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Réarmement démographique? 95 fois sur cent, la femme s’emmerde en baisant!

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Une étude IFOP pour un marchand de godemichés, publiée ce jour, mesure une baisse historique de la fréquence des rapports sexuels des Français. La proportion de nos concitoyens ayant eu un rapport au cours des 12 derniers mois n’a jamais été aussi faible en cinquante ans. Les activités numériques ne comptent pas pour rien dans cette apathie sexuelle. Et cette montée de l’inactivité sexuelle affecte tout particulièrement la jeunesse.


Lors de la grande conférence de presse qu’il tint au palais l’Élysée, Emmanuel Macron s’est alarmé du vieillissement de la France, se gardant bien, toutefois, de préciser que c’est chez les autochtones qu’il y a le moins de naissances. (Selon les chiffres de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, la femme française n’a qu’1,68 enfant tandis que l’immigrée algérienne, elle, en met au monde à 3,69. En 2022, un tiers des bébés avait au moins un parent né hors de l’Union européenne. Quant aux naissances issues de deux parents nés à l’étranger, elles ont augmenté de 72% entre 2002 et 2022).

Le plan cul d’Emmanuel Macron

Notre belligérant de la République a ensuite souligné la nécessité d’un « réarmement démographique » pour annoncer, martial, le lancement prochain « d’un grand plan » destiné à lutter « contre le fléau de l’infertilité ». En filant avec pompe la métaphore guerrière, Macron n’a pas manqué de s’attirer les foudres des féministes et de la gauche. Déjà, le soutien apporté à Depardieu avait mécontenté. Qu’Emmanuel Macron prétende maintenant mobiliser les utérus des Françaises pour repeupler l’Hexagone, ça n’était décemment plus possible. On a alors vu les défenderesses des droits des utérus à disposer d’eux-mêmes, déjà sur le sentier de la guerre, se lever comme un seul homme pour dénoncer le projet aux relents pétainistes : faire des enfants ne saurait devenir un devoir patriotique ; les femmes ne serviraient pas l’accroissement de la population française. Que la rhétorique présidentielle amuse ou agace, la question de la baisse du taux de natalité des Françaises n’en demeure pas moins préoccupante et nombreuses sont les explications plus ou moins sociologiques avancées pour l’expliquer : éco-anxiété, peur de l’avenir, crainte devant les changements climatiques, incertitudes économiques ou violences géopolitiques.

Et si on prenait les choses autrement ? S’il y avait tout simplement moins de naissances dans l’Hexagone parce que l’activité sexuelle des Français est en berne ? L’Ifop a mené une enquête pour l’entreprise de sex-toys Lelo. Intitulée « Sex recession », cette étude1 révèle que la France, comme d’autres pays européens (États-Unis ou Grande-Bretagne), est entrée en « récession sexuelle ».  C’est officiel:  la pratique de la bête à deux dos a enregistré un recul sans précédent ; les Français hétérosexuels font moins l’amour. On apprend ainsi que la proportion des Français ayant eu un rapport sexuel au cours des 12 derniers mois n’a jamais été aussi faible en cinquante ans et cette montée de l’inactivité sexuelle affecte tout particulièrement la jeunesse. En effet, 28% des jeunes de 18 à 24 ans, initiés sexuellement, admettent ne pas avoir eu de rapport en un an. C’est cinq fois plus qu’en 2009. De plus, les célibataires n’ont pas le monopole de l’abstinence sexuelle, les résultats montrent qu’une personne sur quatre, actuellement en couple, n’a pas (ou plus) d’intimité physique avec son conjoint. La sexualité semblerait avoir cessé d’être l’une des composantes essentielles d’une vie réussie ou, à tout le moins, celle d’une vie de couple harmonieuse. On se revendique désormais assez ouvertement abstinent par choix voire asexuel. Ce désinvestissement, du reste, ne se cantonne pas au seul sexe mais s’étend à d’autres aspects de la vie des Français : travail, civisme, associatif, politique… L’étude précise également, on l’aurait parié, que l’activité sexuelle est largement concurrencée par le numérique (TV, réseaux sociaux, jeux vidéo…). Ainsi, lorsqu’on interroge les jeunes vivant en couple sous le même toit, 50% des hommes et 42% des femmes reconnaissent avoir déjà évité un rapport pour regarder une série ou un film.

Finie la fête du slip

L’absence de rapports sexuels, apprend-t-on enfin, serait mieux vécue par les femmes qu’elle ne l’est par les hommes et il semblerait qu’elles s’affranchissent plus facilement qu’autrefois du « devoir conjugal », quand celui-ci leur pèse.

L’étude précise ainsi qu’on s’achemine vers la « déconstruction du devoir conjugal », dans un contexte marqué par la révolution du rapport au consentement.

Les chiffres indiquent que les Françaises acceptent beaucoup moins de se forcer à faire l’amour qu’il y a quarante ans. Parmi les femmes âgées de 18 à 49 ans, elles ne sont plus que 52% à s’y résoudre contre 76% en 1981. En 2024, Brassens, vieux mâle blanc ne pourrait donc plus chanter :

Quatre-vingt-quinze fois sur cent
La femme s’emmerde en baisant
Qu’elle le taise ou le confesse
C’est pas tous les jours qu’on lui déride les fesses

Les pauvres bougres convaincus
Du contraire sont des cocus
À l’heure de l’œuvre de chair
Elle est souvent triste, peuchère !

S’il n’entend le cœur qui bat
Le corps non plus ne bronche pas
Les « encore », les « c’est bon », les « continue »
Qu’elle crie pour simuler qu’elle monte aux nues

C’est pure charité, les soupirs des anges ne sont
En général que de pieux mensonges
C’est à seule fin que son partenaire
Se croit un amant extraordinaire

Que le coq imbécile et prétentieux perché dessus
Ne soit pas déçu

Quoi qu’il en soit, rien de nouveau sous le soleil : ce sont toujours les femmes qui font la nique aux hommes.


  1. https://www.causeur.fr/wp-content/uploads/2024/02/Analyse_FK_IFOP_LELO_2024.02.01.pdf ↩︎

Carroll/Trump: pour 83 millions de dollars de plus

Donald Trump a été condamné à payer 83 millions de dollars pour « diffamation » à E. Jean Carroll qui l’accuse de l’avoir agressée sexuellement dans les années 90. Une tribune libre d’Alain Destexhe


Nous ne sommes pas dans un film de Sergio Leone, mais dans un tribunal de New York. Un tribunal ? Plutôt un théâtre qui s’apprête à rendre une parodie de justice contre le type contre qui tous les coups sont permis pour l’empêcher de devenir président. Donald Trump au cas où vous ne l’auriez pas deviné.

L’ancien président est condamné à payer 83 millions de dollars de dommages pour avoir « diffamé » E. Jean Carroll, qui l’accuse de l’avoir agressée sexuellement dans les années 90.

La « victime » ne se souvient plus de la date des faits

Dans les années 90 ? En effet, elle ne se souvient plus de l’année au cours de laquelle la prétendue agression sexuelle aurait eu lieu, il y a près de trois décennies. Elle dit qu’elle et le Donald ont commencé à flirter dans un grand magasin pendant les heures d’ouverture, qu’ils se sont ensuite rendus dans les cabines d’essayage, que jusque-là elle était consentante mais qu’ensuite il l’aurait pénétrée digitalement sans son accord. Elle n’a pas porté plainte à l’époque et il n’y a aucun témoin. 

Il nie et dit qu’il ne se souvient pas de l’avoir jamais rencontrée.

La prescription bafouée par une loi rétroactive

Presque 30 ans plus tard, la presque octogénaire gauchiste (liberal en américain) écrit un livre qui se vend très bien grâce à cette histoire, puis porte plainte alors que Donald Trump vient de se déclarer candidat à la présidence. Un milliardaire Démocrate de la Silicon Valley, Reid Hoffman, l’assure de la prise en charge illimitée de ses frais d’avocat, mais – évidemment – il y a prescription. Qu’à cela ne tienne ! Un parlementaire Démocrate, Brad Hoylman-Siga, connu pour son hostilité à Trump, dépose dans l’Etat de New York une proposition de loi ad hoc pour régler le cas Carroll / Trump. Aussitôt adopté, le Adult Survivors Act permet aux « survivantes » présumées d’agression sexuelle de déposer à nouveau plainte dans un délai de 12 mois à partir de la publication de cette nouvelle loi, même si les faits allégués étaient auparavant couverts par la prescription ! Une loi rétroactive donc, au mépris de ce cher Etat de droit et en fait de toutes les règles de droit qui permet à madame Carroll de relancer la machine judiciaire avec les fonds du même capitaliste milliardaire et méga-donateur du Parti démocrate et des causes progressistes.

A lire aussi: Le Parti socialiste belge invente la « gauche cocaïne »

Le procès a montré des dizaines d’incohérences dans le récit de la « victime », « survivante ». Pour n’en donner qu’un exemple, elle affirmait avec certitude porter ce jour-là une robe qui n’existait pas alors sur le marché ! Elles n’ont pas empêché un jury populaire, tiré au sort dans une ville qui vote à 90% pour les Démocrates, de condamner Trump à cinq millions de dollars de dommages.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Donald Trump continue à contester bruyamment les faits alors qu’il vient d’être condamné – au civil notons-le, pas au pénal – pour « coups et blessures ». Elle porte donc plainte en diffamation, prétendant qu’elle a perdu sa chronique de conseils sexuels (elle a 76 ans) dans le magazine Elle qui aurait « ruiné sa carrière » (à 76 ans !). Pour cette chronique, elle était payée quelques dizaines de milliers de dollars par an. Sa déclaration selon laquelle son conflit avec Trump aurait conduit à son licenciement a été fermement démentie par le magazine qui l’a licenciée. Rien à voir selon Elle. Sa chronique n’avait plus le succès d’antan. La perte d’un emploi à 76 ans ne ressemble pas non plus à la fin du monde.

Plaignante de gauche, juge de gauche, jury de gauche

Mais il s’agit de Trump. Une plaignante de gauche, un juge de gauche ouvertement hostile et un jury de gauche, le voilà condamné à… 83 millions de dommages et, s’il ouvre encore la bouche pour rappeler son innocence, la somme pourrait être doublée ! Le voilà muselé. Quatre autres poursuites du même type (plaignant de gauche, juge de gauche, jury de gauche) l’attendent encore à New York.

Ce n’est pas la première loi ciblée, conçue pour rendre un comportement antérieur de Trump, juridiquement inattaquable, légalement susceptible de poursuites du jour au lendemain. Des lois rétroactives visant un seul homme et qui n’auraient jamais été approuvées s’il n’était à nouveau candidat à la présidence.

Big Apple est pourrie

Le visage lifté, tentant désespérément de paraître beaucoup plus jeune, E. Jean Carroll est l’incarnation caricaturale de la femme riche, progressiste, woke, branchée, sans enfants (ce dont elle se réjouit bruyamment,), qui jouit comme une folle de sa nouvelle célébrité et de son bon coup politique au service des Démocrates. Après sa victoire, lors de sa première déclaration à la présentatrice vedette de MSNBC qui tentait tout aussi désespérément de relier son triomphe judiciaire à la cause des femmes, elle annonça, sans humour, qu’elle allait claquer plein de pognon à faire les boutiques et renouveler sa garde-robe. Grand bien lui fasse ! 

Oui, sous la férule des Démocrates, il y a bien quelque chose d’inquiétant et de pourri en république américaine.

Nouveau bastion du Hamas au sein de Paris III-Sorbonne Nouvelle

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Au sein de l’université parisienne, une littérature « antisioniste » fort problématique circule et entretient une atmosphère de violence antijuive alarmante, s’inquiète notre contributrice. Extraits et analyse.


La libération de la parole antijuive dans les universités françaises a atteint les sommets après les massacres du 7 octobre. J’ai pu en témoigner avec Georges-Elia Sarfati dans L’Express1 l’année dernière.

Cette parole s’inscrit dans une archive discursive bien décrite : la souche social-nationaliste et son idée du complot juif a muté en complot sioniste (les « sionistes » ont ourdi un plan de conquête de la Palestine), la souche soviétique a été fertilisée par le discours post-colonial (« Israël colonise et occupe les terres des autres »), la souche islamique (les Juifs ne peuvent pas être souverains sur la terre d’islam) et la souche post-moderne pour laquelle l’existence d’un État souverain à caractère national juif est une écharde douloureuse sur le corps occidental. Aujourd’hui ce cocktail, nourri par l’activisme de la gauche radicale palestinisée fleurit sur les campus.

Interclasse islamo-gauchiste

Avant–hier, alors que je sortais après mes cours à la Sorbonne Nouvelle, une étudiante toute de drapeau palestinien vêtue, distribuait des papiers à des étudiants.

À côté d’un stand du Comité Palestine affilié au NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), rempli de littérature conçue pour les curieux, son camarade accueillait les membres de la faculté dont la libido sciendi n’a pas encore été satisfaite par le contenu des cours…

A lire aussi: Le Recteur de Paris démissionne, la ministresse est toujours là: le monde à l’envers de l’Educ-Nat

Il leur offrait des tracts pour combattre l’entité sioniste, pour libérer la Palestine du Jourdain à la mer, pour boycotter tout ce qui est vaguement « sioniste ».  Un journal du Comité Palestine Sorbonne Nouvelle, appelé pastoralement L’Olivier et dont le premier numéro s’intitule Sionisme et antisémitisme : les liens historiques2 présentait les liens étroits du sionisme avec le nazisme, tout à fait dans la veine de la thèse négationniste d’un Mahmoud Abbas et appelait à démanteler « l’entité sioniste » par une lutte armée. Pour rappel : le slogan « Libérez Palestine du Jourdain à la mer » a été lancé par le Mufti de Jérusalem, Haj Amin Al Hussejni, allié des nazis3, qui entendait se débarrasser des Juifs du yeshuv (communauté agricole) et appelait aux pogroms et aux massacres. Le jeune homme, représentant de ce Comité, avec qui j’ai longuement discuté, m’a dit que pour que la Palestine soit libérée, il faut la débarrasser des Juifs. Les ashkénazes doivent rentrer « chez eux » et les séfarades « chez eux ». Sinon, c’est la résistance armée qui les chassera. A ma question sur les massacres et l’expulsion des Juifs du monde arabe, qu’il a reconnus, il a ajouté que derrière ces massacres il y avait la main du Mossad. Ce jeune homme m’a même « cité » Zeev Jabotinsky, qui appellerait à tuer des Arabes, et Théodore Herzl, qui chercherait les faveurs des antisémites. Ce qui montre que ce jeune homme n’a jamais ouvert aucun livre de ces deux grands penseurs qui n’ont jamais dit ce qu’il leur attribuait. Je donne cet exemple pour montrer que la confusion, l’ignorance, la propagande haineuse ont toute leur place au sein de mon université. Ce sont ces mêmes étudiants qui organisent des « conférences » sur ces sujets. Par exemple, celle prévue pour le 8 février annonce :

« Nous réaffirmons encore une fois notre soutien inconditionnel à la résistance palestinienne, et nous appelons à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, ainsi que la libération totale de la Palestine et le démantèlement de l’entité sioniste coloniale ».

