré », peut-on lire sur le site de France Info. Comment ? On parle d’un film sur Jésus dans les paroisses ? C’est inadmissible. La fachosphère est sûrement derrière tout ça. D’ailleurs, un obscur « collectif catholique » composé de douze paroissiens égarés appelle à un nouveau barrage contre l’extrême droite dans une tribune[2] parue ce 30 octobre dans… La Croix : « Ne participons pas, à travers ce film, à renforcer le lien entre extrême droite et catholicisme. Il ne s’agit pas ici de faire la critique d’un film mais de montrer ce que ses soutiens disent de lui. » S’il s’agissait de freiner l’ardeur de potentiels spectateurs, c’est raté. Immédiatement après la parution de cette tribune, devant l’affluence renouvelée, des salles de cinéma qui projetaient déjà le film ont ajouté des séances, et d’autres, qui ne l’avaient pas mis à l’affiche, se sont portées candidates pour le programmer. Quant à Libération, le journal tient à faire savoir que Sacré-Cœur « a été cofinancé et largement promu par les médias du milliardaire conservateur » mais omet de préciser que le milliardaire conservateur en question co-finance chaque année, via Canal +, des dizaines de films qui n’évoquent ni de près ni de loin la vie de Jésus et seraient plutôt les relais de l’idéologie woke et de la propagande immigrationniste. Peu importe d’ailleurs, Sacré-Cœur attire de plus en plus de pèlerins.

Censure municipale

Nous atteignons le summum de la bêtise avec l’impayable Benoît Payan. Le maire de Marseille a en effet fait interdire la projection du film dans le cinéma du château de la Buzine régi par la commune en invoquant la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905 et la laïcité. La justice, saisie par le sénateur Stéphane Ravier et les réalisateurs du film, a immédiatement annulé la décision de M. Payan en estimant que « la seule diffusion d’une œuvre cinématographique susceptible de présenter un caractère religieux dans un cinéma municipal exploité en régie ne porte pas, par elle-même, atteinte au principe de laïcité », et en bottant les fesses du censeur : « Le maire de Marseille a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté de création et à la liberté de diffusion artistiques. »

La gauche a toujours aimé censurer. M. Payan et ses adjoints n’échappent pas à la règle. Rappelons cet épisode édifiant : en 2021, la municipalité de Marseille dirigée depuis quelques mois par M. Payan supprimait du site internet de la ville la dizaine de podcasts historiques réalisés par Franck Ferrand à la demande de l’ex-municipalité de droite et portant sur Marcel Pagnol, l’invention du savon de Marseille ou la peste de 1720 qui avait touché la ville. « Ce n’est pas le contenu de ces podcasts qui pose problème, c’est leur auteur », avouait-on dans l’entourage de Jean-Marc Coppola, l’adjoint chargé de la culture, un communiste de pure obédience jdanovienne. Que reprochait-on à Franck Ferrand ? D’avoir une chronique hebdomadaire dans Valeurs Actuelles et d’intervenir sur Radio Classique et sur CNews dans des émissions portant sur l’histoire. La mairie de gauche aurait préféré que soit embauché un journaliste plus ou moins féru d’histoire écrivant pour Libé ou L’Humanité et animant une émission historique de tendance boucheronnienne sur l’audiovisuel public. Le contenu des podcasts aurait sans doute été de médiocre qualité mais au moins le maire de Marseille et son adjoint communiste n’auraient pas eu à demander à cet auteur : « D’où tu parles, camarade ? », tant il aurait été évident qu’il parlait de la gauche médiatico-culturelle la plus sectaire et la plus doctrinaire.

Proche d’Olivier Faure et membre du parti socialiste jusqu’en 2020, soutien de Benoît Hamon lors des présidentielles de 2017, allié des écologistes, des communistes et des insoumis lors des dernières élections municipales, M. Payan est très strict sur la séparation des Églises et de l’État. Enfin, surtout sur la séparation de l’Église catholique et de l’État… Car pour ce qui concerne une certaine religion d’amour, de paix, et de tolérance, il semblerait bien que M. Payan soit plus souple, beaucoup plus souple, beaucoup, beaucoup plus souple…

Aimer, c’est ce qu’il y a de plus beau

En avril 2024, le maire de Marseille s’est en effet rendu dans une des 71 mosquées que compte la ville, celle de Frais-Vallon, dans les quartiers nord, pour rompre le jeûne du ramadan avec les fidèles et participé aux prières. Il a pris la parole pour évoquer le Coran : « Ce qui est écrit dans ce livre est quelque chose de très beau. Il nous permet de partager des choses, de penser aux vivants, de penser à ceux qui ne sont plus là, de faire circuler des choses, des bonnes actions, des bonnes paroles. » L’ambiance étant au partage, à la bienveillance et au cirage de babouches, il a promis de « céder le terrain à côté de la mosquée » – par le biais d’un bail emphytéotique avantageux – afin de faire une « belle et grande mosquée ». Les électeurs musulmans applaudirent avec des sourires en coin.

