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Meyer le Gaulois

Arthur Meyer est une figure emblématique du XIXe siècle. Ce juif converti au catholicisme assista aux obsèques de l’antisémite rabique Édouard Drumont. Personnage aussi mondain que littéraire, il a forgé le mythe de la presse parisienne et créé le musée Grévin.


La première fois qu’Arthur Meyer (1844-1924) eut affaire à l’antisémitisme, ce fut en lisant le pamphlet dément et obsessionnel d’Édouard Drumont (1844-1917), La France juive (1886), vendu à des centaines de milliers d’exemplaires, qui le couvre d’insultes. Un duel s’ensuivit, resté fameux.

Pas rancunier

À la fin de sa vie, le même Drumont, ancien directeur du journal La Libre Parole, malade et ruiné, fit appel à… Arthur Meyer, son vieil ennemi. Meyer l’aida, puis versa même une rente à sa veuve.

Lettre de Drumont : « Je suis de plus en plus souffrant et j’y vois de moins en moins, écrire est devenu presque impossible pour moi. C’est pourquoi je suis d’autant plus touché par la sympathie que me témoignent certains adversaires comme vous, qui êtes devenus de bons amis pleins de sollicitude pour moi. »


L’anecdote est à l’image de la vie stupéfiante d’Arthur Meyer, nature prodigue et sans doute un peu géniale qui semblait incapable de rancune ou de haine. Caricaturé à loisir (grande tradition de la IIIe République), arbitre des élégances, familier de l’aristocratie et des cercles militaires, des boulevards, des théâtres et des salons, il fut admiré par la plupart de ceux qui croisèrent sa route.

Né au Havre en 1844, ce petit-fils de rabbin, fils de colporteur alsacien, fait ses classes dans le journalisme avec Émile de Girardin et devient en 1882 directeur du Gaulois – journal préféré de la noblesse, de la grande bourgeoisie et des cours européennes – qui fusionne en 1929 avec Le Figaro de François Coty.

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Soutien de Napoléon III, puis royaliste, soutien du général Boulanger, converti au catholicisme (1901), antidreyfusard (l’armée, la raison d’État, les principes d’ordre et d’autorité et l’intérêt du pays jugés supérieurs à la cause d’un individu, même innocent – « Plutôt une injustice qu’un désordre », écrit Goethe), fondateur du musée Grévin (1882) et du Cercle de l’Union interalliée (« Ne pouvant être d’aucun cercle, j’en fonde un ! »), ennemi de Drumont mais présent à ses obsèques… à chaque étape de sa vie, Arthur Meyer est stupéfiant. Et à considérer sa biographie, Balzac soudain semble dépourvu d’audace et de ressources.

Généreux, Meyer apprend l’ingratitude avec Léon Daudet en particulier. La revue L’Action française, devenue journal quotidien en mars 1908, occupe le même créneau politique que Le Gaulois royaliste. Daudet la rejoint après huit ans de collaboration au Gaulois : tous les moyens sont bons pour abattre Meyer, et Daudet ne se prive pas. En vain. La fille de Daudet renouvelle sa fidélité à Meyer, son abonnement au Gaulois– et désapprouve son père.

On n’a presque rien dit de la biographie que Jacques-Édouard Cohen d’Aynac, son arrière-petit-fils, consacre à Arthur Meyer. On y renvoie tant elle est, à l’image de son illustre bisaïeul, passionnante.

Arthur Meyer, le fondateur du musée Grévin

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Une extension Google contre l’écriture inclusive

Une nouvelle extension disponible sur Gmail entend donner du fil à retordre à vos amis les plus « inclusifs »…


Vous en avez marre de l’écriture inclusive ?
Sachez que vous pouvez, à partir de maintenant, ne presque plus jamais en entendre parler. Du moins, dans vos courriels…
C’est en tout cas l’objectif de l’abouti projet d’un retraité en informatique. « Je ne supporte pas l’écriture inclusive ! » tance C***, très discret ingénieur résidant dans l’ouest parisien, que nous avons interrogé. « Alors, j’ai décidé d’agir. J’ai eu l’idée de ce logiciel et l’ai conçu. Il a été programmé ensuite. Le chemin a été long, mais aujourd’hui tout fonctionne et le détecteur d’écriture inclusive n’attend plus qu’à être implanté sur les navigateurs ! »

« Si vous me renvoyez le message en écriture académique, je me ferai un plaisir d’en prendre connaissance »

Le concept est simple: il s’agit d’un plug-in pour Gmail, qui détecte automatiquement les courriels envoyés par vos contacts électeurs de Sandrine Rousseau et contenant la maudite écriture inclusive. « L’extension scanne, repère dans le corps des mails: les points médians, les «.e.s » et les « iel » que l’on ne présente plus. Lorsque le mail est jugé inclusif, il est automatiquement rétrogradé dans un sous-dossier de la messagerie appelé « mail inclusif » et créé par l’extension », explique notre ingénieux créateur. 

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Et ça ne s’arrête pas là. Un mail standard, mais toutefois modifiable, est ensuite envoyé vers l’expéditeur progressiste automatiquement:
« Bonjour, mon anti-virus a été programmé pour détecter et écarter les messages contenant de l’écriture inclusive. Or, vous venez de m’adresser un message qui en contient. Je n’ai donc pas pu le lire. Bien sûr, si vous me le renvoyez en écriture académique, je me ferai un plaisir d’en prendre connaissance. Cordialement. » S’il veut que son destinataire puisse lui répondre, l’amateur de l’inclusif se voit donc forcé d’utiliser une plume plus conventionnelle.

Éviter « la servitude volontaire »

Et voilà donc une extension qui sera le pire cauchemar des détracteurs de l’écriture promue par l’Académie française!
Devant l’ampleur du phénomène de l’écriture inclusive, laquelle menace de s’amplifier, l’ingénieur insiste: « L’intérêt de mon extension est là: il y a globalement peu de mails en écriture inclusive pour le moment. Mais l’objectif, en fait, n’est pas forcément d’en identifier beaucoup, mais de les cibler! Ceux qui envoient les mails en inclusif, ce sont les lobbys, les entreprises, certains personnels dans les administrations, etc. C’est à eux qu’il faut répondre! Il faut étendre ce projet », exhorte-t-il.
Seul petit bémol, pour l’instant, l’extension n’est disponible que sur Gmail (22% du marché français, tout de même)… Affaire à suivre !

L’exception namibienne

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La négociation en cours entre l’Allemagne et la Namibie d’un accord de reconnaissance du génocide des Hereros et son indemnisation constitue une occasion de s’intéresser à l’ancienne Deutsch-Südwestafrika…


La Namibie est un pays pas comme les autres sur le continent africain. Ancienne colonie allemande, ce pays d’Afrique australe de 825 000 km2  en a conservé une caractéristique majeure : le souci de l’ordre. Son accession récente à l’indépendance n’a pour ainsi dire pas été accompagnée des maux qui frappent l’Afrique décolonisée, comme la prégnance de l’ethnisme et de la corruption galopante. Ce pays, de peu d’importance économique et stratégique aujourd’hui, a su conserver ses atouts développés sous la domination blanche, c’est-à-dire le maintien de son caractère rural combiné intelligemment à l’exploitation de ses ressources naturelles du sous-sol. Au point que ce pays représente une réussite, quand on le compare à l’évolution actuelle de l’Afrique en général et de son grand voisin, longtemps son tuteur, l’Afrique du Sud.

Une histoire ancienne a priori banale

Une large superficie, une fois et demie de celle de la France, et un très faible peuplement de 3 habitants au km2, soit à peine plus de 2 500 000 d’âme, sont les premières caractéristiques de ce territoire. Peuplé à l’origine par l’ethnie San, celle des Bushmen, chasseurs-cueilleurs, et les Khoïs, peuple pastoral, le pays ne connaîtra que tardivement l’influence bantoue venue du nord. Ces peuples d’origine parlent des langues de type khoïsan, dont la caractéristique la plus connue est l’emploi des clics, procédé très original illustré par le rôle principal dans le film Les Dieux sont tombés sur la tête. Cette population était particulièrement adaptée à un climat rude. Une sécheresse extrême règne dans le pays pendant neuf mois de l’année.

Les explorateurs portugais, longeant la côte ouest de l’Afrique, renonceront à s’y installer, et se cantonneront à ce qui deviendra l’Angola. Une colonisation ancienne mais diverse affectera le pays. Car il fallait d’authentiques colons pour décider de vivre dans ce pays désertique. C’est à la faveur de la colonisation néerlandaise, de peuplement, que des fermiers Boers, « paysans » en afrikaans, suivis par des Huguenots et des Allemands, vont commencer à mettre en valeur ce grand territoire, à partir de la province du Cap. Le pays, qui se définit au fond par la zone située entre l’Angola et le désert du Kalahari, ne pouvait attirer que des hommes déterminés à y installer une agriculture centrée sur l’élevage extensif, essentiellement de bovins, en creusant ici et là des puits à grande profondeur. Cette évolution ne correspond pas à la plupart des colonisations en cours à l’époque.

Ce sont les Allemands qui vont décider de s’y implanter en instituant le protectorat du Sud-Ouest africain, la Deutsch-Südwestafrika, en 1884. La majeure partie du territoire verra l’installation de nombreux fermiers venus d’Allemagne, rejoints par une nouvelle vague migratoire d’Afrikaners, notamment les Boers. La courte période allemande, qui prendra fin en 1915, permettra cependant la constitution d’une économie solide, essentiellement rurale. Il en résulta inévitablement une opposition avec les premiers habitants indigènes, et spécialement le peuple Herero, qui ne supportera pas que l’occupant blanc cultive les terres et libère ses esclaves Namas qui deviendront leurs ouvriers agricoles. 

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La solution du problème sera typiquement allemande, radicale. On proposera au peuple Herero de se soumettre, ou de partir dans le désert du Kalahari. Evidemment il refusera et le général Lothar von Trotha, commandant en chef des forces coloniales en Afrique orientale allemande, demandera ses instructions à Berlin. Un câble lui intimera de « régler le problème ». L’affaire se terminera dans le sang au mois d’août 1904, lors de la bataille du Waterberg, au cours de laquelle des milliers de Hereros, ainsi que des Namas, furent massacrés avec leurs familles. L’ordre régnait dans le Sud-Ouest Africain. L’Afrique du Sud profitera de la Première Guerre mondiale pour s’emparer du pays, dont la gestion lui était alors confiée, via le Royaume-Uni, par un mandat de la S.D.N.

On pouvait penser alors que le pays suivrait le sort du mouvement des indépendances des années soixante…

L’influence sud-africaine

La République Sud-africaine (R.S.A), comme conséquence de la défaite allemande, demandera l’annexion pure et simple du territoire, ce qui lui sera refusé. Pour autant, plusieurs considérations conduiront la R.S.A a y conserver farouchement une influence directe. D’abord le peuplement blanc de la future Namibie devait être protégé. Ensuite, les liens économiques, notamment la production de viande bovine indispensable à l’Afrique australe, empêchaient toute idée de perte de contrôle politique. En outre les débuts de l’exploitation industrielle du sous-sol, en particulier le diamant, promettaient un fort développement.

Enfin, c’est précisément la montée en puissance des mouvements de libération, principalement les pays lusophones (Angola et Mozambique), qui va décider l’Afrique du Sud à défendre coûte que coûte sa mainmise sur le Sud-Ouest Africain, vitale pour ses intérêts géopolitiques. L’Angola et la Zambie ont en effet longtemps hébergé la base arrière des mouvements indépendantistes. C’est une très longue frontière régionale avec l’Angola, la Zambie et le Mozambique, siège d’intrusions armées permanentes que l’Afrique du Sud devait défendre. Avec l’aide de la Rhodésie de Ian Smith, elle mènera une lutte acharnée contre les incursions en provenance de la Zambie, l’ancienne Rhodésie du nord, et du Mozambique également sous influence des forces de l’Est. En Angola, jusqu’à 36 000 soldats cubains et leur armement soviétique appuieront les offensives sur le Sud-Ouest Africain.

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Malgré une opinion internationale condamnant unanimement l’apartheid pratiqué en Afrique du Sud, le pays des Afrikaners bénéficiera d’une tolérance manifeste dans son combat contre l’influence de l’URSS et de Cuba. Au point que la France, malgré ses prises de positions politiques, fournira discrètement hélicoptères Puma et systèmes de protection anti-aérienne Crotale. Et c’est paradoxalement en 1988, avant même l’effondrement de l’URSS, qu’un accord international fut trouvé pour mettre fin à ce conflit, ouvrant la voie à l’indépendance de la Namibie prononcée le 21 mars 1990.