Faire des juifs les nouveaux nazis

Maintenant, penchons-nous sur la littérature produite par ledit comité et distribuée par les étudiants de la Sorbonne aux étudiants de la Sorbonne :

Al Thawabet (Nos principes, en page 2 de L’Olivier, juste à côté de l’édito) inspiré des principes formulés par l’OLP en 1977 (dans cette charte, l’OLP ne reconnait pas l’existence de l’Etat d’Israël) :

Principe 3 : Soutien à la résistance

Principe 4 : Palestine libre de l’Occupation des soldats et des colons, de la mer au Jourdain, avec Al Quds comme capitale.

À lire aussi, Jeremy Stubbs: Le grand capital contre les juifs

Un chapitre est consacré aux liens étroits du sionisme et du nazisme :

« Les sionistes maintenaient de bonnes relations avec les nazis, au moins jusqu’à la fin des années trente […] Les sionistes allemands se sont donc alliés aux nazis après que ces derniers se sont emparés du pouvoir, et les sionistes étaient le seul groupe juif qui n’a pas fait l’objet de censures et de l’interdiction d’exercer toute activité politique…. Cependant, la fin de la Seconde Guerre mondiale a également entrainé la fin de l’antisémitisme d’Etat en Europe, qui s’est posé comme un obstacle face aux propagandistes sionistes » (p. 7-8)

L’apologie du terrorisme est explicite aussi :

Une page est consacrée au « journaliste » Hamza Al Dahdouh, « jounaliste palestinien incarnant la résilience et la force de son peuple » (p. 27). Hamza el Dahdouh fut un terroriste, combattant du Jihad Islamique, représentant d’un bataillon du Jihad Islamique Zeitun. À la page 14, on découvre que « … depuis le début de l’occupation en 1948, Israël cherche à contrôler et empêcher l’éducation des Palestinien.ne.s, en leur durcissant les démarches, en leur imposant des checkpoints long et laborieux, en les privant d’infrastructures… Comme tout régime d’occupation, il a cherché à effacer la culture et la connaissance palestinienne (sic ! NDLA), son histoire, sa trace, son héritage, comme en témoignent les attaques répétées contre les universitaires, les pillages de livres (sic ! NDLA), la destruction des sites archéologiques et des églises historiques ».

Ce ne sont que des échantillons de la prose distribuée aux étudiants par d’autres étudiants. La lecture complète du journal me fait penser que les fabricants des Protocoles des sages de Sion ont de dignes héritiers. Le problème est qu’un étudiant contemporain moyen, dépossédé de connaissances historiques générales et de celles qui concernent l’histoire du Proche-Orient en particulier n’a pas les moyens de voir qu’il s’agit de mensonges grossiers à CHAQUE ligne de ce torchon propagandiste.

La gêne des tutelles

Le président de l’université que j’ai contacté m’a répondu que l’Université n’était pas responsable des « tracts distribués sur la voie publique ». La voie publique se trouvant dans les portes d’entrée de la faculté Sorbonne-Nouvelle, on se demande quelle aurait été sa réponse si on y distribuait Mein Kampf.

Là où je veux en venir, ce n’est pas tant l’existence de ces groupuscules criminels, ces Merah ou Carlos en puissance, qui diffusent cette propagande crapuleuse, mensongère et criminelle, c’est le silence et le « pas de vague » des tutelles. Il s’agit là de l’appel à la violence ouverte, du négationnisme, de la fabrication des assassins en puissance. Qui agissent à l’université impunément. Malgré le fait qu’une plainte a déjà été déposée contre le NPA et ses affiliés pour apologie du terrorisme.

Le silence des institutions universitaires, les réponses évasives des instances qui psittacisent sans cesse « Nous combattons toutes les formes de racisme » les rend complices de l’idéologie crapuleuse et meurtrière. Si l’antisémitisme prospère dans les facs, si les universitaires juifs quittent la France, si les étudiants juifs ne se sentent pas en sécurité, c’est que ce climat est bien entretenu par la lâcheté et l’indifférence des présidences qui n’ont de présidence que le titre, mais qui agissent exactement comme les bourgeois du film de Marcel Ophuls Le chagrin et la pitié – lesquels prétendent ne pas avoir vu ni su ce qui se passait sous leur nez. La présidence de l’université étant aux abonnés absents, Caroline Yadan, députée de Renaissance, a été informée des agissements dudit Comité Palestine.


  1. https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/grinshpun-sarfati-comment-la-parole-antijuive-sest-liberee-a-luniversite-MNLBQSFG5VGPLAFBANO3JUCUQY ↩︎
  2. https://drive.google.com/file/d/1fACG0Nb-jBrcqFPkwjKOaAsNYV_xnWxe/view ↩︎
  3. https://www.causeur.fr/lombre-du-nazisme-et-du-grand-mufti-de-jerusalem-plane-sur-les-massacres-du-hamas-269619 ↩︎

Contre le principe de précaution, pour l’amour du risque!

Un livre nous raconte comment nous en sommes arrivés à une véritable civilisation de froussards


Ils s’y sont mis à trois. Andrea Marcolongo, journaliste italienne. Patrice Franceschi, écrivain, aviateur et marin. Loïc Finaz, amiral et ancien directeur de l’Ecole de guerre. Dans un court livre (Le goût du risque, 144 pages, 2023) publié chez Grasset, ils défendent le goût du risque, une vertu démodée qui, comme toutes les vertus démodées, passe pour un vice.

Jacques a dit : « Confinement » !

Dans le livre, ils opposent les défenseurs de la sécurité à tout crin aux amoureux de la liberté. Ces derniers, dans le débat des idées, dans la vie quotidienne, perdraient du terrain chaque jour. « En ces temps post-héroïques de l’Occident », « les uns voient la liberté comme une simple option sur le marché de l’existence, les autres la considèrent comme l’unique valeur capable d’irriguer toutes les autres pour leur donner sens – et en cela, elle est sacrée ». Cela nous ramène au choix qui se présente au jeune Achille, dans l’Iliade, qui décide de cocher la case « vie courte mais intense » au détriment d’ « existence morne et obscure ».

Pour les auteurs, le moment paroxystique de cette mentalité sécuritaire fut la crise du Covid. Il est vrai que ce fut pour ceux qui nous gouvernent un grand moment de « Jacques a dit », entre les verres que l’on devait boire assis et autres consignes à dormir debout. S’il fallait faire des objections pour le seul plaisir d’être casse-pied, on pourrait répondre, dans cette opposition entre sécurité et liberté, que certains de nos voisins, les Suisses en premier lieu, peuvent être tout à fait jaloux de leur haut niveau de liberté politique tout en ayant une attitude peu nerveuse volant en main. Quand les auteurs écrivent : « Il faut révoquer la crainte de la mort et voilà tout », on a envie de répondre, avec Woody Allen : « Tant que l’homme sera mortel, il ne pourra pas être complètement décontracté ».

C’est pour notre bien

L’ouvrage nous raconte comment nous en sommes arrivés à cette civilisation de froussards. A l’échelle de la France, le second mandat de Jacques Chirac constitua certainement une étape décisive. On se souvient que lors de la traditionnelle interview du 14 juillet, en 2002, il s’était mué en « super secrétaire d’État » aux transports afin de faire figurer la sécurité routière parmi les trois principaux chantiers de son quinquennat. C’est aussi au cours de ce mandat, sous l’influence de Nathalie Kosciusko-Morizet, que le principe de précaution fit son entrée dans la constitution, via la Charte de l’environnement. Une traduction du « principe responsabilité » défendu par Hans Jonas dans les années 70. Le philosophe allemand en était venu à défendre, au nom de l’écologie, les vertus des régimes communistes, lesquels étaient capables d’imposer des mesures contraignantes (dictature oblige) à leur population. C’est ce principe qui a poussé les Allemands à fermer leurs centrales nucléaires, et les Français à renoncer à leur gaz de schiste. Avec de tels principes, les caravelles espagnoles et portugaises seraient restées à quai au XVème siècle. C’est ce qu’écrivent les auteurs : « S’ils se l’étaient imposé, les Vikings n’auraient jamais quitté leurs fjords, Magellan serait resté à Porto et Christophe Colomb à Gênes. Newton ne se serait même pas risqué à faire sa sieste sous un pommier. Neil Armstrong n’aurait jamais qualifié son petit pas de bond de géant pour l’humanité. Chartres, Reims et Amiens ne s’enorgueilliraient pas de leurs cathédrales, ni Paris de sa Tour Eiffel ».

Alors, au moment où le président du Sénat Gérard Larcher s’inquiète, à juste titre, que la constitution devienne un catalogue de droits, il serait bon d’aller jeter un œil dans quelques-unes des dérives de ces dernières décennies et d’en retirer quelques principes superfétatoires.

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Est-on certain que Kassogue S. n’est pas un terroriste?

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Elisabeth Lévy revient sur le profil de Kassogue S., l’auteur de l’attaque au couteau de la Gare de Lyon, samedi matin. Après avoir été suspendue pour raisons psychiatriques, la garde à vue de l’assaillant a repris. Au-delà de la psychiatrie, les discours de haine contre la France ou l’Occident font des ravages, observe notre directrice de la rédaction.


D’abord, il nous faut revenir sur la présentation de Kassogue S. telle qu’elle a été faite par les médias. Et sur cet empressement à nous dire qu’il s’agissait d’un déséquilibré, qu’il était en situation régulière et qu’il n’avait aucun signe de religiosité. Circulez, il n’y a rien à dire ! C’est un triste fait divers. D’ailleurs, le Parquet National Antiterroriste regarde ailleurs.

Rappelons-le: commettre un acte de ce type, rouler en camion sur une foule ou tirer à bout portant sur une fillette juive ne signale pas une personnalité très équilibrée. Autrement dit, tous les terroristes sont un peu fous. Mais la plupart des fous n’agressent pas des gens à coups de marteau.

Deuxièmement, ce Malien, Kassogue S., était dans les clous de la loi. Ouf ! Il avait un titre de séjour italien. C’est une nouvelle preuve du masochisme européen. Un droit accordé n’importe où en Europe au nom de n’importe quel principe, c’est table ouverte dans l’espace Schengen. De plus, son état psychiatrique semble avoir joué dans sa régularisation. En plus de toute la misère du monde, faudra-t-il bientôt accueillir toute la dinguerie du monde? Pour nos habituels experts en réécriture du réel, la grande leçon de cet épisode tragique, c’est que la psychiatrie manque de moyens.

Reste qu’il n’y a pas de motivation islamiste justifiant la qualification terroriste

Certes, les usagers de la gare n’ont pas entendu de « Allah Akbar ». Mais la barbe du suspect répond aux canons islamistes, ainsi que sa haine des LGBT qu’il exhibait sur TikTok. Tous les terroristes ne sont pas islamistes (il y a un terrorisme basque, irlandais, ou palestinien « laïque » avant le Hamas, par exemple). Ce qui caractérise et signale le terrorisme, c’est la motivation idéologique, la justification politique de la violence aveugle.

À ne pas manquer, Elisabeth Lévy: Un peuple peut en cacher un autre

Or, dans le cas de Kassogue S.,  cette motivation est parfaitement claire. Il ne nous aime pas. «Je ne rêve pas d’être français, je n’aime pas la France, je déteste tous les Français», crache-t-il sur son compte TikTok désormais désactivé. Il disait qu’il voulait tuer des Français. Cela mériterait au moins la qualification d’acte raciste, non?

Le premier attentat du décolonialisme ?

Pourquoi cette haine ? Ce que nous a appris Le Parisien est très intéressant. Son TikTok était plein d’un salmigondis sur les crimes de la France en Afrique. « Vous avez maltraité les gens, violé les femmes, assassiné les petits enfants, enlevé les organes des enfants, volé nos biens matériels. Vous êtes plus maudits que Satan. » Voilà ce que disait ce charmant garçon.

Cela ne vous rappelle rien ? Comme l’a observé le premier Amine El Khatmi, c’est une version pour les nuls des âneries décoloniales enseignées dans certaines de nos universités. L’histoire façon Star Wars, avec d’un côté les gentils et de l’autre les méchants. La militante Assa Traoré ou la députée LFI Danièle Obono disent d’ailleurs un peu pareil, même si c’est un chouia plus sophistiqué. C’est malheureusement un discours en vogue à l’UNEF, à Sciences-Po ou à Saint-Germain-des-Prés. Il n’est pas impossible qu’il ait pu arriver, une fois remâché et encore simplifié par les réseaux sociaux, au cerveau embrouillé de Kassogue S. Et c’est peut-être ainsi que nous avons assisté à la naissance du terrorisme décolonial…


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez notre directrice de la rédaction du lundi au jeudi, dans la matinale.