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En mai de la même année, le premier voyage officiel de M. Payan a eu pour destination Alger. Là, il a été reçu par le président algérien, M. Tebboune, avec lequel il s’est entretenu pendant trois heures. Sur quels sujets ? Nul ne sait, l’entourage du maire se contentant d’affirmer que « le président Tebboune a bien saisi l’intérêt de faire discuter Marseille et Alger ». Le président Tebboune savait surtout à qui il avait affaire ; il avait sûrement lu la presse algéroise qui rapportait les propos tenus par Benoît Payan le matin même sur la terrasse de l’hôtel El Aurassi où il logeait : « Quand je me suis réveillé ce matin, j’ai cru que j’étais chez moi, à Marseille. » Il a dû sourire, convaincu que M. Payan était bien ce qu’il semblait être, un politicard de la pire espèce, un combinard sans aucun scrupule, prêt à tout pour se faire réélire, et donc peu enclin à venir l’embêter en évoquant par exemple, pour les remettre en cause, les accords franco-algériens de 1968. Il ne s’était pas trompé. À la suite de cette visite, M. Payan et ses alliés politiques et culturels marseillais ont multiplié les gestes en faveur de l’électorat musulman marseillais issu majoritairement d’Algérie.

Le 4 mars 2025, l’édile marseillais qui, rappelons-le, n’hésite jamais à brandir la laïcité quand il s’agit de recadrer les cathos, s’est invité en plein ramadan dans la mosquée des Cèdres, sise elle aussi dans les quartiers nord de la ville. « Sans les musulmans, Marseille ne serait pas Marseille. Sans vous, nous ne sommes pas Marseillais », a-t-il déclaré avant d’admonester ceux qui critiquent l’islam : « Beaucoup de ceux qui donnent des leçons aux musulmans devraient apprendre de ce qui est écrit dans les sourates qui peuvent nous éclairer sur le monde. » Le président de la mosquée a eu bien du mal à retenir ses larmes… de rire : l’allégeance au texte coranique d’un kouffar est une grande source de joie, surtout lorsque celui-ci promet de faciliter l’agrandissement de la mosquée dans laquelle il se soumet publiquement. L’agrandissement en question a été débattu lors d’un conseil municipal houleux au cours duquel M. Payan a affirmé que, dorénavant, il aurait recours à un avocat pour « observer, regarder à la loupe » tous les propos concernant l’islam ou les musulmans lors des prochaines réunions du conseil municipal et de « faire condamner » les élus tenant des « propos racistes et anti-musulmans » – quand on sait que critiquer la charia constitue déjà à ses yeux un délit…

Le 8 mai dernier, M. Payan a décidé qu’il animerait une cérémonie de « commémoration de l’autre 8 mai 1945 » afin de « faire reconnaître officiellement les massacres commis en Algérie ». Cette commémoration a été instaurée par Abdelmadjid Tebboune en 2020 et n’avait encore jamais officiellement eu lieu à Marseille. Mais les élections municipales approchent. Tout est bon pour appâter les électeurs de confession musulmane, principalement ceux d’origine algérienne, de loin les plus nombreux. Dans l’entourage de M. Payan, on s’affaire. Des événements communautaristes pro-algériens ont régulièrement lieu. Du 28 octobre au 2 novembre derniers, l’association Marseille 3013, un collectif d’artistes marseillais, a par exemple mis son local à la disposition du consulat d’Algérie dans le cadre d’une « semaine culturelle algérienne » se tenant pour la première fois dans la cité phocéenne. Des élus de gauche sont venus admirer (et embrasser ?) les drapeaux algériens pavoisant les murs de la salle accueillant des animations, des expositions et des conférences à la gloire de l’Algérie et de l’immigration algérienne. Il faut noter que cet événement s’est déroulé un mois seulement après l’expulsion de 12 employés diplomatiques français d’Algérie et alors que les nouvelles concernant l’état de santé de Boualem Sansal, emprisonné depuis un an en Algérie, sont de plus en plus inquiétantes. Entre parenthèses, le sort de Boualem Sansal ne semble pas non plus intéresser outre mesure notre ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, lequel vient de réussir l’exploit de donner une interview au Parisien, en partie consacrée au dossier algérien, sans jamais citer le nom de l’écrivain. S’il regrette « les conditions dans lesquelles s’est déroulé le vote » à l’Assemblée nationale entérinant la résolution du RN visant à réviser les accords de 1968 avec l’Algérie, il reconnaît toutefois que jamais les relations avec les autorités algériennes n’ont été aussi mauvaises. Mais « il y a des signaux » positifs, d’après M. Nuñez : le ministre de l’Intérieur algérien lui a en effet écrit pour l’inviter… Combien de temps encore va durer cette humiliante mascarade ?

