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Football: «L’Equipe» plutôt favorable à des aménagements pour le ramadan, «Causeur» nettement moins

L’Equipe du 2 avril 2023, nous a gratifiés d’une tribune larmoyante du journaliste Régis Dupont, lequel interpelle la Fédération Française de Football sur les coupures refusées pour rompre le jeûne du ramadan.


Cette tribune est exemplaire en ce qu’elle déroule tous les clichés de celui qui n’a jamais pris le temps de réfléchir à un problème dans sa globalité et ne s’en empare que pour exhiber sa noblesse d’âme et sa vertu et se mirer dans la bonne image qu’il a de lui-même.

Ils n’y connaissent rien. Ils sont persuadés d’œuvrer pour la tolérance et le dialogue des cultures alors qu’ils tiennent la porte de l’islam politique!

Dans cette tribune, tout pose problème. Incapable de trouver un autre exemple de religion cassant les pieds des fédérations et de ses adeptes jusque sur les terrains de foot, l’auteur s’en prend au fait que des chasses aux œufs sont parfois organisées sur des terrains de foot. Or le concept de chasse aux œufs n’est pas très religieux et serait plutôt à mettre en lien avec la sécularisation de nos sociétés, autrement dit la perte du sens des symboles religieux et la perte de l’emprise prescriptive du religieux sur la société. Mais surtout, on ne peut dire que la revendication d’organiser des chasses aux œufs soit très importante, encore moins systématique ni qu’elle montre l’envahissement des vestiaires par un intégrisme chrétien militant ! On ne voit pas non plus beaucoup de Juifs exiger que la FFF interdise les matchs le jour du Shabbat ou réclamer le port de la kippa en championnat…

Une religion qui aime s’exhiber

Pourquoi ? parce que, pour ceux qui ne sont pas les porte-drapeaux d’une idéologie ou qui ne portent pas en étendards leurs revendications identitaires, la religion ne passe pas avant tout et les terrains de sport ne sont pas un espace où exercer le prosélytisme religieux. Ce n’est pas le cas pour les musulmans sous influence islamiste. En effet, si l’islamisme investit autant sur l’orthopraxie et l’exhibitionnisme de la pratique, c’est parce que c’est en soi une forme de prosélytisme. L’affichage de l’appartenance religieuse à travers des comportements distinctifs permettant de marquer sa différence et d’envoyer des rappels à l’ordre permanents à ses coreligionnaires est une forme de conditionnement social. Sur les terrains, deux objectifs : diffuser l’idée que le bon musulman est celui qui pratique de façon absolue et selon les oukases des plus radicalisés et tester la résistance des sociétés européennes en imposant ses dogmes et obligations religieuses jusque sur le terrain et en compétition. Quelle autre religion aujourd’hui se permet de poursuivre ses adeptes jusque dans les vestiaires et au bord du terrain ?

A lire aussi, Aurélien Marq: Jeûner n’est pas jouer

Ne facilitons pas la bataille existentielle des islamistes!

Or le ramadan n’est pas une obligation légale en France. Celui qui choisit de le faire n’a pas à enquiquiner tous ceux qui sont autour de lui pour que chacun tienne compte de ses lubies. Aucun individu et aucune institution n’ont à aménager leur vie ou leur fonctionnement en fonction des obligations que le pratiquant s’impose ou que sa pratique religieuse lui impose. C’est son problème et pas celui de la société. Il est libre de jeûner mais personne n’a à réorganiser le travail ou les activités de loisir en fonction des obsessions intégristes de pratiquants radicalisés. Le pire est qu’il existe des aménagements prévus par la religion, y compris pour le ramadan, en fonction de l’âge, de l’état de santé, de la nature des activités pratiquées. Mais pas pour les islamistes et ceux qui ne voient la religion qu’à travers leur prisme. Ils sont dans une bataille existentielle où il s’agit d’imposer leurs marqueurs dans l’espace public et de faire reculer tout ce qui s’oppose à cette islamisation de l’espace public. Ils sont d’autant plus revendicatifs, qu’ils ne sont même pas conscients d’être instrumentalisés. Ils ont intégré le discours victimaire consistant à se plaindre du fait que l’islam n’est pas accepté alors qu’ils n’ont de cesse de multiplier revendications et provocations dans l’espace public.

Le terrain de foot: un espace neutre menacé

Or le sport est censé être un espace neutre, où seuls comptent les capacités individuelles ou la capacité à se transcender au sein d’une équipe. Un tel idéal est incompréhensible pour un islamiste qui cherche toujours à distinguer le bon grain de l’ivraie, le licite de l’illicite et dont le premier but est de rendre infranchissable les barrières communautaires.

Il en est ainsi du voile, du hallal comme du ramadan. C’est un marqueur séparatiste, utilisé pour imposer l’exhibition d’une religion et contraindre les mœurs civiles à s’effacer devant elle et à lui accorder la priorité. Voilà pourquoi les intégristes et leurs disciples ne veulent surtout accepter aucun aménagement, même permis par leur propre tradition : ces aménagements empêcheraient de créer des tensions dans les sociétés européennes et de pouvoir dérouler un discours victimaire. Cela permet aussi d’installer des symboles qui s’en prennent au contrat social du pays d’accueil, sans avoir besoin d’armer ceux qui les portent de rhétorique maitrisée et d’argumentation soignée. Ainsi, imposer le voile dans l’espace public, c’est cracher sur l’égalité en droit des sexes, donc remettre en cause une des bases de la société sans avoir l’air d’y toucher. Rabaisser l’égalité à raison de la dignité commune des êtres humains au bénéfice de la liberté religieuse, est déjà en soi une victoire symbolique. Le hallal, lui, permet de distinguer le pur et l’impur dans tous les aspects de l’existence. Il concerne la nourriture, mais étend son emprise sur les objets et les liens humains (il y a des mariages hallal, des voyages hallal…). Le but du jeu est de regrouper tout ce qui n’est pas estampillé musulman dans le domaine de l’impur, de l’illicite, du sale. Enfin il y a la grande exhibition victimaire du ramadan, moyen de mettre la pression sur tout musulman en transmettant l’idée que ne pas le faire, c’est être un mauvais musulman, donc traître à sa race et blasphémateur de surcroît. Les trois fronts sont cohérents et force est de reconnaitre que l’offensive religieuse marque d’autant plus de points qu’elle est portée par des idiots utiles et non par des barbus répulsifs.

Ce qui est surprenant, c’est que les islamistes ont décidément bien des amis prêts à épouser leur cause et qui se dévouent pour contribuer à imposer en Europe un islam intégriste et puritain.

La plupart ne le font pas par adhésion idéologique. Ils n’y connaissent rien. Ils sont persuadés d’œuvrer pour la tolérance et le dialogue des cultures alors qu’ils tiennent la porte de l’islam politique.

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Violences d’extrême gauche: ils singent inlassablement la Révolution française

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Une convention de Reconquête ! consacrée aux violences d’extrême-gauche se tenait à Paris, mercredi. Nous sommes allés écouter ce qui s’y est dit.


Alors même que les actes d’intimidation et de violences physiques augmentent dangereusement ces derniers temps – la très récente affaire de Sciences-Po Lille n’en est qu’un exemple parmi tant d’autres –, la Maison de la Chimie accueillait mercredi soir une convention du parti Reconquête ! sur les violences d’extrême-gauche. Pendant presque trois heures, les intervenants se succédaient à la tribune, pour apporter tantôt leur témoignage, et tantôt leur expertise, à un phénomène qui gangrène la société française chaque jour un peu plus.

Patrice Gueniffey interrogé par Eric Zemmour

Outre les mots d’ouverture et de conclusion d’Éric Zemmour, nous retiendrons la passionnante interview, en début de convention, de Patrice Gueniffey, historien spécialiste de la Révolution, par le président de Reconquête. Les deux analystes exposaient, à l’occasion d’une conversation comme l’on aimerait en voir plus souvent à la télévision, les liens entre les violences actuelles des partis d’extrême-gauche et la violence originelle de la Révolution, celle qui commençait dès le 14 juillet 1789. M. Gueniffey observait que la France a été la seule nation ayant fondé son pacte social sur la révolution, c’est-à-dire sur la rupture violente, plutôt que sur la réforme d’un système préexistant ; que l’on ajoute à cela la passion de l’égalité, propre au tempérament français, et qui a toujours distingué nos révolutions de celles de nos voisins : et nous entrapercevons le fil rouge de notre passé, qui nous tient si fort, encore aujourd’hui.

A relire: La France n’accepte ni la richesse ni la réussite

Qui nous tient si fort, c’est le cas de le dire : car la violence a si profondément marqué la gauche, dès l’origine, qu’elle est accusée de trahison quand elle y renonce. Zemmour n’hésitait pas à parler d’un « romantisme de la violence » : en d’autres termes, la violence, justement parce qu’elle vient de la Révolution, a été glorifiée par une extrême-gauche qui a pris l’ascendant sur la gauche. Mais il y a un mais, que relevait admirablement P. Gueniffey, en fin d’interview : la gauche de 1789, celle qui fit la Révolution avec une majuscule, avait un projet collectif porteur d’espoir ; l’extrême-gauche n’en a plus : elle est devenue incapable d’imaginer l’avenir – et frustrée de n’avoir plus d’espoir, elle ne casse plus que pour casser, provoquant gratuitement le chaos social.

La gauche agite désespérément le chiffon rouge du terrorisme d’extrême droite

Olivier Vial, directeur du CERU fondé en 2008, poursuivant sur la lancée de l’histoire, évoquait ensuite le renouveau récent de la violence politique, tendant à l’effacement de la distinction entre la « gauche dynamique », celle qui invente des concepts, et la « gauche violente », celle qui veut les imposer. Il analysait les théories de ces universitaires étrangers, Marc Bray, Andreas Malm (invité par J.-L. Mélenchon à l’Institut La Boétie), théoriciens de la « nécessité du flanc radical », c’est-à-dire de l’importance qu’une marge d’un mouvement se livre à la violence pour imposer des idées. Des théories qui n’ont pas l’air de déplaire à l’Assemblée nationale, qui invitait justement cette semaine l’un des activistes de la Jeune Garde de Lyon, groupe antifasciste fondé en 2018 et plutôt prompt à l’agressivité (c’est un euphémisme)… pour débattre sur la lutte contre le terrorisme d’extrême-droite !


Plusieurs intervenants livraient, à la suite de Vial, des témoignages tous plus édifiants les uns que les autres sur les violences d’extrême-gauche : de Maxime et Joseph, anciens black-blocs, nous retiendrons cette citation : « Il y a un entre-soi qui nous met du côté du bien. On refusait systématiquement le débat d’idées avec ceux qui ne pensaient pas comme nous. » D’Albéric Dumont, expert en sécurité, qui rappelait utilement l’agression de Villepinte et la manipulation victimaire qui s’ensuivait : « Il faut faire face à des groupes dont on peut classer les actions en trois pôles : intimider, détourner et agresser. »

A lire ensuite: Éric Zemmour: «Toute une génération est prise entre wokisme et islamisme»

Jordan Florentin, journaliste à Boulevard Voltaire, et Cécile Scheffen, militante politique, racontaient leurs expériences malheureuses avec la gauche haineuse et intolérante : le premier a été séquestré pendant une heure au théâtre de Yassine Belattar, et violemment pris à partie ; la seconde, intimidée et agressée verbalement et physiquement, à Nantes, par les mouvements antifas. Alice Cordier, la présidente du collectif féministe Némésis, racontait à son tour un témoignage glaçant : « J’ai déjà été attendue par dix jeunes femmes militantes antifascistes dont le but était simplement de me frapper à la sortie de la gare de Marseille, c’est grâce à un restaurateur sur place que j’ai pu m’en sortir. » Et de détailler les violences répétées de la Jeune Garde à l’encontre des femmes de son mouvement…

Andy Ngo venu avec de mauvaises nouvelles d’outre-Atlantique

Enfin, Andy Ngo, journaliste américain de Portland spécialiste des mouvances antifas, menacé de mort et contraint de vivre en Angleterre, nous apprenait que la France, et c’est passablement inquiétant, est encore loin derrière les États-Unis en matière de brutalité politique.

A lire aussi, Jeremy Stubbs: Andy Ngo: un inflitré chez les antifas

Je ne puis conclure cet article sans évoquer l’intervention brillante de l’avocat Thibault de Montbrial, qui venait d’obtenir, ce même jour, la première condamnation d’Assa Traoré en diffamation contre un gendarme. De sa verve d’orateur, il déplorait les 40 ans de renoncement et de lâcheté de l’État, qui nous ont rendu si faibles face aux voyous, aux gauchistes et aux islamistes.

Allons-nous encore longtemps nous laisser faire, face à ceux qui se disent antifascistes, et se comportent pourtant très exactement comme des fascistes, en dégradant les préfectures et les permanences des parlementaires, en théorisant les pires violences, en s’en prenant à des individus ciblés ? Ne leur laissons pas la victoire des mots : les Français du quotidien, ceux qui défendent la police qui maintient l’ordre, la démocratie et le débat d’idées, – ceux-là seuls sont antifascistes.

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L’image de notre Assemblée nationale est plus qu’écornée…

Cris, pleurs et grincement de dents, ça se passe comme ça à l’Assemblée nationale…


Retour à l’Assemblée

Retour à l’Assemblée début mars après quelques jours chez moi, à Béziers et dans les villages de ma circonscription. Une bouffée d’oxygène. Loin de débats souvent stériles, de postures presque toujours insupportables. Je reviens bien décidée à afficher mon indépendance pour tenter de faire entendre une petite musique différente. Ce ne sera pas facile avec ce débat sur les retraites où faire preuve de simple bon sens vous vaut d’être dénoncé par les bancs les plus à droite et les plus à gauche. Il va falloir tenir le choc.