Contre toute attente…

Les Namibiens étaient alors face à leur destin. Allaient-ils sombrer dans les affres classiques des indépendances africaines ?

Et bien non. L’Afrique du Sud, bien loin des promesses de la « Nation arc-en-ciel », était vite ravagée par la toute-puissance de l’A.N.C qui la pille consciencieusement depuis 30 ans. La Namibie quant à elle su éviter l’effondrement avec l’aide bienveillante de la communauté internationale et l’influence de l’Allemagne, qui compte encore une forte population (26 000 germanophones) de ses ressortissants fermiers qui ont conservé la double nationalité, par précaution. La population blanche, qui occupe une très large main d’œuvre, est respectée dans ses droits. Ici, pas d’expropriation violente ni de meurtres des fermiers blancs, tués par milliers en Afrique du Sud depuis la fin du régime blanc, ou purement et simplement chassés comme dans le Zimbabwe de Robert Mugabe.

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Il n’y aura pas de prétendus anciens combattants s’appropriant les fermes des blancs comme au Zimbabwe. Le gouvernement rachète des fermes de blancs  au prix du marché. L’ethnisme, source première de la corruption en Afrique, est quasi inexistant. Le pouvoir politique appartient aux populations noires, mais la minorité blanche, constituée par les Allemands, Afrikaners et les métis de longue date, garde sa place. La coexistence de groupes ethniques très différents est un fait acquis. Les Namibiens d’origine savent que le vivre-ensemble est essentiel pour le pays. Leurs dirigeants ont fait preuve de réalisme plutôt que de militantisme tiers-mondiste. On observe même, dans la population blanche, qui se considère africaine à part entière, un mouvement de décrochage vis-à-vis de l’Afrique du Sud, sa puissance tutélaire, qui risque de l’entraîner dans une crise économique majeure. « L’Afrique noire est mal partie », titrait en 1962 René Dumont, qui avait bien compris que des pays qui n’avaient pas de classe moyenne ni d’élite indigènes seraient condamnés au pillage par les agents économiques extérieurs et ses nouveaux dirigeants stipendiés. C’est la démonstration qu’en Afrique, on peut échapper aux mauvais démons.

Après George Floyd, les footballeurs sommés de se prosterner devant les gays

Notre contributeur ne comprend pas cet humanisme obligatoire sur les terrains de Ligue 1.


Dès qu’on évoque le sigle LGBT, il y a comme une frilosité intellectuelle, politique et médiatique. Il convient immédiatement de se prosterner et la surenchère est non seulement admise mais nécessaire. On l’a encore constaté récemment, en matière sportive, quand on a notifié aux joueurs du championnat de France de football la prescription d’avoir à porter un maillot aux couleurs arc-en-ciel pour dénoncer l’homophobie. Quelques rares footballeurs ont refusé au regard de leurs croyances intimes et religieuses et donc n’ont pas participé aux matchs prévus. On a beaucoup parlé du joueur marocain de Toulouse Zakaria Aboukhlal – qui par ailleurs a manifesté une conception archaïque de l’égalité entre les sexes.

J’ai bien conscience, en écrivant ce billet, de la pesanteur de ma propre subjectivité qui répugne aux célébrations collectives imposées et à des manifestations d’hommage ostentatoires. Il est évident que j’aurais eu du mal à me plier à cet impératif du maillot arc-en-ciel de même que je ne me serais jamais agenouillé ridiculement en mémoire de George Floyd: je me suis contenté de la très lourde condamnation qui a été infligée au policier qui l’a étouffé et tué.

Étrange et inadapté

D’abord quelle étrange manie de transférer dans le domaine du foot cette propension à détourner les institutions, les services publics, les activités de leur finalité essentielle voire exclusive en leur assignant un rôle et des missions totalement décalés et inadaptés ! Je songe principalement à l’école à qui, avec l’actuel ministre de l’Éducation nationale, on confie des tâches périphériques. Pour se vouloir civiques et sociétales, elles sont aux antipodes du cœur de l’enseignement et du combat urgent contre ses tendances centrifuges.

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Pour le football, ce n’est pas mépriser les joueurs que de dénier qu’on doive faire du terrain, en plus du lieu où l’expression de leur talent sportif est désirée à son comble, une sorte de laboratoire moral où une majorité acceptera et où une minorité aura le droit de refuser… Rien ne me paraît plus absurde et plus hypocrite que de chercher à voiler les multiples scandales du foot national et international par des injonctions et des postures inspirées par un certain humanisme…

On pense ce qu’on veut

Quels que soient les motifs des rares oppositions à l’égard de cette grande messe LGBT, si peu appropriée à l’univers d’un match qui n’a pas pour vocation l’éducation éthique des joueurs ni celle des spectateurs ni l’enflure miséricordieuse des commentateurs, mais la force et la vigueur d’évolutions antagonistes talentueuses et spectaculaires, je suis rétif à l’idée de stigmatiser ces résistances à ce consensus apparent (en effet que serait-il si le fond de chaque opinion pouvait être révélé sans fard ?).

À cause de cette élémentaire limite qu’on a le devoir d’exiger des personnalités qu’elles rendent compte de leurs actes transgressifs mais en aucun cas de ce qu’elles pensent. Prétendre et vouloir le contraire conduit directement à un totalitarisme qui ruinera même ce que le for intérieur assure de protection aux positions dissidentes, voire iconoclastes. Autrement dit, on n’agresse pas quiconque relève de LGBT mais on en pense ce qu’on veut. Du bien si on se situe dans le mouvement dominant, de la neutralité ou des réserves si c’est votre choix. Laissons la société s’émouvoir, les footballeurs jouer au ballon, chacun se gouverner pour le meilleur et la Justice sanctionner les délinquants.

Affaire Zakaria Aboukhlal: scandale séparatiste au sein du football club de Toulouse

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Cette fois, il ne s’agit pas de polémiques sur le terrain liées au ramadan. Alors que la victoire de l’équipe de la ville en Coupe de France était fêtée au sein de la mairie, un incident révélateur de l’emprise de l’influence islamiste sur certains joueurs a éclaté. Le joueur au cœur du scandale, Zakaria Aboukhlal, fait en outre partie des footballeurs qui ont refusé, lors de la 35e journée de Ligue 1, un flocage arc-en-ciel sur leur maillot, symbole de la lutte contre l’homophobie. Il n’est pourtant pas demandé aux footballeurs musulmans de promouvoir l’homosexualité mais de dénoncer les discriminations. Céline Pina raconte.


Pour fêter la victoire du club de la ville en Coupe de France, la mairie de Toulouse avait invité les joueurs du FC Toulouse à un moment de célébration. Pendant qu’elle faisait son discours, l’adjointe chargée des Sports à la mairie de Toulouse, Laurence Arribagé est dérangée par le bruit persistant émanant du côté des joueurs. Elle se tourne vers eux pour réclamer un peu de calme et reçoit cette stupéfiante réponse de Zakaria Aboukhlal : « Chez moi, les femmes ne parlent pas comme ça aux hommes » ! Le joueur marocain estime donc qu’en France, civilité et mœurs doivent se plier à la charia. L’homme ira même jusqu’à apostropher l’élue après son discours en exigeant des excuses, car elle lui a manqué de respect. On se pince pour y croire. Heureusement qu’il n’est ni Afghan ni Iranien, sinon il aurait exigé qu’elle se taise et porte la burka ?

Pas-de-vaguisme dans un premier temps

Le problème, c’est qu’alors que des témoins confirment l’altercation, l’élue, elle, minimise, banalise la violence symbolique de cet échange. Il faut dire que le football est un sport populaire, que les footballeurs sont prescripteurs dans certains milieux et qu’entre le respect de notre contrat social et de notre civilité et les quelques voix que l’on risque de perdre en remettant à sa place un type sous influence islamiste, les politiques ont tendance à faire le mauvais choix.

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Pourtant, sur le moment l’élue a la bonne réaction. Elle s’insurge et remet le triste sire à sa place. Difficile de comprendre pourquoi elle joue ensuite la carte de l’apaisement et fait comme si tout cela n’était pas révélateur de quelque chose de profond. Or l’emprise des islamistes sur Toulouse est réelle et cet échange dit à quel point cette idéologie imprègne la mentalité de certains musulmans. Pour Zakaria Aboukhlal, une femme est une inférieure, elle doit baisser les yeux devant lui. Il assume clairement cette vision des choses et la charia le confirme dans ce positionnement.

L’élue aurait dit « qu’il n’y avait pas de sujet ». C’est évidemment faux. Il y en a un, il est visible comme un éléphant au milieu d’un magasin de porcelaine

M. Aboukhlal n’est pas parfaitement assimilé

Sauf qu’en France nous ne vivons pas sous le régime de la charia. Pour nous l’égalité entre hommes et femmes, l’égalité tout court d’ailleurs, est essentielle. Le problème est que manifestement M. Aboukhlal n’est pas intégré et refuse les bases qui fondent la civilité française. Il vit « chez nous » mais veut imposer aux autres de faire comme « chez lui ». Qu’il retourne alors au Maroc s’il ne supporte pas de vivre dans un pays qui considère que l’égalité ne dépend ni du sexe, ni de la couleur de peau, ni de l’appartenance sociale, religieuse, philosophique ou ethnique ! Son « chez moi cela ne se fait pas » est la base même du séparatisme que les islamistes veulent nous imposer « chez nous ».

Le problème est que cette triste histoire n’a rien d’étonnant. En tant qu’influenceurs, les footballeurs sont particulièrement dans le viseur des islamistes et à Toulouse cette nébuleuse est très présente et très active. Parfois frustres et peu éduqués, les footballeurs peuvent être des proies faciles pour des idéologues qui s’appuient sur leurs représentations culturelles pour instiller le poison islamiste, au nom du retour vers le vrai islam.

Le Toulouse Football Club a annoncé lundi 15 mai qu’il sanctionnait son joueur. Il faut dire qu’il était difficile de fermer les yeux sur son attitude : celui-ci s’était déjà distingué en refusant de participer à la journée de lutte contre l’homophobie. En général, quand on refuse l’égalité aux femmes, il est rare que l’on accepte l’existence même de l’homosexualité. Cela va avec la panoplie de la personne sous influence radicale.

Ce qui est plus dérangeant est l’attitude de l’élue, qui minimise le problème et finit ainsi par cautionner, sans le vouloir probablement, l’attaque du footballeur contre les fondamentaux de la République alors que son rôle est de les défendre. Ainsi elle aurait dit « qu’il n’y avait pas de sujet ». C’est évidemment faux. Il y en a un, il est visible comme un éléphant au milieu d’un magasin de porcelaine. On appelle cela le sexisme: un refus d’accorder aux femmes l’égalité, doublé de l’exigence qu’elles montrent tous les signes de la soumission devant un homme. Il faut dire qu’accorder aux femmes l’égalité en droit est rare dans notre monde et que les pays du Maghreb et d’Afrique n’évoluent guère sur ce point. Cette égalité est une conquête de notre civilisation, elle est fragile, remise en cause, « a déjà disparue » dans certains quartiers sur notre propre territoire. Elle mérite vraiment d’être défendue.

Autoflagellation

L’élue a également ajouté que « les joueurs n’aiment pas trop qu’on leur demande de se taire de cette façon ». Elle parait à deux doigts de s’excuser d’avoir osé se faire respecter et laisse entendre qu’elle n’aurait pas été correcte. Ainsi elle n’aurait pas été délibérément insultée parce que femme, mais aurait, par sa remarque, induit la mauvaise réaction du joueur. « Dont l’acte est effacé » derrière un pluriel qui n’a d’autre fonction que de noyer le poisson. Drôle de choix que cette forme d’autoflagellation quand on est une élue et que l’une des fonctions qui vous échoit est de faire respecter ce que nous sommes en tant que peuple.

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Il faut dire à la décharge de cette élue, d’habitude plutôt lucide sur l’imprégnation islamiste de certains musulmans, que dénoncer ce genre d’incident, c’est subir les attaques de personnes dangereuses potentiellement. C’est souvent voir ses collègues politiques ouvrir le parapluie, quand ils n’instruisent pas un procès en islamophobie. C’est courir le risque de faire perdre à son parti une clientèle utile dans certains quartiers et se voir accuser en cas de défaite ou de difficultés d’en être responsable. C’est également se trouver confronté à une élite (politique, footballistique ou médiatique) qui nie le réel et accuse souvent ceux qui réagissent d’en faire des tonnes, voire de designer tous les arabo-musulmans à la vindicte.