De curieux bouffeurs de curés

Mais revenons pour conclure au film Sacré-Cœur. M. Payan savait sans doute que sa décision de faire interdire la projection de cette œuvre dans le cinéma du château de la Buzine serait retoquée par un juge. Peu importe, le véritable but de cette démarche était évidemment d’afficher au grand jour une christianophobie – réelle ou feinte, peu importe – contentant nombre de ses électeurs, et pas que ses électeurs musulmans. Une grande partie de la gauche a vu en effet d’un bon œil la décision du maire de Marseille, lequel aurait « suivi la loi de 1905, sur la laïcité dans les lieux publics », tandis que la « fachosphère [qui] s’est émue de l’annulation » aurait exagéré « le trait au profit de ses obsessions idéologiques », selon L’Humanité. L’islamo-gauchisme est une réalité. Pour complaire à l’électorat musulman, une partie de la gauche, toujours à l’affût d’actes « islamophobes », fait fi des actes anti-chrétiens qui se multiplient en France – agressions, vandalisme, profanations d’églises et de cimetières, incendies, dégradations ou vols d’objets liturgiques, comportements impies dans des lieux saints (dernièrement encore dans l’abbatiale de Moissac), etc. – et se dit favorable à la suppression des noms donnés aux vacances scolaires en référence à notre histoire chrétienne ou des jours fériés liés à la religion catholique. Les bouffeurs de curés se sont transformés en adorateurs d’une religion qui les mangera tout crus lorsqu’elle sera parvenue à ses fins. M. Payan ne le sait apparemment pas, il est donc de notre devoir de le prévenir : les babouches qu’il lèche avec tant d’ardeur sont les mêmes qui, le moment venu, le propulseront sur orbite. Où il ne sera pas près d’arrêter de tourner…

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[1] https://www.causeur.fr/vaincre-ou-mourir-le-film-du-puy-du-fou-effet-streisand-253926

[2] https://www.la-croix.com/a-vif/sacre-cour-ne-participons-pas-a-travers-ce-film-a-renforcer-le-lien-entre-extreme-droite-et-catholicisme-20251028

https://www.youtube.com/watch?v=4WVBkg00s64

À un imam marseillais (et accessoirement quelques autres)

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© Stephane Lemouton/SIPA / RS.

Vif débat à propos des Franco-Algériens sur Twitter entre Éric Zemmour et le religieux Smaïn Bendjilali (l’imam Ismaïl de la mosquée des Bleuets à Marseille, menacée de fermeture administrative).


Il est clair que la périphrase (plutôt que métaphore, d’ailleurs, pourraient se cabrer de bornés puristes de la langue) de l’eurodéputée Reconquête Sarah Knafo vous est restée en travers de la gorge. Faut-il en rappeler les termes : « On a divorcé de l’Algérie en 1962. Mais la France a eu la garde des enfants. Elle continue de verser une pension alimentaire. » À quoi, votre sang ne faisant qu’un tour, vous avez cru malin de rétorquer : « L’Algérie n’a pas divorcé de la France, elle s’en est libérée après 132 ans d’occupation, de pillages et de massacres – dette colossale que la France n’aurait jamais payée –. Quant à la garde des enfants, ce que vous appelez ainsi, ce sont des citoyens français, nés ici et vivant ici, contribuant ici. » Éric Zemmour, président du parti Reconquête a opportunément apporté à cela les correctifs qui s’imposaient (voir plus bas).

Probablement, imam à Marseille, êtes-vous, vous aussi, de nationalité française, puisque, pour l’être français, il suffit de « s’être donné le grand mal de naître » (Cf. Beaumarchais dont je m’autorise à vous recommander la lecture) sur l’un des territoires de la République.

Aussi, je tiens à vous assurer qu’il s’en faudrait de bien peu que je ne verse dans l’admiration la plus sincère, la plus totale. En effet, comment faites-vous pour accepter de vivre sous l’étendard de cette nationalité de massacreurs de votre peuple, de pilleurs de votre pays ? Cela, voyez-vous, pour moi, tient du prodige. Et comment font donc, ces « enfants » dont vous parlez, eux aussi citoyens français, pour endurer ce fardeau, cette blessure probablement inguérissable, faite à leur conscience, à leur honneur ! Personnellement, je ne me vois pas bien accepter de prendre pension chez le pilleur de ma maison, le massacreur de ma famille. Mais à chacun ses petits principes n’est-ce pas, ses règles morales et – justement – sa conception de l’honneur. Manifestement, nous n’avons pas les mêmes.

