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La faiblesse d’Antonio Guterres

Le secrétaire général des Nations unies manifeste depuis des années une préférence déroutante pour le monde musulman et une hostilité constante, voire douteuse, à l’endroit d’Israël. Itinéraire d’un Occidental redoutablement conformiste.


La Journée internationale de lutte contre l’islamophobie est l’une des fiertés d’Antonio Guterres. Programmée le 15 mars de chaque année, elle est le fruit d’un ambitieux programme antiraciste, baptisé « Stratégie et plan d’action pour la lutte contre les discours de haine », dont le secrétaire général de l’ONU a conçu le projet il y a cinq ans.

La date du 15 mars n’a pas été choisie au hasard. Elle marque l’anniversaire de l’attentat de Christchurch, cette tuerie commise en 2019 par un Australien d’extrême droite, Brenton Tarrant qui, armé de plusieurs fusils d’assaut, a assassiné ce jour-là 51 musulmans dans deux mosquées de la deuxième ville néo-zélandaise.

Autocensure

La première Journée internationale de lutte contre l’islamophobie a été célébrée le 15 mars 2022. Comme toujours en pareille circonstance, l’Assemblée générale de l’ONU a salué l’avènement en votant une résolution solennelle. Dans ce texte, référencé 75/187, on peut lire une phrase pour le moins inquiétante, qui a été rajoutée à la demande de la République islamique du Pakistan avec l’assentiment de Guterres : « Le terrorisme et l’extrémisme pouvant conduire au terrorisme ne peuvent ni ne doivent être associés à aucune religion, nationalité ou civilisation ni à aucun groupe ethnique. »

Voilà donc comment on prie à l’ONU. Car c’est bien d’une prière qu’il s’agit. D’une croyance absurde selon laquelle le mal se conjure en niant ce qui l’inspire. Prière de se taire sur les rapports entre terrorisme et islam. D’ignorer que le mot « Hamas » est l’acronyme de « Harakat al-Muqawma al-Islemiyya » (Mouvement de résistance islamique). Que Boko Haram se présente comme un « groupe sunnite pour la prédication ». Que le Hezbollah est littéralement le « parti d’Allah ».

Rappeler la nationalité allemande d’Adolf Hitler attise-t-il la germanophobie ? Préciser la nature catholique de l’Inquisition fait-il le lit de la christianophobie ? Antonio Guterres mesure-t-il combien l’idée de protéger les musulmans par l’autocensure revient en réalité à les traiter comme des enfants, c’est-à-dire comme d’éternels colonisés ? Comprend-il qu’il n’y a rien de haineux à établir un lien entre un attentat djihadiste et la religion de ses auteurs, surtout s’ils la brandissent en étendard ?

Il n’est un mystère pour personne que le secrétaire général de l’ONU, en poste depuis bientôt huit ans, nourrit une grande affection pour la religion musulmane. Ainsi, le 2 avril 2019, quelques jours après Christchurch, ce catholique, qui s’est notamment distingué par le passé en prenant position contre l’IVG, se rendait à la mosquée Al-Azhar, au Caire, pour saluer « le saint Coran » – tel qu’il l’appelle – et remercier l’islam de professer selon lui « la plus belle prescription de protection des réfugiés de l’histoire du monde ».

Eaux troubles

Comment expliquer une telle déférence ? Tous les diplomates que nous avons interrogés formulent peu ou prou la même hypothèse : à force de baigner depuis près de deux décennies dans le bain des Nations unies – avant d’être élu secrétaire général, l’ancien Premier ministre portugais a été pendant dix ans haut-commissaire pour les réfugiés –, Guterres a fini par adopter la doxa onusienne, elle-même sous l’influence du wokisme ambiant à New York, mais aussi de la puissante propagande de l’Organisation de la conférence islamique (OCI, regroupant 57 pays musulmans), véritable État dans l’État aux Nations unies, où elle est officiellement reconnue comme « deuxième plus grande organisation internationale après l’ONU ».

Dans ces conditions, personne ne s’est étonné lorsque, l’année dernière, le Portugais a fustigé, à mots couverts, la circulaire d’interdiction de l’abaya à l’école prise par Gabriel Attal. Il avait notamment glissé lors d’un discours : « Dans certains pays, les femmes et les filles sont punies parce qu’elles portent trop de vêtements. Dans d’autres, parce qu’elles n’en portent pas assez. » Nulle surprise non plus quand, en novembre 2023, on apprit que Guterres n’avait émis aucune objection à ce que le forum social du Conseil des droits de l’homme, un événement annuel organisé au palais des Nations à Genève, soit présidé, pour l’édition 2023, par… la République islamique d’Iran.

Mais c’est surtout dans sa manière de traiter Israël que transparaît le mieux sa faiblesse coupable. Ainsi, s’il a bien condamné les attaques du 7-Octobre, le secrétaire général de l’ONU a jugé utile de tempérer aussitôt ses critiques en accordant quelques circonstances atténuantes aux terroristes.

Le 24 octobre 2023, lors d’une réunion au Conseil de sécurité, Guterres déclarait : « Nous devons également réaliser que les attaques du Hamas ne sont pas sorties de nulle part. Le peuple palestinien a été soumis à cinquante-six ans d’occupation étouffante, et il est témoin de la violence et de la saisie progressive de ses terres par les colonies. Son économie a été détruite, il a été déplacé, ses maisons ont été démolies. Ses espoirs d’une solution politique se sont évanouis. »

Aux Nations unies, certains disent ces choses encore plus clairement. Par exemple, Francesca Albanese, rapporteuse spécial de l’ONU pour les territoires palestiniens, dont les tweets ne laissent aucun doute sur ses faveurs dans le conflit en cours. Ainsi le 10 février, l’Italienne prétendait sur X que « les victimes du 7/10 n’ont pas été tuées à cause de leur judaïsme, mais en réaction à l’oppression d’Israël ». Et le 10 août, toujours sur X, elle écrivait que Gaza est « le plus grand et le plus honteux camp de concentration du xxie siècle ».

Il est loin le temps où le secrétaire général de l’ONU reconnaissait, devant le Congrès juif mondial : « La forme moderne de l’antisémitisme est de nier l’existence de l’État d’Israël » (23 avril 2017). Le 21 août dernier, quand il inaugure la Journée internationale d’hommage aux victimes du terrorisme, aucune mention n’est faite au 7-Octobre, ni dans l’exposition organisée au siège de l’ONU, ni dans le film projeté pour l’occasion.

Depuis que Guterres est en poste, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une centaine de résolutions condamnant Israël. Soit au moins autant que pour tous les autres pays réunis ! L’État hébreu a sans doute bien des choses à se reprocher. Mais qui peut s’imaginer qu’à lui tout seul, avec moins de 0,2 % de la population mondiale, il puisse représenter la moitié des turpitudes de la planète ? Guterres visiblement…

Le 12 juin dernier, lors d’un point de presse à Genève, le secrétaire général de l’ONU s’exprimait en ces termes sur la guerre à Gaza : « Nous avons été témoins et nous sommes parfaitement conscients de ce qui était un niveau unique de destruction et un niveau unique de victimes dans la population palestinienne pendant ces mois de guerre qui n’a pas de précédent dans aucune autre situation que j’ai vécue en tant que secrétaire général des Nations unies. » Curieuse hiérarchie. C’est sous son mandat qu’a débuté, il y a quatre ans, la guerre du Tigré en Éthiopie. Selon la BBC, entre 2020 et 2022, ce conflit a causé 800 000 morts. Il est vrai qu’ils n’ont pas été tués par des Israéliens.

Démocratie, mon beau prétexte

Il ne manquait plus que lui ! Notre chroniqueur, sans attaches du côté du RN, jamais encarté où que ce soit, revient sur les réquisitions du Parquet qui cherche à toute force à rendre Marine Le Pen inéligible. Alors que de l’aveu même de son procureur, qui manque de preuves, ça lui ferait mal de ne pas inculper les prévenus.


On se souvient de la formule de Pascal : « La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. » Sans doute correspondait-elle à ce XVIIe siècle où le pouvoir prospérait dans l’arbitraire : vous aviez déplu, on vous mettait à la Bastille. Ou, comme Fouquet, à Pignerol pendant 18 ans — il y faisait frais, surtout dans ce petit âge glaciaire.

Alléluia, nous avons trouvé un jour la démocratie sous un sapin de Noël, et nous vivons désormais en des temps où la justice et la force vivent en harmonie…

Qui le croit ? Même si le destin politique de Marine Le Pen est un détail de l’histoire contemporaine, il faut bien reconnaître que le réquisitoire du récent procès de la dirigeante du RN et de quelques attachés parlementaires, tous accusés de détournements de fonds européens, marque le retour en fanfare de la force, qui ne s’est jamais trop souciée de la justice, sinon pour soigner les apparences.

Faut-il que la possibilité d’un renversement de l’ordre établi par une conjugaison de la colère des peuples et du laminage des classes moyennes fasse peur aux puissants de ce monde pour qu’ils prennent le risque d’afficher la couleur ! Ils n’utilisent la justice que dans leur intérêt, sanctionnent de temps en temps des élus en fin de carrière (Fillon), exagérément démonstratifs (Cahuzac) ou gênants (Bayrou), et quand la menace cesse d’être fantôme, ils dégainent et dégomment qui pourrait leur faire de l’ombre.

Yaël Braun-Pivet se dit effarée par les commentaires qui disqualifient un tribunal dont les réquisitions sont taillées sur mesure pour éliminer la dirigeante du RN. « C’est quand même ahurissant, a-t-elle souligné. Les Français veulent des élus exemplaires… »

Est-ce si sûr ? C’est avec des raisonnements de ce calibre que la Chambre élit Paul Deschanel contre Georges Clemenceau. Personnellement, je préfèrerais Mazarin à Barnier — ou à qui que ce soit dans le personnel politique contemporain. Mazarin qui arrivé gueux en France est mort en laissant à ses nièces près de 70 millions de livres / or. Acquis bien sûr en toute honnêteté. Oui — mais il a gagné la Guerre de Trente ans. Et installé solidement Louis XIV sur le trône.

Dans le duel à distance que se livrent les nations du Sud, qui favorisent paraît-il la magouille et exaltent le Capo di tutti capi, et les pays du Nord, englués de vertu et de protestantisme, la France est en train de basculer, sous la pression de l’UE – un refuge de petits saints, comme chacun sait. Nous voudrions des élus exemplaires, des dragueurs déconstruits, des femmes frigides et des artistes dépourvus de talent — c’est plus sûr — et de passions mauvaises.

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Ceux qui ont le pouvoir ne sont pas disposés à le lâcher. Ils tiennent les cordons de la bourse. Ils alarment les pauvres gens avec des contes à dormir debout sur le poids de la dette — dont ils sont les premiers à soutirer les bénéfices. Ils se livrent à des expérimentations sur l’obéissance des peuples à l’occasion d’une épidémie finalement bégnine. Ils clament bien haut qu’ils sont exemplaires, alors que depuis des années — rappelez-vous déjà l’affaire Urba, en 1987-1989, où les socialistes au pouvoir avaient donné la pleine mesure de leur vertu — les uns et les autres se servent dans la caisse alimentée par les peuples, que l’on pressure tout en les culpabilisant. En ce moment, on cible les retraités, toujours trop payés à ne rien faire, chacun sait cela. Ou les enseignants qui n’en fichent pas une rame, c’est de notoriété publique, depuis que Madame Oudéa-Castéra a trouvé des instituteurs grévistes dans une école où il n’y en avait pas.

Le procès intenté à Marine Le Pen et à ses parlementaires est une plaisanterie significative. Une façon pour le Camp du Bien de s’accrocher au pouvoir. Peut-être vous souvenez-vous de la « taxe anti-Zemmour », une idée de l’écologiste Benjamin Lucas qui en 2022 a proposé de taxer à 90% (au lieu de 5,15%) les médias qui pensent mal, en sanctionnant « toute diffusion de propos faisant l’objet d’une condamnation pour incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination ».

Tout est tellement pourri que la vertu ne peut s’en tirer qu’en inventant des délits nouveaux. Le vote de la loi Sapin 2 (décembre 2016) fut une merveilleuse idée pour sanctionner des agissements préalablement repérés, non encore criminels — mais criminalisés après coup afin de faire tomber tel ou tel personnage, tel ou tel parti.

Ce qui est sûr, c’est que désormais, chaque fois qu’un responsable politique invoque la « démocratie », il est urgent de le gifler. La démocratie était un système inventé par des cités indépendantes, regroupant quelques milliers d’hommes libres, il y a 2500 ans. C’est un système qui a fait long feu : dès la guerre du Péloponnèse, les Spartiates ont expliqué manu militari aux Athéniens ce qu’était un vrai État — et ce n’était pas une démocratie.

Montesquieu ne dit pas autre chose, en soulignant la différence entre la République, qui est un système cohérent et autoritaire, et la Démocratie, qui est une dictature molle. La direction de l’UE n’est pas une démocratie — ou alors, qu’elle rende publics les mails échangés avec Pfizer, par exemple.

Évidemment, aucun des arguments utilisés aujourd’hui par le RN ne va au fond de choses, parce que ce parti, qui manque un peu d’intellectuels véritables, joue toujours la carte de la dédiabolisation, et veut à toute force faire croire qu’il respectera la « démocratie », ce magnifique outil au service de capitalistes et de néo-libéraux qui trinquent tous les jours à votre santé. D’où leur stigmatisation des régimes « illibéraux ».

Il faut rétablir la République, et faire passer devant des tribunaux populaires tous ceux qui se sont gavés de belles paroles pour faire suer le burnous aux peuples effarés. Nous n’avons plus de guillotine, nous n’avons pas de mines de sel, mais nous avons des rizières, en Camargue, qui manquent de bras.