C’est cet état de choses qui alimente le désespoir des Français, donne des ailes aux islamistes, nourrit la violence séparatiste et par réaction le vote aux extrêmes. Cette histoire n’en est que la énième manifestation.


Elisabeth Lévy: « Comme le dit A. Finkielkraut, les footballeurs n’ont pas à être les hommes-sandwichs des bonnes causes du moment! »

Retrouvez Elisabeth Lévy du lundi au jeudi dans la matinale de Sud Radio, à 8 heures.

L’Inquisition nationale s’attaque au Collège Stanislas

En juin 2022, L’Express et Mediapart accusaient l’établissement privé sous contrat Stanislas de «pratiques homophobes, sexistes et autoritaires». La meute était lancée…


Dans leur sillage, le Groupe Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne réclamait du Conseil Régional d’Île de France qu’il suspende ses subventions, saisissait le ministère de l’Éducation nationale afin de diligenter une enquête administrative et passait le relais à re-Mediapart, lequel s’inquiétait, le 9 février 2023, du silence et de l’inaction du ministre.

Notre Pap de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de France a donc confié à l’Inspection Générale le soin d’inquisiter. Ce qu’elle s’est attachée à faire en envoyant une cohorte d’inspecteurs pour mener l’enquête. Sus aux hétéro (doxes), aux hérétiques! Qu’il convient de débusquer, en passant au peigne fin consciences et subconscients. Des représentants de toutes catégories (professeurs, élèves, préfets…) sont appelés à comparaître, à confesser leurs fautes, ou plutôt celles du voisin, à signer leurs aveux. Quant aux présumés délateurs que le sort n’aurait pas désignés pour ces « rencontres », ils peuvent « adresser leur témoignage » par mail aux inspecteurs et sont assurés de la confidentialité de leur démarche. Et de la reconnaissance de la Sainte-Institution.

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Mais de quoi, au juste, le Collège Stanislas est-il accusé ? À en croire la voix sirupeuse du service public, Claude Askolovitch, qui recensait le 9 juin 2022 pour France Inter les accusations portées par L’Express, de fautes irrémissibles: rappeler aux élèves qu’une tenue féminine suggestive éveille le désir masculin, que l’école est un lieu d’étude et non de fornication, que la formation affective ne fait pas bon ménage avec le vagabondage sexuel, que l’avortement met fin à la vie de l’embryon ou du fœtus. D’éduquer en somme, selon les principes du catholicisme, peut-être du sens commun. Drôle d’idée pour un établissement catholique.

Ces principes contreviennent à la doxa, offensent gravement les LGBTTQIA+ puisqu’ils se sentent gravement offensés. Voilà, dans le procès qui est fait à cet établissement prestigieux, de simples circonstances aggravantes au regard du véritable chef d’accusation : Stan entend perpétuer l’Excellence. Il la revendique fièrement en trois mots : travail, tenue, talents. Stan caracole en tête des classements. Stan fait le pari de l’intelligence et de la volonté quand l’Institution encourage la médiocrité et le laisser-faire. Stan instruit et éduque. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait à ses trousses les Torquemada du progressisme et de la déconstruction.

Malraux nous manque… avec ses amis peintres. Un chef d’État aussi

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Le débat est clos. L’exposition du Palais de Tokyo vient de fermer ses portes. Elle en aura fait du bruit, la peinture de Miriam Cahn!


« Ce tableau représente un enfant, à genoux, ligoté les mains dans le dos, forcé à une fellation par un adulte » s’indigna une députée du Rassemblement national qui demanda son décrochage. « Ce ne sont pas des enfants. Ce tableau traite de la façon dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre, comme crime contre l’humanité », s’est défendue la plasticienne suisse dont c’était, à 73 ans, la première rétrospective en France. « Vu sa taille, c’est un enfant » dirent les uns. « Non, regardez bien, c’est une femme agenouillée », répondirent les autres. La plasticienne « n’ayant pas de dessin » comme on dit dans le métier, le personnage malingre aux mains liées dans le dos demeure fort ambigu. Pourquoi avoir donné comme titre à sa toile : « Fuck abstraction » ? A-t-elle voulu s’en prendre à un art abstrait qui ne saurait par nature dénoncer ce qu’elle entendait dénoncer ?


Ras le bol de l’art disruptif

Mais pourquoi être figuratif si la figuration, incapable de représenter le réel sans ambiguïté, finit par rendre l’engagement illisible ? Avec la grossièreté de ce titre vengeur notre plasticienne pensait-elle nous empêcher de hausser les épaules ? Il fallait au moins être un directeur de centre d’art contemporain ou un pseudo-critique d’art pour participer aujourd’hui encore à pareille comédie. Celle-ci a toujours ses défenseurs et ses subventions. Rien d’étonnant à ce qu’un collectif de 26 responsables de musées et d’institutions ait signé le 8 mai dernier une tribune dans Le Monde pour défendre la liberté de création : « Plutôt que d’avoir peur de choquer, nous devrions avoir peur de ne jamais choquer. Car, oui, l’art choque. Perturbe. Dénonce. Dérange. Questionne. » Assommante énumération de poncifs dont on nous rebat les oreilles depuis des décennies !

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Souvenons-nous de ce qu’écrivait Roland Barthes à propos des grossièretés de Hébert sous la Révolution: « Hébert ne commençait jamais un numéro du Père Duchêne sans y mettre quelques « foutre » et quelques « bougre ». Ces grossièretés ne signifiaient rien, mais elles signalaient. Quoi ? Toute une situation révolutionnaire.» Avec son « Fuck » si peu original, Miriam Cahn ne signale aucune situation; elle ne fait que trahir une attitude qui entend s’adresser à la part la plus médiocre de ses contemporains et rejoindre ainsi plus sûrement le copinage du marché de l’art. Inutile d’aimer Picasso, Braque, Cézanne, le Quattrocento, l’art africain ou l’art grec. Il est même préférable de les avoir oubliés; mieux, de n’en avoir même jamais soupçonné l’existence. Il faut au contraire s’être fait adouber très tôt par la bêtise, la puérilité et la vulgarité. Depuis l’inusable urinoir de Duchamp jusqu’à la scène de sodomie géante devant le Centre Pompidou, en passant par la boîte de Merda d’artista de Manzoni, l’éprouvette d’urine de Ben au Grand-Palais, le Vagin de la reine à Versailles, le Plug anal place Vendôme, l’excrémentiel et le sexe font recette, encouragés par la lâcheté d’une classe politique tétanisée et à court d’arguments.

Une polémique assommante

« Oui, l’art peut choquer, peut questionner, peut parfois susciter du malaise, voire du dégoût. L’art n’est pas consensuel. Et la liberté d’expression et de création est garantie par la loi », a déclaré de son côté la ministre de la Culture dont les termes du plaidoyer ont été complaisamment repris par les signataires de la pétition. Si l’art doit déranger et choquer, le fonctionnaire culturel, lui, ne doit ni déranger ni choquer la rue de Valois.

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À son tour, le Président de la République s’est fait l’écho de la déclaration de son ministre: « En ce 8 mai, où nous célébrons la victoire de la liberté, je condamne l’acte de vandalisme commis hier au Palais de Tokyo. S’en prendre à une œuvre, c’est attenter à nos valeurs. En France, l’art est toujours libre et le respect de la création culturelle, garanti ». Il n’empêche que lorsque l’auteur d’un des tapis de l’Élysée fut visé par une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans, Roselyne Bachelot, alors ministre de la Culture d‘Emmanuel Macron, déclara: « Je pense que le tapis sera très certainement retiré étant donné l’aspect emblématique de la présidence de la République ». C’était quelque temps après l’installation par ce même plasticien de deux énormes pneus de tracteur dorés à la feuille d’or au bas de l’escalier de l’Opéra Garnier. Il s’agissait de fêter le 350ème anniversaire de la création par Louis XIV de l’académie de musique et de danse.

Si à l’Elysée il fut hier question de retirer le tapis, au Palais de Tokyo il fut hors de question de décrocher la peinture. « La liberté d’expression et de création est garantie par loi », paraît-il. Mais le En même temps veille à l’incohérence des discours et des décisions.

Profitant de la commémoration de la capitulation allemande pour rendre hommage à Jean Moulin, un président de la République bien inspiré aurait dû se souvenir des Otages de Fautrier, de cette « hiéroglyphie de la douleur » dont parla magnifiquement André Malraux, au lieu de participer à une polémique grotesque autour d’une plasticienne insignifiante. En sacrifiant sa vie pour la liberté de notre pays, c’est la noblesse dans la manière d’user de cette liberté que Jean Moulin a défendue. Nullement le degré zéro de son usage. 

«Raciste! Islamophobe!»

Le proviseur du lycée Victor-Hugo, à Marseille, est dans la tourmente. Pour avoir voulu interdire les abayas dont se parent nombre de ses élèves filles, le voici crucifié par une conjuration de lycéens, de pions poussés par la CGT, et autres belles consciences bien intentionnées. Notre chroniqueur, qui habite à deux pas, s’est rendu sur place.


La loi de 2004 avait cru bien faire en interdisant, dans les collèges et lycées, tout signe d’appartenance religieuse. C’était sans compter sur l’ambiguïté (ou l’hypocrisie, faites votre choix) de certains musulmans, qui jurent que tel vêtement — l’abaya, par exemple — est coutumier, et non religieux. C’est le même type d’ambiguïté (en est-ce bien une ?) qui, en accolant aux mosquées une bibliothèque, prétend faire de l’ensemble un lieu culturel et non cultuel. Tout est dans la nuance…

Effet boomerang

Du coup, les chefs d’établissement marseillais (et ailleurs sans doute aussi) se retrouvent face à l’entrisme de fondamentalistes qui arrivent vêtus « comme là-bas » et affirment haut et fort que c’est leur droit. Barbara Lefebvre a écrit un livre entier sur cette génération qui, arguant des « droits » que leur a octroyés la loi Jospin en 1989, se dispensent de tout devoir. Moyennant quoi, dès octobre 1989 justement, commençait à Creil la première opération « voile islamique », que le ministre de l’époque n’a pas voulu enrayer à la source. C’est que Lionel Jospin est ce ministre — plus tard Premier ministre — qui avait cru intelligent de lancer : « Et qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse que la France s’islamise ? »

Trente ans plus tard, ces sophismes pour fins de banquet socialistes nous reviennent en pleine figure.

Le lycée Victor-Hugo est situé dans un arrondissement difficile, aux portes de la Belle-de-Mai, l’un des quartiers les plus pauvres d’Europe, et cumule tous les « handicaps que génère des établissements » socialement et ethniquement unifiés. Comme dans d’autres lycées de Marseille, des élèves y ont donc testé les limites de la tolérance.

Le proviseur, Fabien Mairal, n’est pas connu, localement, pour son extrême habileté de communicant. Comme le raconte La Provence, qui relaie ces informations dans un grand esprit d’apaisement, cela va sans dire, il est arrivé, depuis janvier, à se mettre à dos les élèves, les Assistants d’Éducation (on disait « pions » autrefois) recrutés localement, et une partie des professeurs, qui majoritairement choisissent la paix sociale plutôt que la laïcité dure. Il a donc tenu, depuis le début de l’année scolaire, des propos « inadmissibles », selon ces mêmes AED qui l’ont enregistré — c’est la manie aujourd’hui dans les établissements, on filme tout ce qui se passe, merci aux concepteurs de smartphones. Ils ont ainsi constitué un beau dossier qu’ils ont transmis à Mediapart, un média dont l’objectivité et la neutralité idéologique ne sont plus à démontrer. Qu’on en juge.

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« Je suis tenu de faire respecter le texte, s’est-il expliqué. Je me dois de vous préparer au mieux à votre insertion professionnelle et sociale… Je ne veux pas que vous restiez à la maison avec dix gamins à faire le couscous, le tajine ou les samoussas. »

Horreur ! Horreur ! Horreur ! Comment ? Un responsable de l’Éducation Nationale prétend protéger ces jeunes filles contre elles-mêmes — et contre tous ceux qui les instrumentalisent.

Et encore, Fabien Mairal n’a pas insisté sur la misogynie extrême d’une religion qui ne garantit pas aux filles la même part d’héritage qu’à leurs frères, qui les marie de force, les oblige à se considérer, derrière leurs voiles, comme des provocatrices risquant d’entraîner les hommes, ces pures brebis, vers la damnation éternelle… « Dix gamins » — une allusion probable à la fameuse phrase prêtée à Boumediene, qui, en avril 1974, déclarait à la tribune de l’ONU : « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour aller dans l’hémisphère nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire. »

Une musulmane, à en croire les fondamentalistes, n’est donc qu’un utérus voilé. Belle promotion. Que des féministes, au nom de l’intersectionnalité des luttes, comme elles disent, défendent cette discrimination vestimentaire en dit long sur l’aveuglement idéologique des chiennes de garde.