A lire aussi: «Cent tribalistes auront toujours raison de mille individualistes»

Une chose encore : savez-vous que, pour avoir critiqué infiniment moins votre Algérie que vous n’insultez notre France, nos compatriotes et amis Boualem Sansal et Christophe Gleizes croupissent dans les geôles algériennes paradisiaques ? Cela dit, rassurez-vous, ici, chez nous, vous ne risquez rien. D’ailleurs vous le savez parfaitement et c’est précisément pour cela que vous vous offrez l’indolore audace de nous vomir dessus. Comme je vous comprends !

Au demeurant, si j’étais vous, je ne me serais pas contenté de la jouer petit bras. J’aurais fait co-signer la diatribe par notre ministre de l’Intérieur, M. Nunez, qui, sans nul doute se serait empressé de vous donner satisfaction, histoire de renouer le fil de la si belle idylle entre nos deux pays. Et j’aurais également demandé un blabla introductif au président Macron. C’est sa grande spécialité. Voilà qui aurait eu de la gueule, ne pensez-vous pas ?

Enfin, au cas où continuer à vivre parmi ce peuple de pilleurs et de massacreurs venait à vous peser trop, merci de me le faire savoir. Je tiens à votre disposition les horaires et tarifs des bateaux au départ de Marseille à destination d’Alger !

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Quand le messianisme universaliste se retourne contre le peuple français

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Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, Alger, 27 août 2022 © Jacques WITT/SIPA

La France entretient depuis l’indépendance de l’Algérie une relation exceptionnelle avec ce pays, marquée notamment par les accords de 1968 qui ont octroyé aux Algériens en France des avantages particuliers fondés sur une logique de réparation historique. En plus de heurter le principe d’égalité républicaine, cette approche expiatoire ne fait que nourrir nos tensions identitaires et politiques. La France doit cesser de jouer les psychanalystes ou pédiatres repentants et ce ridicule yoga moral !


Depuis plus d’un demi-siècle, la France vit sous l’empire d’un paradoxe. Elle proclame l’universalisme, mais elle a conservé avec l’Algérie un lien d’exception hérité de la colonisation. En 1968, six ans à peine après l’indépendance, les accords bilatéraux conclus entre Paris et Alger ont recréé un régime particulier : libre circulation, facilités de résidence, droits sociaux proches de ceux des nationaux. Sous couvert de coopération, la France institutionnalisait un privilège.

Émancipez-vous !

Ce régime n’était pas seulement administratif ; il était moral. Il disait : « La France vous doit quelque chose. » Cet héritage plonge ses racines dans la Troisième République et sa « mission de civilisation ». Convaincue d’apporter les Lumières à des peuples supposés inférieurs, la France rêvait d’émanciper l’humanité tout entière. Mais cet idéalisme s’est fracassé sur la réalité du rapport colonial. En Algérie, la promesse d’universalité s’est perdue dans la hiérarchie raciale, l’arrogance et la violence. Ce fut le grand désenchantement de la République coloniale.

De cette blessure est né un messianisme à rebours : ne pouvant plus « civiliser » ailleurs, la France s’est mise à s’expier elle-même. Au nom de la réparation, elle a transformé l’hospitalité en dette et l’égalité en exception. Le messianisme universaliste a remplacé la préférence nationale par une préférence diversitaire, puis par une préférence algérienne. L’État, pour se racheter, a bâti une série de régimes dérogatoires qui contredisent le principe d’égalité qu’il prétendait défendre.

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Le cas algérien illustre ce retournement. Jacques Soustelle, gouverneur général d’Algérie, rêvait d’une citoyenneté intégrale pour les musulmans sans qu’ils renoncent à leur statut personnel : une citoyenneté différenciée, déjà communautarisée. François Mitterrand, alors ministre de l’Intérieur, demeurait fidèle à l’Algérie française, tout en menant une politique de répression brutale. De ces ambiguïtés est né un héritage incohérent : une Algérie à la fois séparée et toujours présente, coupée politiquement mais soudée moralement à la métropole.

Unique au monde !

