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Mais enfin, fichez la paix à Marlène Schiappa!

Le regard libre d'Elisabeth Lévy


Mais enfin, fichez la paix à Marlène Schiappa!
Marlène Schiappa en septembre 2022 pendant la rencontre des Entrepreneurs de France du MEDEF © Alain ROBERT/SIPA

Elisabeth Lévy revient sur l’interview accordée par Marlène Schiappa au magazine Playboy et sur les remontrances d’Elisabeth Borne…


Il parait que c’est inapproprié, dans le climat actuel. Les Français ne seraient pas, d’après Madame Borne, d’humeur badine. Je vous rassure tout de suite: la ministre est habillée, avec un goût discutable peut-être (est-est un cygne blanc ? ou de la chantilly?). Mais il ne s’agit pas de chiffons, il s’agit de féminisme. Je n’ai pas encore lu ces douze pages, d’ailleurs personne ne les a lues. Mais tout le monde est déjà tombé sur Marlène Schiappa. Ce qui compte, ce n’est pas ce qu’elle dit, c’est l’endroit où elle le dit. Le média, c’est le message. Et le média, c’est le magazine coquin mythique, souvenir d’un temps où le porno pouvait se dire de charme. Un peu désuet à l’âge YouPorn, d’ailleurs.

Tout cela n’est pas du tout du goût des dames-patronnesses, de droite et de gauche. Le peuple souffre et vous posez court-vêtue, quelle honte. Sandrine Rousseau dénonce une diversion: « Il y a des personnes entre la vie et la mort et j’ai l’impression d’un écran de fumée ». Arnaud Benedetti s’indigne dans le Figaro: « Le service de l’État, dit-il, n’est pas une émission de téléréalité. » En fait, si, un peu, vu que nos gouvernants vivent sous la surveillance permanente des médias et des citoyens sur les réseaux sociaux.

N’est-ce pas de mauvais goût, dans le climat morose dans lequel nous nous trouvons?

Le mouvement social n’est pas une religion dont il serait interdit de se détourner sous peine d’excommunication. On a le droit de parler et de penser à autre chose.

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Marlène Schiappa a fait un coup de com, et alors? Ce que lui reprochent, anonymement, ses petits camarades du gouvernement et ouvertement la Première ministre, c’est précisément de mettre à mal la communication du gouvernement. Certains demandent même sa tête. Limogée pour avoir parlé à PlayBoy… Est-ce une blague ? Le problème, finalement, c’est bien Playboy et son petit goût de stupre. Dans ce climat morose, Marlène Schiappa nourrit quelques fantasmes gentillets, avec force, montages érotico-rigolos et blagues de comptoir qui ont circulé sur les groupes WhatsApp tout le weekend. Pas de quoi fouetter un adolescent gavé d’hormones !

Ne la laissez pas tomber…

 Tout cela sent un petit parfum d’ordre moral, de puritanisme, de détestation de la liberté des femmes. Une femme qui cause dans Playboy, c’est une femme de mauvaise vie.

Alors oui, il y en a marre des ligues de vertu. Foutez donc la paix à Marlène Schiappa, être une femme libérée n’est pas si facile…


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez « Lévy sans interdit » tous les matins du lundi au jeudi sur Sud Radio, après le journal de 8 heures.




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