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Samedi à Auteuil ou la parenthèse exquise

Salomon Malka, journaliste et écrivain, a déjà consacré de nombreux ouvrages à Lévinas. Cette fois-ci, dans Samedi prochain à Auteuil, il tente de retrouver les premières traces de la rencontre avec le Maître lorsqu’il était encore adolescent et qu’il suivait les cours de celui-ci. Ce faisant, il nous offre des moments originels ; réminiscences d’un temps révolu où Auteuil ressemblait à la province…


Savez-vous ce qu’est une péricope ? Rassurez-vous, je l’ignorais jusqu’à aujourd’hui. Une péricope dérive du substantif grec ancien « perikope » qui signifie « découpage », « le terme étant utilisé dans un contexte liturgique pour distinguer un récit constituant une unité littéraire. ». Tous les samedi matin, le narrateur assiste à un cours où le Maître champenois comme il l’appelle se penche sur la péricope du jour. Le maître ? Emmanuel Lévinas, qui donne également des cours de littérature l’après-midi et des cours de philosophie en semaine.

Promenades d’autrefois

Salomon Malka retrouve un journal tenu durant son adolescence et en refait un à partir de ses souvenirs mêlant ses amitiés d’alors, ses amours, ses promenades dans ce quartier provincial du 16ème arrondissement, et, surtout essaie de retrouver l’atmosphère si particulière qui régnait durant les 20 minutes de la péricope, pas une de plus, que le Maître concluait par un trait d’humour, voire un grand éclat de rire.

Le samedi 1er février, « au milieu de toute une séquence sociale qui suit d’ailleurs la lecture des Dix commandements, où il est question de s’éloigner du mensonge, de rejeter la corruption, de ne pas léser l’étranger, on trouve ce commandement visant non pas à privilégier le riche et le puissant mais au contraire à ne pas privilégier le pauvre et l’indigent. » Pourquoi ? Parce qu’« il ne fallait pas expulser le pauvre de la condition humaine. Il ne fallait pas lui ôter sa dignité d’homme, lui réserver une justice particulière, comme s’il n’avait pas droit à la justice de tous. » Le Maître est particulièrement inspiré par ce verset sur lequel il reviendra un autre samedi et que notre justice d’aujourd’hui devrait absolument méditer. « Il dégage l’idée que la compassion n’est pas du domaine de la justice. Ce sont deux ordres qui doivent communiquer entre eux, mais qui sont séparés. Et voilà pourquoi il est demandé à la justice de ne pas se montrer indulgente envers les faibles et impitoyable avec les puissants. »

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Un autre jour, c’est un texte de l’Exode qui est abordé, où il est dit que la faute des pères se poursuit jusqu’à la 3ème ou 4ème génération mais que la bienveillance du créateur s’étend sur mille. « La disgrâce ne vaut que pour trois ou quatre générations, soit le temps d’une vie d’homme qui peut agir, dans le meilleur des cas, sur des enfants, des petits-enfants et à la rigueur sur des arrière-petits-enfants. Il (cet homme) peut faire rayonner son exemple sur tout cet arc, en revendiquer la charge, et en porter une part de responsabilité. Mais la grâce, elle, est infinie. Elle s’étend sur mille ans. C’est-à-dire qu’au fond, elle est éternelle. Le bien fait à son prochain ne connaît pas de limite. Le mal qui est fait retentit sur la descendance. »

C’est l’absolue prééminence de l’éthique qui caractérise la pensée d’Emmanuel Lévinas qu’on retrouve chaque samedi, éthique qui ne se distingue pas, comme on a trop voulu le faire croire, de la sainteté. Dernière péricope qui la concerne, introduite par la lecture de l’élève : « Vois, j’ai désigné nommément Betzalel, fils d’Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda, et je l’ai rempli d’une inspiration divine, de sagesse, d’intelligence, de connaissance… » Et chacune de ces expressions donne lieu au commentaire suivant : « La sagesse ; ce qu’un homme entend des autres et apprend. L’intelligence ; ce qu’un homme comprend de lui-même à partir des choses qu’il a apprises. La connaissance ; l’esprit saint.

Commentaires de commentaires…

Le maître incarne les propos qu’il tient. Le narrateur nous dit qu’il commente toujours le commentaire de son maître à lui, qu’il témoigne ainsi de la transmission qui fait la génération. Et quant à l’auteur du livre qui nous restitue ces moments précieux, son écriture témoigne d’une rare simplicité, s’inspirant sans doute de ce qu’il dit de celle de la Bible et, notamment, du début de l’histoire de Job : « Ce n’est jamais pompeux, jamais lourd. Ce sont des phrases assez simples, avec un sujet, un verbe et un complément, sans toute cette part de finesse et de fausse élégance que donne quelquefois la littérature. Il faut écrire comme la Bible. »

Et c’est ainsi, que de samedi en samedi, de péricope en péricope, nous suivons avec Salomon Malka le cours du petit homme rond et jovial, entre deux considérations sur le quartier, ses bâtiments, les noms de ses rues, et les souvenirs aussi, pour finir, d’autres personnes comme Jean d’Ormesson et Robert Hossein, pour lesquels la Bible fut le socle fondamental.

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À droite, du nouveau?

À droite, Bruno Retailleau et David Lisnard apparaissent comme les nouvelles stars de la politique, observe notre chroniqueur. À l’Assemblée, l’envie de censurer le gouvernement de Michel Barnier monte.


On finissait par désespérer. On savait que la droite n’était pas morte malgré tous les oiseaux de mauvais augure qui se repaissaient, depuis des années, de ses dépouilles anticipées. On le savait mais à force, on finissait par douter. Elle ne manquait pas de personnalités qui avaient des idées. Mais aux ambitions tellement personnelles qu’elles leur interdisaient d’aspirer à une unité pourtant nécessaire pour durer et gagner. Une partie de la droite n’était pas loin de rêver à une fusion avec un macronisme qui lui aurait enlevé le peu de force qui lui restait. Quand elle ne s’obstinait pas à ressembler, sur un mode suicidaire, à ce que ses adversaires capitaux – la gauche et l’extrême gauche – lui imposaient d’être !

Matignon et Beauvau aux mains de la droite !

La dissolution, catastrophe politique, a gravement mis en danger la France mais a abouti à l’étrange victoire d’un camp minoritaire qui s’est retrouvé en charge du pays, sous l’œil d’un président désœuvré. Et sans doute angoissé d’avoir à s’occuper jusqu’en 2027.

Michel Barnier nommé Premier ministre a démontré au moins cette évidence que la France, malgré des apparences chaotiques, tumultueuses, désirait de l’apaisement et était lassée d’un personnel politique confondant l’excitation, la partialité et la violence avec l’esprit démocratique. Je suis persuadé que dans les circonstances difficiles que le gouvernement doit affronter, quoi que pense le citoyen de la validité de son projet plus inspiré par une réalité terriblement contraignante que librement élaboré, il est reconnaissant à Michel Barnier d’avoir mis du baume sur les plaies au lieu de les exacerber ; et d’avoir placé au premier plan de ses préoccupations l’écoute, le respect, et l’intelligence d’une adaptation au sentiment collectif.

Du 15 au 21 décembre, cette équipe gouvernementale sera-t-elle victime d’une motion de censure ?

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Malgré ce risque, la nouveauté, à droite, est l’émergence tout d’abord d’un grand ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, soutenu par le Premier ministre. Et d’une autre personnalité qui a enfin clairement manifesté ses desseins, ses analyses et son ambition présidentielle. Avec une netteté qu’on attendait, qu’on espérait de lui, il a introduit dans le débat de droite une argumentation irrésistible. On aura compris qu’il s’agit de David Lisnard qu’il va devenir impossible de réduire avec condescendance au statut de maire de Cannes alors qu’il est président de l’Association des maires de France et que maintenant il s’affiche sans équivoque candidat pour 2027. En démontrant, le moment venu, la nécessité d’une primaire.

Retailleau et Lisnard, nouveaux espoirs

Pour lui, en effet, Laurent Wauquiez a révélé ses limites et si jamais il a pu apparaître comme un leader naturel, surtout pour Éric Ciotti qui a bien changé, il ne l’est plus depuis longtemps. Il ne cesse de prouver à la tête de la Droite républicaine à l’Assemblée nationale qu’il est davantage un homme de coups et de manœuvres politiciennes, qu’un président respectable grâce à la rigueur de ses choix et convictions et à la cohérence de son action.

David Lisnard n’éprouve pas le besoin de traîner dans la boue le RN pour se poser en adversaire de ce dernier. Il lui reproche fondamentalement d’être « centralisateur et étatique ». Ce qui est largement suffisant pour s’en dissocier (La Tribune Dimanche).

Bruno Retailleau, depuis qu’il a été nommé ministre, n’a pas commis une erreur, n’a pas tenu un propos que je n’approuverais pas, n’a pas fait un constat qui ne soit pas irréfutable, n’a pas engagé une action qui ne soit pas souhaitable. Il ne peut pas évidemment tout accomplir en si peu de temps ministériel mais il refuse de s’accommoder d’une réalité ensauvagée et désastreuse, surtout pour les classes les plus modestes et les plus fragiles, sans avoir l’acharnement de la réduire, de la combattre. Il ne se sert pas que des mots pour lutter contre les maux de notre société, l’immigration, le narcotrafic, les violences contre les policiers et l’autonomie belliqueuse et rentable, hors nation, de certaines de nos cités : il est conscient que sans les actes il sera comme les autres ministres, ses prédécesseurs : un admirable parleur, mais c’est tout (Le Grand Jury, 17 novembre).

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La constance de ses desseins, la stabilité de ses dénonciations et la puissance de sa vision sont profondément rassurants. Le Retailleau d’hier, celui du Sénat, est tout entier dans le ministre qu’il est devenu. Il y a là, dans l’affirmation de principes et de résolutions qui n’ont pas fluctué au gré des humeurs et de la démagogie, une sérénité qui rassure le citoyen, une confiance qui le fait espérer, une admiration dont il a besoin quand la politique aujourd’hui est davantage un concours de vulgarités assumées ou d’évolutions tactiques qu’un souci d’honnêteté, de rigueur et de cohérence. Avec cette singularité qui distingue radicalement Bruno Retailleau de certains autres de son camp, ou d’un Jean-Luc Mélenchon : il n’est pas à son service mais à celui de la France.

On aurait tort de m’accuser de naïveté. Je reconnais le talent d’un Gabriel Attal mais je ne l’ai jamais porté aux nues pour la densité et la constance du fond. Bruno Retailleau est un roc sur tous les plans.

Il y a donc, à droite, du nouveau. Avec ces deux personnalités qui non seulement n’ont pas honte d’être de droite mais en sont fières parce que leur conception de droite est courageuse, libre et exaltante. Heureusement orpheline de tout mimétisme de gauche.

Je tiens aussi à les réunir parce que Bruno Retailleau et David Lisnard ont pâti, tous deux, d’une condescendance, voire d’un mépris de certains de leurs collègues à droite comme à gauche. Parce que leur apparence ne plaît pas, parce qu’ils sont à part. Le signe le plus éclatant du fait qu’on a besoin d’eux. Pour le présent comme pour le futur.

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«C’est aujourd’hui dimanche, tiens ma jolie Maman, voici des roses blanches toi qui les aimes tant…»

Le président du Medef Patrick Martin s’inquiète des orientations prises par le gouvernement pour le budget. Alors qu’il craint une baisse de la compétitivité des entreprises nationales, il propose plutôt de ressortir la vieille idée d’une TVA sociale.


En première page du Parisien ce week-end, la tendance est tout de suite donnée : le président du Medef, Patrick Martin, avertit sans détour: « Il faut choisir entre hausses d’impôts et création d’emplois »… et plaide entre autres pour la mise en place d’une « TVA sociale ».

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit

La suite de l’interview donne le ton, à l’image de cette question posée par le journaliste : « Il y a deux mois vous affirmiez que les entreprises étaient prêtes à payer plus d’impôts. Le discours a-t-il changé » ? Réponse de l’intéressé : « Pas du tout. Mais je n’avais fait aucun chèque en blanc. Compte tenu de la gravité de la situation budgétaire, j’avais évoqué cette possibilité exceptionnelle, mais à la condition expresse qu’elle soit temporaire et ciblée ». Autrement dit : je l’ai dit mais cela ne voulait pas dire ce que j’ai dit.

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Le fait est que la boite de Pandore a été ouverte et que depuis les parlementaires s’en donnent à cœur joie, rivalisant d’imagination pour tenter par tous les moyens de tondre les entreprises, les ciblant toutes et de façon pérenne. Mais, ce n’est pas la faute du président du MEDEF, seulement de ce qui a pu être pris pour – sinon un encouragement du moins une permission – une réponse généreuse et maladroite au gouvernement ! Réponse toutefois qui a provoqué la déprime des entrepreneurs qui ont perdu, eux, toute naïveté quant à la façon dont l’administration fiscale et le service public fonctionnent encore dans notre pays !

La TVA sociale, une mauvaise idée en période de croissance molle

Pour se racheter, le patron des patrons part cette semaine sur la TVA sociale, système qui permet d’alléger les cotisations sociales payées par les entreprises en ponctionnant 1 ou 2% sur tous les produits vendus, incluant les produits importés. Vieille bonne idée bien sûr, rapportant « environ 13 milliards par an ». Initiative intéressante (la TVA sociale est une bonne idée en période de croissance mais inadaptée en période de crise) qui consiste néanmoins encore à imposer les citoyens au lieu de se concentrer sur la baisse de la dépense publique. Le président du MEDEF doit absolument donner des pistes sur ces économies indispensables avant de proposer de nouveau impôts indirects. Quant aux 200 000 entreprises adhérentes, cette idée recueille-t-elle l’assentiment des dirigeants autant que la réponse de l’association patronale il y a deux mois au Premier ministre ?

