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Persécution judiciaire et intimidations indigénistes : c’est l’urgence pour Fdesouche

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Fdesouche est à l’avant-garde de la lutte contre la propagande et la désinformation multiculturalistes, immigrationnistes et wokistes. L’extrême gauche tente actuellement de le museler – définitivement – en utilisant une technique bien rodée des militants progressistes, qui consiste à submerger leur cible sous des litiges abusifs et injustifiés. Fdesouche a besoin de notre aide. Damien Rieu, de Reconquête!, lance un appel à la solidarité.


Je connais Pierre Sautarel, le principal animateur de Fdesouche, depuis 10 ans. J’ai toujours su que Pierre n’était pas du genre à demander de l’aide, mais je ne me suis rendu compte de son désarroi que très récemment. Lors d’un échange téléphonique, au début du mois, il m’a confié (après que j’ai insisté) l’état de détresse dans lequel il se trouvait pour continuer à faire fonctionner Fdesouche. La raison ? L’accentuation des persécutions judiciaires, notamment via une campagne d’intimidation indigéniste (sur laquelle je reviendrai juste après) qui implique des frais d’avocats colossaux. Concrètement, Pierre croule sous des dettes massives, qu’il doit régler avant la fin du mois.

Depuis 17 ans, lui et son équipe tiennent bénévolement un des sites politiques les plus consultés du pays. Par un travail constant de moines-militants, ils informent les Français sur la réalité du cataclysme multiculturel qui frappe notre pays, celle que les médias mainstream se donnent tant de mal à dissimuler.

Le fleuron de la réinformation

Fdesouche est indiscutablement le site-étendard de la résistance médiatique sur Internet. Mais tenir une revue de presse dissidente, totalisant 80 000 visiteurs uniques par jour, demande non seulement une implication régulière mais surtout les reins solides sur le plan financier, pour ne pas céder aux intimidations économiques répétées de la justice. En politique aussi, l’argent est le nerf de la guerre. Beaucoup l’ignorent, mais jusqu’à présent, la survie de Fdesouche a toujours été précaire. Comme Pierre me l’a confié lui-même, le site tient grâce à des bouts de ficelles et ne doit son salut qu’à la générosité de son webmaster, qui accepte de finir à découvert tous les mois pour poursuivre sa mission.

: si l’objectif des 34 000 euros n’est pas atteint, le site sera contraint de fermer. Avec lui, ce sera un pilier de la résistance à la propagande multiculturelle qui sera tombé. D’ailleurs, nos ennemis ne s’y trompent pas : en 2009, le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, officine d’extrême gauche subventionnée) constate que Fdesouche est plus visité que les sites de l’UMP et du Parti socialiste. Libération, pour sa part, en 2021, estime le nombre de pages visitées par moi à plus de 8 millions. Fdesouche n’est pas un blog : c’est une véritable arme pour combattre les mensonges de l’idéologie immigrationniste.

Un monde sans Fdesouche, c’est la dictature de Libération

Si la recette Fdesoucheest simple (tenir chaque jour une revue de presse pour centraliser les preuves de la crise du système actuel), sa contribution au débat public est majeure. Le travail de Pierre Sautarel n’est pas seulement une voix discordante dans la cacophonie abrutissante des médias mainstream, toujours prompts à changer les noms des délinquants, à trouver des excuses aux criminels et à refuser de voir en face la réalité criante du Grand Remplacement. Surtout, il s’agit d’une ressource précieuse pour lutter contre la pensée unique : celle de France 2 et de Libération, celle qui refuse toujours d’admettre, après plus de 60 ans de domination, qu’elle a eu faux sur toute la ligne.

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Une des premières réussites de Fdesouchea lieu en 2009, avec la diffusion de la vidéo d’une agression à caractère francophobe dans un bus de nuit parisien, qui participe à la démocratisation du concept de « racisme antiblanc ».  En 2021, la diffusion d’un rapport de France-Stratégie qui permet de mesurer le Grand Remplacement provoque un tollé chez ses négateurs. Des médias d’ampleur, comme Causeur ou CNewsreprendront ce rapport, montrant ainsi à tous les Français la complicité des médias mainstream bien-pensants, toujours prêts à dissimuler la réalité du changement de peuple qui touche la France.

La disparition de Fdesouche, c’est un contre-feu crucial qui s’éteint, et l’enfermement dans la chambre à échos du politiquement correct. C’est aussi toute une génération de citoyens patriotes et de militants engagés qui ne verra pas le jour, faute d’avoir eu accès à un son de cloche différent. Moi-même, je dois une fière chandelle à Fdesouche, qui a activement participé à ma politisation et par là même, à mon engagement.

Des attaques incessantes, et de plus en plus brutales

L’impact de Fdesouche dans le combat politique n’échappe pas à nos ennemis : qu’ils soient d’extrême gauche, islamistes ou juges rouges, les partisans de l’idéologie dominante n’ont eu de cesse d’attaquer Pierre Sautarel en justice.

En 2011, c’est le groupe islamiste Forsane Alizza qui avait appelé au djihad, en incluant (comme l’enquête l’a démontré) Pierre Sautarel parmi ses cibles.

Aujourd’hui, la dernière trouvaille du camp du bien, c’est de former une coalition de 150 plaignants, tous issus de la mouvance islamogauchiste, pour attaquer Sautarel. Leur grief ? Celui-ci aurait tenu des listes d’opposants pour coordonner des attaques à leur encontre. On tremble devant le retour des heures les plus sombres de notre histoire… La réalité ? Il s’agit simplement de feuilles Excel qui recensent des données publiques sur les soutiens à la manifestation contre l’islamophobie organisée en novembre 2019, et qui avait largement choqué les Français. Tous les prétextes sont bons pour faire tomber les résistants…

Alors, comment faire pour aider Fdesoucheet Pierre Sautarel ?

La réponse est des plus simples : il suffit de donner, à la hauteur de vos moyens.

Contrairement aux officines de gauche gavées d’argent public pour mener leur matraquage idéologique, Fdesouchen’a pas accès aux subventions publiques. Sans le robinet de l’argent du contribuable, il n’existe qu’une seule méthode pour faire perdurer Fdesouche: la solidarité. On compte plus de 80 000 visiteurs quotidiens uniques, dont vous faites d’ailleurs sûrement partie (comme c’est mon cas). Si, chacun, nous donnons ne serait-ce qu’1 euro à Pierre Sautarel, cela suffirait pour atteindre le double de l’objectif des 34 000 €.

Mon ami Pierre a sacrifié sa sécurité et sa vie professionnelle pour nous informer. Il n’oserait jamais vous demander de donner pour le soutenir, alors je le fais à sa place. Il le mérite amplement.

#JeSuisFdesouche

Pour faire un don : www.jesuisfdesouche.com 

Comme quoi parfois, les histoires se finissent bien.

Ma vie à l’Assemblée

Décidément, il s’en passe de belles à l’Assemblée nationale. Florilège…


« Qu’il reparte en Afrique ! »

Le « Qu’il reparte en Afrique » tient évidemment la corde des sujets « bouillants » du mois écoulé. Avec une question à laquelle je n’ai, pour ma part, toujours pas de réponse. Le lendemain de la phrase malheureuse prononcée en pleine séance de questions au gouvernement, tout le monde attendait en effet avec impatience le compte-rendu des débats afin de savoir si le député RN parlait :

1) Du député LFI (« Repars en Afrique ! ») ;

2) Du bateau Ocean Viking (« Qu’il reparte en Afrique ! »). Mais au singulier, admettez qu’il pouvait aussi s’agir du député…

3) Des migrants (« Qu’ils repartent en Afrique ! »).

Le compte-rendu a tranché et c’est la version n° 2 qui a été retenue. Quant à moi, je n’ai toujours pas compris comment ils avaient pu faire, à l’oral, la différence entre le singulier et le pluriel…

Corrida

Autre sujet qui fâche, la corrida… Un gros morceau. Que des coups à prendre, car celui qui défend la tauromachie appartient forcément au camp des méchants. Un « barbare », un « monstre », un « tortionnaire » et j’en passe… Une petite histoire amusante pourtant : alors qu’Aymeric Caron me reproche en commission des lois de défendre une « tradition », il m’explique que toutes les traditions ne sont pas bonnes à garder. La preuve par l’excision selon lui. J’essaie une réponse simple, qui traduit une véritable différence de conception philosophique du monde dans lequel nous vivons : la corrida est une affaire de taureaux quand l’excision concerne les femmes. Et pour moi, les taureaux ne sont pas des femmes. Et les femmes ne sont pas des vaches… Je réitère cette explication très (trop ?) simple auprès d’une femme qui m’écrit pour exprimer sa colère et son incompréhension face à mes positions. Je vous avoue ma surprise (et mon amusement) en découvrant sa signature : « Alice, mammifère »

Corrida toujours

Que dire de ce député socialiste croisé dans un couloir et qui me souffle : « Ce serait bien que tu fasses un peu d’obstruction sur les textes précédant la proposition de loi qui vise à abolir la corrida. Tu comprends, pour moi, c’est impossible mais toi, tu peux le faire… »

Professionnelle

Les débats à l’Assemblée sont parfois surréalistes… ou pathétiques. Ou ridicules, au choix… Le 16 novembre, vers 23 heures, les esprits s’échauffent une fois de plus. La France insoumise traite Gérald Darmanin, ministre au banc, de « menteur » et ce à plusieurs reprises. Le ministre garde son calme. La discussion se poursuit. Une députée écologiste prend la parole : « Lorsque l’on voit toujours les choses de son propre point de vue, on croit que c’est l’autre qui est en faute. » Ce à quoi un député LR répond : « C’est vrai que vous êtes une professionnelle ! » Que n’avait-il dit ! La députée monte sur ses grands chevaux, protestant qu’elle en a assez de se faire insulter, laissant entendre qu’on la traite de « prostituée ». Cris, protestations. Les bras m’en tombent. Le chaos est tel que la présidente est obligée de suspendre la séance. Quelle perte de temps !

Nostalgie

Alors que je traverse la rue pour rejoindre mon bureau, j’aperçois M’jid el Guerrab (député des Français de l’étranger non réélu en 2022) passer en scooter et regarder d’un œil nostalgique les bureaux de l’Assemblée nationale… Difficile de tourner la page ?

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Vocabulaire

19° dans l’hémicycle ! Autant vous dire que, lorsque nous sommes coincés des heures durant sur nos sièges à suivre les débats, il fait vite froid. Mais bien sûr, représentation oblige, les manteaux, gants et bonnets sont interdits. Alors nous usons de subterfuges. Quand j’entrais un soir dans l’hémicycle avec une épaisseur supplémentaire sur le dos, un huissier (toujours aimables, les huissiers de l’Assemblée sont vraiment impressionnants de patience, de politesse et de gentillesse…) m’interpelle : « Madame Ménard, vous jouez les rebelles ce soir ? » Et moi, faussement naïve, de répondre : « Une surveste, cher monsieur, il s’agit d’une surveste. » C’est passé pour cette fois…

Mauvaise foi

La Chaîne Parlementaire vient de m’appeler pour me demander une réaction : la France insoumise proteste, car j’aurais déposé trop d’amendements sur leurs propositions de loi qui seront examinées jeudi 24 novembre, et notamment sur la constitutionnalisation de l’avortement et la corrida. Je ferais, selon eux, de l’« obstruction ». J’explique à la journaliste que j’appelle plutôt cela « défendre des convictions » ou des sujets qui me sont chers… Mais je ne résiste pas à lui rappeler que, la semaine précédente, la même France insoumise a passé plus d’une heure à défendre des amendements concernant les amendes forfaitaires délictuelles, visant à faire passer leur montant de 800 euros à 30 centimes, 50 centimes, un euro, deux euros, etc. Mais quand cela vient de leurs bancs, ils doivent appeler cela de la démocratie participative…

Corrida suite et fin

Aymeric Caron étant soucieux de pouvoir défendre sa proposition de loi pour interdire la corrida, nous apprenons la veille au soir que La France insoumise a décidé de retirer ses deux premiers textes afin de « gagner du temps ». Intéressant. L’un des deux textes retirés portait en effet sur l’augmentation du smic à 1 600 euros. Où l’on apprend donc que la protection des taureaux de combat est plus importante que la défense des smicards pour le parti d’extrême gauche… Et puis, c’est la débandade : inquiet de voir son texte rejeté par l’Assemblée, l’antispéciste a finalement annoncé qu’il retirait lui aussi son texte sous prétexte que nous aurions déposé trop d’amendements. Courage, fuyons ! Il suffisait, comme je l’ai demandé en séance, de proposer un vote sur les 20 premiers amendements qui demandaient la suppression du texte et nous aurions été fixés. N’est pas toro bravo qui veut…

Les ravis de la crèche

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La crèche est plus qu’un symbole chrétien, elle représente avant tout une tradition française perpétuée depuis de nombreuses générations. Ceux qui souhaitent la retirer des mairies ne sont pas les protecteurs de la laïcité, mais les fossoyeurs de notre culture.


