Accueil Édition Abonné Joe le gaffeur

Joe le gaffeur

Joe l’Irlandais ne semble pas si Irlandais que ça...


Joe le gaffeur
© D.R.

Il n’y a rien de mal à vouloir séduire un électorat ciblé. Mais en Irlande, Joe Biden nous enseigne exactement ce qu’il ne faut pas faire.


Joe Biden a toujours fait grand cas des origines irlandaises de ses ancêtres. Les exemples du clan Kennedy, de Reagan et de Clinton montrent que, pour un homme politique américain, il n’est pas inutile de plaire à l’électorat issu de l’immigration irlandaise. Pour renforcer son côté irlandais et catholique, le président Biden met la pression sur le gouvernement du Royaume-Uni pour qu’il résolve la question du protocole sur l’Irlande du Nord, conséquence des négociations sur le Brexit. Mais cette pression est peu appréciée des protestants nord-irlandais qui actuellement bloquent la constitution du gouvernement à Belfast. La visite de Bill Clinton en 1998 a été déterminante pour la signature de l’accord du Vendredi saint, qui a mis fin aux troubles. Celle de Joe Biden en avril, qui a coïncidé avec le vingt-cinquième anniversaire de cet accord, a-t-elle aidé à débloquer la situation actuelle ?

A lire aussi: Trump 2024: ce match retour qui pend au nez des Américains

Tout a bien commencé à Belfast avec un discours où le président a révélé qu’il a aussi des ancêtres protestants et même des ancêtres anglais. Pourtant, les observateurs ont repéré un détail désobligeant : normalement, la limousine du président américain, surnommée « The Beast » (« la Bête »), affiche le drapeau américain, d’un côté, et de l’autre, le drapeau du pays où il se trouve. Or, lors de son séjour en Irlande du Nord, on ne voyait pas le drapeau britannique (qu’il avait bien affiché en Écosse en 2021), mais le fanion présidentiel. Cela semblait indiquer qu’il ne reconnaissait pas l’appartenance de l’Irlande du Nord au Royaume-Uni. Et pour finir, lors de son passage dans la République d’Irlande (du sud, Éire), il a passablement gaffé. Voulant complimenter l’équipe de rugby de l’Irlande, il a vanté leur victoire, non sur les All Blacks néo-zélandais, mais sur les Black and Tans, des policiers britanniques qui ont combattu les rebelles lors de la guerre d’indépendance irlandaise de 1919-1921. Joe l’Irlandais ne semble pas si irlandais que ça.

Mai 2023 – Causeur #112

Article extrait du Magazine Causeur




Article précédent Pas de migrants à Saint-Brevin. Mais pas de maire non plus!
Article suivant Planter son drapeau sur des ruines
Journaliste franco-britannique

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération