Accueil Site Page 393

«Il est où le grand remplacement?», ou comment prendre les Français pour des imbéciles

0

« Aujourd’hui, on a 7% d’étrangers en France. En 1930 on en avait 5%. Il est où le grand remplacement ? » affirme la macroniste Valérie Hayer.


À ce point, c’est de la bêtise : Valérie Hayer ne voit rien des mutations historiques de la France. La tête de liste Renaissance aux européennes porte le déni du réel à son apex. Elle fait de la mauvaise foi et du mensonge les deux piliers de la politique du chef de l’État. La méthode, exaspérante, est celle des faussaires. Lundi soir sur CNews, confrontée à Marion Maréchal, la candidate macroniste a lancé ceci, parmi d’autres aplombs saugrenus : « Aujourd’hui, on a 7% d’étrangers en France. En 1930 on en avait 5%. Il est où le grand remplacement ? ».

A lire aussi: Immigration et démographie urbaine: les cartes à peine croyables de France Stratégie

Donc, pour Hayer, la France homogène d’il y a un siècle reste peu ou prou semblable à celle d’aujourd’hui. Pour elle, l’accès bradé et massif à la nationalité – qui explique ce nombre stable des étrangers dans la statistique – n’a aucune incidence sur la physionomie de la nation et son unité. Devenir Français suffit à « faire France ». Or les mots d’Hayer, qui sont ceux du politiquement correct et du récit officiel, sont objectivement frauduleux. Ils falsifient la réalité. L’embrouille prend les gens pour des imbéciles. L’œil nu constate qu’un processus démographique de substitution de population est à l’œuvre depuis plus de trente ans sous l’effet de l’immigration de masse. Un peuple nouveau, portant une autre civilisation, islamique en l’occurrence, est en train de remplacer le peuple indigène en certains territoires. En fait, Hayer confirme que son mouvement ne fera rien pour entraver ce processus létal de dilution de la France française. Ben oui quoi, il est où le grand remplacement ?

Valérie Hayer et Marion Maréchal, 8 avril 2024. Image: Capture CNews / YouTube

Mardi, Gabriel Attal a promis des mesures « extraordinairement fortes » pour répondre à l’hyperviolence des « jeunes » et espérer un « sursaut ». Mais les actes tomberont à plat si le Premier ministre cautionne à son tour ces fadaises d’un « ensauvagement » et d’une « décivilisation » généralisés, n’ayant rien à voir avec la survenue d’une deuxième France ne partageant pas les mêmes valeurs. Or les crimes et les agressions qui se multiplient – mardi, un adolescent de 15 ans a été tué au couteau à Romans-sur-Isère, dans le quartier « sensible » de La Monnaie – sont le plus souvent les expressions de comportements tribaux, claniques, sexistes, importés par la culture islamique nord-africaine et africaine.

A lire aussi: Jordan Bardella: «Je suis l’enfant de la génération 2005-2015»

À Achenheim (Bas-Rhin), une adolescente musulmane de 13 ans a été frappée par quatre mineurs car elle ne respectait pas le ramadan. Dans Le Figaro de ce mercredi1, le pédopsychiatre Maurice Berger observe que la violence « débute souvent dès l’enfance, dans des milieux familiaux où règne une violence acceptée culturellement, sur fond d’inégalité hommes-femmes ». Les réponses doivent donc être à la hauteur de ces réalités. Elles doivent, dès lors, stopper l’immigration islamique invasive et adapter la sévérité des peines à ce choc de cultures. Dans une note pour la Fondapol, l’ancien préfet Michel Auboin suggère également de lutter contre les appropriations de territoires en redonnant aux logements sociaux, d’où sont exclus les familles d’origine française, leur vocation initiale d’habitat temporaire2. Mais faut-il espérer une once de lucidité chez ceux qui ferment les yeux ?


  1. https://www.lefigaro.fr/vox/societe/maurice-berger-le-fonctionnement-communautaire-familial-ou-religieux-legitimise-la-violence-20240409 ↩︎
  2. https://www.fondapol.org/app/uploads/2024/03/239-aubouin-fr-2024-03-22-w-1.pdf ↩︎

Que dit Steven E. Koonin sur le climat, exactement?

Climat & Énergie, l’avenir de l’humanité est en jeu : et si la véritable catastrophe était le GIEC ?


Steven E. Koonin, professeur de physique théorique et ex-conseiller scientifique de Barack Obama, a écrit Climat, la part d’incertitude, essai dans lequel, sans remettre en cause un possible changement climatique, il interroge le supposé « consensus scientifique » sur les causes de ce changement et sur les actions envisagées par les rapporteurs du GIEC et les activistes écologistes pour y remédier. François Gervais, physicien multi-récompensé pour ses travaux et expert reviewer des rapports AR5 et AR6 (2022) du GIEC, explique dans son dernier livre, Le déraisonnement climatique, les errements de nos dirigeants qui, aiguillonnés par l’ONU, ont décidé d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050 – une aberration qui va nous coûter cher, financièrement, économiquement, socialement, et même écologiquement, prévient-il. Il est temps, affirme François Gervais, de « revenir à la science pour éviter la ruine ». Et de s’interroger sur le rôle du GIEC, cette incroyable machinerie techno-bureaucratique qui pourrait bien être la véritable catastrophe de notre temps, celle compromettant le plus l’avenir de l’humanité, ajoute notre chroniqueur après avoir analysé les écrits de ces deux scientifiques.   

climat, la part d'incertitude

Price: 24,00 €

29 used & new available from 3,09 €


1ère partie

En 1972, le magazine Time rapporte les conclusions de scientifiques constatant un accroissement de la calotte glaciaire et une diminution des températures depuis 1940 – leur verdict est sans appel : un nouvel âge glaciaire s’annonce. En 1975, Newsweek enfonce le clou : le refroidissement climatique est avéré et est causé par l’homme. En 1977, un groupe de scientifiques conforte l’idée d’un refroidissement durable, regrette l’apathie des représentants politiques devant la catastrophe annoncée et publie La conspiration climatique. La venue du nouvel âge glaciaire. En 1978, le Los Angeles Times alerte une fois encore sur un refroidissement climatique prévu pour durer des décennies. On se demande aujourd’hui pour quelles raisons ces annonces glaciales n’ont pas été suivies du même élan religieux et dogmatique que celles qui, dix ans plus tard, annonceront le « réchauffement climatique » – pour ma part, j’y vois une raison majeure sur laquelle je reviendrai : la machine techno-bureaucratique qu’est le GIEC n’existe pas encore. 

« Plusieurs pays et villes pourraient disparaître sous les flots d’ici dix ans », assène le directeur du bureau de l’environnement des Nations unies en… 1989. Les Pays-Bas, les Maldives, les Caraïbes, New-York et Venise, entre autres, seraient concernés. En 2004, The Guardian cite un rapport du Pentagone : « Certaines villes européennes seront noyées par la montée des mers et la Grande-Bretagne sera plongée dans un climat sibérien d’ici 2020. » En 2006, dans son documentaire Une vérité qui dérange qui lui vaudra, conjointement au GIEC, le prix Nobel de la paix,Al Gore prédit un océan Arctique sans glace en 2013, une montée des eaux de six mètres, la Floride et Pékin submergés par les flots d’ici à vingt ans. Il était prévu que l’archipel de Tuvalu allait disparaître sous les eaux. Sauf que… depuis trente ans le niveau des mers et des océans a augmenté d’environ 4 mm et les îles de l’archipel sont toujours hors de l’eau, voire se sont agrandies – ce qui n’empêche pas le petit État insulaire, comme d’autres, de continuer de bénéficier de généreuses subventions internationales au nom de la « justice climatique ». « La montée des eaux devient une rente financière, écrit, dans la revue Conflits, le professeur de géopolitique et d’économie politique Jean-Baptiste Noé. En échange de subventions pour compenser la montée des eaux qui n’existent pas, ces États monnaient leurs voix à l’ONU et dans les instances internationales, leur permettant ainsi d’acquérir un poids politique que leur petitesse est bien incapable de leur fournir. » En 2021, devenu un peu plus prudent, le GIEC « n’excluait pas » que la mer monte de plus de 15 mètres d’ici à… 2300 ! Quant à Greta Thunberg, elle a effacé récemment un de ses plus fameux tweets datant de 2018 : celui-ci annonçait en effet que l’humanité allait être détruite par le réchauffement climatique cinq ans plus tard.

Greta Thunberg à la Marche pour le climat, Paris, 22 février 2019. © Denis Meyer/ Hans Lucas/ AFP

La véritable catastrophe de ces dernières décennies n’est pas climatique mais politico-technocratique. Elle apparaît en 1988, date de sa création, et s’appelle GIEC. Ce monstre bureaucratique onusien composé de scientifiques et de fonctionnaires gouvernementaux de 195 pays sous influence d’ONG, de technocrates, d’économistes, d’institutions scientifiques, de lobbyistes écologistes et d’entreprises d’équipements d’énergies renouvelables, est ce qui pouvait arriver de pire en matière de réflexion sur le climat, l’écologie et l’énergie. Pourtant, rappelle régulièrement Benoît Rittaud, mathématicien et président de l’Association des climato-réalistes, le premier rapport du GIEC (1990) ne laissait rien présager de la dérive idéologique qui allait suivre : la communauté scientifique y avouait ses difficultés à mesurer précisément un hypothétique changement climatique et une encore plus hypothétique cause humaine à ce changement. Mais, au tournant de l’an 2000, la machine idéologico-bureaucratique s’emballe : l’écologie radicale noyaute les débats, l’incertitude scientifique est écartée au profit du dogme anthropique orientant définitivement les travaux, les messages se font de plus en plus alarmistes et s’appuient sur des « rapports pour les décideurs » qui vont toujours dans le même sens, les contradicteurs sont ostracisés. Des notions étranges apparaissent, comme celle du « dérèglement climatique », laissant supposer que le climat était « réglé » depuis la nuit des temps. Un ennemi voit le jour : le CO2. Et, avec lui, un verbe rédempteur : décarboner. Pourtant, « le gaz carbonique n’est un polluant qu’en Absurdie. Dans un monde censé rester cartésien, il est au contraire par photosynthèse la source de carbone vitale pour la végétation », écrit le physicien François Gervais. « Le carbone est partie intégrante de la végétation, des animaux et des êtres humains. Décarboner au sens littéral impliquerait la disparition de toutes formes de vie humaine, animale et végétale. […] Ce serait l’effondrement, le vrai, l’ultime, pas celui imaginé et théorisé par nos effondristes et collapsologues ». Pour soutenir les messages du GIEC, de l’ONU et des gouvernements, une nouvelle branche médiatique naît, le climato-journalisme, branche sur laquelle sont perchés des journalistes ignares se faisant passer pour des experts. Comme François Gervais, Steven Koonin déplore l’inculture scientifique de ces journalistes ainsi que celle des représentants politiques et des activistes prêchant la bonne parole du GIEC, organisme ne reculant devant aucune manipulation pour consolider son discours et son pouvoir. Les « prévisions climatiques » du GIEC reposent en effet sur des modélisations climatiques « bricolées » pour les faire correspondre au dogme anthropique, accuse Koonin. Ces modèles algorithmiques, précise-t-il, se sont avérés incapables de reproduire les événements climatiques connus et documentés du passé, comme par exemple le fort réchauffement climatique entre 1910 et 1940 – comment pourraient-ils prévoir les températures à venir dans 10, 50 ou 100 ans ? Par ailleurs, alors que le rapport du GIEC de 2015 souligne lui-même les « hauts niveaux d’incertitude » (ou de « faible confiance » scientifique) attribués aux comparaisons réalisées entre les événements météorologiques extrêmes actuels et ceux datant d’avant l’ère industrielle ainsi que la corrélation de ces phénomènes avec l’activité humaine, les médias et les activistes écologistes s’appuient sur des « études d’attribution des événements » – en fait des bidouillages combinant modélisations climatiques et observations historiques jusqu’à obtenir des résultats correspondant au discours anthropocénique – pour effrayer la population après chaque tempête, ouragan, inondation, sécheresse ou vague de chaleur, en laissant accroire que tous ces événements météorologiques sont « exceptionnels » et sont le résultat d’un formidable « dérèglement climatique » lui-même dû essentiellement aux activités humaines, dénonce Steven Koonin.

De nombreux scientifiques partagent les points de vue de François Gervais ou de Steven Koonin. Les médias les ignorent et préfèrent rapporter les propos délirants de M. Guterres, Secrétaire général de l’ONU et évangéliste borné de l’Église écolo-climatologique annonçant récemment « l’effondrement climatique » et « l’ère de l’ébullition mondiale ». Il faut croire que les hautes fonctions au sein de l’institution onusienne annihilent tout discernement : en 1982, M. Tolba, directeur du programme environnement des Nations Unies, prédisait déjà pour l’an 2000 une « catastrophe écologique aussi irréversible qu’un holocauste nucléaire ». De son côté, pour avoir dénoncé une « corruption de la science » et une climatologie « métastasée en un mastodonte de pseudo-science journalistique généralisée », le prix Nobel de physique John Clauser a vu sa conférence sur les prédictions climatiques aléatoires du GIEC annulée par le FMI à qui elle était destinée – la presse mainstream ne s’est fait l’écho ni des propos du physicien ni de la censure dont il a été victime. Des centaines de scientifiques, universitaires, ingénieurs et professionnels de l’environnement ont signé une déclaration intitulée “Il n’y a pas d’urgence climatique” destinée à M. Guterres via les réseaux sociaux – l’AFP, toujours dans le sens du vent, a immédiatement réagi pour affirmer que, dans cette déclaration, « les allégations mises en avant vont à l’encontre du consensus scientifique sur le dérèglement du climat ». Parmi les signataires, beaucoup sont des scientifiques français que vous n’entendez ni n’entendrez jamais sur les ondes de notre radio publique, et pour cause : sur le site de Radio France, une charte intitulée “Le Tournant” stipule que « la crise climatique fait l’objet d’un consensus scientifique international documenté par le GIEC dans ses rapports successifs ». Certaine de se tenir « résolument du côté de la science », la direction de Radio France préconise par conséquent de « sortir du champ du débat la crise climatique, son existence comme son origine humaine. » Tout scientifique questionnant les rapports du GIEC est par conséquent persona non grata. Cette manière de faire relève d’une démarche doctrinaire rappelant celle de la Pravda, du temps de ses articles « scientifiques » à la gloire de Lyssenko. Évidemment, un jour ou l’autre, la réalité rattrapera les journalistes de Radio France, les fonctionnaires onusiens et les activistes écolos comme elle a rattrapé les thuriféraires de la théorie génétique pseudo-scientifique de Lyssenko, et il n’est pas impossible, après que seront apparus les fourvoiements du GIEC, que jaillisse alors le mot « climatisme » qui désignera, à l’instar du « lyssenkisme », une science corrompue par l’idéologie. À ce propos, François Gervais cite la lettre que Guus Berkhout, professeur émérite de géophysique, a envoyé à M. Gutteres juste avant la COP27 : « En 2030, les historiens se demanderont avec étonnement comment les Nations Unies ont pu durant les décennies précédentes proposer des mesures liées au climat qui n’ont eu aucun impact sur le réchauffement mais en revanche un impact incroyablement négatif sur la prospérité mondiale et le bien-être. […] L’argumentaire de cette crise (climatique) était basé sur des modèles informatiques obsolètes qui “surchauffaient”, largement relayés par des médias adeptes de la pensée unique. Ils auront du mal à croire qu’un haut responsable des Nations Unies ait pu effrontément déclarer en septembre 2022 : “Nous possédons la Science et nous pensons que le monde doit le savoir”. » Ce délire arrogant s’exprime régulièrement lors de grand-messes annuels attirant de plus en plus de participants. Les deux dernières d’entre elles, la COP27 et la COP28, ont réuni des milliers de fonctionnaires gouvernementaux, d’universitaires et de représentants d’institutions scientifiques, de chefs d’entreprises, de militants d’ONG et d’associations écologistes foulant la science aux pieds et érigeant en vérité absolue une pseudo-science climatologique empreinte d’idéologie, selon Steven Koonin. Commet cela est-il possible ? Quels sont les acteurs de cette propagande ? À qui cela profite-t-il ? Réponses dans la seconde partie…     


2ème partie

Quels sont les acteurs de la propagande climato-écologiste et à qui profite cette dernière ?  Steven Koonin et François Gervais nous aident à y voir plus clair :

1) Les médias. À l’ère d’Internet et des réseaux sociaux, l’information se doit de circuler vite, de frapper fort sans s’encombrer de nuances, d’attirer le chaland grâce à des titres provocateurs et alarmistes, en particulier lorsque cela concerne le climat. « Le journalisme sérieux, reposant sur un travail approfondi, devient plus rare, écrit l’ancien conseiller scientifique d’Obama. Les questions scientifiques sont une affaire de nuances, elles exigent du temps et de la recherche. » Or, « les auteurs d’articles sur le climat n’ont la plupart du temps aucune formation scientifique ». Par absence de curiosité, par paresse intellectuelle, par conformisme professionnel, ces auteurs se laissent bercer par la doxa climato-écologiste, laquelle facilite l’écriture d’articles récurrents et catastrophistes où les informations scientifiques sont superfétatoires. Certains finissent par se prendre pour des « lanceurs d’alertes » et des sauveurs de l’humanité. La plupart se contentent de suivre le troupeau médiatique, de peur de passer pour le vilain petit canard qui empêche de ronronner l’orthodoxie en chœur. « Tout se conjugue pour rendre quasi impossible une couverture objective dans les médias. » Notre audiovisuel public est l’exemple même du panurgisme médiatique dénoncé par Koonin : confusion entretenue entre ce qui relève de la météo et ce qui relève du climat, émissions propagandistes quotidiennes, absence de débats puisque seuls sont invités des rapporteurs du GIEC ou des activistes se référant au rapport de synthèse de l’organisme directeur, messes médiatiques annonçant les pires catastrophes climatiques.

2) Les représentants politiques. La complexité, la nuance et l’incertitude se prêtent fort mal au message politique, déplore là encore Steven Koonin. Il faut frapper les esprits, marteler une ou deux « vérités » en évitant de troubler l’auditoire avec des explications scientifiques qui pourraient remettre en cause ou même seulement pondérer l’idéologie dominante. « Il suffit d’éliminer les énergies fossiles pour sauver la planète », est le type même de phrase – simple, catégorique, désignant de plus un ennemi « capitaliste » évident – dont usent et abusent certains représentants politiques en oubliant de décrire les progrès obtenus grâce à ces mêmes énergies ou d’expliquer aux pays en développement et à la recherche d’un bien-être proche de celui des pays industrialisés, comment ils vont pouvoir atteindre leur but sans ces énergies fossiles représentant encore 80 % des sources d’énergie dans le monde. A-t-on encore le droit de contredire le dogme onusien ? Non ! L’adversaire qui remet en cause ce dernier ne peut être qu’un monstre – l’écologisme a inventé le terme de « climatosceptique » pour le désigner. Il est entendu que le « climatosceptique » est un individu sans cœur, un égoïste, un « capitaliste », et qu’il est de droite, voire d’extrême droite. Bref, c’est une personne peu recommandable, avec laquelle il vaut mieux ne pas discuter.