A ne pas manquer, notre nouveau numéro: Retraites, déficits… Fantasmes du peuple, mensonges des élites: Emportés par la foule

Peines plancher (niche Horizons)

Les débats houleux reprennent plus vite que prévu. Et les difficultés ne viennent pas toujours d’où on les attend… Nous voilà en train d’examiner une proposition de loi du groupe Horizons (celui d’Édouard Philippe) qui a pour thème « mieux lutter contre la récidive ». En bref, le retour des peines plancher imaginées par Nicolas Sarkozy, mais uniquement pour les récidivistes auteurs de violences contre nos policiers, pompiers, magistrats, gendarmes, etc. La peine minimale encourue est d’un an d’emprisonnement et le juge peut y déroger. Rien de bien méchant… Éric Dupond-Moretti annonce très vite la couleur : il y est opposé. Au motif notamment que « cette proposition de loi offre une tribune à la droite extrême ». Les députés Horizons tiennent à leur texte et le défendent mordicus. 41,7 % des individus condamnés en 2021 sont des récidivistes ou des réitérants. Après presque quatre heures de débats, le verdict tombe. Le groupe Renaissance (ex-LREM), qui avait annoncé qu’il s’abstiendrait sur l’article 1er du texte, change d’avis et s’allie à la gauche et à l’extrême gauche pour le rejeter. Horizons décide alors de retirer sa proposition de loi, non sans dénoncer « des coups tordus, des manœuvres ». Ce n’est que le début…

Bras d’honneur du garde des Sceaux

Quelques jours plus tard, Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance, vient défendre une proposition de loi pour rendre obligatoire une peine d’inéligibilité en cas de condamnation pour violences aggravées. Sur le papier, cela semble aller dans le bon sens. Mais pas besoin de creuser beaucoup pour s’apercevoir que c’est évidemment Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, qui est la cible de ce texte. Soyons clairs, le statut d’élu ne doit s’accompagner d’aucun privilège, d’aucun passe-droit. Mais cette proposition de loi ressemble beaucoup trop à un règlement de comptes. L’occasion est belle pour l’opposition de rappeler les nombreuses procédures ou condamnations qui ont visé ou frappé des membres de la majorité. Olivier Marleix, le président des Républicains, ouvre les hostilités en citant notamment la mise en examen de l’actuel garde des Sceaux. Il n’en faut pas plus pour faire bondir Éric Dupond-Moretti qui se permet un, puis deux, puis trois bras d’honneur en direction du député accusateur ! Une fois de plus, l’Hémicycle s’enflamme… Et le ministre de provoquer : « Il n’y a pas eu un bras d’honneur, il y en a eu deux. » La présidente de séance manque de s’étrangler : « De quoi parlez-vous, monsieur le ministre ? Êtes-vous en train de dire que vous avez fait deux bras d’honneur à l’Assemblée ? » La suite, vous la connaissez : suspensions de séance, un ministre prêt à démissionner, des excuses du bout des lèvres finalement obtenues à la troisième reprise. L’image de notre Assemblée nationale est plus qu’écornée…

Les larmes d’Aurore Bergé 

La journée ne s’arrête pas là. D’autres élus sont montrés du doigt, comme Benoît Simian, ancien député macroniste condamné pour avoir harcelé et menacé sa femme à plusieurs reprises. C’était il y a quelques mois à peine. Pourtant, à l’époque, personne n’a appelé à une quelconque inéligibilité. Pire, le bureau de l’Assemblée nationale, où les députés LREM étaient majoritaires, avait même refusé de lever son immunité parlementaire… Accusée d’opportunisme, Aurore Bergé ne cache plus ses larmes, ne déclenchant, il faut bien l’avouer, que bien peu de compassion…

49.3

Ça y est, c’est le jour tant attendu. Depuis le début de la semaine, on ne compte plus les coups de téléphone auprès des députés indécis. Élisabeth Borne a besoin de savoir. Elle fait ses comptes. Et visiblement, ils ne sont pas bons puisque, quelques minutes avant 15 heures, la nouvelle tombe : ce sera le 49.3 et le passage en force. L’atmosphère est électrique dans l’Hémicycle. Le gouvernement n’arrange rien en arrivant avec près de dix minutes de retard. Alors que la Première ministre monte à la tribune, les députés LFI-NUPES font un tapage d’enfer. Je devine plus que je n’entends « 49.3 ». Je suis furieuse. Le premier vote nous aura été volé par La France insoumise et ses 18 000 amendements. Le second par le gouvernement et son 49.3. Il ne nous reste plus qu’à attendre les motions de censure. Je suis dépitée, lessivée, vidée…

A relire: Affaire des doigts d’honneur: même les braillards de LFI peuvent désormais fustiger la mauvaise conduite de la majorité!

Motions de censure

Je reçois plus de 2 000 mails durant le week-end me sommant de voter la censure. Certains, naïvement, m’écrivent en m’expliquant que La France insoumise leur a proposé plusieurs types de courriers, et qu’ils ont choisi celui-ci… C’est vrai, ce sont toujours les quatre ou cinq mêmes modèles de lettre qui reviennent. Masochiste, j’ai répondu à tous. En expliquant pourquoi je ne voterai pas la censure.

Une motion de censure, ce n’est pas seulement dire non au gouvernement, mais c’est dire oui à un projet alternatif, en l’occurrence celui de la gauche et de l’extrême gauche. Impossible pour moi de me retrouver aux côtés d’élus qui traitent leurs adversaires de « monstres », d’« assassins », de « bourreaux », qui publient des listes d’opposants, qui expliquent que « la police tue ». Et puis, on ne peut pas promettre n’importe quoi. Le projet de réforme des retraites de J.-L. Mélenchon, c’est 1 600 euros nets minimum, à 60 ans, y compris pour ceux qui, bénéficiaires du RSA, n’auraient jamais travaillé de leur vie : un orfèvre en démagogie !

Certains m’ont reproché de n’avoir pas été présente à Paris ce lundi, m’accusant d’une forme de désinvolture. Faut-il leur rappeler qu’on ne vote que « pour » une motion de censure. Et qu’il n’y a pas de bulletin « contre » ou « abstention ». C’est vrai, j’ai préféré encore être aux côtés des enfants de nos écoles biterroises.

Depuis, les accusations de « traîtrise » ont fusé. Des deux extrêmes bords politiques. À vous donner envie de vomir…

Bilal Hassani et les exorcistes

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Le jeune chanteur et provocateur Bilal Hassani déplore l’annulation de son concert dans une ancienne église à Metz (57).


Il existe des spécialistes de Proust ou de littérature médiévale. Pour ma part, je suis spécialiste de Bilal Hassani. En effet, cela fait au moins le troisième article que j’écris dans ces colonnes au sujet ce pro du buzz. Toujours pour prendre sa défense. Et, spoiler alert : je ne changerai pas de point de vue.  

Reprenons donc depuis le début. Bilal Hassani devait se produire dans une église de Metz, ce mercredi, plus précisément à l’ancienne basilique Saint-Pierre-aux-Nonnains, ce qui suscita de vives réactions au sein de la mouvance catholique traditionnelle locale et dans les milieux nationalistes. Le concert fut bien entendu annulé. Bilal a une fois de plus fait parler de lui. Et les cathos tradis ont pu se targuer d’une victoire à la Pyrrhus, qui a fait triompher la France éternelle face à celui qui est, selon eux, un dégénéré transsexuel (qui plus est maghrébin !). Tout le monde est content, la balle au centre. 

Les pédés, au bucher!

Je pourrais finalement m’arrêter là. Le buzz stupide du moment vaut-il vraiment un article, alors que les Français se battent pour leur retraite ? Oui, car ce genre d’anecdotes disent beaucoup de l’époque dans laquelle nous vivons et permettent de creuser d’autres sujets. 

A lire aussi, Elisabeth Lévy: Fahrenheit 49.3

Précisons donc un peu les choses. Les membres de l’association « Lorraine Catholique » se sont lancés dans des gesticulations aux relents quasi médiévaux, criant à la « profanation », appelant les fidèles à une prière collective et à un « chapelet de réparation ». Il ne manque plus qu’un exorciste et un bûcher pour y brûler Bilal ! Tout cela est bien exagéré, et tient, à mon sens, du spectacle. D’autant plus que nous apprenons que cette église est devenue justement une salle de spectacles et qu’elle est désacralisée depuis 500 ans. Mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse du buzz.

Faire l’andouille à la mosquée serait moins aisé

Les réseaux sociaux en ont évidemment rajouté une couche, certains internautes ont proposé à l’ex-candidat de l’Eurovision, d’aller se produire dans une mosquée la prochaine fois, insinuant qu’il risquerait la lapidation. Peut-être. Mais cet argument est à mon sens parfaitement ridicule, comparaison n’est pas raison, car les mosquées sont des lieux uniquement consacrés à la prière et que la liturgie (si importante dans le catholicisme) n’existe pas dans l’islam. Et à mon sens, le catholicisme, avec sa belle liturgie, ses chants, et ses représentations de toute beauté du Christ ou de la Vierge, est une religion de spectacle, de spectacle sacré, mais de spectacle. Mais le sacré a aujourd’hui effectivement fait place au profane. Même s’ils sont parfois mêlés, et là je pense au magnifique concert qu’avait donné Nico – la chanteuse du Velvet Underground – à la cathédrale de Reims en 1974. Ceux qui savent mes obsessions connaissent ma théorie sur le catholicisme comme dernier avatar du rock’n’roll. Certes, l’entertainer Bilal Hassani est loin d’être Nico, et on l’imagine plus volontiers chez Michou que dans une église. 

À lire aussi : Bilal Hassani: Danse avec le buzz

Cependant, Bilal, qui fut élevé dans un pensionnat catholique, est sûrement plus proche de la religion du Christ que de celle de Mahomet. La preuve : en décembre 2021, il a posé en une du magazine Têtu, et la photo le présentait, telle une image pieuse, en personnage à mi-chemin entre la Vierge et le Christ. Interviewé à l’époque chez Hanouna, le rédacteur en chef du magazine LGBT avait souligné une chose très juste : les représentations du Christ et de la Vierge font aujourd’hui partie de la culture pop. Et nombre de collectionneurs de statuettes de la Vierge (dont je fais partie), ne sont ni catholiques ni croyants. Elle représente la mère universelle, une image rassurante et empreinte de douceur. Nul doute qu’elle aurait accueilli Bilal au sein de son église. 


Couverture du magazine Têtu

Soft power: défendre l’identité française

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Si même le Qatar parvient à paraitre moderne et progressiste aux yeux du monde avec son média très woke AJ+ et son Mondial de foot, la France devrait bien pouvoir essayer de mieux tirer son épingle du jeu, non?


Au dernier trimestre 2022, la célèbre Revue Politique et Parlementaire dirigée par Arnaud Benedetti publiait un excellent numéro intitulé « Mythes et réalités : le vrai pouvoir du soft power ».

À l’heure du retour des conflits militaires, d’aucuns se diront peut-être que le concept a fait son temps et que le monde que nous envisagions après la chute du Mur de Berlin n’est déjà plus qu’un songe. L’art de convaincre ses interlocuteurs et de les faire adhérer à des valeurs partagées reste pourtant un essentiel à maîtriser dans les rapports contemporains qu’entretiennent les nations ; un art que la France aurait tort de négliger.

C’est au début des années 1990 que Joseph Nye a théorisé la notion dans son ouvrage Bound To Lead. Le professeur de relations internationales à Harvard affirmait alors que les Etats-Unis n’allaient pas rentrer dans le rang, mais, qu’au contraire, leur capacité à séduire et à persuader des Etats sans avoir à user de la puissance de leurs armes s’affirmerait encore avec le temps. Il faut entendre la question du soft power de manière élargie et protéiforme. Les Etats dépendent, de la même manière que les individus, des représentations qu’ils projettent d’eux-mêmes, c’est-à-dire de leur image, de leur histoire, de leur rayonnement technologique, de l’attractivité de leur modèle de société, et donc de leur identité. Le Royaume-Uni de l’ère victorienne fut l’une des premières puissances à comprendre l’intérêt du softpower, exportant ses héros de romans comme Sherlock Holmes et son mode de vie.

Tant d’atouts

La France a, en la matière, bien des atouts à revendre qu’elle n’exploite que trop peu. Il s’avère parfois même que ce soit des étrangers qui affirment son « soft power » pour elle. La série Emily In Paris en fait la parfaite démonstration. Diffusé sur Netflix, ce succès international narrant les péripéties d’une jeune Américaine s’installant à Paris, incarnée par la jolie Lilly Collins, fille du célèbre batteur de Genesis, a permis de faire rêver de nouveau avec notre capitale – Dieu sait que ça n’était pas gagné -. Un coup de projecteur bienvenu qui a d’ailleurs contribué à relancer notre tourisme dans le contexte de l’après covid.

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L’idée qu’un pays peut faire plus que ce que les outils militaires et diplomatiques traditionnels ne lui offrent se décline de milles manières: gastronomie, sport, musique, mode, brevets, etc. Et bien évidemment, les Américains le savent, en utilisant des outils plus « durs » tels que la force de l’extraterritorialité de son domaine juridique, de nombreuses ONG, ainsi que sa présence dans les institutions internationales et autres organismes de surveillance. Un contre-exemple serait la Russie qui s’est sentie obligée d’utiliser les armes contre l’Ukraine parce que son pouvoir de séduction a été particulièrement défaillant dans les pays issus du démantèlement du bloc soviétique, Moscou perdant en influence politique année après année parce qu’elle échouait à rendre son modèle politique et social attractif aux yeux de ses voisins.

LVMH, Le Louvre…

La France n’est pas non plus championne en la matière. Elle est présentement attaquée jusque dans ses domaines de spécialité, ceux qui ont longtemps fait sa renommée et son prestige. Notre gastronomie ne jouit ainsi plus d’une situation de monopole comme ce fut longtemps le cas. Nous avons été dans l’obligation de lancer La Liste, une sélection concurrente de The world’s 50 best restaurants sponsorisée par San Pellegrino, puisque cette dernière ne laissait que la portion congrue à nos grands chefs…

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Nous connaissons en revanche un grand succès dans la mode qui a réussi, notamment grâce à Bernard Arnault et au groupe LVMH, à s’adapter à la nouvelle donne mondialisée, mais aussi dans les arts et la défense de notre patrimoine à l’étranger comme le prouve la réussite qu’est le Louvre Abu-Dhabi. Deux exemples d’ailleurs étrangement absents de la Revue Politique et Parlementaire. Inauguré le 11 novembre 2017, le Louvre Abu Dhabi est le plus grand projet culturel de la France à l’étranger qui nous a permis d’implanter le premier musée universel dans le monde arabe. Nous avons un porte-avions pour le rayonnement de notre culture et notre savoir-faire en Orient. Il s’agit là d’un des exemples les plus aboutis d’un soft power bien pensé, basé sur des valeurs fédératrices et positives. Il faut comprendre que la diplomatie culturelle de la France encadrée par la loi de finance ne bénéficie que d’un budget de 26 millions d’euros pour la coopération culturelle stricto sensu. Dans un cadre si contraignant, de telles initiatives sont des aubaines. Pour preuve, la méthode a été reproduite avec l’installation du Centre Pompidou West Bund Museum à Shanghai, après les installations d’antennes à Bruxelles et Malaga.

Agressive Russie

La France subit aussi le softpower de puissances étrangères. Celui de la Russie, particulièrement agressif, s’appuie sur les médias alternatifs et le dénigrement. Quant au travail américain en la matière, il est presque inutile de s’y attarder, tant la puissance de la production culturelle et du droit de cet Etat agissent comme un rouleau compresseur. Des acteurs plus modestes interviennent uniquement dans ce domaine, faute de pouvoir compter sur une armée et un Etat puissant. Le Qatar compense ainsi certains handicaps par sa puissance financière, achetant des clubs sportifs qui lui servent d’étendards, organisant de grandes compétitions internationales sportives, ou encore finançant des médias à l’image du paradoxalement très « woke » AJ +.

Dans la mondialisation, l’image d’un pays est sa vitrine commerciale. Les deux exemples arabes mentionnés ici démontrent que la meilleure stratégie possible est de miser sur nos propres forces et de ne pas subir la narration d’autres acteurs. La France est un bijou et elle doit valoriser ses atouts. Pour l’heure, nous n’avons pas encore totalement repris la main et la France continue d’être caricaturée. Son action en Afrique avait notamment fait l’objet d’une diffamation patente dans le film Wakanda Forever des studios Disney. Parfois, le thème de la France qui se rendrait à l’ennemi est aussi utilisé – alors que notre pays est, de tous, celui qui a livré et remporté le plus de batailles au cours de son histoire millénaire. Affirmons enfin notre spécificité aux yeux du monde. Défendre l’image de la France c’est aussi défendre notre civilisation et notre identité.

Onomastique pop

Après s’être présentée sous tous les genres et sous toutes les identités possibles, Christine and the Queens revient à son premier nom de scène. Son dernier album a fait un flop.


Tout le monde connaît Christine and the Queens. Mais Christine and the Queens se connaît-elle elle-même ? Quatre fois lauréate des Victoires de la musique, encensée par Vanity Fair, Forbes et Time comme personnalité influente, celle qui naît Héloïse Adélaïde Letissier change de nom et de genre comme les gens ordinaires changent de chaussettes.

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Adoptant d’abord un pseudonyme au pluriel, Christine and the Queens, en hommage à des drag queens londoniens qui auraient exercé une influence importante sur elle, c’est en 2018 qu’elle se fait appeler Chris et se déclare « pansexuel(le) » avant de se proclamer « genderqueer » en 2019. En 2021, elle annonce sur Twitter se décliner à tous les pronoms mais, dans son cercle intime, il se genre au masculin. Octobre de cette année le voit adopter le nom très inclusif de « Rahim », « qui pardonne » en arabe, mais qui lui vaut d’être accusé par plus wokiste que lui d’appropriation culturelle. Il trouve ensuite de plus en plus original : « Sam le pompier », en hommage à un dessin animé pour enfants, Fireman Sam, et ensuite un simple point : « . ». Il confie qu’il utilise encore Héloïse parfois, pour rappeler son enfance, mais que son « enfant intérieur » s’appelle Manamané. En août 2022, le nom Christine and the Queens disparaît au profit de Redcar, un artiste trans résolument masculin qui doit son nom à des visions incessantes de voitures rouges ! Aujourd’hui, Redcar disparaît à son tour. Après tout, les voitures, ça pollue. Avec sa nouvelle chanson sortie en mars, To Be Honest, l’artiste revient à Christine and the Queens. Cette grande fluidité a l’avantage de permettre un retour vers ce qui a le mieux marché. Apparemment, le propre du progressisme, c’est de tourner en rond. Le cas d’Héloïse Letissier représente-t-il une quête de soi socratique, une tentative d’exploiter les fluctuations incessantes de la mode ou un symptôme de la lamentable confusion identitaire de notre époque ?

Sciences-Po Lille: le mur des cons 2

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Quand l’extrême gauche se croit tout permis, sous prétexte de grève pour les retraites.


A Sciences-Po Lille, les noms de 11 étudiants, opposés au blocage de leur école dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites, ont été affichés en face de leur établissement sur un mur, rebaptisé pour l’occasion « Mur de la honte »…

Ces étudiants ont été victimes de la dérive d’un petit noyau d’étudiants d’extrême-gauche, selon le directeur de l’Institut, Pierre Mathiot. Ce groupe, qui se croit investi d’une mission rédemptrice, considère que tous ceux qui ne sont pas d’accord avec ses membres sont des fascistes. Depuis trois semaines, ils empêchent les étudiants d’aller en cours et perturbent le fonctionnement de l’école sans que visiblement nul n’essaie de les arrêter. Le directeur ne cesse de gloser dans les interviews sur l’intolérance d’une poignée de militants d’extrême-gauche radicalisés, exemplaires de la violence politique qui monte dans la société, sans se demander s’il n’a pas sa part dans ses dérives. La question de directions incapables d’exercer une quelconque forme d’autorité par complaisance envers le militantisme d’extrême-gauche à l’université et dans les grandes écoles mérite d’être posée.

Le remake de Sciences-Po Grenoble

Cette histoire rappelle en effet ce qui s’est passé à Sciences-po Grenoble. Des professeurs avaient été menacés et avaient vu leurs noms affichés sur les murs, dûment accompagnés du qualificatif de « fasciste ». À cette occasion, une enquête de l’Inspection générale avait été diligentée. Cette enquête avait mis en avant le « climat de peur » qu’un syndicat étudiant, l’Union syndicale, faisait régner entre les murs de l’établissement. Les méthodes de ce syndicat consistaient à « répandre des accusations publiques » sur les réseaux et à s’en prendre violemment à tous ceux, enseignants comme étudiants, qui ne partageaient pas leur position.

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L’enquête a montré que, si les tensions et la violence à l’intérieur de Sciences-po Grenoble ont pu atteindre un tel niveau, c’est parce que l’équipe de direction n’avait jamais su ou voulu réagir. Alors que deux enseignants de son établissement ont été menacés explicitement, la directrice de l’IEP, Sabine Saurugger va critiquer les procédés employés par les militants radicalisés de son établissement avec une telle mollesse que l’on comprend bien qu’elle est incapable d’assumer une quelconque sanction. Mais surtout elle va renvoyer dos à dos un des enseignants menacés et ceux qui les menacent, voire sera plus explicite pour attaquer l’enseignant menacée que pour condamner les intimidations et méthodes fascisantes de l’extrême-gauche qui parait intouchable dans son établissement. D’ailleurs, le seul qu’elle aura le courage de sanctionner publiquement sera l’enseignant. En lisant le rapport de l’Inspection, on constate que si l’établissement est parti en vrille, c’est parce que le syndicat gauchiste n’a jamais trouvé en face de lui une administration capable de prendre ses responsabilités. Ce faisant, celle-ci a exposé élèves et enseignants à des pratiques et à des méthodes inacceptables.

Des autorités incapables de jouer leur rôle

C’est exactement ce qui se joue à Sciences-Po Lille. Certes le directeur a porté plainte et soutient l’action en justice des étudiants dénoncés sur ce « Mur des cons », mais il faut reconnaitre que ses appels déchirants au respect de la liberté d’expression seraient plus convaincants, s’il n’avait pas, lui-même, censuré précédemment la venue de Geoffroy Lejeune, alors directeur de la rédaction de Valeurs actuelles. Mais il faut dire qu’aux yeux de M. Mathiot, Geoffroy Lejeune est un personnage infréquentable. En revanche, les Frères musulmans et leurs proches, eux sont parfaitement fréquentables. Ainsi M. Mathiot s’affichera longtemps aux côtés d’Amar Lasfar, président de l’UOIF, association dans la mouvance frériste. Il participera aux Rencontres annuelles des musulmans de France à de nombreuses reprises, où se produit la fine fleur du gratin islamiste. Les dirigeants y font venir des imams et intervenants ouvertement antisémites, prêchant le jihad dont le fameux Al Qaradawi… A tel point qu’en 2016, un certain nombre de conférenciers seront interdits du territoire français, forçant les organisateurs à annuler leur venue. Eh bien là, curieusement, Pierre Mathiot n’a aucun mal à participer à la rencontre. Il sera même annoncé comme participant en tant que délégué ministériel au rassemblement de 2016. Mais le ministère de l’Intérieur ayant pointé la présence à l’affiche de ce que l’on fait de mieux en matière de conférenciers aux discours obscurantistes, farcis de haine de l’Occident, des femmes, des juifs et des homos, le délégué ministériel Mathiot a fini par se décommander… Comme quoi les problèmes de conscience peuvent connaitre des éclipses !

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Des dirigeants progressistes qui confondent bienveillance et irresponsabilité

Le plus amusant n’est cependant pas là. Le directeur de Sciences-Po Lille veut soigner son côté trop cool et progressiste. Mais il ne se rend pas compte que ce qui surprend dans l’interview qu’il donne sur cette affaire au Point, c’est son incapacité à gérer une école de 1800 élèves que, selon son propre diagnostic, 30 à 50 élèves radicalisés arrivent à contrôler sans rencontrer de fortes résistances.

On apprend ainsi, par exemple, que la direction ne savait pas quels étaient les élèves représentant le mouvement contre les retraites : pourtant, elle leur a mis des amphis à disposition sans plus s’interroger. On apprend également que des accords ont été passés avec le groupe d’élèves radicalisés, mais que ceux-ci n’avaient pas été respectés, sans que cela ne paraisse entrainer aucune réaction de la part de l’administration. On apprend enfin que des élèves ont été exclus par ces petits talibans et/ou malmenés, sans que nul n’ose les interpeller. Face à cette situation, croyez-vous que la direction se serait laissée aller à montrer un peu de courage et de fermeté ? Que nenni, elle a choisi de passer en distanciel ! Mais, comme les apprentis gauchistes ont protesté, l’école s’est placée en protocole covid. Ou comment utiliser l’excuse sanitaire, faute d’être capable d’imposer un minimum d’ordre et de respect…

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Bref, face à une minorité non représentative et complètement radicalisée, la direction de l’école a donné toute latitude à ceux qui emploient des méthodes fascisantes et a laissé sans protection ceux dont elle doit assurer la sécurité et la formation. Certes, le directeur de l’IEP dénonce désormais « l’héroïsation de l’engagement », critique l’agressivité gratuite de ces jeunes ou leur fascination pour la violence politique, constate la reductio ad hitlerium au moindre échange et le refus du débat, mais concrètement, qu’a-t-il fait pour éviter que ces radicalisés ne prennent le pouvoir ? Son discours qui met tout au même niveau explique aussi la situation: « Nous avons tenu bon en gardant le plus possible de recul et de sérénité et en leur disant : « vous avez le droit de vous exprimer, mais nous aussi. » Du côté de l’administration, on essaie de garder une affectio societatis (ne pas rompre le lien, préserver la volonté de faire société, en langage pédant), d’empêcher toute intervention de la police, mais là j’ai considéré qu’il était nécessaire de faire un message un peu formel ». Effectivement, face à des évènements graves, un message un peu formel s’imposait, non ? On est époustouflé par la vigueur de la réaction ! Et ce même directeur de conclure qu’il y a tout de même 95% des étudiants qui ne sont pas dans ces excès. Il ne se rend même pas compte que ce faisant, il s’enfonce. Qu’est-ce qu’une autorité qui fait le lit d’une ultra minorité violente, et qui finit par mettre en avant sa capacité à rédiger « un message formel » quand cette dernière en arrive à menacer ses camarades ? Le culte de l’horizontalité et le refus d’assumer la verticalité de l’autorité transforment les institutions en pétaudières. Sciences-Po Grenoble et maintenant Sciences-Po Lille n’en sont malheureusement que des exemples parmi beaucoup d’autres.

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Donald Trump, prisonnier politique?

Donald Trump est désormais le premier président ou ex-président des États-Unis à être mis en état d’arrestation. Quels sont les chefs d’inculpation ? La mise en accusation a-t-elle des chances d’aboutir ? S’agit-il d’une manipulation politique ? Si oui, au profit de qui et dans quel but ? Analyse.


Lundi 3 avril, Donald Trump a quitté sa villa en Floride pour se rendre à New York. Le lendemain, il s’est présenté au bureau du procureur de district qui l’a mis en état d’arrestation, avant de lui accorder la libération conditionnelle, ce qui lui a permis de rentrer chez lui. 

Trump, qui a plaidé non-coupable, fait face à 34 chefs d’inculpation qui portent sur la fraude comptable et concernent une somme de 130 000 dollars (118 300 euros) versée à l’ancienne actrice porno, Stormy Daniels, afin d’acheter le silence de cette dernière. 

En 2006, Trump aurait eu une liaison extra-maritale avec cette comédienne et metteuse en scène qui a reçu de nombreux awards dans son secteur d’activité, dont trois fois celui de « favorite breasts » (seins préférés) en 2006, 2007 et 2009. Déjà en 2011, lorsque Donald Trump réfléchissait à une première candidature possible aux présidentielles, Mme Daniels a cherché à profiter de sa prétendue aventure passée (que Trump a toujours niée) en vendant son histoire aux médias, mais sans succès. Ce n’est qu’au cours de la campagne de 2016 qu’elle a obtenu le jackpot. Elle a proposé de tout divulguer au National Enquirer, le tabloïd hebdomadaire, mais le journal a préféré l’aider à négocier un accord de confidentialité avec Michael Cohen, l’avocat du futur président, en échange du versement des fameux 130 000 dollars. L’argent a été transféré à Daniels par Cohen 12 jours avant les élections. 

Acheter le silence de quelqu’un n’est pas illégal en soi. C’est la manière dont M. Trump aurait enregistré dans ses comptes le paiement des 130 000 dollars qui est au centre de son inculpation par le procureur new-yorkais, Alvin L. Bragg. Lorsqu’il a pris ses fonctions à la Maison blanche en janvier 2017, le nouveau président a commencé à signer une série de chèques (sur 10 mois) en faveur de son avocat, Michael Cohen, et tirés sur le compte en banque d’un fond qui gérait ses biens. Or, ces paiements étaient libellés « frais juridiques ». Cohen, condamné en 2018 pour évasion fiscale et des infractions aux lois sur le financement des campagnes électorales, a affirmé que l’argent en question représentait un remboursement pour la somme versée à Mme Daniels. Le fait de ne pas déclarer que cet argent avait été dépensé pour faciliter une campagne électorale serait plus grave encore que la simple fraude comptable.

Tiré par les cheveux ? 

La mise en accusation de M. Trump n’a pas apporté de grande révélation. L’affaire de Stormy Daniels et des 130 000 dollars était connue du grand public depuis longtemps. Ce qui est nouveau est la stratégie adoptée par le procureur. Normalement, la fraude comptable est classifiée comme une simple infraction (ou « misdemeanour »), punissable par une amende. Bragg a décidé de présenter ses accusations comme des crimes (« felonies »), chacun desquels peut être puni d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à quatre ans. 

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Pour faire ce tour de magie, le procureur a été obligé de prétendre – et devra prouver – que la fraude comptable a été commise par Trump dans l’intention de préparer des crimes plus graves. Bragg n’a pas encore précisé lesquels mais a donné des pistes. Ainsi, Trump aurait eu l’intention, soit de tromper les services fiscaux de l’état de New York, soit – plus grave encore – d’influencer le résultat d’une élection fédérale. Pourtant, une intention n’est pas facile à prouver, et selon l’avis de nombreux spécialistes juridiques, la stratégie du procureur est risquée. Même The New York Times, journal de référence des Démocrates, ne cache pas le scepticisme exprimé par un grand nombre d’experts. Par exemple, le ministère public devra démontrer qu’acheter le silence d’une ancienne maîtresse représente une dépense de campagne plutôt qu’une dépense personnelle. Et puis, s’il est vrai qu’une fausse déclaration sur des comptes de campagne au niveau fédéral est un crime, le procureur d’un Etat a-t-il le droit d’invoquer le droit fédéral quand il n’est pas habilité à poursuivre quelqu’un au nom de ce droit ? Quel que soit le résultat, le procès risque de durer. 

À qui profite le crime ? 

Donald Trump, ses soutiens au Parti républicain et ses électeurs les plus fidèles prétendent que cette inculpation ne représente pas autre chose qu’une campagne de persécution politique dirigée contre lui. Juste ou injuste, couronné de succès ou non, ce procès constituera une distraction sérieuse pour celui qui brigue la nomination des Républicains pour les élections présidentielles de 2024. En principe, une condamnation n’empêcherait pas M. Trump de candidater une nouvelle fois, mais la bataille juridique pourrait drainer beaucoup de son temps, de son énergie et de ses ressources. 

S’il s’agit d’une machination politique, le bénéficiaire serait évidemment le Parti démocrate, Joe Biden en tête, qui aurait l’intention de se représenter en 2024. M. Trump n’a pas eu beaucoup de mal à convaincre ses supporteurs que c’est une simple mise en scène destinée à le discréditer. Après tout, il a déjà fait l’objet de deux procès d’« impeachment » ou de destitution initiés par les Démocrates, l’un en décembre 2019 (pour avoir prétendument mis le gouvernement ukrainien sous pression afin qu’il lance une enquête sur son rival, Joe Biden) et l’autre en janvier 2021 (pour son rôle dans l’attaque du Capitole le 6 janvier). À chaque fois, il a été exonéré par le Sénat, alors sous contrôle républicain. Du point de vue des trumpistes, ce nouveau procès n’est que le prolongement d’une campagne lancée il y a longtemps.
On peut donc affirmer que la mise en accusation de M. Trump aura pour effet immédiat de polariser et de diviser encore plus l’électorat américain. Est-ce qu’il y aura un gagnant dans cette situation ? Selon un sondage réalisé pour CNN, les sympathisants démocrates et républicains se partagent de manière plus ou moins prévisible : 94% des premiers approuvent la mise en inculpation tandis que 79% des derniers la désapprouvent. Globalement, 60% des Américains pensent que la mesure est justifiée, bien que 76% croient que la décision avait une dimension politique et 52% une dimension politique très importante, et seuls 37% sont convaincus que les actions de Trump étaient illégales plutôt que contraires à la déontologie. Parmi les électeurs indépendants, 62% approuvent la décision de l’inculper. Les conséquences vraisemblables ? Il est encore plus probable que Donald Trump soit investi par le Parti républicain comme son candidat présidentiel. Mais, étant donné l’attitude des électeurs non-alignés, il est probable qu’il perde cette élection. Ce qui serait le résultat idéal pour les Démocrates, Joe Biden en tête. Il ne faut pas oublier, pourtant, que M. Trump fait l’objet d’une enquête en Géorgie où il aurait essayé d’exercer une influence illégale sur le résultat des élections en novembre 2020. Si cette enquête aboutit aussi à une mise en accusation, plus solide que celle de New York, cela pourrait encore faire dérailler sa campagne pour 2024. Que le procès actuel soit injuste (probable), que le gagnant soit Joe Biden ou un autre Démocrate (encore probable), le perdant, s’il y en a un, pourrait être, non seulement Donald Trump, mais le « Grand vieux parti » républicain lui-même. Dans ce cas, la stratégie du procureur new-yorkais, délibérée ou non, se sera révélée diabolique.

Coming out!

C’est le printemps! Bonjour bonjour, les hirondelles! Le printemps gouvernemental étale en France son coming out. Sophie de Menthon se régale en lisant Playboy, Pif Gadget, Paris Match ou Têtu.


On ne peut quand même pas passer son temps à ne penser qu’aux seules préoccupations moroses des Français: les retraites, le pouvoir d’achat, le ramassage des poubelles, les guerres, etc… Heureusement, les membres du gouvernement ne se laissent pas aller à cette morosité ambiante. Le président de la République n’a-t-il pas dit à ses ministres de passer à autre chose ? Peut-être n’ont-ils pas tout à fait compris comment. Cela se traduit ces derniers jours par une sorte de coming out généralisé, censé nous changer les idées, avec en particulier le récit de la vie privée des uns et des autres, en toute transparence. De ce point de vue-là, on n’en demandait peut-être pas tant !

Playboy s’attend à des ventes record

La presse magazine n’en revient toujours pas de l’aubaine « Marlène Schiappa ». Cette façon très singulière de la subventionner est probablement due à une forme « d’économie sociale et solidaire », politique que prône par ailleurs son ministère… On est créative ou on ne l’est pas, et Playboy, c’est aussi de l’associatif, en quelque sorte. Le magazine de charme, qui frisait le dépôt de bilan, va voir cette semaine ses scores de vente battre tous les records. « Vous me le gardez, hein ? », demande-t-on à son buraliste. C’est qu’elle est sexy, Marlène Schiappa, et elle fait la une…

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Dans les années 2000 déjà, les hommes prétendaient acheter Playboy pour les articles de fond… Ce n’était pas leur faute si ces articles étaient encadrés et noyés dans des photos de starlettes (c’est comme ça qu’on disait) dénudées, mais certainement intellectuelles. C’était l’heureux temps où la gent masculine s’en réjouissait sans être accusée de machisme effronté et d’exploitation visuelle du corps de la femme. En plus, concernant Schiappa, nous avions déjà appris par un autre titre qu’elle était amoureuse et qu’elle assumait… De quoi nous donner chaud au cœur. Amoureuse, et coup de bol, son chéri gagne des photos sublimes d’un très grand photographe ! Très habillée sur les photos, avec des poses relativement lascives, la Secrétaire d’État est surtout drapée dans un drapeau français. Que demander de mieux pour nous réconcilier avec la Ve République ? Voilà en tout cas de quoi faire déprimer le RN qui s’était un peu accaparé le drapeau. Et tant pis si ce n’est pas le genre de beauté d’Elisabeth Borne ! On est très sévère avec Lili Marlène.

Marlène dans Playboy, moi j’aime bien !

Les femmes s’assument et je suis d’accord: ras-le-bol qu’on nous réduise à la gestion des barbecues et à nos règles douloureuses dans les entreprises! Pour une fois qu’une femme est sexy, consentante et sans complexes, il faut s’en réjouir. Alors, il paraît que ce n’est pas le bon moment. Mais on nous dit aussi que ce n’est jamais le bon moment. Et puis, en plein été sur les plages, cela aurait été un peu torride, et peut-être préjudiciable à notre lutte contre le réchauffement climatique ! Mais attention, Marlène a de la concurrence, avec le coming out d’une playmate élue à la CGT, jolie de surcroît. Pas sûr en revanche qu’elle nous réserve des défilés sexy dans les cortèges. Sur France inter, Sophie Binet a refusé, assez sèchement, de commenter la une de Playboy. Pas mal joué non plus, le magazine Têtu, qui aborde de son côté la vie sexuelle du ministre du Travail (je n’ai pas dit « au travail »). Il faut de la biodiversité, et les homosexuels s’épanouissent d’évidence en nombre au sein du gouvernement… Il faut s’en réjouir aussi, et si Olivier Dussopt a eu besoin de nous dire qu’il était gay, c’est probablement que la loi travail qu’il nous réserve ne va pas l’être? 

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Et puis, on aime tant les médias, qu’on ne devra pas s’étonner si le préfet de police, Laurent Nunēz fait bientôt son coming out dans l’émission de Cyril Hanouna. C’est forcément l’endroit où se montrer, encouragé par le ministre de l’Intérieur. 
Pif Gadget, c’était aussi une forme de coming out. Le président de la République nous a avoué implicitement qu’il avait gardé une âme d’enfant (et vlan !, pour tous ceux qui méchamment l’accusaient d’immaturité politique).

L’euthanasie, un sacré coming out

C’est en revanche moins gai pour le coming out (c’est le cas de le dire)… des mourants. Le débat sur la fin de vie – dont le président, tel Ponce Pilate, s’est saisi en s’en lavant les mains puisque la décision revient à un comité d’experts – peut nous étonner : les mutuelles ont donné gaîment leur accord pour abréger la question, et on sait que ce sont les toutes dernières années qui leur coûtent une fortune. En voilà de la bonne gestion économique ! Les mutuelles ont fait leur coming out, à leur façon. Mais on apprend aussi que ce sera une fin de vie « à la française », sur un modèle inédit… Youpi ! L’exception française jusqu’à la mort. Coming out, enfin, des trottinettes en location, exit les trottinettes, bonjour l’allégresse! Il paraît que ce fut un exercice de démocratie formidable: 7% de votants seulement, majoritairement âgés de plus de 60 ans – la meilleure manière de ne pas faire voter les jeunes, c’est quand même d’interdire le vote via internet. Mais, de toute façon, reconnaissons qu’on en avait marre de toutes ces sales trottinettes jetées par terre. Et comme on ne fait pas respecter les lois, on interdit, c’est bien plus facile.

Rassurez-vous, il y a quand même des come-backs, par exemple: les taxes sur les superprofits avaient été un peu oubliées, mais on nous les a ressorties, en les recyclant. Il s’agit désormais de taxer les superdividendes… Nouveau et intéressant ! Comment, en matière d’impôts, faire du neuf avec du vieux…  Et puis, on va avoir d’autres surprises, car comme le printemps, c’est plein de promesses, une loi travail. Un peu comme celle sur l’immigration qui assurément nous promet des… « going out » ?
Pardon pour tout ce franglais cool, apprécié du gouvernement et du président lui-même, mais qui désespère des académiciens comme Jean-Marie Rouart ou nombre de lecteurs de Causeur, qui me pardonneront peut-être… 
Mais comme on l’a vu, c’est la tendance: tout le monde se lâche !

Des nouvelles de Voltaire…

La pétition réclamant le retour de la statue de Voltaire square Honoré-Champion, lancée fin 2022, suit son cours. Voici les dernières nouvelles…


La pétition réclamant « Le retour de Voltaire », autrement dit la statue du philosophe square Honoré-Champion, dans le 6e arrondissement de Paris, reçoit toujours plus de signataires. Les personnalités et les anonymes qui appuient ce projet se comptent aujourd’hui par milliers et les soutiens arrivent aussi de nombreux pays – onze nationalités différentes provenant de tous les continents. 

Fort de ce poids, aussi bien populaire que symbolique, « Le retour de Voltaire » a été inscrit au Budget Participatif 2023 de la ville de Paris. 

A relire: Signez la pétition pour le retour de Voltaire, square Honoré-Champion, à Paris!

Comme les autres projets proposés, il est actuellement en cours d’examen. Si l’Hôtel de Ville le retient fin mai, il sera enfin soumis, comme les autres sélectionnés, au vote des Parisiens en septembre prochain. 

D’ici là, il est nécessaire de continuer de soutenir et de faire connaître cette initiative pour replacer la seule et unique effigie de Voltaire dans les rues de la ville Lumière.
Les détails du projet, la liste des signataires et le bouton pour signer la pétition sont sur le site : www.leretourdevoltaire.com

Football: «L’Equipe» plutôt favorable à des aménagements pour le ramadan, «Causeur» nettement moins

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Les joueurs Said Benrahma et Nayef Aguerd, de l'équipe de Premier League anglaise de West Ham, rompent leur jeûne, London Stadium, 5 avril 2023 © Simon Dael/Shutterstock/SIPA

L’Equipe du 2 avril 2023, nous a gratifiés d’une tribune larmoyante du journaliste Régis Dupont, lequel interpelle la Fédération Française de Football sur les coupures refusées pour rompre le jeûne du ramadan.


