Accueil Site Page 552

Emmanuel Macron donne l’impression de soutenir les forces de l’ordre un jour sur deux

0

Face à l’augmentation de la délinquance, les citoyens français en ont marre des belles paroles et du « en même temps »


On a beau tourner dans tous les sens la confrontation entre la justice et la police, sous l’œil d’un pouvoir accumulant les banalités et heureux de voir un conflit secondaire passer avant sa responsabilité capitale, les conclusions sont simples pourtant et je ne peux que confirmer mon billet du 24 juillet : la police a tort mais vive la police ! Frédéric Veaux et Laurent Nuñez ont forcé le trait en soutenant, le premier confirmé par le second, qu’avant tout procès, fors les atteintes à la probité, un policier ne devrait pas être incarcéré. Au regard de l’État de droit et de la procédure pénale, ils ne peuvent être approuvés. Pas de justice d’exception surtout, et rien ne serait pire, d’ailleurs, que des juridictions spécialisées souhaitées par certains syndiqués… Mais il faut partager leur révolte, et celle de l’ensemble des fonctionnaires de police si on veut bien considérer tout ce qu’ils subissent depuis des années, et encore plus sous les mandats d’Emmanuel Macron qui donne l’impression de soutenir les forces de l’ordre un jour sur deux, l’autre étant plein de mansuétude pour leurs agresseurs ! Il convient donc de relativiser les hauts cris d’une partie de la magistrature tentant de constituer en Himalaya une fronde pourtant compréhensible… Dans cette confusion et ces lâchetés solennelles, bravo au ministre de l’Intérieur pour avoir apporté un soutien sans équivoque à la police et rappelé qu’elle ne souhaitait pas « l’impunité mais le respect ».

Façade régalienne

Il est rassurant qu’avec cette effervescence, où un extrémisme politique se voulant subversif et un large soutien médiatique pleurnichard en se trompant de coupables s’en donnent à cœur joie, le peuple, lui, ne s’égare pas puisque 70% des Français ne font pas confiance à Emmanuel Macron pour garantir l’ordre public (CSA pour CNews). Désaveu d’autant plus cinglant qu’on a encore dans l’esprit et l’oreille « L’ordre, l’ordre, l’ordre », cette répétition du président de la République cherchant à nous assurer, de Nouméa, qu’il était le mieux qualifié pour être notre bouclier. Il s’est abandonné à un enthousiasme un peu naïf sur la tranquillité publique revenue en quatre jours seulement, feignant d’oublier le rôle décisif sur ce plan de la connivence entre imams, trafiquants de drogue et émeutiers… Le macronisme, structurellement gangrené par le « en même temps », fort avec les faibles mais sans vigueur contre les forts, cherchait à faire illusion en affichant dans son verbe une autorité régalienne pour tenter d’obtenir les soutiens qui lui manquaient. Derrière cette façade, l’implacable lucidité des Français n’était pas dupe et voyait la préoccupante réalité : un pouvoir de mots, une inaptitude profonde à prendre la mesure d’une délinquance et d’une criminalité ne cessant de croître avec, en certains quartiers, des communautés face à face où des minorités imposent leur loi bien davantage que la police qui ne peut plus les investir.

A lire aussi, Aurélien Marq: Ce chaos qui vient

Il y a quelque chose qui défie l’entendement dans la plupart des propos du président : sa manière de poser un voile rose, une constante autosatisfaction, sur l’ensemble qui indigne, désespère ou meurtrit notre pays, ajoute au désarroi des citoyens qui non seulement observent ce qui est et dont ils pâtissent mais doivent supporter le déni présidentiel. Comme l’indique l’excellent Arnaud Teyssier sur la situation politique française, « il ne reste guère au président que les ressources de la rhétorique ». Ces ressources sont les seules dont il dispose pour faire croire que la lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine, la restauration de l’ordre républicain et le soutien aux forces de l’ordre font partie des priorités de ce gouvernement de bric et de broc qui, s’il donne un peu d’espoir pour de rares ministres, globalement paraît peu armé pour affronter les défis et les dangers de demain.

État de défiance

En même temps qu’Emmanuel Macron s’imagine nous leurrer en traitant notre pays qui va mal comme s’il allait bien et en tentant, par calcul, de s’afficher de droite sur les sujets régaliens, une forte majorité de Français est en état de défiance, sent la comédie en dessous et avec une implacable lucidité dénonce le roi qui est nu derrière l’illusionniste.

Il ne faudrait pas que l’opposition républicaine soit plus naïve que ces Français-là.

Le Mur des cons

Price: 18,90 €

48 used & new available from 2,58 €

Pour l'honneur de la justice

Price: 13,20 €

17 used & new available from 1,32 €

20 minutes pour la mort : Robert Brasillach : le procès expédié

Price: 18,20 €

19 used & new available from 7,19 €

Avignon: bébés blancs embrochés et festivaliers accusés de racisme

La pièce Carte noire nommée désir, de Rébecca Chaillon, entend déconstruire les fantasmes autour de la femme de couleur. Lors d’une représentation de leur spectacle polémique, au Festival d’Avignon, des actrices auraient fait l’objet de ce que la presse progressiste qualifie d’ «agressions verbales et physiques». Mais, où est le racisme dans cette affaire, exactement?


Des poupons blancs embrochés sur une scène de théâtre. C’est l’image choc de la pièce « Carte noire nommée désir ». La photo fait réagir sur les réseaux sociaux car elle interroge sur la dimension haineuse d’un spectacle placé sous le sceau du décolonialisme, cette idéologie qui dresse les hommes les uns contre les autres en fonction de leur couleur de peau et de leur culpabilité au regard de l’Histoire. Derrière la présentation aseptisée d’une pièce qui voudrait « joyeusement » secouer « les consciences occidentales et colonialistes », il y a la réalité d’une mise en accusation des Blancs, essentialisés en racistes qui s’ignorent. À tel point que des espaces dans la salle sont interdits aux Blancs, pour leur faire ressentir la violence de l’apartheid. Un apartheid, ou une ségrégation, qui n’a pourtant jamais existé en France.


Mais cette image choc est aussi une image théâtrale, qui marque et interpelle et qui aurait pu ouvrir un débat. Sauf que ce n’est pas son objet. Si l’image vous fait réagir négativement, c’est que vous êtes un raciste qui refuse d’entendre la souffrance des femmes noires et que vous appartenez à la fachosphère. Fermez le ban.

Brochettes de poupons

Face à l’indignation qui montait devant une image aussi violente et aussi parlante que celle de ces brochettes de bébés blancs, il fallait allumer un contre-feu susceptible de faire oublier cette vision. Contre feu d’autant plus nécessaire que la pièce est militante et assume sa volonté de mettre en accusation les Blancs car c’est leur regard qui réduit les femmes noires à l’état d’objet, les chosifie. Il fallait donc récuser la dimension de racisme et de haine que cette image donnait de la pièce alors qu’elle avait vocation à faire le procès du colonialisme. La dimension jouissive, « orgasmique » selon certains critiques, de ce massacre des innocents en sauce nounou humiliée étant difficile à défendre, il fallait trouver une stratégie de communication pour retourner l’accusation. C’est chose faite : une comédienne de « Carte noire » a dénoncé la haine raciale dont elle serait victime. Elle se serait fait agresser par un spectateur. L’histoire n’est pourtant pas très convaincante. Alors qu’elle voulait prendre le sac d’un homme (dans une scène où pour faire deviner le mot « colonisation », les actrices s’emparaient du sac de certaines personnes dans le public), celui-ci a refusé de le laisser, puis a tapé sur la main de l’artiste pour qu’elle le lâche. Voilà l’horrible agression raciste qui justifie que le directeur du festival d’Avignon apporte son total soutien à la troupe sans se demander si la provocation et le ressentiment des uns ne réveille pas le pire chez les autres, ni si cette histoire n’est pas une simple manipulation, ni si le racisme ne serait pas plutôt côté scène que côté salle.

A lire aussi: La culture subventionnée est l’avant-garde du wokisme

En effet, dès le moment de placer les spectateurs, la couleur de peau est déterminante et violemment discriminante. Les femmes noires sont assises sur des canapés, devant ; les Blanches, elles, sur les gradins plus loin… Il faut bien les punir d’être des privilégiées. Et tout est à l’avenant. Quand l’homme qui a refusé de laisser son sac quitte la salle, voilà ce que dit une comédienne : « On peut frapper une actrice pendant un spectacle et partir tranquillement, c’est ce qu’on appelle le privilège blanc ». Ce qu’a fait cet homme est donc choquant avant tout parce que c’est un Blanc et surtout, s’il s’est permis de le faire, c’est parce qu’il est Blanc. C’est la seule grille d’analyse possible chez ces militants. Tout individu se réduit et se résume à sa couleur de peau. S’interroger sur le fait que l’esprit même de la pièce, ses outrances, sa violence ritualisée aient pu déclencher la réticence du public ne lui vient même pas à l’esprit.

La réaction des spectateurs aux outrances de la pièce assimilée à du racisme

Et pendant qu’une grande partie de la presse hurle à l’agression raciste, le seul autre exemple donné de violence est l’interruption de la représentation par un autre homme car il voulait exprimer son rejet. Il a qualifié la performance de « déni de démocratie » puis a refusé de quitter la salle. Deux incidents assez courants au théâtre, quand celui-ci se veut militant et provocant, sont élevés au rang de violences. On a l’impression qu’aucun des commentateurs n’est jamais allé au théâtre. Je me souviens d’une pièce jouée à Avignon en 2014 dans laquelle le metteur-en-scène chilien, Marco Layera, tirait des boulets sur Salvador Allende, dépeint en cocaïnomane gâteux et de ce spectateur, chilien, ancienne victime de Pinochet qui hurlait son indignation pendant et à la fin du spectacle. Personne n’a jamais prétendu qu’il avait agressé la troupe. Pourtant son discours était violent tout autant qu’émouvant. Dans la Cour d’honneur d’Avignon, il y a même un rituel pour quitter un spectacle en manifestant sa réprobation : faire sonner ses pas sur les gradins métalliques en vociférant en direction de la scène. Autre point, quand on essaie d’intégrer les spectateurs à un spectacle, il faut gérer leur réaction. Cela demande finesse, répartie et talent. Si cela devient un jeu de pouvoir où, parce que l’actrice est noire et le spectateur blanc, celui-ci doit lui céder, cela ne peut pas marcher car cela devient un jeu pervers de domination. C’est d’ailleurs parce que c’est ainsi que les acteurs de « Carte noire » le vivent, parce qu’ils ne supportent pas d’autres réactions que la repentance chez les spectateurs blancs, que la démarche ne passe pas. La réaction de l’actrice citée au-dessus en témoigne. Un spectateur choqué et réticent ne saurait être qu’un ignoble raciste.

Une démarche plus militante que théâtrale

Il y a quelque chose d’étrange à voir des artistes qui cherchent à choquer, et faire le procès de leurs spectateurs, s’indigner ensuite quand ils parviennent à leur but : faire réagir. Quand on fait tout pour déclencher un scandale, on ne couine pas quand il arrive. En revanche, quand on fait de la politique, le scandale ne sert que s’il permet la victimisation. Laquelle n’est que l’étape intermédiaire pour en appeler à la vengeance et à la haine. Et c’est bien la démarche que l’on reconnait ici. Avant, choquer le bourgeois au théâtre était assumé. Aujourd’hui choquer n’est que le préalable pour se faire plaindre et ainsi continuer à faire monter la haine raciale en prétendant la dénoncer. À ce titre, l’objectif est atteint puisque les principaux titres de presse ne se penchent pas sur les faits, mais reprennent l’accusation de persécution raciste des acteurs.

A lire aussi, du même auteur: Émeutes : “Des entrepreneurs identitaires veulent verrouiller les quartiers”

Enfin, une dernière question se pose. Oserait-on simplement imaginer un spectacle où un homme blanc porterait des poupons noirs embrochés, où on séparerait Blancs et Noirs et où on créerait de fait des espaces racialement réservés ? Est-ce-que, si des spectateurs noirs réagissaient mal, ils seraient accusés de racisme ? Est-ce-que la direction du festival soutiendrait un tel spectacle s’il se faisait attaquer ? Et surtout le ferait-elle au nom de l’antiracisme alors que ce spectacle viserait à opposer les couleurs de peau et à donner une vision positive de l’une et une vision négative de l’autre. On connait tous la réponse et elle ressemble à un sketch des Inconnus : il y aurait le bon racisme dit racialisme et le mauvais racisme. Ce qui peut se résumer ainsi : le racisme n’est défendable et vertueux que si la cible désignée a la peau blanche.

Théâtre militant décolonial : le spectateur comme accusé

La question ici n’est pas d’interdire un spectacle. Le mauvais goût, la violence, la provocation, la bêtise, tout ce qui est humain peut avoir sa place sur une scène. Il arrive que des images particulièrement choquantes soient des images fortes, nécessaires. La violence et la haine peuvent être esthétiques et des outrances peuvent avoir leur part de splendeur. En revanche, le spectateur est libre d’y adhérer ou pas et nul n’a à le traiter de raciste car il n’apprécie pas un discours ou un dispositif scénique. Mais surtout, ce qui pose un problème est le traitement d’incidents peu signifiants par la presse et la direction du Festival pour faire croire à l’expression d’une forme de racisme systémique dans la société et chez les festivaliers. Cautionner et répandre un discours victimaire et complaisant, hurler à l’agression raciste quand les faits le démentent et que le spectacle qui fait réagir pourrait lui-même faire l’objet d’un procès en racisme est inacceptable.