Les accords d’Évian de 1962 prévoyaient une coopération équilibrée. Mais dès 1968, leur esprit fut détourné : les ressortissants algériens obtinrent un statut unique parmi les étrangers, avec des avantages sociaux étendus et un droit de séjour facilité. Et il ne s’agit pas d’une simple parité entre ressortissants algériens et citoyens français : il s’agit d’une inégalité institutionnalisée. Ces accords, plusieurs fois amendés mais jamais remis en cause, ont créé un régime qui avantage les Algériens sans contrepartie équivalente pour les Français installés en Algérie. La réciprocité est inexistante : un Français vivant à Alger n’a accès à aucun des droits que perçoit un Algérien en France. Mieux encore, la France verse chaque année des prestations sociales et retraites à des bénéficiaires résidant en Algérie, parfois en lieu et place de l’État algérien qui refuse d’assurer sa part.

Ce système, unique au monde, n’est plus une coopération : c’est un transfert unilatéral de solidarité, fondé sur la culpabilité historique et prolongé par l’idéologie universaliste.

Dans la conscience française, l’Algérie est devenue le miroir de nos fautes. L’intelligentsia post-coloniale en a fait le centre de gravité moral du récit national. Le descendant du colonisé fut perçu avant tout comme une victime, et toute critique de cette mythologie devint suspecte.

Le débat public, paralysé par la peur de « stigmatiser », ne put plus nommer les faits ni les tensions culturelles. On en vint à penser que la France devait sans cesse se justifier d’exister.

C’est ainsi que s’est imposée une essentialisation morale : dans l’imaginaire d’une partie de la gauche culturelle, l’Algérien n’est plus un individu, mais une catégorie métaphysique — le « damné de la Terre » par excellence, éternelle victime de la colonisation et du racisme français. Cette figure victimaire est figée dans une lutte symbolique sans fin : la colonisation ayant cessé en 1962, on en rejoue pourtant indéfiniment le procès. Tout Algérien devient, par essence, en résistance contre la France, tandis que la France doit demeurer en expiation.

Dès lors, même lorsqu’un Algérien est impliqué dans le terrorisme, le trafic de drogue ou la criminalité, il ne peut, dans cette lecture idéologique, être considéré comme responsable : il n’est que le produit d’un système oppresseur. Cette inversion morale — où la faute est toujours française — empêche toute lucidité sur les causes réelles du désordre social et du séparatisme culturel. Ce désarmement moral a eu des effets politiques considérables.

Malaise

Les théories décoloniales, importées des campus anglo-saxons, ont trouvé un terreau idéal dans cette mémoire blessée. Elles ont redéfini les rapports sociaux en termes de revanche historique : l’« ancien colonisé » devenait l’étalon moral de la société. Tout conflit, toute inégalité, toute violence pouvait s’interpréter comme une revanche contre l’ancien maître.

Dans cette logique, la diversité n’est plus la variété des visages français : elle devient une hiérarchie morale. Celui qui vient d’ailleurs, et plus encore de l’ancienne Algérie coloniale, incarne le bien à réhabiliter ; le Français de souche, lui, devient suspect.

Les manifestations d’allégeance étrangère – drapeaux brandis lors des compétitions sportives, déchaînements de violence après les victoires de l’équipe algérienne, blocages d’axes routiers pour célébrer un mariage – traduisent moins une hostilité concertée qu’un malaise profond.

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Les supporters de l’équipe d’Algérie de football perturbent la circulation à Paris, juillet 2019. Auteurs : Bastien Louvet/SIPA

C’est la preuve que la relation entre mémoire et appartenance n’est pas apaisée.

On parle d’« échec de l’intégration » ; en réalité, c’est une hostilité non résolue qui s’exprime, nourrie par un demi-siècle de culpabilité française et d’instrumentalisation politique.

A lire aussi: «Depuis 40 ans, la France se couche devant le pouvoir algérien»

À cette instrumentalisation mémorielle s’ajoute une instrumentalisation électorale. Une partie de la gauche française a fait du vote issu de l’immigration nord-africaine, et plus particulièrement algérienne, un réservoir électoral captif. Flatter cette mémoire blessée, entretenir le sentiment d’injustice ou la posture victimaire devient un calcul politique autant qu’un réflexe idéologique. La reconnaissance des fautes coloniales s’est muée en stratégie de fidélisation : au lieu de rassembler les citoyens sur un destin commun, on segmente l’électorat selon des appartenances mémorielles. La République s’efface alors derrière le clientélisme communautaire.

Les Français de souche auraient failli…

Ce renversement moral s’accompagne d’un renversement social.

Depuis des décennies, une partie des élites françaises s’est convaincue que le peuple d’origine, c’est-à-dire le peuple laborieux né de la paysannerie et de la classe ouvrière, avait failli. Les Français seraient devenus paresseux, assistés, incapables de supporter la peine et l’effort.

L’immigré, en revanche, serait le nouveau héros du travail : celui qui accepte ce que le Français refuserait, celui qui redonne sens à la sueur, à l’abnégation, à la « vraie vie ». Ce discours, à la fois paternaliste et méprisant, permet de justifier les déséquilibres sociaux comme les désordres identitaires.