Le grand effacement, ou comment la France peut disparaître

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Ce n’est pas avec un « plan de lutte contre l’infertilité » que le chef de l’État pourra stopper la chute de la natalité française. Le choix d’Emmanuel Macron de résister au RN par une « lutte contre l’immigration clandestine » avalise l’immigration légale, avec le soutien du Conseil constitutionnel. Tout reste en place pour achever la dilution du pays.


L’effacement : à son tour, Emmanuel Macron a évoqué ce risque suicidaire lors de sa conférence de presse du 16 janvier. Mais il s’est arrêté en chemin, excluant la France d’une possible disparition. Le président ne craint que pour l’Europe, bousculée par le chamboulement planétaire qui déboulonne l’hégémonie occidentale et invite l’UE à en rabattre.

A lire aussi, Aurélien Marq: Le miracle de Trèbes

Un paysage démographique bouleversé

Pourtant, c’est plus dramatiquement la nation épuisée qui se vide de son peuple, comme un corps perd son sang. La révolte paysanne est celle de ce monde qui ne veut pas mourir. Or l’hémorragie, causée par une baisse des naissances des autochtones et une population musulmane prolifique, satisfait les immigrationnistes au pouvoir, pour qui un homme en vaut un autre. En 2022, un tiers des bébés avait au moins un parent né hors de l’Union européenne. Entre 2000 et 2022, les naissances issues de deux parents nés à l’étranger ont augmenté de 72%. Si la femme française ne fait plus qu’1,68 enfant, l’immigrée algérienne, avec 3,69 enfants, est plus féconde que l’Algérienne (trois enfants), selon Nicolas Pouvreau-Monti, cofondateur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (Le Figaro, 15 janvier). À ce rythme, trois ou quatre générations devraient suffire pour qu’il ne reste plus que des traces éparses de la France française réduite à être visitée, par des Franciens venus d’ailleurs, dans ses « réserves » exotiques.

Le numéro 116 de Causeur / octobre 2023, tirait déjà la sonnette d’alarme

La peur du « grand remplacement »

Le grand effacement fait partie des mots interdits que Macron s’exerce désormais à prononcer, comme il reprendrait un refrain paillard. La transgression est son frisson. Son premier ministre, Gabriel Attal, promet pareillement de « garder notre identité française ». Mais tous deux évitent d’évoquer la substitution, sous leurs yeux clos, d’un peuple par un autre, d’une civilisation par une autre. Or ce qui s’observe est non seulement une libanisation de la nation jadis homogène, mais un remplacement ethnique et culturel. Il n’est d’ailleurs permis que de s’en réjouir, au risque d’être accusé de racisme et de xénophobie.

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À la crise de la natalité (baisse de près de 7% en 2023) s’ajoutent la pression migratoire (depuis 1999, l’augmentation de 153% des titres de séjour et de 227% des demandes d’asile, soit près de 500 000 arrivées par an), une émigration des plus jeunes (54% des 18-25 ans seraient prêts à quitter la France), un exode de ceux qui fuient l’antisémitisme coranique, et un islam laissé en paix dans ses colonisations qui s’étendent. Ce n’est pas en lançant un « plan de lutte contre l’infertilité » et un « congé de naissance » ouvert aux parents que le chef de l’Etat peut espérer faire obstacle à cette disparition de l’esprit français, chassé par la technique et ses robots. Le choix de Macron de résister au RN par une « lutte contre l’immigration clandestine » avalise l’immigration légale, avec le soutien du Conseil constitutionnel. Tout reste en place pour achever la dilution du pays.

L’urgence est de stopper la liquidation de la France, promue par l’idéologie mondialiste qui continue d’imprégner le sommet de l’Etat. Le temps presse. Mais il est encore possible, à condition d’un sursaut politique, d’endiguer la conquête démographique du pays et de résister à son asphyxie.


La suite de cette analyse est à lire dans le numéro 120 de Causeur, en kiosques mercredi 7 février

La fin du comptant?

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En France, avec le succès du paiement sans contact, nous nous retrouvons bien souvent sans la moindre pièce de monnaie dans la poche. Et donc incapables de régler en liquide la baguette de pain du soir, ou de dépanner le clochard au coin de la rue! Au Québec, nos cousins canadiens s’inquiètent également de la disparition de la monnaie, mais toute critique quant à la raréfaction des agences bancaires ou de l’argent liquide est rapidement assimilée à du complotisme. Correspondance.


On a vu tourner sur Facebook, il y a peu, la photo de la vitrine d’une succursale de la Banque Nationale de Ville LaSalle, au Québec. Dans celle-ci se trouvait une affiche stipulant qu’à partir du 19 avril 2024, la succursale « ne détiendrait plus dargent comptant ni de service de conversion de devises. » Les caissiers allaient n’offrir que des services administratifs n’impliquant pas la manipulation d’argent. Il était aussi écrit qu’au guichet automatique, les transactions courantes allaient pouvoir être effectuées.

Le message envoyé par cette annonce était assez équivoque. Les guichets allaient-ils, eux, continuer à distribuer du comptant ou n’allaient-ils devenir que des machines à recueillir les dépôts et effectuer des paiements de facture ?

Malgré le flou qui l’entoure, dans le contexte où les institutions financières ferment de plus en plus de succursales, ce genre de décision par une grande banque est extrêmement inquiétante. Malgré cela, on a accusé rapidement les gens qui avaient partagé cette image d’être des complotistes d’extrême-droite.

Les nouveaux pestiférés

On en a tout de même relativement peu parlé, parce que la question de la disparition graduelle de l’argent comptant est associée aux cercles dits « complotistes », quolibet dont on a affublé, sans aucune nuance, la plupart des voix qui s’élèvent contre le mondialisme depuis que la pandémie de Covid-19 a généré des réactions parfois explosives chez certains, et qu’une partie de ces gens ont adopté des positions carrément farfelues, flirtant parfois avec l’obsession paranoïaque et la psychose. Nous avons assisté, en direct, à la création d’une nouvelle classe de pestiférés par les castes médiatiques dominantes, entraînant par le fait même la génération de nouveaux tabous (critique des laboratoires pharmaceutiques, questionnement face à la gestion de la pandémie, remise en question du discours dominant sur l’apocalypse climatique, regard critique sur le FMI, le Forum Économique de Davos, etc.).

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En mettant tout dans le même panier, en articulant autour de l’axe décrédibilisant du complotisme à la fois ceux qui croient que la terre est plate, qui ont refusé le vaccin, qui ne voient pas d’un bon œil les idées prônées par Klaus Schwab et qui s’imaginent que Hitler était le pantin de la franc-maçonnerie, on s’est empêchés de réfléchir sur un certain nombre de questions très préoccupantes. Le cheminement du monde occidental vers une société qui surveille la vie privée des citoyens tout en augmentant leur dépendance envers certaines élites est de ces questions, et la disparition graduelle du comptant participe à cette aliénation des gens ordinaires que l’on doit absolument pouvoir constater et contester.

Nul besoin de comploter

Il est probablement exagéré et trop facile de croire que ce cheminement évident vers une société de surveillance où les individus seront rendus dépendants émane d’un complot clair et net de gens appartenant à des réseaux, occultes ou non, ayant des intentions et un agenda précis. Il ne suffirait, dans ce cas, que de couper les têtes pensantes de ces réseaux pour tuer l’hydre qui cherche à nous dévorer. La réalité est probablement beaucoup moins claire que cela. Ce sont les idéologies qui s’emballent et que l’on a globalement avalées depuis des siècles, convaincus que nous étions de leur supériorité morale, qui engendrent ce mouvement aliénant.

Aujourd’hui, on veut le freiner. On peut vouloir chercher des coupables, couper des têtes, mais la roue qui tourne actuellement est mue par un momentum causé par la mise en place de systèmes, de structures sociales, académiques, administratives érigées depuis longtemps et qui, aujourd’hui, engendrent des conséquences qui, au départ, n’étaient pas prévues. Certes, une élite en profite et cherche à accélérer le mouvement, mais ils n’en sont pas à l’origine.

Conséquence de la modernité

Pas besoin de manipuler les masses pour convaincre les gens d’abandonner l’argent comptant. Bien avant le Covid, les entreprises ont commencé à payer leurs employés par virements électroniques. Moins coûteux, plus pratique et instantané que le chèque. Bien avant le Covid, l’avènement au pouvoir des « Young World Leaders » et le livre The Great Reset de M. Schwab, le commun des mortels s’est mis à régler par carte, du simple paquet de gomme à l’achat de son nouvel ordinateur. Il a décidé de ne plus s’encombrer de relevés bancaires, et a voulu, de son plein gré, désengorger sa vie d’une paperasse franchement pénible à gérer en acceptant que tout devienne virtuel, dématérialisé et électronique.

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Sa vie privée ? Pour sa sécurité, il acceptera sans peine d’en abdiquer une partie. Il signe déjà depuis longtemps des autorisations sans en lire les détails tarabiscotés, donne déjà son numéro de Sécurité sociale et accepte depuis belle lurette de révéler son bureau de crédit à n’importe qui en fait la demande.

Engagé dans la spirale d’une vie souvent frénétique et exigeante, où sa subsistance dépend de sa capacité à monnayer son temps plutôt qu’au fruit direct de son travail, le temps à consacrer à l’administration de ses avoirs lui semble lourd et pénible, et il s’en déleste avec joie. Il y a 100 ans, cela était enthousiasmant, mais la machine s’est, depuis, emballée. Et nous sommes en droit – nous avons même le devoir – de nous demander où est la pédale de frein. Et ça n’est pas du complotisme que de le penser.

Pas de paysans sans pays!

Les agriculteurs en colère nous ont avertis: il n’y a pas de pays sans paysans. Mais, la crise – que certains qualifient de « civilisationnelle », un adjectif pas totalement pertinent – est en réalité plus profonde, et les citoyens éloignés du monde agricole sont également embarqués dans cette galère. Nous devrions davantage défendre notre identité, et surtout notre pays, car c’est son existence qui est menacée. Sauvons notre pays et nos paysans ne seront plus inquiétés. Analyse.


En première année en fac de géographie en 1989 – un très bon cru paraît-il à plus d’un titre – nous avions étudié en géographie humaine, dès le début, le livre de André Meynier Les paysages agraires ; non qu’il fût l’indispensable connaissance à acquérir de toute urgence, mais en raison de l’intérêt de dresser les principales caractéristiques des paysages ruraux, essentiellement liées à la présence ou non de l’agriculture. Ainsi, ce livre que j’ai toujours – conservateur paraît-il également à plus d’un titre – permet de mettre en évidence l’immense influence de l’agriculture sur les paysages, et par voie de conséquence ou de cause selon les caractéristiques physiques de l’espace considéré, les liens indéfectibles entre les typologies agricoles et les sociétés. Car l’homme s’organise autour de cet espace qui le nourrit, les interactions des uns sur les autres se répercutent évidemment, et d’aménagement en aménagement, les paysages agricoles témoignent de l’organisation sociale autant que celle-ci maintenant influe sur l’agriculture.

Les élites considèrent le monde agricole comme une ancienne société qu’on peut sacrifier

Ainsi pas de pays au sens géographique du terme sans paysans évidemment, bien souvent à l’origine des noms d’ailleurs des petits espaces qu’auparavant nous appelions encore « pays », avant que ce nom soit dévoyé et ne renvoie plus à grand-chose de positif selon les détracteurs de notre agriculture paysanne. Car si nous avons pu lire dernièrement dans les manifestations des pancartes « Pas de pays sans paysans », ce qui est juste, j’ai malheureusement l’impression que nous devrions penser qu’il s’agit dorénavant de tuer les pays et il nous faudra bientôt écrire « Pas de paysans sans pays » !

A lire aussi, Thomas Ménagé: Colère des agriculteurs: la macronie récolte les graines qu’elle a semées

Tout ce qui se rapporte à la nation, au petit pays auquel on s’identifie, à l’individu en tant que résultat d’une histoire et d’une géographie, tout ce qui nous distingue de l’autre est à bannir. Le droit à la différence est loué pour les autres, mais nous, nous devons nous plier au mondialisme à toute épreuve. Que nos paysans en soient victimes est une évidence, mais qu’il faille le déplorer pour ces élites bien-pensantes et totalement citoyennes du monde est une hérésie, car dans leur esprit il est normal de sacrifier les anciennes sociétés et tout ce qu’il reste de leur témoignage d’existence. Voilà, le mot est écrit et je persiste à dire que cette crise agricole est davantage une crise existentielle qu’un problème d’agriculture. Nous pouvons lire depuis quelques jours une crise de civilisation, je suis à moitié d’accord seulement car il s’agit davantage d’imposer un modèle mondial que de remplacer une civilisation par une autre sur nos terres, dans nos territoires et de changer le nom du pays.

Non, ici nous vivons un effacement total de ce que nous sommes, de ce que nous fûmes, et on nous intime l’ordre de ne pas vouloir devenir. Notre existence en tant que pays est remise en cause pour n’être qu’espace faisant partie d’un ensemble plus grand, nommé monde progressiste. Quelques contradictions tout de même dans l’esprit de ces gens car à consommer mondial on tue la planète qu’ils veulent soi-disant sauver… Seule l’espèce humaine est en danger et avec elle toutes celles qu’elle sacrifie, mais notre planète ne risque rien et a vu d’autres périodes bien plus chaudes ou froides qu’aucun de ces mondialistes n’aurait pu vivre, tant les conditions climatiques étaient extrêmes. Donc le monde comme horizon et la planète comme idéologie est une contradiction totale où nos paysans sont sommés de disparaître pour laisser la place à des exploitants aussi peu nombreux que possible sur des surfaces aussi grandes que la géographie le permet. L’individu impersonnel mondialisé doit vivre dans un espace dépersonnalisé sans histoire et à la géographie neutre ; même paysage, même histoire, même société : triste avenir !