Il fait chaud — et après?

Notre chroniqueur n’a rien trouvé de mieux, pour combattre la canicule, que de passer ses vacances dans les Hautes-Pyrénées. Lundi et mardi dernier, à Argelès-Gazost, il faisait 11° — à 500 m d’altitude. Et sur les pentes des montagnes, à 2000m, de larges plaques de neige subsistent, tandis que des torrents tumultueux courent de lac en lac. Encore heureux que ça se réchauffe !


Sommes-nous devenus soudain plus sensibles qu’autrefois aux grandes chaleurs ? Rappelez-vous la canicule de 2003, qui fit bien plus de morts chez les personnes âgées que le récent virus, très surestimé. Ou l’impôt-sécheresse de 1976. Les climatologues ne parlaient pas encore de la responsabilité de l’homme dans ces hausses brutales, qui surviennent de temps à autre. Les ayatollahs verts ne tenaient pas encore le haut du pavé.

Oui mais, m’objecte-t-on, la hausse est continue, les pics de températures de plus en plus rapprochés. La faute à l’activité des hommes, et globalement à l’anthropocène, cette ère d’expansion de l’espèce humaine qui depuis quelques millénaires a vu l’exploitation de plus en plus intense des carburants fossiles, l’augmentation du gaz carbonique, l’effet de serre, etc.  

La Terre passe depuis toujours par des phases de réchauffement et de refroidissement. Entre la fin du XIIIe siècle et celle du XIXe siècle, l’Europe vécut ainsi dans le « petit âge glaciaire », où les moissons gelaient sur pied à la fin mai. Les écolos de l’époque — c’est-à-dire les diverses églises — en imputèrent la faute aux débordements sexuels des unes et des autres, et brûlèrent vives un nombre conséquent de sorcières présumées — ce qui ne réchauffa guère que les malheureuses. Si les médias modernes avaient existé, que n’aurait-on pas dit et prédit ?

À noter qu’au XIIIe, juste avant cet épisode polaire, le climat s’était adouci singulièrement — c’est l’une des raisons de la « renaissance gothique » de cette époque. Et à la fin du XIXe, le climat s’est amélioré à nouveau, juste au moment où l’Occident entrait dans la phase décisive de la révolution industrielle. Un bonheur n’arrive jamais seul.

Imaginez que l’on ait alors seriné aux Européens qui sortaient de six siècles de semi-congélation qu’il fallait se restreindre sur l’utilisation du charbon — et bientôt du pétrole… C’est pourtant le discours qui est tenu rétrospectivement par les prophètes d’aujourd’hui, qui prêchent, comme Philippulus dans Tintin, la fin du monde prochaine. Repentez-vous, flagellez-vous, vous qui n’avez pas encore acheté de véhicule électrique !

Dans cette culpabilisation générale, remarquez que ce sont les Occidentaux (la Chine, qui s’en tape magistralement et n’est pas portée sur l’auto-flagellation, est hors-jeu) qui sont priés de se mettre la ceinture énergétique. Les nations développées. Parce que le réchauffement frappera d’abord les non-privilégiés — l’Afrique, par exemple, ou le sous-continent indien. Le privilège blanc de polluer doit s’éteindre. Sinon, calamités, coups de soleil, et désastres dans les vignes.

(Peut-être les viticulteurs du Midi seraient-ils avisés d’arracher leurs vignes — on les subventionne pour cela — et de planter des agaves. Tequila made in Provence, quel label ! Ne sommes-nous pas par excellence la bête qui s’adapte ?)

En tout cas, les écolos cherchent à culpabiliser les pays du Nord, sans rien demander aux pays du sud. C’est comme au théâtre, à Avignon. Des acteurs noirs peuvent empaler des bébés blancs, sous les applaudissements des bobos. Imaginez le contraire — quels cris d’orfraie pousseraient ces mêmes bobos… Du coup, les acteurs de cette « pièce » s’étonnent d’être l’objet d’agressions racistes. Mais qui est raciste, dans cette déplorable histoire ?

À noter que l’un des effets du réchauffement les plus prévisibles sera le retournement de l’AMOC, la circulation méridienne de retournement atlantique. La vérité, c’est qu’il va faire froid, et que la Bretagne connaîtra des températures égales à celles du Labrador aujourd’hui. On pêchera la morue dans le golfe de Gascogne, alors qu’aujourd’hui elle bronze en mini- bikini sur les plages des Landes. Et je n’évoquerai que pour mémoire les fantaisies d’El Niño, qui cette année est en phase d’expansion, ce qui va donner chaud à tous les pays de la ceinture Pacifique — et aux autres par contrecoup. Fatalitas !

L’une des raisons qui expliquent notre sensibilité soudaine au flirt du thermomètre avec les 40° est notre habitude récente à la climatisation. Voitures climatisées, grands magasins climatisés, cinémas climatisés, maisons climatisées. Il fut un temps où dans le Midi on édifiait des maisons aux murs épais et aux fenêtres de petite taille, protégées par des volets de bois agrémentés de jalousies — et on n’ouvrait les fenêtres que la nuit. Il y faisait naturellement frais, comme dans les églises. Mais les apprentis-sorciers actuels sont plus savants. Les architectes optent pour de grandes baies vitrées orientées plein sud, sachant qu’un appareil magique combattra les effets du rayonnement solaire. Alors quand on sort de nos abris frigorifiés artificiels, le contraste est terrible. C’est cela aussi, la sensation du réchauffement climatique.

Résignez-vous. Il fait chaud (enfin, c’est très relatif, l’été 2023 ne sera pas à verser dans les annales des suées maximales), il fera plus chaud demain peut-être, peut-être grillerons-nous sur place… Pensiez-vous vraiment que l’humanité serait, parmi toutes les espèces, celle qui serait immortelle ? En attendant, mettons un chapeau de paille, observons en amateurs éclairés les jupes qui raccourcissent, et buvons frais en attendant de fondre.

Transgenres dans le sport: Le député Julien Odoul(RN) dénonce la complaisance d’Amélie Oudéa-Castéra


Causeur. Vous déposez une proposition de loi pour défendre le sport féminin contre l’intrusion d’athlètes transgenres. Pourquoi ? 

Julien Odoul. Cette proposition de loi est à la fois destinée à protéger le sport féminin et à défendre l’égalité des chances face à la montée de l’idéologie wokiste qui vise à installer une concurrence déloyale dans les compétitions sportives. Les conséquences sont le remplacement des sportives par des sportifs sur le podium et une perte de crédibilité pour les performances féminines. 

Mais y a-t-il seulement eu des exemples connus où des épreuves ont été faussées par des trans ?

À titre d’exemple, aux États-Unis, l’athlète transgenre Lia Thomas, après avoir concouru chez les hommes, a explosé tous les records en intégrant l’équipe féminine de natation américaine. En octobre 2018, Rachel McKinnon est devenu le premier transgenre à être sacré champion du monde de cyclisme sur piste. En France, le cas d’Halba Diouf a été largement médiatisé. Ce dernier était classé 980e coureur chez les hommes avant de s’envoler à la 58e place mondiale chez les femmes… Tous ces sportifs ont en commun d’être nés biologiquement homme et d’avoir entamé un traitement hormonal après leur puberté. Cet avantage physiologique peut s’apparenter à une forme de dopage légal.

Vous signalez que l’UCI (l’Union cycliste internationale) et la Fédération internationale d’athlétisme ont elles-mêmes mis le holà contre ces dérives. Votre proposition n’arrive-t-elle pas au moment où tout le monde a compris qu’il était absurde de faire courir des hommes avec des femmes ? 

Je salue les décisions de bon sens de l’Union cycliste internationale et de la Fédération internationale d’athlétisme qui ont mesuré l’ampleur du problème pour la pérennité et l’attractivité du sport féminin. Néanmoins, il me semble nécessaire et indispensable de légiférer pour donner un cadre précis aux fédérations qui seront de plus en plus confrontées à des revendications manipulées par des minorités radicales et extrémistes. Manifestement, on ne peut pas compter sur le gouvernement et la ministre des sports pour venir au secours des femmes. En effet, la complaisante Amélie Oudéa-Castéra a annoncé en mai dernier la création d’un groupe d’experts pour « favoriser l’inclusion » des personnes transgenres dans le sport de haut niveau. À un an des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, il serait bien que la France défende les valeurs du sport : l’égalité des chances, l’équité, le mérite, le respect de l’adversaire. En favorisant l’inclusion des athlètes transgenres, on accepte de facto l’exclusion des athlètes féminines. C’est injuste et révoltant !

Il y a quand même eu dans l’histoire du sport des phénomènes, des cas de figure, comme Caster Semenya, athlète atteinte du syndrome de Klinefelter et qui avait des chromosomes XXY. La frontière entre féminin et masculin est-elle toujours si nette ?

Ces cas sont extrêmement marginaux ! Et ils ne participent pas d’un mouvement de la déconstruction qui cherche à remettre en cause tous les fondements de notre société y compris les différences biologiques élémentaires. Il faut se rappeler que pendant très longtemps, les femmes n’ont pas eu accès à la pratique sportive. Le sport a d’ailleurs été l’un des moteurs de l’émancipation féminine avec des figures emblématiques qui ont servi de modèles à des générations de jeunes filles, en France, et dans le monde. Le sport qui porte le dépassement de soi a permis à des jeunes filles « invisibles » dans leur pays de percer au plus haut niveau. Depuis une trentaine d’années, les sports féminins sont en plein essor et leur médiatisation s’est développée entraînant une augmentation enthousiasmante du nombre de licenciées. Aujourd’hui, veut-on retourner en arrière ? Veut-on barrer la route aux futures championnes et accepter ce mouvement mortifère qui veut éloigner les femmes des terrains pour les remplacer par des hommes ?

Aux Pays-Bas, un transsexuel a gagné le concours de Miss national. Reconnaissez que s’il n’y a pas grand mérite a gagné un 110 mètres face à des femmes quand on est un homme, il y en a un à gagner un concours de beauté !

Il n’y a aucun mérite à tricher dans une compétition sportive ou à truquer un concours de beauté. Que ce soient avec une transition hormonale ou des opérations chirurgicales, le monde qui nous est vendu par les tenants du wokisme est celui de la négation totale du réel, du vrai et de l’authentique. Il ne s’agit pas de remettre en cause les choix personnels et intimes de certains qui doivent être respectés. Il existe, et ce n’est pas nouveau, des femmes et des hommes qui ne se sentent pas à l’aise dans leur sexe de naissance et pour diverses raisons tentent de devenir ce qu’ils auraient aimé être. Je respecte cela. Pour autant, ces choix sincères et souvent peu médiatisés sont éclipsés et instrumentalisés par des réseaux militants transidentitaires qui veulent faire du transgenrisme une norme et une mode en méprisant les libertés de chacun et surtout la place des femmes dans notre société.

Henri Leclerc, Nahel et les émeutes

Henri Leclerc n’exerce plus comme avocat. L’octogénaire a raccroché la robe mais pas les gants. À 89 ans, le président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, est régulièrement invité dans les médias où il partage sa lecture erronée du réel. Il a récidivé avec l’affaire Nahel et les émeutes…


L’avocat des gauchistes bouge encore

Vendredi 30 juin, le célèbre avocat pénaliste, Henri Leclerc, était l’invité de l’émission « Bonjour chez vous ! » sur Public Sénat1. Après une troisième nuit de violences urbaines, déclenchées par la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre le 27 juin, le président d’honneur de la LDH a été convié pour donner « son regard sur ce qui se passe dans le pays », pour reprendre les mots de la présentatrice Oriane Mancini. Avocat pendant 65 ans, de 1955 à 2020, l’homme de 89 ans n’a rien perdu de sa faconde, de sa vivacité intellectuelle et de son charisme. Henri Leclerc en impose. Carrure massive, voix grave, esprit alerte, épaisseur intellectuelle, tout y est. Henri Leclerc a été surnommé « l’avocat des gauchistes », en raison de sa défense, devant la justice, de jeunes révolutionnaires ayant participé au mouvement de Mai 1968. Il a notamment défendu un certain Daniel Cohn-Bendit. Nous allons voir que ce sobriquet qui lui a longtemps collé à la peau peut toujours lui être attribué aujourd’hui.

Les émeutes ? Inéluctables, ma bonne dame…

« Les images sont insupportables » a-t-il déclaré au sujet de la vidéo montrant le policier tirer sur Nahel suite à un refus d’obtempérer. Tout le monde peut s’entendre sur ce fait. La mort d’un adolescent de 17 ans est toujours à déplorer. Cet événement tragique a été suivi par plusieurs nuits d’émeutes urbaines. D’ailleurs, Henri Leclerc a pris un certain temps avant d’utiliser le terme « émeutes ». Il a d’abord opté pour des termes chargés plus positivement, parlant de « révoltes », de « mouvements », voir même de « manifestations spontanées ». Il en va de même dans sa manière de désigner Nahel. Bien qu’il ait parlé une fois de « jeune homme », ce qui semble adapté pour un garçon de 17 ans, l’avocat honoraire verse généralement dans le pathos en présentant Nahel comme un « enfant » ou un « gamin ».