Le rectorat tient bon

« On est accusé d’être des diffamateurs », explique l’un de ces AED, Emmanuel Roux, suspendu par le rectorat — qui en l’occurrence n’a pas faibli face à la guérilla lancée par les fondamentalistes de l’abaya… « Mais avec les enregistrements la vérité est sortie… »

Quelle vérité ? Que la Belle-de-Mai, comme certains territoires anglais désormais, devrait être régie par la loi islamique ? Qu’il y a une loi à Paris, mais pas la même à Marseille ? Qu’il est indécent de suspendre des adultes (un professeur-documentaliste est également suspendu par le rectorat pour avoir tenu, lors d’un rassemblement le 8 mars dernier, une banderole sur laquelle était inscrit ce slogan délicat, « Lycée Victor-Hugo, balance ton proviseur, sexiste / raciste ») qui appuient de leur autorité des revendications communautaristes ? Ledit proviseur n’a jamais été sexiste, puisqu’il défend le droit des filles à un enseignement laïque qui tente de les émanciper de la tutelle religieuse. Il n’a jamais été raciste, puisqu’il s’oppose justement à des comportements en eux-mêmes discriminants. Une abaya n’est pas un accessoire de mode. Ce n’est pas une mini-jupe : c’est une déclaration de guerre : « Nous sommes chez nous ».

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Que le ministre (ni le précédent) ne se soit prononcé clairement par décret sur le fait que toute tenue suspecte de prosélytisme religieux est interdite choque le laïque que je suis — mais je n’attends rien, sur le plan de la laïcité, d’un homme qui vient de remplacer les têtes dirigeantes du Conseil des sages de la laïcité et d’installer à sa tête un universitaire, Alain Policar, connu pour avoir dénoncé, dans une tribune de 2019, ceux « qui font de la laïcité une arme contre la religion ». Sans compter que le nouveau Conseil ne pourra plus s’auto-saisir, mais n’agira que sur saisine du ministre, qui n’est pas exactement un descendant en ligne droite du petit père Combes…

Les syndicats recrutent large

Pensez : l’an dernier, la direction de Victor-Hugo surveillait le retrait des voiles islamiques à l’entrée du lycée — parce qu’en fait, ces jeunes filles arrivent voilées et tentent de faire quelques mètres pour marquer un peu plus leur territoire. Une attitude qui, selon l’enseignante-documentaliste suspendue (avec traitement quand même), vise à « cliver les profs » et à « chercher le dérapage ».

Et s’il s’agissait juste de faire respecter la loi ? Où est le dérapage ? N’est-il pas dans la volonté obstinée de faire entrer le culte dans un lieu de culture ? On en revient à la fusion opérée dans les mosquées — et à la volonté de constituer toutes les institutions républicaines en postes avancées de la conquête. Que des syndicats (SUD et la CGT, pour ne pas les nommer) accusent à leur tour le proviseur de « tenir des propos humiliants » pour ces jeunes filles manipulées, et d’« insulter » la laïcité n’est pas bien honorable : c’est juste une façon de recruter large, n’est-ce pas…

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Il faudrait inciter ces gauchistes vertueux à réviser les classiques du marxisme, à la rubrique « aliénation ». Les jeunes filles voilées croient qu’il est de leur devoir d’être soumises. Et l’Éducation vise à faire sauter, justement, toutes les contraintes, toutes les servitudes volontaires qui oblitèrent le jugement. Respecter une aliénation, accuser de racisme ceux qui s’insurgent contre le fanatisme, c’est accabler encore celles que l’on prétend défendre.

L’islamo-gauchisme se porte bien à Marseille — et ailleurs. Sous prétexte de conflits administratifs, c’est toute une idéologie que l’on fait avancer, pion après pion, mètre après mètre. Après les petits pas, les grandes enjambées. Et je ne compte pas sur ce ministre pour mettre fin aux ambiguïtés dont se nourrissent l’hydre et ses relais.

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Derrière les Ombres Blanches

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Yves Charnet, écrivain sur le fil, nous embarque dans une valse à mille temps avec son dernier récit chantant Le libraire de Gambetta aux éditions Tarabuste.


N’attendez aucune linéarité dans son récit, aucune malice ou combine d’auteur pour darder le suspense, aucune prévenance… Yves Charnet, écrivain à quai, Toulousain d’adoption, Ligérien d’errance, normalien d’instruction, est un dissident. Il pratique une littérature des contre-allées, hors les murs, des chemins de halage, qui ose s’aventurer dans le friable et le désenchanté, le maudit et la nostalgie tenace. Le rance ne lui fait pas peur. C’est à la fois écorché, sans rédemption possible, le lecteur est happé par ses récits autofictionnels, il titube à ses côtés, mais aussi féérique, le mot n’est pas exagéré, de convulsions poétiques et de sincérité outrancière. Charnet déjoue tous les bonimenteurs de l’édition qui promeuvent depuis tant d’années maintenant des textes propres, javélisés de toutes mauvaises intentions, expurgés de leur jus libérateur, fainéants dans leur forme et inaudibles dans leur écho.

Avec Charnet, ogre narcisse aux pieds d’argile, l’écriture reprend possession de la page blanche. Elle lui dicte enfin son désespoir. Il y a évidemment la fureur sur le mot jusqu’à sa défiguration et le staccato des possédés, ce rythme qui vient se fracasser sur les récifs des sentiments. Il faut lire Charnet pour réinitialiser son propre moteur de recherche et s’affranchir d’une narration bouchonnée. Le lire régulièrement remet en place les fausses hiérarchies de notre métier qui encensent souvent les ânonneurs et les truqueurs. Dans son dernier livre Le libraire de Gambetta aux éditions Tarabuste (Comment l’appeler ? Le définir ? Récit déconstruit, ode, mélopée, traité d’amitié et d’aigreur, souvenirs amers, exégèse de l’échec etc… ?), le « petit bâtard des bords de Loire » nous parle d’une amitié singulière avec Christian Thorel, figure de proue d’une librairie indépendante, tuteur taiseux et tutelle d’infortune, de ce commerçant non essentiel qui demeure le refuge des âmes seules.  « Sans lui cette ville ne serait pas la même. Cette cité. C’est le centre de Toulouse. Ombres Blanches. Vous l’appelez souvent le Nautilus. Ce navire en papier. Et l’homme, c’est le capitaine Nemo. Le capitaine Achab. Vous l’appelez Christian. Parfois Toto. C’est un point d’appui pour vous. Un point de repère. Vous le considérez. Comme un sorcier des signes » écrit-il. « On ne parle pas de cul avec Christian Thorel. Pas de bouffe non plus. Mon ami boit du Coca Zéro. Avec des sushis sans sauce » prévient-il.

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Charnet travaille sur le motif du libraire, tente de dessiner son contour, ne tait pas sa tristesse quand celui-ci omet de le citer dans un ouvrage et de son inextinguible besoin de reconnaissance qu’il qualifie de « maladie orpheline ». « La Bâtardise. C’est un mal incurable. Un cancer de l’identité. Je fais partie des nés troués » ajoute-t-il. Voilà pourquoi j’aime cet écrivain-poète, car il donne un accès direct à son fil conducteur, sans omettre les blessures, les foucades, les joies intenses ou les écorchures du quotidien. Et puis, il a su créer avec ses lecteurs, une forme de compagnonnage au long cours, on le suit de Nevers aux rives de la Garonne, de Nougaro à un dernier verre au Danton, de SUPAERO à Michel Sardou, de la mort de la mère à la tombe du géniteur, d’Ulm au Capitole, cette tapisserie sans fin n’est jamais ridicule, jamais geignarde, jamais convenue, jamais artificielle, elle « s’encre » en nous.

Et combien j’aime encore plus cette distorsion de la langue, le jeu taquin sur la graphie, les audaces stylistiques que seuls les grands artistes peuvent se permettre sans craindre le ricanement. On retrouve dans ce récit superbement dépenaillé, tout l’humus de Charnet, les figures qui dansent dans la nuit, Gabin, Sautet, Ventura, Delon, les voix d’outre-tombe, Dalida pleure et l’adoubement du maestro Lama, la tristesse des HLM, les confinements attentatoires, cette province qui étouffe et construit, la religion du livre inculquée aux bons élèves méritants et les peaux caressées qui retiennent la nuit. Dans cette déclaration au libraire de Gambetta, l’ancien éditeur Denis Tillinac, réfléchit en effet miroir. « Je faisais, avec cet inénarrable anar, mes universités buissonnières. Rabelais, Blondin, Audiard. Je prétendais, les grands soirs, que la dynamite était bonne à boire » nous confie-t-il. Les deux mêmes faces d’un milieu éditorial qui n’existe plus.

Le libraire de Gambetta de Yves Charnet – Tarabuste, 2023. 184 pages.

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Enfin une victoire juridique contre l’écriture inclusive

Le 16 juillet 2020, le Conseil d’Administration de l’Université Grenoble-Alpes avait approuvé le choix de l’écriture inclusive pour la rédaction de ses nouveaux statuts. Un professeur courageux porta l’affaire devant le Tribunal administratif pour que soit annulée la délibération du Conseil d’administration de l’Université.


Le 11 mai 2023, tout récemment, donc, le Tribunal vient de débouter l’Université de Grenoble-Alpes, au motif irréfragable que cette écriture contrevient à l’article 2 de la Constitution lequel déclare que « La langue de la République est le français » en arguant de motifs juridiques imparables : le droit et la norme s’imposent à tous dans un langage intelligible. Ce qu’on appelle des objectifs et exigences à valeur constitutionnelle « d’accessibilité et d’intelligibilité de la norme ». Le tribunal s’est également mis sous l’autorité de l’Académie Française, gardienne de la langue depuis Richelieu, qui, dénonçant le caractère illisible, confus et discriminant de cette graphie, déclarait, le 26 octobre 2017, que « l’écriture inclusive offusquait la démocratie du langage. » Mieux : ordre a été donné au président de l’Université de procéder à l’affichage et à la publication de ce jugement.

En français et non aultrement !

Résumons: l’écriture inclusive d’actes contenant du droit est contraire à la Constitution. La loi, au sens large, c’est-à-dire, tout acte administratif, doit être aussi rédigé de manière intelligible. Finie la concurrence déloyale d’un idiome discriminant que l’on impose, dans de nombreuses universités. Retour au point de départ dont nous n’aurions jamais dû partir : l’Ordonnance Royale de François Ier, édictée en 1539, connue sous le nom d’Ordonnance de Villers-Cotterêts.

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Le style de l’Ordonnance est clair et sec : tout doit être écrit « en français et non aultrement », dans un langage clair et compréhensible : « Afin qu’il n’y ait cause de douter sur l’intelligence desdits arrêts, nous voulons et ordonnons qu’ils soient faits et écrits si clairement qu’il n’y ait ni puisse avoir aucune ambiguïté ni incertitude ni lieu à demander interprétation. » Date capitale dans notre histoire : chaque mot est à peser. Sur ordre du Roi, le français entre partout dans la vraie vie juridique c’est-à-dire dans les actes de justice de l’existence quotidienne. Avec l’Ordonnance de Beaulieu, en 1564, le français devient la langue de l’administration et s’étend à tous les domaines de la vie, dans toutes les classes sociales.Désormais, notre langue française est la même pour tous : elle est facteur d’unité et d’égalité.

Tous concernés

L’écriture inclusive n’est ni un truc de femmes—savantes ou pas—ni une mode, une lubie, encore moins une exigence louable d’égalité : bien plutôt, elle participe au puissant courant de déconstruction qui affecte notre pays. Oui, notre langue est dans un péril mortel, comme le dit l’Académie. Oui, son sauvetage dépend d’une volonté politique forte. Oui, comme le dit encore l’Académie, « l’écriture inclusive offusque la démocratie du langage. » Contre cette machine à exclure, le président a une arme plus infaillible que tout 49.3 : l’article 2 de la Constitution.

Espérons que cette victoire juridique du 11 mai fera jurisprudence et que nombreux seront les professeurs d’université et de l’Éducation nationale —et tous nos concitoyens—  à entrer en résistance. Car notre langue est « chose politique » c’est-à-dire qu’elle nous concerne tous.

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Meyer le Gaulois

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Arthur Meyer. D.R.

Arthur Meyer est une figure emblématique du XIXe siècle. Ce juif converti au catholicisme assista aux obsèques de l’antisémite rabique Édouard Drumont. Personnage aussi mondain que littéraire, il a forgé le mythe de la presse parisienne et créé le musée Grévin.