3) Les institutions scientifiques et les scientifiques eux-mêmes. Steven Koonin, qui a participé à de nombreux rapports d’évaluation scientifique, affirme que, dans le cadre du GIEC, les « institutions qui préparent les rapports d’évaluation officiels résument ou décrivent les données de façon volontairement fallacieuse ». Malgré les précautions prises par les rapporteurs pour cacher les multiples influences orientant les rapports de synthèse du GIEC, les personnes connaissant les arcanes de ce lieu de pouvoir savent que, « et ce point est vraiment capital, les “résumés à l’intention des décideurs” sont lourdement influencés, quand ce n’est pas tout simplement rédigés, par les gouvernements qui ont intérêt à promouvoir telle ou telle politique ». En amont, la pression sur les scientifiques eux-mêmes est énorme. Nombreux sont ceux qui, n’adhérant pas à la doxa, sont tombés dans l’opprobre et ont vu leurs perspectives de carrière volées en éclats après avoir publié des articles allant à l’encontre du récit alarmiste sur le « dérèglement climatique ». S’il veut être publié, être financé pour ses recherches, voire ne pas risquer tout bonnement de perdre son travail, le chercheur scientifique se gardera de critiquer l’idéologie dominante concernant le climat et optera pour un silence indifférent ou, mieux, une adhésion complète au dogme, seule à même de lui assurer la reconnaissance de ses pairs et une carrière sans embûches. Résultat : selon la revue de la prestigieuse université de Cornell,  « 99,9 % des études sont d’accord : les humains ont causé le changement climatique ». Cette annonce époustouflante prouve tout simplement que, pour ce qui concerne le « changement climatique », nous ne sommes plus dans le domaine de la science mais bien dans celui de l’idéologie totalitaire.

4) ONG, militants, activistes. Très présents dans les méandres bureaucratiques du GIEC, ils sont légion et envahissent les lieux décisionnaires, politiques, économiques et médiatiques. Inquisiteurs dans l’âme, ils invectivent et rééduquent les populations. Ces impitoyables évangélistes du « dérèglement climatique » menacent et grondent. Tous les cinq ans, ils prédisent la fin du monde pour dans cinq ans en attendant la parution de leur bréviaire, le dernier rapport du GIEC, puis tendent leurs sébiles afin de remplir les caisses de leurs organisations paroissiales. « L’important n’est pas ce qui est vrai, mais seulement ce que les gens croient vrai », déclarait cyniquement, en 1991, Paul Watson, co-fondateur de Greenpeace. La foi collective en la religion écologique et en la fin des temps climatique est entretenue par les prédicatrices des diverses chapelles politiques ou associatives reçues en grandes pompes dans les temples médiatiques. Ces chapelles se disputant les subventions publiques, les dons des particuliers et de fondations privées ou les voix des électeurs, chacune de ces prophétesses se démène pour surenchérir sur les autres et faire grimper les températures de la Terre en même temps que l’éco-anxiété de ses habitants. « La peur, l’appel à la repentance se vendent toujours aussi bien car les gourous veillent à en nourrir leurs adeptes », écrit François Gervais. Sur nos écrans et sur les ondes, les images terrifiantes d’une jeune gargouille suédoise admonestant les gouvernements occidentaux, les consternantes considérations sur le « catastrophisme éclairé » de Camille Étienne, les âneries barbecuesques de Sandrine Rousseau et les délirantes prophéties de Claire Nouvian attestent du retour de l’irrationnel et de l’obscurantisme. « L’heure de l’apocalypse écologique a sonné. La prosternation est notre seule voie de salut », ironise Jean-Paul Oury, docteur en histoire des sciences et technologies, dans son essai intitulé Greta a tué Einstein. La science sacrifiée sur l’autel de l’écologisme. « Ce totalitarisme mou teinté d’anticapitalisme de combat, ajoute-t-il plus sérieusement, est érigé en système de pensée politique et morale au mépris des fondements de la raison cartésienne. »

Mais ne nous y trompons pas, cet obscurantisme n’est pas désintéressé, écrit encore François Gervais. Plusieurs business juteux ont vu le jour. La COP27 a confirmé l’engagement financier mondial attendu pour répondre au « dérèglement climatique » et atteindre la « neutralité carbone » d’ici à 2050 : 150 000 milliards de dollars ! De quoi alimenter bien des convoitises. Sangsues associatives, spéculateurs économiques véreux et pays corrompus mais « vulnérables aux catastrophes induites par le climat » espèrent toucher leur part de cet extraordinaire investissement pour « sauver la planète ». Tandis que les évangélistes verts monnaient leurs présences dans les médias, les festivals et les séminaires d’entreprise où ils font la promotion de leurs livres tout en prêchant la décroissance, les marchands d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques et de voitures électriques se frottent les mains. Et, à grand renfort de subventions publiques, détruisent tout à la fois l’économie, les emplois, la recherche scientifique, les paysages de notre pays et les sols de nombreux autres, ravagés pour en extraire les fameux « métaux rares » nécessaires à la fabrication des futurs engins du « tout-électrique ».

Pour démontrer les errements des instances internationales et des gouvernements appliquant à la lettre les préconisations de l’écologisme, François Gervais insiste sur le cas symptomatique de la voiture électrique. Paradoxe : la fabrication de cette dernière nécessite deux fois plus d’énergie que celle de son équivalent thermique. Curieusement, les écologistes ferment les yeux sur ce fait comme sur l’incommensurable dévastation des sols due à l’extraction des ressources minérales nécessaires à la fabrication des batteries de ces voitures. « Selon l’Agence internationale de l’énergie, le tonnage de cuivre requis est de l’ordre du double de celui d’un véhicule à moteur. S’y ajoutent quelque 150 kg de lithium, nickel, manganèse et graphite. Pour obtenir 1 kg de la plupart de ces éléments, il faut traiter environ 1 tonne de minerai, ce qui en dit long sur le niveau des pollutions afférentes », note François Gervais en précisant que « produire une tonne de lithium nécessite de l’ordre de deux millions de litres d’eau ». Dans le cadre d’un sauvetage de la planète qui s’apparente de plus en plus à une véritable catastrophe écologique, « la demande de lithium devrait être multipliée par plus de 40 d’ici à 2040. […] La production de graphite, de lithium et de cobalt devrait augmenter de 500 % d’ici à 2050 ». De plus, l’extraction de ces ressources minérales est souvent assurée par des hommes et des enfants traités comme des esclaves. Mais nous ne sommes plus à une contradiction près. En Allemagne, pays où l’écologie politique est historique et la voiture électrique promise à un avenir radieux, la production électrique est en grande partie issue de centrales à gaz et de centrales à lignite, charbon de mauvaise qualité très polluant. Cette production devra considérablement augmenter dès 2035 si, comme il a été annoncé, les voitures à moteur thermique sont interdites de production à partir de cette date en Europe. Tous les spécialistes de l’énergie savent que jamais au grand jamais les énergies dites renouvelables – mais surtout (très) intermittentes – ne pourront, dans ce cas, satisfaire la demande exponentielle d’électricité. Dans une Allemagne refusant le recours aux centrales nucléaires, il faudra construire des dizaines de nouvelles centrales à gaz et à charbon pour espérer répondre à cette gigantesque demande – bonjour le bilan carbone ! Quant à la pollution de l’air dont pâtira une bonne partie de l’Europe, n’en parlons pas ! La France, dont l’entreprise nationale produisant une électricité abondante, peu chère et « décarbonée » a été entièrement dépecée par l’UE sous la férule allemande, risque d’être confrontée à des problèmes similaires : le Conseil de l’UE impose en effet à ses pays membres de porter la part des énergies renouvelables dans leur mix énergétique à au moins 45 % d’ici à 2030. Du pur délire ! Ajoutez à ces inepties les prix astronomiques des véhicules électriques (de 40 à 60% au-dessus du prix des thermiques), l’explosion prévue du prix de l’électricité, l’énergie et l’argent nécessaires au déploiement de centaines de milliers de bornes de recharge, les taxes que ne manqueront d’imposer les États sur ce nouveau « carburant », les destructions d’emplois inhérentes à cette mutation industrielle, les restrictions qui seront imposées à ceux qui n’auront pas les moyens de passer à l’électrique (les ZFE dans les villes, par exemple), la pollution due aux particules dégagées par de larges pneumatiques devant supporter le poids de ces véhicules beaucoup plus lourds que leurs équivalents thermiques ainsi qu’aux batteries en grande partie non recyclables, etc., et vous obtenez, au nom de l’écologie, le plus désastreux des résultats en termes économiques, sociaux et… écologiques. Des éléments délétères similaires valent pour tout ce qui concerne les éoliennes et les panneaux photovoltaïques, ajoute François Gervais : « Les énergies qualifiées de “vertes” sont beaucoup plus gourmandes en matériaux que notre bouquet énergétique actuel. […] Il est grand temps d’allumer des contre-feux intellectuels et politiques pour s’opposer non pas au désastre climatique, trop infime du point de vue anthropique pour justifier un terme aussi racoleur, mais au pillage annoncé des ressources minérales et ses graves conséquences environnementales. »

La centrale thermique de Cordemais (44) © SEBASTIEN SALOM GOMIS/SIPA

Encore faudrait-il que ces contre-feux soient visibles. Or, nous l’avons vu, tout est fait pour les dérober aux yeux du grand public. En revanche, la propagande écolo continue de battre son plein. Elle commence à l’école, où les cours de géographie sont subrepticement complétés voire remplacés par des leçons sur « l’environnement et le développement durable », et où les élèves, contraints de désigner des éco-délégués dans leurs classes, sont évalués sur leur « engagement » écologique. Elle se répand un peu partout, grâce aux médias ne donnant la parole qu’aux rapporteurs du GIEC ou aux militants écologistes adeptes de la décroissance. A n’en pas douter, l’écologisme, à l’instar du wokisme, est un totalitarisme. Les thèses pseudo-scientifiques de l’un et les théories « déconstructivistes » de l’autre aspirent de concert à la transformation radicale de ce monde en un monde supposément meilleur et parfait, débarrassé de ses scories historiques, en premier lieu l’homme lui-même, invariablement présenté comme une nuisance. Des militants de plus en plus idéologisés sont formés à la radicalité politique. Les Gardes Verts de la révolution écologique censurent, bâillonnent, morigènent, sermonnent et inculquent « ce qui doit être tenu pour vrai » en matière de climat. Gare à celui qui pense à rebours du dogme. « Chaque fois que des jeunes de grandes écoles souhaitent m’interviewer, je suis contraint, et ce n’est pas de gaieté de cœur, de leur recommander à la fin de l’entretien la plus grande prudence si, dans le contexte actuel, ils ne veulent pas nuire à leur future carrière », s’attriste François Gervais. Quant à Steven Koonin, il conclut son essai en rappelant que « la science commence par des questions »et qu’il est« difficile d’encourager de nouvelles recherches si nous affirmons que les réponses sont déjà trouvées. » Il ajoute, aux antipodes des discours doctrinaires sur le climat :« Approfondissons nos connaissances, au lieu de répéter l’orthodoxie » – et se range ainsi aux côtés d’Orwell qui considérait que la vérité objective, qui existe en dehors de nous, est à découvrir et est source de liberté, tandis que l’orthodoxie, la « vérité » fabriquée par les systèmes totalitaires, n’a pas d’autre but que de contrôler socialement et politiquement les populations. L’écologisme, qui a su noyauter les instances internationales et les gouvernements via l’ONU et le GIEC, s’avère être un appareil totalitaire d’une redoutable efficacité. Raison pour laquelle il nous faut dénoncer et combattre sans relâche cette doctrine funeste et tous ceux qui lui prêtent la main.

climat, la part d'incertitude

Price: 24,00 €

29 used & new available from 3,09 €

François-Xavier Bellamy: «L’envoi de troupes en Ukraine est exclu par l’OTAN»

Sur l’Ukraine, le chef de file LR au Parlement européen défend une position intermédiaire entre le camp présidentiel et le RN. Pour lui, pas question d’envoyer des troupes au sol. Mais pas question non plus de se singulariser vis-à-vis de l’OTAN, ni de refuser à Kiev une place dans le dispositif communautaire européen.


Causeur. La France doit-elle essayer d’empêcher la Russie de gagner la guerre contre l’Ukraine ?

François-Xavier Bellamy. Oui. Laisser la Russie agir serait courir le risque que demain, aux portes de l’Europe, la preuve soit faite de nouveau que la violence peut effacer des frontières, et renverser les principes du droit international. Il est de notre devoir de soutenir l’Ukraine pour mettre fin à cette guerre terrible, qui est une tragédie absolue. Ce soutien doit passer par une triple action : stratégique – nous devons relancer notre industrie de défense, et fournir aux forces ukrainiennes le matériel et les munitions dont elles ont un besoin vital, en même temps que nous réarmer ; diplomatique – il nous faut contrer le récit de Vladimir Poutine et l’isoler sur la scène internationale ; enfin, nous ne pourrons rien faire sans agir au niveau économique – nous devons mettre fin au contournement des sanctions, saisir les milliards de biens russes mal acquis en Europe et encourager l’économie ukrainienne sans fragiliser nos producteurs, en utilisant le marché européen comme un couloir commercial vers les débouchés internationaux. Le but est de mettre l’Ukraine autant que possible en position de force pour qu’elle puisse se déterminer face à l’attaque qu’elle subit.

L’éventualité d’une entrée en conflit de notre pays doit-elle être exclue ?

Oui, et elle l’est déjà en réalité. Nous n’avons pas la possibilité de mener un conflit de haute intensité face à la Russie. L’hypothèse d’un envoi de troupes de combat est exclue par l’OTAN même, et par la quasi-totalité des pays membres de l’Alliance atlantique. Pendant toute la guerre froide, avec une tension autrement plus directe et explicite, il n’y a jamais eu d’affrontements directs entre des forces soviétiques et occidentales ; ce n’était pas par « lâcheté », mais parce que la grammaire de la dissuasion nucléaire en particulier rend un tel scénario infiniment dangereux.

En faisant croire l’inverse, à des fins de pure communication, le président de la République a fragilisé l’unité du camp occidental en offrant le spectacle de la division à Vladimir Poutine. L’« ambiguïté stratégique » consiste à faire, pas à parler ; l’hypercommunication adoptée par Emmanuel Macron n’a conduit qu’à faire douter son propre camp de la crédibilité du chef des armées françaises, prompt à faire des promesses intenables.

Vladimir Poutine représente-t-il une menace existentielle pour notre nation ?

Non, nous ne pouvons parler à l’heure actuelle d’une menace existentielle sur la France. Mais il est clair que la Russie est hostile à nos intérêts et à nos principes. Elle nous attaque régulièrement dans la sphère informationnelle et dans le cyberespace. À travers Wagner, elle s’en est déjà pris à l’armée française, via diverses manœuvres de désinformation, combattant notre influence en Afrique subsaharienne. Quant à nos principes démocratiques, ils sont gravement bafoués par un régime qui montre combien il n’est pas sorti des vieux démons soviétiques : les opposants tel Alexeï Navalny sont assassinés en prison, et la fraude électorale est telle qu’on ne peut parler encore d’« élections ». Il est de façon certaine une menace pour la sécurité et la stabilité de l’Europe.

L’Ukraine doit-elle rentrer dans l’Union européenne ?

L’Ukraine veut être européenne. Ne pas répondre à cette aspiration, qui lui vaut aujourd’hui d’être attaquée, serait une faute morale et un suicide géopolitique. Il est cependant certain qu’un nouvel élargissement contribuerait à déstabiliser une Union européenne qui a plus que jamais besoin de se renforcer. L’Union doit se réformer, plutôt que s’élargir. Il nous faut être lucides : accorder le statut d’État membre à l’Ukraine signifierait créer une concurrence intenable pour nos agriculteurs, et retirer la PAC ou les fonds structurels à plusieurs États membres. Nous ne pouvons pas dire non à l’Ukraine, mais nous ne pouvons pas lui faire la fausse promesse d’une adhésion. Il nous faut inventer avec elle une manière d’être européen qui n’implique pas d’être un État membre de l’UE : cela peut passer, par exemple, par une plus grande structuration du statut d’État associé, un statut qui existe aujourd’hui mais est presque vide de sens. Ce serait alors à nous d’écrire avec les Ukrainiens les politiques que nous pourrions mettre en commun, afin de développer une action concertée ensemble.

La France doit-elle rester dans le commandement intégré de l’OTAN ?

Oui, mais elle doit surtout y peser davantage. Le problème de la France dans l’OTAN – comme dans l’Union européenne – est qu’elle ne se donne pas les moyens politiques de faire valoir ses priorités stratégiques, d’imposer son agenda. Le sujet n’est pas que la Russie : nous devons attirer l’attention des pays de l’OTAN sur le danger que représente pour l’Alliance atlantique la trajectoire de la Turquie, par exemple, qui représente à l’heure actuelle une véritable menace pour les pays européens.

Kurt Cobain: la fin de la génération X

0

Le 5 avril 1994, à l’âge de 27 ans, le chanteur de Nirvana se suicidait chez lui à Seattle


C’était hier. C’était aussi il y a une éternité. Trente ans pile en arrière, le monde apprenait le suicide de Kurt Cobain, retrouvé mort à son domicile de Seattle avec une lettre d’adieu et un fusil Remington M11. Une génération entière passait alors à la postérité, un courant musical avec elle. Le grunge était-il le dernier grand mouvement de jeunesse alternatif occidental ? La question mérite aujourd’hui d’être posée.

La scène de Seattle, emblématique de nos années 90

Ah, les années 90… Sombres, maladives, tourmentées, tournées vers la défonce. Une décennie noire, pourtant créative et riche en icônes. Par où commencer d’ailleurs pour les résumer ? Jeff Buckley ? Radiohead ? Elliott Smith ? La Britpop ? Le trip-hop ? La french touch ? Tupac Shakur et le Wu Tang Clan ? Nine Inch Nails ? Les Smashing Pumpkins ? Metallica ? Sûrement par la scène de Seattle. La plus marquante, celle dont absolument tout le monde se souvient, caricaturée à l’excès. Kurt Cobain fut bien malgré lui le meneur de cette génération X vêtue de chemises de bûcherons et de jeans troués, une génération non pas « contre-cool » comme sa devancière new-wave mais carrément anti-cool, érigeant la dépression et le mal-être juvéniles en étendards brandis fièrement au visage des « parents ».

La scène de Seattle n’était pourtant qu’un énième surgeon de l’indie-rock étatsunien, composé de groupes divers et parfois (a)variés. Nirvana proposait de son côté une musique assez simple, faite de gros riffs métalliques à la Black Sabbath, d’énergie punkoïde empruntée à des groupes comme les Vaselines et de mélodies bien tournées très inspirées des Pixies. On retrouvait aussi chez Kurt Cobain l’attitude sans compromis de prédécesseurs comme Sonic Youth. Grand adolescent, le natif d’Aberdeen se voulait aussi le tenant d’une éthique underground, critiquant régulièrement ses confrères et voisins de Pearl Jam, officiant dans un registre rock plus académique, ou encore ceux d’Alice In Chains, plus métalliques et sombres, dont le chanteur finira aussi dans le caniveau en raison d’une addiction à l’héroïne.

A lire aussi: L’ineffaçable Timberlake

Kurt Cobain se serait donc bien contenté d’un succès d’estime, façon Replacements et Paul Westerberg. Il a pourtant décroché le gros lot. Dès sa sortie, Nevermind explosa toute l’année 1991, alors que la concurrence était forte. Songez donc qu’à quelques mois d’intervalle, des disques comme le Black Album de Metallica, les Use Your Illusion de Guns N’ Roses, le Ten de Pearl Jam ou encore Violator de Dépêche Mode, sont sortis coup sur coup, ne laissant aucun répit à un public particulièrement gâté. La différence entre Nevermind et les autres, dans une moindre mesure Ten, est que Kurt Cobain a incarné son époque comme personne. Il a matérialisé l’angoisse existentielle de la génération X, ses aspirations et ses démons.

Je n’avais que cinq ans lors de la sortie de Nevermind mais le disque a bercé mon enfance et mon adolescence comme celles de millions d’autres. Skateboard sous les pieds et discman rangé dans la poche du baggy, In Bloom démarre. Un rock à la fois testostéroné pour plaire à l’adolescent en pic hormonal et suffisamment introspectif pour accompagner nos états d’âme. Intelligent ? Bien moins que ce qui avait eu cours dans les années 1980, où la racée génération des jeunes gens modernes mariait l’élégance gothique à un nihilisme venimeux, à la fois plus enfantin et plus mature. Car, à la réflexion, et même alors, Nirvana n’était pas le meilleur groupe de son temps, pas particulièrement innovant ni intéressant. Pas spécialement profond non plus. Il a néanmoins comblé un vide et répondu à une attente du public, préparé par les années punk et les succès progressifs de la scène indépendante américaine, à commencer par ceux d’Husker Du ou des Pixies, ajoutant à cette recette la puissance du hard rock. Dans une certaine mesure, la sauvagerie assumée d’un Appetite for Destruction des Guns a aussi préparé le terrain pour l’avènement de Nirvana et son apparent paradoxal succès commercial.

Kurt Cobain, du désenchantement au « réveil »

Kurt Cobain était-il un « wokiste » avant l’heure ? Ouvertement féministe et progressiste, il s’est souvent opposé aux rockeurs machos et mégalos de son temps, au star-system qu’il conspuait et dont il était à son corps défendant la poule aux œufs d’or. Sa mythologie s’est construite sur le refus de la mythologie rock. Point terminal du rock comme musique et mouvement de masse, il n’y a pas eu d’après le grunge. Oh, il y a bien eu des groupes depuis, mais rien n’aura plus été pareil et ne le sera plus jamais. Le rock, s’il garde son urgence, a été éclipsé par le rap et ne représente plus l’épouvantail parental par excellence. Il est rentré dans le rang.

A lire aussi: Yann Moix: «Notre époque est d’une bêtise sans nom»

Kurt Cobain, malgré son évident talent, que son succès ne devrait toutefois pas nous conduire à surestimer, aura eu quant à lui un effet profondément délétère sur une génération entière. Son défaitisme, sa négativité présentée comme une qualité, sa romantisation de la consommation d’opiacés, sont autant de points noirs qui ont enterré la « génération X », broyée entre ses devanciers boomers et ses successeurs zoomers. Il a aussi masqué la richesse créative extraordinaire des années 1990 dans le domaine pop-culturel, réduites dans l’inconscient collectif à la bande-annonce du film Singles et les images sur papier glacé du couple Johnny Depp-Kate Moss en descente de cocaïne.

Les « jeunes » ont appris qu’on pouvait s’habiller n’importe comment, ne respecter aucune convention sociale et même que renoncer à la vie était « cool » puisque cette dernière n’avait rien à leur apporter. L’esthétique devait être déconstruite, de même que le rock comme a voulu s’y employer le héros du grunge. Son cynisme a tout ridiculisé, fait de toute tentative de flamboyance un sujet de moquerie. Nous n’en sommes toujours pas sortis.

JO : la fête du slip

Tous les moyens sont bons afin d’endiguer la propagation des MST et de protéger les athlètes lors de leurs ébats sexuels, durant la grande fête du sport qui approche.


Elles s’appellent Syphilis, Gonorrhée, Chlamydiose, Trichomonase, VIH… Aux JO de Sydney, leur prévalence avait augmenté de 29 % dans le milieu des athlètes et de leur staff. C’était la meilleure progression en matière de performance !

Elles, ce sont les maladies sexuellement transmissibles (MST). Et elles attendent les JO de Paris avec impatience. La fête du sport, c’est aussi un peu la fête du slip, pour les athlètes comme pour les spectateurs. Il faut dire que de tels événements favorisent le rapprochement des peuples, la quête de proximité, la rencontre productive et l’échange fécond. Songez donc qu’un simple baiser de dix secondes revient à propager 80 millions de bactéries entre deux bouches. Efficace non ?

A lire aussi : Jeux Olympiques: et si l’on séparait sport et politique?

Mais le problème du transfert massif, c’est qu’il permet rarement la sélection de la qualité des entrants. Alors même si la diversité raciale est valorisée dans la culture occidentale, il semble que côté diversification bactérienne on fasse moins dans l’accueil inconditionnel. C’est ainsi que pour limiter les échanges internationaux en la matière, 210 000 préservatifs masculins, 20 000 préservatifs féminins et 10 000 digues buccales sont mis à la disposition des 10 000 athlètes attendus à Paris cet été. Si le déploiement d’un préservatif féminin (un bidule en latex supposé tapisser le vagin) vous rappelle les joies du déballage de la tente Quechua en version ni maniable ni conviviale, vous allez adorer la « digue buccale », son tapis de sol en quelque sorte. Quel dommage cependant, alors que la natalité est en berne chez nous, d’empêcher le brassage des gènes dans le village olympique via l’exultation des corps. À moins que la démarche soit humanitaire : il faut préserver les lits en carton mis à disposition des athlètes. Leur mauvaise qualité est une véritable incitation à la concentration sur les performances sportives et prédispose naturellement à l’abstinence : la luxure risquant de mener tout droit à la luxation. « Plus vite, plus haut, plus fort » reste la devise olympique, mais elle n’est visiblement pas à appliquer à l’horizontale.

Ce que nos entrepreneurs ont à dire à l’Union européenne

Les têtes de listes aux élections européennes étaient sous le feu des questions de Sophie de Menthon, le 5 avril


L’Europe oui, mais quelle Europe pour les entreprises ? C’est le thème du débat organisé le 5 avril 2024 au Cercle Interallié par le mouvement ETHIC (Entreprises de Taille Humaine, Indépendantes et de Croissance), créé en 1976 par Yvon Gattaz, dirigé depuis 1995 avec une belle constance et une énergie hors norme par Sophie de Menthon (pour mémoire, « serial » chroniqueuse à Causeur).

Les principales listes s’affrontant aux prochaines élections européennes de juin 2024 y étaient représentées. Un auditoire peuplé de chefs d’entreprises, petites, moyennes et, quelques-unes, grandes. Sous les ors, boiseries et tentures néoclassiques de l’Hôtel Perrinet de Jars, haut lieu de convivialité de la Triple-Entente (France, Royaume-Uni et Russie…) constitué en 1917. Le Général ne disait-il pas que l’Interallié, c’est « l’ambassade de France à Paris » ?

Enfin, un vrai débat !

Les positions des uns et des autres ont été clairement exprimées, de façon synthétique et sans détours.

Ce qui apparaît en premier lieu, c’est la convergence des droites, dans leurs différentes expressions (LR, RN et Reconquête), quant à la nécessité de réorienter les instances européennes vers une Europe des nations maîtrisée. Il s’agit de redonner toute sa place aux souverainetés nationales, base de la construction européenne du Traité de Rome de 1957, de s’extraire d’une bureaucratie bruxelloise qui a fait progressivement basculer la machine européenne dans des zones où les peuples ne se reconnaissent plus et de redonner une âme à l’Europe. Un véritable enjeu démocratique. 

Sophie de Menthon, dans les escaliers du Cercle Interallié, est suivie par les têtes de listes aux européennes, et s’apprête à leur formuler les doléances des entrepreneurs… DR.
Marion Maréchal de « Reconquête », cheveux au vent, s’enthousiasme sur les politiques économiques européennes A côté d’elle, Gilles Mentré et Sophie de Menthon. DR.

Ce qui est ensuite frappant, c’est que plus personne ne parle de sortir de l’Union européenne (à l’exception de François Asselineau), contrairement aux précédentes élections. Il est vrai que le contre-exemple du Brexit, intervenu entre temps, fait réfléchir. L’orientation aujourd’hui est de constituer des majorités parlementaires à Bruxelles pour faire évoluer les institutions de l’intérieur, sur fond de poussées souverainistes et populaires dans l’ensemble des 27 pays membres.

Un vrai clivage apparaît donc avec la majorité présidentielle, représentée en l’espèce par Sylvain Maillard, par ailleurs président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Pauvre Sylvain Maillard. Garçon sérieux, dans le registre de la conviction pédagogique ouverte, frôlant parfois une forme de naïveté bienveillante. Il est pris à partie en tant que politique déconnecté des réalités entrepreneuriales, alors qu’il est lui-même chef d’entreprise ! Il tente de défendre le bilan de la Macronie contre le reste des intervenants : montée en puissance de l’apprentissage en France, baisse de l’impôt sur les sociétés à 25%, baisse des impôts de production, baisse du chômage, réindustrialisation. Ce n’est pas rien. Même quand ses arguments sont de bon sens (« sans un minimum de normes techniques, il n’y a pas de marché européen unifié pour les entreprises »), il reste pourtant inaudible.

Le thème de l’Europe puissance, martelé depuis le discours de la Sorbonne en septembre 2017 par Emmanuel Macron, est mis en avant, avec des exemples concrets : les achats groupés pour le Covid-19, les munitions pour l’Ukraine, les usines de batteries et de semi-conducteurs. Cela n’émeut pas vraiment l’auditoire.

A lire aussi: Jordan Bardella: «Je suis l’enfant de la génération 2005-2015»

François-Xavier Bellamy est incontestablement le plus technique des intervenants. Il prône ainsi de compléter le dispositif de taxe carbone aux frontières adopté fin 2022 (MEACF, Mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières). Son affirmation plus politique « on fera la convergence par la liberté » recueille des applaudissements nourris.

La gauche n’était pas représentée par ses têtes de liste, probablement du fait des caractéristiques anticipées d’un auditoire d’entrepreneurs, peu naturellement enclins à rejoindre ses thèses. Il y a eu quelques développements intéressants, certains hors sol, et enfin d’autres, proprement drolatiques. Ainsi, le représentant de la liste EELV, Mounir Satouri, député européen, s’exprime avec dynamisme, aisance et gouaille de bon aloi : « Quand ils vous disent que c’est la faute à l’écologie et aux normes, ils vous racontent des salades ». L’auditoire exulte et applaudit au bon mot. Sur le fond, il n’en pense pas moins.

Une mention particulière pour la représentante de la liste pilotée par le Parti communiste, Samia Jaber (secrétaire général de L’Engagement d’Arnaud Montebourg), qui a évoqué la nécessité d’un euro-keynésianisme pour assurer une relance macroéconomique, contre la tendance libérale intrinsèque de l’Union Européenne. John Meynard Keynes, économiste libéral par excellence et pilier des accords de Bretton Woods… Karl Marx devrait, à n’en point douter, se retourner dans sa tombe.

Les thèmes débattus

À la question posée à l’ensemble des participants : « Êtes-vous pour un impôt européen ? », la réponse quasi-unanime est négative. Il est manifeste que le fédéralisme n’a pas vraiment bonne presse aujourd’hui. C’est pourtant ce qui est en filigrane dans les orientations de Renaissance, même si ce n’est pas clairement exprimé. Les Français le pressentent pourtant : ceci peut  expliquer les sondages en berne pour la liste de Valérie Hayer.

Sur la mise en place d’un SMIC européen, la réponse de Marion Maréchal, dans sa simplicité biblique : « Non », résume la position de la plupart des intervenants. Rappelons néanmoins la position du représentant des écologistes : « 60 % du salaire médian du pays concerné », ce qui bien sûr s’entend dans une enceinte européenne. Totalement inaudible sur une estrade française. Jordan Bardella a opportunément rappelé que le SMIC français représentait 1 398 € de salaire net contre 477 € pour le SMIC bulgare, ce qui ne permet pas de créer de la convergence entre pays à court terme. Les réalités du continent européen sont ainsi  rappelées.

Le Green Deal et le programme « De la fourche à la fourchette » ont à l’évidence du plomb dans l’aile. Personne ne les soutient plus, sauf EELV, dont l’argumentaire est courageux dans le contexte. Cri du cœur de Loïk Le Floch-Prigent dans la salle, témoin et acteur de quatre décennies industrielles : « Le Pacte Vert est un pacte de décroissance. C’est l’inverse qu’il faut faire ».

Sur l’énergie, les intervenants (sauf EELV, bien sûr) soulignent l’intérêt du nucléaire et la nécessaire déconnexion des prix de l’électricité et du gaz. Cette question, essentielle pour la compétitivité des entreprises françaises, n’a bizarrement pas été vraiment développée au cours de ce débat. Manque de temps probablement.

Sur les questions de surtransposition, tout le monde est d’accord pour recadrer nos textes réglementaires pour éviter le syndrome français du meilleur de la classe européenne, notamment dans le domaine agricole. À noter l’intéressante intervention d’Hélène Thouy (Parti animaliste), au-delà de ses positions classiques sur la protection animale. Elle souligne que d’un point de vue juridique, la surtransposition n’existe pas : les États délivrent en effet leur version interprétative des directives européennes. C’est bien de rappeler quelques évidences.

Sur la réforme des institutions enfin, seuls Gilles Mentré, représentant d’une liste centriste libérale (réunissant le groupe LIOT à l’Assemblée nationale et des proches de Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly-sur-Seine) et Jordan Bardella ont exprimé des propositions nouvelles. Gilles Mentré suggère ainsi d’amplifier la décentralisation européenne et notamment, que chaque député européen français soit affecté à un département, pour être la porte d’entrée des citoyens et des entreprises vers les institutions européennes, donnant ainsi à nos élus européens un rôle opérationnel au bénéfice de nos territoires. Jordan Bardella ouvre quant à lui la voie prometteuse de « la dérogation plutôt que l’harmonisation ». Cette approche est majeure car elle permet de repositionner l’Union européenne sans avoir besoin de passer par la case « Renégociation globale » des traités institutionnels.

Enfin, de façon substantielle, à quand une proposition portant sur le rôle futur de la Commission européenne vis-à-vis du Conseil de l’Union européenne, au-delà des polémiques sur la personne d’Ursula Von der Leyen ? En faire un simple secrétariat général permettrait à la démocratie, en effet, de retrouver sa place.

Que faut-il retenir de ces échanges ?

Il y a d’abord une forme de quasi-consensus pour que les Européens se serrent les coudes, dans un environnement géostratégique où l’Europe apparaît bien faible vis-à-vis des États-Unis, de la Russie et de la Chine. La compétitivité des entreprises françaises en est évidemment tributaire. Un continent avec 450 millions de consommateurs, c’est certainement une jauge plausible bien qu’insuffisante par rapport aux 330 millions d’Américains, 1 430 millions de Chinois et 1 430 millions d’Indiens.

A lire aussi, Sophie de Menthon : «C’est pas moi qui m’en occupe!»

La majorité présidentielle prône une souveraineté européenne tous azimuts. Là aussi, c’est une position foncièrement différente d’il y a cinq ans. Réindustrialisation, clauses miroirs dans les traités commerciaux, taxation carbone aux frontières, repositionnement express sur le Green Deal, souveraineté alimentaire : tout se passe comme si les pro-européens fondamentaux introduisaient des marqueurs souverainistes pour éviter de se faire balayer en juin 2024.

Les partis de gouvernement et ceux qui y aspirent ont finalement des positions assez proches, sur les politiques de souveraineté, de réindustrialisation, de commandes publiques, de politique agricole commune ou de débureaucratisation, au-delà des affichages partisans.

Un clivage fort réside sur la politique d’immigration. Le Pacte asile et migration en cours d’adoption par l’Union européenne, soutenu par Renaissance, porte une philosophie d’accueil (après tri organisé…) de répartition des migrants entre pays européens, notamment pour faire face aux besoins de main d’œuvre. La gauche y voit une fermeture inhumaine des frontières. La droite pourfend l’incapacité européenne à juguler l’immigration illégale. Les chefs d’entreprise ont quant à eux une approche pragmatique, prudemment à distance des débats partisans. À souligner l’évolution notable du RN, à bas bruit, en faveur d’une immigration choisie haut de gamme sur le modèle de la Suisse.

Le principal clivage de fond se trouve en réalité entre aspiration au fédéralisme européen et appétence pour l’Europe des Nations. C’est un bon débat démocratique. Merci à nos politiques de bien vouloir être clairs sur ce thème, ce qui permettra aux Français de se prononcer.

Enfin, il est patent qu’il n’y a pas vraiment de divergences de fond entre LR, le RN et Reconquête sur la vision stratégique de l’Europe future, au-delà des sujets de détail. Perspective intéressante pour la reconfiguration à venir du Parlement européen, entre le PPE (Parti populaire européen), ID (Identité et démocratie) et CRE (Conservateurs et réformistes européens), qui devrait pouvoir trouver des convergences ici ou là au cours de la prochaine mandature.

Note finale de ces débats : les chefs d’entreprises, sollicités pour une appréciation concernant les débats intervenus, ont majoritairement considéré que Jordan Bardella avait été le plus convaincant. Simplification, valeur travail, croissance, une trilogie forte pour la compétitivité des entreprises…

Marion Maréchal face à Valérie Hayer: Le Rouge et le Noir

Les Européennes approchent et c’est pour Valérie Hayer, candidate Renaissance créditée de seulement 19% des intentions de vote, le moment de passer à la vitesse supérieure dans la conduite de sa campagne électorale. Aussi débattait-elle hier soir sur CNews face à Marion Maréchal. Compte-rendu du duel entre deux femmes qui assument leurs idées.


Il lui faut désormais renoncer à la potacherie : il n’est plus temps pour elle de faire du porte-à-porte avec le facétieux Gabriel Attal. Valérie Hayer doit également oublier les chaleureuses rencontres avec les rugbymen et ne plus songer à se faire lustrer l’escarpin par nos amis de Quotidien. La candidate d’Emmanuel Macron l’a bien compris, c’est pourquoi elle a accepté de débattre avec la championne de Reconquête, Marion Maréchal. 7 % des intentions de vote sont attribuées à celle que Valérie Hayer voit comme « l’extrême-droite avec un sourire et la jeunesse, mais qui n’en reste pas moins l’extrême-droite ».