Ladj Ly, cinéaste pour bien-pensants

La « révolte » était selon lui « inéluctable » et pour donner du poids à son argument il se réfère au film « Les Misérables qui montre justement ça dans une banlieue ». Étonnamment, pour expliquer la situation présente, Henri Leclerc a préféré s’appuyer sur le film de Ladj Ly plutôt que sur Bac Nord de Cédric Jimenez ! Il faut dire que Les Misérables a été non seulement primé au Festival de Cannes mais encensé par Emmanuel Macron lui-même qui s’était dit « bouleversé par la justesse » du long-métrage. Bac Nord n’a pas eu la chance de recevoir les mêmes éloges, étant extrême droitisé avant même sa sortie en salles. Pendant la conférence de presse du film à Cannes en juillet 2021, un journaliste irlandais de l’AFP a reproché au film de donner envie de voter Le Pen. Un comble pour l’acteur Gilles Lellouche, qui joue dans Bac Nord, et qui en 2017 a traité Nicolas Dupont-Aignan de « grosse merde » parce que ce dernier avait décidé de soutenir la candidate du FN au second tour. Lellouche mériterait presque d’être fait membre d’honneur de la LDH à son tour !


[1] https://www.publicsenat.fr/emission/bonjour-chez-vous/lintegrale-du-vendredi-29-juin-e0

C’est à ça qu’on les reconnaît!

Jusqu’où iriez-vous pour prendre un selfie? Ils sont fous ces touristes…


Le dictionnaire américain s’est enrichi d’un néologisme, touron, la combinaison de tourist et moron ou « abruti ». On pourrait le traduire en français par abrutouriste. Cette innovation linguistique, dérivée de l’argot des gardes forestiers, a été inspirée par une tendance observée depuis cinq ans parmi les visiteurs du parc national de Yellowstone. La célèbre réserve naturelle, dont les 9000 km2 classés au patrimoine mondial de l’Unesco s’étendent sur trois États, offre aux touristes de nombreuses opportunités pour apprécier la faune et la flore dans leur cadre naturel. Pourtant, les abrutis en question ne se contentent pas de quitter les pistes et les trottoirs en bois malgré les panneaux qui avertissent des dangers que représentent les animaux sauvages, les précipices escarpés et les sources thermales. Comme le montrent les images d’un compte Instagram, TouronsOfYellowstone, et d’une page Facebook, « L’invasion des abrutis » (total cumulé d’abonnés : 500 000), ils s’approchent de trop près des bisons, bêtes de 1 000 kilos capables de vous projeter en l’air comme un brin de paille ; ils se font poursuivre par des élans en colère, inquiets pour leurs petits ; ils se promènent parmi les ours, leur bébé dans les bras.

D.R

Ils se perchent périlleusement sur des rochers au bord des grandes chutes d’eau où traversent ces dernières sur un tronc d’arbre reliant deux pics ; ils s’approchent de trop près des geysers au risque de s’ébouillanter ; et prennent des selfies devant des animaux desquels il faut garder une distance minimum – 23 mètres pour les bisons et 91 pour les ours.

Récemment, un homme s’est distingué en se faisant filmer en train de provoquer des ours. Aujourd’hui, il est traqué par la police. Une influenceuse, qui s’est montrée, vêtue d’un short moulant, en train de caresser le nez d’un bison agenouillé, a reçu le titre de « Reine des abrutouristes ». Un livre entier a été publié pour inventorier tous les types d’accidents arrivés aux visiteurs du parc. Il en est aujourd’hui dans sa deuxième édition augmentée.

Médiocre et rampant, arrive-t-on à tout?


François Cérésa a écrit un remarquable et passionnant Dictionnaire égoïste du panache français. On peut discuter certains de ses choix mais la plupart sont incontestables et notre auteur qui est un homme d’esprit et lui-même « de panache », s’en donne à cœur joie, que ce soit sur Danton, de Gaulle, Edmond Rostand ou Gérard Depardieu par exemple. Le bonheur de ces livres faits tout autant d’Histoire que de littérature est qu’ils vous offrent de quoi réfléchir à chaque page, à chaque citation, face aux multiples personnalités qui, chacune à leur manière, illustrent l’épopée française qui n’est guère dissociable du panache. Dans un entraînement perpétuel, un enchaînement constant, nous avons de quoi admirer, nous émouvoir, et souvent être séduit avec ce sentiment amer et un peu triste que décidément on n’est pas à la hauteur, trop ordinaire dans un monde qui ne permet plus les folies. Les aventures sont derrière nous. Pourtant il suffit d’un rien pour que nous soyons ramenés à aujourd’hui et plongés dans le climat politique où baigne notre pays. Au sujet de Danton, François Cérésa développe ce point de vue : « … la Révolution a dévoré ses enfants. Ils y sont tous passés. Dans la fleur de l’âge. Sauf les médiocres ». Puis il cite Beaumarchais : « Médiocre et rampant, et l’on arrive à tout ». Quand je considère notre monde, nos élites, ces univers de pouvoir où des hiérarchies implacables entravent ou libèrent des destinées, cet immense quadrillage qu’on rêverait logique, nécessaire, exemplaire alors qu’il est aléatoire, hasardeux, contingent, je crois que Beaumarchais a raison. Je pourrais citer plusieurs êtres qui, médiocres et rampants, sont arrivés à tout selon les critères classiques. En position de domination, en situation de maîtrise, validés par les applaudissements médiatiques, légitimés par la rumeur sociale, flattés par l’encens politique. Ils ne sont pas au sommet puisque pour ramper, il convient de le faire devant quelqu’un qui vous est supérieur. Et ils sont médiocres parce qu’ils manquent d’allure et d’intelligence mais aussi parce qu’ils n’ont pas su résister à l’envie de ramper pour arriver à tout. Enfin, à ce « tout » qui est leur aspiration à eux et qui sans doute pour d’autres représenterait à peine une avancée. Mais, si Beaumarchais vise juste, il se trompe quand il laisse entendre que la médiocrité et le fait de ramper sont des attitudes faciles à adopter, des postures n’exigeant aucun talent particulier. Or, par exemple, dans le milieu judiciaire que j’ai bien connu comme dans l’univers politique que je commence, sur le tard, à appréhender correctement, il n’est pas si simple d’être médiocre : s’il convient de l’être, que ce soit dans une honnête grisaille, dans une sorte de neutralité tiède, en prenant garde à ne pas tomber dans une faiblesse ostentatoire, un comportement provocant à force d’être petit et étriqué. Médiocre soit, mais pas trop, pas n’importe comment. Que ceux qui vous ont pris pour quelqu’un de bien se trouvent des excuses, ne se sentent pas offensés pour leur manque de lucidité : il était médiocre mais on pouvait se tromper. Ramper, cela paraît aisé à accomplir. Une reptation intéressée et souvent profitable. Mais de grâce, qu’en rampant, on le fasse délicatement. Qu’on n’abuse pas. Qu’on ne se prosterne pas comme à la mode persane sous Alexandre le Grand. Qu’on veille surtout à épargner ceux devant qui l’on rampe. Ce pourrait être blessant d’être pris pour quelqu’un infligeant une telle soumission. Donc d’accord pour ramper, mais légèrement, sans souffrance ni malaise, telle une dépendance acceptée de gaîté de cœur, presque avec désinvolture, comme si au fond on avait choisi de ramper plutôt que se tenir debout. Une fois qu’on aura été brillant dans ces exercices, qu’on aura été médiocre mais sans ostentation, avec mesure, qu’on aura rampé, mais avec le sourire, sans offenser notre supérieur, on arrivera à tout, c’est sûr.

Mais dans quel état ?

Dictionnaire égoïste du panache français

Price: 22,00 €

17 used & new available from 8,90 €

Le virage mariniste de Michel Houellebecq

Dans son dernier livre, l’auteur de Soumission demande pardon pour ses déclarations controversées envers l’islam et les musulmans. Mais on aurait tort de penser qu’il se résigne pour autant à devenir conformiste en toutes choses.


« Je présente mes excuses à tous les musulmans que ce texte a pu offenser – c’est-à-dire, j’en ai bien peur, à peu près tous les musulmans. » C’est dans un petit récit autobiographique paru en mai (Quelques mois dans ma vie, Flammarion) que Michel Houellebecq a fait savoir qu’il regrettait les propos peu accommodants envers l’islam qu’il avait tenus l’an dernier dans la revue Front populaire, et qui lui valurent d’être menacé de procès par le recteur de la Grande Mosquée de Paris.

Après l’intervention du grand rabbin de France, l’écrivain a nettement revu sa position. Au lieu de : « Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser, ou bien, autre solution, qu’ils s’en aillent », Houellebecq préfère dire à présent : « Les histoires de voile, de burkini, de nourriture halal, etc., les Français s’en ficheront complètement dès qu’ils ne percevront plus les musulmans comme une menace pour leur sécurité. Ce qu’ils demandent, et même qu’ils exigent, c’est que les criminels étrangers soient expulsés, et en général que la justice soit plus sévère avec les petits délinquants. Beaucoup plus sévère. » Inch Allah, la plainte de la Grande Mosquée a été retirée.

A lire aussi : Les désastres de l’affirmation virile

S’il était, qu’à Dieu ne plaise, un homme politique, on pourrait dire que Houellebecq a en somme rompu avec une pensée identitaire s’apparentant au FN pour mieux rejoindre une ligne plus républicaine proche du RN. Ce qui a sans doute déçu la frange la plus radicale de ses admirateurs. Mais alors, serait-il, comme Marine Le Pen, en voie de normalisation ? Minute papillon ! Le romancier reste un infréquentable à bien des égards… Notamment quand il redit, toujours dans le même petit livre, sa franche opposition à l’euthanasie, ou lorsqu’il explique que les « féministes contemporaines sont quarante-sept fois pire que leurs aînées ». Sans oublier le passage où il assimile carrément à un viol le fait d’avoir été filmé il y a quelques mois en train de copuler avec une escort girl consentante.

Autre signe récent de l’indocilité encore vivace de Houellebecq : son interview le mois dernier à L’Incorrect. Répondant à une question sur la guerre en Ukraine, il y déclare qu’« après une petite pause Trump, on redécouvre le plaisir des Américains à déclarer la guerre ». Une sortie à la limite de la fake news et qui a choqué jusqu’à Alain Finkielkraut. Que l’on se rassure toutefois, des propos très voisins sur la Yougoslavie n’ont pas empêché Peter Handke de décrocher le Nobel. Et surtout, il n’y a aucun risque que la Grande Mosquée de Paris, très liée à l’Algérie, se formalise de cette nique à l’Oncle Sam.

Quelques mois dans ma vie: Octobre 2022 - Mars 2023

Price: 12,80 €

26 used & new available from 2,26 €

Les pieds dans le plat

C’est bon, on a compris, quoi qu’il arrive Macron nous prend pour des buses. À chaque prise de parole, ses tirs de mortier sont toujours plus tendus vers cet objectif. 100 jours donnés à Born Out pour accéder, entre autres, à l’apaisement. Avec le pays en flammes, elle a déjà mis un terme aux concerts de casseroles, quel talent! Dans les 500 villes mises à feu et à sac, on n’a pas entendu la moindre note de Tefal à la fête aux neuneus. Contrat rempli : Borne logiquement reconduite. Partant de là, il n’est plus question de prendre ce président, ses remaniements et ses groupies, au sérieux…


In vino veritas. La seule tête sympathique du gouvernement a sauté plus vite qu’un bouchon de schnaps dans le Territoire de Belfort. Comme si François Braun pouvait en un an réparer la panne de l’hôpital public, dont l’origine remonte aux réformes de la Castafiore Bachelot. Même cette seringue de Véran ne peut être tenu responsable de la situation actuelle. Pour la gestion de la crise, c’est une autre paire de bistouris…

Brigitte a tué “Jo le Syntaxé ”. Lors de la passation de pouvoir, “Soupape” Ndiaye avait l’orgueil indexé sur le coût de ses folies woke, ses sorties de route racisées, sa syntaxe en points virgules. En crise noire, blanc comme un linge, groggy sous les coups d’escarpin de la Bridget “Comme j’aime”, la Valda ne dépassait pas son nœud pap. C’est que Macron, avec son vice d’épicier, en le confortant après sa sortie sur la fachosphère médiatique, lui a laissé croire jusqu’au bout au renouvellement de son CDD. Lasse, Brie the Nice, s’est choisi un autre poulain. L’Attila Attal que le vicomte De Villiers présente comme le VRP LGBT. Le Pap a fini sa saison avec les Drag Queen au tableau, si le vicomte ne s’est pas envoyé une louche puisée chez les fous, les sorties scolaires se feront en char à voile rose bonbon.

Le bâton de Berger. Enfin, elle y est arrivée. Elle en a fait des transhumances à moutonner devant le troupeau, derrière tous les bergers de l’alpage. Aurore Berger, mouton fidèle et sincère. À Juppé. À Sarko. À Fillon. Merde Fillon se prend les pieds dans l’ourlet chez le tailleur. Vite retour chez Juppé. Putain, ce chamallow laisse tomber, et merde ! Et puis tombé du ciel, atterrit Macron. Avec un bâton tout neuf. De l’IKEA. Émoustillée par le en même temps qu’elle pratique depuis le youpala, en groupie plus fidèle et sincère que jamais, elle a attendu son heure derrière une paire de lunettes qui mettait son regard convaincu en évidence. Fidèle et sincère je vous dis.