Cette tribune est exemplaire en ce qu’elle déroule tous les clichés de celui qui n’a jamais pris le temps de réfléchir à un problème dans sa globalité et ne s’en empare que pour exhiber sa noblesse d’âme et sa vertu et se mirer dans la bonne image qu’il a de lui-même.

Ils n’y connaissent rien. Ils sont persuadés d’œuvrer pour la tolérance et le dialogue des cultures alors qu’ils tiennent la porte de l’islam politique!

Dans cette tribune, tout pose problème. Incapable de trouver un autre exemple de religion cassant les pieds des fédérations et de ses adeptes jusque sur les terrains de foot, l’auteur s’en prend au fait que des chasses aux œufs sont parfois organisées sur des terrains de foot. Or le concept de chasse aux œufs n’est pas très religieux et serait plutôt à mettre en lien avec la sécularisation de nos sociétés, autrement dit la perte du sens des symboles religieux et la perte de l’emprise prescriptive du religieux sur la société. Mais surtout, on ne peut dire que la revendication d’organiser des chasses aux œufs soit très importante, encore moins systématique ni qu’elle montre l’envahissement des vestiaires par un intégrisme chrétien militant ! On ne voit pas non plus beaucoup de Juifs exiger que la FFF interdise les matchs le jour du Shabbat ou réclamer le port de la kippa en championnat…

Une religion qui aime s’exhiber

Pourquoi ? parce que, pour ceux qui ne sont pas les porte-drapeaux d’une idéologie ou qui ne portent pas en étendards leurs revendications identitaires, la religion ne passe pas avant tout et les terrains de sport ne sont pas un espace où exercer le prosélytisme religieux. Ce n’est pas le cas pour les musulmans sous influence islamiste. En effet, si l’islamisme investit autant sur l’orthopraxie et l’exhibitionnisme de la pratique, c’est parce que c’est en soi une forme de prosélytisme. L’affichage de l’appartenance religieuse à travers des comportements distinctifs permettant de marquer sa différence et d’envoyer des rappels à l’ordre permanents à ses coreligionnaires est une forme de conditionnement social. Sur les terrains, deux objectifs : diffuser l’idée que le bon musulman est celui qui pratique de façon absolue et selon les oukases des plus radicalisés et tester la résistance des sociétés européennes en imposant ses dogmes et obligations religieuses jusque sur le terrain et en compétition. Quelle autre religion aujourd’hui se permet de poursuivre ses adeptes jusque dans les vestiaires et au bord du terrain ?

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Ne facilitons pas la bataille existentielle des islamistes!

Or le ramadan n’est pas une obligation légale en France. Celui qui choisit de le faire n’a pas à enquiquiner tous ceux qui sont autour de lui pour que chacun tienne compte de ses lubies. Aucun individu et aucune institution n’ont à aménager leur vie ou leur fonctionnement en fonction des obligations que le pratiquant s’impose ou que sa pratique religieuse lui impose. C’est son problème et pas celui de la société. Il est libre de jeûner mais personne n’a à réorganiser le travail ou les activités de loisir en fonction des obsessions intégristes de pratiquants radicalisés. Le pire est qu’il existe des aménagements prévus par la religion, y compris pour le ramadan, en fonction de l’âge, de l’état de santé, de la nature des activités pratiquées. Mais pas pour les islamistes et ceux qui ne voient la religion qu’à travers leur prisme. Ils sont dans une bataille existentielle où il s’agit d’imposer leurs marqueurs dans l’espace public et de faire reculer tout ce qui s’oppose à cette islamisation de l’espace public. Ils sont d’autant plus revendicatifs, qu’ils ne sont même pas conscients d’être instrumentalisés. Ils ont intégré le discours victimaire consistant à se plaindre du fait que l’islam n’est pas accepté alors qu’ils n’ont de cesse de multiplier revendications et provocations dans l’espace public.

Le terrain de foot: un espace neutre menacé

Or le sport est censé être un espace neutre, où seuls comptent les capacités individuelles ou la capacité à se transcender au sein d’une équipe. Un tel idéal est incompréhensible pour un islamiste qui cherche toujours à distinguer le bon grain de l’ivraie, le licite de l’illicite et dont le premier but est de rendre infranchissable les barrières communautaires.

Il en est ainsi du voile, du hallal comme du ramadan. C’est un marqueur séparatiste, utilisé pour imposer l’exhibition d’une religion et contraindre les mœurs civiles à s’effacer devant elle et à lui accorder la priorité. Voilà pourquoi les intégristes et leurs disciples ne veulent surtout accepter aucun aménagement, même permis par leur propre tradition : ces aménagements empêcheraient de créer des tensions dans les sociétés européennes et de pouvoir dérouler un discours victimaire. Cela permet aussi d’installer des symboles qui s’en prennent au contrat social du pays d’accueil, sans avoir besoin d’armer ceux qui les portent de rhétorique maitrisée et d’argumentation soignée. Ainsi, imposer le voile dans l’espace public, c’est cracher sur l’égalité en droit des sexes, donc remettre en cause une des bases de la société sans avoir l’air d’y toucher. Rabaisser l’égalité à raison de la dignité commune des êtres humains au bénéfice de la liberté religieuse, est déjà en soi une victoire symbolique. Le hallal, lui, permet de distinguer le pur et l’impur dans tous les aspects de l’existence. Il concerne la nourriture, mais étend son emprise sur les objets et les liens humains (il y a des mariages hallal, des voyages hallal…). Le but du jeu est de regrouper tout ce qui n’est pas estampillé musulman dans le domaine de l’impur, de l’illicite, du sale. Enfin il y a la grande exhibition victimaire du ramadan, moyen de mettre la pression sur tout musulman en transmettant l’idée que ne pas le faire, c’est être un mauvais musulman, donc traître à sa race et blasphémateur de surcroît. Les trois fronts sont cohérents et force est de reconnaitre que l’offensive religieuse marque d’autant plus de points qu’elle est portée par des idiots utiles et non par des barbus répulsifs.

Ce qui est surprenant, c’est que les islamistes ont décidément bien des amis prêts à épouser leur cause et qui se dévouent pour contribuer à imposer en Europe un islam intégriste et puritain.

La plupart ne le font pas par adhésion idéologique. Ils n’y connaissent rien. Ils sont persuadés d’œuvrer pour la tolérance et le dialogue des cultures alors qu’ils tiennent la porte de l’islam politique.

Silence coupable

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Violences d’extrême gauche: ils singent inlassablement la Révolution française

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Paris, hier © Christophe Ena/AP/SIPA

Une convention de Reconquête ! consacrée aux violences d’extrême-gauche se tenait à Paris, mercredi. Nous sommes allés écouter ce qui s’y est dit.


Alors même que les actes d’intimidation et de violences physiques augmentent dangereusement ces derniers temps – la très récente affaire de Sciences-Po Lille n’en est qu’un exemple parmi tant d’autres –, la Maison de la Chimie accueillait mercredi soir une convention du parti Reconquête ! sur les violences d’extrême-gauche. Pendant presque trois heures, les intervenants se succédaient à la tribune, pour apporter tantôt leur témoignage, et tantôt leur expertise, à un phénomène qui gangrène la société française chaque jour un peu plus.

Patrice Gueniffey interrogé par Eric Zemmour

Outre les mots d’ouverture et de conclusion d’Éric Zemmour, nous retiendrons la passionnante interview, en début de convention, de Patrice Gueniffey, historien spécialiste de la Révolution, par le président de Reconquête. Les deux analystes exposaient, à l’occasion d’une conversation comme l’on aimerait en voir plus souvent à la télévision, les liens entre les violences actuelles des partis d’extrême-gauche et la violence originelle de la Révolution, celle qui commençait dès le 14 juillet 1789. M. Gueniffey observait que la France a été la seule nation ayant fondé son pacte social sur la révolution, c’est-à-dire sur la rupture violente, plutôt que sur la réforme d’un système préexistant ; que l’on ajoute à cela la passion de l’égalité, propre au tempérament français, et qui a toujours distingué nos révolutions de celles de nos voisins : et nous entrapercevons le fil rouge de notre passé, qui nous tient si fort, encore aujourd’hui.

A relire: La France n’accepte ni la richesse ni la réussite

Qui nous tient si fort, c’est le cas de le dire : car la violence a si profondément marqué la gauche, dès l’origine, qu’elle est accusée de trahison quand elle y renonce. Zemmour n’hésitait pas à parler d’un « romantisme de la violence » : en d’autres termes, la violence, justement parce qu’elle vient de la Révolution, a été glorifiée par une extrême-gauche qui a pris l’ascendant sur la gauche. Mais il y a un mais, que relevait admirablement P. Gueniffey, en fin d’interview : la gauche de 1789, celle qui fit la Révolution avec une majuscule, avait un projet collectif porteur d’espoir ; l’extrême-gauche n’en a plus : elle est devenue incapable d’imaginer l’avenir – et frustrée de n’avoir plus d’espoir, elle ne casse plus que pour casser, provoquant gratuitement le chaos social.

La gauche agite désespérément le chiffon rouge du terrorisme d’extrême droite

Olivier Vial, directeur du CERU fondé en 2008, poursuivant sur la lancée de l’histoire, évoquait ensuite le renouveau récent de la violence politique, tendant à l’effacement de la distinction entre la « gauche dynamique », celle qui invente des concepts, et la « gauche violente », celle qui veut les imposer. Il analysait les théories de ces universitaires étrangers, Marc Bray, Andreas Malm (invité par J.-L. Mélenchon à l’Institut La Boétie), théoriciens de la « nécessité du flanc radical », c’est-à-dire de l’importance qu’une marge d’un mouvement se livre à la violence pour imposer des idées. Des théories qui n’ont pas l’air de déplaire à l’Assemblée nationale, qui invitait justement cette semaine l’un des activistes de la Jeune Garde de Lyon, groupe antifasciste fondé en 2018 et plutôt prompt à l’agressivité (c’est un euphémisme)… pour débattre sur la lutte contre le terrorisme d’extrême-droite !


Plusieurs intervenants livraient, à la suite de Vial, des témoignages tous plus édifiants les uns que les autres sur les violences d’extrême-gauche : de Maxime et Joseph, anciens black-blocs, nous retiendrons cette citation : « Il y a un entre-soi qui nous met du côté du bien. On refusait systématiquement le débat d’idées avec ceux qui ne pensaient pas comme nous. » D’Albéric Dumont, expert en sécurité, qui rappelait utilement l’agression de Villepinte et la manipulation victimaire qui s’ensuivait : « Il faut faire face à des groupes dont on peut classer les actions en trois pôles : intimider, détourner et agresser. »

A lire ensuite: Éric Zemmour: «Toute une génération est prise entre wokisme et islamisme»

Jordan Florentin, journaliste à Boulevard Voltaire, et Cécile Scheffen, militante politique, racontaient leurs expériences malheureuses avec la gauche haineuse et intolérante : le premier a été séquestré pendant une heure au théâtre de Yassine Belattar, et violemment pris à partie ; la seconde, intimidée et agressée verbalement et physiquement, à Nantes, par les mouvements antifas. Alice Cordier, la présidente du collectif féministe Némésis, racontait à son tour un témoignage glaçant : « J’ai déjà été attendue par dix jeunes femmes militantes antifascistes dont le but était simplement de me frapper à la sortie de la gare de Marseille, c’est grâce à un restaurateur sur place que j’ai pu m’en sortir. » Et de détailler les violences répétées de la Jeune Garde à l’encontre des femmes de son mouvement…

Andy Ngo venu avec de mauvaises nouvelles d’outre-Atlantique

Enfin, Andy Ngo, journaliste américain de Portland spécialiste des mouvances antifas, menacé de mort et contraint de vivre en Angleterre, nous apprenait que la France, et c’est passablement inquiétant, est encore loin derrière les États-Unis en matière de brutalité politique.

A lire aussi, Jeremy Stubbs: Andy Ngo: un inflitré chez les antifas

Je ne puis conclure cet article sans évoquer l’intervention brillante de l’avocat Thibault de Montbrial, qui venait d’obtenir, ce même jour, la première condamnation d’Assa Traoré en diffamation contre un gendarme. De sa verve d’orateur, il déplorait les 40 ans de renoncement et de lâcheté de l’État, qui nous ont rendu si faibles face aux voyous, aux gauchistes et aux islamistes.

Allons-nous encore longtemps nous laisser faire, face à ceux qui se disent antifascistes, et se comportent pourtant très exactement comme des fascistes, en dégradant les préfectures et les permanences des parlementaires, en théorisant les pires violences, en s’en prenant à des individus ciblés ? Ne leur laissons pas la victoire des mots : les Français du quotidien, ceux qui défendent la police qui maintient l’ordre, la démocratie et le débat d’idées, – ceux-là seuls sont antifascistes.

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L’image de notre Assemblée nationale est plus qu’écornée…

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D.R.

Cris, pleurs et grincement de dents, ça se passe comme ça à l’Assemblée nationale…


Retour à l’Assemblée

Retour à l’Assemblée début mars après quelques jours chez moi, à Béziers et dans les villages de ma circonscription. Une bouffée d’oxygène. Loin de débats souvent stériles, de postures presque toujours insupportables. Je reviens bien décidée à afficher mon indépendance pour tenter de faire entendre une petite musique différente. Ce ne sera pas facile avec ce débat sur les retraites où faire preuve de simple bon sens vous vaut d’être dénoncé par les bancs les plus à droite et les plus à gauche. Il va falloir tenir le choc.

A ne pas manquer, notre nouveau numéro: Retraites, déficits… Fantasmes du peuple, mensonges des élites: Emportés par la foule

Peines plancher (niche Horizons)

Les débats houleux reprennent plus vite que prévu. Et les difficultés ne viennent pas toujours d’où on les attend… Nous voilà en train d’examiner une proposition de loi du groupe Horizons (celui d’Édouard Philippe) qui a pour thème « mieux lutter contre la récidive ». En bref, le retour des peines plancher imaginées par Nicolas Sarkozy, mais uniquement pour les récidivistes auteurs de violences contre nos policiers, pompiers, magistrats, gendarmes, etc. La peine minimale encourue est d’un an d’emprisonnement et le juge peut y déroger. Rien de bien méchant… Éric Dupond-Moretti annonce très vite la couleur : il y est opposé. Au motif notamment que « cette proposition de loi offre une tribune à la droite extrême ». Les députés Horizons tiennent à leur texte et le défendent mordicus. 41,7 % des individus condamnés en 2021 sont des récidivistes ou des réitérants. Après presque quatre heures de débats, le verdict tombe. Le groupe Renaissance (ex-LREM), qui avait annoncé qu’il s’abstiendrait sur l’article 1er du texte, change d’avis et s’allie à la gauche et à l’extrême gauche pour le rejeter. Horizons décide alors de retirer sa proposition de loi, non sans dénoncer « des coups tordus, des manœuvres ». Ce n’est que le début…

Bras d’honneur du garde des Sceaux

Quelques jours plus tard, Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance, vient défendre une proposition de loi pour rendre obligatoire une peine d’inéligibilité en cas de condamnation pour violences aggravées. Sur le papier, cela semble aller dans le bon sens. Mais pas besoin de creuser beaucoup pour s’apercevoir que c’est évidemment Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, qui est la cible de ce texte. Soyons clairs, le statut d’élu ne doit s’accompagner d’aucun privilège, d’aucun passe-droit. Mais cette proposition de loi ressemble beaucoup trop à un règlement de comptes. L’occasion est belle pour l’opposition de rappeler les nombreuses procédures ou condamnations qui ont visé ou frappé des membres de la majorité. Olivier Marleix, le président des Républicains, ouvre les hostilités en citant notamment la mise en examen de l’actuel garde des Sceaux. Il n’en faut pas plus pour faire bondir Éric Dupond-Moretti qui se permet un, puis deux, puis trois bras d’honneur en direction du député accusateur ! Une fois de plus, l’Hémicycle s’enflamme… Et le ministre de provoquer : « Il n’y a pas eu un bras d’honneur, il y en a eu deux. » La présidente de séance manque de s’étrangler : « De quoi parlez-vous, monsieur le ministre ? Êtes-vous en train de dire que vous avez fait deux bras d’honneur à l’Assemblée ? » La suite, vous la connaissez : suspensions de séance, un ministre prêt à démissionner, des excuses du bout des lèvres finalement obtenues à la troisième reprise. L’image de notre Assemblée nationale est plus qu’écornée…

Les larmes d’Aurore Bergé 

La journée ne s’arrête pas là. D’autres élus sont montrés du doigt, comme Benoît Simian, ancien député macroniste condamné pour avoir harcelé et menacé sa femme à plusieurs reprises. C’était il y a quelques mois à peine. Pourtant, à l’époque, personne n’a appelé à une quelconque inéligibilité. Pire, le bureau de l’Assemblée nationale, où les députés LREM étaient majoritaires, avait même refusé de lever son immunité parlementaire… Accusée d’opportunisme, Aurore Bergé ne cache plus ses larmes, ne déclenchant, il faut bien l’avouer, que bien peu de compassion…

49.3

Ça y est, c’est le jour tant attendu. Depuis le début de la semaine, on ne compte plus les coups de téléphone auprès des députés indécis. Élisabeth Borne a besoin de savoir. Elle fait ses comptes. Et visiblement, ils ne sont pas bons puisque, quelques minutes avant 15 heures, la nouvelle tombe : ce sera le 49.3 et le passage en force. L’atmosphère est électrique dans l’Hémicycle. Le gouvernement n’arrange rien en arrivant avec près de dix minutes de retard. Alors que la Première ministre monte à la tribune, les députés LFI-NUPES font un tapage d’enfer. Je devine plus que je n’entends « 49.3 ». Je suis furieuse. Le premier vote nous aura été volé par La France insoumise et ses 18 000 amendements. Le second par le gouvernement et son 49.3. Il ne nous reste plus qu’à attendre les motions de censure. Je suis dépitée, lessivée, vidée…

A relire: Affaire des doigts d’honneur: même les braillards de LFI peuvent désormais fustiger la mauvaise conduite de la majorité!

Motions de censure

Je reçois plus de 2 000 mails durant le week-end me sommant de voter la censure. Certains, naïvement, m’écrivent en m’expliquant que La France insoumise leur a proposé plusieurs types de courriers, et qu’ils ont choisi celui-ci… C’est vrai, ce sont toujours les quatre ou cinq mêmes modèles de lettre qui reviennent. Masochiste, j’ai répondu à tous. En expliquant pourquoi je ne voterai pas la censure.

Une motion de censure, ce n’est pas seulement dire non au gouvernement, mais c’est dire oui à un projet alternatif, en l’occurrence celui de la gauche et de l’extrême gauche. Impossible pour moi de me retrouver aux côtés d’élus qui traitent leurs adversaires de « monstres », d’« assassins », de « bourreaux », qui publient des listes d’opposants, qui expliquent que « la police tue ». Et puis, on ne peut pas promettre n’importe quoi. Le projet de réforme des retraites de J.-L. Mélenchon, c’est 1 600 euros nets minimum, à 60 ans, y compris pour ceux qui, bénéficiaires du RSA, n’auraient jamais travaillé de leur vie : un orfèvre en démagogie !

Certains m’ont reproché de n’avoir pas été présente à Paris ce lundi, m’accusant d’une forme de désinvolture. Faut-il leur rappeler qu’on ne vote que « pour » une motion de censure. Et qu’il n’y a pas de bulletin « contre » ou « abstention ». C’est vrai, j’ai préféré encore être aux côtés des enfants de nos écoles biterroises.

Depuis, les accusations de « traîtrise » ont fusé. Des deux extrêmes bords politiques. À vous donner envie de vomir…

Bilal Hassani et les exorcistes

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Bilal Hassani à la cérémonie des NRJ Music Awards à Cannes, le 18 novembre 2022 © ROMUALD MEIGNEUX/NMA2022/SIPA

Le jeune chanteur et provocateur Bilal Hassani déplore l’annulation de son concert dans une ancienne église à Metz (57).


Il existe des spécialistes de Proust ou de littérature médiévale. Pour ma part, je suis spécialiste de Bilal Hassani. En effet, cela fait au moins le troisième article que j’écris dans ces colonnes au sujet ce pro du buzz. Toujours pour prendre sa défense. Et, spoiler alert : je ne changerai pas de point de vue.  

Reprenons donc depuis le début. Bilal Hassani devait se produire dans une église de Metz, ce mercredi, plus précisément à l’ancienne basilique Saint-Pierre-aux-Nonnains, ce qui suscita de vives réactions au sein de la mouvance catholique traditionnelle locale et dans les milieux nationalistes. Le concert fut bien entendu annulé. Bilal a une fois de plus fait parler de lui. Et les cathos tradis ont pu se targuer d’une victoire à la Pyrrhus, qui a fait triompher la France éternelle face à celui qui est, selon eux, un dégénéré transsexuel (qui plus est maghrébin !). Tout le monde est content, la balle au centre. 

Les pédés, au bucher!

Je pourrais finalement m’arrêter là. Le buzz stupide du moment vaut-il vraiment un article, alors que les Français se battent pour leur retraite ? Oui, car ce genre d’anecdotes disent beaucoup de l’époque dans laquelle nous vivons et permettent de creuser d’autres sujets. 

A lire aussi, Elisabeth Lévy: Fahrenheit 49.3

Précisons donc un peu les choses. Les membres de l’association « Lorraine Catholique » se sont lancés dans des gesticulations aux relents quasi médiévaux, criant à la « profanation », appelant les fidèles à une prière collective et à un « chapelet de réparation ». Il ne manque plus qu’un exorciste et un bûcher pour y brûler Bilal ! Tout cela est bien exagéré, et tient, à mon sens, du spectacle. D’autant plus que nous apprenons que cette église est devenue justement une salle de spectacles et qu’elle est désacralisée depuis 500 ans. Mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse du buzz.

Faire l’andouille à la mosquée serait moins aisé

Les réseaux sociaux en ont évidemment rajouté une couche, certains internautes ont proposé à l’ex-candidat de l’Eurovision, d’aller se produire dans une mosquée la prochaine fois, insinuant qu’il risquerait la lapidation. Peut-être. Mais cet argument est à mon sens parfaitement ridicule, comparaison n’est pas raison, car les mosquées sont des lieux uniquement consacrés à la prière et que la liturgie (si importante dans le catholicisme) n’existe pas dans l’islam. Et à mon sens, le catholicisme, avec sa belle liturgie, ses chants, et ses représentations de toute beauté du Christ ou de la Vierge, est une religion de spectacle, de spectacle sacré, mais de spectacle. Mais le sacré a aujourd’hui effectivement fait place au profane. Même s’ils sont parfois mêlés, et là je pense au magnifique concert qu’avait donné Nico – la chanteuse du Velvet Underground – à la cathédrale de Reims en 1974. Ceux qui savent mes obsessions connaissent ma théorie sur le catholicisme comme dernier avatar du rock’n’roll. Certes, l’entertainer Bilal Hassani est loin d’être Nico, et on l’imagine plus volontiers chez Michou que dans une église. 

À lire aussi : Bilal Hassani: Danse avec le buzz

Cependant, Bilal, qui fut élevé dans un pensionnat catholique, est sûrement plus proche de la religion du Christ que de celle de Mahomet. La preuve : en décembre 2021, il a posé en une du magazine Têtu, et la photo le présentait, telle une image pieuse, en personnage à mi-chemin entre la Vierge et le Christ. Interviewé à l’époque chez Hanouna, le rédacteur en chef du magazine LGBT avait souligné une chose très juste : les représentations du Christ et de la Vierge font aujourd’hui partie de la culture pop. Et nombre de collectionneurs de statuettes de la Vierge (dont je fais partie), ne sont ni catholiques ni croyants. Elle représente la mère universelle, une image rassurante et empreinte de douceur. Nul doute qu’elle aurait accueilli Bilal au sein de son église. 


Couverture du magazine Têtu

Soft power: défendre l’identité française

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Le président Macron arrive à Pékin pour une visite de 3 jours en Chine, 5 avril 2023 © Jacques Witt/SIPA

Si même le Qatar parvient à paraitre moderne et progressiste aux yeux du monde avec son média très woke AJ+ et son Mondial de foot, la France devrait bien pouvoir essayer de mieux tirer son épingle du jeu, non?


Au dernier trimestre 2022, la célèbre Revue Politique et Parlementaire dirigée par Arnaud Benedetti publiait un excellent numéro intitulé « Mythes et réalités : le vrai pouvoir du soft power ».

À l’heure du retour des conflits militaires, d’aucuns se diront peut-être que le concept a fait son temps et que le monde que nous envisagions après la chute du Mur de Berlin n’est déjà plus qu’un songe. L’art de convaincre ses interlocuteurs et de les faire adhérer à des valeurs partagées reste pourtant un essentiel à maîtriser dans les rapports contemporains qu’entretiennent les nations ; un art que la France aurait tort de négliger.

C’est au début des années 1990 que Joseph Nye a théorisé la notion dans son ouvrage Bound To Lead. Le professeur de relations internationales à Harvard affirmait alors que les Etats-Unis n’allaient pas rentrer dans le rang, mais, qu’au contraire, leur capacité à séduire et à persuader des Etats sans avoir à user de la puissance de leurs armes s’affirmerait encore avec le temps. Il faut entendre la question du soft power de manière élargie et protéiforme. Les Etats dépendent, de la même manière que les individus, des représentations qu’ils projettent d’eux-mêmes, c’est-à-dire de leur image, de leur histoire, de leur rayonnement technologique, de l’attractivité de leur modèle de société, et donc de leur identité. Le Royaume-Uni de l’ère victorienne fut l’une des premières puissances à comprendre l’intérêt du softpower, exportant ses héros de romans comme Sherlock Holmes et son mode de vie.

Tant d’atouts

La France a, en la matière, bien des atouts à revendre qu’elle n’exploite que trop peu. Il s’avère parfois même que ce soit des étrangers qui affirment son « soft power » pour elle. La série Emily In Paris en fait la parfaite démonstration. Diffusé sur Netflix, ce succès international narrant les péripéties d’une jeune Américaine s’installant à Paris, incarnée par la jolie Lilly Collins, fille du célèbre batteur de Genesis, a permis de faire rêver de nouveau avec notre capitale – Dieu sait que ça n’était pas gagné -. Un coup de projecteur bienvenu qui a d’ailleurs contribué à relancer notre tourisme dans le contexte de l’après covid.

A lire aussi: Sanna Marin, la chute d’une icône progressiste

L’idée qu’un pays peut faire plus que ce que les outils militaires et diplomatiques traditionnels ne lui offrent se décline de milles manières: gastronomie, sport, musique, mode, brevets, etc. Et bien évidemment, les Américains le savent, en utilisant des outils plus « durs » tels que la force de l’extraterritorialité de son domaine juridique, de nombreuses ONG, ainsi que sa présence dans les institutions internationales et autres organismes de surveillance. Un contre-exemple serait la Russie qui s’est sentie obligée d’utiliser les armes contre l’Ukraine parce que son pouvoir de séduction a été particulièrement défaillant dans les pays issus du démantèlement du bloc soviétique, Moscou perdant en influence politique année après année parce qu’elle échouait à rendre son modèle politique et social attractif aux yeux de ses voisins.