Choisis ta France

Deux femmes : deux visions de la France au sein de L’Europe. Pour Valérie Hayer la France doit être l’un des rouages d’une Europe gérée par des technocrates et conçue comme un laboratoire de la mondialisation heureuse et de la multiculturalité. Marion Maréchal, elle, propose une France souveraine et identitaire au sein de l’Europe. Comme pour symboliser la confrontation de deux projets, aussi inconciliables qu’irréconciliables, et peut-être pour préparer au stendhalien « coup de pistolet au milieu d’un concert » qui pourrait avoir lieu lors de ce face à face potentiellement explosif, les deux animatrices chargées de l’orchestrer ont opté pour le rouge et le noir : un tailleur rouge pour la blonde Laurence Ferrari ; un tailleur noir pour la brune Sonia Mabrouk. Si la poudre n’a finalement pas parlé, l’affrontement des deux têtes de liste n’en a pas été moins passionnant[1].

A lire aussi: Erik Tegnér infiltre l’extrême gauche

La divergence des deux représentations de la France proposées est perceptible tant sur le fond que dans les mots employés.  Valérie Hayer, pour désigner d’abord « l’ensauvagement », a la parole coincée, fuyante, et allusive : il s’agit de tourner autour de la réalité, sans jamais l’effleurer, comme pour l’occulter. Il n’y a pas vraiment « d’ensauvagement », essaye-t-elle de nous dire; juste un peu de violence propagée par les réseaux sociaux. L’école de la République, bien sûr, doit demeurer « un sanctuaire » et on va envoyer dans les établissements scolaires des « brigades dédiées » afin de rétablir l’ordre quand il le faut. D’islamisme, il n’est pas question. Marion Maréchal, elle, ne craint pas de manier l’hyperbole que le réel, du reste, impose.  Elle parle sans s’émouvoir « d’effondrement de l’école » et de « gangrène islamiste qui subvertit notre jeunesse. » Au sujet de l’agriculture, Valérie Hayer « assume » – comme Emmanuel Macron, elle affectionne ce verbe –  de dire qu’il « faut plus d’Europe. » Elle précise que les agriculteurs sont « les premiers acteurs d’une transition verte » que seule l’Europe est « en capacité » d’accompagner. Marion Maréchal, elle, évoque justement des paysans emportés par un « tsunami de taxes » et assujettis à la concurrence déloyale des produits étrangers.

Péril imminent: surtout pas d’accord

Sur le principal danger qui pèse sur la France, les candidates ne sont pas non plus d’accord. Pour Valérie Hayer, la Russie et Poutine menacent la France et son salut passera par la seule victoire de l’Ukraine. Pour Marion Maréchal, le vrai péril réside dans l’islamisme. Si elle souhaite aider l’Ukraine, elle refuse de mettre en danger une France incapable de mener une guerre de haute intensité face à la Russie.  « Vous jouez à la guerre comme aux Playmobil » lance-t-elle à la sectatrice d’Emmanuel Macron. Valérie Hayer promet aussi qu’une fois le Pacte Asile et Migration signé, il n’y aura plus de Lampedusa ni de Jungle de Calais : « Nous pourrons alors continuer à accueillir dans la dignité comme nous avons vocation à le faire. » Nous voilà rassurés… Marion Maréchal gâche un peu la fête en se montrant dubitative eu égard au faible nombre d’OQTF jusqu’alors exécutées. Elle précise qu’il s’agit plutôt ici d’imposer aux Français des populations qu’ils ne souhaitent pas forcément voir s’implanter dans leur pays ; tout ça pour que soient livrés des sushis au quinoa à quelques bobos hors-sol. 

A lire aussi: Jordan Bardella sur l’Ukraine: «Nous avons condamné Vladimir Poutine sans ambiguïté dès le premier jour»

Face au manque de main d’œuvre dans « les secteurs en tension », Marion Maréchal préconise de remettre les Français au travail tout en les payant correctement plutôt que d’exploiter une main d’œuvre étrangère. Valérie Hayer conclut l’échange « en assumant » de voter pour le Pacte Asile et Migration afin de trouver une réponse aux défis migratoires à l’échelle européenne. Elle « assume » jusqu’au dérèglement climatique, et se propose d’aider les agriculteurs à faire de même. Elle « assume » enfin de dire que « c’est en Européen qu’on sera compétitif sur tous les plans ».  « Nous avons besoins d’Europe », résume-t-elle, magistrale.  Marion Maréchal, elle propose, en votant Reconquête, de battre Emmanuel Macron au parlement européen et de défendre ainsi notre civilisation.

Qu’on aime ou qu’on n’aime pas Marion Maréchal, force est de constater qu’aux discours filandreux, elle sait opposer un verbe tranchant. Georges Clémenceau lui donnerait toutefois un conseil pour parfaire ses futures prises de paroles : « Pourquoi ne pas comprendre au moins une fois, que la parole n’est pas aussi rapide que la pensée et que tout ce que l’on trouve dans l’esprit ne peut se convertir en paroles ? Comprendre que l’on peut aussi parler par gestes. Que le silence… parfois devient un cri. »


[1] https://www.cnews.fr/emission/2024-04-08/valerie-hayer-marion-marechal-le-face-face-1480221

Erik Tegnér infiltre l’extrême gauche

0

« Infiltrée au cœur de l’extrême-gauche » : Livre Noir présentait hier son nouveau numéro à Paris. Nous sommes allés à la soirée de lancement voir de quoi il retournait…


L’équipe de Livre Noir avait donné rendez-vous hier soir à quelques invités triés sur le volet sur les Grands Boulevards. Peu après 19h, au premier étage privatisé du Cardinal, ce n’est pas l’emblématique fondateur Erik Tegnér mais Jules Laurans qui prend la parole et nous fait le topo. Face aux députés RN Sébastien Chenu (Nord), Grégoire de Fournas (Gironde), à Sarah Knafo, la conseillère d’Éric Zemmour, ou à l’essayiste Éric Naulleau, le rédacteur en chef et responsable du pôle enquêtes du média militant avance qu’« il est important et nécessaire que la droite fasse de l’enquête ». Et le troisième numéro de Livre Noir risque de faire parler de lui. « Même si Mediapart fait très bien ce travail » d’enquête, s’amuse-t-il.

Finalement, l’expression « presse engagée » n’est peut-être pas toujours synonyme de presse de gauche donc. Les 176 pages de cette nouvelle livraison du trimestriel sont le résultat de centaines d’heures de travail d’immersion.

Un Tour de France des mouvements gauchistes

L’enquête, inédite, tient sur les épaules d’une femme : Mademoiselle P. Son nom ne sera dévoilé que demain. Elle s’est enrôlée pendant six mois au sein d’associations et de collectifs de gauche. C’est d’abord « sur un coup de tête que je me suis immiscée dans l’Association Utopia 56, en avril 2023 », nous confie la journaliste mystère. Après cette expérience inaugurale, notamment auprès du petit monde des « mineurs » non accompagnés, l’enquêtrice a rapidement voulu approfondir son investigation.

A lire aussi: «Le Nouvel Obs» annonce la couleur: il n’y aura pas plus progressiste

Soulèvements de la Terre, Dernière Révolution, Urgence Palestine, militants trans, ZAD de l’A69 : Mademoiselle P. a participé à de nombreuses réunions ; elle a contribué à différentes actions de ces groupes bien connus mais nébuleux, et noté les argumentaires utilisés par les militants. Sa longue infiltration nous offre aujourd’hui une enquête accablante sur les antifas, les groupes pro-Hamas sévissant en France, les éco-activistes, zadistes, militants LGBT, les associatifs pro-migrants – et même… des fichés S, nous promet-on.

Pas de retour en arrière possible

« Je sais m’adapter, ça me rend sympathique et ainsi, je passe partout  », nous confie la « taupe », juste avant d’entamer son discours devant la petite assemblée du bar. Sous les généreux applaudissements de l’auditoire, Jules Laurans salue le « courage » de son infiltrée qui sort donc de l’anonymat en même temps que le numéro. Cette dernière s’avance, en robe noire, sourire en coin, devant la soixantaine d’invités présents et leur raconte comment elle s’est effectivement infiltrée dans huit organisations.

« Les insultes, attaques et accusations subies depuis notre création nous ont renforcés. Aujourd’hui, nous avons brûlé nos vaisseaux pour être sûrs de ne jamais faiblir ni reculer » écrit Tegnér dans son éditorial. « Nous savons que notre vie va changer, en particulier celle de notre courageuse journaliste (…) que je tiens à saluer » ajoute-t-il. Un numéro dans les kiosques demain.

176 pages, 14,90 €

Finances publiques françaises: un indispensable «changement de logiciel»

Une analyse d’André-Victor Robert, auteur de La France au bord de l’abîme (éd. L’Artilleur, 2024), qui estime que notre pays risque de connaitre à très court terme un effondrement économique majeur, si rien n’est fait.


De longue date, la France témoigne d’un penchant immodéré pour la dépense publique et ses deux corollaires que sont les prélèvements obligatoires et l’endettement. De tous les pays d’Europe occidentale, c’est en France – et de très loin – que les dépenses publiques sont les plus élevées, en proportion du PIB : 58,1 % en 2022, à comparer à 49,7 % en Allemagne ou 44,5 % aux Pays-Bas… Cet argent est-il bien dépensé ? L’effondrement de la France au fil des ans dans les classements éducatifs internationaux et l’état de délabrement de certains de nos services publics (hôpitaux, police, justice…) conduisent à en douter, et d’ailleurs la satisfaction des Français vis-à-vis de leurs services publics est médiocre, significativement moins bonne que chez tous nos voisins, exceptées l’Italie et l’Espagne, si l’on en juge par les résultats 2017 de l’Eurobaromètre.

Financer des dépenses publiques élevées exige un recours massif à l’impôt ou à l’endettement : la France a choisi de faire appel à l’un et à l’autre, dans des proportions inégalées chez nos voisins. Exception faite du Danemark, c’est en effet en France que le taux de prélèvements obligatoires est le plus élevé parmi les pays d’Europe occidentale, à 48% du PIB en 2021. La France a pour autant aussi largement recours à l’endettement pour financer ses dépenses publiques : depuis vingt ans, le solde budgétaire courant (c’est-à-dire le solde des recettes et dépenses publiques exceptées les charges d’intérêts) est en effet systématiquement plus négatif – ou moins positif – dans notre pays que chez tous nos voisins y compris l’Italie et l’Espagne.

Dette publique sans précédent depuis la guerre

En Europe de l’ouest, seules la Grèce et l’Italie présentent une dette publique – exprimée en pourcentage du PIB – significativement plus importante que celle de la France, et à 110,6 % du PIB, la dette publique française atteint un niveau quasiment sans précédent depuis 1900, si l’on excepte les années au sortir des deux guerres mondiales ; mais à l’époque la dette publique française était majoritairement détenue par des résidents, alors qu’elle est aujourd’hui détenue pour plus de la moitié par des étrangers, et au surplus les ménages et entreprises français étaient bien moins endettés qu’aujourd’hui.

A lire aussi, Philippe Bilger: «Emmanuel, ça fait quand même onze ans que tu es là!»

Dépenses publiques élevées et faible satisfaction des usagers, fort recours tout à la fois à l’impôt et à l’endettement pour les financer, les conséquences de ces piètres résultats sont dramatiques : la dégradation continue de nos performances éducatives finit par peser négativement sur le niveau de qualification de la main d’œuvre et donc sur la productivité de celle-ci, qui constitue le principal déterminant à long terme du niveau de vie de la population ; le niveau élevé des impôts pèse sur le pouvoir d’achat des ménages et sur la compétitivité de nos entreprises ; enfin, le niveau élevé de notre endettement dégrade notre souveraineté et nous expose à une possible – pour ne dire probable – remontée des taux d’intérêts.

Notre pays est sur le déclin : nous avons perdu des parts de marché, notre industrie s’est réduite comme peau de chagrin, et, exprimé par habitant et en parité de pouvoir d’achat, le PIB français est inférieur de 14,5% au PIB allemand en 2022, alors que l’écart n’était que de 1% en 1974 (source OCDE). Le pire serait de laisser la situation se dégrader encore un peu plus sans rien faire, et d’attendre d’être sous la pression des évènements pour prendre des décisions qui s’imposeraient et seraient alors en grande partie subies. Il y a à notre sens urgence à « changer de logiciel » et à définir une stratégie claire pour enrayer ce déclin, plutôt que de différer la prise de mesures correctrices. Le redressement de nos finances publiques nous semble devoir s’appuyer sur quelques principes, que nous exposons et détaillons maintenant.

Quelles dépenses publiques rogner ?

Tout d’abord, on peut considérer que le niveau d’ores et déjà extrêmement élevé des prélèvements obligatoires interdit toute hausse supplémentaire de ceux-ci, sauf à accepter de faire encore un pas dans la direction de ce qu’il faut bien appeler du « collectivisme ». C’est donc dans les dépenses qu’il va falloir tailler.

La réduction des dépenses devra toutefois être ciblée, dans le temps, et selon les types de dépenses. En période de mauvaise conjoncture, la réduction des dépenses publiques est susceptible d’aggraver la récession, alors qu’à l’inverse en période de bonne conjoncture, un surcroît de dépenses publiques est susceptible d’alimenter l’inflation et d’évincer des dépenses privées. C’est donc avant tout sur les années de bonne conjoncture que devra porter la réduction des dépenses. Il n’est pas normal que le solde budgétaire de la France soit systématiquement négatif depuis cinquante ans, il n’est pas normal que les années de bonne conjoncture n’aient pas été mises à profit pour dégager un solde budgétaire positif et ainsi réduire la dette publique.

S’agissant du type de dépenses à cibler, il conviendra d’épargner les dépenses qui contribuent à la croissance de la productivité et par là-même au maintien et à la progression du niveau de vie de la population, ce qui inclut une partie des dépenses d’enseignement et de recherche. Pour ne donner qu’un exemple, il est difficile d’imaginer que l’on puisse redresser le système éducatif sans mieux rémunérer les enseignants nouvellement recrutés, pour autant que leurs compétences le justifient, tant la profession d’enseignant souffre à présent d’une désaffection profonde. Cela ne veut pas dire que toutes les dépenses engagées par le ministère de l’éducation méritent d’être sanctuarisées, il y a sans doute des économies possibles par ailleurs dans le budget de ce ministère, au niveau des personnels administratifs par exemple, ou encore en instaurant une sélection à l’entrée à l’université, de façon à dissuader à s’engager dans les études universitaires les étudiants qui ont a priori une très faible chance de les mener à bien.

A lire aussi, Stéphane Germain: La fin de l’Europe écolo-woke ?

Mieux cibler les dépenses, c’est aussi, pour l’état français, se préoccuper en priorité du bien-être de ses seuls ressortissants (à l’instar de ce que font tous les États à la surface de la Terre) et renoncer à l’objectif – vain et pour tout dire un peu délirant – de vouloir sauver la planète et l’ensemble de ses habitants. La plupart des pays du monde (quasiment tous les pays hors UE) ne consentent à autoriser à séjourner sur leur sol que les migrants qui sont peu susceptibles de peser sur leurs finances publiques, et les étrangers qui ne sont plus en mesure de subvenir à leurs besoins sont en règle générale invités à regagner leur pays d’origine. 

Un assentiment populaire difficile à obtenir

Enfin, l’État doit cesser de s’ingénier à empêcher les individus de travailler et les entreprises de produire. La coexistence de nombreux emplois peu qualifiés non pourvus et d’individus en âge et en capacité physique de les occuper justifierait de durcir les conditions d’octroi du RSA, en alignant par exemple les obligations de recherche active d’emploi des bénéficiaires du RSA sur celles qui sont imposées aux chômeurs indemnisés. Lorsque l’état (ou l’UE) impose aux entreprises industrielles des normes drastiques d’émissions de gaz à effet de serre qui conduisent ces entreprises à délocaliser leur production dans des pays où ces normes ne seront pas respectées, et ce alors même que la France représente moins de 1% des émissions mondiales de GES, on peut considérer que la mesure est contre-productive à la fois au regard d’un objectif hypothétique de réduction des émissions de GES et en termes de recettes fiscales pour la France.

Nous considérons que les résistances éventuelles, au sein de l’élite et de la haute administration, à ce changement de paradigme, se manifesteront avec d’autant moins d’acuité et de véhémence que le peuple sera associé étroitement au suivi et au contrôle des dépenses publiques.

En la matière, on pourrait songer à s’inspirer de l’exemple de la Confédération helvétique, où l’existence – à tous les niveaux du pouvoir – du référendum d’initiative citoyenne contribue grandement au bon emploi des deniers publics en obligeant les élus et les administrations à s’interroger sur le risque d’une possible censure populaire à l’encontre de tout projet dont les bénéfices paraîtraient trop faibles ou trop incertains au regard des coûts à engager.

L’ineffaçable Timberlake

Cancel-moi si tu peux !


Le chanteur à minettes Justin Timberlake parvient toujours à passer entre les mailles du filet féministo-woke. La presse américaine l’a même renommé « Teflon Man », car les accusations glissent sur lui comme sur une poêle Tefal ! Dans son autobiographie fracassante, La Femme en moi, sortie en octobre, son ex-Britney Spears dévoile qu’elle avait avorté en raison du refus de paternité du chanteur. En réponse, l’homme antiadhésif se drape dans sa dignité en gardant le silence. Cette année, il sort le premier single de son nouvel album après six ans d’absence. Dans les paroles de Selfish, il confesse être jaloux et égoïste : c’est tout comme s’il revendiquait ses comportements toxiques avec les femmes. Brit-Brit ayant commis une chanson portant le même titre en 2011, ses fans se débrouillent pour qu’elle soit plus téléchargée et devance le tube de Justin dans le classement iTunes.

A lire aussi : Casta diva

Pourtant, la chanteuse elle-même se déclare « amoureuse » de Selfish et s’excuse pour ce qu’elle a dit dans son livre. En réponse, lors d’un concert à New York, Timberlake se montre ingrat, déclarant : « J’aimerais saisir l’opportunité de m’excuser… auprès de personne, putain ! » En 2004, le même chanteur avait été au centre du scandale du « Nipplegate », mot-valise formé de nipple, « téton », et du suffixe -gate. Il dévoilait malencontreusement sur scène le sein de la superstar Janet Jackson lors d’une chorégraphie osée accompagnant un duo retransmis devant 140 millions de téléspectateurs le soir du Superbowl. Selon la sœur de Michael, il était prévu que son soutien-gorge reste en place et ne dévoile que partiellement son sein. Cependant, lors de la prestation, Timberlake tira trop fort sur le bustier… S’ensuivirent aux États-Unis tout un battage médiatique, des amendes et l’adoption par les chaînes américaines d’un délai de cinq secondes avant diffusion pour prévenir tout incident de ce genre. Et, surtout, la fin de la carrière de Janet Jackson, victime apparente de « misogynoir ». En 2021, Justin Timberlake, qu’on accuse régulièrement d’appropriation culturelle, s’est excusé publiquement auprès d’elle en reconnaissant avoir bénéficié d’un système qui tolère le sexisme et le racisme. Oui, un homme-téflon…

«Il est où le grand remplacement?», ou comment prendre les Français pour des imbéciles

0
Aulnay Sous Bois, 1987 © PRENERON/SIPA

« Aujourd’hui, on a 7% d’étrangers en France. En 1930 on en avait 5%. Il est où le grand remplacement ? » affirme la macroniste Valérie Hayer.