Les pieds sur terre. Bérengère Couillard, tout un programme. Eh bien pas du tout. La Bérengère était au gouvernement depuis un an sans que personne s’en rende compte. L’art de se taire quand on n’a rien à dire, l’art d’être ton sur ton avec le décor pour ne pas être vue. Sauf par un observateur politique aussi fin que ma pomme. Je vous délivre ici, une information que vous ne lirez nulle part ailleurs. Bérengère Couillard a les pieds plats. Dans le plat pays de la macronie, c’est utile pour avancer, pour l’avancement. Attention Gunnar Anderson, le plus grand buteur de l’histoire de l’OM, avait les pieds plats. Alors, à tout moment Bérengère “10h10” Couillard peut mettre un but pour la France. Si elle sort un jour de sa planque…

Bref. La police est patraque. Elle a la matraque molle pour défendre ce régime, ce diner de cons et son Top Chef au piano. Mélenchon met du gros sel sur les plaies et ne sera plus là au moment de l’addition. On est dans la boite à ragout et on est loin d’être sorti de table.

Cause des femmes, cause des hommes, cause de l’enfant

La mise au ban de la figure du père, dans nos sociétés occidentales, implique la perte d’un important socle symbolique, analysent depuis longtemps des psychanalystes – pas tous forcément réactionnaires. Selon Emmanuel Macron, ni l’Éducation nationale, ni la police ne sont la solution aux récentes émeutes urbaines. Lors de son entretien télévisé, lundi, le chef de l’État a dit qu’à partir de la rentrée, sa politique consisterait à « responsabiliser les familles et réinvestir sur notre jeunesse pour lui redonner un cadre ». Analyse.


Dans le dernier Causeur, l’aimable Jean-Michel Delacomptée termine sa chronique mensuelle, Les désastres de l’affirmation virile, en soutenant que « défendre efficacement la cause des femmes oblige désormais à défendre celle des hommes. Ce n’est pas gagné, mais s’il est un enseignement à tirer des émeutes, celui-ci n’est pas le moins important ». Voilà bien une proposition équilibrée, qu’on ne saurait contester, sinon à tenter d’en approfondir la raison commune. Et cela en considérant que la cause des femmes et la cause des hommes, la cause des mères comme la cause des pères, au même titre que la cause de l’enfant, ne sauraient être défendues sans d’abord reconnaître en quoi l’intérêt de tout sujet, en tant que sujet à part entière – la Cause du sujet de la parole procède d’une seule et même Cause. J’y mets une majuscule : la Cause de l’impératif généalogique. Celle de ce socle symbolique de la Loi (de la Filiation) à travers lequel, via l’ordonnancement (juridique) de la différence des sexes et des générations, est notifié à tout sujet que pour ne pas être cause de soi – ce que conteste la radicalité individualiste, positiviste, celle du sujet-Roi, auto-fondé en son « genre » –, il se trouve, être-pour-la mort, irréductiblement voué à la perte, à la non-complétude.

La Cause des causes

Aussi il est à craindre que déjouer tant un virilisme à visée dominatrice, qu’un féminisme qui  «s’en démontre comme le décalque inversé»  (Pierre Legendre, Sur l’importance de la question du sexe en anthropologie. L’abord de la question phallique par la culture occidentale. De la société comme Texte), ne demeure un vœu pieux, dès lors que ne sera mesuré combien la désintégration juridique et symbolique en cours des repères existentiels, ceux de la Filiation (du trio œdipien mère, père, enfant), active, serait-ce sous les nouvelles expressions de l’inversion, la guerre des sexes. Avec ses diverses conséquences délétères sur les enfants.

Et si, quant à un devenir plus civil et équilibré des relations entre les femmes et les hommes, et pas seulement dans les territoires islamisés n’est-ce pas, ce n’est pas gagné comme dit Delacomptée, les choses resteront d’autant plus difficiles que continuera à s’imposer la croyance qu’on peut mettre à sac et abolir, sans autres conséquences que de progrès n’est-ce pas, « l’existence d’un cadre de légalité qui garantisse la conservation de l’espèce selon les contraintes indépassables de la différenciation humaine. » (P. Legendre, dans L’inestimable objet de la transmission. Etude sur le principe généalogique en Occident. 1985).

A lire aussi: Barbie et notre féminisme en plastique

Je ne vois pas en effet comment les choses pourraient cesser d’empirer, comment, sous d’autres formes que précédemment connues, nous ne continuions à nous acheminer, sous le règne de fer du fantasme, vers un totalitarisme inédit, si ceux qui prétendent éclairer sinon gouverner leurs semblables n’en viennent à saisir la façon dont la dé-civilisation en cours, avec son cortège de sacrifiés de la casse, se trouve nouée, en amont des familles et des communautés, à cette déconstruction indéfinie d’un droit civil ordonnateur du principe généalogique. Principe instituant pour tous, pour le coup à égalité, une égalité dans la différence, l’impératif de différenciation de soi et de l’autre, de soi et de ce premier Autre qu’est la mère. Processus de différenciation, de symbolisation du lien primitif d’inceste, dont dépend la civilisation du petit d’homme, la symbolisation de ses pulsions meurtrières.

Il s’agirait aussi dans le même temps de relever en quoi, bien que liées à un autre alentour, d’autres facteurs, les dernières manifestations outrancières et violentes d’un virilisme déchaîné sont aussi réactionnelles à la montée d’un nouveau fondamentalisme, qui s’ignore comme tel  – fondamentalisme du fantasme, libérant dans les jeunes générations la passion d’être un autre, sinon le délire d’être l’autre.

Laurent Wauquiez citant Legendre, première pour un homme politique de ce poids, ce dont je me félicite, le relevait parfaitement, nous ne les intègrerons pas à notre propre désintégration. Et il faut être de mauvaise foi pour ne pas prendre acte du fait que le nouvel ordre de fer en marche, sous des allures diverses, exclut de plus en plus de l’espace du débat public, et souvent avec virulence, quiconque remet en cause, serait-ce avec modération, les nouveaux préceptes. Quiconque ose en particulier  commenter de façon critique la légitimation juridique généralisée du transsexualisme adulte (légitimation devenue un self-service, bien au-delà de cas très spécifiques),  quiconque s’oppose publiquement au délire social de l’interchangeabilité des sexes, source de l’épidémie transgenre et de la cristallisation des fragilités dans les jeunes générations, est aujourd’hui tout aussitôt étiqueté, sinon menacé, comme « transphobe » et/ou « extrémiste de droite »… 

Un foyer vraiment premier

Et pourtant la cause des femmes, des hommes et des enfants, exigerait qu’au plan culturel et juridique, sans autre idéalisation de je ne sais quel « modèle » ancien, ou autre prêche pour le retour du vieux familialisme, une représentation fondatrice Mère/Père crédible, non pervertie,  soit restaurée, symboliquement restaurée.

En d’autres termes il s’agirait avant tout de refaire institutionnellement prévaloir des repères identificatoires fiables – un homme n’est pas une femme, une femme n’est pas un homme, une mère n’est pas un père, un père n’est pas une mère – même si bien sûr une mère est d’une certaine façon le premier père séparateur, et qu’un père peut materner… – , et partant, de restaurer pour les jeunes générations ce qu’un interprète avisé a appelé sur le forum de Causeurun foyer vraiment premier

J’insiste : ce qu’il nous faudrait impérativement rétablir – à quoi rares sont prêts à consentir, tant les dés sont pipés sur la question de l’homosexualité – c’est l’institution juridique de la représentation fondatrice Mère / Père soutenue par le couple femme/homme. Et cela comme institution de référence pour tous ; ce que d’ailleurs, aussi subvertie soit-elle, elle demeure dans le for intérieur des transgresseurs, aujourd’hui légitimés. [Notez bien que quand je dis « transgresseurs » il n’y a dans l’emploi du mot aucune mauvaise intention, nulle  intolérance. Je soutiens simplement que nul transgresseur (tel qu’il en est pour tout sujet qui occupe la place qui n’est pas la sienne, qui n’est pas, en regard de la Loi, sa place de droit) ne devrait se trouver légitimé par l’État de Justice, et ainsi délivré de toute culpabilité.]

C’est donc cette représentation fondatrice, originaire, structurale, qui se trouve aujourd’hui pour le moins troublée, mise cul par-dessus tête avec le mariage pour les couples de même sexe et ses suites. Elle reste pourtant la clé du creuset (familial et institutionnel) qui préside à l’élaboration des tendances criminelles de l’être, à la civilisation de son fantasme de toute-puissance phallique.

Mais le combat sera un combat de haute intensité, tout à la fois spirituel et de pensée. Comme on le voit dès qu’on touche si j’ose dire au nœud de l’affaire, dès qu’on fait valoir la dimension indisponible à quiconque de la différence des sexes, comme vient de le faire L’Incorrect dans son numéro spécial sur la question trans, livraison lui attirant les foudres.


Une dégénérescence catastrophique

Une dernière réflexion. Le mot « patriarcat » a aujourd’hui une résonance devenue tellement négative, infamante, qu’il paraît bien difficile de relever la façon dont, sous l’antienne de l’anti-œdipe et du dépassement des « stéréotypes de genre », le renversement des repères structuraux nous a engagés dans une profonde régression. Ce que d’aucuns nomment le suicide occidental ; celui d’un Occident pourtant toujours aussi orgueilleux, mais qui de plus en plus tombe sur un os, l’os de ceux qui ne sont pas nous, qui ne veulent pas être nous, et que de façon aussi imbécile qu’il a été fait avec le « patriarcat » en jetant le bébé avec l’eau du bain, nous réduisons à leur seul archaïsme…

En 74 ce n’est pas quelque réactionnaire d’extrême droite qui en eut la prémonition, mais le psychanalyste Lacan : quant aux formes et manifestations de la mise en cause du père, du principe du père, du « nom-du-père », qu’il voyait se déployer, il évoqua une dégénérescence catastrophique. Et cela en tant que cette mise au ban du père, du père comme tel, impliquait la perte du socle symbolique support de l’amour, mais aussi support de l’identification sexuée, fille ou garçon…

A lire aussi: Brendan O’Neill, manifeste d’un hérétique…

Et j’ajoute : dans le nouvel ordre qui sous la bannière lgbtiste, libérale-libertaire, prétend se substituer au « patriarcat », ce qui triomphe, et dans quoi les nouvelles générations sont prises, parents et enfants confondus, c’est le seul ordre, dé-triangulé, de la relation duelle. Mais une relation dans laquelle « la mère, comme le remarquait encore en cette année 1974 Lacan, se suffit à elle seule« … Avec donc à la clé la généralisation tant des « duels » (cf. la montée des divorces et l’explosion des contentieux) que du « mono », celui des familles dites monoparentales. Une formule sociologique dont je ne dirai jamais assez que pour exécuter symboliquement le père (ce qui n’équivaut en rien, au sens freudien, émancipateur, de le « tuer »), elle est pour les enfants, mais aussi pour les mères, une formule assassine. Il peut y avoir des familles mono linéaires mais jamais de famille monoparentale. La catégorie ultime inscrite traditionnellement à l’état civil du « père inconnu » était tout le contraire d’invalidante pour l’enfant, car instituant et garantissant symboliquement pour lui la place du père, la figure parentale croisée du père, aussi manquante celle-ci fut-elle dans le réel. Mais nous n’en sommes plus là, le rouleau compresseur d’un sociologisme objectiviste, ignorant du primat du déterminisme symbolique langagier pour notre espèce, l’espèce parlante et désirante, combiné à celui d’une déconstruction s’attaquant aux existentiels fondamentaux, est passé par là…

Restaurer l’autorité parentale et redonner un cadre pour la jeunesse ?

Concluons maintenant ces remarques par un ultime commentaire de la récente intervention d’Emmanuel Macron évoquant la restauration de « l’autorité parentale », l’exigence du « cadre à redonner à la jeunesse »

Quand le chef de l’État, de sa place de président de la République française, cause comme il vient de le faire « d’autorité dans les familles /…/ d’autorité parentale », alors que l’État dont il demeure aujourd’hui le plus éminent représentant a déserté sa propre fonction parentale, et n’assume plus de garantir – cela depuis plusieurs décennies – les mises nécessaires à la reproduction du sujet humain, images et concepts de Mère et de Père auxquels est accrochée la reproduction de toute société (Legendre),comment sa parole pourrait-elle ne pas résonner, en tous les cas à mes oreilles, comme une parole vide, sans profondeur, volatile ?  Et quand il évoque « le cadre à redonner à notre jeunesse » a-t-il quelque idée, et ceux qui l’entourent avec lui, de ce qu’il pourrait s’agir quant à ce « cadre » ?

Les « gouvernants » et autres premiers-de-cordée actuels auraient-ils idée qu’il ne saurait y avoir dans l’exercice de la fonction parentale, tant au plan familial qu’institutionnel, une autorité efficiente – une autorité qui prenne ses effets tiers et de limite, et humanise les liens familiaux et sociaux –  dès lors que le cadre institutionnel alentour, le cadre généalogique porteur de l’institution du sujet, cadre garant anthropologique du nouage du corps, du mot et de l’image sous le primat de la Loi, la loi langagière de la différence des sexes et des générations, est subverti ?