Ceux qui, comme à Béziers, s’attaquent aux crèches de Noël installées dans les mairies sont de bien piètres défenseurs de la laïcité.

Ils ne la défendent d’ailleurs pas : ils l’instrumentalisent pour détruire l’identité française, effacer ce qui fait de la France une nation, avec son histoire et ses traditions, dans l’espoir de la réduire à un simple espace géographique aussi vierge que possible dans lequel ils pourront, pensent-ils, instaurer leur idéal politique hors-sol, désincarné.

Ce qu’ils ne veulent pas voir, c’est que la laïcité n’est, contrairement à ce qu’ils prétendent, que la version moderne d’un aspect fondamental et très ancien de cette identité française qu’ils abhorrent. Philippe le Bel avait tout compris à la police des cultes, et notre sainte la plus emblématique, Jeanne d’Arc, fut condamnée à mort par l’Église pour avoir suivi sa conscience et servi la France – nul doute qu’en montant sur le bûcher elle séparait, plus clairement que tous les auteurs de la loi de 1905 réunis, l’État qu’elle avait sauvé 22 mois plus tôt, de l’Église de l’évêque Cauchon.

Pour qu’il y ait la laïcité, il faut qu’il y ait la France.

Ce sont de délicats équilibres, de lentes sédimentations faites de complémentarités et d’oppositions, qui ont conduit la France à donner cette forme si particulière à l’héritage philosophique de l’Antiquité, mâtiné des rapports complexes entre un clergé se voulant héritier de l’administration romaine et des chefs de guerre convertis attachés à la fière autonomie de leurs clans. Que l’on arrache à la France l’identité française, que l’on extirpe de cette identité ce qu’elle a de typiquement français, et la laïcité déracinée sera privée de tout le substrat culturel qui la rendait possible en la rendant pensable. La démonstration en est simple : y a-t-il un seul autre pays au monde qui comprenne vraiment notre laïcité ? Réponse : non. Pour qu’il y ait la laïcité, il faut qu’il y ait la France.

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Qu’est-ce qu’une crèche de Noël ?

Rappelons d’abord ce qu’elle n’est pas. Aucun mouvement avide d’imposer sa loi religieuse n’en a fait son emblème. Aucune théocratie totalitaire ne force ceux qu’elle gouverne à en installer chez eux, ou dans la rue, ou à en porter l’image sur leurs vêtements. Aucun attentat n’a jamais été commis au cri de « Lou Ravi akbar ». Et il faudrait avoir renoncé à toute espèce de sens moral pour ne pas comprendre que cela fait une énorme différence.

Religieuse, la crèche l’est assurément. Mais elle n’est pas que ça, et ce n’est même pas sa dimension essentielle. Le vieux et la vieille, le tambourinaire, le bûcheron, le berger et son fils, le ravi, le meunier, la lavandière, le gendarme, le rémouleur, le ramoneur, même le maire : c’est tout un village de Provence, avec ses figures et ses métiers, qui est représenté là. C’est cet échelon fondamental de la vie citoyenne et démocratique que célèbre la crèche traditionnelle, et à ce titre comment pourrait-elle ne pas être à sa place dans la mairie qui est justement la maison commune de tous ces personnages intemporels ?

Oui, la crèche est aussi religieuse et chrétienne. Elle est, plus précisément, l’appropriation par la tradition populaire de ce que le christianisme a apporté d’attachant à notre culture, loin de ce qu’il a pu par ailleurs lui infliger de sombre : s’il y a parfois un voleur parmi les santons, il y a un prêtre et un moine mais jamais d’inquisiteur. Elle est aussi, que l’on voie la dimension symbolique ou mythologique de l’enfant divin, de ses parents, des anges et des bergers émerveillés, celle sentimentale d’une famille attendrie réchauffée par le bœuf et l’âne, ou une communauté villageoise à la fois idéalisée et gentiment caricaturée (nous sommes, après tout, des animaux politiques), le rappel que l’être humain a des aspirations que les orgies consuméristes ne peuvent combler. Et si un Etat qui prétend les satisfaire est inévitablement un totalitarisme (tout comme l’est n’importe quelle religion affirmant être seule à pouvoir les satisfaire), il est bon que le politique prenne parfois le temps de rendre hommage à ce dont il peut et doit favoriser l’épanouissement, mais qui in fine le dépassera toujours.

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Et il est bon, aussi, que de temps en temps la République s’incline devant les traditions françaises, et donc devant la France. Aucun régime politique, fût-il le meilleur au monde, ne devrait être autorisé à se croire supérieur à la nation dont il a la charge.

Ajoutons qu’à l’heure où des inconnus (à ce jour) ont brûlé une crèche en pleine rue, où l’on attaque un sapin de Noël en hurlant « Allah akbar », il est du devoir des pouvoirs publics de réaffirmer que ce qui fait que la France soit la France est une part légitime de la France, y compris ce qui dans sa culture lui vient de la tradition chrétienne (elle-même n’étant en l’occurrence qu’une christianisation de mythes et de coutumes nettement plus anciens, mais c’est un autre sujet).

Un dernier point. Alors que des élus sont en première ligne pour défendre l’incarnation symbolique de la version chrétienne de la fête du Solstice d’Hiver, l’Église, elle, semble absente. Ce n’est pas une surprise.

Depuis des décennies, le christianisme (notamment catholique) s’est manifestement détourné de la chrétienté, et si le Pape François est la figure paroxystique de ce mouvement de rejet, il n’en est certainement pas l’origine. Maurice Druon (j’ose espérer que nul n’ira accuser ce résistant, médaillé de la France Libre, coauteur du «Chant des Partisans», d’être un dangereux identitaire nostalgique des heures les plus sombres) en faisait déjà le reproche à l’Église il y a un demi-siècle. Et si aujourd’hui on peut s’étonner de voir Peppone assumer une part du rôle de Don Camillo, la faute n’en revient pas aux homologues du bouillant édile, mais aux successeurs de Don Camillo qui ont démissionné de certaines de leurs responsabilités.

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D’aucuns objecteront que l’Église porte un message religieux universel, et non enraciné dans une culture particulière. C’est évidemment faux, car l’un ne s’oppose pas à l’autre. L’ancrage culturel est un besoin universel de l’Homme, et si l’éthique des samouraïs a atteint l’universel, ce n’est pas en niant son enracinement japonais, mais en l’accomplissant jusqu’au plus noble. De même pour le christianisme, et le contexte bien particulier d’un royaume d’Israël ouvert à l’influence grecque depuis Alexandre, et sous domination romaine. De même pour ce que le christianisme est devenu, et qui doit sans doute plus à l’Europe que ce que l’Europe lui doit.

Ajoutons qu’au plan théologique, l’attitude de l’Église lorsqu’elle s’oppose à la « dérive identitaire » est un non-sens. Quoi ! Après un millénaire et demi de domination sans partage, le christianisme n’aurait pas réussi à faire porter à l’Europe des fruits méritant d’être préservés ?  Piètre résultat pour un message qui se veut divin. Ne resteraient que des slogans humanitaires oubliant que l’humanitaire est certes important mais n’est pas tout, puisque « l’Homme ne se nourrit pas seulement de pain » mais aussi de grandeur, de beauté et de pensée, en un mot de culture. Triste constat, heureusement démenti par la splendeur des cathédrales gothiques… et la chaleureuse simplicité des crèches.

À moins d’avoir pour véritable but d’effacer notre culture – et ce qui la remplacera alors n’est pas je ne sais quelle utopie, mais l’une des barbaries qui attendent leur heure, entre le chaos tribal, le totalitarisme islamique et le règne impitoyable des seigneurs de la guerre économique – ceux qui ne veulent plus voir de crèches dans les mairies n’ont qu’une chose sensée à faire : en installer bien visibles sur leurs rebords de fenêtres, dans les rues passantes, dans les églises portes grandes ouvertes. Alors, et alors seulement, ils auront la légitimité de dire qu’il n’est plus nécessaire que les crèches s’abritent dans les mairies… comme Marie et Joseph se sont jadis abrités dans la crèche.

D’ici là, n’interdisons pas au maire de se joindre à tous les autres santons et à votre serviteur pour résister aux insipides « fêtes de fin d’année » et vous dire, chers lecteurs : Joyeux Noël !

Licorice Pizza, un film de Paul-Thomas Anderson

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Pour les fêtes de Noël vous pouvez offrir à vos conjoints, amis, grands enfants cette belle comédie romantique.


Licorice Pizza commence par une séquence de drague romantique très drôle et émouvante. Gary Valentine (Cooper Hoffman), un jeune garçon dynamique et vif, âgé de 15 ans et élève au lycée, courtise Alana Kane (Alana Haim), une belle jeune femme, assistante-photographe âgée de dix ans de plus que lui. Magnifiquement interprété par ces deux jeunes acteurs, le duo amoureux nous entraine dans un film jubilatoire, un chef-d’œuvre de cinéma mêlant teen-age movie et comédie romantique.

Nous sommes en 1973 aux États-Unis, un pays où l’utopie hippie et libertaire est déjà retombée après les meurtres sordides de Sharon Tate et de ses amis (affaire Charles Manson) et de Altamont en 1969 (meurtre lors du concert des Stones[1]), une Nation traumatisée en proie au doute et à l’inquiétude sociale qui s’aggrave avec la crise pétrolière de 1973, mais dont les problématiques ne vont cesser de se décupler au fil du temps.

Paul-Thomas Anderson filme avec une mélancolie pleine d’amour un monde en train de disparaitre qui se précipite vers une impasse politique et philosophique aujourd’hui devenue dramatique, dans un pays ravagé par le wokisme et la cancel culture.

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Le cinéaste nous montre avec nostalgie le crépuscule du modèle de société de la fin des années soixante et du tout début des années soixante-dix. Il nous expose avec une grande tendresse et un humour plein de malice, la félicité perdue de cette époque de grande liberté, tant pour les hommes que pour les femmes. Il filme avec beaucoup de plaisir la rage et la volonté de vivre de ces jeunes gens inventifs qui ont cru à un idéal de liberté et de bonheur.

Superbement éclairé et cadré par son chef-opérateur Michael Bauman, servi par une pléiade de comédiens tous excellents: Alana Haim (Alana Kane), Cooper Hoffman (Gary Valentine), Sean Penn (Jack Holden), Tom Waits (Rex Blau), Bradley Cooper (Jon Peters), Benny Safdie (Joel Wachs), et une bande musicale réjouissante (Nina Simone, David Bowie, The Doors, Sonny & Cher, Chuck Berry, Donovan, Paul McCartney, Gordon Lightfoot, Taj Mahal, Mason Williams, Blood Sweat and Tears, Steve Miller Band…). La mise en scène du cinéaste nous enchante et nous emporte vers un malström d’émotions mélangeant, rire, joie, bonheur, tristesse et amertume. La justesse du film tient beaucoup à la grâce et l’élégance de Gary Valentine et Alana Kane, jeune couple au rythme trépidant.

Licorice Pizza, un film de Paul-Thomas Anderson, États-Unis, 2021, 2h13, V.O.S.T.F.

Interprétation : Alana Haim (Alana Kane), Cooper Hoffman (Gary Valentine), Bradley Cooper (Jon Peters), Sean Penn (Jack Holden), Benny Safdie (Joel Wachs), Tom Waits (Rex Blau)…

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[1] Marqué par un assassinat, l’événement symbolisera la fin de l’idéal hippie comme de l’insouciance pour toute une génération.

L’origine de la défaite de la France en finale

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C’est peut-être le 20 juin 2020, au bord de la Manche à Brighton, que la France a perdu la coupe du monde et c’est à cause d’un Français peu connu du grand public.


Le championnat anglais vient de reprendre dans des stades vides après l’arrêt Covid. Arsenal joue contre Brighton. L’excellent attaquant français de Brighton Neal Maupay tacle le gardien allemand d’Arsenal, Bernt Leno. Excès d’engagement. Leno sort grièvement blessé.
Son remplaçant n’a quasiment jamais joué avec Arsenal même s’il est au club depuis 2010, depuis l’âge de 17 ans. Il a été prêté à beaucoup d’autres clubs. On le dit incapable de s’imposer au plus haut niveau.
Il entre. Est tout de suite excellent.
Leno reste blessé. Le remplaçant jouera 20 matchs comme titulaire. Fera des arrêts fantastiques. Gagnera la coupe contre Chelsea. Puis gagnera le community shield contre Liverpool. En étant décisif à chaque fois.
Cet inconnu s’est fait un nom. Et a pris conscience de son niveau. Il décide de quitter Arsenal quand Arteta choisit de reprendre Leno comme titulaire à son retour de blessure. Beaucoup de clubs le courtisent désormais. Il restera en premier league, à Aston Villa, dont il devient le gardien titulaire en septembre 2020. Il y est toujours.
Ses performances sont remarquées et il devient le gardien de son pays en 2021.
Son pays c’est l’Argentine, il s’appelle Emiliano Martinez.

