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Israël, des jours redoutables

La détermination de Benjamin Netanyahu à éviter les poursuites judiciaires plonge Israël dans une crise constitutionnelle sans précédent. Après des mois de contestation, les institutions, piliers de la démocratie, s’opposent ouvertement au chef du gouvernement.


Le 16 août, Yedioth Aharonot, premier quotidien israélien, faisait cette annonce en une : « D’après des sources gouvernementales, en cas de crise constitutionnelle, l’armée, les services de sécurité et le Mossad obéiront à la Cour constitutionnelle. » Oui, vous avez bien lu ! Israël en est là… Dans les coulisses du pouvoir on se prépare à un Tchernobyl constitutionnel, c’est-à-dire à une rupture entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Peut-être aurez-vous remarqué que, dans la liste, une institution et pas la moindre, manque à l’appel : la police. Le lendemain, le chef de la police nationale – qui lui aussi avait noté cette absence – profitait d’une intervention planifiée pour déclarer que « la police, bien entendu, obéirait à la loi », s’attirant une réplique immédiate de son ministre de tutelle, Itamar Ben Gvir, qui rappelait que, « selon la loi, la police obéit à un gouvernement élu par le peuple ». Toute la crise israélienne est résumée par cette passe d’armes. Un exécutif qui croit que la démocratie se résume à l’obéissance à la majorité, face à un haut fonctionnaire fidèle aux contre-pouvoirs, attaché aux libertés. Ce qu’on appelle en français un républicain.

Les contre-pouvoirs en question

Depuis le début de l’année, Israël est gouverné par une majorité parlementaire dont le projet est de transformer sa démocratie libérale en dictature de la majorité sans garantie de libertés et sans contre-pouvoirs. En l’absence de Constitution, et dans le cadre d’un régime parlementaire pur où le législatif ne fonctionne pas comme pouvoir de contrôle de l’exécutif, l’unique contre-pouvoir institutionnel est la Cour constitutionnelle. L’autre pilier de la démocratie israélienne est l’intériorisation des valeurs démocratiques par de nombreux Israéliens, simples citoyens ou fonctionnaires, et leur attachement à leur pays. Pour reprendre une formule de la déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique, la démocratie israélienne tient car une masse critique de citoyens israéliens des élites du pays croit (encore) que les libertés son t« des vérités allant de soi ».

C’est donc aux deux socles de la société libérale, la Cour constitutionnelle et la société civile, que le gouvernement s’en prend. Pour quelle raison ? La réponse est aussi simple que désespérante : poursuivi pour plusieurs affaires d’abus de pouvoir, Benyamin Netanyahou veut empêcher la tenue de son procès. Son statut exceptionnel dans le paysage politique israélien et la base électoral forte et solide dont il jouit le placent au centre du jeu : sans lui rien n’est possible. Pour parvenir à ses fins, il a construit une alliance avec deux groupes qui, pour des raisons autrement plus profondes, ont eux aussi la Cour suprême dans leur ligne de mire.

Le premier groupe est celui des ultra-orthodoxes qui voudraient transformer Israël en une théocratie gouvernée par la loi religieuse juive. Le deuxième estcelui des colons fondamentalistes, religieux et nationalistes, qui prétendent annexer tous les territoires à l’ouest du Jourdain sans accorder de droits aux non-juifs qui y vivent. Quant à la base de Netanyahou, elle préfère la synagogue aux libertés.

Si la dimension des origines n’est pas étrangère aux fractures israéliennes, il serait trop simple de les réduire au clivage « ashkénazes/sépharades ». Les « pro-Bibi », plutôt sépharades, n’ont pas de problème avec les colons ou des ultra-orthodoxes ashkénazes. Ils sont plutôt fâchés avec les valeurs libérales, en particulier avec la séparation entre politique et religieux.