L’autorité, à ne pas confondre avec l’autoritarisme, est un effet, un effet second du rapport à la Loi de chacun dans l’exercice de sa propre fonction parentale, un effet de ce qu’il en est, en vérité pour chacun, de ses propres prises de position œdipienne dans le théâtre familial et social… Et de ce qu’il en est des rapports, de la vérité des alliances passées… Cela est-il recevable ? Pour les pères déguisés en fils, tous les Daddy papaïsés d’aujourd’hui, cela m’étonnerait…

Emmanuel Macron donne l’impression de soutenir les forces de l’ordre un jour sur deux

0
Gérald Darmanin et Frédéric Veaux, le 27 juin 2023 à l'Hôtel Beauvau © STEFANO RELLANDINI-POOL/SIPA

Face à l’augmentation de la délinquance, les citoyens français en ont marre des belles paroles et du « en même temps »


On a beau tourner dans tous les sens la confrontation entre la justice et la police, sous l’œil d’un pouvoir accumulant les banalités et heureux de voir un conflit secondaire passer avant sa responsabilité capitale, les conclusions sont simples pourtant et je ne peux que confirmer mon billet du 24 juillet : la police a tort mais vive la police ! Frédéric Veaux et Laurent Nuñez ont forcé le trait en soutenant, le premier confirmé par le second, qu’avant tout procès, fors les atteintes à la probité, un policier ne devrait pas être incarcéré. Au regard de l’État de droit et de la procédure pénale, ils ne peuvent être approuvés. Pas de justice d’exception surtout, et rien ne serait pire, d’ailleurs, que des juridictions spécialisées souhaitées par certains syndiqués… Mais il faut partager leur révolte, et celle de l’ensemble des fonctionnaires de police si on veut bien considérer tout ce qu’ils subissent depuis des années, et encore plus sous les mandats d’Emmanuel Macron qui donne l’impression de soutenir les forces de l’ordre un jour sur deux, l’autre étant plein de mansuétude pour leurs agresseurs ! Il convient donc de relativiser les hauts cris d’une partie de la magistrature tentant de constituer en Himalaya une fronde pourtant compréhensible… Dans cette confusion et ces lâchetés solennelles, bravo au ministre de l’Intérieur pour avoir apporté un soutien sans équivoque à la police et rappelé qu’elle ne souhaitait pas « l’impunité mais le respect ».

Façade régalienne

Il est rassurant qu’avec cette effervescence, où un extrémisme politique se voulant subversif et un large soutien médiatique pleurnichard en se trompant de coupables s’en donnent à cœur joie, le peuple, lui, ne s’égare pas puisque 70% des Français ne font pas confiance à Emmanuel Macron pour garantir l’ordre public (CSA pour CNews). Désaveu d’autant plus cinglant qu’on a encore dans l’esprit et l’oreille « L’ordre, l’ordre, l’ordre », cette répétition du président de la République cherchant à nous assurer, de Nouméa, qu’il était le mieux qualifié pour être notre bouclier. Il s’est abandonné à un enthousiasme un peu naïf sur la tranquillité publique revenue en quatre jours seulement, feignant d’oublier le rôle décisif sur ce plan de la connivence entre imams, trafiquants de drogue et émeutiers… Le macronisme, structurellement gangrené par le « en même temps », fort avec les faibles mais sans vigueur contre les forts, cherchait à faire illusion en affichant dans son verbe une autorité régalienne pour tenter d’obtenir les soutiens qui lui manquaient. Derrière cette façade, l’implacable lucidité des Français n’était pas dupe et voyait la préoccupante réalité : un pouvoir de mots, une inaptitude profonde à prendre la mesure d’une délinquance et d’une criminalité ne cessant de croître avec, en certains quartiers, des communautés face à face où des minorités imposent leur loi bien davantage que la police qui ne peut plus les investir.

A lire aussi, Aurélien Marq: Ce chaos qui vient

Il y a quelque chose qui défie l’entendement dans la plupart des propos du président : sa manière de poser un voile rose, une constante autosatisfaction, sur l’ensemble qui indigne, désespère ou meurtrit notre pays, ajoute au désarroi des citoyens qui non seulement observent ce qui est et dont ils pâtissent mais doivent supporter le déni présidentiel. Comme l’indique l’excellent Arnaud Teyssier sur la situation politique française, « il ne reste guère au président que les ressources de la rhétorique ». Ces ressources sont les seules dont il dispose pour faire croire que la lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine, la restauration de l’ordre républicain et le soutien aux forces de l’ordre font partie des priorités de ce gouvernement de bric et de broc qui, s’il donne un peu d’espoir pour de rares ministres, globalement paraît peu armé pour affronter les défis et les dangers de demain.

État de défiance

En même temps qu’Emmanuel Macron s’imagine nous leurrer en traitant notre pays qui va mal comme s’il allait bien et en tentant, par calcul, de s’afficher de droite sur les sujets régaliens, une forte majorité de Français est en état de défiance, sent la comédie en dessous et avec une implacable lucidité dénonce le roi qui est nu derrière l’illusionniste.

Il ne faudrait pas que l’opposition républicaine soit plus naïve que ces Français-là.

Le Mur des cons

Price: 18,90 €

48 used & new available from 2,58 €

Pour l'honneur de la justice

Price: 13,20 €

17 used & new available from 1,32 €

20 minutes pour la mort : Robert Brasillach : le procès expédié

Price: 18,20 €

19 used & new available from 7,19 €

Avignon: bébés blancs embrochés et festivaliers accusés de racisme

0
"Carte noire nommée désir", une pièce de Rébecca Chaillon © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

La pièce Carte noire nommée désir, de Rébecca Chaillon, entend déconstruire les fantasmes autour de la femme de couleur. Lors d’une représentation de leur spectacle polémique, au Festival d’Avignon, des actrices auraient fait l’objet de ce que la presse progressiste qualifie d’ «agressions verbales et physiques». Mais, où est le racisme dans cette affaire, exactement?


Des poupons blancs embrochés sur une scène de théâtre. C’est l’image choc de la pièce « Carte noire nommée désir ». La photo fait réagir sur les réseaux sociaux car elle interroge sur la dimension haineuse d’un spectacle placé sous le sceau du décolonialisme, cette idéologie qui dresse les hommes les uns contre les autres en fonction de leur couleur de peau et de leur culpabilité au regard de l’Histoire. Derrière la présentation aseptisée d’une pièce qui voudrait « joyeusement » secouer « les consciences occidentales et colonialistes », il y a la réalité d’une mise en accusation des Blancs, essentialisés en racistes qui s’ignorent. À tel point que des espaces dans la salle sont interdits aux Blancs, pour leur faire ressentir la violence de l’apartheid. Un apartheid, ou une ségrégation, qui n’a pourtant jamais existé en France.


Mais cette image choc est aussi une image théâtrale, qui marque et interpelle et qui aurait pu ouvrir un débat. Sauf que ce n’est pas son objet. Si l’image vous fait réagir négativement, c’est que vous êtes un raciste qui refuse d’entendre la souffrance des femmes noires et que vous appartenez à la fachosphère. Fermez le ban.

Brochettes de poupons

Face à l’indignation qui montait devant une image aussi violente et aussi parlante que celle de ces brochettes de bébés blancs, il fallait allumer un contre-feu susceptible de faire oublier cette vision. Contre feu d’autant plus nécessaire que la pièce est militante et assume sa volonté de mettre en accusation les Blancs car c’est leur regard qui réduit les femmes noires à l’état d’objet, les chosifie. Il fallait donc récuser la dimension de racisme et de haine que cette image donnait de la pièce alors qu’elle avait vocation à faire le procès du colonialisme. La dimension jouissive, « orgasmique » selon certains critiques, de ce massacre des innocents en sauce nounou humiliée étant difficile à défendre, il fallait trouver une stratégie de communication pour retourner l’accusation. C’est chose faite : une comédienne de « Carte noire » a dénoncé la haine raciale dont elle serait victime. Elle se serait fait agresser par un spectateur. L’histoire n’est pourtant pas très convaincante. Alors qu’elle voulait prendre le sac d’un homme (dans une scène où pour faire deviner le mot « colonisation », les actrices s’emparaient du sac de certaines personnes dans le public), celui-ci a refusé de le laisser, puis a tapé sur la main de l’artiste pour qu’elle le lâche. Voilà l’horrible agression raciste qui justifie que le directeur du festival d’Avignon apporte son total soutien à la troupe sans se demander si la provocation et le ressentiment des uns ne réveille pas le pire chez les autres, ni si cette histoire n’est pas une simple manipulation, ni si le racisme ne serait pas plutôt côté scène que côté salle.

A lire aussi: La culture subventionnée est l’avant-garde du wokisme

En effet, dès le moment de placer les spectateurs, la couleur de peau est déterminante et violemment discriminante. Les femmes noires sont assises sur des canapés, devant ; les Blanches, elles, sur les gradins plus loin… Il faut bien les punir d’être des privilégiées. Et tout est à l’avenant. Quand l’homme qui a refusé de laisser son sac quitte la salle, voilà ce que dit une comédienne : « On peut frapper une actrice pendant un spectacle et partir tranquillement, c’est ce qu’on appelle le privilège blanc ». Ce qu’a fait cet homme est donc choquant avant tout parce que c’est un Blanc et surtout, s’il s’est permis de le faire, c’est parce qu’il est Blanc. C’est la seule grille d’analyse possible chez ces militants. Tout individu se réduit et se résume à sa couleur de peau. S’interroger sur le fait que l’esprit même de la pièce, ses outrances, sa violence ritualisée aient pu déclencher la réticence du public ne lui vient même pas à l’esprit.

La réaction des spectateurs aux outrances de la pièce assimilée à du racisme

Et pendant qu’une grande partie de la presse hurle à l’agression raciste, le seul autre exemple donné de violence est l’interruption de la représentation par un autre homme car il voulait exprimer son rejet. Il a qualifié la performance de « déni de démocratie » puis a refusé de quitter la salle. Deux incidents assez courants au théâtre, quand celui-ci se veut militant et provocant, sont élevés au rang de violences. On a l’impression qu’aucun des commentateurs n’est jamais allé au théâtre. Je me souviens d’une pièce jouée à Avignon en 2014 dans laquelle le metteur-en-scène chilien, Marco Layera, tirait des boulets sur Salvador Allende, dépeint en cocaïnomane gâteux et de ce spectateur, chilien, ancienne victime de Pinochet qui hurlait son indignation pendant et à la fin du spectacle. Personne n’a jamais prétendu qu’il avait agressé la troupe. Pourtant son discours était violent tout autant qu’émouvant. Dans la Cour d’honneur d’Avignon, il y a même un rituel pour quitter un spectacle en manifestant sa réprobation : faire sonner ses pas sur les gradins métalliques en vociférant en direction de la scène. Autre point, quand on essaie d’intégrer les spectateurs à un spectacle, il faut gérer leur réaction. Cela demande finesse, répartie et talent. Si cela devient un jeu de pouvoir où, parce que l’actrice est noire et le spectateur blanc, celui-ci doit lui céder, cela ne peut pas marcher car cela devient un jeu pervers de domination. C’est d’ailleurs parce que c’est ainsi que les acteurs de « Carte noire » le vivent, parce qu’ils ne supportent pas d’autres réactions que la repentance chez les spectateurs blancs, que la démarche ne passe pas. La réaction de l’actrice citée au-dessus en témoigne. Un spectateur choqué et réticent ne saurait être qu’un ignoble raciste.

Une démarche plus militante que théâtrale

Il y a quelque chose d’étrange à voir des artistes qui cherchent à choquer, et faire le procès de leurs spectateurs, s’indigner ensuite quand ils parviennent à leur but : faire réagir. Quand on fait tout pour déclencher un scandale, on ne couine pas quand il arrive. En revanche, quand on fait de la politique, le scandale ne sert que s’il permet la victimisation. Laquelle n’est que l’étape intermédiaire pour en appeler à la vengeance et à la haine. Et c’est bien la démarche que l’on reconnait ici. Avant, choquer le bourgeois au théâtre était assumé. Aujourd’hui choquer n’est que le préalable pour se faire plaindre et ainsi continuer à faire monter la haine raciale en prétendant la dénoncer. À ce titre, l’objectif est atteint puisque les principaux titres de presse ne se penchent pas sur les faits, mais reprennent l’accusation de persécution raciste des acteurs.

A lire aussi, du même auteur: Émeutes : “Des entrepreneurs identitaires veulent verrouiller les quartiers”

Enfin, une dernière question se pose. Oserait-on simplement imaginer un spectacle où un homme blanc porterait des poupons noirs embrochés, où on séparerait Blancs et Noirs et où on créerait de fait des espaces racialement réservés ? Est-ce-que, si des spectateurs noirs réagissaient mal, ils seraient accusés de racisme ? Est-ce-que la direction du festival soutiendrait un tel spectacle s’il se faisait attaquer ? Et surtout le ferait-elle au nom de l’antiracisme alors que ce spectacle viserait à opposer les couleurs de peau et à donner une vision positive de l’une et une vision négative de l’autre. On connait tous la réponse et elle ressemble à un sketch des Inconnus : il y aurait le bon racisme dit racialisme et le mauvais racisme. Ce qui peut se résumer ainsi : le racisme n’est défendable et vertueux que si la cible désignée a la peau blanche.

Théâtre militant décolonial : le spectateur comme accusé

La question ici n’est pas d’interdire un spectacle. Le mauvais goût, la violence, la provocation, la bêtise, tout ce qui est humain peut avoir sa place sur une scène. Il arrive que des images particulièrement choquantes soient des images fortes, nécessaires. La violence et la haine peuvent être esthétiques et des outrances peuvent avoir leur part de splendeur. En revanche, le spectateur est libre d’y adhérer ou pas et nul n’a à le traiter de raciste car il n’apprécie pas un discours ou un dispositif scénique. Mais surtout, ce qui pose un problème est le traitement d’incidents peu signifiants par la presse et la direction du Festival pour faire croire à l’expression d’une forme de racisme systémique dans la société et chez les festivaliers. Cautionner et répandre un discours victimaire et complaisant, hurler à l’agression raciste quand les faits le démentent et que le spectacle qui fait réagir pourrait lui-même faire l’objet d’un procès en racisme est inacceptable.