Le localisme, ça coûte un bras

Pas de paysans sans pays, c’est donc notre existence que nous devons défendre de façon claire, sans aucune retenue. Malheureusement, le nerf de la guerre est comme toujours dans nos sociétés, l’argent, et si nos idées de consommation locale pour préserver notre identité sont partagées par l’immense majorité de nos concitoyens, elles sont bien plus difficiles à vivre car trop coûteuses pour de nombreuses personnes. C’est donc à la frange de la population qui peut économiquement se permettre une dépense supplémentaire dans le budget alloué à l’alimentation qu’il revient de mener prioritairement ce combat. Chacun suivra selon ses moyens financiers et les efforts consentis pour vivre selon ses choix idéologiques. Mais c’est également là où le bat blesse, car cette population un peu plus aisée que la moyenne se trouve être celle qui est déjà la plus taxée. Les autres, ceux qui sont « au-dessus » sont justement les mondialistes progressistes qui tuent nos paysans autant que nos paysages et d’évidence, nous ne pouvons pas compter sur eux pour défendre ceux dont ils souhaitent la disparition !

A lire aussi, Ivan Rioufol: Face au chaos, les dérisoires artifices de Gabriel Attal

Une seule issue, comme pour la défense de notre modèle sociétal, notre identité et malheureusement notre pays, c’est une nouvelle fois sur la classe moyenne « aisée » patriote et conservatrice que nous devons compter. Mais cette catégorie est en train de s’assécher tant elle est déjà scindée en plusieurs parties, certaines acquises à la mondialisation.

L’avenir de nos paysans est donc bien sombre, mais c’est notre pays que nous voyons disparaître et qui mériterait que nous réagissions davantage pour dire notre amour pour lui, le défendre pour ce qu’il a de meilleur. Valoriser ses atouts, la diversité de nos paysages et de notre agriculture en fait partie, même si cela est de moins en moins vrai. Les paysans sont donc les nouvelles victimes collatérales de la mondialisation des soi-disant progressistes comme le fut l’industrie à une autre époque. Réagissons pour sauver notre pays, les paysans le seront du même coup !

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L’école contre le réel

Selon Lisa Kamen-Hirsig, professeur des écoles, l’Éducation nationale est « malade de l’intérieur ». L’institution est tellement gangrénée par un idéologisme hors-sol, de la formation des enseignants aux programmes éducatifs, que Gabriel Attal aura beaucoup de mal à imposer des réformes.


Cet entretien a été réalisé avant la nomination de M. Attal à Matignon NDLR.

Causeur. Les premiers pas de Gabriel Attal à la tête du ministère de l’Éducation nationale ont été salués. Qu’en avez-vous pensé ?

Lisa Kamen-Hirsig. En son temps, l’arrivée de Jean-Michel Blanquer avait suscité beaucoup d’espoir. Il avait été présenté comme celui qui rétablirait l’autorité et les savoirs fondamentaux et remettrait un peu d’ordre au sein des établissements. Résultat : l’école publique est toujours vue comme défaillante, dans sa mission de transmission du savoir comme dans sa fonction de garantie de la sécurité des élèves et des professeurs. Les classements montrent que l’effondrement de l’institution se poursuit et Jean-Michel Blanquer aura quitté ses fonctions en champion du wokisme : sa circulaire sur la transidentité à l’école est un modèle du genre.

Vous ne croyez pas que le jeune ministre pourra changer la donne ?

Il bénéficie d’un état de grâce et aurait tort de ne pas l’utiliser, mais divers éléments me laissent circonspecte. Rappelez-vous, ce ministre qui n’a plus que les mots d’autorité et de respect à la bouche est le même qui avait pour mot d’ordre les cours d’empathie quand il a pris ses fonctions.

Vous ne croyez pas en sa sincérité ?

Je crois surtout que personne ne mesure le degré de sclérose de l’institution. Quand mon livre est sorti, Xavier Darcos, qui fut ministre de l’Éducation nationale, m’a proposé de me rencontrer. À ma question « Alors qu’est-ce que cela fait de devenir le ministre en charge de l’instruction publique », il répondit : « On se rend compte de son absence de pouvoir. » Je ne doute pas de la bonne volonté de Gabriel Attal. Il a déjà levé un tabou en affrontant en face le réel. Reconnaître et dire publiquement que 50 % des professeurs se censurent ou être clair à propos de ce que recouvrait l’offensive liée à l’abaya était bienvenu. Lever le déni n’est pas rien, mais je doute simplement qu’il ait les moyens de réformer une institution malade de l’intérieur.

A lire aussi : En finir avec l’écriture inclusive

C’est-à-dire ?

Jean-Michel Blanquer a par exemple voulu obliger les enseignants de CP à utiliser la méthode syllabique. Il s’est heurté à une forte résistance des professeurs des écoles, alors même que les résultats en lecture des élèves français sont inquiétants. Nombre d’instituteurs faisaient passer leurs convictions avant l’intérêt général des élèves et vivaient le choix par l’institution d’une méthode d’apprentissage qui a fait ses preuves comme une marque de mépris pour leurs libertés et une forme de coercition. Gabriel Attal va très vite se heurter à une administration pléthorique, à des syndicats très puissants et à des enseignants en grande partie très, très à gauche et profondément idéologisés. Une dérive encore renforcée par le fait que les instituts qui forment les enseignants de l’école publique sont eux-mêmes imprégnés d’une idéologie gauchiste.

À quoi le voyez-vous ?

Il suffit d’aller sur les sites des Inspé, ces organismes qui ont remplacé les IUFM. Il est difficile d’y trouver des informations concrètes sur les méthodes d’enseignement, la façon dont on gère une classe, la meilleure manière de transmettre la connaissance. En revanche cela pullule de modules ou d’articles sur l’éducation sexuelle, la lutte contre les discriminations, l’écologie, le genre, le tout bien souvent rédigé en écriture inclusive… Quand je me suis retrouvée la première fois devant une classe, personne ne m’avait appris comment on enseignait. J’étais à court de techniques et de savoir-faire devant des enfants qui ne demandaient pourtant qu’à apprendre. À ce niveau-là, rien n’a changé : les professeurs sont toujours mis devant les élèves sans formation sérieuse. On en est ainsi à la deuxième génération d’enseignants, eux-mêmes « mal enseignés ».

Vous trouvez les enseignants vraiment si mal formés et idéologisés ?

On est souvent surpris de la mauvaise maîtrise de la langue française chez trop d’enseignants. Ils peinent parfois même à identifier un sujet inversé. Si j’écris, « Dans les arbres chantent les oiseaux », un nombre non négligeable d’enseignants désigne le nom « arbres » comme le sujet. Quant à l’imprégnation idéologique, je vous invite à aller faire un tour sur le site du Café pédagogique et surtout sur le groupe Facebook « 800 000 feignasses », ces communautés de professeurs très actives sur les réseaux sociaux. Elles se distinguent par une intolérance très assumée. Être vu comme de droite est rédhibitoire. Les professeurs qui participent à ces médias collectifs se positionnent d’ores et déjà de manière forte sur les annonces du ministre. Leur discours peut se résumer ainsi : « C’est nous qui avons le pouvoir, nous sommes intouchables et nous ne ferons pas ce que le ministre demande. » C’est ainsi que le pacte enseignant, par exemple, est massivement rejeté et ceux qui y adhèrent intimidés. C’est aussi cette réalité-là qui explique l’échec de l’Éducation nationale.

A lire aussi : Groupes de niveau, retour urgent !

Vous pensez donc que le Mammouth est aussi impossible à dégraisser qu’à digérer et que Gabriel Attal échouera à cause de la sclérose de l’institution…

Restaurer l’autorité, faire des groupes ou des classes de niveau, permettre l’uniforme et le redoublement sont des mesures de bon sens, plébiscitées par les parents, mais souvent combattues par les professeurs, alors même que les résultats de la France dans les classements chutent. Pour enrayer cette chute, il faudrait donner plus d’autonomie aux chefs d’établissement, notamment celle de recruter et licencier les enseignants. L’erreur de M. Attal est de ne pas décentraliser le système, de ne pas lui donner d’air.

Comment ?

Il faudrait rendre aux parents la liberté de choisir l’école la meilleure pour leurs enfants, qu’elle soit publique ou privée, et supprimer la carte scolaire. Le chèque éducation que je propose a cette vocation. La dotation de l’établissement serait basée sur le nombre d’élèves accueillis. Si on estime à 7 000 euros le coût moyen d’un élève en école primaire, un établissement accueillant 100 élèves recevrait 700 000 euros. On remettrait ainsi l’école face au réel et on obligerait ceux qui la constituent à regarder en face le fait que l’échec de l’école n’est pas seulement celui du politique, mais aussi celui de ceux qui en constituent la communauté humaine : professeurs et personnels administratifs.

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Irremplaçable Antoine Dupont

L’équipe de France s’est lourdement inclinée face à l’Irlande vendredi dernier (17-38). Cette défaite face au XV au Trèfle a également mis en lumière l’absence d’Antoine Dupont, qui débute aujourd’hui sa préparation pour les Jeux Olympiques avec les Bleus du 7. « J’ai vécu cette rencontre comme tout le monde, je pense. C’était difficile de voir l’équipe de France en difficulté. Jouer en infériorité numérique au niveau international, on sait la difficulté que c’est. Les Irlandais étaient très bien préparés, et la marche était trop haute, je pense. Nous nous sommes mis trop de bâtons dans les roues », a commenté l’ancien capitaine de l’Équipe de France sur Canal +.


L’équipe d’Irlande a broyé l’équipe de France à Marseille pour le premier match du Tournoi des Six Nations. La communication des joueurs et de l’entraîneur Fabien Galthié, en prenant acte de la déroute, l’a minimisée, affirmant qu’on allait l’analyser et qu’on ferait mieux la prochaine fois. Bon courage contre l’Écosse le 10 février !

Ce n’est pas parce que je suis seulement un sportif en chambre que je n’aurais pas le droit de tirer du sport tous les enseignements qu’il prodigue. Cette activité, quand elle se dispute au plus haut niveau, montre à quel point certaines de nos banalités convenues sont inadaptées à la réalité de beaucoup d’échecs ou de réussites. La leçon capitale de cette récente défaite est que, si les cimetières sont peut-être remplis de gens irremplaçables, il existe cependant, dans le cours de l’existence, des personnalités irremplaçables. Au sens propre, des êtres dont l’absence sera absolument préjudiciable et rendra beaucoup plus difficiles, voire impossibles les victoires d’hier. Antoine Dupont est irremplaçable et, sans désobliger son successeur Maxime Lucu, celui-ci l’a démontré par sa dernière prestation.

Au-dessus du lot, pourquoi ne pas l’admettre ?

Je ne vois pas pourquoi cette constatation serait déprimante. Elle est une évidence pour moi et si elle est refusée la plupart du temps, c’est à cause d’une volonté parfaitement artificielle de laisser croire à une égalité entre tous. Cette occultation se piquant d’être progressiste est démentie par mille exemples qui se rapportent aux activités humaines, du divertissement à la politique, de la pensée à l’Histoire.

Contre le démenti qu’apporte à ce poncif l’indiscutable éclat de la singularité indépassable de quelques personnes, on est contraint de proférer que nul ne se distingue jamais, que seul vaut le travail en équipe, que le pluriel l’emporte sur le singulier et que chacun apporte sa petite pierre à l’édifice. C’est une ânerie. Elle a le mérite de nous donner bonne conscience et de créer en nous l’illusion que nous sommes à la même hauteur que les plus brillants dans les exercices de la vie, du sport, de la justice, de la politique, de l’art ou des médias.

On confond le caractère unique de chaque être humain avec le refus d’admettre que tel ou telle est clairement au-dessus du lot. Il ne faut pas s’en plaindre mais s’en féliciter.

Antoine Dupont est irremplaçable dans le XV de France et il a tout à fait le droit de vouloir gagner un titre olympique avec le rugby à sept. Sa délicatesse qui le conduirait à me contredire n’y changerait rien. Mais qu’on ne fasse pas semblant de tenir pour rien ce départ : il va être dévastateur.

La tarte à la crème du « personne n’est indispensable »

Qui peut nier la lucidité de cette intuition que, ici ou là, des personnalités irremplaçables ont illustré ou illustrent notre humanité ? Si elles n’avaient pas existé, le monde aurait été orphelin. Un Jacques Anquetil n’a jamais été remplacé. Un Charles de Gaulle non plus. Un Noureev pas davantage. Une Callas encore moins. Un Gérard Philipe pas du tout. Un Jean-Paul Sartre, contre la splendide fin des Mots, reste unique. Alain Finkielkraut ne peut aujourd’hui se voir substituer personne. Fabrice Luchini, dans son genre, est inimitable. Je pourrais citer quelqu’un dans mon univers médiatique mais son authentique modestie en souffrirait. Les cimetières pleins de gens irremplaçables ? Sans doute. Mais on ne cesse de les regretter. Leur disparition laisse une béance là où ils sont passés.

Demain, le plus tard possible, certains nous priveront de la magie de leur apport fondamental à tout ce qui sollicite notre curiosité, notre admiration artistique, notre passion citoyenne, notre goût de la compétition…

Cette incapacité à admettre qu’au-dessus de la multitude il y a des étoiles et que si elles s’éteignaient, l’univers serait moins riche, a paradoxalement pour conséquence le fait qu’à rebours on banalise les dilections, on applaudit des médiocres, on surestime des vulgaires, on porte aux nues des essayistes, des sociologues, des formateurs et des gourous qui écrivent ce qu’on sait déjà ou prétendent vivre à notre place, on vante des artistes dont le talent relève d’une quête désespérée, on loue des politiques qui sont interchangeables. Comme on répugne à rendre hommage aux êtres irremplaçables, on se rengorge en soutenant que tout le monde est remplaçable. La vie, toutes les vies, sous quelque forme que ce soit, démontrent le contraire. Antoine Dupont est irremplaçable. Pour trouver un successeur valable, il convient d’abord d’accepter cette évidence. Et qu’il y ait des irremplaçables nous honore tous.

Réarmement démographique? 95 fois sur cent, la femme s’emmerde en baisant!

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DR.