La première fois qu’Arthur Meyer (1844-1924) eut affaire à l’antisémitisme, ce fut en lisant le pamphlet dément et obsessionnel d’Édouard Drumont (1844-1917), La France juive (1886), vendu à des centaines de milliers d’exemplaires, qui le couvre d’insultes. Un duel s’ensuivit, resté fameux.

Pas rancunier

À la fin de sa vie, le même Drumont, ancien directeur du journal La Libre Parole, malade et ruiné, fit appel à… Arthur Meyer, son vieil ennemi. Meyer l’aida, puis versa même une rente à sa veuve.

Lettre de Drumont : « Je suis de plus en plus souffrant et j’y vois de moins en moins, écrire est devenu presque impossible pour moi. C’est pourquoi je suis d’autant plus touché par la sympathie que me témoignent certains adversaires comme vous, qui êtes devenus de bons amis pleins de sollicitude pour moi. »


L’anecdote est à l’image de la vie stupéfiante d’Arthur Meyer, nature prodigue et sans doute un peu géniale qui semblait incapable de rancune ou de haine. Caricaturé à loisir (grande tradition de la IIIe République), arbitre des élégances, familier de l’aristocratie et des cercles militaires, des boulevards, des théâtres et des salons, il fut admiré par la plupart de ceux qui croisèrent sa route.

Né au Havre en 1844, ce petit-fils de rabbin, fils de colporteur alsacien, fait ses classes dans le journalisme avec Émile de Girardin et devient en 1882 directeur du Gaulois – journal préféré de la noblesse, de la grande bourgeoisie et des cours européennes – qui fusionne en 1929 avec Le Figaro de François Coty.

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Soutien de Napoléon III, puis royaliste, soutien du général Boulanger, converti au catholicisme (1901), antidreyfusard (l’armée, la raison d’État, les principes d’ordre et d’autorité et l’intérêt du pays jugés supérieurs à la cause d’un individu, même innocent – « Plutôt une injustice qu’un désordre », écrit Goethe), fondateur du musée Grévin (1882) et du Cercle de l’Union interalliée (« Ne pouvant être d’aucun cercle, j’en fonde un ! »), ennemi de Drumont mais présent à ses obsèques… à chaque étape de sa vie, Arthur Meyer est stupéfiant. Et à considérer sa biographie, Balzac soudain semble dépourvu d’audace et de ressources.

Généreux, Meyer apprend l’ingratitude avec Léon Daudet en particulier. La revue L’Action française, devenue journal quotidien en mars 1908, occupe le même créneau politique que Le Gaulois royaliste. Daudet la rejoint après huit ans de collaboration au Gaulois : tous les moyens sont bons pour abattre Meyer, et Daudet ne se prive pas. En vain. La fille de Daudet renouvelle sa fidélité à Meyer, son abonnement au Gaulois– et désapprouve son père.

On n’a presque rien dit de la biographie que Jacques-Édouard Cohen d’Aynac, son arrière-petit-fils, consacre à Arthur Meyer. On y renvoie tant elle est, à l’image de son illustre bisaïeul, passionnante.

Arthur Meyer, le fondateur du musée Grévin

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Une extension Google contre l’écriture inclusive

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Unsplash

Une nouvelle extension disponible sur Gmail entend donner du fil à retordre à vos amis les plus « inclusifs »…


Vous en avez marre de l’écriture inclusive ?
Sachez que vous pouvez, à partir de maintenant, ne presque plus jamais en entendre parler. Du moins, dans vos courriels…
C’est en tout cas l’objectif de l’abouti projet d’un retraité en informatique. « Je ne supporte pas l’écriture inclusive ! » tance C***, très discret ingénieur résidant dans l’ouest parisien, que nous avons interrogé. « Alors, j’ai décidé d’agir. J’ai eu l’idée de ce logiciel et l’ai conçu. Il a été programmé ensuite. Le chemin a été long, mais aujourd’hui tout fonctionne et le détecteur d’écriture inclusive n’attend plus qu’à être implanté sur les navigateurs ! »

« Si vous me renvoyez le message en écriture académique, je me ferai un plaisir d’en prendre connaissance »

Le concept est simple: il s’agit d’un plug-in pour Gmail, qui détecte automatiquement les courriels envoyés par vos contacts électeurs de Sandrine Rousseau et contenant la maudite écriture inclusive. « L’extension scanne, repère dans le corps des mails: les points médians, les «.e.s » et les « iel » que l’on ne présente plus. Lorsque le mail est jugé inclusif, il est automatiquement rétrogradé dans un sous-dossier de la messagerie appelé « mail inclusif » et créé par l’extension », explique notre ingénieux créateur. 

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Et ça ne s’arrête pas là. Un mail standard, mais toutefois modifiable, est ensuite envoyé vers l’expéditeur progressiste automatiquement:
« Bonjour, mon anti-virus a été programmé pour détecter et écarter les messages contenant de l’écriture inclusive. Or, vous venez de m’adresser un message qui en contient. Je n’ai donc pas pu le lire. Bien sûr, si vous me le renvoyez en écriture académique, je me ferai un plaisir d’en prendre connaissance. Cordialement. » S’il veut que son destinataire puisse lui répondre, l’amateur de l’inclusif se voit donc forcé d’utiliser une plume plus conventionnelle.

Éviter « la servitude volontaire »

Et voilà donc une extension qui sera le pire cauchemar des détracteurs de l’écriture promue par l’Académie française!
Devant l’ampleur du phénomène de l’écriture inclusive, laquelle menace de s’amplifier, l’ingénieur insiste: « L’intérêt de mon extension est là: il y a globalement peu de mails en écriture inclusive pour le moment. Mais l’objectif, en fait, n’est pas forcément d’en identifier beaucoup, mais de les cibler! Ceux qui envoient les mails en inclusif, ce sont les lobbys, les entreprises, certains personnels dans les administrations, etc. C’est à eux qu’il faut répondre! Il faut étendre ce projet », exhorte-t-il.
Seul petit bémol, pour l’instant, l’extension n’est disponible que sur Gmail (22% du marché français, tout de même)… Affaire à suivre !

L’exception namibienne

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Maisons datant de l'occupation coloniale allemande à Luederitz, en Namibie © imageBROKER.com/SIPA

La négociation en cours entre l’Allemagne et la Namibie d’un accord de reconnaissance du génocide des Hereros et son indemnisation constitue une occasion de s’intéresser à l’ancienne Deutsch-Südwestafrika…


La Namibie est un pays pas comme les autres sur le continent africain. Ancienne colonie allemande, ce pays d’Afrique australe de 825 000 km2  en a conservé une caractéristique majeure : le souci de l’ordre. Son accession récente à l’indépendance n’a pour ainsi dire pas été accompagnée des maux qui frappent l’Afrique décolonisée, comme la prégnance de l’ethnisme et de la corruption galopante. Ce pays, de peu d’importance économique et stratégique aujourd’hui, a su conserver ses atouts développés sous la domination blanche, c’est-à-dire le maintien de son caractère rural combiné intelligemment à l’exploitation de ses ressources naturelles du sous-sol. Au point que ce pays représente une réussite, quand on le compare à l’évolution actuelle de l’Afrique en général et de son grand voisin, longtemps son tuteur, l’Afrique du Sud.

Une histoire ancienne a priori banale

Une large superficie, une fois et demie de celle de la France, et un très faible peuplement de 3 habitants au km2, soit à peine plus de 2 500 000 d’âme, sont les premières caractéristiques de ce territoire. Peuplé à l’origine par l’ethnie San, celle des Bushmen, chasseurs-cueilleurs, et les Khoïs, peuple pastoral, le pays ne connaîtra que tardivement l’influence bantoue venue du nord. Ces peuples d’origine parlent des langues de type khoïsan, dont la caractéristique la plus connue est l’emploi des clics, procédé très original illustré par le rôle principal dans le film Les Dieux sont tombés sur la tête. Cette population était particulièrement adaptée à un climat rude. Une sécheresse extrême règne dans le pays pendant neuf mois de l’année.

Les explorateurs portugais, longeant la côte ouest de l’Afrique, renonceront à s’y installer, et se cantonneront à ce qui deviendra l’Angola. Une colonisation ancienne mais diverse affectera le pays. Car il fallait d’authentiques colons pour décider de vivre dans ce pays désertique. C’est à la faveur de la colonisation néerlandaise, de peuplement, que des fermiers Boers, « paysans » en afrikaans, suivis par des Huguenots et des Allemands, vont commencer à mettre en valeur ce grand territoire, à partir de la province du Cap. Le pays, qui se définit au fond par la zone située entre l’Angola et le désert du Kalahari, ne pouvait attirer que des hommes déterminés à y installer une agriculture centrée sur l’élevage extensif, essentiellement de bovins, en creusant ici et là des puits à grande profondeur. Cette évolution ne correspond pas à la plupart des colonisations en cours à l’époque.

Ce sont les Allemands qui vont décider de s’y implanter en instituant le protectorat du Sud-Ouest africain, la Deutsch-Südwestafrika, en 1884. La majeure partie du territoire verra l’installation de nombreux fermiers venus d’Allemagne, rejoints par une nouvelle vague migratoire d’Afrikaners, notamment les Boers. La courte période allemande, qui prendra fin en 1915, permettra cependant la constitution d’une économie solide, essentiellement rurale. Il en résulta inévitablement une opposition avec les premiers habitants indigènes, et spécialement le peuple Herero, qui ne supportera pas que l’occupant blanc cultive les terres et libère ses esclaves Namas qui deviendront leurs ouvriers agricoles. 

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La solution du problème sera typiquement allemande, radicale. On proposera au peuple Herero de se soumettre, ou de partir dans le désert du Kalahari. Evidemment il refusera et le général Lothar von Trotha, commandant en chef des forces coloniales en Afrique orientale allemande, demandera ses instructions à Berlin. Un câble lui intimera de « régler le problème ». L’affaire se terminera dans le sang au mois d’août 1904, lors de la bataille du Waterberg, au cours de laquelle des milliers de Hereros, ainsi que des Namas, furent massacrés avec leurs familles. L’ordre régnait dans le Sud-Ouest Africain. L’Afrique du Sud profitera de la Première Guerre mondiale pour s’emparer du pays, dont la gestion lui était alors confiée, via le Royaume-Uni, par un mandat de la S.D.N.

On pouvait penser alors que le pays suivrait le sort du mouvement des indépendances des années soixante…

L’influence sud-africaine

La République Sud-africaine (R.S.A), comme conséquence de la défaite allemande, demandera l’annexion pure et simple du territoire, ce qui lui sera refusé. Pour autant, plusieurs considérations conduiront la R.S.A a y conserver farouchement une influence directe. D’abord le peuplement blanc de la future Namibie devait être protégé. Ensuite, les liens économiques, notamment la production de viande bovine indispensable à l’Afrique australe, empêchaient toute idée de perte de contrôle politique. En outre les débuts de l’exploitation industrielle du sous-sol, en particulier le diamant, promettaient un fort développement.

Enfin, c’est précisément la montée en puissance des mouvements de libération, principalement les pays lusophones (Angola et Mozambique), qui va décider l’Afrique du Sud à défendre coûte que coûte sa mainmise sur le Sud-Ouest Africain, vitale pour ses intérêts géopolitiques. L’Angola et la Zambie ont en effet longtemps hébergé la base arrière des mouvements indépendantistes. C’est une très longue frontière régionale avec l’Angola, la Zambie et le Mozambique, siège d’intrusions armées permanentes que l’Afrique du Sud devait défendre. Avec l’aide de la Rhodésie de Ian Smith, elle mènera une lutte acharnée contre les incursions en provenance de la Zambie, l’ancienne Rhodésie du nord, et du Mozambique également sous influence des forces de l’Est. En Angola, jusqu’à 36 000 soldats cubains et leur armement soviétique appuieront les offensives sur le Sud-Ouest Africain.

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Malgré une opinion internationale condamnant unanimement l’apartheid pratiqué en Afrique du Sud, le pays des Afrikaners bénéficiera d’une tolérance manifeste dans son combat contre l’influence de l’URSS et de Cuba. Au point que la France, malgré ses prises de positions politiques, fournira discrètement hélicoptères Puma et systèmes de protection anti-aérienne Crotale. Et c’est paradoxalement en 1988, avant même l’effondrement de l’URSS, qu’un accord international fut trouvé pour mettre fin à ce conflit, ouvrant la voie à l’indépendance de la Namibie prononcée le 21 mars 1990.

Contre toute attente…

Les Namibiens étaient alors face à leur destin. Allaient-ils sombrer dans les affres classiques des indépendances africaines ?

