Le château de Versailles a annoncé qu’à compter du 14 janvier 2026, le tarif d’entrée pour les visiteurs provenant de pays hors Europe augmentera de 3 euros. Le musée du Louvre, récemment au cœur de l’actualité après le vol des joyaux de la Couronne de France, a décidé d’appliquer une hausse similaire, mais plus forte. Cette différenciation tarifaire a été instaurée à l’initiative du ministère de la Culture. « Les Français n’ont pas vocation à tout financer eux-mêmes », avait déclaré Rachida Dati dans Le Figaro. Pour Élisabeth Lévy, le tourisme de masse constitue l’un des fléaux majeurs de notre temps. Nous vous proposons de l’écouter.
Une nouvelle tendance émerge dans les musées : l’augmentation du prix d’entrée pour les non-Européens. À partir de la mi-janvier, les non-Européens vont devoir payer 35 euros au lieu de 32 euros pour l’entrée au château de Versailles (+10%). Au Louvre, c’est 32 contre 22 pour les Français et les Européens (+ 45%, mais on sait que le Louvre a besoin d’argent !).
Pas la préférence nationale non plus…
Je m’étonne que la gauche ne dénonce pas bruyamment cette politique raciste. Certes, cette préférence est européenne, j’aurais préféré une préférence nationale car c’est le patrimoine construit et financé par les Français. Mais on aurait certainement trouvé une règle européenne l’interdisant.
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En tout cas, c’est une discrimination envers ce qu’on appelait autrefois le Tiers-Monde et aujourd’hui, parce que c’est plus chic le Sud global. Des Algériens, des Vénézuéliens ou des Chinois paieront plus cher. Cela va continuer. Et c’est normal. On me dira que l’Ermitage à Saint-Pétersbourg c’est seulement 6 euros et le Prado à Madrid 15. Oui, mais on ne peut pas à la fois réclamer la baisse des dépenses publiques, l’amélioration de la sécurité dans les musées et une entrée à bas prix.
L’horreur touristique
Mais la culture ne devrait-elle pas être accessible à tous ? Elle l’est. Je ne connais personne qui n’ait pas lu un livre ou vu un tableau à cause du prix. C’est une question de priorité. On peut renoncer à l’IPhone 92 ou aux dernières Nike et aller visiter des musées. Ensuite, c’est comme la santé : la culture cela n’a pas de prix mais un coût. L’entretien du patrimoine coûte une fortune. Enfin, notre devoir c’est de préserver ce qui nous a été légué par des siècles de travail et de création. La mission d’un ministre du Tourisme n’est pas de célébrer chaque million de touristes supplémentaires chaque année mais de limiter drastiquement les flux. Pauvre Notre-Dame : à peine rebâtie on lui impose 10 millions de visiteurs par an !
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Internet nous fait croire que le monde entier est à portée de clics. Mais si 10 milliards d’êtres humains pensent que c’est un droit de l’homme de visiter le Louvre, Versailles, le Taj Mahal et toutes les merveilles du monde, elles disparaitront. La Place d’armes de Versailles n’a pas été faite pour accueillir des bus de touristes. Notre respect et notre amour pour ces productions du génie humain commande de les préserver contre les méfaits du tourisme de masse, donc d’accepter que nous ne verrons pas tous toutes les merveilles du monde. C’est peut-être choquant pour notre esprit démocratique, mais ce qui nous est cher doit être rare.
Cette chronique a été diffusée ce matin sur Sud Radio
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