La blessure de Leno par le Français Maupay aura été le papillon qui aura empêché Randal Koli Muani de marquer à la 120eme. Cette blessure aura été à l’origine des pleurs de Kylian Mbappé et Emmanuel Macron deux ans plus tard.

Sans cet excès d’engagement de l’attaquant français de Brighton Maupay, le monde n’aurait peut-être pas su que l’on pouvait se masturber devant 2 milliards de gens avec un trophée du meilleur gardien. Quelle perte pour le monde entier !

Trump, héros cornélien ?

Choix de sa carrière politique ou choix du renflouement des ses finances: Twitter représente un dilemme pour Donald Trump.


Le 15 novembre, Donald Trump annonce qu’il sera candidat à l’élection présidentielle en 2024. Deux jours plus tard, Elon Musk, le nouveau propriétaire de Twitter, dont Trump a été banni après les événements du 6 janvier 2021, organise un sondage sur son propre compte : faut-il rétablir @realDonaldTrump ? Puisque 51,8 % des 15 millions de votants sont pour, le compte est rouvert le 19 novembre, ce qui permet de voir le dernier Tweet publié par l’ex-président le 8 janvier 2021. Mais depuis, aucun nouveau message de Trump n’a été publié. Celui-ci a déclaré, début novembre, qu’il était parfaitement content de sa propre plateforme, Truth Social, lancée le 21 février. Pourtant, il avait avoué à Fox News en 2017 qu’il ne serait peut-être pas devenu président sans Twitter. Sur ce réseau il compte aujourd’hui près de 88 millions d’abonnés, tandis que sur Truth Social, fin octobre, il n’en avait que 4,37 millions. Cette réticence à revenir sur Twitter a probablement une explication financière. Truth Social appartient au Trump Media and Technology Group. Afin de faciliter l’introduction en bourse de Truth Social, Trump utilise une méthode un peu ésotérique : il a créé une SPAC ou special purpose acquisition company (« société d’acquisition à vocation spécifique ») appelé Digital World Acquisition Corp (DWAC). Un SPAC est une société sans activité dans laquelle n’importe qui peut investir en en achetant des actions. À une date spécifiée, le Trump Media and Technology Group doit fusionner avec DWAC et bénéficier de l’argent investi dans ce SPAC. DWAC a déjà atteint une valeur de plus de 800 millions de dollars. Si la fusion se réalise, l’ex-président gagnera une fortune dans ce qui sera une des meilleures transactions de sa carrière. Mais l’argent investi dans DWAC est un investissement dans Trump lui-même, dont les posts constituent tout l’intérêt de sa plateforme. S’il recommence à tweeter, la valeur de Truth Social risque de baisser. Trump est face à un choix cornélien : politiquement, il a besoin de Twitter, mais financièrement il doit privilégier Truth Social.

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L’Allemagne à l’épreuve des velléités putschistes de son extrême droite

Un prince, une ancienne députée, des ex-officiers militaires d’élite, un chanteur lyrique, un pilote de ligne, un célèbre chef de cuisine, des employés tout ce qu’il y a de plus ordinaires… Voici la liste hétéroclite des 25 personnes arrêtées après qu’un projet de coup d’État a été déjoué par les services secrets allemands. Analyse.


Le 7 décembre, l’annonce du démantèlement d’une officine terroriste en Allemagne a fait l’ouverture de tous les journaux télévisés. L’information a provoqué une onde de choc dans un pays qui a assisté en direct à l’arrestation télévisée de diverses personnes, toutes accusées d’avoir voulu perpétrer une tentative de coup d’État visant à renverser les institutions en place, prendre le Reichstag et instaurer une monarchie. Vingt-cinq personnes au profils différents, issues de toutes les couches de la société. À la tête de ce groupe, le prince Henri XIII de Reuss dont les racines généalogiques plongent au plus profond de l’histoire du Saint-Empire Romain germanique et dont la famille fut à la tête de son propre État jusqu’à la chute du Second Reich en 1918. Tous sont membres ou sympathisants d’un mouvement appelé les Reischbürgers (Citoyens du Reich) qui connaît un regain d’intérêt depuis une décennie en Allemagne. Selon eux, l’État fédéral, qui reposerait sur un flou juridique, n’a aucune légitimité constitutionnelle. Composés de monarchistes, complotistes, néo-nazis, nationalistes, anti-européens, révisionnistes, d’antivax…, ils sont plus de 10 000 à adhérer au programme de ce mouvement qui arbore les couleurs de l’Empire défunt, remet en cause le Traité de Versailles et qui n’a pas hésité à tenter de s’emparer du Bundestag au plus fort des manifestations contre les restrictions anti-covid-19 de 2020. 

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Réunis sous le nom d’ « Union patriotique », les comploteurs avaient élaboré un gouvernement de substitution avec une ancienne députée de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) nommée ministre de la Justice, connue pour ses propos anti-migrants, et dont le septuagénaire prince de Reuss aurait été le Régent. Ils avaient dressé une liste comportant plusieurs figures de la vie politique allemande à embastiller et d’autres à enlever comme le chancelier social-démocrate Olaf Scholz ou le ministre de la Santé, Karl Lauterbach. Mais ce qui a le plus inquiété le procureur en charge de cette affaire, c’est la participation à ce putsch de plusieurs éléments appartenant au corps d’élite KSK 9 (en 2017, un complot avait été déjà découvert, mêlant pas moins de 200 membres de la Bundeswehr, l’armée allemande, visant à s’emparer du pouvoir et à assassiner diverses personnalités politiques de la droite comme de la gauche). Il a d’ailleurs pointé du doigt les relations entretenues par les putschistes en herbe avec d’autres groupes russes ou italiens (visé, le Kremlin a démenti toute implication dans le complot). Une radicalisation de l’extrême-droite désormais prête à passer à l’action et qui n’est pas sans rappeler certains événements vécus par les Allemands durant l’Entre-deux-guerres. C’est d’ailleurs le second putsch qui a été éventé en deux mois par les services secrets. En octobre dernier, une grand-mère de 75 ans, à la tête d’un groupe similaire, avait été arrêtée, projetant également de renverser le gouvernement, provoquer le chaos et de planifier le retour de la monarchie prussienne (selon un sondage daté de 2016, seul un Allemand sur six souhaite le retour d’un monarque à la tête de l’Allemagne).

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La menace venant de l’extrême-droite a souvent été négligée par les gouvernements qui se sont succédés avant le retour de la Gauche plurielle au pouvoir. Le dispositif déployé à travers toute l’Allemagne, 3000 policiers, démontre que l’affaire reste d’une ampleur conséquente d’autant que le ministre fédéral de l’Intérieur a annoncé que d’autres personnes, une vingtaine de plus, étaient aussi recherchées pour leur participation à cette tentative de putsch. Seconde force d’opposition, l’AfD, mouvement d’extrême-droite qui compte 79 députés au Bundestag, s’est empressé de se désolidariser de ce complot, le condamnant vivement tout comme le chef de la dynastie Reuss qui a regretté que son cousin se soit « perdu » ou encore le prétendant à la couronne impériale, le prince Georg-Friedrich de Hohenzollern qui a rappelé son attachement à la démocratie. Un complot qui tombe assez mal pour l’arrière-petit-fils du Kaiser Guillaume II, dont se revendique les Reichsbürger, alors que celui-ci tente de récupérer les biens dont sa famille a été expropriée en raison de ses liens étroits avec le régime nazi.  

Face à la montée croissante de l’extrême-droite en Allemagne, celui des Reichsbürgers, le gouvernement pourrait légiférer très rapidement afin de mettre en place des mesures drastiques visant à sécuriser les institutions telles qu’un meilleur contrôle des armes à feu, l’épuration de l’administration de tous fonctionnaires soupçonnés d’être proches de l’extrême-droite (en mai dernier, 17 policiers ont fait l’objet d’une procédure disciplinaire en raison de leurs liens supposés avec la mouvance néo-nazie dans le seul État de Saxe-Anhalt) ou encore une surveillance du parti AfD considéré par une majorité d’Allemands comme une menace sérieuse d’atteinte aux libertés en cas d’arrivée au pouvoir dans le pays. « Nous sommes une démocratie qui se défend, soutenue par tous », a réagi de son côté le chancelier Olaf Scholz, peu de temps après la tentative avortée de putsch. « Ceux qui veulent diviser, ceux qui prévoient un coup d’État violent, doivent compter avec nous », a-t-il averti d’un ton ferme sur son compte Twitter. Le tout sur un air de déjà vu. 

Séjourné entre refus de voir et jouissance de prévoir

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Stéphane Séjourné, lors d’une interview de Frédéric Haziza sur Radio J, a failli à ses qualités d’homme juste et lucide. Notamment lorsqu’il impute à CNews et aux médias la responsabilité des violences lors des victoires du Maroc ou lorsqu’il prévoit la dissolution de la droite dans l’extrême droite suite à l’élection d’Eric Ciotti.


Stéphane Séjourné, conseiller politique à la présidence de la République puis député européen, président du groupe Renew Europe, devenu courant 2022 secrétaire général de Renaissance, mari, sur un plan personnel, du talentueux ministre Gabriel Attal, n’est pas une personnalité sans relief.

Venu du socialisme, proche de DSK, il a choisi de soutenir la cause d’Emmanuel Macron et il l’a fait avec talent et méthode. Il a notamment organisé la dernière campagne européenne où En Marche a fait quasiment jeu égal avec le RN. Si j’insiste sur son parcours, c’est pour faire valoir la qualité du personnage et donc l’attente qu’on a de ses propos, la présomption de justesse et de lucidité qu’on souhaiterait pouvoir leur attacher au-delà de tout esprit partisan.

Aussi quelle déception quand sur Radio J, au moins à deux reprises, il a failli ! Il est vrai qu’il était questionné par Frédéric Haziza et que l’invité a intérêt – d’ailleurs probablement n’a-t-il été sollicité que pour cela ? – à répondre ce que le journaliste souhaite entendre…

Refus de voir

Comment Stéphane Séjourné peut-il de bonne foi, face aux multiples dégradations et violences qui ont suivi les victoires de l’équipe de football du Maroc, tout particulièrement à Paris, imputer à certains médias, et évidemment CNews, d’en être responsables à cause de leurs inquiétudes légitimes pour le futur – notamment le match Maroc-France du 14 décembre ?

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Même si la hiérarchisation des sujets dans les médias officiels a visé à minimiser les blessures des policiers, le 10 décembre, au bénéfice de l’exaltation collective, il est difficile de les occulter. Est-ce à dire que tous ceux qui regardent la réalité en face et sont instruits par les leçons du passé de toutes les manifestations sans exception – une gangrène, un dévoiement dans la marge des collectifs honorables, moins me semble-t-il par francophobie, comme l’a déclaré Alain Finkielkraut, qu’à cause d’une sorte de passion pour la casse et la brutalité – seraient désireux de voir surgir ce qu’ils pressentent ? Evidemment non.

Si cette absurdité était vraie, les lucides seraient interdits de pensée et d’expression et n’auraient le droit que de faire, après le désastre, le triste bilan.

Jouissance de prévoir

Stéphane Séjourné poussé par Frédéric Haziza ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Après avoir affirmé que certains aspiraient à voir se lever avec malignité des « orages », il a montré que lui-même désirait avec une espérance trouble que d’autres se lèvent pour broder sur cette magnifique formule de Chateaubriand : « Levez-vous, orages désirés » !

N’avait-il en effet rien de mieux à déclarer, interrogé sur la victoire d’Eric Ciotti pour la présidence de LR, que de soutenir – cette sempiternelle tarte à la crème de la pauvreté d’une certaine argumentation politique – que ce dernier avait l’intention de dissoudre la droite dans l’extrême droite ?

Autrement dit, il annonce ce qu’il sait totalement faux mais qu’il désire de toutes ses forces partisanes.

En même temps qu’Olivier Véran, d’ailleurs, tend la main à LR à propos des retraites ! Mensonge ici, opportunisme là.

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Il faudrait pouvoir prendre cette dénaturation délibérée, et ce racolage, comme les signes d’un combat qui n’est tenu de respecter aucune des exigences de l’honnêteté, mais je ne parviens pas à me résoudre à cette approche trop légère. Il est tout de même extravagant que Renaissance, par la bouche de Stéphane Séjourné, dépité de voir le RN radicalement exclu de la moindre entente officielle avec LR, affirme le contraire de ce qui est mais ne soit pas gêné qu’au gouvernement on quémande l’aide d’un parti qui pourtant aurait de si mauvais desseins !