Et bien non. L’Afrique du Sud, bien loin des promesses de la « Nation arc-en-ciel », était vite ravagée par la toute-puissance de l’A.N.C qui la pille consciencieusement depuis 30 ans. La Namibie quant à elle su éviter l’effondrement avec l’aide bienveillante de la communauté internationale et l’influence de l’Allemagne, qui compte encore une forte population (26 000 germanophones) de ses ressortissants fermiers qui ont conservé la double nationalité, par précaution. La population blanche, qui occupe une très large main d’œuvre, est respectée dans ses droits. Ici, pas d’expropriation violente ni de meurtres des fermiers blancs, tués par milliers en Afrique du Sud depuis la fin du régime blanc, ou purement et simplement chassés comme dans le Zimbabwe de Robert Mugabe.

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Il n’y aura pas de prétendus anciens combattants s’appropriant les fermes des blancs comme au Zimbabwe. Le gouvernement rachète des fermes de blancs  au prix du marché. L’ethnisme, source première de la corruption en Afrique, est quasi inexistant. Le pouvoir politique appartient aux populations noires, mais la minorité blanche, constituée par les Allemands, Afrikaners et les métis de longue date, garde sa place. La coexistence de groupes ethniques très différents est un fait acquis. Les Namibiens d’origine savent que le vivre-ensemble est essentiel pour le pays. Leurs dirigeants ont fait preuve de réalisme plutôt que de militantisme tiers-mondiste. On observe même, dans la population blanche, qui se considère africaine à part entière, un mouvement de décrochage vis-à-vis de l’Afrique du Sud, sa puissance tutélaire, qui risque de l’entraîner dans une crise économique majeure. « L’Afrique noire est mal partie », titrait en 1962 René Dumont, qui avait bien compris que des pays qui n’avaient pas de classe moyenne ni d’élite indigènes seraient condamnés au pillage par les agents économiques extérieurs et ses nouveaux dirigeants stipendiés. C’est la démonstration qu’en Afrique, on peut échapper aux mauvais démons.

Après George Floyd, les footballeurs sommés de se prosterner devant les gays

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Marseille reçoit Angers lors de la 35e journée de Ligue 1 de football. Les joueurs étaient invités à soutenir le message « Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot » lors de cette journée du champhionnat © ADIL BENAYACHE/SIPA

Notre contributeur ne comprend pas cet humanisme obligatoire sur les terrains de Ligue 1.


Dès qu’on évoque le sigle LGBT, il y a comme une frilosité intellectuelle, politique et médiatique. Il convient immédiatement de se prosterner et la surenchère est non seulement admise mais nécessaire. On l’a encore constaté récemment, en matière sportive, quand on a notifié aux joueurs du championnat de France de football la prescription d’avoir à porter un maillot aux couleurs arc-en-ciel pour dénoncer l’homophobie. Quelques rares footballeurs ont refusé au regard de leurs croyances intimes et religieuses et donc n’ont pas participé aux matchs prévus. On a beaucoup parlé du joueur marocain de Toulouse Zakaria Aboukhlal – qui par ailleurs a manifesté une conception archaïque de l’égalité entre les sexes.

J’ai bien conscience, en écrivant ce billet, de la pesanteur de ma propre subjectivité qui répugne aux célébrations collectives imposées et à des manifestations d’hommage ostentatoires. Il est évident que j’aurais eu du mal à me plier à cet impératif du maillot arc-en-ciel de même que je ne me serais jamais agenouillé ridiculement en mémoire de George Floyd: je me suis contenté de la très lourde condamnation qui a été infligée au policier qui l’a étouffé et tué.

Étrange et inadapté

D’abord quelle étrange manie de transférer dans le domaine du foot cette propension à détourner les institutions, les services publics, les activités de leur finalité essentielle voire exclusive en leur assignant un rôle et des missions totalement décalés et inadaptés ! Je songe principalement à l’école à qui, avec l’actuel ministre de l’Éducation nationale, on confie des tâches périphériques. Pour se vouloir civiques et sociétales, elles sont aux antipodes du cœur de l’enseignement et du combat urgent contre ses tendances centrifuges.

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Pour le football, ce n’est pas mépriser les joueurs que de dénier qu’on doive faire du terrain, en plus du lieu où l’expression de leur talent sportif est désirée à son comble, une sorte de laboratoire moral où une majorité acceptera et où une minorité aura le droit de refuser… Rien ne me paraît plus absurde et plus hypocrite que de chercher à voiler les multiples scandales du foot national et international par des injonctions et des postures inspirées par un certain humanisme…

On pense ce qu’on veut

Quels que soient les motifs des rares oppositions à l’égard de cette grande messe LGBT, si peu appropriée à l’univers d’un match qui n’a pas pour vocation l’éducation éthique des joueurs ni celle des spectateurs ni l’enflure miséricordieuse des commentateurs, mais la force et la vigueur d’évolutions antagonistes talentueuses et spectaculaires, je suis rétif à l’idée de stigmatiser ces résistances à ce consensus apparent (en effet que serait-il si le fond de chaque opinion pouvait être révélé sans fard ?).

À cause de cette élémentaire limite qu’on a le devoir d’exiger des personnalités qu’elles rendent compte de leurs actes transgressifs mais en aucun cas de ce qu’elles pensent. Prétendre et vouloir le contraire conduit directement à un totalitarisme qui ruinera même ce que le for intérieur assure de protection aux positions dissidentes, voire iconoclastes. Autrement dit, on n’agresse pas quiconque relève de LGBT mais on en pense ce qu’on veut. Du bien si on se situe dans le mouvement dominant, de la neutralité ou des réserves si c’est votre choix. Laissons la société s’émouvoir, les footballeurs jouer au ballon, chacun se gouverner pour le meilleur et la Justice sanctionner les délinquants.

Affaire Zakaria Aboukhlal: scandale séparatiste au sein du football club de Toulouse

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Cette fois, il ne s’agit pas de polémiques sur le terrain liées au ramadan. Alors que la victoire de l’équipe de la ville en Coupe de France était fêtée au sein de la mairie, un incident révélateur de l’emprise de l’influence islamiste sur certains joueurs a éclaté. Le joueur au cœur du scandale, Zakaria Aboukhlal, fait en outre partie des footballeurs qui ont refusé, lors de la 35e journée de Ligue 1, un flocage arc-en-ciel sur leur maillot, symbole de la lutte contre l’homophobie. Il n’est pourtant pas demandé aux footballeurs musulmans de promouvoir l’homosexualité mais de dénoncer les discriminations. Céline Pina raconte.


Pour fêter la victoire du club de la ville en Coupe de France, la mairie de Toulouse avait invité les joueurs du FC Toulouse à un moment de célébration. Pendant qu’elle faisait son discours, l’adjointe chargée des Sports à la mairie de Toulouse, Laurence Arribagé est dérangée par le bruit persistant émanant du côté des joueurs. Elle se tourne vers eux pour réclamer un peu de calme et reçoit cette stupéfiante réponse de Zakaria Aboukhlal : « Chez moi, les femmes ne parlent pas comme ça aux hommes » ! Le joueur marocain estime donc qu’en France, civilité et mœurs doivent se plier à la charia. L’homme ira même jusqu’à apostropher l’élue après son discours en exigeant des excuses, car elle lui a manqué de respect. On se pince pour y croire. Heureusement qu’il n’est ni Afghan ni Iranien, sinon il aurait exigé qu’elle se taise et porte la burka ?

Pas-de-vaguisme dans un premier temps

Le problème, c’est qu’alors que des témoins confirment l’altercation, l’élue, elle, minimise, banalise la violence symbolique de cet échange. Il faut dire que le football est un sport populaire, que les footballeurs sont prescripteurs dans certains milieux et qu’entre le respect de notre contrat social et de notre civilité et les quelques voix que l’on risque de perdre en remettant à sa place un type sous influence islamiste, les politiques ont tendance à faire le mauvais choix.

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Pourtant, sur le moment l’élue a la bonne réaction. Elle s’insurge et remet le triste sire à sa place. Difficile de comprendre pourquoi elle joue ensuite la carte de l’apaisement et fait comme si tout cela n’était pas révélateur de quelque chose de profond. Or l’emprise des islamistes sur Toulouse est réelle et cet échange dit à quel point cette idéologie imprègne la mentalité de certains musulmans. Pour Zakaria Aboukhlal, une femme est une inférieure, elle doit baisser les yeux devant lui. Il assume clairement cette vision des choses et la charia le confirme dans ce positionnement.

L’élue aurait dit « qu’il n’y avait pas de sujet ». C’est évidemment faux. Il y en a un, il est visible comme un éléphant au milieu d’un magasin de porcelaine

M. Aboukhlal n’est pas parfaitement assimilé

Sauf qu’en France nous ne vivons pas sous le régime de la charia. Pour nous l’égalité entre hommes et femmes, l’égalité tout court d’ailleurs, est essentielle. Le problème est que manifestement M. Aboukhlal n’est pas intégré et refuse les bases qui fondent la civilité française. Il vit « chez nous » mais veut imposer aux autres de faire comme « chez lui ». Qu’il retourne alors au Maroc s’il ne supporte pas de vivre dans un pays qui considère que l’égalité ne dépend ni du sexe, ni de la couleur de peau, ni de l’appartenance sociale, religieuse, philosophique ou ethnique ! Son « chez moi cela ne se fait pas » est la base même du séparatisme que les islamistes veulent nous imposer « chez nous ».

Le problème est que cette triste histoire n’a rien d’étonnant. En tant qu’influenceurs, les footballeurs sont particulièrement dans le viseur des islamistes et à Toulouse cette nébuleuse est très présente et très active. Parfois frustres et peu éduqués, les footballeurs peuvent être des proies faciles pour des idéologues qui s’appuient sur leurs représentations culturelles pour instiller le poison islamiste, au nom du retour vers le vrai islam.

Le Toulouse Football Club a annoncé lundi 15 mai qu’il sanctionnait son joueur. Il faut dire qu’il était difficile de fermer les yeux sur son attitude : celui-ci s’était déjà distingué en refusant de participer à la journée de lutte contre l’homophobie. En général, quand on refuse l’égalité aux femmes, il est rare que l’on accepte l’existence même de l’homosexualité. Cela va avec la panoplie de la personne sous influence radicale.

Ce qui est plus dérangeant est l’attitude de l’élue, qui minimise le problème et finit ainsi par cautionner, sans le vouloir probablement, l’attaque du footballeur contre les fondamentaux de la République alors que son rôle est de les défendre. Ainsi elle aurait dit « qu’il n’y avait pas de sujet ». C’est évidemment faux. Il y en a un, il est visible comme un éléphant au milieu d’un magasin de porcelaine. On appelle cela le sexisme: un refus d’accorder aux femmes l’égalité, doublé de l’exigence qu’elles montrent tous les signes de la soumission devant un homme. Il faut dire qu’accorder aux femmes l’égalité en droit est rare dans notre monde et que les pays du Maghreb et d’Afrique n’évoluent guère sur ce point. Cette égalité est une conquête de notre civilisation, elle est fragile, remise en cause, « a déjà disparue » dans certains quartiers sur notre propre territoire. Elle mérite vraiment d’être défendue.

Autoflagellation

L’élue a également ajouté que « les joueurs n’aiment pas trop qu’on leur demande de se taire de cette façon ». Elle parait à deux doigts de s’excuser d’avoir osé se faire respecter et laisse entendre qu’elle n’aurait pas été correcte. Ainsi elle n’aurait pas été délibérément insultée parce que femme, mais aurait, par sa remarque, induit la mauvaise réaction du joueur. « Dont l’acte est effacé » derrière un pluriel qui n’a d’autre fonction que de noyer le poisson. Drôle de choix que cette forme d’autoflagellation quand on est une élue et que l’une des fonctions qui vous échoit est de faire respecter ce que nous sommes en tant que peuple.

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Il faut dire à la décharge de cette élue, d’habitude plutôt lucide sur l’imprégnation islamiste de certains musulmans, que dénoncer ce genre d’incident, c’est subir les attaques de personnes dangereuses potentiellement. C’est souvent voir ses collègues politiques ouvrir le parapluie, quand ils n’instruisent pas un procès en islamophobie. C’est courir le risque de faire perdre à son parti une clientèle utile dans certains quartiers et se voir accuser en cas de défaite ou de difficultés d’en être responsable. C’est également se trouver confronté à une élite (politique, footballistique ou médiatique) qui nie le réel et accuse souvent ceux qui réagissent d’en faire des tonnes, voire de designer tous les arabo-musulmans à la vindicte.