À ce point, c’est de la bêtise : Valérie Hayer ne voit rien des mutations historiques de la France. La tête de liste Renaissance aux européennes porte le déni du réel à son apex. Elle fait de la mauvaise foi et du mensonge les deux piliers de la politique du chef de l’État. La méthode, exaspérante, est celle des faussaires. Lundi soir sur CNews, confrontée à Marion Maréchal, la candidate macroniste a lancé ceci, parmi d’autres aplombs saugrenus : « Aujourd’hui, on a 7% d’étrangers en France. En 1930 on en avait 5%. Il est où le grand remplacement ? ».

A lire aussi: Immigration et démographie urbaine: les cartes à peine croyables de France Stratégie

Donc, pour Hayer, la France homogène d’il y a un siècle reste peu ou prou semblable à celle d’aujourd’hui. Pour elle, l’accès bradé et massif à la nationalité – qui explique ce nombre stable des étrangers dans la statistique – n’a aucune incidence sur la physionomie de la nation et son unité. Devenir Français suffit à « faire France ». Or les mots d’Hayer, qui sont ceux du politiquement correct et du récit officiel, sont objectivement frauduleux. Ils falsifient la réalité. L’embrouille prend les gens pour des imbéciles. L’œil nu constate qu’un processus démographique de substitution de population est à l’œuvre depuis plus de trente ans sous l’effet de l’immigration de masse. Un peuple nouveau, portant une autre civilisation, islamique en l’occurrence, est en train de remplacer le peuple indigène en certains territoires. En fait, Hayer confirme que son mouvement ne fera rien pour entraver ce processus létal de dilution de la France française. Ben oui quoi, il est où le grand remplacement ?

Valérie Hayer et Marion Maréchal, 8 avril 2024. Image: Capture CNews / YouTube

Mardi, Gabriel Attal a promis des mesures « extraordinairement fortes » pour répondre à l’hyperviolence des « jeunes » et espérer un « sursaut ». Mais les actes tomberont à plat si le Premier ministre cautionne à son tour ces fadaises d’un « ensauvagement » et d’une « décivilisation » généralisés, n’ayant rien à voir avec la survenue d’une deuxième France ne partageant pas les mêmes valeurs. Or les crimes et les agressions qui se multiplient – mardi, un adolescent de 15 ans a été tué au couteau à Romans-sur-Isère, dans le quartier « sensible » de La Monnaie – sont le plus souvent les expressions de comportements tribaux, claniques, sexistes, importés par la culture islamique nord-africaine et africaine.

A lire aussi: Jordan Bardella: «Je suis l’enfant de la génération 2005-2015»

À Achenheim (Bas-Rhin), une adolescente musulmane de 13 ans a été frappée par quatre mineurs car elle ne respectait pas le ramadan. Dans Le Figaro de ce mercredi1, le pédopsychiatre Maurice Berger observe que la violence « débute souvent dès l’enfance, dans des milieux familiaux où règne une violence acceptée culturellement, sur fond d’inégalité hommes-femmes ». Les réponses doivent donc être à la hauteur de ces réalités. Elles doivent, dès lors, stopper l’immigration islamique invasive et adapter la sévérité des peines à ce choc de cultures. Dans une note pour la Fondapol, l’ancien préfet Michel Auboin suggère également de lutter contre les appropriations de territoires en redonnant aux logements sociaux, d’où sont exclus les familles d’origine française, leur vocation initiale d’habitat temporaire2. Mais faut-il espérer une once de lucidité chez ceux qui ferment les yeux ?


  1. https://www.lefigaro.fr/vox/societe/maurice-berger-le-fonctionnement-communautaire-familial-ou-religieux-legitimise-la-violence-20240409 ↩︎
  2. https://www.fondapol.org/app/uploads/2024/03/239-aubouin-fr-2024-03-22-w-1.pdf ↩︎

Que dit Steven E. Koonin sur le climat, exactement?

0
Steven Koonin, ancien conseiller de Barack Obama et figure appréciée des climato-sceptiques, a publié "Climat, la part d’incertitude" en 2022 (L'Artilleur) © Kelly Kollar/L'Artilleur

Climat & Énergie, l’avenir de l’humanité est en jeu : et si la véritable catastrophe était le GIEC ?


Steven E. Koonin, professeur de physique théorique et ex-conseiller scientifique de Barack Obama, a écrit Climat, la part d’incertitude, essai dans lequel, sans remettre en cause un possible changement climatique, il interroge le supposé « consensus scientifique » sur les causes de ce changement et sur les actions envisagées par les rapporteurs du GIEC et les activistes écologistes pour y remédier. François Gervais, physicien multi-récompensé pour ses travaux et expert reviewer des rapports AR5 et AR6 (2022) du GIEC, explique dans son dernier livre, Le déraisonnement climatique, les errements de nos dirigeants qui, aiguillonnés par l’ONU, ont décidé d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050 – une aberration qui va nous coûter cher, financièrement, économiquement, socialement, et même écologiquement, prévient-il. Il est temps, affirme François Gervais, de « revenir à la science pour éviter la ruine ». Et de s’interroger sur le rôle du GIEC, cette incroyable machinerie techno-bureaucratique qui pourrait bien être la véritable catastrophe de notre temps, celle compromettant le plus l’avenir de l’humanité, ajoute notre chroniqueur après avoir analysé les écrits de ces deux scientifiques.   

climat, la part d'incertitude

Price: 24,00 €

29 used & new available from 3,09 €


1ère partie

En 1972, le magazine Time rapporte les conclusions de scientifiques constatant un accroissement de la calotte glaciaire et une diminution des températures depuis 1940 – leur verdict est sans appel : un nouvel âge glaciaire s’annonce. En 1975, Newsweek enfonce le clou : le refroidissement climatique est avéré et est causé par l’homme. En 1977, un groupe de scientifiques conforte l’idée d’un refroidissement durable, regrette l’apathie des représentants politiques devant la catastrophe annoncée et publie La conspiration climatique. La venue du nouvel âge glaciaire. En 1978, le Los Angeles Times alerte une fois encore sur un refroidissement climatique prévu pour durer des décennies. On se demande aujourd’hui pour quelles raisons ces annonces glaciales n’ont pas été suivies du même élan religieux et dogmatique que celles qui, dix ans plus tard, annonceront le « réchauffement climatique » – pour ma part, j’y vois une raison majeure sur laquelle je reviendrai : la machine techno-bureaucratique qu’est le GIEC n’existe pas encore. 

« Plusieurs pays et villes pourraient disparaître sous les flots d’ici dix ans », assène le directeur du bureau de l’environnement des Nations unies en… 1989. Les Pays-Bas, les Maldives, les Caraïbes, New-York et Venise, entre autres, seraient concernés. En 2004, The Guardian cite un rapport du Pentagone : « Certaines villes européennes seront noyées par la montée des mers et la Grande-Bretagne sera plongée dans un climat sibérien d’ici 2020. » En 2006, dans son documentaire Une vérité qui dérange qui lui vaudra, conjointement au GIEC, le prix Nobel de la paix,Al Gore prédit un océan Arctique sans glace en 2013, une montée des eaux de six mètres, la Floride et Pékin submergés par les flots d’ici à vingt ans. Il était prévu que l’archipel de Tuvalu allait disparaître sous les eaux. Sauf que… depuis trente ans le niveau des mers et des océans a augmenté d’environ 4 mm et les îles de l’archipel sont toujours hors de l’eau, voire se sont agrandies – ce qui n’empêche pas le petit État insulaire, comme d’autres, de continuer de bénéficier de généreuses subventions internationales au nom de la « justice climatique ». « La montée des eaux devient une rente financière, écrit, dans la revue Conflits, le professeur de géopolitique et d’économie politique Jean-Baptiste Noé. En échange de subventions pour compenser la montée des eaux qui n’existent pas, ces États monnaient leurs voix à l’ONU et dans les instances internationales, leur permettant ainsi d’acquérir un poids politique que leur petitesse est bien incapable de leur fournir. » En 2021, devenu un peu plus prudent, le GIEC « n’excluait pas » que la mer monte de plus de 15 mètres d’ici à… 2300 ! Quant à Greta Thunberg, elle a effacé récemment un de ses plus fameux tweets datant de 2018 : celui-ci annonçait en effet que l’humanité allait être détruite par le réchauffement climatique cinq ans plus tard.

Greta Thunberg à la Marche pour le climat, Paris, 22 février 2019. © Denis Meyer/ Hans Lucas/ AFP

La véritable catastrophe de ces dernières décennies n’est pas climatique mais politico-technocratique. Elle apparaît en 1988, date de sa création, et s’appelle GIEC. Ce monstre bureaucratique onusien composé de scientifiques et de fonctionnaires gouvernementaux de 195 pays sous influence d’ONG, de technocrates, d’économistes, d’institutions scientifiques, de lobbyistes écologistes et d’entreprises d’équipements d’énergies renouvelables, est ce qui pouvait arriver de pire en matière de réflexion sur le climat, l’écologie et l’énergie. Pourtant, rappelle régulièrement Benoît Rittaud, mathématicien et président de l’Association des climato-réalistes, le premier rapport du GIEC (1990) ne laissait rien présager de la dérive idéologique qui allait suivre : la communauté scientifique y avouait ses difficultés à mesurer précisément un hypothétique changement climatique et une encore plus hypothétique cause humaine à ce changement. Mais, au tournant de l’an 2000, la machine idéologico-bureaucratique s’emballe : l’écologie radicale noyaute les débats, l’incertitude scientifique est écartée au profit du dogme anthropique orientant définitivement les travaux, les messages se font de plus en plus alarmistes et s’appuient sur des « rapports pour les décideurs » qui vont toujours dans le même sens, les contradicteurs sont ostracisés. Des notions étranges apparaissent, comme celle du « dérèglement climatique », laissant supposer que le climat était « réglé » depuis la nuit des temps. Un ennemi voit le jour : le CO2. Et, avec lui, un verbe rédempteur : décarboner. Pourtant, « le gaz carbonique n’est un polluant qu’en Absurdie. Dans un monde censé rester cartésien, il est au contraire par photosynthèse la source de carbone vitale pour la végétation », écrit le physicien François Gervais. « Le carbone est partie intégrante de la végétation, des animaux et des êtres humains. Décarboner au sens littéral impliquerait la disparition de toutes formes de vie humaine, animale et végétale. […] Ce serait l’effondrement, le vrai, l’ultime, pas celui imaginé et théorisé par nos effondristes et collapsologues ». Pour soutenir les messages du GIEC, de l’ONU et des gouvernements, une nouvelle branche médiatique naît, le climato-journalisme, branche sur laquelle sont perchés des journalistes ignares se faisant passer pour des experts. Comme François Gervais, Steven Koonin déplore l’inculture scientifique de ces journalistes ainsi que celle des représentants politiques et des activistes prêchant la bonne parole du GIEC, organisme ne reculant devant aucune manipulation pour consolider son discours et son pouvoir. Les « prévisions climatiques » du GIEC reposent en effet sur des modélisations climatiques « bricolées » pour les faire correspondre au dogme anthropique, accuse Koonin. Ces modèles algorithmiques, précise-t-il, se sont avérés incapables de reproduire les événements climatiques connus et documentés du passé, comme par exemple le fort réchauffement climatique entre 1910 et 1940 – comment pourraient-ils prévoir les températures à venir dans 10, 50 ou 100 ans ? Par ailleurs, alors que le rapport du GIEC de 2015 souligne lui-même les « hauts niveaux d’incertitude » (ou de « faible confiance » scientifique) attribués aux comparaisons réalisées entre les événements météorologiques extrêmes actuels et ceux datant d’avant l’ère industrielle ainsi que la corrélation de ces phénomènes avec l’activité humaine, les médias et les activistes écologistes s’appuient sur des « études d’attribution des événements » – en fait des bidouillages combinant modélisations climatiques et observations historiques jusqu’à obtenir des résultats correspondant au discours anthropocénique – pour effrayer la population après chaque tempête, ouragan, inondation, sécheresse ou vague de chaleur, en laissant accroire que tous ces événements météorologiques sont « exceptionnels » et sont le résultat d’un formidable « dérèglement climatique » lui-même dû essentiellement aux activités humaines, dénonce Steven Koonin.

De nombreux scientifiques partagent les points de vue de François Gervais ou de Steven Koonin. Les médias les ignorent et préfèrent rapporter les propos délirants de M. Guterres, Secrétaire général de l’ONU et évangéliste borné de l’Église écolo-climatologique annonçant récemment « l’effondrement climatique » et « l’ère de l’ébullition mondiale ». Il faut croire que les hautes fonctions au sein de l’institution onusienne annihilent tout discernement : en 1982, M. Tolba, directeur du programme environnement des Nations Unies, prédisait déjà pour l’an 2000 une « catastrophe écologique aussi irréversible qu’un holocauste nucléaire ». De son côté, pour avoir dénoncé une « corruption de la science » et une climatologie « métastasée en un mastodonte de pseudo-science journalistique généralisée », le prix Nobel de physique John Clauser a vu sa conférence sur les prédictions climatiques aléatoires du GIEC annulée par le FMI à qui elle était destinée – la presse mainstream ne s’est fait l’écho ni des propos du physicien ni de la censure dont il a été victime. Des centaines de scientifiques, universitaires, ingénieurs et professionnels de l’environnement ont signé une déclaration intitulée “Il n’y a pas d’urgence climatique” destinée à M. Guterres via les réseaux sociaux – l’AFP, toujours dans le sens du vent, a immédiatement réagi pour affirmer que, dans cette déclaration, « les allégations mises en avant vont à l’encontre du consensus scientifique sur le dérèglement du climat ». Parmi les signataires, beaucoup sont des scientifiques français que vous n’entendez ni n’entendrez jamais sur les ondes de notre radio publique, et pour cause : sur le site de Radio France, une charte intitulée “Le Tournant” stipule que « la crise climatique fait l’objet d’un consensus scientifique international documenté par le GIEC dans ses rapports successifs ». Certaine de se tenir « résolument du côté de la science », la direction de Radio France préconise par conséquent de « sortir du champ du débat la crise climatique, son existence comme son origine humaine. » Tout scientifique questionnant les rapports du GIEC est par conséquent persona non grata. Cette manière de faire relève d’une démarche doctrinaire rappelant celle de la Pravda, du temps de ses articles « scientifiques » à la gloire de Lyssenko. Évidemment, un jour ou l’autre, la réalité rattrapera les journalistes de Radio France, les fonctionnaires onusiens et les activistes écolos comme elle a rattrapé les thuriféraires de la théorie génétique pseudo-scientifique de Lyssenko, et il n’est pas impossible, après que seront apparus les fourvoiements du GIEC, que jaillisse alors le mot « climatisme » qui désignera, à l’instar du « lyssenkisme », une science corrompue par l’idéologie. À ce propos, François Gervais cite la lettre que Guus Berkhout, professeur émérite de géophysique, a envoyé à M. Gutteres juste avant la COP27 : « En 2030, les historiens se demanderont avec étonnement comment les Nations Unies ont pu durant les décennies précédentes proposer des mesures liées au climat qui n’ont eu aucun impact sur le réchauffement mais en revanche un impact incroyablement négatif sur la prospérité mondiale et le bien-être. […] L’argumentaire de cette crise (climatique) était basé sur des modèles informatiques obsolètes qui “surchauffaient”, largement relayés par des médias adeptes de la pensée unique. Ils auront du mal à croire qu’un haut responsable des Nations Unies ait pu effrontément déclarer en septembre 2022 : “Nous possédons la Science et nous pensons que le monde doit le savoir”. » Ce délire arrogant s’exprime régulièrement lors de grand-messes annuels attirant de plus en plus de participants. Les deux dernières d’entre elles, la COP27 et la COP28, ont réuni des milliers de fonctionnaires gouvernementaux, d’universitaires et de représentants d’institutions scientifiques, de chefs d’entreprises, de militants d’ONG et d’associations écologistes foulant la science aux pieds et érigeant en vérité absolue une pseudo-science climatologique empreinte d’idéologie, selon Steven Koonin. Commet cela est-il possible ? Quels sont les acteurs de cette propagande ? À qui cela profite-t-il ? Réponses dans la seconde partie…     


2ème partie

Quels sont les acteurs de la propagande climato-écologiste et à qui profite cette dernière ?  Steven Koonin et François Gervais nous aident à y voir plus clair :

1) Les médias. À l’ère d’Internet et des réseaux sociaux, l’information se doit de circuler vite, de frapper fort sans s’encombrer de nuances, d’attirer le chaland grâce à des titres provocateurs et alarmistes, en particulier lorsque cela concerne le climat. « Le journalisme sérieux, reposant sur un travail approfondi, devient plus rare, écrit l’ancien conseiller scientifique d’Obama. Les questions scientifiques sont une affaire de nuances, elles exigent du temps et de la recherche. » Or, « les auteurs d’articles sur le climat n’ont la plupart du temps aucune formation scientifique ». Par absence de curiosité, par paresse intellectuelle, par conformisme professionnel, ces auteurs se laissent bercer par la doxa climato-écologiste, laquelle facilite l’écriture d’articles récurrents et catastrophistes où les informations scientifiques sont superfétatoires. Certains finissent par se prendre pour des « lanceurs d’alertes » et des sauveurs de l’humanité. La plupart se contentent de suivre le troupeau médiatique, de peur de passer pour le vilain petit canard qui empêche de ronronner l’orthodoxie en chœur. « Tout se conjugue pour rendre quasi impossible une couverture objective dans les médias. » Notre audiovisuel public est l’exemple même du panurgisme médiatique dénoncé par Koonin : confusion entretenue entre ce qui relève de la météo et ce qui relève du climat, émissions propagandistes quotidiennes, absence de débats puisque seuls sont invités des rapporteurs du GIEC ou des activistes se référant au rapport de synthèse de l’organisme directeur, messes médiatiques annonçant les pires catastrophes climatiques.

2) Les représentants politiques. La complexité, la nuance et l’incertitude se prêtent fort mal au message politique, déplore là encore Steven Koonin. Il faut frapper les esprits, marteler une ou deux « vérités » en évitant de troubler l’auditoire avec des explications scientifiques qui pourraient remettre en cause ou même seulement pondérer l’idéologie dominante. « Il suffit d’éliminer les énergies fossiles pour sauver la planète », est le type même de phrase – simple, catégorique, désignant de plus un ennemi « capitaliste » évident – dont usent et abusent certains représentants politiques en oubliant de décrire les progrès obtenus grâce à ces mêmes énergies ou d’expliquer aux pays en développement et à la recherche d’un bien-être proche de celui des pays industrialisés, comment ils vont pouvoir atteindre leur but sans ces énergies fossiles représentant encore 80 % des sources d’énergie dans le monde. A-t-on encore le droit de contredire le dogme onusien ? Non ! L’adversaire qui remet en cause ce dernier ne peut être qu’un monstre – l’écologisme a inventé le terme de « climatosceptique » pour le désigner. Il est entendu que le « climatosceptique » est un individu sans cœur, un égoïste, un « capitaliste », et qu’il est de droite, voire d’extrême droite. Bref, c’est une personne peu recommandable, avec laquelle il vaut mieux ne pas discuter.