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Et ce n’est pas fini pour les entrepreneurs. Ainsi, sur CNews le même jour, le ministre délégué à l’Industrie Marc Ferracci (il a peut-être lu Le Parisien ?), après avoir parlé d’industrie un petit quart d’heure, reconnaît que certes il y a des entreprises en difficulté en particulier dans l’automobile, mais que c’est la vie ! « Les entreprises se créent, vivent et meurent ! ». Selon lui, l’essentiel étant que depuis sept ans il s’en crée plus qu’il n’en disparait. Discours convenu, mais l’étonnement vient du manque de réaction de ses interlocuteurs : où a-t-on vu du provisoire en termes de fiscalité, et surtout a-t-on bien regardé le record absolu depuis six mois des défaillances d’entreprises ? Pas de questions posées sur ces thèmes : on ne saura donc pas si le ministre est au courant des statistiques ?

 « C’est aujourd’hui dimanche, tiens ma jolie Maman, voici des roses blanches, toi qui les aimes tant » (chanson de Berthe Sylva)… mais la Maman est morte : la nostalgie n’est plus ce qu’elle était, c’est le destin de l’industrie française, si on refuse de considérer le contexte et que l’on persiste à prendre des mesures pour la faire disparaitre.

Maccabi-Ajax: à Amsterdam, on refait le match

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Après les attaques de supporters juifs en marge d’un match de foot entre l’Ajax et Tel-Aviv le 6 novembre, la peur aurait changé de camp dans la capitale hollandaise, apprend-on. En tout cas, les langues se délient concernant les difficultés liées à l’intégration des immigrés.


Les émeutes anti-juives d’Amsterdam ont failli avoir raison du gouvernement de droite néerlandais. Vendredi 15 novembre, une Secrétaire d’État d’origine marocaine avait démissionné, pestant contre le « racisme » au sein du… Conseil des ministres. Ébranlée, la coalition quadripartite reste debout, pour le moment.

Peurs sur la ville

Après les attaques en règle contre les supporteurs israéliens, Amsterdam, réduit de la gauche dans un pays dominé par la droite dure, en prend pour son grade. Le désordre y régnerait, la racaille issue de l’immigration serait libre d’y faire la chasse aux Juifs, selon M. Geert Wilders, considéré par ses fans comme le Premier ministre fantôme des Pays-Bas. A l’en croire, les Juifs de la capitale ont peur de sortir de chez eux depuis les « pogroms » contre des supporteurs de l’équipe de football du Maccabi Tel-Aviv le 6 et 7 novembre.

Ce n’est pas faux. Le coordinateur national de la lutte contre l’antisémitisme, M. Eddo Verdoner, a dit connaître des Amstellodamois israélites qui n’osent plus commander une pizza ou un taxi par téléphone, craignant que leur nom n’éveille la haine antisémite chez le livreur ou le chauffeur. Qui, ce que M. Verdoner ne dit pas dans son interview au journal Het Parool, sont souvent d’origine arabe.

Crainte de « déportations » ?

Si, immédiatement après les scènes de violence, l’attention des médias et du gouvernement du Premier ministre M. Dick Schoof se fixait sur les horreurs antisémites, ils mirent quelques jours à se rendre compte que la population immigrée d’origine arabe avait peur, elle aussi.

« Jamais je me suis sentie aussi peu en sécurité dans la ville où je suis née et où j’ai grandi » confia une professeure d’école d’origine marocaine au site d’information De Kanttekening, Une observation qui a beaucoup plu à l’élite intellectuelle issue de l’immigration, en grande partie marocaine. Un professeur d’université, « Marocain » lui aussi, a accusé le gouvernement de La Haye d’utiliser les horreurs autour du match pour instaurer « une sorte d’apartheid » et de préparer des « déportations ». Des mères de famille dans des quartiers « islamisés », tentèrent de dissuader leurs filles de se rendre au centre-ville de peur que des « fachos » ne leur arrachent leur voile.

Voilà l’ambiance de gueule de bois dans la ville, suite au « cocktail vénéneux d’antisémitisme, de hooliganisme et de colère concernant la guerre à Gaza et en Palestine ». La maire de gauche de la capitale, Mme Femke Halsema, remplie de honte, s’exprima ainsi dans un résumé plutôt de bon sens1. Mais comme Mme Halsema est la tête de Turc woke préférée de M. Wilders, celui-ci, l’accusant de ne pas avoir protégé les Juifs de sa ville, exigea sa démission. Et profita de l’état de sidération local et national pour faire le procès de l’immigration arabe en général.

Le Premier ministre M. Schoof lui emboîta le pas, arguant que le drame avait démontré « l’échec de l’intégration », un ministre fustigeât des jeunes « parlant avec un accent marocain ». Et M. Schoof, ancien chef de services de sécurité, accepta avec bienveillance la suggestion de M. Wilders de déchoir les coupables des « razzias » de la nationalité néerlandaise. Mme Dilan Yesilgöz, du parti libéral et gouvernemental VVD, fille de demandeurs d’asile turco-kurdes, proposa la fermeture d’écoles du dimanche islamiques, ou les élèves apprendraient « qu’Hitler n’avait malheureusement pas pu terminer son travail ».

Les musulmans de la capitale, environ 12% des quelque 900.000 habitants, souffrant d’une piètre réputation, ont d’abord courbé l’échine. Pour mieux se rebiffer ensuite. Surtout, les « Marocains » se savent mal aimés, on leur jette constamment leur manque d’intégration à la figure ; à peine quelque 12% d’entre eux se marient en dehors de leur communauté, selon le Bureau Central pour la Statistique.

Provocations des supporters israéliens

Ce n’est que plusieurs jours après les affrontements, que les médias néerlandais durent admettre que, la veille du match, le noyau dur des supporters de Maccabi avait arraché et brûlé des drapeaux palestiniens, passé à tabac un chauffeur de taxi et scandé des slogans comme « Fuck the Arabs ». Bref, un comportement hooliganesque normal. Mais dans le contexte des guerres de Gaza et du Liban, qui bouleversent la minorité musulmane de la capitale néerlandaise, agacée par le soutien de La Haye à Israël, c’étaient là des provocations de trop. Un chroniqueur du journal NRC, sans être tendre avec « les Marocains », croit savoir que le noyau dur de Maccabi consiste « en des nationalistes purs et durs, de racistes anti-Arabes ». Si tant est que ce soit vrai, ces « affreux », se déplaçant en rangs serrés dans le centre-ville, n’avaient rien à craindre des commandos mobiles des jeunes des cités, qui ciblèrent surtout des supporters juifs isolés, parfois accompagnés d’enfants, retournant à leur hôtel après le match.

L’homme de théâtre Jair Sanders, philosophe et membre de la Communauté Libérale Juive d’Amsterdam a déclaré de son côté à propos des hooligans de Maccabi: « Ils se sont sûrement rendus coupables de provocations, de gueuler des slogans racistes. Il est normal que cela mette des gens en colère, mais cela ne justifie en rien la chasse aux Juifs, d’exiger de passants qu’ils montrent leur papiers pour prouver qu’ils ne sont pas Israéliens, de les passer à tabac s’ils le sont. »

Séquelles

L’Holocauste reste un traumatisme pour Amsterdam, et le fait de réclamer leurs papiers aux Juifs rappelle évidemment les heures les plus sombres de l’Occupation. Avant la guerre, Amsterdam comptait quelque 80000 Juifs, seuls quelque 20000  survécurent. Actuellement, la capitale, connue de tous sous le nom yiddish de Mokum, en compte quelque 15000.

Les séquelles du match maudit menacent le vivre-ensemble précaire entre les deux communautés. Ces jours-ci, la maire court d’une réunion à une autre entre les représentants des uns et des autres, jetant au passage l’opprobre sur Geert Wilders, accusé de souffler sur les braises. Ce qui donne un sentiment désagréable de déjà vu: depuis au moins 2004, année où le cinéaste Theo van Gogh fut assassiné par un islamiste amstellodamois d’origine marocaine, des tensions planent sur la ville.

Cette fois-ci, cependant, l’antisémitisme s’en est mêlé. En plus, le pays est dirigé par la coalition gouvernementale la plus à droite jamais connue. Si M. Wilders, simple député, ne le dirige pas, son Parti pour la Liberté, grand vainqueur des élections législatives de l’année dernière, y donne le ton. Et pour la première fois, un Premier ministre semble partager en partie ses vues sur les effets néfastes de l’immigration non-occidentale, qui aurait directement conduit à ces « razzias » dans une ville où les Néerlandais de souche ont été grand-remplacés par l’immigration non-occidentale.

Si l’on accepte que l’intégration a échoué, comme l’affirme M. Schoof (sans étiquette) et que les musulmans, « Marocains » surtout, prédominent dans toutes les statistiques indésirables, criminalité en tête, ils disposent aussi d’une élite. Des modèles d’intégration tels l’ex-maire de Rotterdam. M. Ahmed Aboutaleb, des écrivains, des sportifs et des artistes de talent.

Cependant, les horreurs dans la froide nuit amstellodamoise, après que l’équipe réputée israélophile de l’Ajax eut écrasé Maccabi (5-0), dévoilèrent cruellement les limites de leur intégration. Sans faire cause commune avec les commandos anti-Juifs, des intellectuels d’origine immigrée, souvent nés aux Pays-Bas, déplorèrent le manque d’empathie de ceux qui les gouvernent avec les souffrances des Palestiniens. Tout comme le racisme décomplexé envers « leurs » jeunes.

Et coup d’éclat : vendredi 15 novembre, la Secrétaire d’Etat aux Finances Nora Achahbar, née il y a 42 ans au Maroc, démissionna suite aux « propos racistes » tenus… pendant le Conseil des ministres ! Selon des rumeurs, non confirmées par l’intéressée, un(e) collègue aurait parlé de « Marocains de m…. », et un(e) autre croyait savoir que l’antisémitisme faisait partie de l’ADN de « ces gens-là ». Difficile pourtant de trouver « Marocaine » mieux intégrée que Mme Achahbar, dont le brusque départ a plongé le gouvernement dans une crise. M. Schoof a réussi à rabibocher sa coalition, arrivée au pouvoir l’été dernier, mais pour combien de temps encore?

Reste que peu de temps avant la démission de la Secrétaire d’Etat, le programme Avis de Recherche montrait encore à la télévision des jeunes suspectés d’avoir participé aux violences anti-juives. Ce n’était sûrement pas des Suédois.


  1. Depuis, l’édile est revenue sur ses propos initiaux, regrettant notamment l’emploi du terme « pogrom » NDLR ↩︎

Ne fais pas ton Français !

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Dans son livre Ne fais pas ton Français, itinéraire d’un bâtard de la République, David Duquesne livre un témoignage effarant quant à cette immigration de masse qui refuse de s’assimiler. Et qui met chaque jour un peu plus à mal les mœurs françaises dans le nord du pays.


David Duquesne est infirmier, fils d’une mère immigrée algérienne rebelle à son milieu et d’un père ch’ti aux yeux bleus parti trop tôt dans son enfance.

Ayant vécu au sein d’une cité du Nord déjà très islamisée par l’influence du FLN algérien, il a bien connu le milieu maghrébin où son prénom David n’était pas reçu avec bienveillance – trop juif, peut-être – et par son mariage avec une fille du cru, il a pu rencontrer également ce mélange de tolérance affectée pour la diversité et cette intolérance réelle pour toutes les têtes qui dépassent, dont la sienne évidemment. 

Quand l’assimilation est en panne, la nation est en danger

Son livre raconte son histoire de vie mais aussi sa pensée qu’il fait connaître depuis des années dans les réseaux sociaux,  pensée qui, dit-il lui-même, n’est pas considérée comme légitime par les « talking classes » qui n’acceptent que la parole de leurs pairs, sociologues ou universitaires. Il a donc choisi la formule du récit de vie pour essayer de dire ce qu’il voit et les conclusions qu’il en tire, essentiellement ce choc représenté par une immigration de masse constituée par une civilisation du clan et de la tribu, résistant à une assimilation pourtant nécessaire pour faire une nation. 

Dès ma première rencontre avec David Duquesne, j’ai reconnu dans ses paroles et ses récits ce réel que je connaissais bien moi-même, ayant arpenté toutes les cités de France et observé cette évolution vers la violence des affrontements communautaires, un relatif vivre ensemble remplacé par un multiracisme et particulièrement un rejet des juifs et des « gaouris », ces Français dits de souche, méprisés d’ailleurs ouvertement pour leur racisme supposé par des élites politiques et médiatiques acquis à cet illusoire vivre ensemble. 

Venez comme vous êtes

Pour David Duquesne, les faits anthropologiques sont têtus et trop souvent niés : « Pour faire simple, la société française serait raciste dans son essence et son fonctionnement car non adaptée aux « nouveaux Français » issus de la « diversité », que les indigénistes nomment les « racisés ». D’un autre côté, la gauche se refuse à remettre en question la culture importée et imposée qui produit cette violence… L’immigration musulmane de masse   et la volonté de prioriser ces populations dans l’accès aux logements sociaux ont eu comme conséquence d’imposer des contre-sociétés reproduisant les normes socio-culturelles des bleds d’origine. Ces contre-sociétés sont plus violentes que dans les pays d’origine car ces nouvelles populations sont confrontées à une altérité qui n’existe pas ou baisse la tête dans les pays musulmans. Leurs enfants sont souvent éduqués dans le récit de la justice et parfois de la revanche postcoloniale.  De plus, dans les pays d’origine la police est beaucoup plus autoritaire et violente qu’en France mais respectée car de la même origine ethnique, donc légitime ».