Une étude IFOP pour un marchand de godemichés, publiée ce jour, mesure une baisse historique de la fréquence des rapports sexuels des Français. La proportion de nos concitoyens ayant eu un rapport au cours des 12 derniers mois n’a jamais été aussi faible en cinquante ans. Les activités numériques ne comptent pas pour rien dans cette apathie sexuelle. Et cette montée de l’inactivité sexuelle affecte tout particulièrement la jeunesse.


Lors de la grande conférence de presse qu’il tint au palais l’Élysée, Emmanuel Macron s’est alarmé du vieillissement de la France, se gardant bien, toutefois, de préciser que c’est chez les autochtones qu’il y a le moins de naissances. (Selon les chiffres de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, la femme française n’a qu’1,68 enfant tandis que l’immigrée algérienne, elle, en met au monde à 3,69. En 2022, un tiers des bébés avait au moins un parent né hors de l’Union européenne. Quant aux naissances issues de deux parents nés à l’étranger, elles ont augmenté de 72% entre 2002 et 2022).

Le plan cul d’Emmanuel Macron

Notre belligérant de la République a ensuite souligné la nécessité d’un « réarmement démographique » pour annoncer, martial, le lancement prochain « d’un grand plan » destiné à lutter « contre le fléau de l’infertilité ». En filant avec pompe la métaphore guerrière, Macron n’a pas manqué de s’attirer les foudres des féministes et de la gauche. Déjà, le soutien apporté à Depardieu avait mécontenté. Qu’Emmanuel Macron prétende maintenant mobiliser les utérus des Françaises pour repeupler l’Hexagone, ça n’était décemment plus possible. On a alors vu les défenderesses des droits des utérus à disposer d’eux-mêmes, déjà sur le sentier de la guerre, se lever comme un seul homme pour dénoncer le projet aux relents pétainistes : faire des enfants ne saurait devenir un devoir patriotique ; les femmes ne serviraient pas l’accroissement de la population française. Que la rhétorique présidentielle amuse ou agace, la question de la baisse du taux de natalité des Françaises n’en demeure pas moins préoccupante et nombreuses sont les explications plus ou moins sociologiques avancées pour l’expliquer : éco-anxiété, peur de l’avenir, crainte devant les changements climatiques, incertitudes économiques ou violences géopolitiques.

Et si on prenait les choses autrement ? S’il y avait tout simplement moins de naissances dans l’Hexagone parce que l’activité sexuelle des Français est en berne ? L’Ifop a mené une enquête pour l’entreprise de sex-toys Lelo. Intitulée « Sex recession », cette étude1 révèle que la France, comme d’autres pays européens (États-Unis ou Grande-Bretagne), est entrée en « récession sexuelle ».  C’est officiel:  la pratique de la bête à deux dos a enregistré un recul sans précédent ; les Français hétérosexuels font moins l’amour. On apprend ainsi que la proportion des Français ayant eu un rapport sexuel au cours des 12 derniers mois n’a jamais été aussi faible en cinquante ans et cette montée de l’inactivité sexuelle affecte tout particulièrement la jeunesse. En effet, 28% des jeunes de 18 à 24 ans, initiés sexuellement, admettent ne pas avoir eu de rapport en un an. C’est cinq fois plus qu’en 2009. De plus, les célibataires n’ont pas le monopole de l’abstinence sexuelle, les résultats montrent qu’une personne sur quatre, actuellement en couple, n’a pas (ou plus) d’intimité physique avec son conjoint. La sexualité semblerait avoir cessé d’être l’une des composantes essentielles d’une vie réussie ou, à tout le moins, celle d’une vie de couple harmonieuse. On se revendique désormais assez ouvertement abstinent par choix voire asexuel. Ce désinvestissement, du reste, ne se cantonne pas au seul sexe mais s’étend à d’autres aspects de la vie des Français : travail, civisme, associatif, politique… L’étude précise également, on l’aurait parié, que l’activité sexuelle est largement concurrencée par le numérique (TV, réseaux sociaux, jeux vidéo…). Ainsi, lorsqu’on interroge les jeunes vivant en couple sous le même toit, 50% des hommes et 42% des femmes reconnaissent avoir déjà évité un rapport pour regarder une série ou un film.

Finie la fête du slip

L’absence de rapports sexuels, apprend-t-on enfin, serait mieux vécue par les femmes qu’elle ne l’est par les hommes et il semblerait qu’elles s’affranchissent plus facilement qu’autrefois du « devoir conjugal », quand celui-ci leur pèse.

L’étude précise ainsi qu’on s’achemine vers la « déconstruction du devoir conjugal », dans un contexte marqué par la révolution du rapport au consentement.

Les chiffres indiquent que les Françaises acceptent beaucoup moins de se forcer à faire l’amour qu’il y a quarante ans. Parmi les femmes âgées de 18 à 49 ans, elles ne sont plus que 52% à s’y résoudre contre 76% en 1981. En 2024, Brassens, vieux mâle blanc ne pourrait donc plus chanter :

Quatre-vingt-quinze fois sur cent
La femme s’emmerde en baisant
Qu’elle le taise ou le confesse
C’est pas tous les jours qu’on lui déride les fesses

Les pauvres bougres convaincus
Du contraire sont des cocus
À l’heure de l’œuvre de chair
Elle est souvent triste, peuchère !

S’il n’entend le cœur qui bat
Le corps non plus ne bronche pas
Les « encore », les « c’est bon », les « continue »
Qu’elle crie pour simuler qu’elle monte aux nues

C’est pure charité, les soupirs des anges ne sont
En général que de pieux mensonges
C’est à seule fin que son partenaire
Se croit un amant extraordinaire

Que le coq imbécile et prétentieux perché dessus
Ne soit pas déçu

Quoi qu’il en soit, rien de nouveau sous le soleil : ce sont toujours les femmes qui font la nique aux hommes.


  1. https://www.causeur.fr/wp-content/uploads/2024/02/Analyse_FK_IFOP_LELO_2024.02.01.pdf ↩︎

Carroll/Trump: pour 83 millions de dollars de plus

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La chroniqueuse E. Jean Carroll obtient 83.3 millions de dollars à sa sortie du tribunal, New York, 26 janvier 2024 © UPI/Newscom/SIPA

Donald Trump a été condamné à payer 83 millions de dollars pour « diffamation » à E. Jean Carroll qui l’accuse de l’avoir agressée sexuellement dans les années 90. Une tribune libre d’Alain Destexhe


Nous ne sommes pas dans un film de Sergio Leone, mais dans un tribunal de New York. Un tribunal ? Plutôt un théâtre qui s’apprête à rendre une parodie de justice contre le type contre qui tous les coups sont permis pour l’empêcher de devenir président. Donald Trump au cas où vous ne l’auriez pas deviné.

L’ancien président est condamné à payer 83 millions de dollars de dommages pour avoir « diffamé » E. Jean Carroll, qui l’accuse de l’avoir agressée sexuellement dans les années 90.

La « victime » ne se souvient plus de la date des faits

Dans les années 90 ? En effet, elle ne se souvient plus de l’année au cours de laquelle la prétendue agression sexuelle aurait eu lieu, il y a près de trois décennies. Elle dit qu’elle et le Donald ont commencé à flirter dans un grand magasin pendant les heures d’ouverture, qu’ils se sont ensuite rendus dans les cabines d’essayage, que jusque-là elle était consentante mais qu’ensuite il l’aurait pénétrée digitalement sans son accord. Elle n’a pas porté plainte à l’époque et il n’y a aucun témoin. 

Il nie et dit qu’il ne se souvient pas de l’avoir jamais rencontrée.

La prescription bafouée par une loi rétroactive

Presque 30 ans plus tard, la presque octogénaire gauchiste (liberal en américain) écrit un livre qui se vend très bien grâce à cette histoire, puis porte plainte alors que Donald Trump vient de se déclarer candidat à la présidence. Un milliardaire Démocrate de la Silicon Valley, Reid Hoffman, l’assure de la prise en charge illimitée de ses frais d’avocat, mais – évidemment – il y a prescription. Qu’à cela ne tienne ! Un parlementaire Démocrate, Brad Hoylman-Siga, connu pour son hostilité à Trump, dépose dans l’Etat de New York une proposition de loi ad hoc pour régler le cas Carroll / Trump. Aussitôt adopté, le Adult Survivors Act permet aux « survivantes » présumées d’agression sexuelle de déposer à nouveau plainte dans un délai de 12 mois à partir de la publication de cette nouvelle loi, même si les faits allégués étaient auparavant couverts par la prescription ! Une loi rétroactive donc, au mépris de ce cher Etat de droit et en fait de toutes les règles de droit qui permet à madame Carroll de relancer la machine judiciaire avec les fonds du même capitaliste milliardaire et méga-donateur du Parti démocrate et des causes progressistes.

A lire aussi: Le Parti socialiste belge invente la « gauche cocaïne »

Le procès a montré des dizaines d’incohérences dans le récit de la « victime », « survivante ». Pour n’en donner qu’un exemple, elle affirmait avec certitude porter ce jour-là une robe qui n’existait pas alors sur le marché ! Elles n’ont pas empêché un jury populaire, tiré au sort dans une ville qui vote à 90% pour les Démocrates, de condamner Trump à cinq millions de dollars de dommages.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Donald Trump continue à contester bruyamment les faits alors qu’il vient d’être condamné – au civil notons-le, pas au pénal – pour « coups et blessures ». Elle porte donc plainte en diffamation, prétendant qu’elle a perdu sa chronique de conseils sexuels (elle a 76 ans) dans le magazine Elle qui aurait « ruiné sa carrière » (à 76 ans !). Pour cette chronique, elle était payée quelques dizaines de milliers de dollars par an. Sa déclaration selon laquelle son conflit avec Trump aurait conduit à son licenciement a été fermement démentie par le magazine qui l’a licenciée. Rien à voir selon Elle. Sa chronique n’avait plus le succès d’antan. La perte d’un emploi à 76 ans ne ressemble pas non plus à la fin du monde.

Plaignante de gauche, juge de gauche, jury de gauche

Mais il s’agit de Trump. Une plaignante de gauche, un juge de gauche ouvertement hostile et un jury de gauche, le voilà condamné à… 83 millions de dommages et, s’il ouvre encore la bouche pour rappeler son innocence, la somme pourrait être doublée ! Le voilà muselé. Quatre autres poursuites du même type (plaignant de gauche, juge de gauche, jury de gauche) l’attendent encore à New York.

Ce n’est pas la première loi ciblée, conçue pour rendre un comportement antérieur de Trump, juridiquement inattaquable, légalement susceptible de poursuites du jour au lendemain. Des lois rétroactives visant un seul homme et qui n’auraient jamais été approuvées s’il n’était à nouveau candidat à la présidence.

Big Apple est pourrie

Le visage lifté, tentant désespérément de paraître beaucoup plus jeune, E. Jean Carroll est l’incarnation caricaturale de la femme riche, progressiste, woke, branchée, sans enfants (ce dont elle se réjouit bruyamment,), qui jouit comme une folle de sa nouvelle célébrité et de son bon coup politique au service des Démocrates. Après sa victoire, lors de sa première déclaration à la présentatrice vedette de MSNBC qui tentait tout aussi désespérément de relier son triomphe judiciaire à la cause des femmes, elle annonça, sans humour, qu’elle allait claquer plein de pognon à faire les boutiques et renouveler sa garde-robe. Grand bien lui fasse ! 

Oui, sous la férule des Démocrates, il y a bien quelque chose d’inquiétant et de pourri en république américaine.

Nouveau bastion du Hamas au sein de Paris III-Sorbonne Nouvelle

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Au sein de l’université parisienne, une littérature « antisioniste » fort problématique circule et entretient une atmosphère de violence antijuive alarmante, s’inquiète notre contributrice. Extraits et analyse.


La libération de la parole antijuive dans les universités françaises a atteint les sommets après les massacres du 7 octobre. J’ai pu en témoigner avec Georges-Elia Sarfati dans L’Express1 l’année dernière.

Cette parole s’inscrit dans une archive discursive bien décrite : la souche social-nationaliste et son idée du complot juif a muté en complot sioniste (les « sionistes » ont ourdi un plan de conquête de la Palestine), la souche soviétique a été fertilisée par le discours post-colonial (« Israël colonise et occupe les terres des autres »), la souche islamique (les Juifs ne peuvent pas être souverains sur la terre d’islam) et la souche post-moderne pour laquelle l’existence d’un État souverain à caractère national juif est une écharde douloureuse sur le corps occidental. Aujourd’hui ce cocktail, nourri par l’activisme de la gauche radicale palestinisée fleurit sur les campus.

Interclasse islamo-gauchiste

Avant–hier, alors que je sortais après mes cours à la Sorbonne Nouvelle, une étudiante toute de drapeau palestinien vêtue, distribuait des papiers à des étudiants.

À côté d’un stand du Comité Palestine affilié au NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), rempli de littérature conçue pour les curieux, son camarade accueillait les membres de la faculté dont la libido sciendi n’a pas encore été satisfaite par le contenu des cours…

A lire aussi: Le Recteur de Paris démissionne, la ministresse est toujours là: le monde à l’envers de l’Educ-Nat

Il leur offrait des tracts pour combattre l’entité sioniste, pour libérer la Palestine du Jourdain à la mer, pour boycotter tout ce qui est vaguement « sioniste ».  Un journal du Comité Palestine Sorbonne Nouvelle, appelé pastoralement L’Olivier et dont le premier numéro s’intitule Sionisme et antisémitisme : les liens historiques2 présentait les liens étroits du sionisme avec le nazisme, tout à fait dans la veine de la thèse négationniste d’un Mahmoud Abbas et appelait à démanteler « l’entité sioniste » par une lutte armée. Pour rappel : le slogan « Libérez Palestine du Jourdain à la mer » a été lancé par le Mufti de Jérusalem, Haj Amin Al Hussejni, allié des nazis3, qui entendait se débarrasser des Juifs du yeshuv (communauté agricole) et appelait aux pogroms et aux massacres. Le jeune homme, représentant de ce Comité, avec qui j’ai longuement discuté, m’a dit que pour que la Palestine soit libérée, il faut la débarrasser des Juifs. Les ashkénazes doivent rentrer « chez eux » et les séfarades « chez eux ». Sinon, c’est la résistance armée qui les chassera. A ma question sur les massacres et l’expulsion des Juifs du monde arabe, qu’il a reconnus, il a ajouté que derrière ces massacres il y avait la main du Mossad. Ce jeune homme m’a même « cité » Zeev Jabotinsky, qui appellerait à tuer des Arabes, et Théodore Herzl, qui chercherait les faveurs des antisémites. Ce qui montre que ce jeune homme n’a jamais ouvert aucun livre de ces deux grands penseurs qui n’ont jamais dit ce qu’il leur attribuait. Je donne cet exemple pour montrer que la confusion, l’ignorance, la propagande haineuse ont toute leur place au sein de mon université. Ce sont ces mêmes étudiants qui organisent des « conférences » sur ces sujets. Par exemple, celle prévue pour le 8 février annonce :

« Nous réaffirmons encore une fois notre soutien inconditionnel à la résistance palestinienne, et nous appelons à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, ainsi que la libération totale de la Palestine et le démantèlement de l’entité sioniste coloniale ».