Il fait chaud — et après?

0
© JPB

Notre chroniqueur n’a rien trouvé de mieux, pour combattre la canicule, que de passer ses vacances dans les Hautes-Pyrénées. Lundi et mardi dernier, à Argelès-Gazost, il faisait 11° — à 500 m d’altitude. Et sur les pentes des montagnes, à 2000m, de larges plaques de neige subsistent, tandis que des torrents tumultueux courent de lac en lac. Encore heureux que ça se réchauffe !


Sommes-nous devenus soudain plus sensibles qu’autrefois aux grandes chaleurs ? Rappelez-vous la canicule de 2003, qui fit bien plus de morts chez les personnes âgées que le récent virus, très surestimé. Ou l’impôt-sécheresse de 1976. Les climatologues ne parlaient pas encore de la responsabilité de l’homme dans ces hausses brutales, qui surviennent de temps à autre. Les ayatollahs verts ne tenaient pas encore le haut du pavé.

Oui mais, m’objecte-t-on, la hausse est continue, les pics de températures de plus en plus rapprochés. La faute à l’activité des hommes, et globalement à l’anthropocène, cette ère d’expansion de l’espèce humaine qui depuis quelques millénaires a vu l’exploitation de plus en plus intense des carburants fossiles, l’augmentation du gaz carbonique, l’effet de serre, etc.  

La Terre passe depuis toujours par des phases de réchauffement et de refroidissement. Entre la fin du XIIIe siècle et celle du XIXe siècle, l’Europe vécut ainsi dans le « petit âge glaciaire », où les moissons gelaient sur pied à la fin mai. Les écolos de l’époque — c’est-à-dire les diverses églises — en imputèrent la faute aux débordements sexuels des unes et des autres, et brûlèrent vives un nombre conséquent de sorcières présumées — ce qui ne réchauffa guère que les malheureuses. Si les médias modernes avaient existé, que n’aurait-on pas dit et prédit ?

À noter qu’au XIIIe, juste avant cet épisode polaire, le climat s’était adouci singulièrement — c’est l’une des raisons de la « renaissance gothique » de cette époque. Et à la fin du XIXe, le climat s’est amélioré à nouveau, juste au moment où l’Occident entrait dans la phase décisive de la révolution industrielle. Un bonheur n’arrive jamais seul.

Imaginez que l’on ait alors seriné aux Européens qui sortaient de six siècles de semi-congélation qu’il fallait se restreindre sur l’utilisation du charbon — et bientôt du pétrole… C’est pourtant le discours qui est tenu rétrospectivement par les prophètes d’aujourd’hui, qui prêchent, comme Philippulus dans Tintin, la fin du monde prochaine. Repentez-vous, flagellez-vous, vous qui n’avez pas encore acheté de véhicule électrique !

Dans cette culpabilisation générale, remarquez que ce sont les Occidentaux (la Chine, qui s’en tape magistralement et n’est pas portée sur l’auto-flagellation, est hors-jeu) qui sont priés de se mettre la ceinture énergétique. Les nations développées. Parce que le réchauffement frappera d’abord les non-privilégiés — l’Afrique, par exemple, ou le sous-continent indien. Le privilège blanc de polluer doit s’éteindre. Sinon, calamités, coups de soleil, et désastres dans les vignes.

(Peut-être les viticulteurs du Midi seraient-ils avisés d’arracher leurs vignes — on les subventionne pour cela — et de planter des agaves. Tequila made in Provence, quel label ! Ne sommes-nous pas par excellence la bête qui s’adapte ?)

En tout cas, les écolos cherchent à culpabiliser les pays du Nord, sans rien demander aux pays du sud. C’est comme au théâtre, à Avignon. Des acteurs noirs peuvent empaler des bébés blancs, sous les applaudissements des bobos. Imaginez le contraire — quels cris d’orfraie pousseraient ces mêmes bobos… Du coup, les acteurs de cette « pièce » s’étonnent d’être l’objet d’agressions racistes. Mais qui est raciste, dans cette déplorable histoire ?

À noter que l’un des effets du réchauffement les plus prévisibles sera le retournement de l’AMOC, la circulation méridienne de retournement atlantique. La vérité, c’est qu’il va faire froid, et que la Bretagne connaîtra des températures égales à celles du Labrador aujourd’hui. On pêchera la morue dans le golfe de Gascogne, alors qu’aujourd’hui elle bronze en mini- bikini sur les plages des Landes. Et je n’évoquerai que pour mémoire les fantaisies d’El Niño, qui cette année est en phase d’expansion, ce qui va donner chaud à tous les pays de la ceinture Pacifique — et aux autres par contrecoup. Fatalitas !

L’une des raisons qui expliquent notre sensibilité soudaine au flirt du thermomètre avec les 40° est notre habitude récente à la climatisation. Voitures climatisées, grands magasins climatisés, cinémas climatisés, maisons climatisées. Il fut un temps où dans le Midi on édifiait des maisons aux murs épais et aux fenêtres de petite taille, protégées par des volets de bois agrémentés de jalousies — et on n’ouvrait les fenêtres que la nuit. Il y faisait naturellement frais, comme dans les églises. Mais les apprentis-sorciers actuels sont plus savants. Les architectes optent pour de grandes baies vitrées orientées plein sud, sachant qu’un appareil magique combattra les effets du rayonnement solaire. Alors quand on sort de nos abris frigorifiés artificiels, le contraste est terrible. C’est cela aussi, la sensation du réchauffement climatique.

Résignez-vous. Il fait chaud (enfin, c’est très relatif, l’été 2023 ne sera pas à verser dans les annales des suées maximales), il fera plus chaud demain peut-être, peut-être grillerons-nous sur place… Pensiez-vous vraiment que l’humanité serait, parmi toutes les espèces, celle qui serait immortelle ? En attendant, mettons un chapeau de paille, observons en amateurs éclairés les jupes qui raccourcissent, et buvons frais en attendant de fondre.

Transgenres dans le sport: Le député Julien Odoul(RN) dénonce la complaisance d’Amélie Oudéa-Castéra

0
Le député Julien Odoul (Rassemblement national). D.R.

Causeur. Vous déposez une proposition de loi pour défendre le sport féminin contre l’intrusion d’athlètes transgenres. Pourquoi ? 

Julien Odoul. Cette proposition de loi est à la fois destinée à protéger le sport féminin et à défendre l’égalité des chances face à la montée de l’idéologie wokiste qui vise à installer une concurrence déloyale dans les compétitions sportives. Les conséquences sont le remplacement des sportives par des sportifs sur le podium et une perte de crédibilité pour les performances féminines. 

Mais y a-t-il seulement eu des exemples connus où des épreuves ont été faussées par des trans ?

À titre d’exemple, aux États-Unis, l’athlète transgenre Lia Thomas, après avoir concouru chez les hommes, a explosé tous les records en intégrant l’équipe féminine de natation américaine. En octobre 2018, Rachel McKinnon est devenu le premier transgenre à être sacré champion du monde de cyclisme sur piste. En France, le cas d’Halba Diouf a été largement médiatisé. Ce dernier était classé 980e coureur chez les hommes avant de s’envoler à la 58e place mondiale chez les femmes… Tous ces sportifs ont en commun d’être nés biologiquement homme et d’avoir entamé un traitement hormonal après leur puberté. Cet avantage physiologique peut s’apparenter à une forme de dopage légal.

Vous signalez que l’UCI (l’Union cycliste internationale) et la Fédération internationale d’athlétisme ont elles-mêmes mis le holà contre ces dérives. Votre proposition n’arrive-t-elle pas au moment où tout le monde a compris qu’il était absurde de faire courir des hommes avec des femmes ? 

Je salue les décisions de bon sens de l’Union cycliste internationale et de la Fédération internationale d’athlétisme qui ont mesuré l’ampleur du problème pour la pérennité et l’attractivité du sport féminin. Néanmoins, il me semble nécessaire et indispensable de légiférer pour donner un cadre précis aux fédérations qui seront de plus en plus confrontées à des revendications manipulées par des minorités radicales et extrémistes. Manifestement, on ne peut pas compter sur le gouvernement et la ministre des sports pour venir au secours des femmes. En effet, la complaisante Amélie Oudéa-Castéra a annoncé en mai dernier la création d’un groupe d’experts pour « favoriser l’inclusion » des personnes transgenres dans le sport de haut niveau. À un an des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, il serait bien que la France défende les valeurs du sport : l’égalité des chances, l’équité, le mérite, le respect de l’adversaire. En favorisant l’inclusion des athlètes transgenres, on accepte de facto l’exclusion des athlètes féminines. C’est injuste et révoltant !

Il y a quand même eu dans l’histoire du sport des phénomènes, des cas de figure, comme Caster Semenya, athlète atteinte du syndrome de Klinefelter et qui avait des chromosomes XXY. La frontière entre féminin et masculin est-elle toujours si nette ?

Ces cas sont extrêmement marginaux ! Et ils ne participent pas d’un mouvement de la déconstruction qui cherche à remettre en cause tous les fondements de notre société y compris les différences biologiques élémentaires. Il faut se rappeler que pendant très longtemps, les femmes n’ont pas eu accès à la pratique sportive. Le sport a d’ailleurs été l’un des moteurs de l’émancipation féminine avec des figures emblématiques qui ont servi de modèles à des générations de jeunes filles, en France, et dans le monde. Le sport qui porte le dépassement de soi a permis à des jeunes filles « invisibles » dans leur pays de percer au plus haut niveau. Depuis une trentaine d’années, les sports féminins sont en plein essor et leur médiatisation s’est développée entraînant une augmentation enthousiasmante du nombre de licenciées. Aujourd’hui, veut-on retourner en arrière ? Veut-on barrer la route aux futures championnes et accepter ce mouvement mortifère qui veut éloigner les femmes des terrains pour les remplacer par des hommes ?

Aux Pays-Bas, un transsexuel a gagné le concours de Miss national. Reconnaissez que s’il n’y a pas grand mérite a gagné un 110 mètres face à des femmes quand on est un homme, il y en a un à gagner un concours de beauté !

Il n’y a aucun mérite à tricher dans une compétition sportive ou à truquer un concours de beauté. Que ce soient avec une transition hormonale ou des opérations chirurgicales, le monde qui nous est vendu par les tenants du wokisme est celui de la négation totale du réel, du vrai et de l’authentique. Il ne s’agit pas de remettre en cause les choix personnels et intimes de certains qui doivent être respectés. Il existe, et ce n’est pas nouveau, des femmes et des hommes qui ne se sentent pas à l’aise dans leur sexe de naissance et pour diverses raisons tentent de devenir ce qu’ils auraient aimé être. Je respecte cela. Pour autant, ces choix sincères et souvent peu médiatisés sont éclipsés et instrumentalisés par des réseaux militants transidentitaires qui veulent faire du transgenrisme une norme et une mode en méprisant les libertés de chacun et surtout la place des femmes dans notre société.

Henri Leclerc, Nahel et les émeutes

0
Capture Public Sénat

Henri Leclerc n’exerce plus comme avocat. L’octogénaire a raccroché la robe mais pas les gants. À 89 ans, le président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, est régulièrement invité dans les médias où il partage sa lecture erronée du réel. Il a récidivé avec l’affaire Nahel et les émeutes…


L’avocat des gauchistes bouge encore

Vendredi 30 juin, le célèbre avocat pénaliste, Henri Leclerc, était l’invité de l’émission « Bonjour chez vous ! » sur Public Sénat1. Après une troisième nuit de violences urbaines, déclenchées par la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre le 27 juin, le président d’honneur de la LDH a été convié pour donner « son regard sur ce qui se passe dans le pays », pour reprendre les mots de la présentatrice Oriane Mancini. Avocat pendant 65 ans, de 1955 à 2020, l’homme de 89 ans n’a rien perdu de sa faconde, de sa vivacité intellectuelle et de son charisme. Henri Leclerc en impose. Carrure massive, voix grave, esprit alerte, épaisseur intellectuelle, tout y est. Henri Leclerc a été surnommé « l’avocat des gauchistes », en raison de sa défense, devant la justice, de jeunes révolutionnaires ayant participé au mouvement de Mai 1968. Il a notamment défendu un certain Daniel Cohn-Bendit. Nous allons voir que ce sobriquet qui lui a longtemps collé à la peau peut toujours lui être attribué aujourd’hui.

Les émeutes ? Inéluctables, ma bonne dame…

« Les images sont insupportables » a-t-il déclaré au sujet de la vidéo montrant le policier tirer sur Nahel suite à un refus d’obtempérer. Tout le monde peut s’entendre sur ce fait. La mort d’un adolescent de 17 ans est toujours à déplorer. Cet événement tragique a été suivi par plusieurs nuits d’émeutes urbaines. D’ailleurs, Henri Leclerc a pris un certain temps avant d’utiliser le terme « émeutes ». Il a d’abord opté pour des termes chargés plus positivement, parlant de « révoltes », de « mouvements », voir même de « manifestations spontanées ». Il en va de même dans sa manière de désigner Nahel. Bien qu’il ait parlé une fois de « jeune homme », ce qui semble adapté pour un garçon de 17 ans, l’avocat honoraire verse généralement dans le pathos en présentant Nahel comme un « enfant » ou un « gamin ».