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En fait, David Duquesne est pour moi l’incarnation de ce peuple qui résiste aux propagandes mais qui n’a droit à la parole que par le biais des enquêtes d’opinion biaisées trop souvent par l’opinion bien-pensante des enquêteurs et des instituts de sondages. David Duquesne dit le réel, celui qu’on ne veut pas entendre – et gare à celui qui l’exprime : traité de fasciste et d’extrême droite, il sera vite rejeté et écarté. Mais la voix du réel, si elle est plus lente à se faire entendre, si elle monte l’escalier comme on dit, au lieu de prendre l’ascenseur de la pensée conforme, ne peut manquer d’arriver à bon port. David Duquesne est mon ami. Il sait ce que je pense de ce qu’il écrit et à quel point je reconnais la pertinence de son regard et l’intelligence de son propos. Toutes les épreuves rencontrées dans sa vie, y compris dans sa vie familiale et conjugale, racontent le sort de ceux qui se démarquent de l’idéologie commune. On s’étonne du silence populaire, on ne comprend pas le manque de réaction populaire à tous les assauts contre la vérité que les gens connaissent, jour après jour, faits divers après faits divers. David a toujours eu le don de mettre son pavé dans la mare. Puisse-t-il être entendu, comme devraient l’être un jour les souffrances d’un peuple qui ne veut pas mourir à force de blessures réelles et de dénis. 

256 pages.

Ne fais pas ton Français !: Itinéraire d'un bâtard de la République

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Existe-t-il une mondialisation autoritaire?

Une révolution guidée par une obsession du contrôle et de la planification. Tel serait le projet mégalomane dont Emmanuel Macron serait l’un des principaux architectes! C’est la thèse soutenue par l’essayiste Ludovic Greiling, dans son livre.


« On est confondu devant le gigantisme des efforts destinés à façonner un monde nouveau, par cette obstination à mener la globalisation quoi qu’il en coûte », écrit l’auteur dans Le Monde qu’ils veulent (L’Artilleur).

« Si nous voulions filer la métaphore agricole, nous dirions que la vision mondialiste est celle d’un immense champ unique et plat, une vaste étendue contrôlable du regard, gérable et réadaptable selon les besoins », explique-t-il.

Le laboratoire européen

Avec sa vocation fédérale et son imposant appareil technocratique, l’Union européenne constitue selon Greiling le laboratoire par excellence de cette mondialisation forcée.

La mise en œuvre de politiques qui homogénéisent les sociétés et les économies des États membres – au mépris de leur souveraineté – participe d’une ingénierie sociale visant à créer un espace uniforme où les différences nationales, culturelles et politiques sont gommées au profit d’une gouvernance centralisée.

« Pour nombre d’élites dirigeantes, l’Union européenne ne peut pas reculer. Elle est le dernier bastion de la « première révolution mondiale » et aussi son modèle le plus achevé », constate ce spécialiste de l’économie.

Un libéralisme illibéral 

Le paradoxe de ce projet est de combiner autoritarisme et libéralisme dans une synthèse contredisant les principes mêmes du libéralisme classique, un courant censé s’harmoniser davantage avec des formes d’organisation souples et décentralisées.

Pour des penseurs libéraux comme Friedrich Hayek, c’est parce que le marché et la société elle-même sont intrinsèquement capables de s’autoréguler que l’État ne doit pas trop y intervenir, au risque de compromettre leur équilibre et de freiner leur dynamisme.

Or, pour cette élite, la libéralisation ne répond plus à des dynamiques naturelles et spontanées, profitables aux peuples concernés, mais est un objectif à imposer par le haut, faisant apparaître un «libéralisme» dont le propre est de «libérer» par la force.

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Avec les Macron, Schwab et Soros de ce monde, il s’agit d’instaurer une société «libérale» mais policée, où l’individu est «libre», mais à l’intérieur du cadre conçu par cette élite pseudo éclairée.

On trouve une tension similaire dans ce qu’on appelle le capitalisme de surveillance: l’individu peut consommer tout ce qu’il veut et autant qu’il veut, mais au prix d’être le cobaye d’industries qui l’espionnent et dont les intérêts convergent avec ceux des États vampires. Autant dire au prix de sa liberté. 

De cette façon, nous ne sommes plus devant un libéralisme classique mais une sorte de libéralisme illibéral. Ce système se veut ouvert, notamment en permettant aux gens d’exprimer leur identité culturelle et sexuelle à travers la célébration de la diversité, mais ne tolère pas vraiment la dissidence politique en déployant divers moyens de censure et de contrôle social.

Néo-malthusianisme

Pour Ludovic Greiling, ce projet est inséparable d’un néo-malthusianisme insidieux. Il faut planifier l’économie, façonner les mentalités, mais aussi diminuer les naissances.

La popularité de ce courant serait attribuable en grande partie au Club de Rome. Fondé en 1968, devenu par la suite l’un des principaux foyers de cette vision mécanique de l’humanité, ce think tank serait parvenu à orienter les discussions sur la croissance démographique, les ressources naturelles et l’environnement, contribuant à alimenter le climat anxiogène autour de ladite crise climatique.

Abolir les frontières pour en créer de nouvelles 

Le journaliste relève également certaines contradictions de la même doctrine. Par exemple, il souligne l’incohérence entre l’idéal globaliste supposément marqué par une ouverture tous azimuts et des mesures sanitaires d’essence plus autoritaire que libérale.

Durant les confinements, alors que les frontières internationales restaient ouvertes – du moins pour les personnes vaccinées –, de strictes restrictions étaient imposées à l’intérieur même des États, créant de nouvelles frontières entre les gens et entre leur milieu et eux.

Dans la Belle Province, cette interversion est survenue de manière radicale quand Québec a interdit aux gens de se rendre dans une autre région que la leur. 

«Ce double mouvement d’ouverture totale vers l’extérieur et de mesures de coercition extrêmes à l’intérieur est un fait assez nouveau dans l’histoire politique», observe-t-il.

Ludovic Greiling se dresse contre ce nouvel autoritarisme en marche, pour lequel un «ordre supérieur» est en droit de bouleverser le mode de vie des populations. En exposant ses fondements idéologiques, il nous aide à mieux comprendre cette mondialisation forcée.

192 pages

Claude Lelouch face à la meute

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« Les femmes mariées devraient remercier les maîtresses ». À cause du féminisme inquisiteur ambiant, le cinéaste Claude Lelouch a été contraint de s’excuser pour une banale blague.


Après des propos dénoncés comme sexistes, le cinéaste Claude Lelouch demande pardon. Mercredi, à l’Heure des Pros, sur CNews, il présentait Finalement, son dernier film avec Kad Merad au générique. Il est interrogé sur une déclaration précédente dans la Tribune du Dimanche : « On peut changer de femme quand on trouve mieux.» Praud, un peu fleur bleue, s’étonne : « C’est quoi, trouver mieux quand on aime sa femme ? » Lelouch lui répond alors qu’ « on est fidèle tant qu’on n’a pas trouvé mieux, que ce soit pour une voiture, une femme, un frigo. » Puis, « aggravant » son cas, il se lance dans un plaidoyer pour l’infidélité. « Les femmes mariées devraient remercier les maîtresses. Très souvent quand on va ailleurs on est content de rentrer à la maison ! ». Rires gênés sur le plateau… Et déferlement sur les réseaux sociaux, où l’on dénonce pêle-mêle misogynie, banalisation du sexisme et humour gras des années 70. Lelouch est un vieux mâle blanc… etc. Il faudrait les laisser brailler, mais Lelouch cède. Vendredi, il présente ses excuses sur X. Il rappelle son admiration et son amour des femmes – dont ses films témoignent déjà, évidemment. « Mes propos maladroits et déplacés ont blessé. Je vous en demande pardon ». Sans doute a-t-il eu peur que ces meutes numériques perturbent la sortie du film. Désormais quand les chiens aboient, la caravane recule.

https://twitter.com/LelouchOfficiel/status/1857361354186699053

N’est-ce pas un épisode un peu dérisoire ? Dérisoire, oui. Mais emblématique, aussi. Car annonciateur d’un monde irrespirable :

Lelouch a donc osé une semi-blague, en comparant une femme à un frigo (en réalité, cela ne marche pas pour les frigos, car on ne change pas de frigo quand on en a trouvé un meilleur, c’est faux !). C’est un blasphème. Les femmes sont sacrées. Pas de rires gras, les gars. D’ailleurs, pas de rire tout court, désormais. Silence concernant les femmes.

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Mais ce qui enrage en particulier les féministes, c’est que Claude Lelouch avoue qu’il est un coureur de jupons, un nomade sexuel et amoureux ! Il a d’ailleurs sept enfants, de cinq femmes différentes. Il défend, ou du moins excuse, l’infidélité conjugale, donc le mensonge. Si elles le pouvaient, nos dames-patronnesses créeraient un délit d’infidélité et un code de l’amour égalitaire, pacifique, transparent, raisonnable – ennuyeux à périr. En attendant, en absence de loi, elles imposent insidieusement une norme sociale selon laquelle l’homme volage est un sale type et la monogamie, un impératif moral.

Des groupuscules plombent le débat public et terrorisent tout le monde. Ils prospèrent sur la lâcheté générale. En privé, la plupart des gens se moquent comme moi de leurs indignations. En public, pour avoir la carte, être reçu dans les médias, on se prosterne devant MeToo. Lelouch a certainement été conseillé par ses financiers, avocats ou communicants dans cette affaire. Dans le petit milieu du cinéma, la prudence confine souvent à la lâcheté.

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Donc, non, en réalité, il n’y a rien de dérisoire dans tout cela. Pardon pour les grands mots: il s’agit de nos libertés fondamentales. De la liberté de la vie privée, de la liberté de penser ce qu’on veut de la fidélité conjugale. Si nos enragées lisaient Balzac, elles sauraient que ce n’est pas seulement l’infidélité qui a sauvé le mariage, mais aussi la prostitution.


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale de JJ Bourdin !

Robert Kennedy Jr: maux de tête en perspective pour «Big Pharma»?

Sceptique sur les vaccins, le neveu de John F. Kennedy a été nommé ministre de la Santé par Donald Trump. « Pendant trop longtemps, les Américains ont été écrasés par le complexe agroalimentaire et les laboratoires pharmaceutiques qui se sont livrés à la tromperie et à la désinformation en matière de santé publique », a dénoncé le nouveau président élu, lors de cette annonce… Monsieur Kennedy entend s’attaquer aux grands laboratoires (« Big Pharma ») et aux agences de contrôle de la santé et de l’alimentation. Faut-il s’en réjouir ou craindre que les États-Unis sombrent dans l’obscurantisme ?


Maux de tête en perspective pour Big Pharma. Depuis l’élection de Donald Trump, l’industrie pharmaceutique est dans le collimateur de celui qui a décidé d’abattre des citadelles jugées imprenables. La nomination d’Elon Musk à la tête d’un « ministère de l’efficacité gouvernementale » annonce des coupes claires (2000 milliards de dollars d’économies !) dans l’appareil bureaucratique. Et les médias s’apprêtent à hurler au complotisme et à l’obscurantisme avec la nomination de Robert F. Kennedy Jr à la Santé.

Dénonciation d’une « fabrique de la peur »

À l’annonce de sa victoire, Trump avait déclaré : « Robert F. Kennedy Jr. va aider à rendre la santé à l’Amérique. Il veut faire certaines choses et nous allons le laisser faire. Je dis juste : tiens-toi à distance du pétrole, Bobby. À part ça, amuse-toi bien ». Or Kennedy conteste le discours sanitaire officiel imposé lors de la crise du Covid.

Dans son livre (La terrifiante course aux armes biologiques, Editions Résurgence), l’ancien démocrate et candidat à la présidence des États-Unis critiquait la fabrique de la peur mise en place par l’Organisation Mondiale de la Santé, sous la pression des fabricants de vaccins, de Bill Gates et du conseiller à la santé Anthony Fauci. Il écrivait : « Ces hommes ont montré à plusieurs reprises qu’ils peuvent obtenir des gens qu’ils se conforment à des mesures draconiennes par la peur de pandémies périodiques instillées par la propagande ou même par des libérations périodiques – accidentelles ou délibérées – de superbactéries pandémiques ». Il appartiendra à Kennedy de prouver ses dires. Cependant ses alertes sur la tyrannie sanitaire, qui rejoignent celles de votre serviteur (Journal d’un paria, L’Artilleur), posent la bonne question de la domination médico/militaro industrielle dans une démocratie.

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Car pourquoi taire cette évidence ? Oui, l’industrie pharmaceutique adore les pandémies, comme le complexe militaro-industriel adore les guerres. Le feu vert que Trump s’apprête à donner à Kennedy Jr pour une opération vérité sur la politique sanitaire ne peut être que profitable au débat.

Raoult ravi

La santé publique n’a pas à se réduire aux seuls produits chimiques, dans une déshumanisation de la médecine, réduite à un champ d’expériences et de techniques, à des croyances scientistes et à des conflits d’intérêt chez les promoteurs de molécules rémunératrices. Le système immunitaire peut avoir recours aux vaccins, mais il relève aussi de gestes simples liés à une bonne alimentation, une pratique du sport, un taux suffisant de vitamine D, un comportement visant à protéger prioritairement les personnes vulnérables, etc. Le discours sanitaire unique ajouté à un terrorisme intellectuel contre les praticiens trop libres, sont des insultes à la décence et au bon sens.

Dans un tweet, le professeur Didier Raoult, bête noire de Big Pharma et de ses obligés politiques, s’est félicité de ce vent de liberté qui se lève aux Etats-Unis. Il écrit notamment : « La politique et la science n’ont rien de commun, la contradiction, la connaissance, la notion des changements de théories et de pratiques sont au cœur de la science. L’arrogance des politiques, des journalistes et de l’administration est stupéfiante, j’attends la suite avec gourmandise. L’élection de Trump peut changer du jour au lendemain au lendemain la VERITE ».

Une révolution arrive. Pourquoi craindre le grand ménage, s’il est nécessaire ?

La faiblesse d’Antonio Guterres

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Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, au poste-frontière de Rafah entre l'Égypte et la bande de Gaza, 23 mars 2024 © AP Photo/Amr Nabil/SIPA

Le secrétaire général des Nations unies manifeste depuis des années une préférence déroutante pour le monde musulman et une hostilité constante, voire douteuse, à l’endroit d’Israël. Itinéraire d’un Occidental redoutablement conformiste.