Faire des juifs les nouveaux nazis

Maintenant, penchons-nous sur la littérature produite par ledit comité et distribuée par les étudiants de la Sorbonne aux étudiants de la Sorbonne :

Al Thawabet (Nos principes, en page 2 de L’Olivier, juste à côté de l’édito) inspiré des principes formulés par l’OLP en 1977 (dans cette charte, l’OLP ne reconnait pas l’existence de l’Etat d’Israël) :

Principe 3 : Soutien à la résistance

Principe 4 : Palestine libre de l’Occupation des soldats et des colons, de la mer au Jourdain, avec Al Quds comme capitale.

À lire aussi, Jeremy Stubbs: Le grand capital contre les juifs

Un chapitre est consacré aux liens étroits du sionisme et du nazisme :

« Les sionistes maintenaient de bonnes relations avec les nazis, au moins jusqu’à la fin des années trente […] Les sionistes allemands se sont donc alliés aux nazis après que ces derniers se sont emparés du pouvoir, et les sionistes étaient le seul groupe juif qui n’a pas fait l’objet de censures et de l’interdiction d’exercer toute activité politique…. Cependant, la fin de la Seconde Guerre mondiale a également entrainé la fin de l’antisémitisme d’Etat en Europe, qui s’est posé comme un obstacle face aux propagandistes sionistes » (p. 7-8)

L’apologie du terrorisme est explicite aussi :

Une page est consacrée au « journaliste » Hamza Al Dahdouh, « jounaliste palestinien incarnant la résilience et la force de son peuple » (p. 27). Hamza el Dahdouh fut un terroriste, combattant du Jihad Islamique, représentant d’un bataillon du Jihad Islamique Zeitun. À la page 14, on découvre que « … depuis le début de l’occupation en 1948, Israël cherche à contrôler et empêcher l’éducation des Palestinien.ne.s, en leur durcissant les démarches, en leur imposant des checkpoints long et laborieux, en les privant d’infrastructures… Comme tout régime d’occupation, il a cherché à effacer la culture et la connaissance palestinienne (sic ! NDLA), son histoire, sa trace, son héritage, comme en témoignent les attaques répétées contre les universitaires, les pillages de livres (sic ! NDLA), la destruction des sites archéologiques et des églises historiques ».

Ce ne sont que des échantillons de la prose distribuée aux étudiants par d’autres étudiants. La lecture complète du journal me fait penser que les fabricants des Protocoles des sages de Sion ont de dignes héritiers. Le problème est qu’un étudiant contemporain moyen, dépossédé de connaissances historiques générales et de celles qui concernent l’histoire du Proche-Orient en particulier n’a pas les moyens de voir qu’il s’agit de mensonges grossiers à CHAQUE ligne de ce torchon propagandiste.

La gêne des tutelles

Le président de l’université que j’ai contacté m’a répondu que l’Université n’était pas responsable des « tracts distribués sur la voie publique ». La voie publique se trouvant dans les portes d’entrée de la faculté Sorbonne-Nouvelle, on se demande quelle aurait été sa réponse si on y distribuait Mein Kampf.

Là où je veux en venir, ce n’est pas tant l’existence de ces groupuscules criminels, ces Merah ou Carlos en puissance, qui diffusent cette propagande crapuleuse, mensongère et criminelle, c’est le silence et le « pas de vague » des tutelles. Il s’agit là de l’appel à la violence ouverte, du négationnisme, de la fabrication des assassins en puissance. Qui agissent à l’université impunément. Malgré le fait qu’une plainte a déjà été déposée contre le NPA et ses affiliés pour apologie du terrorisme.

Le silence des institutions universitaires, les réponses évasives des instances qui psittacisent sans cesse « Nous combattons toutes les formes de racisme » les rend complices de l’idéologie crapuleuse et meurtrière. Si l’antisémitisme prospère dans les facs, si les universitaires juifs quittent la France, si les étudiants juifs ne se sentent pas en sécurité, c’est que ce climat est bien entretenu par la lâcheté et l’indifférence des présidences qui n’ont de présidence que le titre, mais qui agissent exactement comme les bourgeois du film de Marcel Ophuls Le chagrin et la pitié – lesquels prétendent ne pas avoir vu ni su ce qui se passait sous leur nez. La présidence de l’université étant aux abonnés absents, Caroline Yadan, députée de Renaissance, a été informée des agissements dudit Comité Palestine.


  1. https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/grinshpun-sarfati-comment-la-parole-antijuive-sest-liberee-a-luniversite-MNLBQSFG5VGPLAFBANO3JUCUQY ↩︎
  2. https://drive.google.com/file/d/1fACG0Nb-jBrcqFPkwjKOaAsNYV_xnWxe/view ↩︎
  3. https://www.causeur.fr/lombre-du-nazisme-et-du-grand-mufti-de-jerusalem-plane-sur-les-massacres-du-hamas-269619 ↩︎

Contre le principe de précaution, pour l’amour du risque!

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Un livre nous raconte comment nous en sommes arrivés à une véritable civilisation de froussards


Ils s’y sont mis à trois. Andrea Marcolongo, journaliste italienne. Patrice Franceschi, écrivain, aviateur et marin. Loïc Finaz, amiral et ancien directeur de l’Ecole de guerre. Dans un court livre (Le goût du risque, 144 pages, 2023) publié chez Grasset, ils défendent le goût du risque, une vertu démodée qui, comme toutes les vertus démodées, passe pour un vice.

Jacques a dit : « Confinement » !

Dans le livre, ils opposent les défenseurs de la sécurité à tout crin aux amoureux de la liberté. Ces derniers, dans le débat des idées, dans la vie quotidienne, perdraient du terrain chaque jour. « En ces temps post-héroïques de l’Occident », « les uns voient la liberté comme une simple option sur le marché de l’existence, les autres la considèrent comme l’unique valeur capable d’irriguer toutes les autres pour leur donner sens – et en cela, elle est sacrée ». Cela nous ramène au choix qui se présente au jeune Achille, dans l’Iliade, qui décide de cocher la case « vie courte mais intense » au détriment d’ « existence morne et obscure ».

Pour les auteurs, le moment paroxystique de cette mentalité sécuritaire fut la crise du Covid. Il est vrai que ce fut pour ceux qui nous gouvernent un grand moment de « Jacques a dit », entre les verres que l’on devait boire assis et autres consignes à dormir debout. S’il fallait faire des objections pour le seul plaisir d’être casse-pied, on pourrait répondre, dans cette opposition entre sécurité et liberté, que certains de nos voisins, les Suisses en premier lieu, peuvent être tout à fait jaloux de leur haut niveau de liberté politique tout en ayant une attitude peu nerveuse volant en main. Quand les auteurs écrivent : « Il faut révoquer la crainte de la mort et voilà tout », on a envie de répondre, avec Woody Allen : « Tant que l’homme sera mortel, il ne pourra pas être complètement décontracté ».

C’est pour notre bien

L’ouvrage nous raconte comment nous en sommes arrivés à cette civilisation de froussards. A l’échelle de la France, le second mandat de Jacques Chirac constitua certainement une étape décisive. On se souvient que lors de la traditionnelle interview du 14 juillet, en 2002, il s’était mué en « super secrétaire d’État » aux transports afin de faire figurer la sécurité routière parmi les trois principaux chantiers de son quinquennat. C’est aussi au cours de ce mandat, sous l’influence de Nathalie Kosciusko-Morizet, que le principe de précaution fit son entrée dans la constitution, via la Charte de l’environnement. Une traduction du « principe responsabilité » défendu par Hans Jonas dans les années 70. Le philosophe allemand en était venu à défendre, au nom de l’écologie, les vertus des régimes communistes, lesquels étaient capables d’imposer des mesures contraignantes (dictature oblige) à leur population. C’est ce principe qui a poussé les Allemands à fermer leurs centrales nucléaires, et les Français à renoncer à leur gaz de schiste. Avec de tels principes, les caravelles espagnoles et portugaises seraient restées à quai au XVème siècle. C’est ce qu’écrivent les auteurs : « S’ils se l’étaient imposé, les Vikings n’auraient jamais quitté leurs fjords, Magellan serait resté à Porto et Christophe Colomb à Gênes. Newton ne se serait même pas risqué à faire sa sieste sous un pommier. Neil Armstrong n’aurait jamais qualifié son petit pas de bond de géant pour l’humanité. Chartres, Reims et Amiens ne s’enorgueilliraient pas de leurs cathédrales, ni Paris de sa Tour Eiffel ».

Alors, au moment où le président du Sénat Gérard Larcher s’inquiète, à juste titre, que la constitution devienne un catalogue de droits, il serait bon d’aller jeter un œil dans quelques-unes des dérives de ces dernières décennies et d’en retirer quelques principes superfétatoires.

Le goût du risque

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Est-on certain que Kassogue S. n’est pas un terroriste?

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Gare de Lyon, Paris, 3 février 2024 © Christophe Ena/AP/SIPA

Elisabeth Lévy revient sur le profil de Kassogue S., l’auteur de l’attaque au couteau de la Gare de Lyon, samedi matin. Après avoir été suspendue pour raisons psychiatriques, la garde à vue de l’assaillant a repris. Au-delà de la psychiatrie, les discours de haine contre la France ou l’Occident font des ravages, observe notre directrice de la rédaction.


D’abord, il nous faut revenir sur la présentation de Kassogue S. telle qu’elle a été faite par les médias. Et sur cet empressement à nous dire qu’il s’agissait d’un déséquilibré, qu’il était en situation régulière et qu’il n’avait aucun signe de religiosité. Circulez, il n’y a rien à dire ! C’est un triste fait divers. D’ailleurs, le Parquet National Antiterroriste regarde ailleurs.

Rappelons-le: commettre un acte de ce type, rouler en camion sur une foule ou tirer à bout portant sur une fillette juive ne signale pas une personnalité très équilibrée. Autrement dit, tous les terroristes sont un peu fous. Mais la plupart des fous n’agressent pas des gens à coups de marteau.

Deuxièmement, ce Malien, Kassogue S., était dans les clous de la loi. Ouf ! Il avait un titre de séjour italien. C’est une nouvelle preuve du masochisme européen. Un droit accordé n’importe où en Europe au nom de n’importe quel principe, c’est table ouverte dans l’espace Schengen. De plus, son état psychiatrique semble avoir joué dans sa régularisation. En plus de toute la misère du monde, faudra-t-il bientôt accueillir toute la dinguerie du monde? Pour nos habituels experts en réécriture du réel, la grande leçon de cet épisode tragique, c’est que la psychiatrie manque de moyens.

Reste qu’il n’y a pas de motivation islamiste justifiant la qualification terroriste

Certes, les usagers de la gare n’ont pas entendu de « Allah Akbar ». Mais la barbe du suspect répond aux canons islamistes, ainsi que sa haine des LGBT qu’il exhibait sur TikTok. Tous les terroristes ne sont pas islamistes (il y a un terrorisme basque, irlandais, ou palestinien « laïque » avant le Hamas, par exemple). Ce qui caractérise et signale le terrorisme, c’est la motivation idéologique, la justification politique de la violence aveugle.

À ne pas manquer, Elisabeth Lévy: Un peuple peut en cacher un autre

Or, dans le cas de Kassogue S.,  cette motivation est parfaitement claire. Il ne nous aime pas. «Je ne rêve pas d’être français, je n’aime pas la France, je déteste tous les Français», crache-t-il sur son compte TikTok désormais désactivé. Il disait qu’il voulait tuer des Français. Cela mériterait au moins la qualification d’acte raciste, non?

Le premier attentat du décolonialisme ?

Pourquoi cette haine ? Ce que nous a appris Le Parisien est très intéressant. Son TikTok était plein d’un salmigondis sur les crimes de la France en Afrique. « Vous avez maltraité les gens, violé les femmes, assassiné les petits enfants, enlevé les organes des enfants, volé nos biens matériels. Vous êtes plus maudits que Satan. » Voilà ce que disait ce charmant garçon.

Cela ne vous rappelle rien ? Comme l’a observé le premier Amine El Khatmi, c’est une version pour les nuls des âneries décoloniales enseignées dans certaines de nos universités. L’histoire façon Star Wars, avec d’un côté les gentils et de l’autre les méchants. La militante Assa Traoré ou la députée LFI Danièle Obono disent d’ailleurs un peu pareil, même si c’est un chouia plus sophistiqué. C’est malheureusement un discours en vogue à l’UNEF, à Sciences-Po ou à Saint-Germain-des-Prés. Il n’est pas impossible qu’il ait pu arriver, une fois remâché et encore simplifié par les réseaux sociaux, au cerveau embrouillé de Kassogue S. Et c’est peut-être ainsi que nous avons assisté à la naissance du terrorisme décolonial…


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez notre directrice de la rédaction du lundi au jeudi, dans la matinale.

