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Dix-huit mois avant les prochaines élections nationales (du moins en théorie), la favorite des sondages continue sa guerre d’usure contre le bloc central mais ne veut toujours pas entendre parler de l’union des droites. Se confiant à Elisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques, Marine Le Pen refuse autant le conservatisme, qu’elle qualifie de « posture de peur et de nostalgie », que le libéralisme devenu, à ses yeux, « une forme de globalisme qui représente aujourd’hui un péril au moins aussi grave que le socialo-communisme en son temps ». En présentant notre dossier du mois, intitulé « Droites : l’union façon puzzle », Elisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques osent une hypothèse : ce qui empêche de faire une alliance à droite comme celle qui a été faite à gauche, « c’est peut-être que la droite n’existe pas ». Marine Le Pen refuse de se dire de droite, et bien qu’il existe peu de différences idéologiques entre les électeurs du RN et ceux de la droite classique, il y a des différences culturelles importantes.

Chez les Républicains, déjà divisés par une guerre des chefs, une coalition avec Marine Le Pen est loin de faire l’unanimité. Nadège Puljak-Ehrmann enquête sur les facteurs qui empêchent de faire l’union des droites et conclut : « Le seul point sur lequel la majorité des élus et responsables LR s’accordent encore, c’est pour refuser l’alliance avec le RN, jugé trop à gauche économiquement ». La méthode Trump commence à porter ses fruits aux États-Unis et sur certains dossiers internationaux. Malgré ses outrances, le président américain inspire d’autres chefs d’État et de parti, notamment en Europe. Mais en France, nous explique Jean-Baptiste Roques, la droite n’ose jamais avouer qu’elle prend exemple sur l’oncle Sam. Lucien Rabouille fait le portrait d’Alexandre Avril, maire de Salbris dans le Loir-et-Cher depuis 2020. Ce trentenaire intello, ex-LR rallié à Éric Ciotti, embellit l’espace public, sécurise la vie de ses administrés et défend un esprit vieille France. Un J. D. Vance bien de chez nous ?
Dans son édito du mois, Elisabeth Lévy pointe le refus des progressistes de reconnaître que la plupart des hommes qui terrorisent ou agressent les femmes et les filles dans la rue et le métro « répondent rarement à la définition du mâle blanc que les belles âmes adorent détester. Les témoignages sont récurrents et les statistiques accablantes ». Le Nouvel Obs suggère aux femmes de se défendre grâce à la méthode des « 5-D » – distraire, déléguer, documenter, diriger et dialoguer. Cette « méthode » n’a jamais empêché une agression, mais elle a été enseignée à 15 000 femmes dans le cadre d’un programme lancé par L’Oréal et la Fondation des femmes. Conclusion ? D comme débile.
L’exécution provisoire de la peine qui a conduit Nicolas Sarkozy en prison, sans attendre le jugement en appel, est la conséquence d’une traque judiciaire inédite dans laquelle des juges acharnés se sont contentés de fausses preuves et de témoins louches. Marc Sasson nous présente les conclusions de son enquête sur une instruction à charge et un jugement déraisonnable. Israël a obtenu le retour des otages vivants et une partie des corps des otages morts. Mais pour Gil Mihaely, les espoirs suscités par le plan de paix de Trump de voir le Hamas rendre les armes et se retirer de la scène politique sont déjà déçus. On peut même redouter une libanisation de Gaza, avec un Hamas jouant le rôle du Hezbollah. La France, après quarante ans d’addiction à la dépense publique, est incapable de se serrer la ceinture, déplore Stéphane Germain. Le débat budgétaire ne reposant que sur l’argent et la pensée magiques, les sources d’économies proposées sont dérisoires et les hausses d’impôts inévitables. Tel est l’héritage d’une extrême-gauche nommée PS. Au cours d’un dialogue animé par Jean-Baptiste Roques et Jonathan Siksou, le philosophe Philippe Nemo et l’enseignant Joachim Le Floch-Imad se montrent d’accord : l’École française est dans un état catastrophique. Mais leurs remèdes divergent radicalement. L’un plaide pour une potion libérale à la Milton Friedman, l’autre pour un traitement de choc inspiré du docteur Chevènement. Un débat très instructif.
