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«Parisiens en exil»: quand les bobos fuient Paris pour mieux s’y noyer

Richard de Seze publie « Parisiens en exil: Du Covid aux JO »


«Parisiens en exil»: quand les bobos fuient Paris pour mieux s’y noyer
Image d'illustration Unsplash

Dans son roman, Richard de Seze suit une famille bobo qui s’installe dans une maison de campagne pendant le confinement et se retrouve confrontée à un monde hostile et inconnu fait de valeurs traditionnelles effrayantes. Cette satire conservatrice est un plaidoyer contre le nomadisme globaliste qui dissout les identités.


En cette fin d’année 2025, alors que les échos des Jeux olympiques de Paris 2024 s’estompent encore dans les couloirs du pouvoir, un livre surgit comme une satire mordante, rappelant que la France conservatrice n’a pas dit son dernier mot face à l’idéologie progressiste. Parisiens en exil : Du Covid aux JO, publié chez La Mouette de Minerve, maison d’édition aux accents helléniques qui ose défier le politiquement correct, est l’œuvre de Richard de Seze, directeur de la rédaction de Radio Courtoisie.

Ce roman, mi-journal fictif mi-caricature impitoyable, dépeint l’exode des élites parisiennes pendant la crise sanitaire, pour mieux les ramener triomphants – et grotesques – aux JO.
Richard de Seze croque les absurdités d’un présent où les bobos, ces apôtres du wokisme, se révèlent en pantins pathétiques. Le reste ? Une analyse qui ravira nos lecteurs : une charge conservatrice contre l’hypocrisie d’une gauche caviar qui, sous couvert d’écologie et de vertu, saccage la France éternelle.

De l’exil pandémique aux JO triomphaux, un miroir déformant

Printemps 2020. La France s’étrangle sous le joug du confinement, ce décret présidentiel qui, sous Emmanuel Macron, fige le pays dans une atonie surréaliste. C’est là que débute l’intrigue, avec Réginald et Quitterie, couple archétypal de bobos parisiens: lui, consultant en « transition écologique » pour une multinationale verte; elle, influenceuse engagée sur les réseaux, prônant le véganisme et l’antiracisme intersectionnel depuis son loft du Marais. Face à la « peste planétaire » du Covid-19, ils décident de fuir leur appartement haussmannien pour une maison de campagne prêtée par un ami complaisant. « Pour le bien des enfants », bien sûr, et pour éviter le risque sanitaire – mais surtout pour perpétuer le cliché du Parisien qui colonise la province sans y mettre vraiment les pieds. De Seze, avec un humour caustique, défile les mésaventures de cette tribu : les disputes sur le bio non-local, les appels Zoom moralisateurs à leurs amis restés en ville, les selfies « au grand air » filtrés en sépia pour Instagram… L’exil rural devient un théâtre de l’absurde : Réginald tente de « réinventer » l’agriculture en commandant des kits de permaculture made in China, tandis que Quitterie organise des ateliers de « décolonisation intérieure » via Skype. Le confinement, censé recentrer sur l’essentiel, révèle ici la vacuité d’une bulle woke : pas de lien avec les autochtones, café crème et lecture du Guardian en VF.

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Mais De Seze ne s’arrête pas à 2020. Le fil temporel s’étire jusqu’aux JO de 2024, où nos exilés reviennent en conquérants. Paris, « ville lumière » recyclée en hub woke, accueille athlètes et touristes sous bannières arc-en-ciel et discours sur l’inclusivité. Réginald, promu « ambassadeur durable » des Jeux, parade en costume recyclé, vantant des médailles « zéro carbone » forgées en Inde. Quitterie, elle, milite pour des podiums « non-genrés », et est  scandalisée par un sprinter qui ose un maillot tricolore sans patch LGBTQ+.

Les chapitres sur les JO sont un festival de ridicule : attentats foireux de l’écologie punitive (piscines vidées pour « économies d’eau »), discours présidentiels sur la « France unie » noyés dans le jargon inclusif, et une foule de bobos qui applaudissent tout, sauf la patrie. En 2025, ce retour fictionnel fait écho à l’actualité brûlante : les JO ont laissé un Paris endetté, pollué par les promesses vertes non tenues, et une fracture sociale béante entre élites cosmopolites de la capitale et Français de souche oubliés. De Seze, lu d’une traite, frappe par sa prescience : ce qui était satire en 2020 est prophétie en 2025.

Une satire conservatrice qui démonte le wokisme bobo

Au-delà du tiers chronologique, ce livre est une arme rhétorique pour le conservatisme causeurien. De Seze, plume affûtée de la droite traditionnelle, n’invente rien : il amplifie. Les personnages ne sont pas des caricatures gratuites, mais des miroirs déformants de la gauche caviar, celle qui théorise l’égalité tout en fuyant les banlieues pour le Luberon. J’ai tourné les pages avec un sourire en coin, notant ces détails qui trahissent la lecture attentive : la référence ironique à Houellebecq dans un monologue de Réginald sur « la fin du monde blanc », ou l’allusion subtile à Philippe Muray quand Quitterie cite un « féminisme décolonial » pour justifier son refus de cuisiner local. Ces clins d’œil érudits ancrent le roman dans une tradition littéraire française – de Daumier à Bloy – qui moque les faux dévots.

Pour un public conservateur, l’intérêt est double. D’abord, la défense sourde de la France rurale : les exilés bobos pillent la campagne sans l’aimer, transformant les hameaux en extensions de Tinder et Deliveroo. De Seze oppose à cela une nostalgie bien dosée pour l’authenticité terrienne, sans mièvrerie : un voisin paysan, figure muette mais roide, incarne la résilience face à l’invasion urbaine. C’est un plaidoyer pour l’enracinement, contre le nomadisme globaliste qui dissout les identités. Ensuite, la démolition du wokisme : chaque chapitre écorne un totem progressiste. Le Covid ? Prétexte à tyrannie sanitaire, où les élites prônent le masque pour tous sauf pour leurs dîners mondains. Les JO ? Paroxysme d’une France humiliée, où l’hymne national cède la place à des chorégraphies « diverses » qui masquent l’échec sécuritaire (rappelez-vous les JO réels : drones neutralisés, mais symboles patriotiques édulcorés).

L’écriture de De Seze, vive et incisive, évite le pamphlet lourd : c’est un journal fictif, avec entrées datées, qui mime l’intimité pour mieux la retourner contre ses auteurs. On rit, mais on grince : ces Parisiens « en exil » ne fuient rien d’autre qu’eux-mêmes, revenant plus arrogants pour imposer leur utopie. En conservateur, on peut y voir un antidote à la doxa macronienne : une invitation à redécouvrir la fierté nationale, moquée par ces cosmopolites qui, comme l’oiseau de Minerve, volent trop haut pour voir le sol…




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