Ladj Ly, cinéaste pour bien-pensants

La « révolte » était selon lui « inéluctable » et pour donner du poids à son argument il se réfère au film « Les Misérables qui montre justement ça dans une banlieue ». Étonnamment, pour expliquer la situation présente, Henri Leclerc a préféré s’appuyer sur le film de Ladj Ly plutôt que sur Bac Nord de Cédric Jimenez ! Il faut dire que Les Misérables a été non seulement primé au Festival de Cannes mais encensé par Emmanuel Macron lui-même qui s’était dit « bouleversé par la justesse » du long-métrage. Bac Nord n’a pas eu la chance de recevoir les mêmes éloges, étant extrême droitisé avant même sa sortie en salles. Pendant la conférence de presse du film à Cannes en juillet 2021, un journaliste irlandais de l’AFP a reproché au film de donner envie de voter Le Pen. Un comble pour l’acteur Gilles Lellouche, qui joue dans Bac Nord, et qui en 2017 a traité Nicolas Dupont-Aignan de « grosse merde » parce que ce dernier avait décidé de soutenir la candidate du FN au second tour. Lellouche mériterait presque d’être fait membre d’honneur de la LDH à son tour !


[1] https://www.publicsenat.fr/emission/bonjour-chez-vous/lintegrale-du-vendredi-29-juin-e0

C’est à ça qu’on les reconnaît!

0
D.R

Jusqu’où iriez-vous pour prendre un selfie? Ils sont fous ces touristes…


Le dictionnaire américain s’est enrichi d’un néologisme, touron, la combinaison de tourist et moron ou « abruti ». On pourrait le traduire en français par abrutouriste. Cette innovation linguistique, dérivée de l’argot des gardes forestiers, a été inspirée par une tendance observée depuis cinq ans parmi les visiteurs du parc national de Yellowstone. La célèbre réserve naturelle, dont les 9000 km2 classés au patrimoine mondial de l’Unesco s’étendent sur trois États, offre aux touristes de nombreuses opportunités pour apprécier la faune et la flore dans leur cadre naturel. Pourtant, les abrutis en question ne se contentent pas de quitter les pistes et les trottoirs en bois malgré les panneaux qui avertissent des dangers que représentent les animaux sauvages, les précipices escarpés et les sources thermales. Comme le montrent les images d’un compte Instagram, TouronsOfYellowstone, et d’une page Facebook, « L’invasion des abrutis » (total cumulé d’abonnés : 500 000), ils s’approchent de trop près des bisons, bêtes de 1 000 kilos capables de vous projeter en l’air comme un brin de paille ; ils se font poursuivre par des élans en colère, inquiets pour leurs petits ; ils se promènent parmi les ours, leur bébé dans les bras.

D.R

Ils se perchent périlleusement sur des rochers au bord des grandes chutes d’eau où traversent ces dernières sur un tronc d’arbre reliant deux pics ; ils s’approchent de trop près des geysers au risque de s’ébouillanter ; et prennent des selfies devant des animaux desquels il faut garder une distance minimum – 23 mètres pour les bisons et 91 pour les ours.

Récemment, un homme s’est distingué en se faisant filmer en train de provoquer des ours. Aujourd’hui, il est traqué par la police. Une influenceuse, qui s’est montrée, vêtue d’un short moulant, en train de caresser le nez d’un bison agenouillé, a reçu le titre de « Reine des abrutouristes ». Un livre entier a été publié pour inventorier tous les types d’accidents arrivés aux visiteurs du parc. Il en est aujourd’hui dans sa deuxième édition augmentée.

Médiocre et rampant, arrive-t-on à tout?

0
D.R.

François Cérésa a écrit un remarquable et passionnant Dictionnaire égoïste du panache français. On peut discuter certains de ses choix mais la plupart sont incontestables et notre auteur qui est un homme d’esprit et lui-même « de panache », s’en donne à cœur joie, que ce soit sur Danton, de Gaulle, Edmond Rostand ou Gérard Depardieu par exemple. Le bonheur de ces livres faits tout autant d’Histoire que de littérature est qu’ils vous offrent de quoi réfléchir à chaque page, à chaque citation, face aux multiples personnalités qui, chacune à leur manière, illustrent l’épopée française qui n’est guère dissociable du panache. Dans un entraînement perpétuel, un enchaînement constant, nous avons de quoi admirer, nous émouvoir, et souvent être séduit avec ce sentiment amer et un peu triste que décidément on n’est pas à la hauteur, trop ordinaire dans un monde qui ne permet plus les folies. Les aventures sont derrière nous. Pourtant il suffit d’un rien pour que nous soyons ramenés à aujourd’hui et plongés dans le climat politique où baigne notre pays. Au sujet de Danton, François Cérésa développe ce point de vue : « … la Révolution a dévoré ses enfants. Ils y sont tous passés. Dans la fleur de l’âge. Sauf les médiocres ». Puis il cite Beaumarchais : « Médiocre et rampant, et l’on arrive à tout ». Quand je considère notre monde, nos élites, ces univers de pouvoir où des hiérarchies implacables entravent ou libèrent des destinées, cet immense quadrillage qu’on rêverait logique, nécessaire, exemplaire alors qu’il est aléatoire, hasardeux, contingent, je crois que Beaumarchais a raison. Je pourrais citer plusieurs êtres qui, médiocres et rampants, sont arrivés à tout selon les critères classiques. En position de domination, en situation de maîtrise, validés par les applaudissements médiatiques, légitimés par la rumeur sociale, flattés par l’encens politique. Ils ne sont pas au sommet puisque pour ramper, il convient de le faire devant quelqu’un qui vous est supérieur. Et ils sont médiocres parce qu’ils manquent d’allure et d’intelligence mais aussi parce qu’ils n’ont pas su résister à l’envie de ramper pour arriver à tout. Enfin, à ce « tout » qui est leur aspiration à eux et qui sans doute pour d’autres représenterait à peine une avancée. Mais, si Beaumarchais vise juste, il se trompe quand il laisse entendre que la médiocrité et le fait de ramper sont des attitudes faciles à adopter, des postures n’exigeant aucun talent particulier. Or, par exemple, dans le milieu judiciaire que j’ai bien connu comme dans l’univers politique que je commence, sur le tard, à appréhender correctement, il n’est pas si simple d’être médiocre : s’il convient de l’être, que ce soit dans une honnête grisaille, dans une sorte de neutralité tiède, en prenant garde à ne pas tomber dans une faiblesse ostentatoire, un comportement provocant à force d’être petit et étriqué. Médiocre soit, mais pas trop, pas n’importe comment. Que ceux qui vous ont pris pour quelqu’un de bien se trouvent des excuses, ne se sentent pas offensés pour leur manque de lucidité : il était médiocre mais on pouvait se tromper. Ramper, cela paraît aisé à accomplir. Une reptation intéressée et souvent profitable. Mais de grâce, qu’en rampant, on le fasse délicatement. Qu’on n’abuse pas. Qu’on ne se prosterne pas comme à la mode persane sous Alexandre le Grand. Qu’on veille surtout à épargner ceux devant qui l’on rampe. Ce pourrait être blessant d’être pris pour quelqu’un infligeant une telle soumission. Donc d’accord pour ramper, mais légèrement, sans souffrance ni malaise, telle une dépendance acceptée de gaîté de cœur, presque avec désinvolture, comme si au fond on avait choisi de ramper plutôt que se tenir debout. Une fois qu’on aura été brillant dans ces exercices, qu’on aura été médiocre mais sans ostentation, avec mesure, qu’on aura rampé, mais avec le sourire, sans offenser notre supérieur, on arrivera à tout, c’est sûr.

Mais dans quel état ?

Dictionnaire égoïste du panache français

Price: 22,00 €

17 used & new available from 8,90 €

Le virage mariniste de Michel Houellebecq

0
Michel Houellebecq © ISA HARSIN /SIPA

Dans son dernier livre, l’auteur de Soumission demande pardon pour ses déclarations controversées envers l’islam et les musulmans. Mais on aurait tort de penser qu’il se résigne pour autant à devenir conformiste en toutes choses.


« Je présente mes excuses à tous les musulmans que ce texte a pu offenser – c’est-à-dire, j’en ai bien peur, à peu près tous les musulmans. » C’est dans un petit récit autobiographique paru en mai (Quelques mois dans ma vie, Flammarion) que Michel Houellebecq a fait savoir qu’il regrettait les propos peu accommodants envers l’islam qu’il avait tenus l’an dernier dans la revue Front populaire, et qui lui valurent d’être menacé de procès par le recteur de la Grande Mosquée de Paris.

Après l’intervention du grand rabbin de France, l’écrivain a nettement revu sa position. Au lieu de : « Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser, ou bien, autre solution, qu’ils s’en aillent », Houellebecq préfère dire à présent : « Les histoires de voile, de burkini, de nourriture halal, etc., les Français s’en ficheront complètement dès qu’ils ne percevront plus les musulmans comme une menace pour leur sécurité. Ce qu’ils demandent, et même qu’ils exigent, c’est que les criminels étrangers soient expulsés, et en général que la justice soit plus sévère avec les petits délinquants. Beaucoup plus sévère. » Inch Allah, la plainte de la Grande Mosquée a été retirée.

A lire aussi : Les désastres de l’affirmation virile

S’il était, qu’à Dieu ne plaise, un homme politique, on pourrait dire que Houellebecq a en somme rompu avec une pensée identitaire s’apparentant au FN pour mieux rejoindre une ligne plus républicaine proche du RN. Ce qui a sans doute déçu la frange la plus radicale de ses admirateurs. Mais alors, serait-il, comme Marine Le Pen, en voie de normalisation ? Minute papillon ! Le romancier reste un infréquentable à bien des égards… Notamment quand il redit, toujours dans le même petit livre, sa franche opposition à l’euthanasie, ou lorsqu’il explique que les « féministes contemporaines sont quarante-sept fois pire que leurs aînées ». Sans oublier le passage où il assimile carrément à un viol le fait d’avoir été filmé il y a quelques mois en train de copuler avec une escort girl consentante.

Autre signe récent de l’indocilité encore vivace de Houellebecq : son interview le mois dernier à L’Incorrect. Répondant à une question sur la guerre en Ukraine, il y déclare qu’« après une petite pause Trump, on redécouvre le plaisir des Américains à déclarer la guerre ». Une sortie à la limite de la fake news et qui a choqué jusqu’à Alain Finkielkraut. Que l’on se rassure toutefois, des propos très voisins sur la Yougoslavie n’ont pas empêché Peter Handke de décrocher le Nobel. Et surtout, il n’y a aucun risque que la Grande Mosquée de Paris, très liée à l’Algérie, se formalise de cette nique à l’Oncle Sam.

Quelques mois dans ma vie: Octobre 2022 - Mars 2023

Price: 12,80 €

26 used & new available from 2,26 €

Les pieds dans le plat

0
Rennes, 17 avril 2023 © PICAUD JUSTIN/SIPA

C’est bon, on a compris, quoi qu’il arrive Macron nous prend pour des buses. À chaque prise de parole, ses tirs de mortier sont toujours plus tendus vers cet objectif. 100 jours donnés à Born Out pour accéder, entre autres, à l’apaisement. Avec le pays en flammes, elle a déjà mis un terme aux concerts de casseroles, quel talent! Dans les 500 villes mises à feu et à sac, on n’a pas entendu la moindre note de Tefal à la fête aux neuneus. Contrat rempli : Borne logiquement reconduite. Partant de là, il n’est plus question de prendre ce président, ses remaniements et ses groupies, au sérieux…


In vino veritas. La seule tête sympathique du gouvernement a sauté plus vite qu’un bouchon de schnaps dans le Territoire de Belfort. Comme si François Braun pouvait en un an réparer la panne de l’hôpital public, dont l’origine remonte aux réformes de la Castafiore Bachelot. Même cette seringue de Véran ne peut être tenu responsable de la situation actuelle. Pour la gestion de la crise, c’est une autre paire de bistouris…

Brigitte a tué “Jo le Syntaxé ”. Lors de la passation de pouvoir, “Soupape” Ndiaye avait l’orgueil indexé sur le coût de ses folies woke, ses sorties de route racisées, sa syntaxe en points virgules. En crise noire, blanc comme un linge, groggy sous les coups d’escarpin de la Bridget “Comme j’aime”, la Valda ne dépassait pas son nœud pap. C’est que Macron, avec son vice d’épicier, en le confortant après sa sortie sur la fachosphère médiatique, lui a laissé croire jusqu’au bout au renouvellement de son CDD. Lasse, Brie the Nice, s’est choisi un autre poulain. L’Attila Attal que le vicomte De Villiers présente comme le VRP LGBT. Le Pap a fini sa saison avec les Drag Queen au tableau, si le vicomte ne s’est pas envoyé une louche puisée chez les fous, les sorties scolaires se feront en char à voile rose bonbon.

Le bâton de Berger. Enfin, elle y est arrivée. Elle en a fait des transhumances à moutonner devant le troupeau, derrière tous les bergers de l’alpage. Aurore Berger, mouton fidèle et sincère. À Juppé. À Sarko. À Fillon. Merde Fillon se prend les pieds dans l’ourlet chez le tailleur. Vite retour chez Juppé. Putain, ce chamallow laisse tomber, et merde ! Et puis tombé du ciel, atterrit Macron. Avec un bâton tout neuf. De l’IKEA. Émoustillée par le en même temps qu’elle pratique depuis le youpala, en groupie plus fidèle et sincère que jamais, elle a attendu son heure derrière une paire de lunettes qui mettait son regard convaincu en évidence. Fidèle et sincère je vous dis.