La Journée internationale de lutte contre l’islamophobie est l’une des fiertés d’Antonio Guterres. Programmée le 15 mars de chaque année, elle est le fruit d’un ambitieux programme antiraciste, baptisé « Stratégie et plan d’action pour la lutte contre les discours de haine », dont le secrétaire général de l’ONU a conçu le projet il y a cinq ans.

La date du 15 mars n’a pas été choisie au hasard. Elle marque l’anniversaire de l’attentat de Christchurch, cette tuerie commise en 2019 par un Australien d’extrême droite, Brenton Tarrant qui, armé de plusieurs fusils d’assaut, a assassiné ce jour-là 51 musulmans dans deux mosquées de la deuxième ville néo-zélandaise.

Autocensure

La première Journée internationale de lutte contre l’islamophobie a été célébrée le 15 mars 2022. Comme toujours en pareille circonstance, l’Assemblée générale de l’ONU a salué l’avènement en votant une résolution solennelle. Dans ce texte, référencé 75/187, on peut lire une phrase pour le moins inquiétante, qui a été rajoutée à la demande de la République islamique du Pakistan avec l’assentiment de Guterres : « Le terrorisme et l’extrémisme pouvant conduire au terrorisme ne peuvent ni ne doivent être associés à aucune religion, nationalité ou civilisation ni à aucun groupe ethnique. »

Voilà donc comment on prie à l’ONU. Car c’est bien d’une prière qu’il s’agit. D’une croyance absurde selon laquelle le mal se conjure en niant ce qui l’inspire. Prière de se taire sur les rapports entre terrorisme et islam. D’ignorer que le mot « Hamas » est l’acronyme de « Harakat al-Muqawma al-Islemiyya » (Mouvement de résistance islamique). Que Boko Haram se présente comme un « groupe sunnite pour la prédication ». Que le Hezbollah est littéralement le « parti d’Allah ».

Rappeler la nationalité allemande d’Adolf Hitler attise-t-il la germanophobie ? Préciser la nature catholique de l’Inquisition fait-il le lit de la christianophobie ? Antonio Guterres mesure-t-il combien l’idée de protéger les musulmans par l’autocensure revient en réalité à les traiter comme des enfants, c’est-à-dire comme d’éternels colonisés ? Comprend-il qu’il n’y a rien de haineux à établir un lien entre un attentat djihadiste et la religion de ses auteurs, surtout s’ils la brandissent en étendard ?

Il n’est un mystère pour personne que le secrétaire général de l’ONU, en poste depuis bientôt huit ans, nourrit une grande affection pour la religion musulmane. Ainsi, le 2 avril 2019, quelques jours après Christchurch, ce catholique, qui s’est notamment distingué par le passé en prenant position contre l’IVG, se rendait à la mosquée Al-Azhar, au Caire, pour saluer « le saint Coran » – tel qu’il l’appelle – et remercier l’islam de professer selon lui « la plus belle prescription de protection des réfugiés de l’histoire du monde ».

Eaux troubles

Comment expliquer une telle déférence ? Tous les diplomates que nous avons interrogés formulent peu ou prou la même hypothèse : à force de baigner depuis près de deux décennies dans le bain des Nations unies – avant d’être élu secrétaire général, l’ancien Premier ministre portugais a été pendant dix ans haut-commissaire pour les réfugiés –, Guterres a fini par adopter la doxa onusienne, elle-même sous l’influence du wokisme ambiant à New York, mais aussi de la puissante propagande de l’Organisation de la conférence islamique (OCI, regroupant 57 pays musulmans), véritable État dans l’État aux Nations unies, où elle est officiellement reconnue comme « deuxième plus grande organisation internationale après l’ONU ».

Dans ces conditions, personne ne s’est étonné lorsque, l’année dernière, le Portugais a fustigé, à mots couverts, la circulaire d’interdiction de l’abaya à l’école prise par Gabriel Attal. Il avait notamment glissé lors d’un discours : « Dans certains pays, les femmes et les filles sont punies parce qu’elles portent trop de vêtements. Dans d’autres, parce qu’elles n’en portent pas assez. » Nulle surprise non plus quand, en novembre 2023, on apprit que Guterres n’avait émis aucune objection à ce que le forum social du Conseil des droits de l’homme, un événement annuel organisé au palais des Nations à Genève, soit présidé, pour l’édition 2023, par… la République islamique d’Iran.

Mais c’est surtout dans sa manière de traiter Israël que transparaît le mieux sa faiblesse coupable. Ainsi, s’il a bien condamné les attaques du 7-Octobre, le secrétaire général de l’ONU a jugé utile de tempérer aussitôt ses critiques en accordant quelques circonstances atténuantes aux terroristes.

Le 24 octobre 2023, lors d’une réunion au Conseil de sécurité, Guterres déclarait : « Nous devons également réaliser que les attaques du Hamas ne sont pas sorties de nulle part. Le peuple palestinien a été soumis à cinquante-six ans d’occupation étouffante, et il est témoin de la violence et de la saisie progressive de ses terres par les colonies. Son économie a été détruite, il a été déplacé, ses maisons ont été démolies. Ses espoirs d’une solution politique se sont évanouis. »

Aux Nations unies, certains disent ces choses encore plus clairement. Par exemple, Francesca Albanese, rapporteuse spécial de l’ONU pour les territoires palestiniens, dont les tweets ne laissent aucun doute sur ses faveurs dans le conflit en cours. Ainsi le 10 février, l’Italienne prétendait sur X que « les victimes du 7/10 n’ont pas été tuées à cause de leur judaïsme, mais en réaction à l’oppression d’Israël ». Et le 10 août, toujours sur X, elle écrivait que Gaza est « le plus grand et le plus honteux camp de concentration du xxie siècle ».

Il est loin le temps où le secrétaire général de l’ONU reconnaissait, devant le Congrès juif mondial : « La forme moderne de l’antisémitisme est de nier l’existence de l’État d’Israël » (23 avril 2017). Le 21 août dernier, quand il inaugure la Journée internationale d’hommage aux victimes du terrorisme, aucune mention n’est faite au 7-Octobre, ni dans l’exposition organisée au siège de l’ONU, ni dans le film projeté pour l’occasion.

Depuis que Guterres est en poste, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une centaine de résolutions condamnant Israël. Soit au moins autant que pour tous les autres pays réunis ! L’État hébreu a sans doute bien des choses à se reprocher. Mais qui peut s’imaginer qu’à lui tout seul, avec moins de 0,2 % de la population mondiale, il puisse représenter la moitié des turpitudes de la planète ? Guterres visiblement…

Le 12 juin dernier, lors d’un point de presse à Genève, le secrétaire général de l’ONU s’exprimait en ces termes sur la guerre à Gaza : « Nous avons été témoins et nous sommes parfaitement conscients de ce qui était un niveau unique de destruction et un niveau unique de victimes dans la population palestinienne pendant ces mois de guerre qui n’a pas de précédent dans aucune autre situation que j’ai vécue en tant que secrétaire général des Nations unies. » Curieuse hiérarchie. C’est sous son mandat qu’a débuté, il y a quatre ans, la guerre du Tigré en Éthiopie. Selon la BBC, entre 2020 et 2022, ce conflit a causé 800 000 morts. Il est vrai qu’ils n’ont pas été tués par des Israéliens.

Démocratie, mon beau prétexte

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Jean-Paul Brighelli. © Hannah ASSOULINE

Il ne manquait plus que lui ! Notre chroniqueur, sans attaches du côté du RN, jamais encarté où que ce soit, revient sur les réquisitions du Parquet qui cherche à toute force à rendre Marine Le Pen inéligible. Alors que de l’aveu même de son procureur, qui manque de preuves, ça lui ferait mal de ne pas inculper les prévenus.


On se souvient de la formule de Pascal : « La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. » Sans doute correspondait-elle à ce XVIIe siècle où le pouvoir prospérait dans l’arbitraire : vous aviez déplu, on vous mettait à la Bastille. Ou, comme Fouquet, à Pignerol pendant 18 ans — il y faisait frais, surtout dans ce petit âge glaciaire.

Alléluia, nous avons trouvé un jour la démocratie sous un sapin de Noël, et nous vivons désormais en des temps où la justice et la force vivent en harmonie…

Qui le croit ? Même si le destin politique de Marine Le Pen est un détail de l’histoire contemporaine, il faut bien reconnaître que le réquisitoire du récent procès de la dirigeante du RN et de quelques attachés parlementaires, tous accusés de détournements de fonds européens, marque le retour en fanfare de la force, qui ne s’est jamais trop souciée de la justice, sinon pour soigner les apparences.

Faut-il que la possibilité d’un renversement de l’ordre établi par une conjugaison de la colère des peuples et du laminage des classes moyennes fasse peur aux puissants de ce monde pour qu’ils prennent le risque d’afficher la couleur ! Ils n’utilisent la justice que dans leur intérêt, sanctionnent de temps en temps des élus en fin de carrière (Fillon), exagérément démonstratifs (Cahuzac) ou gênants (Bayrou), et quand la menace cesse d’être fantôme, ils dégainent et dégomment qui pourrait leur faire de l’ombre.

Yaël Braun-Pivet se dit effarée par les commentaires qui disqualifient un tribunal dont les réquisitions sont taillées sur mesure pour éliminer la dirigeante du RN. « C’est quand même ahurissant, a-t-elle souligné. Les Français veulent des élus exemplaires… »

Est-ce si sûr ? C’est avec des raisonnements de ce calibre que la Chambre élit Paul Deschanel contre Georges Clemenceau. Personnellement, je préfèrerais Mazarin à Barnier — ou à qui que ce soit dans le personnel politique contemporain. Mazarin qui arrivé gueux en France est mort en laissant à ses nièces près de 70 millions de livres / or. Acquis bien sûr en toute honnêteté. Oui — mais il a gagné la Guerre de Trente ans. Et installé solidement Louis XIV sur le trône.

Dans le duel à distance que se livrent les nations du Sud, qui favorisent paraît-il la magouille et exaltent le Capo di tutti capi, et les pays du Nord, englués de vertu et de protestantisme, la France est en train de basculer, sous la pression de l’UE – un refuge de petits saints, comme chacun sait. Nous voudrions des élus exemplaires, des dragueurs déconstruits, des femmes frigides et des artistes dépourvus de talent — c’est plus sûr — et de passions mauvaises.

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Ceux qui ont le pouvoir ne sont pas disposés à le lâcher. Ils tiennent les cordons de la bourse. Ils alarment les pauvres gens avec des contes à dormir debout sur le poids de la dette — dont ils sont les premiers à soutirer les bénéfices. Ils se livrent à des expérimentations sur l’obéissance des peuples à l’occasion d’une épidémie finalement bégnine. Ils clament bien haut qu’ils sont exemplaires, alors que depuis des années — rappelez-vous déjà l’affaire Urba, en 1987-1989, où les socialistes au pouvoir avaient donné la pleine mesure de leur vertu — les uns et les autres se servent dans la caisse alimentée par les peuples, que l’on pressure tout en les culpabilisant. En ce moment, on cible les retraités, toujours trop payés à ne rien faire, chacun sait cela. Ou les enseignants qui n’en fichent pas une rame, c’est de notoriété publique, depuis que Madame Oudéa-Castéra a trouvé des instituteurs grévistes dans une école où il n’y en avait pas.

Le procès intenté à Marine Le Pen et à ses parlementaires est une plaisanterie significative. Une façon pour le Camp du Bien de s’accrocher au pouvoir. Peut-être vous souvenez-vous de la « taxe anti-Zemmour », une idée de l’écologiste Benjamin Lucas qui en 2022 a proposé de taxer à 90% (au lieu de 5,15%) les médias qui pensent mal, en sanctionnant « toute diffusion de propos faisant l’objet d’une condamnation pour incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination ».

Tout est tellement pourri que la vertu ne peut s’en tirer qu’en inventant des délits nouveaux. Le vote de la loi Sapin 2 (décembre 2016) fut une merveilleuse idée pour sanctionner des agissements préalablement repérés, non encore criminels — mais criminalisés après coup afin de faire tomber tel ou tel personnage, tel ou tel parti.

Ce qui est sûr, c’est que désormais, chaque fois qu’un responsable politique invoque la « démocratie », il est urgent de le gifler. La démocratie était un système inventé par des cités indépendantes, regroupant quelques milliers d’hommes libres, il y a 2500 ans. C’est un système qui a fait long feu : dès la guerre du Péloponnèse, les Spartiates ont expliqué manu militari aux Athéniens ce qu’était un vrai État — et ce n’était pas une démocratie.

Montesquieu ne dit pas autre chose, en soulignant la différence entre la République, qui est un système cohérent et autoritaire, et la Démocratie, qui est une dictature molle. La direction de l’UE n’est pas une démocratie — ou alors, qu’elle rende publics les mails échangés avec Pfizer, par exemple.

Évidemment, aucun des arguments utilisés aujourd’hui par le RN ne va au fond de choses, parce que ce parti, qui manque un peu d’intellectuels véritables, joue toujours la carte de la dédiabolisation, et veut à toute force faire croire qu’il respectera la « démocratie », ce magnifique outil au service de capitalistes et de néo-libéraux qui trinquent tous les jours à votre santé. D’où leur stigmatisation des régimes « illibéraux ».

Il faut rétablir la République, et faire passer devant des tribunaux populaires tous ceux qui se sont gavés de belles paroles pour faire suer le burnous aux peuples effarés. Nous n’avons plus de guillotine, nous n’avons pas de mines de sel, mais nous avons des rizières, en Camargue, qui manquent de bras.

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Samedi à Auteuil ou la parenthèse exquise

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Avenue de Versailles, à Paris. DR.