3) Les institutions scientifiques et les scientifiques eux-mêmes. Steven Koonin, qui a participé à de nombreux rapports d’évaluation scientifique, affirme que, dans le cadre du GIEC, les « institutions qui préparent les rapports d’évaluation officiels résument ou décrivent les données de façon volontairement fallacieuse ». Malgré les précautions prises par les rapporteurs pour cacher les multiples influences orientant les rapports de synthèse du GIEC, les personnes connaissant les arcanes de ce lieu de pouvoir savent que, « et ce point est vraiment capital, les “résumés à l’intention des décideurs” sont lourdement influencés, quand ce n’est pas tout simplement rédigés, par les gouvernements qui ont intérêt à promouvoir telle ou telle politique ». En amont, la pression sur les scientifiques eux-mêmes est énorme. Nombreux sont ceux qui, n’adhérant pas à la doxa, sont tombés dans l’opprobre et ont vu leurs perspectives de carrière volées en éclats après avoir publié des articles allant à l’encontre du récit alarmiste sur le « dérèglement climatique ». S’il veut être publié, être financé pour ses recherches, voire ne pas risquer tout bonnement de perdre son travail, le chercheur scientifique se gardera de critiquer l’idéologie dominante concernant le climat et optera pour un silence indifférent ou, mieux, une adhésion complète au dogme, seule à même de lui assurer la reconnaissance de ses pairs et une carrière sans embûches. Résultat : selon la revue de la prestigieuse université de Cornell,  « 99,9 % des études sont d’accord : les humains ont causé le changement climatique ». Cette annonce époustouflante prouve tout simplement que, pour ce qui concerne le « changement climatique », nous ne sommes plus dans le domaine de la science mais bien dans celui de l’idéologie totalitaire.

4) ONG, militants, activistes. Très présents dans les méandres bureaucratiques du GIEC, ils sont légion et envahissent les lieux décisionnaires, politiques, économiques et médiatiques. Inquisiteurs dans l’âme, ils invectivent et rééduquent les populations. Ces impitoyables évangélistes du « dérèglement climatique » menacent et grondent. Tous les cinq ans, ils prédisent la fin du monde pour dans cinq ans en attendant la parution de leur bréviaire, le dernier rapport du GIEC, puis tendent leurs sébiles afin de remplir les caisses de leurs organisations paroissiales. « L’important n’est pas ce qui est vrai, mais seulement ce que les gens croient vrai », déclarait cyniquement, en 1991, Paul Watson, co-fondateur de Greenpeace. La foi collective en la religion écologique et en la fin des temps climatique est entretenue par les prédicatrices des diverses chapelles politiques ou associatives reçues en grandes pompes dans les temples médiatiques. Ces chapelles se disputant les subventions publiques, les dons des particuliers et de fondations privées ou les voix des électeurs, chacune de ces prophétesses se démène pour surenchérir sur les autres et faire grimper les températures de la Terre en même temps que l’éco-anxiété de ses habitants. « La peur, l’appel à la repentance se vendent toujours aussi bien car les gourous veillent à en nourrir leurs adeptes », écrit François Gervais. Sur nos écrans et sur les ondes, les images terrifiantes d’une jeune gargouille suédoise admonestant les gouvernements occidentaux, les consternantes considérations sur le « catastrophisme éclairé » de Camille Étienne, les âneries barbecuesques de Sandrine Rousseau et les délirantes prophéties de Claire Nouvian attestent du retour de l’irrationnel et de l’obscurantisme. « L’heure de l’apocalypse écologique a sonné. La prosternation est notre seule voie de salut », ironise Jean-Paul Oury, docteur en histoire des sciences et technologies, dans son essai intitulé Greta a tué Einstein. La science sacrifiée sur l’autel de l’écologisme. « Ce totalitarisme mou teinté d’anticapitalisme de combat, ajoute-t-il plus sérieusement, est érigé en système de pensée politique et morale au mépris des fondements de la raison cartésienne. »

Mais ne nous y trompons pas, cet obscurantisme n’est pas désintéressé, écrit encore François Gervais. Plusieurs business juteux ont vu le jour. La COP27 a confirmé l’engagement financier mondial attendu pour répondre au « dérèglement climatique » et atteindre la « neutralité carbone » d’ici à 2050 : 150 000 milliards de dollars ! De quoi alimenter bien des convoitises. Sangsues associatives, spéculateurs économiques véreux et pays corrompus mais « vulnérables aux catastrophes induites par le climat » espèrent toucher leur part de cet extraordinaire investissement pour « sauver la planète ». Tandis que les évangélistes verts monnaient leurs présences dans les médias, les festivals et les séminaires d’entreprise où ils font la promotion de leurs livres tout en prêchant la décroissance, les marchands d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques et de voitures électriques se frottent les mains. Et, à grand renfort de subventions publiques, détruisent tout à la fois l’économie, les emplois, la recherche scientifique, les paysages de notre pays et les sols de nombreux autres, ravagés pour en extraire les fameux « métaux rares » nécessaires à la fabrication des futurs engins du « tout-électrique ».

Pour démontrer les errements des instances internationales et des gouvernements appliquant à la lettre les préconisations de l’écologisme, François Gervais insiste sur le cas symptomatique de la voiture électrique. Paradoxe : la fabrication de cette dernière nécessite deux fois plus d’énergie que celle de son équivalent thermique. Curieusement, les écologistes ferment les yeux sur ce fait comme sur l’incommensurable dévastation des sols due à l’extraction des ressources minérales nécessaires à la fabrication des batteries de ces voitures. « Selon l’Agence internationale de l’énergie, le tonnage de cuivre requis est de l’ordre du double de celui d’un véhicule à moteur. S’y ajoutent quelque 150 kg de lithium, nickel, manganèse et graphite. Pour obtenir 1 kg de la plupart de ces éléments, il faut traiter environ 1 tonne de minerai, ce qui en dit long sur le niveau des pollutions afférentes », note François Gervais en précisant que « produire une tonne de lithium nécessite de l’ordre de deux millions de litres d’eau ». Dans le cadre d’un sauvetage de la planète qui s’apparente de plus en plus à une véritable catastrophe écologique, « la demande de lithium devrait être multipliée par plus de 40 d’ici à 2040. […] La production de graphite, de lithium et de cobalt devrait augmenter de 500 % d’ici à 2050 ». De plus, l’extraction de ces ressources minérales est souvent assurée par des hommes et des enfants traités comme des esclaves. Mais nous ne sommes plus à une contradiction près. En Allemagne, pays où l’écologie politique est historique et la voiture électrique promise à un avenir radieux, la production électrique est en grande partie issue de centrales à gaz et de centrales à lignite, charbon de mauvaise qualité très polluant. Cette production devra considérablement augmenter dès 2035 si, comme il a été annoncé, les voitures à moteur thermique sont interdites de production à partir de cette date en Europe. Tous les spécialistes de l’énergie savent que jamais au grand jamais les énergies dites renouvelables – mais surtout (très) intermittentes – ne pourront, dans ce cas, satisfaire la demande exponentielle d’électricité. Dans une Allemagne refusant le recours aux centrales nucléaires, il faudra construire des dizaines de nouvelles centrales à gaz et à charbon pour espérer répondre à cette gigantesque demande – bonjour le bilan carbone ! Quant à la pollution de l’air dont pâtira une bonne partie de l’Europe, n’en parlons pas ! La France, dont l’entreprise nationale produisant une électricité abondante, peu chère et « décarbonée » a été entièrement dépecée par l’UE sous la férule allemande, risque d’être confrontée à des problèmes similaires : le Conseil de l’UE impose en effet à ses pays membres de porter la part des énergies renouvelables dans leur mix énergétique à au moins 45 % d’ici à 2030. Du pur délire ! Ajoutez à ces inepties les prix astronomiques des véhicules électriques (de 40 à 60% au-dessus du prix des thermiques), l’explosion prévue du prix de l’électricité, l’énergie et l’argent nécessaires au déploiement de centaines de milliers de bornes de recharge, les taxes que ne manqueront d’imposer les États sur ce nouveau « carburant », les destructions d’emplois inhérentes à cette mutation industrielle, les restrictions qui seront imposées à ceux qui n’auront pas les moyens de passer à l’électrique (les ZFE dans les villes, par exemple), la pollution due aux particules dégagées par de larges pneumatiques devant supporter le poids de ces véhicules beaucoup plus lourds que leurs équivalents thermiques ainsi qu’aux batteries en grande partie non recyclables, etc., et vous obtenez, au nom de l’écologie, le plus désastreux des résultats en termes économiques, sociaux et… écologiques. Des éléments délétères similaires valent pour tout ce qui concerne les éoliennes et les panneaux photovoltaïques, ajoute François Gervais : « Les énergies qualifiées de “vertes” sont beaucoup plus gourmandes en matériaux que notre bouquet énergétique actuel. […] Il est grand temps d’allumer des contre-feux intellectuels et politiques pour s’opposer non pas au désastre climatique, trop infime du point de vue anthropique pour justifier un terme aussi racoleur, mais au pillage annoncé des ressources minérales et ses graves conséquences environnementales. »

La centrale thermique de Cordemais (44) © SEBASTIEN SALOM GOMIS/SIPA

Encore faudrait-il que ces contre-feux soient visibles. Or, nous l’avons vu, tout est fait pour les dérober aux yeux du grand public. En revanche, la propagande écolo continue de battre son plein. Elle commence à l’école, où les cours de géographie sont subrepticement complétés voire remplacés par des leçons sur « l’environnement et le développement durable », et où les élèves, contraints de désigner des éco-délégués dans leurs classes, sont évalués sur leur « engagement » écologique. Elle se répand un peu partout, grâce aux médias ne donnant la parole qu’aux rapporteurs du GIEC ou aux militants écologistes adeptes de la décroissance. A n’en pas douter, l’écologisme, à l’instar du wokisme, est un totalitarisme. Les thèses pseudo-scientifiques de l’un et les théories « déconstructivistes » de l’autre aspirent de concert à la transformation radicale de ce monde en un monde supposément meilleur et parfait, débarrassé de ses scories historiques, en premier lieu l’homme lui-même, invariablement présenté comme une nuisance. Des militants de plus en plus idéologisés sont formés à la radicalité politique. Les Gardes Verts de la révolution écologique censurent, bâillonnent, morigènent, sermonnent et inculquent « ce qui doit être tenu pour vrai » en matière de climat. Gare à celui qui pense à rebours du dogme. « Chaque fois que des jeunes de grandes écoles souhaitent m’interviewer, je suis contraint, et ce n’est pas de gaieté de cœur, de leur recommander à la fin de l’entretien la plus grande prudence si, dans le contexte actuel, ils ne veulent pas nuire à leur future carrière », s’attriste François Gervais. Quant à Steven Koonin, il conclut son essai en rappelant que « la science commence par des questions »et qu’il est« difficile d’encourager de nouvelles recherches si nous affirmons que les réponses sont déjà trouvées. » Il ajoute, aux antipodes des discours doctrinaires sur le climat :« Approfondissons nos connaissances, au lieu de répéter l’orthodoxie » – et se range ainsi aux côtés d’Orwell qui considérait que la vérité objective, qui existe en dehors de nous, est à découvrir et est source de liberté, tandis que l’orthodoxie, la « vérité » fabriquée par les systèmes totalitaires, n’a pas d’autre but que de contrôler socialement et politiquement les populations. L’écologisme, qui a su noyauter les instances internationales et les gouvernements via l’ONU et le GIEC, s’avère être un appareil totalitaire d’une redoutable efficacité. Raison pour laquelle il nous faut dénoncer et combattre sans relâche cette doctrine funeste et tous ceux qui lui prêtent la main.

climat, la part d'incertitude

Price: 24,00 €

29 used & new available from 3,09 €

François-Xavier Bellamy: «L’envoi de troupes en Ukraine est exclu par l’OTAN»

0
François-Xavier Bellamy © Jacques Witt/SIPA

Sur l’Ukraine, le chef de file LR au Parlement européen défend une position intermédiaire entre le camp présidentiel et le RN. Pour lui, pas question d’envoyer des troupes au sol. Mais pas question non plus de se singulariser vis-à-vis de l’OTAN, ni de refuser à Kiev une place dans le dispositif communautaire européen.


Causeur. La France doit-elle essayer d’empêcher la Russie de gagner la guerre contre l’Ukraine ?

François-Xavier Bellamy. Oui. Laisser la Russie agir serait courir le risque que demain, aux portes de l’Europe, la preuve soit faite de nouveau que la violence peut effacer des frontières, et renverser les principes du droit international. Il est de notre devoir de soutenir l’Ukraine pour mettre fin à cette guerre terrible, qui est une tragédie absolue. Ce soutien doit passer par une triple action : stratégique – nous devons relancer notre industrie de défense, et fournir aux forces ukrainiennes le matériel et les munitions dont elles ont un besoin vital, en même temps que nous réarmer ; diplomatique – il nous faut contrer le récit de Vladimir Poutine et l’isoler sur la scène internationale ; enfin, nous ne pourrons rien faire sans agir au niveau économique – nous devons mettre fin au contournement des sanctions, saisir les milliards de biens russes mal acquis en Europe et encourager l’économie ukrainienne sans fragiliser nos producteurs, en utilisant le marché européen comme un couloir commercial vers les débouchés internationaux. Le but est de mettre l’Ukraine autant que possible en position de force pour qu’elle puisse se déterminer face à l’attaque qu’elle subit.

L’éventualité d’une entrée en conflit de notre pays doit-elle être exclue ?

Oui, et elle l’est déjà en réalité. Nous n’avons pas la possibilité de mener un conflit de haute intensité face à la Russie. L’hypothèse d’un envoi de troupes de combat est exclue par l’OTAN même, et par la quasi-totalité des pays membres de l’Alliance atlantique. Pendant toute la guerre froide, avec une tension autrement plus directe et explicite, il n’y a jamais eu d’affrontements directs entre des forces soviétiques et occidentales ; ce n’était pas par « lâcheté », mais parce que la grammaire de la dissuasion nucléaire en particulier rend un tel scénario infiniment dangereux.

En faisant croire l’inverse, à des fins de pure communication, le président de la République a fragilisé l’unité du camp occidental en offrant le spectacle de la division à Vladimir Poutine. L’« ambiguïté stratégique » consiste à faire, pas à parler ; l’hypercommunication adoptée par Emmanuel Macron n’a conduit qu’à faire douter son propre camp de la crédibilité du chef des armées françaises, prompt à faire des promesses intenables.

Vladimir Poutine représente-t-il une menace existentielle pour notre nation ?

Non, nous ne pouvons parler à l’heure actuelle d’une menace existentielle sur la France. Mais il est clair que la Russie est hostile à nos intérêts et à nos principes. Elle nous attaque régulièrement dans la sphère informationnelle et dans le cyberespace. À travers Wagner, elle s’en est déjà pris à l’armée française, via diverses manœuvres de désinformation, combattant notre influence en Afrique subsaharienne. Quant à nos principes démocratiques, ils sont gravement bafoués par un régime qui montre combien il n’est pas sorti des vieux démons soviétiques : les opposants tel Alexeï Navalny sont assassinés en prison, et la fraude électorale est telle qu’on ne peut parler encore d’« élections ». Il est de façon certaine une menace pour la sécurité et la stabilité de l’Europe.

L’Ukraine doit-elle rentrer dans l’Union européenne ?

L’Ukraine veut être européenne. Ne pas répondre à cette aspiration, qui lui vaut aujourd’hui d’être attaquée, serait une faute morale et un suicide géopolitique. Il est cependant certain qu’un nouvel élargissement contribuerait à déstabiliser une Union européenne qui a plus que jamais besoin de se renforcer. L’Union doit se réformer, plutôt que s’élargir. Il nous faut être lucides : accorder le statut d’État membre à l’Ukraine signifierait créer une concurrence intenable pour nos agriculteurs, et retirer la PAC ou les fonds structurels à plusieurs États membres. Nous ne pouvons pas dire non à l’Ukraine, mais nous ne pouvons pas lui faire la fausse promesse d’une adhésion. Il nous faut inventer avec elle une manière d’être européen qui n’implique pas d’être un État membre de l’UE : cela peut passer, par exemple, par une plus grande structuration du statut d’État associé, un statut qui existe aujourd’hui mais est presque vide de sens. Ce serait alors à nous d’écrire avec les Ukrainiens les politiques que nous pourrions mettre en commun, afin de développer une action concertée ensemble.

La France doit-elle rester dans le commandement intégré de l’OTAN ?

Oui, mais elle doit surtout y peser davantage. Le problème de la France dans l’OTAN – comme dans l’Union européenne – est qu’elle ne se donne pas les moyens politiques de faire valoir ses priorités stratégiques, d’imposer son agenda. Le sujet n’est pas que la Russie : nous devons attirer l’attention des pays de l’OTAN sur le danger que représente pour l’Alliance atlantique la trajectoire de la Turquie, par exemple, qui représente à l’heure actuelle une véritable menace pour les pays européens.

Kurt Cobain: la fin de la génération X

0
Nirvana aux MTV Music Awards, Los Angeles, 15 juin 1993 © Fotos International/REX/REX/SIPA

Le 5 avril 1994, à l’âge de 27 ans, le chanteur de Nirvana se suicidait chez lui à Seattle


C’était hier. C’était aussi il y a une éternité. Trente ans pile en arrière, le monde apprenait le suicide de Kurt Cobain, retrouvé mort à son domicile de Seattle avec une lettre d’adieu et un fusil Remington M11. Une génération entière passait alors à la postérité, un courant musical avec elle. Le grunge était-il le dernier grand mouvement de jeunesse alternatif occidental ? La question mérite aujourd’hui d’être posée.

La scène de Seattle, emblématique de nos années 90

Ah, les années 90… Sombres, maladives, tourmentées, tournées vers la défonce. Une décennie noire, pourtant créative et riche en icônes. Par où commencer d’ailleurs pour les résumer ? Jeff Buckley ? Radiohead ? Elliott Smith ? La Britpop ? Le trip-hop ? La french touch ? Tupac Shakur et le Wu Tang Clan ? Nine Inch Nails ? Les Smashing Pumpkins ? Metallica ? Sûrement par la scène de Seattle. La plus marquante, celle dont absolument tout le monde se souvient, caricaturée à l’excès. Kurt Cobain fut bien malgré lui le meneur de cette génération X vêtue de chemises de bûcherons et de jeans troués, une génération non pas « contre-cool » comme sa devancière new-wave mais carrément anti-cool, érigeant la dépression et le mal-être juvéniles en étendards brandis fièrement au visage des « parents ».

La scène de Seattle n’était pourtant qu’un énième surgeon de l’indie-rock étatsunien, composé de groupes divers et parfois (a)variés. Nirvana proposait de son côté une musique assez simple, faite de gros riffs métalliques à la Black Sabbath, d’énergie punkoïde empruntée à des groupes comme les Vaselines et de mélodies bien tournées très inspirées des Pixies. On retrouvait aussi chez Kurt Cobain l’attitude sans compromis de prédécesseurs comme Sonic Youth. Grand adolescent, le natif d’Aberdeen se voulait aussi le tenant d’une éthique underground, critiquant régulièrement ses confrères et voisins de Pearl Jam, officiant dans un registre rock plus académique, ou encore ceux d’Alice In Chains, plus métalliques et sombres, dont le chanteur finira aussi dans le caniveau en raison d’une addiction à l’héroïne.