Derrière la morale universaliste se cache un mépris de classe : la substitution du peuple par sa caricature morale. La crise identitaire que traverse la France aujourd’hui n’est pas une crise de l’altérité, mais une crise de la réciprocité. L’universalisme s’est perverti en dévotion à l’Autre. On a confondu ouverture et abdication, hospitalité et renoncement. Or l’universel n’exige pas l’effacement de soi. Il suppose au contraire une conscience claire de ce que l’on est, pour offrir à autrui un cadre stable et juste.

La France ne retrouvera son équilibre qu’en rompant avec cette logique expiatoire. Elle doit traiter l’Algérie comme un partenaire adulte, non comme une mauvaise conscience. Et elle doit rappeler cette vérité simple : la solidarité commence par la justice envers ses propres citoyens. Ce n’est qu’à cette condition qu’elle redeviendra ce qu’elle prétend être : une patrie universelle, et non un champ de repentance sans fin.

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« La Furia »: ça tire contre la satire

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DR.

Au départ de cette affaire, SOS racisme et SOS homophobie, les officines de délation subventionnées, selon le mot de Renaud Camus, portent plainte. Pas contre la racaille native ou importée qui tabasse les gays ou insulte les Blancs. Mais non. Et la convergence des luttes alors ? Cette alliance des carpes et des lapins dans laquelle on voit des LGBT brandir des pancartes pro-Hamas.

Dans le viseur des associations, il y a La Furia, le magazine trimestriel de Marsault, de Papacito et de Laurent Obertone auquel contribue notre patronne.

On pourrait se dire que jusque-là tout va bien. Pour un journal satirique, être attaqué par SOS Racisme c’est la Légion d’honneur – un label de qualité, d’indépendance, de courage. Ceux qui n’ont jamais eu SOS racisme aux basques devraient se poser des questions sur le sérieux de leur humour.

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Là où ça se gâte, c’est quand les officines informent la CPPAP (la commission paritaire qui accorde aux journaux des facilités, frais postaux avantageux et TVA réduite) de leurs poursuites contre le « fascisme » en BD. La commission dirigée par Laurence Franceschini, ex-Arcom et toujours socialiste, décide alors sans attendre que la justice se prononce de priver La Furia de ses avantages acquis.

La présomption d’innocence, la CPPAP s’en moque autant que les tribunaux qui ont condamné Le Pen et Sarkozy. La justice elle, plus sourcilleuse cette fois-ci, classe sans suite, mais la peine demeure: la commission maintient sa sanction. L’exécution devenue définitive, la vente en kiosque du magazine devient coûteuse donc compliquée. Il faut le sauver, et pour ça, s’abonner. « Plus que 500 abonnements pour nous tirer d’affaire ! » disait récemment Obertone. En fait plus que 499, j’ai pris le mien. J’aimais bien aller chercher ma Furia au kiosque et le tenir sous le bras, visible et même ostensible. Désormais, je le trouverai dans ma boîte, mais si nous sommes assez nombreux, l’antifascisme ne passera pas. Pour cette fois.

«Parisiens en exil»: quand les bobos fuient Paris pour mieux s’y noyer

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Image d'illustration Unsplash

Dans son roman, Richard de Seze suit une famille bobo qui s’installe dans une maison de campagne pendant le confinement et se retrouve confrontée à un monde hostile et inconnu fait de valeurs traditionnelles effrayantes. Cette satire conservatrice est un plaidoyer contre le nomadisme globaliste qui dissout les identités.


En cette fin d’année 2025, alors que les échos des Jeux olympiques de Paris 2024 s’estompent encore dans les couloirs du pouvoir, un livre surgit comme une satire mordante, rappelant que la France conservatrice n’a pas dit son dernier mot face à l’idéologie progressiste. Parisiens en exil : Du Covid aux JO, publié chez La Mouette de Minerve, maison d’édition aux accents helléniques qui ose défier le politiquement correct, est l’œuvre de Richard de Seze, directeur de la rédaction de Radio Courtoisie.

Ce roman, mi-journal fictif mi-caricature impitoyable, dépeint l’exode des élites parisiennes pendant la crise sanitaire, pour mieux les ramener triomphants – et grotesques – aux JO.
Richard de Seze croque les absurdités d’un présent où les bobos, ces apôtres du wokisme, se révèlent en pantins pathétiques. Le reste ? Une analyse qui ravira nos lecteurs : une charge conservatrice contre l’hypocrisie d’une gauche caviar qui, sous couvert d’écologie et de vertu, saccage la France éternelle.