Il y a dans le macronisme une arrogance de la contradiction : on la pratique sans la moindre honte.

Parce que ce qui serait un cauchemar pour beaucoup – LR uni au RN – tournerait au rêve pour eux : ils auraient enfin du grain à moudre contre une droite qui s’obstine à ne pas vouloir ressembler à l’image qu’ils ont d’elle !

Ainsi c’est donc cela la politique d’aujourd’hui, la suite de tous ces « bidules » jetés par Emmanuel Macron dans les jambes de la démocratie, pour la faire trébucher ?

Le refus de voir. La jouissance de prévoir. Occulter le réel. Rêver du pire.

On aurait espéré mieux de Stéphane Séjourné.

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Violences communautaires à Montpellier : une préfiguration de la France de demain ?

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L’affaire des violences intercommunautaires à Montpellier doit enfin tirer la sonnette d’alarme et briser nos illusions quant au grand récit progressiste du vivre-ensemble. Les tensions entre différentes communautés issues de l’immigration restent fortes et même s’exacerbent.


Si la couverture médiatique des évènements était proportionnelle à leur importance réelle pour ceux à qui les médias s’adressent, les violences qui se sont produites la semaine dernière à Montpellier auraient sans doute dû éclipser toutes les autres nouvelles. Bien loin devant la coupe du monde de football ou même la guerre en Ukraine.

Tout a commencé mercredi, à l’issue du match entre la France et le Maroc. Dans le quartier de la Mosson – un quartier dit « populaire », c’est-à-dire où vit une très forte communauté d’origine maghrébine, principalement marocaine – une voiture a le malheur d’arborer un drapeau français. Aussitôt le véhicule est encerclé par une vingtaine de « jeunes », qui tentent d’arracher le drapeau. Pris de panique, le conducteur démarre précipitamment et, dans sa fuite, renverse et tue Aymen, un mineur de 14 ans d’origine maghrébine.

Il est environ 22h30 lorsqu’une Citroën C4 blanche renverse un groupe de jeunes. Quelques minutes suffisent pour identifier le probable conducteur, dont une photo tourne sur les réseaux. La chasse à l’homme peut alors commencer. 

La voiture est rapidement identifiée comme appartenant à une personne issue de la communauté des gens du voyage, et aussitot les représailles s’organisent. Dès le mercredi soir, un homme est tabassé à coups de barre de fer par une vingtaine de personnes, qui le prennent pour le passager de la voiture qui a fauché Aymen. Dans la soirée de jeudi, 250 à 300 individus, armés pour certains de Kalachnikov, investissent une résidence où vivent des familles de la communauté gitane. Ils saccagent et incendient deux logements, deux camions et une voiture avant de repartir. Une vidéo – diffusée jeudi sur les réseaux sociaux – montre un groupe d’une vingtaine de « jeunes » en train de courir dans la rue en criant : « Allah akbar!», ou encore : « On va vous n***** vos mères, les Gitans…».

– Après avoir enfumé la voiture en question, à une centaine de mètres de l’accident, des membres de la communauté maghrébine continuent les représailles. Dans un contexte tendu, la famille d’Aymen appelle à l’apaisement.

Depuis, les tensions sont quelque peu retombées, après une réunion entre les deux communautés organisée à la mosquée Averroès, sous l’égide de l’iman et de deux pasteurs évangéliques.

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Ces violences ne sont absolument pas un simple « fait divers ». Elles sont un démenti cinglant infligé au grand récit progressiste, qui nous promet l’effacement des différences ethniques, religieuses, nationales, et l’avènement d’une humanité enfin unifiée, communiant dans la même « religion de l’humanité ». Ce grand récit est ce qui informe la manière dont, depuis plus d’un demi-siècle, nous avons envisagé la question migratoire et ce qui, chez nous, est son corollaire, l’augmentation très rapide du nombre de musulmans vivant sur notre sol.

Nous avons agi de facto comme si nous pouvions être indifférents au nombre et aux caractéristiques culturelles de ceux que nous accueillons en France, d’une part, et comme si, d’autre part, les musulmans allaient peu à peu, à notre simple contact, s’émanciper de leur religion et faire de celle-ci une opinion strictement privée, tandis que prévaudrait dans la sphère publique une indifférence polie aux croyances des uns et des autres. Nous avons agi comme si la seule chose que nous étions en droit d’exiger des nouveaux venus était qu’ils respectent les lois du pays – ce qui est proprement ne rien exiger, puisque la loi se définit par son caractère obligatoire – ainsi que quelques fantomatiques « valeurs de la République », dont les premières étaient, nous disait-on, la tolérance et l’ouverture à l’autre, et qui nous commandaient donc d’être indifférents à toutes les particularités réelles de ceux qui voulaient s’installer chez nous.

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Or, ce que nous montrent les violences de la semaine dernière, qui sont loin d’être les premières dans leur genre et qui tendent à se multiplier, c’est que ces particularités persistent et même, semble-t-il, se renforcent, certains immigrés de troisième ou de quatrième génération étant, par bien des aspects, moins bien intégrés à la communauté nationale française que leurs parents. Ce que nous avons vu, dans le quartier de la Mosson, c’est qu’il peut être dangereux d’arborer un drapeau français un soir de match. Nous avons pu constater que, ce qui fait autorité, au sens strict du terme, ce ne sont pas les lois de la France, qui interdisent la vengeance privée, mais ce que le docteur Maurice Berger appelle la « culture clanique », qui commande de venger immédiatement et collectivement toute atteinte portée à l’un des membres du clan. Nous avons pu enfin constater que la religion n’est pas nécessairement une chose du passé. Qu’elle est toujours, pour certains, une réalité vivante et que son pouvoir d’orienter les opinions et les actions est bien supérieur à celui des « valeurs de la République » ou de la « laïcité à la française ». Selon la profonde formule de Pierre Manent, nous avons pu constater, une fois encore, que l’islam est « la religion qui ne veut pas finir, et qui s’affirme dans des formes publiques ostensibles et conquérantes, jetant au moins le doute sur le grand récit de la sécularisation »


– De leur côté, dans « le bloc ou ya que des gitans », la communauté gitane se prépare aux attaques. Feu, barricades de voitures… Dans la résidence de Jupiter, c’est l’état de siège.

Sous l’empire du grand récit progressiste, nous avons oublié ou négligé l’expérience universelle du genre humain, qui nous apprend qu’une communauté politique ne saurait accueillir en son sein des étrangers en grand nombre sans se mettre en péril, c’est-à-dire sans risquer de détruire cela même que les étrangers viennent chercher : la paix, la prospérité, la liberté que garantissent un bon gouvernement.

Il en est ainsi précisément parce que l’étranger qui se présente à notre porte est un être humain, comme nous, et non pas une brique ou un morceau de bois. Il apportera donc toujours avec lui des opinions, des sentiments, des coutumes, une religion, des mœurs particulières qu’il aura reçues dans la société au sein de laquelle il aura grandi et aura été éduqué. Et, comme le remarquait déjà Montesquieu : « Les hommes tiennent prodigieusement à leurs lois et à leurs coutumes […] il est rare qu’on les change sans de grandes secousses et une grande effusion de sang, comme les histoires de tous les pays le font voir »

A l’heure où le Parlement s’apprête à examiner un énième projet de loi consacré à l’immigration, le trentième depuis 1980, chaque représentant de la nation devrait avoir bien présent à l’esprit ce qui s’est passé à Montpellier, la semaine dernière, dans le quartier de la Mosson, et considérer sans faiblesse tout ce qu’impliquent de tels évènements.

 – Peu avant la mort d’Aymen, le groupe de jeunes était clairement pris d’un sentiment belliqueux.

Ne nous FOOTONS pas du Monde !

Sophie de Menthon s’étonne que ce qui est accepté et appliqué avec succès dans le domaine du football, ne le soit pas dans les domaines de la politique et de la réforme de l’Etat.


Tous étaient contagieux et tous étaient atteints : la fièvre du ballon rond a gagné d’intensité jusqu’à la finale au point d’avoir besoin d’être soumis à un lavage de cerveau médiatique pendant des semaines ; on nous a tenu au courant heure par heure de tout ce qui pouvait avoir un rapport quelconque avec les matchs ; les droits de l’homme balayés par les droits du foot, sans vergogne. On a rangé les remords au vestiaire: « C’était avant qu’il eût fallût s’indigner, maintenant c’est tout bon ». Le président a même félicité le Qatar d’une si bonne organisation, on en est presque à trouver tout cela écolo et un modèle de ressources humaines… Nous avons tremblé à l’idée de la grippette qui gagnaient nos messieurs musclés, vulnérables comme sur le champ de bataille où ils se tordent de douleur au point que nous les croyons très grièvement blessés, frimant en espérant que l’on croit à la faute… jusqu’au moment où ils se relèvent en claudiquant pour ensuite sprinter brillamment (cela me fait penser à mon chien lorsqu’il fait semblant d’avoir mal). Des surhommes idolâtrés mais comme tous les hommes : fragiles (je n’ai pas dit douillés). Nous avons protesté comme dans une cour de récré quand un perfide du camp opposé fait un croche-patte et que le maître d’école (on appelle ça : arbitre) n’a même pas vu que c’était l’autre qui était coupable. On s’est agacés quand nos Bleus couraient moins que les petits hommes verts et rouges marocains, mais deux bons coups de pieds bleus ont été très efficaces, rien à dire, et Hop ! On gagnait la demi-finale. Et puis nous sommes terriblement sportifs puisque de l’aveu du ministre de l’Intérieur même « Beauvau muscle le dispositif pour la finale », si ce n’est pas rassurant ça !

Les chefs d’entreprise ont tous admiré le manager Didier Deschamps obéi par ses troupes au doigt et à l’œil ; notons que nous serions tous aux prudhommes si on gérait comme ça nos salariés et si on mettait un commercial sur le banc de touche pour en prendre un meilleur ! Même Macron lui a demandé des conseils au vestiaire, sachant que, comme ils se sont dit qu’il faut être avant tout un bon sélectionneur, en foot comme en politique, le président Macron en mettrait bien quelques-uns sur le banc de touche car certains ministres ont l’air de ne pas bien maitriser les « coups francs ». 

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Le football dépasse tous les autres enjeux de société, faut-il s’en réjouir ?

Plus sérieusement, même lorsque nous savourons une victoire, ce qu’il y a de terrible, c’est que notre pays n’a le sentiment de « faire nation » que lors de matchs internationaux, c’est le nouveau vivre ensemble ! En revanche voter ne nous mobilise pas, la République n’est plus qu’un élément de langage politique et la nation serait composée, donc composée exclusivement de supporters… Une idée à méditer peut-être pour les partis politiques qui ne sont autres que des équipes rivales avec le 49.3 comme carton rouge.

Certes, la veille nous avons eu l’élection de Miss France, un autre défi intellectuel difficile à trancher et à déconstruire, et qui réunit les Français, au moins on ne se bat pas dans les rues après l’élection. Pourrait-on être populaires et unis sur des thèmes un peu plus prometteurs et valorisants ?

Il est vrai que le football est une possibilité de s’évader surtout pour des populations sous le joug d’une dictature et il y en a plus que l’on ne veut bien le croire.

Rien n’a donc changé : « panem et circenses », aujourd’hui pour les jeux ça va, mais c’est pour le pain que cela va être plus difficile. Des boulangers ferment et le prix de la baguette augmente, César maitrisait mieux la chose. Alors certes l’Argentine a gagné après une finale remarquable où nous n’avons pas eu à rougir des Bleus. Espérons que la France va enfin gagner les tirs au but de sa nécessaire réforme, quand faut y aller, faut y aller. Mettons de côté la déception, et franchement l’humanisme peut aussi faire cocorico et reconnaitre avec fair-play que ce pays avait besoin du trophée mondial plus que nous, il doit panser ses plaies : un choc inflationniste, la misère pour 7,5 millions de personnes, un mal que personne n’arrive à endiguer, alors si cette victoire est perçue comme une victoire divine pour eux, tant mieux… Il fallait s’en douter avec le Messi qui s’en mèle! Un beau cadeau de Noël qui devrait nous inciter à nous réjouir avec générosité et sans rien casser… Et là, on pourrait être fiers de la France, d’une autre façon.

Persécution judiciaire et intimidations indigénistes : c’est l’urgence pour Fdesouche

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Damien Rieu DR

Fdesouche est à l’avant-garde de la lutte contre la propagande et la désinformation multiculturalistes, immigrationnistes et wokistes. L’extrême gauche tente actuellement de le museler – définitivement – en utilisant une technique bien rodée des militants progressistes, qui consiste à submerger leur cible sous des litiges abusifs et injustifiés. Fdesouche a besoin de notre aide. Damien Rieu, de Reconquête!, lance un appel à la solidarité.