C’est cet état de choses qui alimente le désespoir des Français, donne des ailes aux islamistes, nourrit la violence séparatiste et par réaction le vote aux extrêmes. Cette histoire n’en est que la énième manifestation.


Elisabeth Lévy: « Comme le dit A. Finkielkraut, les footballeurs n’ont pas à être les hommes-sandwichs des bonnes causes du moment! »

Retrouvez Elisabeth Lévy du lundi au jeudi dans la matinale de Sud Radio, à 8 heures.

L’Inquisition nationale s’attaque au Collège Stanislas

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Wikimedia commons

En juin 2022, L’Express et Mediapart accusaient l’établissement privé sous contrat Stanislas de «pratiques homophobes, sexistes et autoritaires». La meute était lancée…


Dans leur sillage, le Groupe Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne réclamait du Conseil Régional d’Île de France qu’il suspende ses subventions, saisissait le ministère de l’Éducation nationale afin de diligenter une enquête administrative et passait le relais à re-Mediapart, lequel s’inquiétait, le 9 février 2023, du silence et de l’inaction du ministre.

Notre Pap de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de France a donc confié à l’Inspection Générale le soin d’inquisiter. Ce qu’elle s’est attachée à faire en envoyant une cohorte d’inspecteurs pour mener l’enquête. Sus aux hétéro (doxes), aux hérétiques! Qu’il convient de débusquer, en passant au peigne fin consciences et subconscients. Des représentants de toutes catégories (professeurs, élèves, préfets…) sont appelés à comparaître, à confesser leurs fautes, ou plutôt celles du voisin, à signer leurs aveux. Quant aux présumés délateurs que le sort n’aurait pas désignés pour ces « rencontres », ils peuvent « adresser leur témoignage » par mail aux inspecteurs et sont assurés de la confidentialité de leur démarche. Et de la reconnaissance de la Sainte-Institution.

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Mais de quoi, au juste, le Collège Stanislas est-il accusé ? À en croire la voix sirupeuse du service public, Claude Askolovitch, qui recensait le 9 juin 2022 pour France Inter les accusations portées par L’Express, de fautes irrémissibles: rappeler aux élèves qu’une tenue féminine suggestive éveille le désir masculin, que l’école est un lieu d’étude et non de fornication, que la formation affective ne fait pas bon ménage avec le vagabondage sexuel, que l’avortement met fin à la vie de l’embryon ou du fœtus. D’éduquer en somme, selon les principes du catholicisme, peut-être du sens commun. Drôle d’idée pour un établissement catholique.

Ces principes contreviennent à la doxa, offensent gravement les LGBTTQIA+ puisqu’ils se sentent gravement offensés. Voilà, dans le procès qui est fait à cet établissement prestigieux, de simples circonstances aggravantes au regard du véritable chef d’accusation : Stan entend perpétuer l’Excellence. Il la revendique fièrement en trois mots : travail, tenue, talents. Stan caracole en tête des classements. Stan fait le pari de l’intelligence et de la volonté quand l’Institution encourage la médiocrité et le laisser-faire. Stan instruit et éduque. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait à ses trousses les Torquemada du progressisme et de la déconstruction.

Malraux nous manque… avec ses amis peintres. Un chef d’État aussi

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La plasticienne suisse Miriam Cahn, image d'archive © Christian Charisius/AP/SIPA

Le débat est clos. L’exposition du Palais de Tokyo vient de fermer ses portes. Elle en aura fait du bruit, la peinture de Miriam Cahn!


« Ce tableau représente un enfant, à genoux, ligoté les mains dans le dos, forcé à une fellation par un adulte » s’indigna une députée du Rassemblement national qui demanda son décrochage. « Ce ne sont pas des enfants. Ce tableau traite de la façon dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre, comme crime contre l’humanité », s’est défendue la plasticienne suisse dont c’était, à 73 ans, la première rétrospective en France. « Vu sa taille, c’est un enfant » dirent les uns. « Non, regardez bien, c’est une femme agenouillée », répondirent les autres. La plasticienne « n’ayant pas de dessin » comme on dit dans le métier, le personnage malingre aux mains liées dans le dos demeure fort ambigu. Pourquoi avoir donné comme titre à sa toile : « Fuck abstraction » ? A-t-elle voulu s’en prendre à un art abstrait qui ne saurait par nature dénoncer ce qu’elle entendait dénoncer ?


Ras le bol de l’art disruptif

Mais pourquoi être figuratif si la figuration, incapable de représenter le réel sans ambiguïté, finit par rendre l’engagement illisible ? Avec la grossièreté de ce titre vengeur notre plasticienne pensait-elle nous empêcher de hausser les épaules ? Il fallait au moins être un directeur de centre d’art contemporain ou un pseudo-critique d’art pour participer aujourd’hui encore à pareille comédie. Celle-ci a toujours ses défenseurs et ses subventions. Rien d’étonnant à ce qu’un collectif de 26 responsables de musées et d’institutions ait signé le 8 mai dernier une tribune dans Le Monde pour défendre la liberté de création : « Plutôt que d’avoir peur de choquer, nous devrions avoir peur de ne jamais choquer. Car, oui, l’art choque. Perturbe. Dénonce. Dérange. Questionne. » Assommante énumération de poncifs dont on nous rebat les oreilles depuis des décennies !

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Souvenons-nous de ce qu’écrivait Roland Barthes à propos des grossièretés de Hébert sous la Révolution: « Hébert ne commençait jamais un numéro du Père Duchêne sans y mettre quelques « foutre » et quelques « bougre ». Ces grossièretés ne signifiaient rien, mais elles signalaient. Quoi ? Toute une situation révolutionnaire.» Avec son « Fuck » si peu original, Miriam Cahn ne signale aucune situation; elle ne fait que trahir une attitude qui entend s’adresser à la part la plus médiocre de ses contemporains et rejoindre ainsi plus sûrement le copinage du marché de l’art. Inutile d’aimer Picasso, Braque, Cézanne, le Quattrocento, l’art africain ou l’art grec. Il est même préférable de les avoir oubliés; mieux, de n’en avoir même jamais soupçonné l’existence. Il faut au contraire s’être fait adouber très tôt par la bêtise, la puérilité et la vulgarité. Depuis l’inusable urinoir de Duchamp jusqu’à la scène de sodomie géante devant le Centre Pompidou, en passant par la boîte de Merda d’artista de Manzoni, l’éprouvette d’urine de Ben au Grand-Palais, le Vagin de la reine à Versailles, le Plug anal place Vendôme, l’excrémentiel et le sexe font recette, encouragés par la lâcheté d’une classe politique tétanisée et à court d’arguments.

Une polémique assommante

« Oui, l’art peut choquer, peut questionner, peut parfois susciter du malaise, voire du dégoût. L’art n’est pas consensuel. Et la liberté d’expression et de création est garantie par la loi », a déclaré de son côté la ministre de la Culture dont les termes du plaidoyer ont été complaisamment repris par les signataires de la pétition. Si l’art doit déranger et choquer, le fonctionnaire culturel, lui, ne doit ni déranger ni choquer la rue de Valois.

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À son tour, le Président de la République s’est fait l’écho de la déclaration de son ministre: « En ce 8 mai, où nous célébrons la victoire de la liberté, je condamne l’acte de vandalisme commis hier au Palais de Tokyo. S’en prendre à une œuvre, c’est attenter à nos valeurs. En France, l’art est toujours libre et le respect de la création culturelle, garanti ». Il n’empêche que lorsque l’auteur d’un des tapis de l’Élysée fut visé par une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans, Roselyne Bachelot, alors ministre de la Culture d‘Emmanuel Macron, déclara: « Je pense que le tapis sera très certainement retiré étant donné l’aspect emblématique de la présidence de la République ». C’était quelque temps après l’installation par ce même plasticien de deux énormes pneus de tracteur dorés à la feuille d’or au bas de l’escalier de l’Opéra Garnier. Il s’agissait de fêter le 350ème anniversaire de la création par Louis XIV de l’académie de musique et de danse.

Si à l’Elysée il fut hier question de retirer le tapis, au Palais de Tokyo il fut hors de question de décrocher la peinture. « La liberté d’expression et de création est garantie par loi », paraît-il. Mais le En même temps veille à l’incohérence des discours et des décisions.

Profitant de la commémoration de la capitulation allemande pour rendre hommage à Jean Moulin, un président de la République bien inspiré aurait dû se souvenir des Otages de Fautrier, de cette « hiéroglyphie de la douleur » dont parla magnifiquement André Malraux, au lieu de participer à une polémique grotesque autour d’une plasticienne insignifiante. En sacrifiant sa vie pour la liberté de notre pays, c’est la noblesse dans la manière d’user de cette liberté que Jean Moulin a défendue. Nullement le degré zéro de son usage. 

«Raciste! Islamophobe!»

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© D.R.

Le proviseur du lycée Victor-Hugo, à Marseille, est dans la tourmente. Pour avoir voulu interdire les abayas dont se parent nombre de ses élèves filles, le voici crucifié par une conjuration de lycéens, de pions poussés par la CGT, et autres belles consciences bien intentionnées. Notre chroniqueur, qui habite à deux pas, s’est rendu sur place.


La loi de 2004 avait cru bien faire en interdisant, dans les collèges et lycées, tout signe d’appartenance religieuse. C’était sans compter sur l’ambiguïté (ou l’hypocrisie, faites votre choix) de certains musulmans, qui jurent que tel vêtement — l’abaya, par exemple — est coutumier, et non religieux. C’est le même type d’ambiguïté (en est-ce bien une ?) qui, en accolant aux mosquées une bibliothèque, prétend faire de l’ensemble un lieu culturel et non cultuel. Tout est dans la nuance…

Effet boomerang

Du coup, les chefs d’établissement marseillais (et ailleurs sans doute aussi) se retrouvent face à l’entrisme de fondamentalistes qui arrivent vêtus « comme là-bas » et affirment haut et fort que c’est leur droit. Barbara Lefebvre a écrit un livre entier sur cette génération qui, arguant des « droits » que leur a octroyés la loi Jospin en 1989, se dispensent de tout devoir. Moyennant quoi, dès octobre 1989 justement, commençait à Creil la première opération « voile islamique », que le ministre de l’époque n’a pas voulu enrayer à la source. C’est que Lionel Jospin est ce ministre — plus tard Premier ministre — qui avait cru intelligent de lancer : « Et qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse que la France s’islamise ? »

Trente ans plus tard, ces sophismes pour fins de banquet socialistes nous reviennent en pleine figure.

Le lycée Victor-Hugo est situé dans un arrondissement difficile, aux portes de la Belle-de-Mai, l’un des quartiers les plus pauvres d’Europe, et cumule tous les « handicaps que génère des établissements » socialement et ethniquement unifiés. Comme dans d’autres lycées de Marseille, des élèves y ont donc testé les limites de la tolérance.

Le proviseur, Fabien Mairal, n’est pas connu, localement, pour son extrême habileté de communicant. Comme le raconte La Provence, qui relaie ces informations dans un grand esprit d’apaisement, cela va sans dire, il est arrivé, depuis janvier, à se mettre à dos les élèves, les Assistants d’Éducation (on disait « pions » autrefois) recrutés localement, et une partie des professeurs, qui majoritairement choisissent la paix sociale plutôt que la laïcité dure. Il a donc tenu, depuis le début de l’année scolaire, des propos « inadmissibles », selon ces mêmes AED qui l’ont enregistré — c’est la manie aujourd’hui dans les établissements, on filme tout ce qui se passe, merci aux concepteurs de smartphones. Ils ont ainsi constitué un beau dossier qu’ils ont transmis à Mediapart, un média dont l’objectivité et la neutralité idéologique ne sont plus à démontrer. Qu’on en juge.

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« Je suis tenu de faire respecter le texte, s’est-il expliqué. Je me dois de vous préparer au mieux à votre insertion professionnelle et sociale… Je ne veux pas que vous restiez à la maison avec dix gamins à faire le couscous, le tajine ou les samoussas. »

Horreur ! Horreur ! Horreur ! Comment ? Un responsable de l’Éducation Nationale prétend protéger ces jeunes filles contre elles-mêmes — et contre tous ceux qui les instrumentalisent.

Et encore, Fabien Mairal n’a pas insisté sur la misogynie extrême d’une religion qui ne garantit pas aux filles la même part d’héritage qu’à leurs frères, qui les marie de force, les oblige à se considérer, derrière leurs voiles, comme des provocatrices risquant d’entraîner les hommes, ces pures brebis, vers la damnation éternelle… « Dix gamins » — une allusion probable à la fameuse phrase prêtée à Boumediene, qui, en avril 1974, déclarait à la tribune de l’ONU : « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour aller dans l’hémisphère nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire. »

Une musulmane, à en croire les fondamentalistes, n’est donc qu’un utérus voilé. Belle promotion. Que des féministes, au nom de l’intersectionnalité des luttes, comme elles disent, défendent cette discrimination vestimentaire en dit long sur l’aveuglement idéologique des chiennes de garde.