Le grand effacement, ou comment la France peut disparaître

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Lors de sa conférence de presse du 16 janvier 2024, le président Macron a formulé le vœu d'un "réarmement démographique". Ce n'est pas gagné: la gauche et les féministes estimant que les femmes n'ont pas à faire d'enfant par "devoir patriotique"... © Jacques Witt/SIPA

Ce n’est pas avec un « plan de lutte contre l’infertilité » que le chef de l’État pourra stopper la chute de la natalité française. Le choix d’Emmanuel Macron de résister au RN par une « lutte contre l’immigration clandestine » avalise l’immigration légale, avec le soutien du Conseil constitutionnel. Tout reste en place pour achever la dilution du pays.


L’effacement : à son tour, Emmanuel Macron a évoqué ce risque suicidaire lors de sa conférence de presse du 16 janvier. Mais il s’est arrêté en chemin, excluant la France d’une possible disparition. Le président ne craint que pour l’Europe, bousculée par le chamboulement planétaire qui déboulonne l’hégémonie occidentale et invite l’UE à en rabattre.

A lire aussi, Aurélien Marq: Le miracle de Trèbes

Un paysage démographique bouleversé

Pourtant, c’est plus dramatiquement la nation épuisée qui se vide de son peuple, comme un corps perd son sang. La révolte paysanne est celle de ce monde qui ne veut pas mourir. Or l’hémorragie, causée par une baisse des naissances des autochtones et une population musulmane prolifique, satisfait les immigrationnistes au pouvoir, pour qui un homme en vaut un autre. En 2022, un tiers des bébés avait au moins un parent né hors de l’Union européenne. Entre 2000 et 2022, les naissances issues de deux parents nés à l’étranger ont augmenté de 72%. Si la femme française ne fait plus qu’1,68 enfant, l’immigrée algérienne, avec 3,69 enfants, est plus féconde que l’Algérienne (trois enfants), selon Nicolas Pouvreau-Monti, cofondateur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (Le Figaro, 15 janvier). À ce rythme, trois ou quatre générations devraient suffire pour qu’il ne reste plus que des traces éparses de la France française réduite à être visitée, par des Franciens venus d’ailleurs, dans ses « réserves » exotiques.

Le numéro 116 de Causeur / octobre 2023, tirait déjà la sonnette d’alarme

La peur du « grand remplacement »

Le grand effacement fait partie des mots interdits que Macron s’exerce désormais à prononcer, comme il reprendrait un refrain paillard. La transgression est son frisson. Son premier ministre, Gabriel Attal, promet pareillement de « garder notre identité française ». Mais tous deux évitent d’évoquer la substitution, sous leurs yeux clos, d’un peuple par un autre, d’une civilisation par une autre. Or ce qui s’observe est non seulement une libanisation de la nation jadis homogène, mais un remplacement ethnique et culturel. Il n’est d’ailleurs permis que de s’en réjouir, au risque d’être accusé de racisme et de xénophobie.

A lire aussi, Céline Pina: Macron: deux heures 30 d’ego trip

À la crise de la natalité (baisse de près de 7% en 2023) s’ajoutent la pression migratoire (depuis 1999, l’augmentation de 153% des titres de séjour et de 227% des demandes d’asile, soit près de 500 000 arrivées par an), une émigration des plus jeunes (54% des 18-25 ans seraient prêts à quitter la France), un exode de ceux qui fuient l’antisémitisme coranique, et un islam laissé en paix dans ses colonisations qui s’étendent. Ce n’est pas en lançant un « plan de lutte contre l’infertilité » et un « congé de naissance » ouvert aux parents que le chef de l’Etat peut espérer faire obstacle à cette disparition de l’esprit français, chassé par la technique et ses robots. Le choix de Macron de résister au RN par une « lutte contre l’immigration clandestine » avalise l’immigration légale, avec le soutien du Conseil constitutionnel. Tout reste en place pour achever la dilution du pays.

L’urgence est de stopper la liquidation de la France, promue par l’idéologie mondialiste qui continue d’imprégner le sommet de l’Etat. Le temps presse. Mais il est encore possible, à condition d’un sursaut politique, d’endiguer la conquête démographique du pays et de résister à son asphyxie.


La suite de cette analyse est à lire dans le numéro 120 de Causeur, en kiosques mercredi 7 février

La fin du comptant?

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En France, avec le succès du paiement sans contact, nous nous retrouvons bien souvent sans la moindre pièce de monnaie dans la poche. Et donc incapables de régler en liquide la baguette de pain du soir, ou de dépanner le clochard au coin de la rue! Au Québec, nos cousins canadiens s’inquiètent également de la disparition de la monnaie, mais toute critique quant à la raréfaction des agences bancaires ou de l’argent liquide est rapidement assimilée à du complotisme. Correspondance.


On a vu tourner sur Facebook, il y a peu, la photo de la vitrine d’une succursale de la Banque Nationale de Ville LaSalle, au Québec. Dans celle-ci se trouvait une affiche stipulant qu’à partir du 19 avril 2024, la succursale « ne détiendrait plus dargent comptant ni de service de conversion de devises. » Les caissiers allaient n’offrir que des services administratifs n’impliquant pas la manipulation d’argent. Il était aussi écrit qu’au guichet automatique, les transactions courantes allaient pouvoir être effectuées.

Le message envoyé par cette annonce était assez équivoque. Les guichets allaient-ils, eux, continuer à distribuer du comptant ou n’allaient-ils devenir que des machines à recueillir les dépôts et effectuer des paiements de facture ?

Malgré le flou qui l’entoure, dans le contexte où les institutions financières ferment de plus en plus de succursales, ce genre de décision par une grande banque est extrêmement inquiétante. Malgré cela, on a accusé rapidement les gens qui avaient partagé cette image d’être des complotistes d’extrême-droite.

Les nouveaux pestiférés

On en a tout de même relativement peu parlé, parce que la question de la disparition graduelle de l’argent comptant est associée aux cercles dits « complotistes », quolibet dont on a affublé, sans aucune nuance, la plupart des voix qui s’élèvent contre le mondialisme depuis que la pandémie de Covid-19 a généré des réactions parfois explosives chez certains, et qu’une partie de ces gens ont adopté des positions carrément farfelues, flirtant parfois avec l’obsession paranoïaque et la psychose. Nous avons assisté, en direct, à la création d’une nouvelle classe de pestiférés par les castes médiatiques dominantes, entraînant par le fait même la génération de nouveaux tabous (critique des laboratoires pharmaceutiques, questionnement face à la gestion de la pandémie, remise en question du discours dominant sur l’apocalypse climatique, regard critique sur le FMI, le Forum Économique de Davos, etc.).

A lire aussi: La malédiction de la technique

En mettant tout dans le même panier, en articulant autour de l’axe décrédibilisant du complotisme à la fois ceux qui croient que la terre est plate, qui ont refusé le vaccin, qui ne voient pas d’un bon œil les idées prônées par Klaus Schwab et qui s’imaginent que Hitler était le pantin de la franc-maçonnerie, on s’est empêchés de réfléchir sur un certain nombre de questions très préoccupantes. Le cheminement du monde occidental vers une société qui surveille la vie privée des citoyens tout en augmentant leur dépendance envers certaines élites est de ces questions, et la disparition graduelle du comptant participe à cette aliénation des gens ordinaires que l’on doit absolument pouvoir constater et contester.

Nul besoin de comploter

Il est probablement exagéré et trop facile de croire que ce cheminement évident vers une société de surveillance où les individus seront rendus dépendants émane d’un complot clair et net de gens appartenant à des réseaux, occultes ou non, ayant des intentions et un agenda précis. Il ne suffirait, dans ce cas, que de couper les têtes pensantes de ces réseaux pour tuer l’hydre qui cherche à nous dévorer. La réalité est probablement beaucoup moins claire que cela. Ce sont les idéologies qui s’emballent et que l’on a globalement avalées depuis des siècles, convaincus que nous étions de leur supériorité morale, qui engendrent ce mouvement aliénant.

Aujourd’hui, on veut le freiner. On peut vouloir chercher des coupables, couper des têtes, mais la roue qui tourne actuellement est mue par un momentum causé par la mise en place de systèmes, de structures sociales, académiques, administratives érigées depuis longtemps et qui, aujourd’hui, engendrent des conséquences qui, au départ, n’étaient pas prévues. Certes, une élite en profite et cherche à accélérer le mouvement, mais ils n’en sont pas à l’origine.

Conséquence de la modernité

Pas besoin de manipuler les masses pour convaincre les gens d’abandonner l’argent comptant. Bien avant le Covid, les entreprises ont commencé à payer leurs employés par virements électroniques. Moins coûteux, plus pratique et instantané que le chèque. Bien avant le Covid, l’avènement au pouvoir des « Young World Leaders » et le livre The Great Reset de M. Schwab, le commun des mortels s’est mis à régler par carte, du simple paquet de gomme à l’achat de son nouvel ordinateur. Il a décidé de ne plus s’encombrer de relevés bancaires, et a voulu, de son plein gré, désengorger sa vie d’une paperasse franchement pénible à gérer en acceptant que tout devienne virtuel, dématérialisé et électronique.

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Sa vie privée ? Pour sa sécurité, il acceptera sans peine d’en abdiquer une partie. Il signe déjà depuis longtemps des autorisations sans en lire les détails tarabiscotés, donne déjà son numéro de Sécurité sociale et accepte depuis belle lurette de révéler son bureau de crédit à n’importe qui en fait la demande.

Engagé dans la spirale d’une vie souvent frénétique et exigeante, où sa subsistance dépend de sa capacité à monnayer son temps plutôt qu’au fruit direct de son travail, le temps à consacrer à l’administration de ses avoirs lui semble lourd et pénible, et il s’en déleste avec joie. Il y a 100 ans, cela était enthousiasmant, mais la machine s’est, depuis, emballée. Et nous sommes en droit – nous avons même le devoir – de nous demander où est la pédale de frein. Et ça n’est pas du complotisme que de le penser.

Pas de paysans sans pays!

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Les Ulis, 2 février 2024 © Michel Euler/AP/SIPA

Les agriculteurs en colère nous ont avertis: il n’y a pas de pays sans paysans. Mais, la crise – que certains qualifient de « civilisationnelle », un adjectif pas totalement pertinent – est en réalité plus profonde, et les citoyens éloignés du monde agricole sont également embarqués dans cette galère. Nous devrions davantage défendre notre identité, et surtout notre pays, car c’est son existence qui est menacée. Sauvons notre pays et nos paysans ne seront plus inquiétés. Analyse.


En première année en fac de géographie en 1989 – un très bon cru paraît-il à plus d’un titre – nous avions étudié en géographie humaine, dès le début, le livre de André Meynier Les paysages agraires ; non qu’il fût l’indispensable connaissance à acquérir de toute urgence, mais en raison de l’intérêt de dresser les principales caractéristiques des paysages ruraux, essentiellement liées à la présence ou non de l’agriculture. Ainsi, ce livre que j’ai toujours – conservateur paraît-il également à plus d’un titre – permet de mettre en évidence l’immense influence de l’agriculture sur les paysages, et par voie de conséquence ou de cause selon les caractéristiques physiques de l’espace considéré, les liens indéfectibles entre les typologies agricoles et les sociétés. Car l’homme s’organise autour de cet espace qui le nourrit, les interactions des uns sur les autres se répercutent évidemment, et d’aménagement en aménagement, les paysages agricoles témoignent de l’organisation sociale autant que celle-ci maintenant influe sur l’agriculture.

Les élites considèrent le monde agricole comme une ancienne société qu’on peut sacrifier

Ainsi pas de pays au sens géographique du terme sans paysans évidemment, bien souvent à l’origine des noms d’ailleurs des petits espaces qu’auparavant nous appelions encore « pays », avant que ce nom soit dévoyé et ne renvoie plus à grand-chose de positif selon les détracteurs de notre agriculture paysanne. Car si nous avons pu lire dernièrement dans les manifestations des pancartes « Pas de pays sans paysans », ce qui est juste, j’ai malheureusement l’impression que nous devrions penser qu’il s’agit dorénavant de tuer les pays et il nous faudra bientôt écrire « Pas de paysans sans pays » !

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Tout ce qui se rapporte à la nation, au petit pays auquel on s’identifie, à l’individu en tant que résultat d’une histoire et d’une géographie, tout ce qui nous distingue de l’autre est à bannir. Le droit à la différence est loué pour les autres, mais nous, nous devons nous plier au mondialisme à toute épreuve. Que nos paysans en soient victimes est une évidence, mais qu’il faille le déplorer pour ces élites bien-pensantes et totalement citoyennes du monde est une hérésie, car dans leur esprit il est normal de sacrifier les anciennes sociétés et tout ce qu’il reste de leur témoignage d’existence. Voilà, le mot est écrit et je persiste à dire que cette crise agricole est davantage une crise existentielle qu’un problème d’agriculture. Nous pouvons lire depuis quelques jours une crise de civilisation, je suis à moitié d’accord seulement car il s’agit davantage d’imposer un modèle mondial que de remplacer une civilisation par une autre sur nos terres, dans nos territoires et de changer le nom du pays.

Non, ici nous vivons un effacement total de ce que nous sommes, de ce que nous fûmes, et on nous intime l’ordre de ne pas vouloir devenir. Notre existence en tant que pays est remise en cause pour n’être qu’espace faisant partie d’un ensemble plus grand, nommé monde progressiste. Quelques contradictions tout de même dans l’esprit de ces gens car à consommer mondial on tue la planète qu’ils veulent soi-disant sauver… Seule l’espèce humaine est en danger et avec elle toutes celles qu’elle sacrifie, mais notre planète ne risque rien et a vu d’autres périodes bien plus chaudes ou froides qu’aucun de ces mondialistes n’aurait pu vivre, tant les conditions climatiques étaient extrêmes. Donc le monde comme horizon et la planète comme idéologie est une contradiction totale où nos paysans sont sommés de disparaître pour laisser la place à des exploitants aussi peu nombreux que possible sur des surfaces aussi grandes que la géographie le permet. L’individu impersonnel mondialisé doit vivre dans un espace dépersonnalisé sans histoire et à la géographie neutre ; même paysage, même histoire, même société : triste avenir !