Je connais Pierre Sautarel, le principal animateur de Fdesouche, depuis 10 ans. J’ai toujours su que Pierre n’était pas du genre à demander de l’aide, mais je ne me suis rendu compte de son désarroi que très récemment. Lors d’un échange téléphonique, au début du mois, il m’a confié (après que j’ai insisté) l’état de détresse dans lequel il se trouvait pour continuer à faire fonctionner Fdesouche. La raison ? L’accentuation des persécutions judiciaires, notamment via une campagne d’intimidation indigéniste (sur laquelle je reviendrai juste après) qui implique des frais d’avocats colossaux. Concrètement, Pierre croule sous des dettes massives, qu’il doit régler avant la fin du mois.

Depuis 17 ans, lui et son équipe tiennent bénévolement un des sites politiques les plus consultés du pays. Par un travail constant de moines-militants, ils informent les Français sur la réalité du cataclysme multiculturel qui frappe notre pays, celle que les médias mainstream se donnent tant de mal à dissimuler.

Le fleuron de la réinformation

Fdesouche est indiscutablement le site-étendard de la résistance médiatique sur Internet. Mais tenir une revue de presse dissidente, totalisant 80 000 visiteurs uniques par jour, demande non seulement une implication régulière mais surtout les reins solides sur le plan financier, pour ne pas céder aux intimidations économiques répétées de la justice. En politique aussi, l’argent est le nerf de la guerre. Beaucoup l’ignorent, mais jusqu’à présent, la survie de Fdesouche a toujours été précaire. Comme Pierre me l’a confié lui-même, le site tient grâce à des bouts de ficelles et ne doit son salut qu’à la générosité de son webmaster, qui accepte de finir à découvert tous les mois pour poursuivre sa mission.

: si l’objectif des 34 000 euros n’est pas atteint, le site sera contraint de fermer. Avec lui, ce sera un pilier de la résistance à la propagande multiculturelle qui sera tombé. D’ailleurs, nos ennemis ne s’y trompent pas : en 2009, le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, officine d’extrême gauche subventionnée) constate que Fdesouche est plus visité que les sites de l’UMP et du Parti socialiste. Libération, pour sa part, en 2021, estime le nombre de pages visitées par moi à plus de 8 millions. Fdesouche n’est pas un blog : c’est une véritable arme pour combattre les mensonges de l’idéologie immigrationniste.

Un monde sans Fdesouche, c’est la dictature de Libération

Si la recette Fdesoucheest simple (tenir chaque jour une revue de presse pour centraliser les preuves de la crise du système actuel), sa contribution au débat public est majeure. Le travail de Pierre Sautarel n’est pas seulement une voix discordante dans la cacophonie abrutissante des médias mainstream, toujours prompts à changer les noms des délinquants, à trouver des excuses aux criminels et à refuser de voir en face la réalité criante du Grand Remplacement. Surtout, il s’agit d’une ressource précieuse pour lutter contre la pensée unique : celle de France 2 et de Libération, celle qui refuse toujours d’admettre, après plus de 60 ans de domination, qu’elle a eu faux sur toute la ligne.

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Une des premières réussites de Fdesouchea lieu en 2009, avec la diffusion de la vidéo d’une agression à caractère francophobe dans un bus de nuit parisien, qui participe à la démocratisation du concept de « racisme antiblanc ».  En 2021, la diffusion d’un rapport de France-Stratégie qui permet de mesurer le Grand Remplacement provoque un tollé chez ses négateurs. Des médias d’ampleur, comme Causeur ou CNewsreprendront ce rapport, montrant ainsi à tous les Français la complicité des médias mainstream bien-pensants, toujours prêts à dissimuler la réalité du changement de peuple qui touche la France.

La disparition de Fdesouche, c’est un contre-feu crucial qui s’éteint, et l’enfermement dans la chambre à échos du politiquement correct. C’est aussi toute une génération de citoyens patriotes et de militants engagés qui ne verra pas le jour, faute d’avoir eu accès à un son de cloche différent. Moi-même, je dois une fière chandelle à Fdesouche, qui a activement participé à ma politisation et par là même, à mon engagement.

Des attaques incessantes, et de plus en plus brutales

L’impact de Fdesouche dans le combat politique n’échappe pas à nos ennemis : qu’ils soient d’extrême gauche, islamistes ou juges rouges, les partisans de l’idéologie dominante n’ont eu de cesse d’attaquer Pierre Sautarel en justice.

En 2011, c’est le groupe islamiste Forsane Alizza qui avait appelé au djihad, en incluant (comme l’enquête l’a démontré) Pierre Sautarel parmi ses cibles.

Aujourd’hui, la dernière trouvaille du camp du bien, c’est de former une coalition de 150 plaignants, tous issus de la mouvance islamogauchiste, pour attaquer Sautarel. Leur grief ? Celui-ci aurait tenu des listes d’opposants pour coordonner des attaques à leur encontre. On tremble devant le retour des heures les plus sombres de notre histoire… La réalité ? Il s’agit simplement de feuilles Excel qui recensent des données publiques sur les soutiens à la manifestation contre l’islamophobie organisée en novembre 2019, et qui avait largement choqué les Français. Tous les prétextes sont bons pour faire tomber les résistants…

Alors, comment faire pour aider Fdesoucheet Pierre Sautarel ?

La réponse est des plus simples : il suffit de donner, à la hauteur de vos moyens.

Contrairement aux officines de gauche gavées d’argent public pour mener leur matraquage idéologique, Fdesouchen’a pas accès aux subventions publiques. Sans le robinet de l’argent du contribuable, il n’existe qu’une seule méthode pour faire perdurer Fdesouche: la solidarité. On compte plus de 80 000 visiteurs quotidiens uniques, dont vous faites d’ailleurs sûrement partie (comme c’est mon cas). Si, chacun, nous donnons ne serait-ce qu’1 euro à Pierre Sautarel, cela suffirait pour atteindre le double de l’objectif des 34 000 €.

Mon ami Pierre a sacrifié sa sécurité et sa vie professionnelle pour nous informer. Il n’oserait jamais vous demander de donner pour le soutenir, alors je le fais à sa place. Il le mérite amplement.

#JeSuisFdesouche

Pour faire un don : www.jesuisfdesouche.com 

Comme quoi parfois, les histoires se finissent bien.

Ma vie à l’Assemblée

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Aymeric Caron. JULIEN DE ROSA/AFP

Décidément, il s’en passe de belles à l’Assemblée nationale. Florilège…


« Qu’il reparte en Afrique ! »

Le « Qu’il reparte en Afrique » tient évidemment la corde des sujets « bouillants » du mois écoulé. Avec une question à laquelle je n’ai, pour ma part, toujours pas de réponse. Le lendemain de la phrase malheureuse prononcée en pleine séance de questions au gouvernement, tout le monde attendait en effet avec impatience le compte-rendu des débats afin de savoir si le député RN parlait :

1) Du député LFI (« Repars en Afrique ! ») ;

2) Du bateau Ocean Viking (« Qu’il reparte en Afrique ! »). Mais au singulier, admettez qu’il pouvait aussi s’agir du député…

3) Des migrants (« Qu’ils repartent en Afrique ! »).

Le compte-rendu a tranché et c’est la version n° 2 qui a été retenue. Quant à moi, je n’ai toujours pas compris comment ils avaient pu faire, à l’oral, la différence entre le singulier et le pluriel…

Corrida

Autre sujet qui fâche, la corrida… Un gros morceau. Que des coups à prendre, car celui qui défend la tauromachie appartient forcément au camp des méchants. Un « barbare », un « monstre », un « tortionnaire » et j’en passe… Une petite histoire amusante pourtant : alors qu’Aymeric Caron me reproche en commission des lois de défendre une « tradition », il m’explique que toutes les traditions ne sont pas bonnes à garder. La preuve par l’excision selon lui. J’essaie une réponse simple, qui traduit une véritable différence de conception philosophique du monde dans lequel nous vivons : la corrida est une affaire de taureaux quand l’excision concerne les femmes. Et pour moi, les taureaux ne sont pas des femmes. Et les femmes ne sont pas des vaches… Je réitère cette explication très (trop ?) simple auprès d’une femme qui m’écrit pour exprimer sa colère et son incompréhension face à mes positions. Je vous avoue ma surprise (et mon amusement) en découvrant sa signature : « Alice, mammifère »

Corrida toujours

Que dire de ce député socialiste croisé dans un couloir et qui me souffle : « Ce serait bien que tu fasses un peu d’obstruction sur les textes précédant la proposition de loi qui vise à abolir la corrida. Tu comprends, pour moi, c’est impossible mais toi, tu peux le faire… »

Professionnelle

Les débats à l’Assemblée sont parfois surréalistes… ou pathétiques. Ou ridicules, au choix… Le 16 novembre, vers 23 heures, les esprits s’échauffent une fois de plus. La France insoumise traite Gérald Darmanin, ministre au banc, de « menteur » et ce à plusieurs reprises. Le ministre garde son calme. La discussion se poursuit. Une députée écologiste prend la parole : « Lorsque l’on voit toujours les choses de son propre point de vue, on croit que c’est l’autre qui est en faute. » Ce à quoi un député LR répond : « C’est vrai que vous êtes une professionnelle ! » Que n’avait-il dit ! La députée monte sur ses grands chevaux, protestant qu’elle en a assez de se faire insulter, laissant entendre qu’on la traite de « prostituée ». Cris, protestations. Les bras m’en tombent. Le chaos est tel que la présidente est obligée de suspendre la séance. Quelle perte de temps !

Nostalgie

Alors que je traverse la rue pour rejoindre mon bureau, j’aperçois M’jid el Guerrab (député des Français de l’étranger non réélu en 2022) passer en scooter et regarder d’un œil nostalgique les bureaux de l’Assemblée nationale… Difficile de tourner la page ?

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Vocabulaire

19° dans l’hémicycle ! Autant vous dire que, lorsque nous sommes coincés des heures durant sur nos sièges à suivre les débats, il fait vite froid. Mais bien sûr, représentation oblige, les manteaux, gants et bonnets sont interdits. Alors nous usons de subterfuges. Quand j’entrais un soir dans l’hémicycle avec une épaisseur supplémentaire sur le dos, un huissier (toujours aimables, les huissiers de l’Assemblée sont vraiment impressionnants de patience, de politesse et de gentillesse…) m’interpelle : « Madame Ménard, vous jouez les rebelles ce soir ? » Et moi, faussement naïve, de répondre : « Une surveste, cher monsieur, il s’agit d’une surveste. » C’est passé pour cette fois…

Mauvaise foi

La Chaîne Parlementaire vient de m’appeler pour me demander une réaction : la France insoumise proteste, car j’aurais déposé trop d’amendements sur leurs propositions de loi qui seront examinées jeudi 24 novembre, et notamment sur la constitutionnalisation de l’avortement et la corrida. Je ferais, selon eux, de l’« obstruction ». J’explique à la journaliste que j’appelle plutôt cela « défendre des convictions » ou des sujets qui me sont chers… Mais je ne résiste pas à lui rappeler que, la semaine précédente, la même France insoumise a passé plus d’une heure à défendre des amendements concernant les amendes forfaitaires délictuelles, visant à faire passer leur montant de 800 euros à 30 centimes, 50 centimes, un euro, deux euros, etc. Mais quand cela vient de leurs bancs, ils doivent appeler cela de la démocratie participative…

Corrida suite et fin

Aymeric Caron étant soucieux de pouvoir défendre sa proposition de loi pour interdire la corrida, nous apprenons la veille au soir que La France insoumise a décidé de retirer ses deux premiers textes afin de « gagner du temps ». Intéressant. L’un des deux textes retirés portait en effet sur l’augmentation du smic à 1 600 euros. Où l’on apprend donc que la protection des taureaux de combat est plus importante que la défense des smicards pour le parti d’extrême gauche… Et puis, c’est la débandade : inquiet de voir son texte rejeté par l’Assemblée, l’antispéciste a finalement annoncé qu’il retirait lui aussi son texte sous prétexte que nous aurions déposé trop d’amendements. Courage, fuyons ! Il suffisait, comme je l’ai demandé en séance, de proposer un vote sur les 20 premiers amendements qui demandaient la suppression du texte et nous aurions été fixés. N’est pas toro bravo qui veut…

Les ravis de la crèche

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Pexels

La crèche est plus qu’un symbole chrétien, elle représente avant tout une tradition française perpétuée depuis de nombreuses générations. Ceux qui souhaitent la retirer des mairies ne sont pas les protecteurs de la laïcité, mais les fossoyeurs de notre culture.


Ceux qui, comme à Béziers, s’attaquent aux crèches de Noël installées dans les mairies sont de bien piètres défenseurs de la laïcité.

