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Carroll/Trump: pour 83 millions de dollars de plus

Contre Trump, la fin justifie les moyens


Carroll/Trump: pour 83 millions de dollars de plus
La chroniqueuse E. Jean Carroll obtient 83.3 millions de dollars à sa sortie du tribunal, New York, 26 janvier 2024 © UPI/Newscom/SIPA

Donald Trump a été condamné à payer 83 millions de dollars pour « diffamation » à E. Jean Carroll qui l’accuse de l’avoir agressée sexuellement dans les années 90. Une tribune libre d’Alain Destexhe


Nous ne sommes pas dans un film de Sergio Leone, mais dans un tribunal de New York. Un tribunal ? Plutôt un théâtre qui s’apprête à rendre une parodie de justice contre le type contre qui tous les coups sont permis pour l’empêcher de devenir président. Donald Trump au cas où vous ne l’auriez pas deviné.

L’ancien président est condamné à payer 83 millions de dollars de dommages pour avoir « diffamé » E. Jean Carroll, qui l’accuse de l’avoir agressée sexuellement dans les années 90.

La « victime » ne se souvient plus de la date des faits

Dans les années 90 ? En effet, elle ne se souvient plus de l’année au cours de laquelle la prétendue agression sexuelle aurait eu lieu, il y a près de trois décennies. Elle dit qu’elle et le Donald ont commencé à flirter dans un grand magasin pendant les heures d’ouverture, qu’ils se sont ensuite rendus dans les cabines d’essayage, que jusque-là elle était consentante mais qu’ensuite il l’aurait pénétrée digitalement sans son accord. Elle n’a pas porté plainte à l’époque et il n’y a aucun témoin. 

Il nie et dit qu’il ne se souvient pas de l’avoir jamais rencontrée.

La prescription bafouée par une loi rétroactive

Presque 30 ans plus tard, la presque octogénaire gauchiste (liberal en américain) écrit un livre qui se vend très bien grâce à cette histoire, puis porte plainte alors que Donald Trump vient de se déclarer candidat à la présidence. Un milliardaire Démocrate de la Silicon Valley, Reid Hoffman, l’assure de la prise en charge illimitée de ses frais d’avocat, mais – évidemment – il y a prescription. Qu’à cela ne tienne ! Un parlementaire Démocrate, Brad Hoylman-Siga, connu pour son hostilité à Trump, dépose dans l’Etat de New York une proposition de loi ad hoc pour régler le cas Carroll / Trump. Aussitôt adopté, le Adult Survivors Act permet aux « survivantes » présumées d’agression sexuelle de déposer à nouveau plainte dans un délai de 12 mois à partir de la publication de cette nouvelle loi, même si les faits allégués étaient auparavant couverts par la prescription ! Une loi rétroactive donc, au mépris de ce cher Etat de droit et en fait de toutes les règles de droit qui permet à madame Carroll de relancer la machine judiciaire avec les fonds du même capitaliste milliardaire et méga-donateur du Parti démocrate et des causes progressistes.

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Le procès a montré des dizaines d’incohérences dans le récit de la « victime », « survivante ». Pour n’en donner qu’un exemple, elle affirmait avec certitude porter ce jour-là une robe qui n’existait pas alors sur le marché ! Elles n’ont pas empêché un jury populaire, tiré au sort dans une ville qui vote à 90% pour les Démocrates, de condamner Trump à cinq millions de dollars de dommages.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Donald Trump continue à contester bruyamment les faits alors qu’il vient d’être condamné – au civil notons-le, pas au pénal – pour « coups et blessures ». Elle porte donc plainte en diffamation, prétendant qu’elle a perdu sa chronique de conseils sexuels (elle a 76 ans) dans le magazine Elle qui aurait « ruiné sa carrière » (à 76 ans !). Pour cette chronique, elle était payée quelques dizaines de milliers de dollars par an. Sa déclaration selon laquelle son conflit avec Trump aurait conduit à son licenciement a été fermement démentie par le magazine qui l’a licenciée. Rien à voir selon Elle. Sa chronique n’avait plus le succès d’antan. La perte d’un emploi à 76 ans ne ressemble pas non plus à la fin du monde.

Plaignante de gauche, juge de gauche, jury de gauche

Mais il s’agit de Trump. Une plaignante de gauche, un juge de gauche ouvertement hostile et un jury de gauche, le voilà condamné à… 83 millions de dommages et, s’il ouvre encore la bouche pour rappeler son innocence, la somme pourrait être doublée ! Le voilà muselé. Quatre autres poursuites du même type (plaignant de gauche, juge de gauche, jury de gauche) l’attendent encore à New York.

Ce n’est pas la première loi ciblée, conçue pour rendre un comportement antérieur de Trump, juridiquement inattaquable, légalement susceptible de poursuites du jour au lendemain. Des lois rétroactives visant un seul homme et qui n’auraient jamais été approuvées s’il n’était à nouveau candidat à la présidence.

Big Apple est pourrie

Le visage lifté, tentant désespérément de paraître beaucoup plus jeune, E. Jean Carroll est l’incarnation caricaturale de la femme riche, progressiste, woke, branchée, sans enfants (ce dont elle se réjouit bruyamment,), qui jouit comme une folle de sa nouvelle célébrité et de son bon coup politique au service des Démocrates. Après sa victoire, lors de sa première déclaration à la présentatrice vedette de MSNBC qui tentait tout aussi désespérément de relier son triomphe judiciaire à la cause des femmes, elle annonça, sans humour, qu’elle allait claquer plein de pognon à faire les boutiques et renouveler sa garde-robe. Grand bien lui fasse ! 

Oui, sous la férule des Démocrates, il y a bien quelque chose d’inquiétant et de pourri en république américaine.




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Sénateur honoraire belge, ex-secrétaire général de Médecins sans frontières, ex-président de l’International Crisis Group

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