Si les bonnes nouvelles se font rares aujourd’hui, Cécilia Lepine nous en annonce une. Les prédicateurs 2.0 qui radicalisent leurs milliers d’abonnés sur le web ont de nouveaux adversaires : des apostats youtubeurs. Ces libres-penseurs s’appuient sur leur connaissance des textes en v.o., un sérieux bagout et autant d’humour pour éveiller le sens critique des croyants. Outre-Manche, Claire Fox, Brexiteuse convaincue et – selon sa propre définition – « populiste de gauche », a été nommée à vie à la Chambre des lords. La liberté d’expression est au cœur de son combat dans un pays où cette liberté est de plus en plus mise en question. Portrait par Sylvie Perez. Le politologue Thomas Guénolé s’est embarqué en septembre sur l’un des bateaux de la « Flottille pour Gaza ». Les pages de son journal que Causeur publie en exclusivité – grâce à Jean-Paul Lilienfeld – témoignent de terribles tensions entre militants prêts à subir les tortures de l’armée israélienne !
Parmi nos chroniqueurs, Ivan Rioufol dénonce l’immobilité politique défendue sous le nom de « stabilité » par l’oligarchie gouvernementale. Emmanuelle Ménard passe en revue la saga apparemment sans fin de la réforme des retraites, les humiliations de Paris face à Alger, les attaques contre Béziers de la Ligue des droits de l’homme, et l’abondance de propositions pour taxer davantage les Français. Pour Olivier Dartigolles, le tour de passe-passe fiscal permettant à la centaine de milliardaires que compte la France de payer deux fois moins d’impôts que les autres contribuables, prive le pays d’un pognon de dingue. Jean-Jacques Netter dresse le palmarès des déclarations d’économiste les plus stupides de la décennie (la gagnante : Sandrine Rousseau). Et Gilles-William Goldnadel nous explique pourquoi il préfère paraître sur CNews que dans Le Monde.
En passant de la politique à la culture, Michel Fau incarne François Mitterrand de manière troublante dans L’Inconnu de la Grande Arche, le nouveau film de Stéphane Demoustier. Il confie à Yannis Ezziadi son secret : ne pas imiter mais évoquer. C’est tout l’inverse de ce que font la plupart des acteurs qui jouent le rôle d’un personnage réel. Aussi dézingue-t-il joyeusement Cotillard en Piaf, Niney en Saint Laurent ou Wilson en de Gaulle. Julien San Frax fait l’éloge du film qui retrace l’épopée d’un chantier hors norme chahuté par les défis architecturaux et les embrouilles politiques. C’est d’un monument architectural très différent que nous parle Maya Nahum. Perdue dans un sous-bois du Lot, la chapelle de Maraden abrite un chef-d’œuvre : une fresque de Miklos Bokor, artiste juif hongrois rescapé des camps de la mort. Sous ces voûtes romanes, il a peint l’histoire biblique et l’horreur de la shoah. Grâce à la mobilisation des élus locaux, ce monument ignoré est en passe d’être sauvé. Un autre peintre, Georges de La Tour, est mis à l’honneur actuellement au musée Jacquemart-André. Pour Georgia Ray, qui a vu cette exposition, son œuvre est un défi à la dictature contemporaine du bruit et de la transparence. Ses gueux, ses Marie-Madeleine et ses saints baignent dans le silence et le clair-obscur de flammes incertaines.
Côté cinéma, les sorties de novembre, selon Jean Chauvet, sont dominées par la nouvelle fiction du cinéaste ukrainien Sergei Loznitsa, Deux procureurs, passée sous les radars du dernier festival de Cannes. Sans oublier un remarquable polar français qu’illuminent Jodie Foster et Daniel Auteuil. Vous aimez les whiskys ? Ceux de Michel Couvreur sont uniques au monde. Emmanuel Tresmontant nous raconte leur élaboration 100% bourguignonne. Un élevage durant des décennies dans des fûts andalous centenaires leur offrent un bouquet aromatique incomparable. L’entreprise familiale ne se repose pas sur ses lauriers et poursuit la perfection de ses précieux flacons. A votre santé ! Si les meilleurs whiskies peuvent être français, l’union des droites devrait être possible aussi !
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