Ils ne la défendent d’ailleurs pas : ils l’instrumentalisent pour détruire l’identité française, effacer ce qui fait de la France une nation, avec son histoire et ses traditions, dans l’espoir de la réduire à un simple espace géographique aussi vierge que possible dans lequel ils pourront, pensent-ils, instaurer leur idéal politique hors-sol, désincarné.

Ce qu’ils ne veulent pas voir, c’est que la laïcité n’est, contrairement à ce qu’ils prétendent, que la version moderne d’un aspect fondamental et très ancien de cette identité française qu’ils abhorrent. Philippe le Bel avait tout compris à la police des cultes, et notre sainte la plus emblématique, Jeanne d’Arc, fut condamnée à mort par l’Église pour avoir suivi sa conscience et servi la France – nul doute qu’en montant sur le bûcher elle séparait, plus clairement que tous les auteurs de la loi de 1905 réunis, l’État qu’elle avait sauvé 22 mois plus tôt, de l’Église de l’évêque Cauchon.

Pour qu’il y ait la laïcité, il faut qu’il y ait la France.

Ce sont de délicats équilibres, de lentes sédimentations faites de complémentarités et d’oppositions, qui ont conduit la France à donner cette forme si particulière à l’héritage philosophique de l’Antiquité, mâtiné des rapports complexes entre un clergé se voulant héritier de l’administration romaine et des chefs de guerre convertis attachés à la fière autonomie de leurs clans. Que l’on arrache à la France l’identité française, que l’on extirpe de cette identité ce qu’elle a de typiquement français, et la laïcité déracinée sera privée de tout le substrat culturel qui la rendait possible en la rendant pensable. La démonstration en est simple : y a-t-il un seul autre pays au monde qui comprenne vraiment notre laïcité ? Réponse : non. Pour qu’il y ait la laïcité, il faut qu’il y ait la France.

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Qu’est-ce qu’une crèche de Noël ?

Rappelons d’abord ce qu’elle n’est pas. Aucun mouvement avide d’imposer sa loi religieuse n’en a fait son emblème. Aucune théocratie totalitaire ne force ceux qu’elle gouverne à en installer chez eux, ou dans la rue, ou à en porter l’image sur leurs vêtements. Aucun attentat n’a jamais été commis au cri de « Lou Ravi akbar ». Et il faudrait avoir renoncé à toute espèce de sens moral pour ne pas comprendre que cela fait une énorme différence.

Religieuse, la crèche l’est assurément. Mais elle n’est pas que ça, et ce n’est même pas sa dimension essentielle. Le vieux et la vieille, le tambourinaire, le bûcheron, le berger et son fils, le ravi, le meunier, la lavandière, le gendarme, le rémouleur, le ramoneur, même le maire : c’est tout un village de Provence, avec ses figures et ses métiers, qui est représenté là. C’est cet échelon fondamental de la vie citoyenne et démocratique que célèbre la crèche traditionnelle, et à ce titre comment pourrait-elle ne pas être à sa place dans la mairie qui est justement la maison commune de tous ces personnages intemporels ?

Oui, la crèche est aussi religieuse et chrétienne. Elle est, plus précisément, l’appropriation par la tradition populaire de ce que le christianisme a apporté d’attachant à notre culture, loin de ce qu’il a pu par ailleurs lui infliger de sombre : s’il y a parfois un voleur parmi les santons, il y a un prêtre et un moine mais jamais d’inquisiteur. Elle est aussi, que l’on voie la dimension symbolique ou mythologique de l’enfant divin, de ses parents, des anges et des bergers émerveillés, celle sentimentale d’une famille attendrie réchauffée par le bœuf et l’âne, ou une communauté villageoise à la fois idéalisée et gentiment caricaturée (nous sommes, après tout, des animaux politiques), le rappel que l’être humain a des aspirations que les orgies consuméristes ne peuvent combler. Et si un Etat qui prétend les satisfaire est inévitablement un totalitarisme (tout comme l’est n’importe quelle religion affirmant être seule à pouvoir les satisfaire), il est bon que le politique prenne parfois le temps de rendre hommage à ce dont il peut et doit favoriser l’épanouissement, mais qui in fine le dépassera toujours.

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Et il est bon, aussi, que de temps en temps la République s’incline devant les traditions françaises, et donc devant la France. Aucun régime politique, fût-il le meilleur au monde, ne devrait être autorisé à se croire supérieur à la nation dont il a la charge.

Ajoutons qu’à l’heure où des inconnus (à ce jour) ont brûlé une crèche en pleine rue, où l’on attaque un sapin de Noël en hurlant « Allah akbar », il est du devoir des pouvoirs publics de réaffirmer que ce qui fait que la France soit la France est une part légitime de la France, y compris ce qui dans sa culture lui vient de la tradition chrétienne (elle-même n’étant en l’occurrence qu’une christianisation de mythes et de coutumes nettement plus anciens, mais c’est un autre sujet).

Un dernier point. Alors que des élus sont en première ligne pour défendre l’incarnation symbolique de la version chrétienne de la fête du Solstice d’Hiver, l’Église, elle, semble absente. Ce n’est pas une surprise.

Depuis des décennies, le christianisme (notamment catholique) s’est manifestement détourné de la chrétienté, et si le Pape François est la figure paroxystique de ce mouvement de rejet, il n’en est certainement pas l’origine. Maurice Druon (j’ose espérer que nul n’ira accuser ce résistant, médaillé de la France Libre, coauteur du «Chant des Partisans», d’être un dangereux identitaire nostalgique des heures les plus sombres) en faisait déjà le reproche à l’Église il y a un demi-siècle. Et si aujourd’hui on peut s’étonner de voir Peppone assumer une part du rôle de Don Camillo, la faute n’en revient pas aux homologues du bouillant édile, mais aux successeurs de Don Camillo qui ont démissionné de certaines de leurs responsabilités.

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D’aucuns objecteront que l’Église porte un message religieux universel, et non enraciné dans une culture particulière. C’est évidemment faux, car l’un ne s’oppose pas à l’autre. L’ancrage culturel est un besoin universel de l’Homme, et si l’éthique des samouraïs a atteint l’universel, ce n’est pas en niant son enracinement japonais, mais en l’accomplissant jusqu’au plus noble. De même pour le christianisme, et le contexte bien particulier d’un royaume d’Israël ouvert à l’influence grecque depuis Alexandre, et sous domination romaine. De même pour ce que le christianisme est devenu, et qui doit sans doute plus à l’Europe que ce que l’Europe lui doit.

Ajoutons qu’au plan théologique, l’attitude de l’Église lorsqu’elle s’oppose à la « dérive identitaire » est un non-sens. Quoi ! Après un millénaire et demi de domination sans partage, le christianisme n’aurait pas réussi à faire porter à l’Europe des fruits méritant d’être préservés ?  Piètre résultat pour un message qui se veut divin. Ne resteraient que des slogans humanitaires oubliant que l’humanitaire est certes important mais n’est pas tout, puisque « l’Homme ne se nourrit pas seulement de pain » mais aussi de grandeur, de beauté et de pensée, en un mot de culture. Triste constat, heureusement démenti par la splendeur des cathédrales gothiques… et la chaleureuse simplicité des crèches.

À moins d’avoir pour véritable but d’effacer notre culture – et ce qui la remplacera alors n’est pas je ne sais quelle utopie, mais l’une des barbaries qui attendent leur heure, entre le chaos tribal, le totalitarisme islamique et le règne impitoyable des seigneurs de la guerre économique – ceux qui ne veulent plus voir de crèches dans les mairies n’ont qu’une chose sensée à faire : en installer bien visibles sur leurs rebords de fenêtres, dans les rues passantes, dans les églises portes grandes ouvertes. Alors, et alors seulement, ils auront la légitimité de dire qu’il n’est plus nécessaire que les crèches s’abritent dans les mairies… comme Marie et Joseph se sont jadis abrités dans la crèche.

D’ici là, n’interdisons pas au maire de se joindre à tous les autres santons et à votre serviteur pour résister aux insipides « fêtes de fin d’année » et vous dire, chers lecteurs : Joyeux Noël !

Licorice Pizza, un film de Paul-Thomas Anderson

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Licorice Pizza. MGM/Moviestore/Shutterstock/SIPA Shutterstock40919863_000002

Pour les fêtes de Noël vous pouvez offrir à vos conjoints, amis, grands enfants cette belle comédie romantique.


Licorice Pizza commence par une séquence de drague romantique très drôle et émouvante. Gary Valentine (Cooper Hoffman), un jeune garçon dynamique et vif, âgé de 15 ans et élève au lycée, courtise Alana Kane (Alana Haim), une belle jeune femme, assistante-photographe âgée de dix ans de plus que lui. Magnifiquement interprété par ces deux jeunes acteurs, le duo amoureux nous entraine dans un film jubilatoire, un chef-d’œuvre de cinéma mêlant teen-age movie et comédie romantique.

Nous sommes en 1973 aux États-Unis, un pays où l’utopie hippie et libertaire est déjà retombée après les meurtres sordides de Sharon Tate et de ses amis (affaire Charles Manson) et de Altamont en 1969 (meurtre lors du concert des Stones[1]), une Nation traumatisée en proie au doute et à l’inquiétude sociale qui s’aggrave avec la crise pétrolière de 1973, mais dont les problématiques ne vont cesser de se décupler au fil du temps.

Paul-Thomas Anderson filme avec une mélancolie pleine d’amour un monde en train de disparaitre qui se précipite vers une impasse politique et philosophique aujourd’hui devenue dramatique, dans un pays ravagé par le wokisme et la cancel culture.

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Le cinéaste nous montre avec nostalgie le crépuscule du modèle de société de la fin des années soixante et du tout début des années soixante-dix. Il nous expose avec une grande tendresse et un humour plein de malice, la félicité perdue de cette époque de grande liberté, tant pour les hommes que pour les femmes. Il filme avec beaucoup de plaisir la rage et la volonté de vivre de ces jeunes gens inventifs qui ont cru à un idéal de liberté et de bonheur.

Superbement éclairé et cadré par son chef-opérateur Michael Bauman, servi par une pléiade de comédiens tous excellents: Alana Haim (Alana Kane), Cooper Hoffman (Gary Valentine), Sean Penn (Jack Holden), Tom Waits (Rex Blau), Bradley Cooper (Jon Peters), Benny Safdie (Joel Wachs), et une bande musicale réjouissante (Nina Simone, David Bowie, The Doors, Sonny & Cher, Chuck Berry, Donovan, Paul McCartney, Gordon Lightfoot, Taj Mahal, Mason Williams, Blood Sweat and Tears, Steve Miller Band…). La mise en scène du cinéaste nous enchante et nous emporte vers un malström d’émotions mélangeant, rire, joie, bonheur, tristesse et amertume. La justesse du film tient beaucoup à la grâce et l’élégance de Gary Valentine et Alana Kane, jeune couple au rythme trépidant.

Licorice Pizza, un film de Paul-Thomas Anderson, États-Unis, 2021, 2h13, V.O.S.T.F.

Interprétation : Alana Haim (Alana Kane), Cooper Hoffman (Gary Valentine), Bradley Cooper (Jon Peters), Sean Penn (Jack Holden), Benny Safdie (Joel Wachs), Tom Waits (Rex Blau)…

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[1] Marqué par un assassinat, l’événement symbolisera la fin de l’idéal hippie comme de l’insouciance pour toute une génération.

L’origine de la défaite de la France en finale

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Emiliano Martínez célèbre à sa manière lors de la soirée après la finale. Juan Ignacio Roncoroni/EF/SIPA 01097341_000227

C’est peut-être le 20 juin 2020, au bord de la Manche à Brighton, que la France a perdu la coupe du monde et c’est à cause d’un Français peu connu du grand public.


Le championnat anglais vient de reprendre dans des stades vides après l’arrêt Covid. Arsenal joue contre Brighton. L’excellent attaquant français de Brighton Neal Maupay tacle le gardien allemand d’Arsenal, Bernt Leno. Excès d’engagement. Leno sort grièvement blessé.
Son remplaçant n’a quasiment jamais joué avec Arsenal même s’il est au club depuis 2010, depuis l’âge de 17 ans. Il a été prêté à beaucoup d’autres clubs. On le dit incapable de s’imposer au plus haut niveau.
Il entre. Est tout de suite excellent.
Leno reste blessé. Le remplaçant jouera 20 matchs comme titulaire. Fera des arrêts fantastiques. Gagnera la coupe contre Chelsea. Puis gagnera le community shield contre Liverpool. En étant décisif à chaque fois.
Cet inconnu s’est fait un nom. Et a pris conscience de son niveau. Il décide de quitter Arsenal quand Arteta choisit de reprendre Leno comme titulaire à son retour de blessure. Beaucoup de clubs le courtisent désormais. Il restera en premier league, à Aston Villa, dont il devient le gardien titulaire en septembre 2020. Il y est toujours.
Ses performances sont remarquées et il devient le gardien de son pays en 2021.
Son pays c’est l’Argentine, il s’appelle Emiliano Martinez.