Salomon Malka, journaliste et écrivain, a déjà consacré de nombreux ouvrages à Lévinas. Cette fois-ci, dans Samedi prochain à Auteuil, il tente de retrouver les premières traces de la rencontre avec le Maître lorsqu’il était encore adolescent et qu’il suivait les cours de celui-ci. Ce faisant, il nous offre des moments originels ; réminiscences d’un temps révolu où Auteuil ressemblait à la province…


Savez-vous ce qu’est une péricope ? Rassurez-vous, je l’ignorais jusqu’à aujourd’hui. Une péricope dérive du substantif grec ancien « perikope » qui signifie « découpage », « le terme étant utilisé dans un contexte liturgique pour distinguer un récit constituant une unité littéraire. ». Tous les samedi matin, le narrateur assiste à un cours où le Maître champenois comme il l’appelle se penche sur la péricope du jour. Le maître ? Emmanuel Lévinas, qui donne également des cours de littérature l’après-midi et des cours de philosophie en semaine.

Promenades d’autrefois

Salomon Malka retrouve un journal tenu durant son adolescence et en refait un à partir de ses souvenirs mêlant ses amitiés d’alors, ses amours, ses promenades dans ce quartier provincial du 16ème arrondissement, et, surtout essaie de retrouver l’atmosphère si particulière qui régnait durant les 20 minutes de la péricope, pas une de plus, que le Maître concluait par un trait d’humour, voire un grand éclat de rire.

Le samedi 1er février, « au milieu de toute une séquence sociale qui suit d’ailleurs la lecture des Dix commandements, où il est question de s’éloigner du mensonge, de rejeter la corruption, de ne pas léser l’étranger, on trouve ce commandement visant non pas à privilégier le riche et le puissant mais au contraire à ne pas privilégier le pauvre et l’indigent. » Pourquoi ? Parce qu’« il ne fallait pas expulser le pauvre de la condition humaine. Il ne fallait pas lui ôter sa dignité d’homme, lui réserver une justice particulière, comme s’il n’avait pas droit à la justice de tous. » Le Maître est particulièrement inspiré par ce verset sur lequel il reviendra un autre samedi et que notre justice d’aujourd’hui devrait absolument méditer. « Il dégage l’idée que la compassion n’est pas du domaine de la justice. Ce sont deux ordres qui doivent communiquer entre eux, mais qui sont séparés. Et voilà pourquoi il est demandé à la justice de ne pas se montrer indulgente envers les faibles et impitoyable avec les puissants. »

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Un autre jour, c’est un texte de l’Exode qui est abordé, où il est dit que la faute des pères se poursuit jusqu’à la 3ème ou 4ème génération mais que la bienveillance du créateur s’étend sur mille. « La disgrâce ne vaut que pour trois ou quatre générations, soit le temps d’une vie d’homme qui peut agir, dans le meilleur des cas, sur des enfants, des petits-enfants et à la rigueur sur des arrière-petits-enfants. Il (cet homme) peut faire rayonner son exemple sur tout cet arc, en revendiquer la charge, et en porter une part de responsabilité. Mais la grâce, elle, est infinie. Elle s’étend sur mille ans. C’est-à-dire qu’au fond, elle est éternelle. Le bien fait à son prochain ne connaît pas de limite. Le mal qui est fait retentit sur la descendance. »

C’est l’absolue prééminence de l’éthique qui caractérise la pensée d’Emmanuel Lévinas qu’on retrouve chaque samedi, éthique qui ne se distingue pas, comme on a trop voulu le faire croire, de la sainteté. Dernière péricope qui la concerne, introduite par la lecture de l’élève : « Vois, j’ai désigné nommément Betzalel, fils d’Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda, et je l’ai rempli d’une inspiration divine, de sagesse, d’intelligence, de connaissance… » Et chacune de ces expressions donne lieu au commentaire suivant : « La sagesse ; ce qu’un homme entend des autres et apprend. L’intelligence ; ce qu’un homme comprend de lui-même à partir des choses qu’il a apprises. La connaissance ; l’esprit saint.

Commentaires de commentaires…

Le maître incarne les propos qu’il tient. Le narrateur nous dit qu’il commente toujours le commentaire de son maître à lui, qu’il témoigne ainsi de la transmission qui fait la génération. Et quant à l’auteur du livre qui nous restitue ces moments précieux, son écriture témoigne d’une rare simplicité, s’inspirant sans doute de ce qu’il dit de celle de la Bible et, notamment, du début de l’histoire de Job : « Ce n’est jamais pompeux, jamais lourd. Ce sont des phrases assez simples, avec un sujet, un verbe et un complément, sans toute cette part de finesse et de fausse élégance que donne quelquefois la littérature. Il faut écrire comme la Bible. »

Et c’est ainsi, que de samedi en samedi, de péricope en péricope, nous suivons avec Salomon Malka le cours du petit homme rond et jovial, entre deux considérations sur le quartier, ses bâtiments, les noms de ses rues, et les souvenirs aussi, pour finir, d’autres personnes comme Jean d’Ormesson et Robert Hossein, pour lesquels la Bible fut le socle fondamental.

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À droite, du nouveau?

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Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, Marseille, 8 novembre 2024 © Alain ROBERT/SIPA

À droite, Bruno Retailleau et David Lisnard apparaissent comme les nouvelles stars de la politique, observe notre chroniqueur. À l’Assemblée, l’envie de censurer le gouvernement de Michel Barnier monte.


On finissait par désespérer. On savait que la droite n’était pas morte malgré tous les oiseaux de mauvais augure qui se repaissaient, depuis des années, de ses dépouilles anticipées. On le savait mais à force, on finissait par douter. Elle ne manquait pas de personnalités qui avaient des idées. Mais aux ambitions tellement personnelles qu’elles leur interdisaient d’aspirer à une unité pourtant nécessaire pour durer et gagner. Une partie de la droite n’était pas loin de rêver à une fusion avec un macronisme qui lui aurait enlevé le peu de force qui lui restait. Quand elle ne s’obstinait pas à ressembler, sur un mode suicidaire, à ce que ses adversaires capitaux – la gauche et l’extrême gauche – lui imposaient d’être !

Matignon et Beauvau aux mains de la droite !

La dissolution, catastrophe politique, a gravement mis en danger la France mais a abouti à l’étrange victoire d’un camp minoritaire qui s’est retrouvé en charge du pays, sous l’œil d’un président désœuvré. Et sans doute angoissé d’avoir à s’occuper jusqu’en 2027.

Michel Barnier nommé Premier ministre a démontré au moins cette évidence que la France, malgré des apparences chaotiques, tumultueuses, désirait de l’apaisement et était lassée d’un personnel politique confondant l’excitation, la partialité et la violence avec l’esprit démocratique. Je suis persuadé que dans les circonstances difficiles que le gouvernement doit affronter, quoi que pense le citoyen de la validité de son projet plus inspiré par une réalité terriblement contraignante que librement élaboré, il est reconnaissant à Michel Barnier d’avoir mis du baume sur les plaies au lieu de les exacerber ; et d’avoir placé au premier plan de ses préoccupations l’écoute, le respect, et l’intelligence d’une adaptation au sentiment collectif.

Du 15 au 21 décembre, cette équipe gouvernementale sera-t-elle victime d’une motion de censure ?

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Malgré ce risque, la nouveauté, à droite, est l’émergence tout d’abord d’un grand ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, soutenu par le Premier ministre. Et d’une autre personnalité qui a enfin clairement manifesté ses desseins, ses analyses et son ambition présidentielle. Avec une netteté qu’on attendait, qu’on espérait de lui, il a introduit dans le débat de droite une argumentation irrésistible. On aura compris qu’il s’agit de David Lisnard qu’il va devenir impossible de réduire avec condescendance au statut de maire de Cannes alors qu’il est président de l’Association des maires de France et que maintenant il s’affiche sans équivoque candidat pour 2027. En démontrant, le moment venu, la nécessité d’une primaire.

Retailleau et Lisnard, nouveaux espoirs

Pour lui, en effet, Laurent Wauquiez a révélé ses limites et si jamais il a pu apparaître comme un leader naturel, surtout pour Éric Ciotti qui a bien changé, il ne l’est plus depuis longtemps. Il ne cesse de prouver à la tête de la Droite républicaine à l’Assemblée nationale qu’il est davantage un homme de coups et de manœuvres politiciennes, qu’un président respectable grâce à la rigueur de ses choix et convictions et à la cohérence de son action.

David Lisnard n’éprouve pas le besoin de traîner dans la boue le RN pour se poser en adversaire de ce dernier. Il lui reproche fondamentalement d’être « centralisateur et étatique ». Ce qui est largement suffisant pour s’en dissocier (La Tribune Dimanche).

Bruno Retailleau, depuis qu’il a été nommé ministre, n’a pas commis une erreur, n’a pas tenu un propos que je n’approuverais pas, n’a pas fait un constat qui ne soit pas irréfutable, n’a pas engagé une action qui ne soit pas souhaitable. Il ne peut pas évidemment tout accomplir en si peu de temps ministériel mais il refuse de s’accommoder d’une réalité ensauvagée et désastreuse, surtout pour les classes les plus modestes et les plus fragiles, sans avoir l’acharnement de la réduire, de la combattre. Il ne se sert pas que des mots pour lutter contre les maux de notre société, l’immigration, le narcotrafic, les violences contre les policiers et l’autonomie belliqueuse et rentable, hors nation, de certaines de nos cités : il est conscient que sans les actes il sera comme les autres ministres, ses prédécesseurs : un admirable parleur, mais c’est tout (Le Grand Jury, 17 novembre).

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La constance de ses desseins, la stabilité de ses dénonciations et la puissance de sa vision sont profondément rassurants. Le Retailleau d’hier, celui du Sénat, est tout entier dans le ministre qu’il est devenu. Il y a là, dans l’affirmation de principes et de résolutions qui n’ont pas fluctué au gré des humeurs et de la démagogie, une sérénité qui rassure le citoyen, une confiance qui le fait espérer, une admiration dont il a besoin quand la politique aujourd’hui est davantage un concours de vulgarités assumées ou d’évolutions tactiques qu’un souci d’honnêteté, de rigueur et de cohérence. Avec cette singularité qui distingue radicalement Bruno Retailleau de certains autres de son camp, ou d’un Jean-Luc Mélenchon : il n’est pas à son service mais à celui de la France.

On aurait tort de m’accuser de naïveté. Je reconnais le talent d’un Gabriel Attal mais je ne l’ai jamais porté aux nues pour la densité et la constance du fond. Bruno Retailleau est un roc sur tous les plans.

Il y a donc, à droite, du nouveau. Avec ces deux personnalités qui non seulement n’ont pas honte d’être de droite mais en sont fières parce que leur conception de droite est courageuse, libre et exaltante. Heureusement orpheline de tout mimétisme de gauche.

Je tiens aussi à les réunir parce que Bruno Retailleau et David Lisnard ont pâti, tous deux, d’une condescendance, voire d’un mépris de certains de leurs collègues à droite comme à gauche. Parce que leur apparence ne plaît pas, parce qu’ils sont à part. Le signe le plus éclatant du fait qu’on a besoin d’eux. Pour le présent comme pour le futur.

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«C’est aujourd’hui dimanche, tiens ma jolie Maman, voici des roses blanches toi qui les aimes tant…»

Patrick Martin au Mondial de l'automobile, 17 octobre 2024 © ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Le président du Medef Patrick Martin s’inquiète des orientations prises par le gouvernement pour le budget. Alors qu’il craint une baisse de la compétitivité des entreprises nationales, il propose plutôt de ressortir la vieille idée d’une TVA sociale.


En première page du Parisien ce week-end, la tendance est tout de suite donnée : le président du Medef, Patrick Martin, avertit sans détour: « Il faut choisir entre hausses d’impôts et création d’emplois »… et plaide entre autres pour la mise en place d’une « TVA sociale ».

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit

La suite de l’interview donne le ton, à l’image de cette question posée par le journaliste : « Il y a deux mois vous affirmiez que les entreprises étaient prêtes à payer plus d’impôts. Le discours a-t-il changé » ? Réponse de l’intéressé : « Pas du tout. Mais je n’avais fait aucun chèque en blanc. Compte tenu de la gravité de la situation budgétaire, j’avais évoqué cette possibilité exceptionnelle, mais à la condition expresse qu’elle soit temporaire et ciblée ». Autrement dit : je l’ai dit mais cela ne voulait pas dire ce que j’ai dit.

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Le fait est que la boite de Pandore a été ouverte et que depuis les parlementaires s’en donnent à cœur joie, rivalisant d’imagination pour tenter par tous les moyens de tondre les entreprises, les ciblant toutes et de façon pérenne. Mais, ce n’est pas la faute du président du MEDEF, seulement de ce qui a pu être pris pour – sinon un encouragement du moins une permission – une réponse généreuse et maladroite au gouvernement ! Réponse toutefois qui a provoqué la déprime des entrepreneurs qui ont perdu, eux, toute naïveté quant à la façon dont l’administration fiscale et le service public fonctionnent encore dans notre pays !

La TVA sociale, une mauvaise idée en période de croissance molle

Pour se racheter, le patron des patrons part cette semaine sur la TVA sociale, système qui permet d’alléger les cotisations sociales payées par les entreprises en ponctionnant 1 ou 2% sur tous les produits vendus, incluant les produits importés. Vieille bonne idée bien sûr, rapportant « environ 13 milliards par an ». Initiative intéressante (la TVA sociale est une bonne idée en période de croissance mais inadaptée en période de crise) qui consiste néanmoins encore à imposer les citoyens au lieu de se concentrer sur la baisse de la dépense publique. Le président du MEDEF doit absolument donner des pistes sur ces économies indispensables avant de proposer de nouveau impôts indirects. Quant aux 200 000 entreprises adhérentes, cette idée recueille-t-elle l’assentiment des dirigeants autant que la réponse de l’association patronale il y a deux mois au Premier ministre ?

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Et ce n’est pas fini pour les entrepreneurs. Ainsi, sur CNews le même jour, le ministre délégué à l’Industrie Marc Ferracci (il a peut-être lu Le Parisien ?), après avoir parlé d’industrie un petit quart d’heure, reconnaît que certes il y a des entreprises en difficulté en particulier dans l’automobile, mais que c’est la vie ! « Les entreprises se créent, vivent et meurent ! ». Selon lui, l’essentiel étant que depuis sept ans il s’en crée plus qu’il n’en disparait. Discours convenu, mais l’étonnement vient du manque de réaction de ses interlocuteurs : où a-t-on vu du provisoire en termes de fiscalité, et surtout a-t-on bien regardé le record absolu depuis six mois des défaillances d’entreprises ? Pas de questions posées sur ces thèmes : on ne saura donc pas si le ministre est au courant des statistiques ?