A lire aussi: L’ineffaçable Timberlake

Kurt Cobain se serait donc bien contenté d’un succès d’estime, façon Replacements et Paul Westerberg. Il a pourtant décroché le gros lot. Dès sa sortie, Nevermind explosa toute l’année 1991, alors que la concurrence était forte. Songez donc qu’à quelques mois d’intervalle, des disques comme le Black Album de Metallica, les Use Your Illusion de Guns N’ Roses, le Ten de Pearl Jam ou encore Violator de Dépêche Mode, sont sortis coup sur coup, ne laissant aucun répit à un public particulièrement gâté. La différence entre Nevermind et les autres, dans une moindre mesure Ten, est que Kurt Cobain a incarné son époque comme personne. Il a matérialisé l’angoisse existentielle de la génération X, ses aspirations et ses démons.

Je n’avais que cinq ans lors de la sortie de Nevermind mais le disque a bercé mon enfance et mon adolescence comme celles de millions d’autres. Skateboard sous les pieds et discman rangé dans la poche du baggy, In Bloom démarre. Un rock à la fois testostéroné pour plaire à l’adolescent en pic hormonal et suffisamment introspectif pour accompagner nos états d’âme. Intelligent ? Bien moins que ce qui avait eu cours dans les années 1980, où la racée génération des jeunes gens modernes mariait l’élégance gothique à un nihilisme venimeux, à la fois plus enfantin et plus mature. Car, à la réflexion, et même alors, Nirvana n’était pas le meilleur groupe de son temps, pas particulièrement innovant ni intéressant. Pas spécialement profond non plus. Il a néanmoins comblé un vide et répondu à une attente du public, préparé par les années punk et les succès progressifs de la scène indépendante américaine, à commencer par ceux d’Husker Du ou des Pixies, ajoutant à cette recette la puissance du hard rock. Dans une certaine mesure, la sauvagerie assumée d’un Appetite for Destruction des Guns a aussi préparé le terrain pour l’avènement de Nirvana et son apparent paradoxal succès commercial.

Kurt Cobain, du désenchantement au « réveil »

Kurt Cobain était-il un « wokiste » avant l’heure ? Ouvertement féministe et progressiste, il s’est souvent opposé aux rockeurs machos et mégalos de son temps, au star-system qu’il conspuait et dont il était à son corps défendant la poule aux œufs d’or. Sa mythologie s’est construite sur le refus de la mythologie rock. Point terminal du rock comme musique et mouvement de masse, il n’y a pas eu d’après le grunge. Oh, il y a bien eu des groupes depuis, mais rien n’aura plus été pareil et ne le sera plus jamais. Le rock, s’il garde son urgence, a été éclipsé par le rap et ne représente plus l’épouvantail parental par excellence. Il est rentré dans le rang.

A lire aussi: Yann Moix: «Notre époque est d’une bêtise sans nom»

Kurt Cobain, malgré son évident talent, que son succès ne devrait toutefois pas nous conduire à surestimer, aura eu quant à lui un effet profondément délétère sur une génération entière. Son défaitisme, sa négativité présentée comme une qualité, sa romantisation de la consommation d’opiacés, sont autant de points noirs qui ont enterré la « génération X », broyée entre ses devanciers boomers et ses successeurs zoomers. Il a aussi masqué la richesse créative extraordinaire des années 1990 dans le domaine pop-culturel, réduites dans l’inconscient collectif à la bande-annonce du film Singles et les images sur papier glacé du couple Johnny Depp-Kate Moss en descente de cocaïne.

Les « jeunes » ont appris qu’on pouvait s’habiller n’importe comment, ne respecter aucune convention sociale et même que renoncer à la vie était « cool » puisque cette dernière n’avait rien à leur apporter. L’esthétique devait être déconstruite, de même que le rock comme a voulu s’y employer le héros du grunge. Son cynisme a tout ridiculisé, fait de toute tentative de flamboyance un sujet de moquerie. Nous n’en sommes toujours pas sortis.

JO : la fête du slip

0
D.R

Tous les moyens sont bons afin d’endiguer la propagation des MST et de protéger les athlètes lors de leurs ébats sexuels, durant la grande fête du sport qui approche.


Elles s’appellent Syphilis, Gonorrhée, Chlamydiose, Trichomonase, VIH… Aux JO de Sydney, leur prévalence avait augmenté de 29 % dans le milieu des athlètes et de leur staff. C’était la meilleure progression en matière de performance !

Elles, ce sont les maladies sexuellement transmissibles (MST). Et elles attendent les JO de Paris avec impatience. La fête du sport, c’est aussi un peu la fête du slip, pour les athlètes comme pour les spectateurs. Il faut dire que de tels événements favorisent le rapprochement des peuples, la quête de proximité, la rencontre productive et l’échange fécond. Songez donc qu’un simple baiser de dix secondes revient à propager 80 millions de bactéries entre deux bouches. Efficace non ?

A lire aussi : Jeux Olympiques: et si l’on séparait sport et politique?

Mais le problème du transfert massif, c’est qu’il permet rarement la sélection de la qualité des entrants. Alors même si la diversité raciale est valorisée dans la culture occidentale, il semble que côté diversification bactérienne on fasse moins dans l’accueil inconditionnel. C’est ainsi que pour limiter les échanges internationaux en la matière, 210 000 préservatifs masculins, 20 000 préservatifs féminins et 10 000 digues buccales sont mis à la disposition des 10 000 athlètes attendus à Paris cet été. Si le déploiement d’un préservatif féminin (un bidule en latex supposé tapisser le vagin) vous rappelle les joies du déballage de la tente Quechua en version ni maniable ni conviviale, vous allez adorer la « digue buccale », son tapis de sol en quelque sorte. Quel dommage cependant, alors que la natalité est en berne chez nous, d’empêcher le brassage des gènes dans le village olympique via l’exultation des corps. À moins que la démarche soit humanitaire : il faut préserver les lits en carton mis à disposition des athlètes. Leur mauvaise qualité est une véritable incitation à la concentration sur les performances sportives et prédispose naturellement à l’abstinence : la luxure risquant de mener tout droit à la luxation. « Plus vite, plus haut, plus fort » reste la devise olympique, mais elle n’est visiblement pas à appliquer à l’horizontale.

Ce que nos entrepreneurs ont à dire à l’Union européenne

0
Paris, 5 avril 2024. De gauche à droite : Sophie de Menthon, Jordan Bardella, François-Xavier Bellamy, Samia Jaber, Aurore Lalucq et Sylvain Maillard. Photo: DR.

Les têtes de listes aux élections européennes étaient sous le feu des questions de Sophie de Menthon, le 5 avril


L’Europe oui, mais quelle Europe pour les entreprises ? C’est le thème du débat organisé le 5 avril 2024 au Cercle Interallié par le mouvement ETHIC (Entreprises de Taille Humaine, Indépendantes et de Croissance), créé en 1976 par Yvon Gattaz, dirigé depuis 1995 avec une belle constance et une énergie hors norme par Sophie de Menthon (pour mémoire, « serial » chroniqueuse à Causeur).

Les principales listes s’affrontant aux prochaines élections européennes de juin 2024 y étaient représentées. Un auditoire peuplé de chefs d’entreprises, petites, moyennes et, quelques-unes, grandes. Sous les ors, boiseries et tentures néoclassiques de l’Hôtel Perrinet de Jars, haut lieu de convivialité de la Triple-Entente (France, Royaume-Uni et Russie…) constitué en 1917. Le Général ne disait-il pas que l’Interallié, c’est « l’ambassade de France à Paris » ?

Enfin, un vrai débat !

Les positions des uns et des autres ont été clairement exprimées, de façon synthétique et sans détours.

Ce qui apparaît en premier lieu, c’est la convergence des droites, dans leurs différentes expressions (LR, RN et Reconquête), quant à la nécessité de réorienter les instances européennes vers une Europe des nations maîtrisée. Il s’agit de redonner toute sa place aux souverainetés nationales, base de la construction européenne du Traité de Rome de 1957, de s’extraire d’une bureaucratie bruxelloise qui a fait progressivement basculer la machine européenne dans des zones où les peuples ne se reconnaissent plus et de redonner une âme à l’Europe. Un véritable enjeu démocratique. 

Sophie de Menthon, dans les escaliers du Cercle Interallié, est suivie par les têtes de listes aux européennes, et s’apprête à leur formuler les doléances des entrepreneurs… DR.
Marion Maréchal de « Reconquête », cheveux au vent, s’enthousiasme sur les politiques économiques européennes A côté d’elle, Gilles Mentré et Sophie de Menthon. DR.

Ce qui est ensuite frappant, c’est que plus personne ne parle de sortir de l’Union européenne (à l’exception de François Asselineau), contrairement aux précédentes élections. Il est vrai que le contre-exemple du Brexit, intervenu entre temps, fait réfléchir. L’orientation aujourd’hui est de constituer des majorités parlementaires à Bruxelles pour faire évoluer les institutions de l’intérieur, sur fond de poussées souverainistes et populaires dans l’ensemble des 27 pays membres.

Un vrai clivage apparaît donc avec la majorité présidentielle, représentée en l’espèce par Sylvain Maillard, par ailleurs président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Pauvre Sylvain Maillard. Garçon sérieux, dans le registre de la conviction pédagogique ouverte, frôlant parfois une forme de naïveté bienveillante. Il est pris à partie en tant que politique déconnecté des réalités entrepreneuriales, alors qu’il est lui-même chef d’entreprise ! Il tente de défendre le bilan de la Macronie contre le reste des intervenants : montée en puissance de l’apprentissage en France, baisse de l’impôt sur les sociétés à 25%, baisse des impôts de production, baisse du chômage, réindustrialisation. Ce n’est pas rien. Même quand ses arguments sont de bon sens (« sans un minimum de normes techniques, il n’y a pas de marché européen unifié pour les entreprises »), il reste pourtant inaudible.

Le thème de l’Europe puissance, martelé depuis le discours de la Sorbonne en septembre 2017 par Emmanuel Macron, est mis en avant, avec des exemples concrets : les achats groupés pour le Covid-19, les munitions pour l’Ukraine, les usines de batteries et de semi-conducteurs. Cela n’émeut pas vraiment l’auditoire.

A lire aussi: Jordan Bardella: «Je suis l’enfant de la génération 2005-2015»

François-Xavier Bellamy est incontestablement le plus technique des intervenants. Il prône ainsi de compléter le dispositif de taxe carbone aux frontières adopté fin 2022 (MEACF, Mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières). Son affirmation plus politique « on fera la convergence par la liberté » recueille des applaudissements nourris.

La gauche n’était pas représentée par ses têtes de liste, probablement du fait des caractéristiques anticipées d’un auditoire d’entrepreneurs, peu naturellement enclins à rejoindre ses thèses. Il y a eu quelques développements intéressants, certains hors sol, et enfin d’autres, proprement drolatiques. Ainsi, le représentant de la liste EELV, Mounir Satouri, député européen, s’exprime avec dynamisme, aisance et gouaille de bon aloi : « Quand ils vous disent que c’est la faute à l’écologie et aux normes, ils vous racontent des salades ». L’auditoire exulte et applaudit au bon mot. Sur le fond, il n’en pense pas moins.

Une mention particulière pour la représentante de la liste pilotée par le Parti communiste, Samia Jaber (secrétaire général de L’Engagement d’Arnaud Montebourg), qui a évoqué la nécessité d’un euro-keynésianisme pour assurer une relance macroéconomique, contre la tendance libérale intrinsèque de l’Union Européenne. John Meynard Keynes, économiste libéral par excellence et pilier des accords de Bretton Woods… Karl Marx devrait, à n’en point douter, se retourner dans sa tombe.

Les thèmes débattus

À la question posée à l’ensemble des participants : « Êtes-vous pour un impôt européen ? », la réponse quasi-unanime est négative. Il est manifeste que le fédéralisme n’a pas vraiment bonne presse aujourd’hui. C’est pourtant ce qui est en filigrane dans les orientations de Renaissance, même si ce n’est pas clairement exprimé. Les Français le pressentent pourtant : ceci peut  expliquer les sondages en berne pour la liste de Valérie Hayer.

Sur la mise en place d’un SMIC européen, la réponse de Marion Maréchal, dans sa simplicité biblique : « Non », résume la position de la plupart des intervenants. Rappelons néanmoins la position du représentant des écologistes : « 60 % du salaire médian du pays concerné », ce qui bien sûr s’entend dans une enceinte européenne. Totalement inaudible sur une estrade française. Jordan Bardella a opportunément rappelé que le SMIC français représentait 1 398 € de salaire net contre 477 € pour le SMIC bulgare, ce qui ne permet pas de créer de la convergence entre pays à court terme. Les réalités du continent européen sont ainsi  rappelées.

Le Green Deal et le programme « De la fourche à la fourchette » ont à l’évidence du plomb dans l’aile. Personne ne les soutient plus, sauf EELV, dont l’argumentaire est courageux dans le contexte. Cri du cœur de Loïk Le Floch-Prigent dans la salle, témoin et acteur de quatre décennies industrielles : « Le Pacte Vert est un pacte de décroissance. C’est l’inverse qu’il faut faire ».

Sur l’énergie, les intervenants (sauf EELV, bien sûr) soulignent l’intérêt du nucléaire et la nécessaire déconnexion des prix de l’électricité et du gaz. Cette question, essentielle pour la compétitivité des entreprises françaises, n’a bizarrement pas été vraiment développée au cours de ce débat. Manque de temps probablement.

Sur les questions de surtransposition, tout le monde est d’accord pour recadrer nos textes réglementaires pour éviter le syndrome français du meilleur de la classe européenne, notamment dans le domaine agricole. À noter l’intéressante intervention d’Hélène Thouy (Parti animaliste), au-delà de ses positions classiques sur la protection animale. Elle souligne que d’un point de vue juridique, la surtransposition n’existe pas : les États délivrent en effet leur version interprétative des directives européennes. C’est bien de rappeler quelques évidences.

Sur la réforme des institutions enfin, seuls Gilles Mentré, représentant d’une liste centriste libérale (réunissant le groupe LIOT à l’Assemblée nationale et des proches de Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly-sur-Seine) et Jordan Bardella ont exprimé des propositions nouvelles. Gilles Mentré suggère ainsi d’amplifier la décentralisation européenne et notamment, que chaque député européen français soit affecté à un département, pour être la porte d’entrée des citoyens et des entreprises vers les institutions européennes, donnant ainsi à nos élus européens un rôle opérationnel au bénéfice de nos territoires. Jordan Bardella ouvre quant à lui la voie prometteuse de « la dérogation plutôt que l’harmonisation ». Cette approche est majeure car elle permet de repositionner l’Union européenne sans avoir besoin de passer par la case « Renégociation globale » des traités institutionnels.

Enfin, de façon substantielle, à quand une proposition portant sur le rôle futur de la Commission européenne vis-à-vis du Conseil de l’Union européenne, au-delà des polémiques sur la personne d’Ursula Von der Leyen ? En faire un simple secrétariat général permettrait à la démocratie, en effet, de retrouver sa place.

Que faut-il retenir de ces échanges ?

Il y a d’abord une forme de quasi-consensus pour que les Européens se serrent les coudes, dans un environnement géostratégique où l’Europe apparaît bien faible vis-à-vis des États-Unis, de la Russie et de la Chine. La compétitivité des entreprises françaises en est évidemment tributaire. Un continent avec 450 millions de consommateurs, c’est certainement une jauge plausible bien qu’insuffisante par rapport aux 330 millions d’Américains, 1 430 millions de Chinois et 1 430 millions d’Indiens.

A lire aussi, Sophie de Menthon : «C’est pas moi qui m’en occupe!»

La majorité présidentielle prône une souveraineté européenne tous azimuts. Là aussi, c’est une position foncièrement différente d’il y a cinq ans. Réindustrialisation, clauses miroirs dans les traités commerciaux, taxation carbone aux frontières, repositionnement express sur le Green Deal, souveraineté alimentaire : tout se passe comme si les pro-européens fondamentaux introduisaient des marqueurs souverainistes pour éviter de se faire balayer en juin 2024.

Les partis de gouvernement et ceux qui y aspirent ont finalement des positions assez proches, sur les politiques de souveraineté, de réindustrialisation, de commandes publiques, de politique agricole commune ou de débureaucratisation, au-delà des affichages partisans.

Un clivage fort réside sur la politique d’immigration. Le Pacte asile et migration en cours d’adoption par l’Union européenne, soutenu par Renaissance, porte une philosophie d’accueil (après tri organisé…) de répartition des migrants entre pays européens, notamment pour faire face aux besoins de main d’œuvre. La gauche y voit une fermeture inhumaine des frontières. La droite pourfend l’incapacité européenne à juguler l’immigration illégale. Les chefs d’entreprise ont quant à eux une approche pragmatique, prudemment à distance des débats partisans. À souligner l’évolution notable du RN, à bas bruit, en faveur d’une immigration choisie haut de gamme sur le modèle de la Suisse.

Le principal clivage de fond se trouve en réalité entre aspiration au fédéralisme européen et appétence pour l’Europe des Nations. C’est un bon débat démocratique. Merci à nos politiques de bien vouloir être clairs sur ce thème, ce qui permettra aux Français de se prononcer.

Enfin, il est patent qu’il n’y a pas vraiment de divergences de fond entre LR, le RN et Reconquête sur la vision stratégique de l’Europe future, au-delà des sujets de détail. Perspective intéressante pour la reconfiguration à venir du Parlement européen, entre le PPE (Parti populaire européen), ID (Identité et démocratie) et CRE (Conservateurs et réformistes européens), qui devrait pouvoir trouver des convergences ici ou là au cours de la prochaine mandature.

Note finale de ces débats : les chefs d’entreprises, sollicités pour une appréciation concernant les débats intervenus, ont majoritairement considéré que Jordan Bardella avait été le plus convaincant. Simplification, valeur travail, croissance, une trilogie forte pour la compétitivité des entreprises…

Marion Maréchal face à Valérie Hayer: Le Rouge et le Noir

0
Valérie Hayer et Marion Maréchal. Image: Capture CNews / YouTube

Les Européennes approchent et c’est pour Valérie Hayer, candidate Renaissance créditée de seulement 19% des intentions de vote, le moment de passer à la vitesse supérieure dans la conduite de sa campagne électorale. Aussi débattait-elle hier soir sur CNews face à Marion Maréchal. Compte-rendu du duel entre deux femmes qui assument leurs idées.


Il lui faut désormais renoncer à la potacherie : il n’est plus temps pour elle de faire du porte-à-porte avec le facétieux Gabriel Attal. Valérie Hayer doit également oublier les chaleureuses rencontres avec les rugbymen et ne plus songer à se faire lustrer l’escarpin par nos amis de Quotidien. La candidate d’Emmanuel Macron l’a bien compris, c’est pourquoi elle a accepté de débattre avec la championne de Reconquête, Marion Maréchal. 7 % des intentions de vote sont attribuées à celle que Valérie Hayer voit comme « l’extrême-droite avec un sourire et la jeunesse, mais qui n’en reste pas moins l’extrême-droite ».