De l’exil pandémique aux JO triomphaux, un miroir déformant

Printemps 2020. La France s’étrangle sous le joug du confinement, ce décret présidentiel qui, sous Emmanuel Macron, fige le pays dans une atonie surréaliste. C’est là que débute l’intrigue, avec Réginald et Quitterie, couple archétypal de bobos parisiens: lui, consultant en « transition écologique » pour une multinationale verte; elle, influenceuse engagée sur les réseaux, prônant le véganisme et l’antiracisme intersectionnel depuis son loft du Marais. Face à la « peste planétaire » du Covid-19, ils décident de fuir leur appartement haussmannien pour une maison de campagne prêtée par un ami complaisant. « Pour le bien des enfants », bien sûr, et pour éviter le risque sanitaire – mais surtout pour perpétuer le cliché du Parisien qui colonise la province sans y mettre vraiment les pieds. De Seze, avec un humour caustique, défile les mésaventures de cette tribu : les disputes sur le bio non-local, les appels Zoom moralisateurs à leurs amis restés en ville, les selfies « au grand air » filtrés en sépia pour Instagram… L’exil rural devient un théâtre de l’absurde : Réginald tente de « réinventer » l’agriculture en commandant des kits de permaculture made in China, tandis que Quitterie organise des ateliers de « décolonisation intérieure » via Skype. Le confinement, censé recentrer sur l’essentiel, révèle ici la vacuité d’une bulle woke : pas de lien avec les autochtones, café crème et lecture du Guardian en VF.

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Mais De Seze ne s’arrête pas à 2020. Le fil temporel s’étire jusqu’aux JO de 2024, où nos exilés reviennent en conquérants. Paris, « ville lumière » recyclée en hub woke, accueille athlètes et touristes sous bannières arc-en-ciel et discours sur l’inclusivité. Réginald, promu « ambassadeur durable » des Jeux, parade en costume recyclé, vantant des médailles « zéro carbone » forgées en Inde. Quitterie, elle, milite pour des podiums « non-genrés », et est  scandalisée par un sprinter qui ose un maillot tricolore sans patch LGBTQ+.

Les chapitres sur les JO sont un festival de ridicule : attentats foireux de l’écologie punitive (piscines vidées pour « économies d’eau »), discours présidentiels sur la « France unie » noyés dans le jargon inclusif, et une foule de bobos qui applaudissent tout, sauf la patrie. En 2025, ce retour fictionnel fait écho à l’actualité brûlante : les JO ont laissé un Paris endetté, pollué par les promesses vertes non tenues, et une fracture sociale béante entre élites cosmopolites de la capitale et Français de souche oubliés. De Seze, lu d’une traite, frappe par sa prescience : ce qui était satire en 2020 est prophétie en 2025.

Une satire conservatrice qui démonte le wokisme bobo

Au-delà du tiers chronologique, ce livre est une arme rhétorique pour le conservatisme causeurien. De Seze, plume affûtée de la droite traditionnelle, n’invente rien : il amplifie. Les personnages ne sont pas des caricatures gratuites, mais des miroirs déformants de la gauche caviar, celle qui théorise l’égalité tout en fuyant les banlieues pour le Luberon. J’ai tourné les pages avec un sourire en coin, notant ces détails qui trahissent la lecture attentive : la référence ironique à Houellebecq dans un monologue de Réginald sur « la fin du monde blanc », ou l’allusion subtile à Philippe Muray quand Quitterie cite un « féminisme décolonial » pour justifier son refus de cuisiner local. Ces clins d’œil érudits ancrent le roman dans une tradition littéraire française – de Daumier à Bloy – qui moque les faux dévots.

Pour un public conservateur, l’intérêt est double. D’abord, la défense sourde de la France rurale : les exilés bobos pillent la campagne sans l’aimer, transformant les hameaux en extensions de Tinder et Deliveroo. De Seze oppose à cela une nostalgie bien dosée pour l’authenticité terrienne, sans mièvrerie : un voisin paysan, figure muette mais roide, incarne la résilience face à l’invasion urbaine. C’est un plaidoyer pour l’enracinement, contre le nomadisme globaliste qui dissout les identités. Ensuite, la démolition du wokisme : chaque chapitre écorne un totem progressiste. Le Covid ? Prétexte à tyrannie sanitaire, où les élites prônent le masque pour tous sauf pour leurs dîners mondains. Les JO ? Paroxysme d’une France humiliée, où l’hymne national cède la place à des chorégraphies « diverses » qui masquent l’échec sécuritaire (rappelez-vous les JO réels : drones neutralisés, mais symboles patriotiques édulcorés).