La blessure de Leno par le Français Maupay aura été le papillon qui aura empêché Randal Koli Muani de marquer à la 120eme. Cette blessure aura été à l’origine des pleurs de Kylian Mbappé et Emmanuel Macron deux ans plus tard.

Sans cet excès d’engagement de l’attaquant français de Brighton Maupay, le monde n’aurait peut-être pas su que l’on pouvait se masturber devant 2 milliards de gens avec un trophée du meilleur gardien. Quelle perte pour le monde entier !

Trump, héros cornélien ?

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OLIVIER DOULIERY /AFP

Choix de sa carrière politique ou choix du renflouement des ses finances: Twitter représente un dilemme pour Donald Trump.


Le 15 novembre, Donald Trump annonce qu’il sera candidat à l’élection présidentielle en 2024. Deux jours plus tard, Elon Musk, le nouveau propriétaire de Twitter, dont Trump a été banni après les événements du 6 janvier 2021, organise un sondage sur son propre compte : faut-il rétablir @realDonaldTrump ? Puisque 51,8 % des 15 millions de votants sont pour, le compte est rouvert le 19 novembre, ce qui permet de voir le dernier Tweet publié par l’ex-président le 8 janvier 2021. Mais depuis, aucun nouveau message de Trump n’a été publié. Celui-ci a déclaré, début novembre, qu’il était parfaitement content de sa propre plateforme, Truth Social, lancée le 21 février. Pourtant, il avait avoué à Fox News en 2017 qu’il ne serait peut-être pas devenu président sans Twitter. Sur ce réseau il compte aujourd’hui près de 88 millions d’abonnés, tandis que sur Truth Social, fin octobre, il n’en avait que 4,37 millions. Cette réticence à revenir sur Twitter a probablement une explication financière. Truth Social appartient au Trump Media and Technology Group. Afin de faciliter l’introduction en bourse de Truth Social, Trump utilise une méthode un peu ésotérique : il a créé une SPAC ou special purpose acquisition company (« société d’acquisition à vocation spécifique ») appelé Digital World Acquisition Corp (DWAC). Un SPAC est une société sans activité dans laquelle n’importe qui peut investir en en achetant des actions. À une date spécifiée, le Trump Media and Technology Group doit fusionner avec DWAC et bénéficier de l’argent investi dans ce SPAC. DWAC a déjà atteint une valeur de plus de 800 millions de dollars. Si la fusion se réalise, l’ex-président gagnera une fortune dans ce qui sera une des meilleures transactions de sa carrière. Mais l’argent investi dans DWAC est un investissement dans Trump lui-même, dont les posts constituent tout l’intérêt de sa plateforme. S’il recommence à tweeter, la valeur de Truth Social risque de baisser. Trump est face à un choix cornélien : politiquement, il a besoin de Twitter, mais financièrement il doit privilégier Truth Social.

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L’Allemagne à l’épreuve des velléités putschistes de son extrême droite

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Henri XIII de Reuss / Capture d'écran YouTube d'une vidéo de la chaine WDR aktuell, du 8/12/22

Un prince, une ancienne députée, des ex-officiers militaires d’élite, un chanteur lyrique, un pilote de ligne, un célèbre chef de cuisine, des employés tout ce qu’il y a de plus ordinaires… Voici la liste hétéroclite des 25 personnes arrêtées après qu’un projet de coup d’État a été déjoué par les services secrets allemands. Analyse.


Le 7 décembre, l’annonce du démantèlement d’une officine terroriste en Allemagne a fait l’ouverture de tous les journaux télévisés. L’information a provoqué une onde de choc dans un pays qui a assisté en direct à l’arrestation télévisée de diverses personnes, toutes accusées d’avoir voulu perpétrer une tentative de coup d’État visant à renverser les institutions en place, prendre le Reichstag et instaurer une monarchie. Vingt-cinq personnes au profils différents, issues de toutes les couches de la société. À la tête de ce groupe, le prince Henri XIII de Reuss dont les racines généalogiques plongent au plus profond de l’histoire du Saint-Empire Romain germanique et dont la famille fut à la tête de son propre État jusqu’à la chute du Second Reich en 1918. Tous sont membres ou sympathisants d’un mouvement appelé les Reischbürgers (Citoyens du Reich) qui connaît un regain d’intérêt depuis une décennie en Allemagne. Selon eux, l’État fédéral, qui reposerait sur un flou juridique, n’a aucune légitimité constitutionnelle. Composés de monarchistes, complotistes, néo-nazis, nationalistes, anti-européens, révisionnistes, d’antivax…, ils sont plus de 10 000 à adhérer au programme de ce mouvement qui arbore les couleurs de l’Empire défunt, remet en cause le Traité de Versailles et qui n’a pas hésité à tenter de s’emparer du Bundestag au plus fort des manifestations contre les restrictions anti-covid-19 de 2020. 

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Réunis sous le nom d’ « Union patriotique », les comploteurs avaient élaboré un gouvernement de substitution avec une ancienne députée de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) nommée ministre de la Justice, connue pour ses propos anti-migrants, et dont le septuagénaire prince de Reuss aurait été le Régent. Ils avaient dressé une liste comportant plusieurs figures de la vie politique allemande à embastiller et d’autres à enlever comme le chancelier social-démocrate Olaf Scholz ou le ministre de la Santé, Karl Lauterbach. Mais ce qui a le plus inquiété le procureur en charge de cette affaire, c’est la participation à ce putsch de plusieurs éléments appartenant au corps d’élite KSK 9 (en 2017, un complot avait été déjà découvert, mêlant pas moins de 200 membres de la Bundeswehr, l’armée allemande, visant à s’emparer du pouvoir et à assassiner diverses personnalités politiques de la droite comme de la gauche). Il a d’ailleurs pointé du doigt les relations entretenues par les putschistes en herbe avec d’autres groupes russes ou italiens (visé, le Kremlin a démenti toute implication dans le complot). Une radicalisation de l’extrême-droite désormais prête à passer à l’action et qui n’est pas sans rappeler certains événements vécus par les Allemands durant l’Entre-deux-guerres. C’est d’ailleurs le second putsch qui a été éventé en deux mois par les services secrets. En octobre dernier, une grand-mère de 75 ans, à la tête d’un groupe similaire, avait été arrêtée, projetant également de renverser le gouvernement, provoquer le chaos et de planifier le retour de la monarchie prussienne (selon un sondage daté de 2016, seul un Allemand sur six souhaite le retour d’un monarque à la tête de l’Allemagne).

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La menace venant de l’extrême-droite a souvent été négligée par les gouvernements qui se sont succédés avant le retour de la Gauche plurielle au pouvoir. Le dispositif déployé à travers toute l’Allemagne, 3000 policiers, démontre que l’affaire reste d’une ampleur conséquente d’autant que le ministre fédéral de l’Intérieur a annoncé que d’autres personnes, une vingtaine de plus, étaient aussi recherchées pour leur participation à cette tentative de putsch. Seconde force d’opposition, l’AfD, mouvement d’extrême-droite qui compte 79 députés au Bundestag, s’est empressé de se désolidariser de ce complot, le condamnant vivement tout comme le chef de la dynastie Reuss qui a regretté que son cousin se soit « perdu » ou encore le prétendant à la couronne impériale, le prince Georg-Friedrich de Hohenzollern qui a rappelé son attachement à la démocratie. Un complot qui tombe assez mal pour l’arrière-petit-fils du Kaiser Guillaume II, dont se revendique les Reichsbürger, alors que celui-ci tente de récupérer les biens dont sa famille a été expropriée en raison de ses liens étroits avec le régime nazi.  

Face à la montée croissante de l’extrême-droite en Allemagne, celui des Reichsbürgers, le gouvernement pourrait légiférer très rapidement afin de mettre en place des mesures drastiques visant à sécuriser les institutions telles qu’un meilleur contrôle des armes à feu, l’épuration de l’administration de tous fonctionnaires soupçonnés d’être proches de l’extrême-droite (en mai dernier, 17 policiers ont fait l’objet d’une procédure disciplinaire en raison de leurs liens supposés avec la mouvance néo-nazie dans le seul État de Saxe-Anhalt) ou encore une surveillance du parti AfD considéré par une majorité d’Allemands comme une menace sérieuse d’atteinte aux libertés en cas d’arrivée au pouvoir dans le pays. « Nous sommes une démocratie qui se défend, soutenue par tous », a réagi de son côté le chancelier Olaf Scholz, peu de temps après la tentative avortée de putsch. « Ceux qui veulent diviser, ceux qui prévoient un coup d’État violent, doivent compter avec nous », a-t-il averti d’un ton ferme sur son compte Twitter. Le tout sur un air de déjà vu. 

Séjourné entre refus de voir et jouissance de prévoir

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Stéphane Séjourné, le 25/09/22 / © Molecki/East News/SIPA / 01089100_000014

Stéphane Séjourné, lors d’une interview de Frédéric Haziza sur Radio J, a failli à ses qualités d’homme juste et lucide. Notamment lorsqu’il impute à CNews et aux médias la responsabilité des violences lors des victoires du Maroc ou lorsqu’il prévoit la dissolution de la droite dans l’extrême droite suite à l’élection d’Eric Ciotti.


Stéphane Séjourné, conseiller politique à la présidence de la République puis député européen, président du groupe Renew Europe, devenu courant 2022 secrétaire général de Renaissance, mari, sur un plan personnel, du talentueux ministre Gabriel Attal, n’est pas une personnalité sans relief.

Venu du socialisme, proche de DSK, il a choisi de soutenir la cause d’Emmanuel Macron et il l’a fait avec talent et méthode. Il a notamment organisé la dernière campagne européenne où En Marche a fait quasiment jeu égal avec le RN. Si j’insiste sur son parcours, c’est pour faire valoir la qualité du personnage et donc l’attente qu’on a de ses propos, la présomption de justesse et de lucidité qu’on souhaiterait pouvoir leur attacher au-delà de tout esprit partisan.

Aussi quelle déception quand sur Radio J, au moins à deux reprises, il a failli ! Il est vrai qu’il était questionné par Frédéric Haziza et que l’invité a intérêt – d’ailleurs probablement n’a-t-il été sollicité que pour cela ? – à répondre ce que le journaliste souhaite entendre…

Refus de voir

Comment Stéphane Séjourné peut-il de bonne foi, face aux multiples dégradations et violences qui ont suivi les victoires de l’équipe de football du Maroc, tout particulièrement à Paris, imputer à certains médias, et évidemment CNews, d’en être responsables à cause de leurs inquiétudes légitimes pour le futur – notamment le match Maroc-France du 14 décembre ?

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Même si la hiérarchisation des sujets dans les médias officiels a visé à minimiser les blessures des policiers, le 10 décembre, au bénéfice de l’exaltation collective, il est difficile de les occulter. Est-ce à dire que tous ceux qui regardent la réalité en face et sont instruits par les leçons du passé de toutes les manifestations sans exception – une gangrène, un dévoiement dans la marge des collectifs honorables, moins me semble-t-il par francophobie, comme l’a déclaré Alain Finkielkraut, qu’à cause d’une sorte de passion pour la casse et la brutalité – seraient désireux de voir surgir ce qu’ils pressentent ? Evidemment non.

Si cette absurdité était vraie, les lucides seraient interdits de pensée et d’expression et n’auraient le droit que de faire, après le désastre, le triste bilan.

Jouissance de prévoir

Stéphane Séjourné poussé par Frédéric Haziza ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Après avoir affirmé que certains aspiraient à voir se lever avec malignité des « orages », il a montré que lui-même désirait avec une espérance trouble que d’autres se lèvent pour broder sur cette magnifique formule de Chateaubriand : « Levez-vous, orages désirés » !

N’avait-il en effet rien de mieux à déclarer, interrogé sur la victoire d’Eric Ciotti pour la présidence de LR, que de soutenir – cette sempiternelle tarte à la crème de la pauvreté d’une certaine argumentation politique – que ce dernier avait l’intention de dissoudre la droite dans l’extrême droite ?

Autrement dit, il annonce ce qu’il sait totalement faux mais qu’il désire de toutes ses forces partisanes.

En même temps qu’Olivier Véran, d’ailleurs, tend la main à LR à propos des retraites ! Mensonge ici, opportunisme là.