Le localisme, ça coûte un bras

Pas de paysans sans pays, c’est donc notre existence que nous devons défendre de façon claire, sans aucune retenue. Malheureusement, le nerf de la guerre est comme toujours dans nos sociétés, l’argent, et si nos idées de consommation locale pour préserver notre identité sont partagées par l’immense majorité de nos concitoyens, elles sont bien plus difficiles à vivre car trop coûteuses pour de nombreuses personnes. C’est donc à la frange de la population qui peut économiquement se permettre une dépense supplémentaire dans le budget alloué à l’alimentation qu’il revient de mener prioritairement ce combat. Chacun suivra selon ses moyens financiers et les efforts consentis pour vivre selon ses choix idéologiques. Mais c’est également là où le bat blesse, car cette population un peu plus aisée que la moyenne se trouve être celle qui est déjà la plus taxée. Les autres, ceux qui sont « au-dessus » sont justement les mondialistes progressistes qui tuent nos paysans autant que nos paysages et d’évidence, nous ne pouvons pas compter sur eux pour défendre ceux dont ils souhaitent la disparition !

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Une seule issue, comme pour la défense de notre modèle sociétal, notre identité et malheureusement notre pays, c’est une nouvelle fois sur la classe moyenne « aisée » patriote et conservatrice que nous devons compter. Mais cette catégorie est en train de s’assécher tant elle est déjà scindée en plusieurs parties, certaines acquises à la mondialisation.

L’avenir de nos paysans est donc bien sombre, mais c’est notre pays que nous voyons disparaître et qui mériterait que nous réagissions davantage pour dire notre amour pour lui, le défendre pour ce qu’il a de meilleur. Valoriser ses atouts, la diversité de nos paysages et de notre agriculture en fait partie, même si cela est de moins en moins vrai. Les paysans sont donc les nouvelles victimes collatérales de la mondialisation des soi-disant progressistes comme le fut l’industrie à une autre époque. Réagissons pour sauver notre pays, les paysans le seront du même coup !

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L’école contre le réel

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Lisa Kamen-Hirsig © D.R

Selon Lisa Kamen-Hirsig, professeur des écoles, l’Éducation nationale est « malade de l’intérieur ». L’institution est tellement gangrénée par un idéologisme hors-sol, de la formation des enseignants aux programmes éducatifs, que Gabriel Attal aura beaucoup de mal à imposer des réformes.


Cet entretien a été réalisé avant la nomination de M. Attal à Matignon NDLR.

Causeur. Les premiers pas de Gabriel Attal à la tête du ministère de l’Éducation nationale ont été salués. Qu’en avez-vous pensé ?

Lisa Kamen-Hirsig. En son temps, l’arrivée de Jean-Michel Blanquer avait suscité beaucoup d’espoir. Il avait été présenté comme celui qui rétablirait l’autorité et les savoirs fondamentaux et remettrait un peu d’ordre au sein des établissements. Résultat : l’école publique est toujours vue comme défaillante, dans sa mission de transmission du savoir comme dans sa fonction de garantie de la sécurité des élèves et des professeurs. Les classements montrent que l’effondrement de l’institution se poursuit et Jean-Michel Blanquer aura quitté ses fonctions en champion du wokisme : sa circulaire sur la transidentité à l’école est un modèle du genre.

Vous ne croyez pas que le jeune ministre pourra changer la donne ?

Il bénéficie d’un état de grâce et aurait tort de ne pas l’utiliser, mais divers éléments me laissent circonspecte. Rappelez-vous, ce ministre qui n’a plus que les mots d’autorité et de respect à la bouche est le même qui avait pour mot d’ordre les cours d’empathie quand il a pris ses fonctions.

Vous ne croyez pas en sa sincérité ?

Je crois surtout que personne ne mesure le degré de sclérose de l’institution. Quand mon livre est sorti, Xavier Darcos, qui fut ministre de l’Éducation nationale, m’a proposé de me rencontrer. À ma question « Alors qu’est-ce que cela fait de devenir le ministre en charge de l’instruction publique », il répondit : « On se rend compte de son absence de pouvoir. » Je ne doute pas de la bonne volonté de Gabriel Attal. Il a déjà levé un tabou en affrontant en face le réel. Reconnaître et dire publiquement que 50 % des professeurs se censurent ou être clair à propos de ce que recouvrait l’offensive liée à l’abaya était bienvenu. Lever le déni n’est pas rien, mais je doute simplement qu’il ait les moyens de réformer une institution malade de l’intérieur.

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C’est-à-dire ?

Jean-Michel Blanquer a par exemple voulu obliger les enseignants de CP à utiliser la méthode syllabique. Il s’est heurté à une forte résistance des professeurs des écoles, alors même que les résultats en lecture des élèves français sont inquiétants. Nombre d’instituteurs faisaient passer leurs convictions avant l’intérêt général des élèves et vivaient le choix par l’institution d’une méthode d’apprentissage qui a fait ses preuves comme une marque de mépris pour leurs libertés et une forme de coercition. Gabriel Attal va très vite se heurter à une administration pléthorique, à des syndicats très puissants et à des enseignants en grande partie très, très à gauche et profondément idéologisés. Une dérive encore renforcée par le fait que les instituts qui forment les enseignants de l’école publique sont eux-mêmes imprégnés d’une idéologie gauchiste.

À quoi le voyez-vous ?

Il suffit d’aller sur les sites des Inspé, ces organismes qui ont remplacé les IUFM. Il est difficile d’y trouver des informations concrètes sur les méthodes d’enseignement, la façon dont on gère une classe, la meilleure manière de transmettre la connaissance. En revanche cela pullule de modules ou d’articles sur l’éducation sexuelle, la lutte contre les discriminations, l’écologie, le genre, le tout bien souvent rédigé en écriture inclusive… Quand je me suis retrouvée la première fois devant une classe, personne ne m’avait appris comment on enseignait. J’étais à court de techniques et de savoir-faire devant des enfants qui ne demandaient pourtant qu’à apprendre. À ce niveau-là, rien n’a changé : les professeurs sont toujours mis devant les élèves sans formation sérieuse. On en est ainsi à la deuxième génération d’enseignants, eux-mêmes « mal enseignés ».

Vous trouvez les enseignants vraiment si mal formés et idéologisés ?

On est souvent surpris de la mauvaise maîtrise de la langue française chez trop d’enseignants. Ils peinent parfois même à identifier un sujet inversé. Si j’écris, « Dans les arbres chantent les oiseaux », un nombre non négligeable d’enseignants désigne le nom « arbres » comme le sujet. Quant à l’imprégnation idéologique, je vous invite à aller faire un tour sur le site du Café pédagogique et surtout sur le groupe Facebook « 800 000 feignasses », ces communautés de professeurs très actives sur les réseaux sociaux. Elles se distinguent par une intolérance très assumée. Être vu comme de droite est rédhibitoire. Les professeurs qui participent à ces médias collectifs se positionnent d’ores et déjà de manière forte sur les annonces du ministre. Leur discours peut se résumer ainsi : « C’est nous qui avons le pouvoir, nous sommes intouchables et nous ne ferons pas ce que le ministre demande. » C’est ainsi que le pacte enseignant, par exemple, est massivement rejeté et ceux qui y adhèrent intimidés. C’est aussi cette réalité-là qui explique l’échec de l’Éducation nationale.

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Vous pensez donc que le Mammouth est aussi impossible à dégraisser qu’à digérer et que Gabriel Attal échouera à cause de la sclérose de l’institution…

Restaurer l’autorité, faire des groupes ou des classes de niveau, permettre l’uniforme et le redoublement sont des mesures de bon sens, plébiscitées par les parents, mais souvent combattues par les professeurs, alors même que les résultats de la France dans les classements chutent. Pour enrayer cette chute, il faudrait donner plus d’autonomie aux chefs d’établissement, notamment celle de recruter et licencier les enseignants. L’erreur de M. Attal est de ne pas décentraliser le système, de ne pas lui donner d’air.

Comment ?

Il faudrait rendre aux parents la liberté de choisir l’école la meilleure pour leurs enfants, qu’elle soit publique ou privée, et supprimer la carte scolaire. Le chèque éducation que je propose a cette vocation. La dotation de l’établissement serait basée sur le nombre d’élèves accueillis. Si on estime à 7 000 euros le coût moyen d’un élève en école primaire, un établissement accueillant 100 élèves recevrait 700 000 euros. On remettrait ainsi l’école face au réel et on obligerait ceux qui la constituent à regarder en face le fait que l’échec de l’école n’est pas seulement celui du politique, mais aussi celui de ceux qui en constituent la communauté humaine : professeurs et personnels administratifs.

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Irremplaçable Antoine Dupont

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© Andrew Fosker/Shutterstock/SIPA

L’équipe de France s’est lourdement inclinée face à l’Irlande vendredi dernier (17-38). Cette défaite face au XV au Trèfle a également mis en lumière l’absence d’Antoine Dupont, qui débute aujourd’hui sa préparation pour les Jeux Olympiques avec les Bleus du 7. « J’ai vécu cette rencontre comme tout le monde, je pense. C’était difficile de voir l’équipe de France en difficulté. Jouer en infériorité numérique au niveau international, on sait la difficulté que c’est. Les Irlandais étaient très bien préparés, et la marche était trop haute, je pense. Nous nous sommes mis trop de bâtons dans les roues », a commenté l’ancien capitaine de l’Équipe de France sur Canal +.


L’équipe d’Irlande a broyé l’équipe de France à Marseille pour le premier match du Tournoi des Six Nations. La communication des joueurs et de l’entraîneur Fabien Galthié, en prenant acte de la déroute, l’a minimisée, affirmant qu’on allait l’analyser et qu’on ferait mieux la prochaine fois. Bon courage contre l’Écosse le 10 février !

Ce n’est pas parce que je suis seulement un sportif en chambre que je n’aurais pas le droit de tirer du sport tous les enseignements qu’il prodigue. Cette activité, quand elle se dispute au plus haut niveau, montre à quel point certaines de nos banalités convenues sont inadaptées à la réalité de beaucoup d’échecs ou de réussites. La leçon capitale de cette récente défaite est que, si les cimetières sont peut-être remplis de gens irremplaçables, il existe cependant, dans le cours de l’existence, des personnalités irremplaçables. Au sens propre, des êtres dont l’absence sera absolument préjudiciable et rendra beaucoup plus difficiles, voire impossibles les victoires d’hier. Antoine Dupont est irremplaçable et, sans désobliger son successeur Maxime Lucu, celui-ci l’a démontré par sa dernière prestation.

Au-dessus du lot, pourquoi ne pas l’admettre ?

Je ne vois pas pourquoi cette constatation serait déprimante. Elle est une évidence pour moi et si elle est refusée la plupart du temps, c’est à cause d’une volonté parfaitement artificielle de laisser croire à une égalité entre tous. Cette occultation se piquant d’être progressiste est démentie par mille exemples qui se rapportent aux activités humaines, du divertissement à la politique, de la pensée à l’Histoire.

Contre le démenti qu’apporte à ce poncif l’indiscutable éclat de la singularité indépassable de quelques personnes, on est contraint de proférer que nul ne se distingue jamais, que seul vaut le travail en équipe, que le pluriel l’emporte sur le singulier et que chacun apporte sa petite pierre à l’édifice. C’est une ânerie. Elle a le mérite de nous donner bonne conscience et de créer en nous l’illusion que nous sommes à la même hauteur que les plus brillants dans les exercices de la vie, du sport, de la justice, de la politique, de l’art ou des médias.

On confond le caractère unique de chaque être humain avec le refus d’admettre que tel ou telle est clairement au-dessus du lot. Il ne faut pas s’en plaindre mais s’en féliciter.

Antoine Dupont est irremplaçable dans le XV de France et il a tout à fait le droit de vouloir gagner un titre olympique avec le rugby à sept. Sa délicatesse qui le conduirait à me contredire n’y changerait rien. Mais qu’on ne fasse pas semblant de tenir pour rien ce départ : il va être dévastateur.

La tarte à la crème du « personne n’est indispensable »

Qui peut nier la lucidité de cette intuition que, ici ou là, des personnalités irremplaçables ont illustré ou illustrent notre humanité ? Si elles n’avaient pas existé, le monde aurait été orphelin. Un Jacques Anquetil n’a jamais été remplacé. Un Charles de Gaulle non plus. Un Noureev pas davantage. Une Callas encore moins. Un Gérard Philipe pas du tout. Un Jean-Paul Sartre, contre la splendide fin des Mots, reste unique. Alain Finkielkraut ne peut aujourd’hui se voir substituer personne. Fabrice Luchini, dans son genre, est inimitable. Je pourrais citer quelqu’un dans mon univers médiatique mais son authentique modestie en souffrirait. Les cimetières pleins de gens irremplaçables ? Sans doute. Mais on ne cesse de les regretter. Leur disparition laisse une béance là où ils sont passés.

Demain, le plus tard possible, certains nous priveront de la magie de leur apport fondamental à tout ce qui sollicite notre curiosité, notre admiration artistique, notre passion citoyenne, notre goût de la compétition…

Cette incapacité à admettre qu’au-dessus de la multitude il y a des étoiles et que si elles s’éteignaient, l’univers serait moins riche, a paradoxalement pour conséquence le fait qu’à rebours on banalise les dilections, on applaudit des médiocres, on surestime des vulgaires, on porte aux nues des essayistes, des sociologues, des formateurs et des gourous qui écrivent ce qu’on sait déjà ou prétendent vivre à notre place, on vante des artistes dont le talent relève d’une quête désespérée, on loue des politiques qui sont interchangeables. Comme on répugne à rendre hommage aux êtres irremplaçables, on se rengorge en soutenant que tout le monde est remplaçable. La vie, toutes les vies, sous quelque forme que ce soit, démontrent le contraire. Antoine Dupont est irremplaçable. Pour trouver un successeur valable, il convient d’abord d’accepter cette évidence. Et qu’il y ait des irremplaçables nous honore tous.