L’écriture de De Seze, vive et incisive, évite le pamphlet lourd : c’est un journal fictif, avec entrées datées, qui mime l’intimité pour mieux la retourner contre ses auteurs. On rit, mais on grince : ces Parisiens « en exil » ne fuient rien d’autre qu’eux-mêmes, revenant plus arrogants pour imposer leur utopie. En conservateur, on peut y voir un antidote à la doxa macronienne : une invitation à redécouvrir la fierté nationale, moquée par ces cosmopolites qui, comme l’oiseau de Minerve, volent trop haut pour voir le sol…

Parisiens en exil: Du Covid aux JO

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Et le peuple du RN, on en fait quoi, Monsieur Faure?

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Olivier Faure au micro de France inter, à Paris, le 3 novembre 2025. Capture YT.

L’attitude moralisatrice et condescendante de nombreux responsables progressistes à l’égard du parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen — sans jamais tenter de comprendre ni de répondre aux attentes de ses électeurs — ne fait, selon notre chroniqueur, que contribuer à le renforcer. Olivier Faure parle haut, mais écoute peu.


Entendant Olivier Faure, lundi 3 novembre, à la matinale de France Inter (voir ci-dessous), répondre à une auditrice lui enjoignant de tout faire pour empêcher l’arrivée au pouvoir du RN, que c’était effectivement son intention, je n’ai pas été surpris. La gauche et l’extrême gauche confirment, chaque fois qu’elles sont questionnées, et avant même de parler du fond de leur programme, que leur adversaire principal est le RN, et sur un ton tel qu’on pourrait le croire exclusif.

Opprobre un peu ridicule

Encore un exemple caricatural de ce clivage grotesque : LFI, le PS, les écologistes et les communistes ont refusé de participer aux réunions de négociation budgétaire au ministère chargé des relations avec le Parlement, en raison de la présence de la droite nationale ! Voilà ce qui s’appelle un comportement civique adulte !

Je comprends bien que la position dominante, actuellement, de ce parti dans les enquêtes d’opinion préoccupe ses opposants socialistes ou extrémistes de LFI, Jordan Bardella étant même légèrement mieux évalué que Marine Le Pen.

Pourtant, à chaque dénonciation, à chaque indignation, proférées au nom de la République, je ne peux jamais m’empêcher de songer à la multitude des citoyens qui font confiance à ce parti honni, à cette part considérable du peuple de France qui adhère aujourd’hui à un discours de moins en moins protestataire et de plus en plus empreint d’une contestation classique, civilisée et parfois difficilement lisible. Un parti doté, de surcroît, d’un groupe parlementaire qui ne fait pas honte à ceux qui l’ont élu.

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Il est évident que l’opprobre jeté, par un verbe fulminant, contre le RN n’aura pas la moindre incidence ni la moindre influence sur sa baisse, pourtant souhaitée. Les politiques qui abusent de ces facilités partisanes n’ont aucun doute sur l’inefficacité de leur procès mais ils s’en donnent ainsi bonne conscience. Pourtant, à l’écoute d’Olivier Faure, j’avais envie de lui demander : « Mais le peuple du RN, on en fait quoi ? » On a en effet l’impression que le contentement idéologique des responsables de ces partis du bon côté de la bienséance démocratique leur suffit, et qu’ils n’ont que faire de la masse de ceux qui n’ont pas encore, selon eux, l’esprit et les yeux dessillés.

Mépris

Ce n’est pas parce que ce formidable vivier est d’abord à la disposition de LR, si l’on s’accorde avec la stratégie de Bruno Retailleau, que les forces de gauche et d’extrême gauche doivent s’en désintéresser au point de donner l’impression de le mépriser. Jamais en effet – pas plus Olivier Faure que Manuel Bompard et encore moins Jean-Luc Mélenchon – ne semblent envisager la question de ces citoyens, selon eux égarés, ni la manière, éventuellement, de répondre à leurs attentes, à leur désespoir, pour qu’ils se détournent du RN et regagnent la voie « républicaine ».

Derrière cette indifférence, il y a du mépris : non seulement pour ces sinistrés de la politique, pour ces abandonnés en nombre d’une démocratie qu’ils récusent comme n’étant plus faite par et pour eux, mais aussi pour ce qu’ils pensent, désirent et refusent – et d’abord, pour leur exigence de sûreté et de tranquillité, à la fois personnelles et publiques.

On en fait quoi de ce peuple du RN ? Je crains que le progressisme, allant au bout de son indifférence et porté par les vents de l’Histoire admissible, ne réponde : « Rien », et qu’il s’en moque ! Olivier Faure, ce matin du 3 novembre, c’était cela : se sentir moral mais sans la moindre pollution ni promiscuité avec ce peuple du RN !