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Il faudrait pouvoir prendre cette dénaturation délibérée, et ce racolage, comme les signes d’un combat qui n’est tenu de respecter aucune des exigences de l’honnêteté, mais je ne parviens pas à me résoudre à cette approche trop légère. Il est tout de même extravagant que Renaissance, par la bouche de Stéphane Séjourné, dépité de voir le RN radicalement exclu de la moindre entente officielle avec LR, affirme le contraire de ce qui est mais ne soit pas gêné qu’au gouvernement on quémande l’aide d’un parti qui pourtant aurait de si mauvais desseins !

Il y a dans le macronisme une arrogance de la contradiction : on la pratique sans la moindre honte.

Parce que ce qui serait un cauchemar pour beaucoup – LR uni au RN – tournerait au rêve pour eux : ils auraient enfin du grain à moudre contre une droite qui s’obstine à ne pas vouloir ressembler à l’image qu’ils ont d’elle !

Ainsi c’est donc cela la politique d’aujourd’hui, la suite de tous ces « bidules » jetés par Emmanuel Macron dans les jambes de la démocratie, pour la faire trébucher ?

Le refus de voir. La jouissance de prévoir. Occulter le réel. Rêver du pire.

On aurait espéré mieux de Stéphane Séjourné.

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Violences communautaires à Montpellier : une préfiguration de la France de demain ?

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Capture d'écran d'une vidéo YouTube de la chaine En Mode Replay, du 15/12/22

L’affaire des violences intercommunautaires à Montpellier doit enfin tirer la sonnette d’alarme et briser nos illusions quant au grand récit progressiste du vivre-ensemble. Les tensions entre différentes communautés issues de l’immigration restent fortes et même s’exacerbent.


Si la couverture médiatique des évènements était proportionnelle à leur importance réelle pour ceux à qui les médias s’adressent, les violences qui se sont produites la semaine dernière à Montpellier auraient sans doute dû éclipser toutes les autres nouvelles. Bien loin devant la coupe du monde de football ou même la guerre en Ukraine.

Tout a commencé mercredi, à l’issue du match entre la France et le Maroc. Dans le quartier de la Mosson – un quartier dit « populaire », c’est-à-dire où vit une très forte communauté d’origine maghrébine, principalement marocaine – une voiture a le malheur d’arborer un drapeau français. Aussitôt le véhicule est encerclé par une vingtaine de « jeunes », qui tentent d’arracher le drapeau. Pris de panique, le conducteur démarre précipitamment et, dans sa fuite, renverse et tue Aymen, un mineur de 14 ans d’origine maghrébine.

Il est environ 22h30 lorsqu’une Citroën C4 blanche renverse un groupe de jeunes. Quelques minutes suffisent pour identifier le probable conducteur, dont une photo tourne sur les réseaux. La chasse à l’homme peut alors commencer. 

La voiture est rapidement identifiée comme appartenant à une personne issue de la communauté des gens du voyage, et aussitot les représailles s’organisent. Dès le mercredi soir, un homme est tabassé à coups de barre de fer par une vingtaine de personnes, qui le prennent pour le passager de la voiture qui a fauché Aymen. Dans la soirée de jeudi, 250 à 300 individus, armés pour certains de Kalachnikov, investissent une résidence où vivent des familles de la communauté gitane. Ils saccagent et incendient deux logements, deux camions et une voiture avant de repartir. Une vidéo – diffusée jeudi sur les réseaux sociaux – montre un groupe d’une vingtaine de « jeunes » en train de courir dans la rue en criant : « Allah akbar!», ou encore : « On va vous n***** vos mères, les Gitans…».

– Après avoir enfumé la voiture en question, à une centaine de mètres de l’accident, des membres de la communauté maghrébine continuent les représailles. Dans un contexte tendu, la famille d’Aymen appelle à l’apaisement.

Depuis, les tensions sont quelque peu retombées, après une réunion entre les deux communautés organisée à la mosquée Averroès, sous l’égide de l’iman et de deux pasteurs évangéliques.

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Ces violences ne sont absolument pas un simple « fait divers ». Elles sont un démenti cinglant infligé au grand récit progressiste, qui nous promet l’effacement des différences ethniques, religieuses, nationales, et l’avènement d’une humanité enfin unifiée, communiant dans la même « religion de l’humanité ». Ce grand récit est ce qui informe la manière dont, depuis plus d’un demi-siècle, nous avons envisagé la question migratoire et ce qui, chez nous, est son corollaire, l’augmentation très rapide du nombre de musulmans vivant sur notre sol.

Nous avons agi de facto comme si nous pouvions être indifférents au nombre et aux caractéristiques culturelles de ceux que nous accueillons en France, d’une part, et comme si, d’autre part, les musulmans allaient peu à peu, à notre simple contact, s’émanciper de leur religion et faire de celle-ci une opinion strictement privée, tandis que prévaudrait dans la sphère publique une indifférence polie aux croyances des uns et des autres. Nous avons agi comme si la seule chose que nous étions en droit d’exiger des nouveaux venus était qu’ils respectent les lois du pays – ce qui est proprement ne rien exiger, puisque la loi se définit par son caractère obligatoire – ainsi que quelques fantomatiques « valeurs de la République », dont les premières étaient, nous disait-on, la tolérance et l’ouverture à l’autre, et qui nous commandaient donc d’être indifférents à toutes les particularités réelles de ceux qui voulaient s’installer chez nous.

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Or, ce que nous montrent les violences de la semaine dernière, qui sont loin d’être les premières dans leur genre et qui tendent à se multiplier, c’est que ces particularités persistent et même, semble-t-il, se renforcent, certains immigrés de troisième ou de quatrième génération étant, par bien des aspects, moins bien intégrés à la communauté nationale française que leurs parents. Ce que nous avons vu, dans le quartier de la Mosson, c’est qu’il peut être dangereux d’arborer un drapeau français un soir de match. Nous avons pu constater que, ce qui fait autorité, au sens strict du terme, ce ne sont pas les lois de la France, qui interdisent la vengeance privée, mais ce que le docteur Maurice Berger appelle la « culture clanique », qui commande de venger immédiatement et collectivement toute atteinte portée à l’un des membres du clan. Nous avons pu enfin constater que la religion n’est pas nécessairement une chose du passé. Qu’elle est toujours, pour certains, une réalité vivante et que son pouvoir d’orienter les opinions et les actions est bien supérieur à celui des « valeurs de la République » ou de la « laïcité à la française ». Selon la profonde formule de Pierre Manent, nous avons pu constater, une fois encore, que l’islam est « la religion qui ne veut pas finir, et qui s’affirme dans des formes publiques ostensibles et conquérantes, jetant au moins le doute sur le grand récit de la sécularisation »


– De leur côté, dans « le bloc ou ya que des gitans », la communauté gitane se prépare aux attaques. Feu, barricades de voitures… Dans la résidence de Jupiter, c’est l’état de siège.

Sous l’empire du grand récit progressiste, nous avons oublié ou négligé l’expérience universelle du genre humain, qui nous apprend qu’une communauté politique ne saurait accueillir en son sein des étrangers en grand nombre sans se mettre en péril, c’est-à-dire sans risquer de détruire cela même que les étrangers viennent chercher : la paix, la prospérité, la liberté que garantissent un bon gouvernement.

Il en est ainsi précisément parce que l’étranger qui se présente à notre porte est un être humain, comme nous, et non pas une brique ou un morceau de bois. Il apportera donc toujours avec lui des opinions, des sentiments, des coutumes, une religion, des mœurs particulières qu’il aura reçues dans la société au sein de laquelle il aura grandi et aura été éduqué. Et, comme le remarquait déjà Montesquieu : « Les hommes tiennent prodigieusement à leurs lois et à leurs coutumes […] il est rare qu’on les change sans de grandes secousses et une grande effusion de sang, comme les histoires de tous les pays le font voir »

A l’heure où le Parlement s’apprête à examiner un énième projet de loi consacré à l’immigration, le trentième depuis 1980, chaque représentant de la nation devrait avoir bien présent à l’esprit ce qui s’est passé à Montpellier, la semaine dernière, dans le quartier de la Mosson, et considérer sans faiblesse tout ce qu’impliquent de tels évènements.

 – Peu avant la mort d’Aymen, le groupe de jeunes était clairement pris d’un sentiment belliqueux.

Ne nous FOOTONS pas du Monde !

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Emir du Qatar Tamim bin Hamad Al Thani et Emmanuel Macron, le 18/12/21 / ©LEMMY K/SIPA / 01097404_000028

Sophie de Menthon s’étonne que ce qui est accepté et appliqué avec succès dans le domaine du football, ne le soit pas dans les domaines de la politique et de la réforme de l’Etat.


Tous étaient contagieux et tous étaient atteints : la fièvre du ballon rond a gagné d’intensité jusqu’à la finale au point d’avoir besoin d’être soumis à un lavage de cerveau médiatique pendant des semaines ; on nous a tenu au courant heure par heure de tout ce qui pouvait avoir un rapport quelconque avec les matchs ; les droits de l’homme balayés par les droits du foot, sans vergogne. On a rangé les remords au vestiaire: « C’était avant qu’il eût fallût s’indigner, maintenant c’est tout bon ». Le président a même félicité le Qatar d’une si bonne organisation, on en est presque à trouver tout cela écolo et un modèle de ressources humaines… Nous avons tremblé à l’idée de la grippette qui gagnaient nos messieurs musclés, vulnérables comme sur le champ de bataille où ils se tordent de douleur au point que nous les croyons très grièvement blessés, frimant en espérant que l’on croit à la faute… jusqu’au moment où ils se relèvent en claudiquant pour ensuite sprinter brillamment (cela me fait penser à mon chien lorsqu’il fait semblant d’avoir mal). Des surhommes idolâtrés mais comme tous les hommes : fragiles (je n’ai pas dit douillés). Nous avons protesté comme dans une cour de récré quand un perfide du camp opposé fait un croche-patte et que le maître d’école (on appelle ça : arbitre) n’a même pas vu que c’était l’autre qui était coupable. On s’est agacés quand nos Bleus couraient moins que les petits hommes verts et rouges marocains, mais deux bons coups de pieds bleus ont été très efficaces, rien à dire, et Hop ! On gagnait la demi-finale. Et puis nous sommes terriblement sportifs puisque de l’aveu du ministre de l’Intérieur même « Beauvau muscle le dispositif pour la finale », si ce n’est pas rassurant ça !

Les chefs d’entreprise ont tous admiré le manager Didier Deschamps obéi par ses troupes au doigt et à l’œil ; notons que nous serions tous aux prudhommes si on gérait comme ça nos salariés et si on mettait un commercial sur le banc de touche pour en prendre un meilleur ! Même Macron lui a demandé des conseils au vestiaire, sachant que, comme ils se sont dit qu’il faut être avant tout un bon sélectionneur, en foot comme en politique, le président Macron en mettrait bien quelques-uns sur le banc de touche car certains ministres ont l’air de ne pas bien maitriser les « coups francs ». 

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Le football dépasse tous les autres enjeux de société, faut-il s’en réjouir ?

Plus sérieusement, même lorsque nous savourons une victoire, ce qu’il y a de terrible, c’est que notre pays n’a le sentiment de « faire nation » que lors de matchs internationaux, c’est le nouveau vivre ensemble ! En revanche voter ne nous mobilise pas, la République n’est plus qu’un élément de langage politique et la nation serait composée, donc composée exclusivement de supporters… Une idée à méditer peut-être pour les partis politiques qui ne sont autres que des équipes rivales avec le 49.3 comme carton rouge.

Certes, la veille nous avons eu l’élection de Miss France, un autre défi intellectuel difficile à trancher et à déconstruire, et qui réunit les Français, au moins on ne se bat pas dans les rues après l’élection. Pourrait-on être populaires et unis sur des thèmes un peu plus prometteurs et valorisants ?

Il est vrai que le football est une possibilité de s’évader surtout pour des populations sous le joug d’une dictature et il y en a plus que l’on ne veut bien le croire.

Rien n’a donc changé : « panem et circenses », aujourd’hui pour les jeux ça va, mais c’est pour le pain que cela va être plus difficile. Des boulangers ferment et le prix de la baguette augmente, César maitrisait mieux la chose. Alors certes l’Argentine a gagné après une finale remarquable où nous n’avons pas eu à rougir des Bleus. Espérons que la France va enfin gagner les tirs au but de sa nécessaire réforme, quand faut y aller, faut y aller. Mettons de côté la déception, et franchement l’humanisme peut aussi faire cocorico et reconnaitre avec fair-play que ce pays avait besoin du trophée mondial plus que nous, il doit panser ses plaies : un choc inflationniste, la misère pour 7,5 millions de personnes, un mal que personne n’arrive à endiguer, alors si cette victoire est perçue comme une victoire divine pour eux, tant mieux… Il fallait s’en douter avec le Messi qui s’en mèle! Un beau cadeau de Noël qui devrait nous inciter à nous réjouir avec générosité et sans rien casser… Et là, on pourrait être fiers de la France, d’une autre façon.