Choisis ta France

Deux femmes : deux visions de la France au sein de L’Europe. Pour Valérie Hayer la France doit être l’un des rouages d’une Europe gérée par des technocrates et conçue comme un laboratoire de la mondialisation heureuse et de la multiculturalité. Marion Maréchal, elle, propose une France souveraine et identitaire au sein de l’Europe. Comme pour symboliser la confrontation de deux projets, aussi inconciliables qu’irréconciliables, et peut-être pour préparer au stendhalien « coup de pistolet au milieu d’un concert » qui pourrait avoir lieu lors de ce face à face potentiellement explosif, les deux animatrices chargées de l’orchestrer ont opté pour le rouge et le noir : un tailleur rouge pour la blonde Laurence Ferrari ; un tailleur noir pour la brune Sonia Mabrouk. Si la poudre n’a finalement pas parlé, l’affrontement des deux têtes de liste n’en a pas été moins passionnant[1].

A lire aussi: Erik Tegnér infiltre l’extrême gauche

La divergence des deux représentations de la France proposées est perceptible tant sur le fond que dans les mots employés.  Valérie Hayer, pour désigner d’abord « l’ensauvagement », a la parole coincée, fuyante, et allusive : il s’agit de tourner autour de la réalité, sans jamais l’effleurer, comme pour l’occulter. Il n’y a pas vraiment « d’ensauvagement », essaye-t-elle de nous dire; juste un peu de violence propagée par les réseaux sociaux. L’école de la République, bien sûr, doit demeurer « un sanctuaire » et on va envoyer dans les établissements scolaires des « brigades dédiées » afin de rétablir l’ordre quand il le faut. D’islamisme, il n’est pas question. Marion Maréchal, elle, ne craint pas de manier l’hyperbole que le réel, du reste, impose.  Elle parle sans s’émouvoir « d’effondrement de l’école » et de « gangrène islamiste qui subvertit notre jeunesse. » Au sujet de l’agriculture, Valérie Hayer « assume » – comme Emmanuel Macron, elle affectionne ce verbe –  de dire qu’il « faut plus d’Europe. » Elle précise que les agriculteurs sont « les premiers acteurs d’une transition verte » que seule l’Europe est « en capacité » d’accompagner. Marion Maréchal, elle, évoque justement des paysans emportés par un « tsunami de taxes » et assujettis à la concurrence déloyale des produits étrangers.

Péril imminent: surtout pas d’accord

Sur le principal danger qui pèse sur la France, les candidates ne sont pas non plus d’accord. Pour Valérie Hayer, la Russie et Poutine menacent la France et son salut passera par la seule victoire de l’Ukraine. Pour Marion Maréchal, le vrai péril réside dans l’islamisme. Si elle souhaite aider l’Ukraine, elle refuse de mettre en danger une France incapable de mener une guerre de haute intensité face à la Russie.  « Vous jouez à la guerre comme aux Playmobil » lance-t-elle à la sectatrice d’Emmanuel Macron. Valérie Hayer promet aussi qu’une fois le Pacte Asile et Migration signé, il n’y aura plus de Lampedusa ni de Jungle de Calais : « Nous pourrons alors continuer à accueillir dans la dignité comme nous avons vocation à le faire. » Nous voilà rassurés… Marion Maréchal gâche un peu la fête en se montrant dubitative eu égard au faible nombre d’OQTF jusqu’alors exécutées. Elle précise qu’il s’agit plutôt ici d’imposer aux Français des populations qu’ils ne souhaitent pas forcément voir s’implanter dans leur pays ; tout ça pour que soient livrés des sushis au quinoa à quelques bobos hors-sol. 

A lire aussi: Jordan Bardella sur l’Ukraine: «Nous avons condamné Vladimir Poutine sans ambiguïté dès le premier jour»

Face au manque de main d’œuvre dans « les secteurs en tension », Marion Maréchal préconise de remettre les Français au travail tout en les payant correctement plutôt que d’exploiter une main d’œuvre étrangère. Valérie Hayer conclut l’échange « en assumant » de voter pour le Pacte Asile et Migration afin de trouver une réponse aux défis migratoires à l’échelle européenne. Elle « assume » jusqu’au dérèglement climatique, et se propose d’aider les agriculteurs à faire de même. Elle « assume » enfin de dire que « c’est en Européen qu’on sera compétitif sur tous les plans ».  « Nous avons besoins d’Europe », résume-t-elle, magistrale.  Marion Maréchal, elle propose, en votant Reconquête, de battre Emmanuel Macron au parlement européen et de défendre ainsi notre civilisation.

Qu’on aime ou qu’on n’aime pas Marion Maréchal, force est de constater qu’aux discours filandreux, elle sait opposer un verbe tranchant. Georges Clémenceau lui donnerait toutefois un conseil pour parfaire ses futures prises de paroles : « Pourquoi ne pas comprendre au moins une fois, que la parole n’est pas aussi rapide que la pensée et que tout ce que l’on trouve dans l’esprit ne peut se convertir en paroles ? Comprendre que l’on peut aussi parler par gestes. Que le silence… parfois devient un cri. »


[1] https://www.cnews.fr/emission/2024-04-08/valerie-hayer-marion-marechal-le-face-face-1480221

Erik Tegnér infiltre l’extrême gauche

0
Affiche de la nouvelle une du Livre Noir, à paraître le 10 avril 2024. D.R

« Infiltrée au cœur de l’extrême-gauche » : Livre Noir présentait hier son nouveau numéro à Paris. Nous sommes allés à la soirée de lancement voir de quoi il retournait…


L’équipe de Livre Noir avait donné rendez-vous hier soir à quelques invités triés sur le volet sur les Grands Boulevards. Peu après 19h, au premier étage privatisé du Cardinal, ce n’est pas l’emblématique fondateur Erik Tegnér mais Jules Laurans qui prend la parole et nous fait le topo. Face aux députés RN Sébastien Chenu (Nord), Grégoire de Fournas (Gironde), à Sarah Knafo, la conseillère d’Éric Zemmour, ou à l’essayiste Éric Naulleau, le rédacteur en chef et responsable du pôle enquêtes du média militant avance qu’« il est important et nécessaire que la droite fasse de l’enquête ». Et le troisième numéro de Livre Noir risque de faire parler de lui. « Même si Mediapart fait très bien ce travail » d’enquête, s’amuse-t-il.

Finalement, l’expression « presse engagée » n’est peut-être pas toujours synonyme de presse de gauche donc. Les 176 pages de cette nouvelle livraison du trimestriel sont le résultat de centaines d’heures de travail d’immersion.

Un Tour de France des mouvements gauchistes

L’enquête, inédite, tient sur les épaules d’une femme : Mademoiselle P. Son nom ne sera dévoilé que demain. Elle s’est enrôlée pendant six mois au sein d’associations et de collectifs de gauche. C’est d’abord « sur un coup de tête que je me suis immiscée dans l’Association Utopia 56, en avril 2023 », nous confie la journaliste mystère. Après cette expérience inaugurale, notamment auprès du petit monde des « mineurs » non accompagnés, l’enquêtrice a rapidement voulu approfondir son investigation.

A lire aussi: «Le Nouvel Obs» annonce la couleur: il n’y aura pas plus progressiste

Soulèvements de la Terre, Dernière Révolution, Urgence Palestine, militants trans, ZAD de l’A69 : Mademoiselle P. a participé à de nombreuses réunions ; elle a contribué à différentes actions de ces groupes bien connus mais nébuleux, et noté les argumentaires utilisés par les militants. Sa longue infiltration nous offre aujourd’hui une enquête accablante sur les antifas, les groupes pro-Hamas sévissant en France, les éco-activistes, zadistes, militants LGBT, les associatifs pro-migrants – et même… des fichés S, nous promet-on.

Pas de retour en arrière possible

« Je sais m’adapter, ça me rend sympathique et ainsi, je passe partout  », nous confie la « taupe », juste avant d’entamer son discours devant la petite assemblée du bar. Sous les généreux applaudissements de l’auditoire, Jules Laurans salue le « courage » de son infiltrée qui sort donc de l’anonymat en même temps que le numéro. Cette dernière s’avance, en robe noire, sourire en coin, devant la soixantaine d’invités présents et leur raconte comment elle s’est effectivement infiltrée dans huit organisations.

« Les insultes, attaques et accusations subies depuis notre création nous ont renforcés. Aujourd’hui, nous avons brûlé nos vaisseaux pour être sûrs de ne jamais faiblir ni reculer » écrit Tegnér dans son éditorial. « Nous savons que notre vie va changer, en particulier celle de notre courageuse journaliste (…) que je tiens à saluer » ajoute-t-il. Un numéro dans les kiosques demain.

176 pages, 14,90 €

Finances publiques françaises: un indispensable «changement de logiciel»

0
Luca de Meo, le patron de Renault avec le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, Sandouville (76), 29 mars 2024 © ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Une analyse d’André-Victor Robert, auteur de La France au bord de l’abîme (éd. L’Artilleur, 2024), qui estime que notre pays risque de connaitre à très court terme un effondrement économique majeur, si rien n’est fait.


De longue date, la France témoigne d’un penchant immodéré pour la dépense publique et ses deux corollaires que sont les prélèvements obligatoires et l’endettement. De tous les pays d’Europe occidentale, c’est en France – et de très loin – que les dépenses publiques sont les plus élevées, en proportion du PIB : 58,1 % en 2022, à comparer à 49,7 % en Allemagne ou 44,5 % aux Pays-Bas… Cet argent est-il bien dépensé ? L’effondrement de la France au fil des ans dans les classements éducatifs internationaux et l’état de délabrement de certains de nos services publics (hôpitaux, police, justice…) conduisent à en douter, et d’ailleurs la satisfaction des Français vis-à-vis de leurs services publics est médiocre, significativement moins bonne que chez tous nos voisins, exceptées l’Italie et l’Espagne, si l’on en juge par les résultats 2017 de l’Eurobaromètre.

Financer des dépenses publiques élevées exige un recours massif à l’impôt ou à l’endettement : la France a choisi de faire appel à l’un et à l’autre, dans des proportions inégalées chez nos voisins. Exception faite du Danemark, c’est en effet en France que le taux de prélèvements obligatoires est le plus élevé parmi les pays d’Europe occidentale, à 48% du PIB en 2021. La France a pour autant aussi largement recours à l’endettement pour financer ses dépenses publiques : depuis vingt ans, le solde budgétaire courant (c’est-à-dire le solde des recettes et dépenses publiques exceptées les charges d’intérêts) est en effet systématiquement plus négatif – ou moins positif – dans notre pays que chez tous nos voisins y compris l’Italie et l’Espagne.

Dette publique sans précédent depuis la guerre

En Europe de l’ouest, seules la Grèce et l’Italie présentent une dette publique – exprimée en pourcentage du PIB – significativement plus importante que celle de la France, et à 110,6 % du PIB, la dette publique française atteint un niveau quasiment sans précédent depuis 1900, si l’on excepte les années au sortir des deux guerres mondiales ; mais à l’époque la dette publique française était majoritairement détenue par des résidents, alors qu’elle est aujourd’hui détenue pour plus de la moitié par des étrangers, et au surplus les ménages et entreprises français étaient bien moins endettés qu’aujourd’hui.

A lire aussi, Philippe Bilger: «Emmanuel, ça fait quand même onze ans que tu es là!»

Dépenses publiques élevées et faible satisfaction des usagers, fort recours tout à la fois à l’impôt et à l’endettement pour les financer, les conséquences de ces piètres résultats sont dramatiques : la dégradation continue de nos performances éducatives finit par peser négativement sur le niveau de qualification de la main d’œuvre et donc sur la productivité de celle-ci, qui constitue le principal déterminant à long terme du niveau de vie de la population ; le niveau élevé des impôts pèse sur le pouvoir d’achat des ménages et sur la compétitivité de nos entreprises ; enfin, le niveau élevé de notre endettement dégrade notre souveraineté et nous expose à une possible – pour ne dire probable – remontée des taux d’intérêts.

Notre pays est sur le déclin : nous avons perdu des parts de marché, notre industrie s’est réduite comme peau de chagrin, et, exprimé par habitant et en parité de pouvoir d’achat, le PIB français est inférieur de 14,5% au PIB allemand en 2022, alors que l’écart n’était que de 1% en 1974 (source OCDE). Le pire serait de laisser la situation se dégrader encore un peu plus sans rien faire, et d’attendre d’être sous la pression des évènements pour prendre des décisions qui s’imposeraient et seraient alors en grande partie subies. Il y a à notre sens urgence à « changer de logiciel » et à définir une stratégie claire pour enrayer ce déclin, plutôt que de différer la prise de mesures correctrices. Le redressement de nos finances publiques nous semble devoir s’appuyer sur quelques principes, que nous exposons et détaillons maintenant.

Quelles dépenses publiques rogner ?

Tout d’abord, on peut considérer que le niveau d’ores et déjà extrêmement élevé des prélèvements obligatoires interdit toute hausse supplémentaire de ceux-ci, sauf à accepter de faire encore un pas dans la direction de ce qu’il faut bien appeler du « collectivisme ». C’est donc dans les dépenses qu’il va falloir tailler.

La réduction des dépenses devra toutefois être ciblée, dans le temps, et selon les types de dépenses. En période de mauvaise conjoncture, la réduction des dépenses publiques est susceptible d’aggraver la récession, alors qu’à l’inverse en période de bonne conjoncture, un surcroît de dépenses publiques est susceptible d’alimenter l’inflation et d’évincer des dépenses privées. C’est donc avant tout sur les années de bonne conjoncture que devra porter la réduction des dépenses. Il n’est pas normal que le solde budgétaire de la France soit systématiquement négatif depuis cinquante ans, il n’est pas normal que les années de bonne conjoncture n’aient pas été mises à profit pour dégager un solde budgétaire positif et ainsi réduire la dette publique.

S’agissant du type de dépenses à cibler, il conviendra d’épargner les dépenses qui contribuent à la croissance de la productivité et par là-même au maintien et à la progression du niveau de vie de la population, ce qui inclut une partie des dépenses d’enseignement et de recherche. Pour ne donner qu’un exemple, il est difficile d’imaginer que l’on puisse redresser le système éducatif sans mieux rémunérer les enseignants nouvellement recrutés, pour autant que leurs compétences le justifient, tant la profession d’enseignant souffre à présent d’une désaffection profonde. Cela ne veut pas dire que toutes les dépenses engagées par le ministère de l’éducation méritent d’être sanctuarisées, il y a sans doute des économies possibles par ailleurs dans le budget de ce ministère, au niveau des personnels administratifs par exemple, ou encore en instaurant une sélection à l’entrée à l’université, de façon à dissuader à s’engager dans les études universitaires les étudiants qui ont a priori une très faible chance de les mener à bien.

A lire aussi, Stéphane Germain: La fin de l’Europe écolo-woke ?

Mieux cibler les dépenses, c’est aussi, pour l’état français, se préoccuper en priorité du bien-être de ses seuls ressortissants (à l’instar de ce que font tous les États à la surface de la Terre) et renoncer à l’objectif – vain et pour tout dire un peu délirant – de vouloir sauver la planète et l’ensemble de ses habitants. La plupart des pays du monde (quasiment tous les pays hors UE) ne consentent à autoriser à séjourner sur leur sol que les migrants qui sont peu susceptibles de peser sur leurs finances publiques, et les étrangers qui ne sont plus en mesure de subvenir à leurs besoins sont en règle générale invités à regagner leur pays d’origine. 

Un assentiment populaire difficile à obtenir

Enfin, l’État doit cesser de s’ingénier à empêcher les individus de travailler et les entreprises de produire. La coexistence de nombreux emplois peu qualifiés non pourvus et d’individus en âge et en capacité physique de les occuper justifierait de durcir les conditions d’octroi du RSA, en alignant par exemple les obligations de recherche active d’emploi des bénéficiaires du RSA sur celles qui sont imposées aux chômeurs indemnisés. Lorsque l’état (ou l’UE) impose aux entreprises industrielles des normes drastiques d’émissions de gaz à effet de serre qui conduisent ces entreprises à délocaliser leur production dans des pays où ces normes ne seront pas respectées, et ce alors même que la France représente moins de 1% des émissions mondiales de GES, on peut considérer que la mesure est contre-productive à la fois au regard d’un objectif hypothétique de réduction des émissions de GES et en termes de recettes fiscales pour la France.

Nous considérons que les résistances éventuelles, au sein de l’élite et de la haute administration, à ce changement de paradigme, se manifesteront avec d’autant moins d’acuité et de véhémence que le peuple sera associé étroitement au suivi et au contrôle des dépenses publiques.

En la matière, on pourrait songer à s’inspirer de l’exemple de la Confédération helvétique, où l’existence – à tous les niveaux du pouvoir – du référendum d’initiative citoyenne contribue grandement au bon emploi des deniers publics en obligeant les élus et les administrations à s’interroger sur le risque d’une possible censure populaire à l’encontre de tout projet dont les bénéfices paraîtraient trop faibles ou trop incertains au regard des coûts à engager.

L’ineffaçable Timberlake

0
D.R

Cancel-moi si tu peux !


Le chanteur à minettes Justin Timberlake parvient toujours à passer entre les mailles du filet féministo-woke. La presse américaine l’a même renommé « Teflon Man », car les accusations glissent sur lui comme sur une poêle Tefal ! Dans son autobiographie fracassante, La Femme en moi, sortie en octobre, son ex-Britney Spears dévoile qu’elle avait avorté en raison du refus de paternité du chanteur. En réponse, l’homme antiadhésif se drape dans sa dignité en gardant le silence. Cette année, il sort le premier single de son nouvel album après six ans d’absence. Dans les paroles de Selfish, il confesse être jaloux et égoïste : c’est tout comme s’il revendiquait ses comportements toxiques avec les femmes. Brit-Brit ayant commis une chanson portant le même titre en 2011, ses fans se débrouillent pour qu’elle soit plus téléchargée et devance le tube de Justin dans le classement iTunes.

A lire aussi : Casta diva

Pourtant, la chanteuse elle-même se déclare « amoureuse » de Selfish et s’excuse pour ce qu’elle a dit dans son livre. En réponse, lors d’un concert à New York, Timberlake se montre ingrat, déclarant : « J’aimerais saisir l’opportunité de m’excuser… auprès de personne, putain ! » En 2004, le même chanteur avait été au centre du scandale du « Nipplegate », mot-valise formé de nipple, « téton », et du suffixe -gate. Il dévoilait malencontreusement sur scène le sein de la superstar Janet Jackson lors d’une chorégraphie osée accompagnant un duo retransmis devant 140 millions de téléspectateurs le soir du Superbowl. Selon la sœur de Michael, il était prévu que son soutien-gorge reste en place et ne dévoile que partiellement son sein. Cependant, lors de la prestation, Timberlake tira trop fort sur le bustier… S’ensuivirent aux États-Unis tout un battage médiatique, des amendes et l’adoption par les chaînes américaines d’un délai de cinq secondes avant diffusion pour prévenir tout incident de ce genre. Et, surtout, la fin de la carrière de Janet Jackson, victime apparente de « misogynoir ». En 2021, Justin Timberlake, qu’on accuse régulièrement d’appropriation culturelle, s’est excusé publiquement auprès d’elle en reconnaissant avoir bénéficié d’un système qui tolère le sexisme et le racisme. Oui, un homme-téflon…