Les pieds sur terre. Bérengère Couillard, tout un programme. Eh bien pas du tout. La Bérengère était au gouvernement depuis un an sans que personne s’en rende compte. L’art de se taire quand on n’a rien à dire, l’art d’être ton sur ton avec le décor pour ne pas être vue. Sauf par un observateur politique aussi fin que ma pomme. Je vous délivre ici, une information que vous ne lirez nulle part ailleurs. Bérengère Couillard a les pieds plats. Dans le plat pays de la macronie, c’est utile pour avancer, pour l’avancement. Attention Gunnar Anderson, le plus grand buteur de l’histoire de l’OM, avait les pieds plats. Alors, à tout moment Bérengère “10h10” Couillard peut mettre un but pour la France. Si elle sort un jour de sa planque…

Bref. La police est patraque. Elle a la matraque molle pour défendre ce régime, ce diner de cons et son Top Chef au piano. Mélenchon met du gros sel sur les plaies et ne sera plus là au moment de l’addition. On est dans la boite à ragout et on est loin d’être sorti de table.

Cause des femmes, cause des hommes, cause de l’enfant

0
© Pascal Fayolle/SIPA

La mise au ban de la figure du père, dans nos sociétés occidentales, implique la perte d’un important socle symbolique, analysent depuis longtemps des psychanalystes – pas tous forcément réactionnaires. Selon Emmanuel Macron, ni l’Éducation nationale, ni la police ne sont la solution aux récentes émeutes urbaines. Lors de son entretien télévisé, lundi, le chef de l’État a dit qu’à partir de la rentrée, sa politique consisterait à « responsabiliser les familles et réinvestir sur notre jeunesse pour lui redonner un cadre ». Analyse.


Dans le dernier Causeur, l’aimable Jean-Michel Delacomptée termine sa chronique mensuelle, Les désastres de l’affirmation virile, en soutenant que « défendre efficacement la cause des femmes oblige désormais à défendre celle des hommes. Ce n’est pas gagné, mais s’il est un enseignement à tirer des émeutes, celui-ci n’est pas le moins important ». Voilà bien une proposition équilibrée, qu’on ne saurait contester, sinon à tenter d’en approfondir la raison commune. Et cela en considérant que la cause des femmes et la cause des hommes, la cause des mères comme la cause des pères, au même titre que la cause de l’enfant, ne sauraient être défendues sans d’abord reconnaître en quoi l’intérêt de tout sujet, en tant que sujet à part entière – la Cause du sujet de la parole procède d’une seule et même Cause. J’y mets une majuscule : la Cause de l’impératif généalogique. Celle de ce socle symbolique de la Loi (de la Filiation) à travers lequel, via l’ordonnancement (juridique) de la différence des sexes et des générations, est notifié à tout sujet que pour ne pas être cause de soi – ce que conteste la radicalité individualiste, positiviste, celle du sujet-Roi, auto-fondé en son « genre » –, il se trouve, être-pour-la mort, irréductiblement voué à la perte, à la non-complétude.

La Cause des causes

Aussi il est à craindre que déjouer tant un virilisme à visée dominatrice, qu’un féminisme qui  «s’en démontre comme le décalque inversé»  (Pierre Legendre, Sur l’importance de la question du sexe en anthropologie. L’abord de la question phallique par la culture occidentale. De la société comme Texte), ne demeure un vœu pieux, dès lors que ne sera mesuré combien la désintégration juridique et symbolique en cours des repères existentiels, ceux de la Filiation (du trio œdipien mère, père, enfant), active, serait-ce sous les nouvelles expressions de l’inversion, la guerre des sexes. Avec ses diverses conséquences délétères sur les enfants.

Et si, quant à un devenir plus civil et équilibré des relations entre les femmes et les hommes, et pas seulement dans les territoires islamisés n’est-ce pas, ce n’est pas gagné comme dit Delacomptée, les choses resteront d’autant plus difficiles que continuera à s’imposer la croyance qu’on peut mettre à sac et abolir, sans autres conséquences que de progrès n’est-ce pas, « l’existence d’un cadre de légalité qui garantisse la conservation de l’espèce selon les contraintes indépassables de la différenciation humaine. » (P. Legendre, dans L’inestimable objet de la transmission. Etude sur le principe généalogique en Occident. 1985).

A lire aussi: Barbie et notre féminisme en plastique

Je ne vois pas en effet comment les choses pourraient cesser d’empirer, comment, sous d’autres formes que précédemment connues, nous ne continuions à nous acheminer, sous le règne de fer du fantasme, vers un totalitarisme inédit, si ceux qui prétendent éclairer sinon gouverner leurs semblables n’en viennent à saisir la façon dont la dé-civilisation en cours, avec son cortège de sacrifiés de la casse, se trouve nouée, en amont des familles et des communautés, à cette déconstruction indéfinie d’un droit civil ordonnateur du principe généalogique. Principe instituant pour tous, pour le coup à égalité, une égalité dans la différence, l’impératif de différenciation de soi et de l’autre, de soi et de ce premier Autre qu’est la mère. Processus de différenciation, de symbolisation du lien primitif d’inceste, dont dépend la civilisation du petit d’homme, la symbolisation de ses pulsions meurtrières.

Il s’agirait aussi dans le même temps de relever en quoi, bien que liées à un autre alentour, d’autres facteurs, les dernières manifestations outrancières et violentes d’un virilisme déchaîné sont aussi réactionnelles à la montée d’un nouveau fondamentalisme, qui s’ignore comme tel  – fondamentalisme du fantasme, libérant dans les jeunes générations la passion d’être un autre, sinon le délire d’être l’autre.

Laurent Wauquiez citant Legendre, première pour un homme politique de ce poids, ce dont je me félicite, le relevait parfaitement, nous ne les intègrerons pas à notre propre désintégration. Et il faut être de mauvaise foi pour ne pas prendre acte du fait que le nouvel ordre de fer en marche, sous des allures diverses, exclut de plus en plus de l’espace du débat public, et souvent avec virulence, quiconque remet en cause, serait-ce avec modération, les nouveaux préceptes. Quiconque ose en particulier  commenter de façon critique la légitimation juridique généralisée du transsexualisme adulte (légitimation devenue un self-service, bien au-delà de cas très spécifiques),  quiconque s’oppose publiquement au délire social de l’interchangeabilité des sexes, source de l’épidémie transgenre et de la cristallisation des fragilités dans les jeunes générations, est aujourd’hui tout aussitôt étiqueté, sinon menacé, comme « transphobe » et/ou « extrémiste de droite »… 

Un foyer vraiment premier

Et pourtant la cause des femmes, des hommes et des enfants, exigerait qu’au plan culturel et juridique, sans autre idéalisation de je ne sais quel « modèle » ancien, ou autre prêche pour le retour du vieux familialisme, une représentation fondatrice Mère/Père crédible, non pervertie,  soit restaurée, symboliquement restaurée.

En d’autres termes il s’agirait avant tout de refaire institutionnellement prévaloir des repères identificatoires fiables – un homme n’est pas une femme, une femme n’est pas un homme, une mère n’est pas un père, un père n’est pas une mère – même si bien sûr une mère est d’une certaine façon le premier père séparateur, et qu’un père peut materner… – , et partant, de restaurer pour les jeunes générations ce qu’un interprète avisé a appelé sur le forum de Causeurun foyer vraiment premier

J’insiste : ce qu’il nous faudrait impérativement rétablir – à quoi rares sont prêts à consentir, tant les dés sont pipés sur la question de l’homosexualité – c’est l’institution juridique de la représentation fondatrice Mère / Père soutenue par le couple femme/homme. Et cela comme institution de référence pour tous ; ce que d’ailleurs, aussi subvertie soit-elle, elle demeure dans le for intérieur des transgresseurs, aujourd’hui légitimés. [Notez bien que quand je dis « transgresseurs » il n’y a dans l’emploi du mot aucune mauvaise intention, nulle  intolérance. Je soutiens simplement que nul transgresseur (tel qu’il en est pour tout sujet qui occupe la place qui n’est pas la sienne, qui n’est pas, en regard de la Loi, sa place de droit) ne devrait se trouver légitimé par l’État de Justice, et ainsi délivré de toute culpabilité.]

C’est donc cette représentation fondatrice, originaire, structurale, qui se trouve aujourd’hui pour le moins troublée, mise cul par-dessus tête avec le mariage pour les couples de même sexe et ses suites. Elle reste pourtant la clé du creuset (familial et institutionnel) qui préside à l’élaboration des tendances criminelles de l’être, à la civilisation de son fantasme de toute-puissance phallique.

Mais le combat sera un combat de haute intensité, tout à la fois spirituel et de pensée. Comme on le voit dès qu’on touche si j’ose dire au nœud de l’affaire, dès qu’on fait valoir la dimension indisponible à quiconque de la différence des sexes, comme vient de le faire L’Incorrect dans son numéro spécial sur la question trans, livraison lui attirant les foudres.


Une dégénérescence catastrophique

Une dernière réflexion. Le mot « patriarcat » a aujourd’hui une résonance devenue tellement négative, infamante, qu’il paraît bien difficile de relever la façon dont, sous l’antienne de l’anti-œdipe et du dépassement des « stéréotypes de genre », le renversement des repères structuraux nous a engagés dans une profonde régression. Ce que d’aucuns nomment le suicide occidental ; celui d’un Occident pourtant toujours aussi orgueilleux, mais qui de plus en plus tombe sur un os, l’os de ceux qui ne sont pas nous, qui ne veulent pas être nous, et que de façon aussi imbécile qu’il a été fait avec le « patriarcat » en jetant le bébé avec l’eau du bain, nous réduisons à leur seul archaïsme…

En 74 ce n’est pas quelque réactionnaire d’extrême droite qui en eut la prémonition, mais le psychanalyste Lacan : quant aux formes et manifestations de la mise en cause du père, du principe du père, du « nom-du-père », qu’il voyait se déployer, il évoqua une dégénérescence catastrophique. Et cela en tant que cette mise au ban du père, du père comme tel, impliquait la perte du socle symbolique support de l’amour, mais aussi support de l’identification sexuée, fille ou garçon…

A lire aussi: Brendan O’Neill, manifeste d’un hérétique…

Et j’ajoute : dans le nouvel ordre qui sous la bannière lgbtiste, libérale-libertaire, prétend se substituer au « patriarcat », ce qui triomphe, et dans quoi les nouvelles générations sont prises, parents et enfants confondus, c’est le seul ordre, dé-triangulé, de la relation duelle. Mais une relation dans laquelle « la mère, comme le remarquait encore en cette année 1974 Lacan, se suffit à elle seule« … Avec donc à la clé la généralisation tant des « duels » (cf. la montée des divorces et l’explosion des contentieux) que du « mono », celui des familles dites monoparentales. Une formule sociologique dont je ne dirai jamais assez que pour exécuter symboliquement le père (ce qui n’équivaut en rien, au sens freudien, émancipateur, de le « tuer »), elle est pour les enfants, mais aussi pour les mères, une formule assassine. Il peut y avoir des familles mono linéaires mais jamais de famille monoparentale. La catégorie ultime inscrite traditionnellement à l’état civil du « père inconnu » était tout le contraire d’invalidante pour l’enfant, car instituant et garantissant symboliquement pour lui la place du père, la figure parentale croisée du père, aussi manquante celle-ci fut-elle dans le réel. Mais nous n’en sommes plus là, le rouleau compresseur d’un sociologisme objectiviste, ignorant du primat du déterminisme symbolique langagier pour notre espèce, l’espèce parlante et désirante, combiné à celui d’une déconstruction s’attaquant aux existentiels fondamentaux, est passé par là…

Restaurer l’autorité parentale et redonner un cadre pour la jeunesse ?

Concluons maintenant ces remarques par un ultime commentaire de la récente intervention d’Emmanuel Macron évoquant la restauration de « l’autorité parentale », l’exigence du « cadre à redonner à la jeunesse »

Quand le chef de l’État, de sa place de président de la République française, cause comme il vient de le faire « d’autorité dans les familles /…/ d’autorité parentale », alors que l’État dont il demeure aujourd’hui le plus éminent représentant a déserté sa propre fonction parentale, et n’assume plus de garantir – cela depuis plusieurs décennies – les mises nécessaires à la reproduction du sujet humain, images et concepts de Mère et de Père auxquels est accrochée la reproduction de toute société (Legendre),comment sa parole pourrait-elle ne pas résonner, en tous les cas à mes oreilles, comme une parole vide, sans profondeur, volatile ?  Et quand il évoque « le cadre à redonner à notre jeunesse » a-t-il quelque idée, et ceux qui l’entourent avec lui, de ce qu’il pourrait s’agir quant à ce « cadre » ?

Les « gouvernants » et autres premiers-de-cordée actuels auraient-ils idée qu’il ne saurait y avoir dans l’exercice de la fonction parentale, tant au plan familial qu’institutionnel, une autorité efficiente – une autorité qui prenne ses effets tiers et de limite, et humanise les liens familiaux et sociaux –  dès lors que le cadre institutionnel alentour, le cadre généalogique porteur de l’institution du sujet, cadre garant anthropologique du nouage du corps, du mot et de l’image sous le primat de la Loi, la loi langagière de la différence des sexes et des générations, est subverti ?

L’autorité, à ne pas confondre avec l’autoritarisme, est un effet, un effet second du rapport à la Loi de chacun dans l’exercice de sa propre fonction parentale, un effet de ce qu’il en est, en vérité pour chacun, de ses propres prises de position œdipienne dans le théâtre familial et social… Et de ce qu’il en est des rapports, de la vérité des alliances passées… Cela est-il recevable ? Pour les pères déguisés en fils, tous les Daddy papaïsés d’aujourd’hui, cela m’étonnerait…