LVMH, Le Louvre…

La France n’est pas non plus championne en la matière. Elle est présentement attaquée jusque dans ses domaines de spécialité, ceux qui ont longtemps fait sa renommée et son prestige. Notre gastronomie ne jouit ainsi plus d’une situation de monopole comme ce fut longtemps le cas. Nous avons été dans l’obligation de lancer La Liste, une sélection concurrente de The world’s 50 best restaurants sponsorisée par San Pellegrino, puisque cette dernière ne laissait que la portion congrue à nos grands chefs…

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Nous connaissons en revanche un grand succès dans la mode qui a réussi, notamment grâce à Bernard Arnault et au groupe LVMH, à s’adapter à la nouvelle donne mondialisée, mais aussi dans les arts et la défense de notre patrimoine à l’étranger comme le prouve la réussite qu’est le Louvre Abu-Dhabi. Deux exemples d’ailleurs étrangement absents de la Revue Politique et Parlementaire. Inauguré le 11 novembre 2017, le Louvre Abu Dhabi est le plus grand projet culturel de la France à l’étranger qui nous a permis d’implanter le premier musée universel dans le monde arabe. Nous avons un porte-avions pour le rayonnement de notre culture et notre savoir-faire en Orient. Il s’agit là d’un des exemples les plus aboutis d’un soft power bien pensé, basé sur des valeurs fédératrices et positives. Il faut comprendre que la diplomatie culturelle de la France encadrée par la loi de finance ne bénéficie que d’un budget de 26 millions d’euros pour la coopération culturelle stricto sensu. Dans un cadre si contraignant, de telles initiatives sont des aubaines. Pour preuve, la méthode a été reproduite avec l’installation du Centre Pompidou West Bund Museum à Shanghai, après les installations d’antennes à Bruxelles et Malaga.

Agressive Russie

La France subit aussi le softpower de puissances étrangères. Celui de la Russie, particulièrement agressif, s’appuie sur les médias alternatifs et le dénigrement. Quant au travail américain en la matière, il est presque inutile de s’y attarder, tant la puissance de la production culturelle et du droit de cet Etat agissent comme un rouleau compresseur. Des acteurs plus modestes interviennent uniquement dans ce domaine, faute de pouvoir compter sur une armée et un Etat puissant. Le Qatar compense ainsi certains handicaps par sa puissance financière, achetant des clubs sportifs qui lui servent d’étendards, organisant de grandes compétitions internationales sportives, ou encore finançant des médias à l’image du paradoxalement très « woke » AJ +.

Dans la mondialisation, l’image d’un pays est sa vitrine commerciale. Les deux exemples arabes mentionnés ici démontrent que la meilleure stratégie possible est de miser sur nos propres forces et de ne pas subir la narration d’autres acteurs. La France est un bijou et elle doit valoriser ses atouts. Pour l’heure, nous n’avons pas encore totalement repris la main et la France continue d’être caricaturée. Son action en Afrique avait notamment fait l’objet d’une diffamation patente dans le film Wakanda Forever des studios Disney. Parfois, le thème de la France qui se rendrait à l’ennemi est aussi utilisé – alors que notre pays est, de tous, celui qui a livré et remporté le plus de batailles au cours de son histoire millénaire. Affirmons enfin notre spécificité aux yeux du monde. Défendre l’image de la France c’est aussi défendre notre civilisation et notre identité.

Onomastique pop

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© D.R.

Après s’être présentée sous tous les genres et sous toutes les identités possibles, Christine and the Queens revient à son premier nom de scène. Son dernier album a fait un flop.


Tout le monde connaît Christine and the Queens. Mais Christine and the Queens se connaît-elle elle-même ? Quatre fois lauréate des Victoires de la musique, encensée par Vanity Fair, Forbes et Time comme personnalité influente, celle qui naît Héloïse Adélaïde Letissier change de nom et de genre comme les gens ordinaires changent de chaussettes.

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Adoptant d’abord un pseudonyme au pluriel, Christine and the Queens, en hommage à des drag queens londoniens qui auraient exercé une influence importante sur elle, c’est en 2018 qu’elle se fait appeler Chris et se déclare « pansexuel(le) » avant de se proclamer « genderqueer » en 2019. En 2021, elle annonce sur Twitter se décliner à tous les pronoms mais, dans son cercle intime, il se genre au masculin. Octobre de cette année le voit adopter le nom très inclusif de « Rahim », « qui pardonne » en arabe, mais qui lui vaut d’être accusé par plus wokiste que lui d’appropriation culturelle. Il trouve ensuite de plus en plus original : « Sam le pompier », en hommage à un dessin animé pour enfants, Fireman Sam, et ensuite un simple point : « . ». Il confie qu’il utilise encore Héloïse parfois, pour rappeler son enfance, mais que son « enfant intérieur » s’appelle Manamané. En août 2022, le nom Christine and the Queens disparaît au profit de Redcar, un artiste trans résolument masculin qui doit son nom à des visions incessantes de voitures rouges ! Aujourd’hui, Redcar disparaît à son tour. Après tout, les voitures, ça pollue. Avec sa nouvelle chanson sortie en mars, To Be Honest, l’artiste revient à Christine and the Queens. Cette grande fluidité a l’avantage de permettre un retour vers ce qui a le mieux marché. Apparemment, le propre du progressisme, c’est de tourner en rond. Le cas d’Héloïse Letissier représente-t-il une quête de soi socratique, une tentative d’exploiter les fluctuations incessantes de la mode ou un symptôme de la lamentable confusion identitaire de notre époque ?

Sciences-Po Lille: le mur des cons 2

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D.R.

Quand l’extrême gauche se croit tout permis, sous prétexte de grève pour les retraites.


A Sciences-Po Lille, les noms de 11 étudiants, opposés au blocage de leur école dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites, ont été affichés en face de leur établissement sur un mur, rebaptisé pour l’occasion « Mur de la honte »…

Ces étudiants ont été victimes de la dérive d’un petit noyau d’étudiants d’extrême-gauche, selon le directeur de l’Institut, Pierre Mathiot. Ce groupe, qui se croit investi d’une mission rédemptrice, considère que tous ceux qui ne sont pas d’accord avec ses membres sont des fascistes. Depuis trois semaines, ils empêchent les étudiants d’aller en cours et perturbent le fonctionnement de l’école sans que visiblement nul n’essaie de les arrêter. Le directeur ne cesse de gloser dans les interviews sur l’intolérance d’une poignée de militants d’extrême-gauche radicalisés, exemplaires de la violence politique qui monte dans la société, sans se demander s’il n’a pas sa part dans ses dérives. La question de directions incapables d’exercer une quelconque forme d’autorité par complaisance envers le militantisme d’extrême-gauche à l’université et dans les grandes écoles mérite d’être posée.

Le remake de Sciences-Po Grenoble

Cette histoire rappelle en effet ce qui s’est passé à Sciences-po Grenoble. Des professeurs avaient été menacés et avaient vu leurs noms affichés sur les murs, dûment accompagnés du qualificatif de « fasciste ». À cette occasion, une enquête de l’Inspection générale avait été diligentée. Cette enquête avait mis en avant le « climat de peur » qu’un syndicat étudiant, l’Union syndicale, faisait régner entre les murs de l’établissement. Les méthodes de ce syndicat consistaient à « répandre des accusations publiques » sur les réseaux et à s’en prendre violemment à tous ceux, enseignants comme étudiants, qui ne partageaient pas leur position.

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L’enquête a montré que, si les tensions et la violence à l’intérieur de Sciences-po Grenoble ont pu atteindre un tel niveau, c’est parce que l’équipe de direction n’avait jamais su ou voulu réagir. Alors que deux enseignants de son établissement ont été menacés explicitement, la directrice de l’IEP, Sabine Saurugger va critiquer les procédés employés par les militants radicalisés de son établissement avec une telle mollesse que l’on comprend bien qu’elle est incapable d’assumer une quelconque sanction. Mais surtout elle va renvoyer dos à dos un des enseignants menacés et ceux qui les menacent, voire sera plus explicite pour attaquer l’enseignant menacée que pour condamner les intimidations et méthodes fascisantes de l’extrême-gauche qui parait intouchable dans son établissement. D’ailleurs, le seul qu’elle aura le courage de sanctionner publiquement sera l’enseignant. En lisant le rapport de l’Inspection, on constate que si l’établissement est parti en vrille, c’est parce que le syndicat gauchiste n’a jamais trouvé en face de lui une administration capable de prendre ses responsabilités. Ce faisant, celle-ci a exposé élèves et enseignants à des pratiques et à des méthodes inacceptables.

Des autorités incapables de jouer leur rôle

C’est exactement ce qui se joue à Sciences-Po Lille. Certes le directeur a porté plainte et soutient l’action en justice des étudiants dénoncés sur ce « Mur des cons », mais il faut reconnaitre que ses appels déchirants au respect de la liberté d’expression seraient plus convaincants, s’il n’avait pas, lui-même, censuré précédemment la venue de Geoffroy Lejeune, alors directeur de la rédaction de Valeurs actuelles. Mais il faut dire qu’aux yeux de M. Mathiot, Geoffroy Lejeune est un personnage infréquentable. En revanche, les Frères musulmans et leurs proches, eux sont parfaitement fréquentables. Ainsi M. Mathiot s’affichera longtemps aux côtés d’Amar Lasfar, président de l’UOIF, association dans la mouvance frériste. Il participera aux Rencontres annuelles des musulmans de France à de nombreuses reprises, où se produit la fine fleur du gratin islamiste. Les dirigeants y font venir des imams et intervenants ouvertement antisémites, prêchant le jihad dont le fameux Al Qaradawi… A tel point qu’en 2016, un certain nombre de conférenciers seront interdits du territoire français, forçant les organisateurs à annuler leur venue. Eh bien là, curieusement, Pierre Mathiot n’a aucun mal à participer à la rencontre. Il sera même annoncé comme participant en tant que délégué ministériel au rassemblement de 2016. Mais le ministère de l’Intérieur ayant pointé la présence à l’affiche de ce que l’on fait de mieux en matière de conférenciers aux discours obscurantistes, farcis de haine de l’Occident, des femmes, des juifs et des homos, le délégué ministériel Mathiot a fini par se décommander… Comme quoi les problèmes de conscience peuvent connaitre des éclipses !

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Des dirigeants progressistes qui confondent bienveillance et irresponsabilité

Le plus amusant n’est cependant pas là. Le directeur de Sciences-Po Lille veut soigner son côté trop cool et progressiste. Mais il ne se rend pas compte que ce qui surprend dans l’interview qu’il donne sur cette affaire au Point, c’est son incapacité à gérer une école de 1800 élèves que, selon son propre diagnostic, 30 à 50 élèves radicalisés arrivent à contrôler sans rencontrer de fortes résistances.

On apprend ainsi, par exemple, que la direction ne savait pas quels étaient les élèves représentant le mouvement contre les retraites : pourtant, elle leur a mis des amphis à disposition sans plus s’interroger. On apprend également que des accords ont été passés avec le groupe d’élèves radicalisés, mais que ceux-ci n’avaient pas été respectés, sans que cela ne paraisse entrainer aucune réaction de la part de l’administration. On apprend enfin que des élèves ont été exclus par ces petits talibans et/ou malmenés, sans que nul n’ose les interpeller. Face à cette situation, croyez-vous que la direction se serait laissée aller à montrer un peu de courage et de fermeté ? Que nenni, elle a choisi de passer en distanciel ! Mais, comme les apprentis gauchistes ont protesté, l’école s’est placée en protocole covid. Ou comment utiliser l’excuse sanitaire, faute d’être capable d’imposer un minimum d’ordre et de respect…

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Bref, face à une minorité non représentative et complètement radicalisée, la direction de l’école a donné toute latitude à ceux qui emploient des méthodes fascisantes et a laissé sans protection ceux dont elle doit assurer la sécurité et la formation. Certes, le directeur de l’IEP dénonce désormais « l’héroïsation de l’engagement », critique l’agressivité gratuite de ces jeunes ou leur fascination pour la violence politique, constate la reductio ad hitlerium au moindre échange et le refus du débat, mais concrètement, qu’a-t-il fait pour éviter que ces radicalisés ne prennent le pouvoir ? Son discours qui met tout au même niveau explique aussi la situation: « Nous avons tenu bon en gardant le plus possible de recul et de sérénité et en leur disant : « vous avez le droit de vous exprimer, mais nous aussi. » Du côté de l’administration, on essaie de garder une affectio societatis (ne pas rompre le lien, préserver la volonté de faire société, en langage pédant), d’empêcher toute intervention de la police, mais là j’ai considéré qu’il était nécessaire de faire un message un peu formel ». Effectivement, face à des évènements graves, un message un peu formel s’imposait, non ? On est époustouflé par la vigueur de la réaction ! Et ce même directeur de conclure qu’il y a tout de même 95% des étudiants qui ne sont pas dans ces excès. Il ne se rend même pas compte que ce faisant, il s’enfonce. Qu’est-ce qu’une autorité qui fait le lit d’une ultra minorité violente, et qui finit par mettre en avant sa capacité à rédiger « un message formel » quand cette dernière en arrive à menacer ses camarades ? Le culte de l’horizontalité et le refus d’assumer la verticalité de l’autorité transforment les institutions en pétaudières. Sciences-Po Grenoble et maintenant Sciences-Po Lille n’en sont malheureusement que des exemples parmi beaucoup d’autres.

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Donald Trump, prisonnier politique?

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Donald Trump s'adresse à ses supporters depuis Mar-a-Lago, le 4 avril, juste après avoir été mis en accusation © Evan Vucci/AP/SIPA

Donald Trump est désormais le premier président ou ex-président des États-Unis à être mis en état d’arrestation. Quels sont les chefs d’inculpation ? La mise en accusation a-t-elle des chances d’aboutir ? S’agit-il d’une manipulation politique ? Si oui, au profit de qui et dans quel but ? Analyse.


Lundi 3 avril, Donald Trump a quitté sa villa en Floride pour se rendre à New York. Le lendemain, il s’est présenté au bureau du procureur de district qui l’a mis en état d’arrestation, avant de lui accorder la libération conditionnelle, ce qui lui a permis de rentrer chez lui. 

Trump, qui a plaidé non-coupable, fait face à 34 chefs d’inculpation qui portent sur la fraude comptable et concernent une somme de 130 000 dollars (118 300 euros) versée à l’ancienne actrice porno, Stormy Daniels, afin d’acheter le silence de cette dernière. 