 « C’est aujourd’hui dimanche, tiens ma jolie Maman, voici des roses blanches, toi qui les aimes tant » (chanson de Berthe Sylva)… mais la Maman est morte : la nostalgie n’est plus ce qu’elle était, c’est le destin de l’industrie française, si on refuse de considérer le contexte et que l’on persiste à prendre des mesures pour la faire disparaitre.

Maccabi-Ajax: à Amsterdam, on refait le match

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Le Premier ministre néerlandais Dick Schoof tient une conférence de presse à la résidence Catshuis à la Haye, aux Pays-Bas, le vendredi 15 novembre 2024, évoquant les pourparlers de crise après l'évaluation controversée du gouvernement concernant les violences de la semaine dernière avant et après le match de football entre l'Ajax Amsterdam et Maccabi Tel-Aviv © Phil Nijhuis/AP/SIPA

Après les attaques de supporters juifs en marge d’un match de foot entre l’Ajax et Tel-Aviv le 6 novembre, la peur aurait changé de camp dans la capitale hollandaise, apprend-on. En tout cas, les langues se délient concernant les difficultés liées à l’intégration des immigrés.


Les émeutes anti-juives d’Amsterdam ont failli avoir raison du gouvernement de droite néerlandais. Vendredi 15 novembre, une Secrétaire d’État d’origine marocaine avait démissionné, pestant contre le « racisme » au sein du… Conseil des ministres. Ébranlée, la coalition quadripartite reste debout, pour le moment.

Peurs sur la ville

Après les attaques en règle contre les supporteurs israéliens, Amsterdam, réduit de la gauche dans un pays dominé par la droite dure, en prend pour son grade. Le désordre y régnerait, la racaille issue de l’immigration serait libre d’y faire la chasse aux Juifs, selon M. Geert Wilders, considéré par ses fans comme le Premier ministre fantôme des Pays-Bas. A l’en croire, les Juifs de la capitale ont peur de sortir de chez eux depuis les « pogroms » contre des supporteurs de l’équipe de football du Maccabi Tel-Aviv le 6 et 7 novembre.

Ce n’est pas faux. Le coordinateur national de la lutte contre l’antisémitisme, M. Eddo Verdoner, a dit connaître des Amstellodamois israélites qui n’osent plus commander une pizza ou un taxi par téléphone, craignant que leur nom n’éveille la haine antisémite chez le livreur ou le chauffeur. Qui, ce que M. Verdoner ne dit pas dans son interview au journal Het Parool, sont souvent d’origine arabe.

Crainte de « déportations » ?

Si, immédiatement après les scènes de violence, l’attention des médias et du gouvernement du Premier ministre M. Dick Schoof se fixait sur les horreurs antisémites, ils mirent quelques jours à se rendre compte que la population immigrée d’origine arabe avait peur, elle aussi.

« Jamais je me suis sentie aussi peu en sécurité dans la ville où je suis née et où j’ai grandi » confia une professeure d’école d’origine marocaine au site d’information De Kanttekening, Une observation qui a beaucoup plu à l’élite intellectuelle issue de l’immigration, en grande partie marocaine. Un professeur d’université, « Marocain » lui aussi, a accusé le gouvernement de La Haye d’utiliser les horreurs autour du match pour instaurer « une sorte d’apartheid » et de préparer des « déportations ». Des mères de famille dans des quartiers « islamisés », tentèrent de dissuader leurs filles de se rendre au centre-ville de peur que des « fachos » ne leur arrachent leur voile.

Voilà l’ambiance de gueule de bois dans la ville, suite au « cocktail vénéneux d’antisémitisme, de hooliganisme et de colère concernant la guerre à Gaza et en Palestine ». La maire de gauche de la capitale, Mme Femke Halsema, remplie de honte, s’exprima ainsi dans un résumé plutôt de bon sens1. Mais comme Mme Halsema est la tête de Turc woke préférée de M. Wilders, celui-ci, l’accusant de ne pas avoir protégé les Juifs de sa ville, exigea sa démission. Et profita de l’état de sidération local et national pour faire le procès de l’immigration arabe en général.

Le Premier ministre M. Schoof lui emboîta le pas, arguant que le drame avait démontré « l’échec de l’intégration », un ministre fustigeât des jeunes « parlant avec un accent marocain ». Et M. Schoof, ancien chef de services de sécurité, accepta avec bienveillance la suggestion de M. Wilders de déchoir les coupables des « razzias » de la nationalité néerlandaise. Mme Dilan Yesilgöz, du parti libéral et gouvernemental VVD, fille de demandeurs d’asile turco-kurdes, proposa la fermeture d’écoles du dimanche islamiques, ou les élèves apprendraient « qu’Hitler n’avait malheureusement pas pu terminer son travail ».

Les musulmans de la capitale, environ 12% des quelque 900.000 habitants, souffrant d’une piètre réputation, ont d’abord courbé l’échine. Pour mieux se rebiffer ensuite. Surtout, les « Marocains » se savent mal aimés, on leur jette constamment leur manque d’intégration à la figure ; à peine quelque 12% d’entre eux se marient en dehors de leur communauté, selon le Bureau Central pour la Statistique.

Provocations des supporters israéliens

Ce n’est que plusieurs jours après les affrontements, que les médias néerlandais durent admettre que, la veille du match, le noyau dur des supporters de Maccabi avait arraché et brûlé des drapeaux palestiniens, passé à tabac un chauffeur de taxi et scandé des slogans comme « Fuck the Arabs ». Bref, un comportement hooliganesque normal. Mais dans le contexte des guerres de Gaza et du Liban, qui bouleversent la minorité musulmane de la capitale néerlandaise, agacée par le soutien de La Haye à Israël, c’étaient là des provocations de trop. Un chroniqueur du journal NRC, sans être tendre avec « les Marocains », croit savoir que le noyau dur de Maccabi consiste « en des nationalistes purs et durs, de racistes anti-Arabes ». Si tant est que ce soit vrai, ces « affreux », se déplaçant en rangs serrés dans le centre-ville, n’avaient rien à craindre des commandos mobiles des jeunes des cités, qui ciblèrent surtout des supporters juifs isolés, parfois accompagnés d’enfants, retournant à leur hôtel après le match.

L’homme de théâtre Jair Sanders, philosophe et membre de la Communauté Libérale Juive d’Amsterdam a déclaré de son côté à propos des hooligans de Maccabi: « Ils se sont sûrement rendus coupables de provocations, de gueuler des slogans racistes. Il est normal que cela mette des gens en colère, mais cela ne justifie en rien la chasse aux Juifs, d’exiger de passants qu’ils montrent leur papiers pour prouver qu’ils ne sont pas Israéliens, de les passer à tabac s’ils le sont. »

Séquelles

L’Holocauste reste un traumatisme pour Amsterdam, et le fait de réclamer leurs papiers aux Juifs rappelle évidemment les heures les plus sombres de l’Occupation. Avant la guerre, Amsterdam comptait quelque 80000 Juifs, seuls quelque 20000  survécurent. Actuellement, la capitale, connue de tous sous le nom yiddish de Mokum, en compte quelque 15000.

Les séquelles du match maudit menacent le vivre-ensemble précaire entre les deux communautés. Ces jours-ci, la maire court d’une réunion à une autre entre les représentants des uns et des autres, jetant au passage l’opprobre sur Geert Wilders, accusé de souffler sur les braises. Ce qui donne un sentiment désagréable de déjà vu: depuis au moins 2004, année où le cinéaste Theo van Gogh fut assassiné par un islamiste amstellodamois d’origine marocaine, des tensions planent sur la ville.

Cette fois-ci, cependant, l’antisémitisme s’en est mêlé. En plus, le pays est dirigé par la coalition gouvernementale la plus à droite jamais connue. Si M. Wilders, simple député, ne le dirige pas, son Parti pour la Liberté, grand vainqueur des élections législatives de l’année dernière, y donne le ton. Et pour la première fois, un Premier ministre semble partager en partie ses vues sur les effets néfastes de l’immigration non-occidentale, qui aurait directement conduit à ces « razzias » dans une ville où les Néerlandais de souche ont été grand-remplacés par l’immigration non-occidentale.

Si l’on accepte que l’intégration a échoué, comme l’affirme M. Schoof (sans étiquette) et que les musulmans, « Marocains » surtout, prédominent dans toutes les statistiques indésirables, criminalité en tête, ils disposent aussi d’une élite. Des modèles d’intégration tels l’ex-maire de Rotterdam. M. Ahmed Aboutaleb, des écrivains, des sportifs et des artistes de talent.

Cependant, les horreurs dans la froide nuit amstellodamoise, après que l’équipe réputée israélophile de l’Ajax eut écrasé Maccabi (5-0), dévoilèrent cruellement les limites de leur intégration. Sans faire cause commune avec les commandos anti-Juifs, des intellectuels d’origine immigrée, souvent nés aux Pays-Bas, déplorèrent le manque d’empathie de ceux qui les gouvernent avec les souffrances des Palestiniens. Tout comme le racisme décomplexé envers « leurs » jeunes.

Et coup d’éclat : vendredi 15 novembre, la Secrétaire d’Etat aux Finances Nora Achahbar, née il y a 42 ans au Maroc, démissionna suite aux « propos racistes » tenus… pendant le Conseil des ministres ! Selon des rumeurs, non confirmées par l’intéressée, un(e) collègue aurait parlé de « Marocains de m…. », et un(e) autre croyait savoir que l’antisémitisme faisait partie de l’ADN de « ces gens-là ». Difficile pourtant de trouver « Marocaine » mieux intégrée que Mme Achahbar, dont le brusque départ a plongé le gouvernement dans une crise. M. Schoof a réussi à rabibocher sa coalition, arrivée au pouvoir l’été dernier, mais pour combien de temps encore?

Reste que peu de temps avant la démission de la Secrétaire d’Etat, le programme Avis de Recherche montrait encore à la télévision des jeunes suspectés d’avoir participé aux violences anti-juives. Ce n’était sûrement pas des Suédois.


  1. Depuis, l’édile est revenue sur ses propos initiaux, regrettant notamment l’emploi du terme « pogrom » NDLR ↩︎

Ne fais pas ton Français !

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David Duquesne. DR.

Dans son livre Ne fais pas ton Français, itinéraire d’un bâtard de la République, David Duquesne livre un témoignage effarant quant à cette immigration de masse qui refuse de s’assimiler. Et qui met chaque jour un peu plus à mal les mœurs françaises dans le nord du pays.


David Duquesne est infirmier, fils d’une mère immigrée algérienne rebelle à son milieu et d’un père ch’ti aux yeux bleus parti trop tôt dans son enfance.

Ayant vécu au sein d’une cité du Nord déjà très islamisée par l’influence du FLN algérien, il a bien connu le milieu maghrébin où son prénom David n’était pas reçu avec bienveillance – trop juif, peut-être – et par son mariage avec une fille du cru, il a pu rencontrer également ce mélange de tolérance affectée pour la diversité et cette intolérance réelle pour toutes les têtes qui dépassent, dont la sienne évidemment. 

Quand l’assimilation est en panne, la nation est en danger

Son livre raconte son histoire de vie mais aussi sa pensée qu’il fait connaître depuis des années dans les réseaux sociaux,  pensée qui, dit-il lui-même, n’est pas considérée comme légitime par les « talking classes » qui n’acceptent que la parole de leurs pairs, sociologues ou universitaires. Il a donc choisi la formule du récit de vie pour essayer de dire ce qu’il voit et les conclusions qu’il en tire, essentiellement ce choc représenté par une immigration de masse constituée par une civilisation du clan et de la tribu, résistant à une assimilation pourtant nécessaire pour faire une nation. 

Dès ma première rencontre avec David Duquesne, j’ai reconnu dans ses paroles et ses récits ce réel que je connaissais bien moi-même, ayant arpenté toutes les cités de France et observé cette évolution vers la violence des affrontements communautaires, un relatif vivre ensemble remplacé par un multiracisme et particulièrement un rejet des juifs et des « gaouris », ces Français dits de souche, méprisés d’ailleurs ouvertement pour leur racisme supposé par des élites politiques et médiatiques acquis à cet illusoire vivre ensemble. 

Venez comme vous êtes

Pour David Duquesne, les faits anthropologiques sont têtus et trop souvent niés : « Pour faire simple, la société française serait raciste dans son essence et son fonctionnement car non adaptée aux « nouveaux Français » issus de la « diversité », que les indigénistes nomment les « racisés ». D’un autre côté, la gauche se refuse à remettre en question la culture importée et imposée qui produit cette violence… L’immigration musulmane de masse   et la volonté de prioriser ces populations dans l’accès aux logements sociaux ont eu comme conséquence d’imposer des contre-sociétés reproduisant les normes socio-culturelles des bleds d’origine. Ces contre-sociétés sont plus violentes que dans les pays d’origine car ces nouvelles populations sont confrontées à une altérité qui n’existe pas ou baisse la tête dans les pays musulmans. Leurs enfants sont souvent éduqués dans le récit de la justice et parfois de la revanche postcoloniale.  De plus, dans les pays d’origine la police est beaucoup plus autoritaire et violente qu’en France mais respectée car de la même origine ethnique, donc légitime ».