Le rectorat tient bon

« On est accusé d’être des diffamateurs », explique l’un de ces AED, Emmanuel Roux, suspendu par le rectorat — qui en l’occurrence n’a pas faibli face à la guérilla lancée par les fondamentalistes de l’abaya… « Mais avec les enregistrements la vérité est sortie… »

Quelle vérité ? Que la Belle-de-Mai, comme certains territoires anglais désormais, devrait être régie par la loi islamique ? Qu’il y a une loi à Paris, mais pas la même à Marseille ? Qu’il est indécent de suspendre des adultes (un professeur-documentaliste est également suspendu par le rectorat pour avoir tenu, lors d’un rassemblement le 8 mars dernier, une banderole sur laquelle était inscrit ce slogan délicat, « Lycée Victor-Hugo, balance ton proviseur, sexiste / raciste ») qui appuient de leur autorité des revendications communautaristes ? Ledit proviseur n’a jamais été sexiste, puisqu’il défend le droit des filles à un enseignement laïque qui tente de les émanciper de la tutelle religieuse. Il n’a jamais été raciste, puisqu’il s’oppose justement à des comportements en eux-mêmes discriminants. Une abaya n’est pas un accessoire de mode. Ce n’est pas une mini-jupe : c’est une déclaration de guerre : « Nous sommes chez nous ».

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Que le ministre (ni le précédent) ne se soit prononcé clairement par décret sur le fait que toute tenue suspecte de prosélytisme religieux est interdite choque le laïque que je suis — mais je n’attends rien, sur le plan de la laïcité, d’un homme qui vient de remplacer les têtes dirigeantes du Conseil des sages de la laïcité et d’installer à sa tête un universitaire, Alain Policar, connu pour avoir dénoncé, dans une tribune de 2019, ceux « qui font de la laïcité une arme contre la religion ». Sans compter que le nouveau Conseil ne pourra plus s’auto-saisir, mais n’agira que sur saisine du ministre, qui n’est pas exactement un descendant en ligne droite du petit père Combes…

Les syndicats recrutent large

Pensez : l’an dernier, la direction de Victor-Hugo surveillait le retrait des voiles islamiques à l’entrée du lycée — parce qu’en fait, ces jeunes filles arrivent voilées et tentent de faire quelques mètres pour marquer un peu plus leur territoire. Une attitude qui, selon l’enseignante-documentaliste suspendue (avec traitement quand même), vise à « cliver les profs » et à « chercher le dérapage ».

Et s’il s’agissait juste de faire respecter la loi ? Où est le dérapage ? N’est-il pas dans la volonté obstinée de faire entrer le culte dans un lieu de culture ? On en revient à la fusion opérée dans les mosquées — et à la volonté de constituer toutes les institutions républicaines en postes avancées de la conquête. Que des syndicats (SUD et la CGT, pour ne pas les nommer) accusent à leur tour le proviseur de « tenir des propos humiliants » pour ces jeunes filles manipulées, et d’« insulter » la laïcité n’est pas bien honorable : c’est juste une façon de recruter large, n’est-ce pas…

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Il faudrait inciter ces gauchistes vertueux à réviser les classiques du marxisme, à la rubrique « aliénation ». Les jeunes filles voilées croient qu’il est de leur devoir d’être soumises. Et l’Éducation vise à faire sauter, justement, toutes les contraintes, toutes les servitudes volontaires qui oblitèrent le jugement. Respecter une aliénation, accuser de racisme ceux qui s’insurgent contre le fanatisme, c’est accabler encore celles que l’on prétend défendre.

L’islamo-gauchisme se porte bien à Marseille — et ailleurs. Sous prétexte de conflits administratifs, c’est toute une idéologie que l’on fait avancer, pion après pion, mètre après mètre. Après les petits pas, les grandes enjambées. Et je ne compte pas sur ce ministre pour mettre fin aux ambiguïtés dont se nourrissent l’hydre et ses relais.

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Derrière les Ombres Blanches

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Yves Charnet © Photo: Hannah Assouline.

Yves Charnet, écrivain sur le fil, nous embarque dans une valse à mille temps avec son dernier récit chantant Le libraire de Gambetta aux éditions Tarabuste.


N’attendez aucune linéarité dans son récit, aucune malice ou combine d’auteur pour darder le suspense, aucune prévenance… Yves Charnet, écrivain à quai, Toulousain d’adoption, Ligérien d’errance, normalien d’instruction, est un dissident. Il pratique une littérature des contre-allées, hors les murs, des chemins de halage, qui ose s’aventurer dans le friable et le désenchanté, le maudit et la nostalgie tenace. Le rance ne lui fait pas peur. C’est à la fois écorché, sans rédemption possible, le lecteur est happé par ses récits autofictionnels, il titube à ses côtés, mais aussi féérique, le mot n’est pas exagéré, de convulsions poétiques et de sincérité outrancière. Charnet déjoue tous les bonimenteurs de l’édition qui promeuvent depuis tant d’années maintenant des textes propres, javélisés de toutes mauvaises intentions, expurgés de leur jus libérateur, fainéants dans leur forme et inaudibles dans leur écho.

Avec Charnet, ogre narcisse aux pieds d’argile, l’écriture reprend possession de la page blanche. Elle lui dicte enfin son désespoir. Il y a évidemment la fureur sur le mot jusqu’à sa défiguration et le staccato des possédés, ce rythme qui vient se fracasser sur les récifs des sentiments. Il faut lire Charnet pour réinitialiser son propre moteur de recherche et s’affranchir d’une narration bouchonnée. Le lire régulièrement remet en place les fausses hiérarchies de notre métier qui encensent souvent les ânonneurs et les truqueurs. Dans son dernier livre Le libraire de Gambetta aux éditions Tarabuste (Comment l’appeler ? Le définir ? Récit déconstruit, ode, mélopée, traité d’amitié et d’aigreur, souvenirs amers, exégèse de l’échec etc… ?), le « petit bâtard des bords de Loire » nous parle d’une amitié singulière avec Christian Thorel, figure de proue d’une librairie indépendante, tuteur taiseux et tutelle d’infortune, de ce commerçant non essentiel qui demeure le refuge des âmes seules.  « Sans lui cette ville ne serait pas la même. Cette cité. C’est le centre de Toulouse. Ombres Blanches. Vous l’appelez souvent le Nautilus. Ce navire en papier. Et l’homme, c’est le capitaine Nemo. Le capitaine Achab. Vous l’appelez Christian. Parfois Toto. C’est un point d’appui pour vous. Un point de repère. Vous le considérez. Comme un sorcier des signes » écrit-il. « On ne parle pas de cul avec Christian Thorel. Pas de bouffe non plus. Mon ami boit du Coca Zéro. Avec des sushis sans sauce » prévient-il.

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Charnet travaille sur le motif du libraire, tente de dessiner son contour, ne tait pas sa tristesse quand celui-ci omet de le citer dans un ouvrage et de son inextinguible besoin de reconnaissance qu’il qualifie de « maladie orpheline ». « La Bâtardise. C’est un mal incurable. Un cancer de l’identité. Je fais partie des nés troués » ajoute-t-il. Voilà pourquoi j’aime cet écrivain-poète, car il donne un accès direct à son fil conducteur, sans omettre les blessures, les foucades, les joies intenses ou les écorchures du quotidien. Et puis, il a su créer avec ses lecteurs, une forme de compagnonnage au long cours, on le suit de Nevers aux rives de la Garonne, de Nougaro à un dernier verre au Danton, de SUPAERO à Michel Sardou, de la mort de la mère à la tombe du géniteur, d’Ulm au Capitole, cette tapisserie sans fin n’est jamais ridicule, jamais geignarde, jamais convenue, jamais artificielle, elle « s’encre » en nous.

Et combien j’aime encore plus cette distorsion de la langue, le jeu taquin sur la graphie, les audaces stylistiques que seuls les grands artistes peuvent se permettre sans craindre le ricanement. On retrouve dans ce récit superbement dépenaillé, tout l’humus de Charnet, les figures qui dansent dans la nuit, Gabin, Sautet, Ventura, Delon, les voix d’outre-tombe, Dalida pleure et l’adoubement du maestro Lama, la tristesse des HLM, les confinements attentatoires, cette province qui étouffe et construit, la religion du livre inculquée aux bons élèves méritants et les peaux caressées qui retiennent la nuit. Dans cette déclaration au libraire de Gambetta, l’ancien éditeur Denis Tillinac, réfléchit en effet miroir. « Je faisais, avec cet inénarrable anar, mes universités buissonnières. Rabelais, Blondin, Audiard. Je prétendais, les grands soirs, que la dynamite était bonne à boire » nous confie-t-il. Les deux mêmes faces d’un milieu éditorial qui n’existe plus.

Le libraire de Gambetta de Yves Charnet – Tarabuste, 2023. 184 pages.

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Enfin une victoire juridique contre l’écriture inclusive

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D.R.

Le 16 juillet 2020, le Conseil d’Administration de l’Université Grenoble-Alpes avait approuvé le choix de l’écriture inclusive pour la rédaction de ses nouveaux statuts. Un professeur courageux porta l’affaire devant le Tribunal administratif pour que soit annulée la délibération du Conseil d’administration de l’Université.


Le 11 mai 2023, tout récemment, donc, le Tribunal vient de débouter l’Université de Grenoble-Alpes, au motif irréfragable que cette écriture contrevient à l’article 2 de la Constitution lequel déclare que « La langue de la République est le français » en arguant de motifs juridiques imparables : le droit et la norme s’imposent à tous dans un langage intelligible. Ce qu’on appelle des objectifs et exigences à valeur constitutionnelle « d’accessibilité et d’intelligibilité de la norme ». Le tribunal s’est également mis sous l’autorité de l’Académie Française, gardienne de la langue depuis Richelieu, qui, dénonçant le caractère illisible, confus et discriminant de cette graphie, déclarait, le 26 octobre 2017, que « l’écriture inclusive offusquait la démocratie du langage. » Mieux : ordre a été donné au président de l’Université de procéder à l’affichage et à la publication de ce jugement.

En français et non aultrement !

Résumons: l’écriture inclusive d’actes contenant du droit est contraire à la Constitution. La loi, au sens large, c’est-à-dire, tout acte administratif, doit être aussi rédigé de manière intelligible. Finie la concurrence déloyale d’un idiome discriminant que l’on impose, dans de nombreuses universités. Retour au point de départ dont nous n’aurions jamais dû partir : l’Ordonnance Royale de François Ier, édictée en 1539, connue sous le nom d’Ordonnance de Villers-Cotterêts.

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Le style de l’Ordonnance est clair et sec : tout doit être écrit « en français et non aultrement », dans un langage clair et compréhensible : « Afin qu’il n’y ait cause de douter sur l’intelligence desdits arrêts, nous voulons et ordonnons qu’ils soient faits et écrits si clairement qu’il n’y ait ni puisse avoir aucune ambiguïté ni incertitude ni lieu à demander interprétation. » Date capitale dans notre histoire : chaque mot est à peser. Sur ordre du Roi, le français entre partout dans la vraie vie juridique c’est-à-dire dans les actes de justice de l’existence quotidienne. Avec l’Ordonnance de Beaulieu, en 1564, le français devient la langue de l’administration et s’étend à tous les domaines de la vie, dans toutes les classes sociales.Désormais, notre langue française est la même pour tous : elle est facteur d’unité et d’égalité.

Tous concernés

L’écriture inclusive n’est ni un truc de femmes—savantes ou pas—ni une mode, une lubie, encore moins une exigence louable d’égalité : bien plutôt, elle participe au puissant courant de déconstruction qui affecte notre pays. Oui, notre langue est dans un péril mortel, comme le dit l’Académie. Oui, son sauvetage dépend d’une volonté politique forte. Oui, comme le dit encore l’Académie, « l’écriture inclusive offusque la démocratie du langage. » Contre cette machine à exclure, le président a une arme plus infaillible que tout 49.3 : l’article 2 de la Constitution.

Espérons que cette victoire juridique du 11 mai fera jurisprudence et que nombreux seront les professeurs d’université et de l’Éducation nationale —et tous nos concitoyens—  à entrer en résistance. Car notre langue est « chose politique » c’est-à-dire qu’elle nous concerne tous.

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