En 2006, Trump aurait eu une liaison extra-maritale avec cette comédienne et metteuse en scène qui a reçu de nombreux awards dans son secteur d’activité, dont trois fois celui de « favorite breasts » (seins préférés) en 2006, 2007 et 2009. Déjà en 2011, lorsque Donald Trump réfléchissait à une première candidature possible aux présidentielles, Mme Daniels a cherché à profiter de sa prétendue aventure passée (que Trump a toujours niée) en vendant son histoire aux médias, mais sans succès. Ce n’est qu’au cours de la campagne de 2016 qu’elle a obtenu le jackpot. Elle a proposé de tout divulguer au National Enquirer, le tabloïd hebdomadaire, mais le journal a préféré l’aider à négocier un accord de confidentialité avec Michael Cohen, l’avocat du futur président, en échange du versement des fameux 130 000 dollars. L’argent a été transféré à Daniels par Cohen 12 jours avant les élections. 

Acheter le silence de quelqu’un n’est pas illégal en soi. C’est la manière dont M. Trump aurait enregistré dans ses comptes le paiement des 130 000 dollars qui est au centre de son inculpation par le procureur new-yorkais, Alvin L. Bragg. Lorsqu’il a pris ses fonctions à la Maison blanche en janvier 2017, le nouveau président a commencé à signer une série de chèques (sur 10 mois) en faveur de son avocat, Michael Cohen, et tirés sur le compte en banque d’un fond qui gérait ses biens. Or, ces paiements étaient libellés « frais juridiques ». Cohen, condamné en 2018 pour évasion fiscale et des infractions aux lois sur le financement des campagnes électorales, a affirmé que l’argent en question représentait un remboursement pour la somme versée à Mme Daniels. Le fait de ne pas déclarer que cet argent avait été dépensé pour faciliter une campagne électorale serait plus grave encore que la simple fraude comptable.

Tiré par les cheveux ? 

La mise en accusation de M. Trump n’a pas apporté de grande révélation. L’affaire de Stormy Daniels et des 130 000 dollars était connue du grand public depuis longtemps. Ce qui est nouveau est la stratégie adoptée par le procureur. Normalement, la fraude comptable est classifiée comme une simple infraction (ou « misdemeanour »), punissable par une amende. Bragg a décidé de présenter ses accusations comme des crimes (« felonies »), chacun desquels peut être puni d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à quatre ans. 

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Pour faire ce tour de magie, le procureur a été obligé de prétendre – et devra prouver – que la fraude comptable a été commise par Trump dans l’intention de préparer des crimes plus graves. Bragg n’a pas encore précisé lesquels mais a donné des pistes. Ainsi, Trump aurait eu l’intention, soit de tromper les services fiscaux de l’état de New York, soit – plus grave encore – d’influencer le résultat d’une élection fédérale. Pourtant, une intention n’est pas facile à prouver, et selon l’avis de nombreux spécialistes juridiques, la stratégie du procureur est risquée. Même The New York Times, journal de référence des Démocrates, ne cache pas le scepticisme exprimé par un grand nombre d’experts. Par exemple, le ministère public devra démontrer qu’acheter le silence d’une ancienne maîtresse représente une dépense de campagne plutôt qu’une dépense personnelle. Et puis, s’il est vrai qu’une fausse déclaration sur des comptes de campagne au niveau fédéral est un crime, le procureur d’un Etat a-t-il le droit d’invoquer le droit fédéral quand il n’est pas habilité à poursuivre quelqu’un au nom de ce droit ? Quel que soit le résultat, le procès risque de durer. 

À qui profite le crime ? 

Donald Trump, ses soutiens au Parti républicain et ses électeurs les plus fidèles prétendent que cette inculpation ne représente pas autre chose qu’une campagne de persécution politique dirigée contre lui. Juste ou injuste, couronné de succès ou non, ce procès constituera une distraction sérieuse pour celui qui brigue la nomination des Républicains pour les élections présidentielles de 2024. En principe, une condamnation n’empêcherait pas M. Trump de candidater une nouvelle fois, mais la bataille juridique pourrait drainer beaucoup de son temps, de son énergie et de ses ressources. 

S’il s’agit d’une machination politique, le bénéficiaire serait évidemment le Parti démocrate, Joe Biden en tête, qui aurait l’intention de se représenter en 2024. M. Trump n’a pas eu beaucoup de mal à convaincre ses supporteurs que c’est une simple mise en scène destinée à le discréditer. Après tout, il a déjà fait l’objet de deux procès d’« impeachment » ou de destitution initiés par les Démocrates, l’un en décembre 2019 (pour avoir prétendument mis le gouvernement ukrainien sous pression afin qu’il lance une enquête sur son rival, Joe Biden) et l’autre en janvier 2021 (pour son rôle dans l’attaque du Capitole le 6 janvier). À chaque fois, il a été exonéré par le Sénat, alors sous contrôle républicain. Du point de vue des trumpistes, ce nouveau procès n’est que le prolongement d’une campagne lancée il y a longtemps.
On peut donc affirmer que la mise en accusation de M. Trump aura pour effet immédiat de polariser et de diviser encore plus l’électorat américain. Est-ce qu’il y aura un gagnant dans cette situation ? Selon un sondage réalisé pour CNN, les sympathisants démocrates et républicains se partagent de manière plus ou moins prévisible : 94% des premiers approuvent la mise en inculpation tandis que 79% des derniers la désapprouvent. Globalement, 60% des Américains pensent que la mesure est justifiée, bien que 76% croient que la décision avait une dimension politique et 52% une dimension politique très importante, et seuls 37% sont convaincus que les actions de Trump étaient illégales plutôt que contraires à la déontologie. Parmi les électeurs indépendants, 62% approuvent la décision de l’inculper. Les conséquences vraisemblables ? Il est encore plus probable que Donald Trump soit investi par le Parti républicain comme son candidat présidentiel. Mais, étant donné l’attitude des électeurs non-alignés, il est probable qu’il perde cette élection. Ce qui serait le résultat idéal pour les Démocrates, Joe Biden en tête. Il ne faut pas oublier, pourtant, que M. Trump fait l’objet d’une enquête en Géorgie où il aurait essayé d’exercer une influence illégale sur le résultat des élections en novembre 2020. Si cette enquête aboutit aussi à une mise en accusation, plus solide que celle de New York, cela pourrait encore faire dérailler sa campagne pour 2024. Que le procès actuel soit injuste (probable), que le gagnant soit Joe Biden ou un autre Démocrate (encore probable), le perdant, s’il y en a un, pourrait être, non seulement Donald Trump, mais le « Grand vieux parti » républicain lui-même. Dans ce cas, la stratégie du procureur new-yorkais, délibérée ou non, se sera révélée diabolique.

Coming out!

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C’est le printemps! Bonjour bonjour, les hirondelles! Le printemps gouvernemental étale en France son coming out. Sophie de Menthon se régale en lisant Playboy, Pif Gadget, Paris Match ou Têtu.


On ne peut quand même pas passer son temps à ne penser qu’aux seules préoccupations moroses des Français: les retraites, le pouvoir d’achat, le ramassage des poubelles, les guerres, etc… Heureusement, les membres du gouvernement ne se laissent pas aller à cette morosité ambiante. Le président de la République n’a-t-il pas dit à ses ministres de passer à autre chose ? Peut-être n’ont-ils pas tout à fait compris comment. Cela se traduit ces derniers jours par une sorte de coming out généralisé, censé nous changer les idées, avec en particulier le récit de la vie privée des uns et des autres, en toute transparence. De ce point de vue-là, on n’en demandait peut-être pas tant !

Playboy s’attend à des ventes record

La presse magazine n’en revient toujours pas de l’aubaine « Marlène Schiappa ». Cette façon très singulière de la subventionner est probablement due à une forme « d’économie sociale et solidaire », politique que prône par ailleurs son ministère… On est créative ou on ne l’est pas, et Playboy, c’est aussi de l’associatif, en quelque sorte. Le magazine de charme, qui frisait le dépôt de bilan, va voir cette semaine ses scores de vente battre tous les records. « Vous me le gardez, hein ? », demande-t-on à son buraliste. C’est qu’elle est sexy, Marlène Schiappa, et elle fait la une…

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Dans les années 2000 déjà, les hommes prétendaient acheter Playboy pour les articles de fond… Ce n’était pas leur faute si ces articles étaient encadrés et noyés dans des photos de starlettes (c’est comme ça qu’on disait) dénudées, mais certainement intellectuelles. C’était l’heureux temps où la gent masculine s’en réjouissait sans être accusée de machisme effronté et d’exploitation visuelle du corps de la femme. En plus, concernant Schiappa, nous avions déjà appris par un autre titre qu’elle était amoureuse et qu’elle assumait… De quoi nous donner chaud au cœur. Amoureuse, et coup de bol, son chéri gagne des photos sublimes d’un très grand photographe ! Très habillée sur les photos, avec des poses relativement lascives, la Secrétaire d’État est surtout drapée dans un drapeau français. Que demander de mieux pour nous réconcilier avec la Ve République ? Voilà en tout cas de quoi faire déprimer le RN qui s’était un peu accaparé le drapeau. Et tant pis si ce n’est pas le genre de beauté d’Elisabeth Borne ! On est très sévère avec Lili Marlène.

Marlène dans Playboy, moi j’aime bien !

Les femmes s’assument et je suis d’accord: ras-le-bol qu’on nous réduise à la gestion des barbecues et à nos règles douloureuses dans les entreprises! Pour une fois qu’une femme est sexy, consentante et sans complexes, il faut s’en réjouir. Alors, il paraît que ce n’est pas le bon moment. Mais on nous dit aussi que ce n’est jamais le bon moment. Et puis, en plein été sur les plages, cela aurait été un peu torride, et peut-être préjudiciable à notre lutte contre le réchauffement climatique ! Mais attention, Marlène a de la concurrence, avec le coming out d’une playmate élue à la CGT, jolie de surcroît. Pas sûr en revanche qu’elle nous réserve des défilés sexy dans les cortèges. Sur France inter, Sophie Binet a refusé, assez sèchement, de commenter la une de Playboy. Pas mal joué non plus, le magazine Têtu, qui aborde de son côté la vie sexuelle du ministre du Travail (je n’ai pas dit « au travail »). Il faut de la biodiversité, et les homosexuels s’épanouissent d’évidence en nombre au sein du gouvernement… Il faut s’en réjouir aussi, et si Olivier Dussopt a eu besoin de nous dire qu’il était gay, c’est probablement que la loi travail qu’il nous réserve ne va pas l’être? 

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Et puis, on aime tant les médias, qu’on ne devra pas s’étonner si le préfet de police, Laurent Nunēz fait bientôt son coming out dans l’émission de Cyril Hanouna. C’est forcément l’endroit où se montrer, encouragé par le ministre de l’Intérieur. 
Pif Gadget, c’était aussi une forme de coming out. Le président de la République nous a avoué implicitement qu’il avait gardé une âme d’enfant (et vlan !, pour tous ceux qui méchamment l’accusaient d’immaturité politique).

L’euthanasie, un sacré coming out

C’est en revanche moins gai pour le coming out (c’est le cas de le dire)… des mourants. Le débat sur la fin de vie – dont le président, tel Ponce Pilate, s’est saisi en s’en lavant les mains puisque la décision revient à un comité d’experts – peut nous étonner : les mutuelles ont donné gaîment leur accord pour abréger la question, et on sait que ce sont les toutes dernières années qui leur coûtent une fortune. En voilà de la bonne gestion économique ! Les mutuelles ont fait leur coming out, à leur façon. Mais on apprend aussi que ce sera une fin de vie « à la française », sur un modèle inédit… Youpi ! L’exception française jusqu’à la mort. Coming out, enfin, des trottinettes en location, exit les trottinettes, bonjour l’allégresse! Il paraît que ce fut un exercice de démocratie formidable: 7% de votants seulement, majoritairement âgés de plus de 60 ans – la meilleure manière de ne pas faire voter les jeunes, c’est quand même d’interdire le vote via internet. Mais, de toute façon, reconnaissons qu’on en avait marre de toutes ces sales trottinettes jetées par terre. Et comme on ne fait pas respecter les lois, on interdit, c’est bien plus facile.

Rassurez-vous, il y a quand même des come-backs, par exemple: les taxes sur les superprofits avaient été un peu oubliées, mais on nous les a ressorties, en les recyclant. Il s’agit désormais de taxer les superdividendes… Nouveau et intéressant ! Comment, en matière d’impôts, faire du neuf avec du vieux…  Et puis, on va avoir d’autres surprises, car comme le printemps, c’est plein de promesses, une loi travail. Un peu comme celle sur l’immigration qui assurément nous promet des… « going out » ?
Pardon pour tout ce franglais cool, apprécié du gouvernement et du président lui-même, mais qui désespère des académiciens comme Jean-Marie Rouart ou nombre de lecteurs de Causeur, qui me pardonneront peut-être… 
Mais comme on l’a vu, c’est la tendance: tout le monde se lâche !

Des nouvelles de Voltaire…

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Gravure représentant Voltaire (1694 - 1778) © SIPA

La pétition réclamant le retour de la statue de Voltaire square Honoré-Champion, lancée fin 2022, suit son cours. Voici les dernières nouvelles…


La pétition réclamant « Le retour de Voltaire », autrement dit la statue du philosophe square Honoré-Champion, dans le 6e arrondissement de Paris, reçoit toujours plus de signataires. Les personnalités et les anonymes qui appuient ce projet se comptent aujourd’hui par milliers et les soutiens arrivent aussi de nombreux pays – onze nationalités différentes provenant de tous les continents. 

Fort de ce poids, aussi bien populaire que symbolique, « Le retour de Voltaire » a été inscrit au Budget Participatif 2023 de la ville de Paris. 

A relire: Signez la pétition pour le retour de Voltaire, square Honoré-Champion, à Paris!

Comme les autres projets proposés, il est actuellement en cours d’examen. Si l’Hôtel de Ville le retient fin mai, il sera enfin soumis, comme les autres sélectionnés, au vote des Parisiens en septembre prochain. 

D’ici là, il est nécessaire de continuer de soutenir et de faire connaître cette initiative pour replacer la seule et unique effigie de Voltaire dans les rues de la ville Lumière.
Les détails du projet, la liste des signataires et le bouton pour signer la pétition sont sur le site : www.leretourdevoltaire.com