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En fait, David Duquesne est pour moi l’incarnation de ce peuple qui résiste aux propagandes mais qui n’a droit à la parole que par le biais des enquêtes d’opinion biaisées trop souvent par l’opinion bien-pensante des enquêteurs et des instituts de sondages. David Duquesne dit le réel, celui qu’on ne veut pas entendre – et gare à celui qui l’exprime : traité de fasciste et d’extrême droite, il sera vite rejeté et écarté. Mais la voix du réel, si elle est plus lente à se faire entendre, si elle monte l’escalier comme on dit, au lieu de prendre l’ascenseur de la pensée conforme, ne peut manquer d’arriver à bon port. David Duquesne est mon ami. Il sait ce que je pense de ce qu’il écrit et à quel point je reconnais la pertinence de son regard et l’intelligence de son propos. Toutes les épreuves rencontrées dans sa vie, y compris dans sa vie familiale et conjugale, racontent le sort de ceux qui se démarquent de l’idéologie commune. On s’étonne du silence populaire, on ne comprend pas le manque de réaction populaire à tous les assauts contre la vérité que les gens connaissent, jour après jour, faits divers après faits divers. David a toujours eu le don de mettre son pavé dans la mare. Puisse-t-il être entendu, comme devraient l’être un jour les souffrances d’un peuple qui ne veut pas mourir à force de blessures réelles et de dénis. 

256 pages.

Ne fais pas ton Français !: Itinéraire d'un bâtard de la République

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Existe-t-il une mondialisation autoritaire?

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Le siège de la Banque Centrale européenne à Francfort, de nuit. DR.

Une révolution guidée par une obsession du contrôle et de la planification. Tel serait le projet mégalomane dont Emmanuel Macron serait l’un des principaux architectes! C’est la thèse soutenue par l’essayiste Ludovic Greiling, dans son livre.


« On est confondu devant le gigantisme des efforts destinés à façonner un monde nouveau, par cette obstination à mener la globalisation quoi qu’il en coûte », écrit l’auteur dans Le Monde qu’ils veulent (L’Artilleur).

« Si nous voulions filer la métaphore agricole, nous dirions que la vision mondialiste est celle d’un immense champ unique et plat, une vaste étendue contrôlable du regard, gérable et réadaptable selon les besoins », explique-t-il.

Le laboratoire européen

Avec sa vocation fédérale et son imposant appareil technocratique, l’Union européenne constitue selon Greiling le laboratoire par excellence de cette mondialisation forcée.

La mise en œuvre de politiques qui homogénéisent les sociétés et les économies des États membres – au mépris de leur souveraineté – participe d’une ingénierie sociale visant à créer un espace uniforme où les différences nationales, culturelles et politiques sont gommées au profit d’une gouvernance centralisée.

« Pour nombre d’élites dirigeantes, l’Union européenne ne peut pas reculer. Elle est le dernier bastion de la « première révolution mondiale » et aussi son modèle le plus achevé », constate ce spécialiste de l’économie.

Un libéralisme illibéral 

Le paradoxe de ce projet est de combiner autoritarisme et libéralisme dans une synthèse contredisant les principes mêmes du libéralisme classique, un courant censé s’harmoniser davantage avec des formes d’organisation souples et décentralisées.

Pour des penseurs libéraux comme Friedrich Hayek, c’est parce que le marché et la société elle-même sont intrinsèquement capables de s’autoréguler que l’État ne doit pas trop y intervenir, au risque de compromettre leur équilibre et de freiner leur dynamisme.

Or, pour cette élite, la libéralisation ne répond plus à des dynamiques naturelles et spontanées, profitables aux peuples concernés, mais est un objectif à imposer par le haut, faisant apparaître un «libéralisme» dont le propre est de «libérer» par la force.

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Avec les Macron, Schwab et Soros de ce monde, il s’agit d’instaurer une société «libérale» mais policée, où l’individu est «libre», mais à l’intérieur du cadre conçu par cette élite pseudo éclairée.

On trouve une tension similaire dans ce qu’on appelle le capitalisme de surveillance: l’individu peut consommer tout ce qu’il veut et autant qu’il veut, mais au prix d’être le cobaye d’industries qui l’espionnent et dont les intérêts convergent avec ceux des États vampires. Autant dire au prix de sa liberté. 

De cette façon, nous ne sommes plus devant un libéralisme classique mais une sorte de libéralisme illibéral. Ce système se veut ouvert, notamment en permettant aux gens d’exprimer leur identité culturelle et sexuelle à travers la célébration de la diversité, mais ne tolère pas vraiment la dissidence politique en déployant divers moyens de censure et de contrôle social.

Néo-malthusianisme

Pour Ludovic Greiling, ce projet est inséparable d’un néo-malthusianisme insidieux. Il faut planifier l’économie, façonner les mentalités, mais aussi diminuer les naissances.

La popularité de ce courant serait attribuable en grande partie au Club de Rome. Fondé en 1968, devenu par la suite l’un des principaux foyers de cette vision mécanique de l’humanité, ce think tank serait parvenu à orienter les discussions sur la croissance démographique, les ressources naturelles et l’environnement, contribuant à alimenter le climat anxiogène autour de ladite crise climatique.

Abolir les frontières pour en créer de nouvelles 

Le journaliste relève également certaines contradictions de la même doctrine. Par exemple, il souligne l’incohérence entre l’idéal globaliste supposément marqué par une ouverture tous azimuts et des mesures sanitaires d’essence plus autoritaire que libérale.

Durant les confinements, alors que les frontières internationales restaient ouvertes – du moins pour les personnes vaccinées –, de strictes restrictions étaient imposées à l’intérieur même des États, créant de nouvelles frontières entre les gens et entre leur milieu et eux.

Dans la Belle Province, cette interversion est survenue de manière radicale quand Québec a interdit aux gens de se rendre dans une autre région que la leur. 

«Ce double mouvement d’ouverture totale vers l’extérieur et de mesures de coercition extrêmes à l’intérieur est un fait assez nouveau dans l’histoire politique», observe-t-il.

Ludovic Greiling se dresse contre ce nouvel autoritarisme en marche, pour lequel un «ordre supérieur» est en droit de bouleverser le mode de vie des populations. En exposant ses fondements idéologiques, il nous aide à mieux comprendre cette mondialisation forcée.

192 pages

Claude Lelouch face à la meute

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Claude Lelouch à Paris, 30 octobre 2024 © CYRIL PECQUENARD/SIPA

« Les femmes mariées devraient remercier les maîtresses ». À cause du féminisme inquisiteur ambiant, le cinéaste Claude Lelouch a été contraint de s’excuser pour une banale blague.


Après des propos dénoncés comme sexistes, le cinéaste Claude Lelouch demande pardon. Mercredi, à l’Heure des Pros, sur CNews, il présentait Finalement, son dernier film avec Kad Merad au générique. Il est interrogé sur une déclaration précédente dans la Tribune du Dimanche : « On peut changer de femme quand on trouve mieux.» Praud, un peu fleur bleue, s’étonne : « C’est quoi, trouver mieux quand on aime sa femme ? » Lelouch lui répond alors qu’ « on est fidèle tant qu’on n’a pas trouvé mieux, que ce soit pour une voiture, une femme, un frigo. » Puis, « aggravant » son cas, il se lance dans un plaidoyer pour l’infidélité. « Les femmes mariées devraient remercier les maîtresses. Très souvent quand on va ailleurs on est content de rentrer à la maison ! ». Rires gênés sur le plateau… Et déferlement sur les réseaux sociaux, où l’on dénonce pêle-mêle misogynie, banalisation du sexisme et humour gras des années 70. Lelouch est un vieux mâle blanc… etc. Il faudrait les laisser brailler, mais Lelouch cède. Vendredi, il présente ses excuses sur X. Il rappelle son admiration et son amour des femmes – dont ses films témoignent déjà, évidemment. « Mes propos maladroits et déplacés ont blessé. Je vous en demande pardon ». Sans doute a-t-il eu peur que ces meutes numériques perturbent la sortie du film. Désormais quand les chiens aboient, la caravane recule.

https://twitter.com/LelouchOfficiel/status/1857361354186699053

N’est-ce pas un épisode un peu dérisoire ? Dérisoire, oui. Mais emblématique, aussi. Car annonciateur d’un monde irrespirable :

Lelouch a donc osé une semi-blague, en comparant une femme à un frigo (en réalité, cela ne marche pas pour les frigos, car on ne change pas de frigo quand on en a trouvé un meilleur, c’est faux !). C’est un blasphème. Les femmes sont sacrées. Pas de rires gras, les gars. D’ailleurs, pas de rire tout court, désormais. Silence concernant les femmes.

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Mais ce qui enrage en particulier les féministes, c’est que Claude Lelouch avoue qu’il est un coureur de jupons, un nomade sexuel et amoureux ! Il a d’ailleurs sept enfants, de cinq femmes différentes. Il défend, ou du moins excuse, l’infidélité conjugale, donc le mensonge. Si elles le pouvaient, nos dames-patronnesses créeraient un délit d’infidélité et un code de l’amour égalitaire, pacifique, transparent, raisonnable – ennuyeux à périr. En attendant, en absence de loi, elles imposent insidieusement une norme sociale selon laquelle l’homme volage est un sale type et la monogamie, un impératif moral.

Des groupuscules plombent le débat public et terrorisent tout le monde. Ils prospèrent sur la lâcheté générale. En privé, la plupart des gens se moquent comme moi de leurs indignations. En public, pour avoir la carte, être reçu dans les médias, on se prosterne devant MeToo. Lelouch a certainement été conseillé par ses financiers, avocats ou communicants dans cette affaire. Dans le petit milieu du cinéma, la prudence confine souvent à la lâcheté.

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Donc, non, en réalité, il n’y a rien de dérisoire dans tout cela. Pardon pour les grands mots: il s’agit de nos libertés fondamentales. De la liberté de la vie privée, de la liberté de penser ce qu’on veut de la fidélité conjugale. Si nos enragées lisaient Balzac, elles sauraient que ce n’est pas seulement l’infidélité qui a sauvé le mariage, mais aussi la prostitution.


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale de JJ Bourdin !

Robert Kennedy Jr: maux de tête en perspective pour «Big Pharma»?

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Robert F. Kennedy Jr, Palm Beach, 15 novembre 2024 © Alex Brandon/AP/SIPA

Sceptique sur les vaccins, le neveu de John F. Kennedy a été nommé ministre de la Santé par Donald Trump. « Pendant trop longtemps, les Américains ont été écrasés par le complexe agroalimentaire et les laboratoires pharmaceutiques qui se sont livrés à la tromperie et à la désinformation en matière de santé publique », a dénoncé le nouveau président élu, lors de cette annonce… Monsieur Kennedy entend s’attaquer aux grands laboratoires (« Big Pharma ») et aux agences de contrôle de la santé et de l’alimentation. Faut-il s’en réjouir ou craindre que les États-Unis sombrent dans l’obscurantisme ?


Maux de tête en perspective pour Big Pharma. Depuis l’élection de Donald Trump, l’industrie pharmaceutique est dans le collimateur de celui qui a décidé d’abattre des citadelles jugées imprenables. La nomination d’Elon Musk à la tête d’un « ministère de l’efficacité gouvernementale » annonce des coupes claires (2000 milliards de dollars d’économies !) dans l’appareil bureaucratique. Et les médias s’apprêtent à hurler au complotisme et à l’obscurantisme avec la nomination de Robert F. Kennedy Jr à la Santé.

Dénonciation d’une « fabrique de la peur »

À l’annonce de sa victoire, Trump avait déclaré : « Robert F. Kennedy Jr. va aider à rendre la santé à l’Amérique. Il veut faire certaines choses et nous allons le laisser faire. Je dis juste : tiens-toi à distance du pétrole, Bobby. À part ça, amuse-toi bien ». Or Kennedy conteste le discours sanitaire officiel imposé lors de la crise du Covid.

Dans son livre (La terrifiante course aux armes biologiques, Editions Résurgence), l’ancien démocrate et candidat à la présidence des États-Unis critiquait la fabrique de la peur mise en place par l’Organisation Mondiale de la Santé, sous la pression des fabricants de vaccins, de Bill Gates et du conseiller à la santé Anthony Fauci. Il écrivait : « Ces hommes ont montré à plusieurs reprises qu’ils peuvent obtenir des gens qu’ils se conforment à des mesures draconiennes par la peur de pandémies périodiques instillées par la propagande ou même par des libérations périodiques – accidentelles ou délibérées – de superbactéries pandémiques ». Il appartiendra à Kennedy de prouver ses dires. Cependant ses alertes sur la tyrannie sanitaire, qui rejoignent celles de votre serviteur (Journal d’un paria, L’Artilleur), posent la bonne question de la domination médico/militaro industrielle dans une démocratie.

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Car pourquoi taire cette évidence ? Oui, l’industrie pharmaceutique adore les pandémies, comme le complexe militaro-industriel adore les guerres. Le feu vert que Trump s’apprête à donner à Kennedy Jr pour une opération vérité sur la politique sanitaire ne peut être que profitable au débat.

Raoult ravi

La santé publique n’a pas à se réduire aux seuls produits chimiques, dans une déshumanisation de la médecine, réduite à un champ d’expériences et de techniques, à des croyances scientistes et à des conflits d’intérêt chez les promoteurs de molécules rémunératrices. Le système immunitaire peut avoir recours aux vaccins, mais il relève aussi de gestes simples liés à une bonne alimentation, une pratique du sport, un taux suffisant de vitamine D, un comportement visant à protéger prioritairement les personnes vulnérables, etc. Le discours sanitaire unique ajouté à un terrorisme intellectuel contre les praticiens trop libres, sont des insultes à la décence et au bon sens.

Dans un tweet, le professeur Didier Raoult, bête noire de Big Pharma et de ses obligés politiques, s’est félicité de ce vent de liberté qui se lève aux Etats-Unis. Il écrit notamment : « La politique et la science n’ont rien de commun, la contradiction, la connaissance, la notion des changements de théories et de pratiques sont au cœur de la science. L’arrogance des politiques, des journalistes et de l’administration est stupéfiante, j’attends la suite avec gourmandise. L’élection de Trump peut changer du jour au lendemain au lendemain la VERITE ».

Une révolution arrive. Pourquoi craindre le grand ménage, s’il est nécessaire ?