Coalition cauchemardesque

Face à cette coalition cauchemardesque, le camp de la démocratie libérale a dégainé une arme redoutable. Au-delà d’une mobilisation épique (manifs du samedi soir, marche vers Jérusalem, initiatives locales de harcèlement des représentants de la majorité) qui dure plus de huit mois, de nombreux Israéliens ont décidé de suspendre leur contribution à la sécurité nationale. Or, le camp démocratique israélien es tune « élite de service », surtout militaire. Officiers, pilotes, unités d’élite, renseignement, technologie : tout ce qui fait de l’armée israélienne un outil souple et efficace repose sur leur volonté de servir leur pays au-delà du devoir.

Pour le moment, il ne s’agit pas de désobéir. Les enfants répondent présents dès leur 18 ans et leurs parents font de même quand ils doivent accomplir leur service de réservistes. En revanche, les réservistes bénévoles ne veulent plus servir un régime qu’ils jugent non démocratique, donc illégitime. Or, les réservistes bénévoles sont pleinement intégrés dans de nombreuses unités, en particulier les escadrons de l’armée de l’air, où ils vont voler et s’entraîner toutes les semaines. Ils sont aussi convoqués, parfois par simple coup de fil, bien au-delà de l’âge légal. Ce sont les officiers et les pilotes les plus expérimentés, les instructeurs chevronnés, ceux qui garantissent le fonctionnement, en temps de paix et de guerre – ou pendant les opérations spéciales – des centres de contrôle opérationnel, permanences et autres chaînons essentiels du commandement. Sans eux, sans leur assentiment à donner bien plus que ce que la loi exige d’eux, l’armée perd de ses compétences.

Les prochaines semaines vont être dignes du nom que leur a donné la tradition juive : « Les jours redoutables »– terme qui désigne la saison pénitentielle qui précède Yom Kippour. Les digues institutionnelles se sont effondrées ; Israël est proche du« Ground Zero »du droit constitutionnel, c’est l’existence de la Cité qui est menacée.

Il existe cependant des raisons d’espérer. D’abord, le camp de la sécularisation est énorme, vigoureux et sain – contrairement aux gilets jaunes, ce camp a déjà fait émerger un leadership formidable et, depuis neuf mois, il a su éviter jalousies, ressentiments et récupérations. Ensuite, il est possible que Netanyahou soit allé trop loin. L’homme qui doit son pouvoir à son art consommé de la manipulation des clivages traditionnels de la politique israélienne (juifs/Arabes, religieux/laïcs, deux États/annexion, ashkénazes/sépharades) vient d’en créer un nouveau : pour ou contre la démocratie libérale. Désormais Israël se pose la question de son régime, une question qui efface toutes les autres, forge de nouveaux camps et de nouvelles alliances et ouvre la voie à de nouvelles majorités de gouvernement. La première république israélienne est à l’agonie, mais il existe des forces politiques capables de porter la deuxième sur ses fonts baptismaux.

Marion l’Européenne

Après avoir soutenu Eric Zemmour à l’élection présidentielle, Marion Maréchal se présentera pour la première fois devant le suffrage des Français depuis huit ans, en étant tête de liste pour « Reconquête » aux élections européennes. Elle fait ainsi son vrai retour en politique.


Elle dit ne pas se résoudre à voir ses deux filles grandir dans une France où, immigration massive oblige, les sujets de laïcité, d’abayas ou d’insécurité deviennent une préoccupation quotidienne. Quelques minutes avant son passage télévisé, au 20 heures de TF1, l’annonce commençait à circuler. Marion Maréchal a pu confirmer en direct l’information donnée par Eric Zemmour en début de soirée au Figaro : c’est bien elle qui conduira la liste aux prochaines Européennes pour « Reconquête ».

Une bonne droite

Alors que le scrutin n’aura lieu que le 9 juin 2024, nous commençons donc à en savoir plus sur la composition des listes – en tout cas nous avons les noms des têtes d’affiche de la droite nationale. Lundi 4 septembre, Jordan Bardella annonçait qu’il mènerait la liste du Rassemblement national, comme il y a cinq ans. Après les cinq minutes d’antenne accordées par Gilles Bouleau au mouvement « Reconquête », on sait désormais qu’il aura comme principale concurrente Marion Maréchal sur sa droite.

Depuis la fin de séquence électorale de 2022, les discussions bruissaient au sein du jeune mouvement et dans ses alentours, pour savoir qui conduirait la prochaine bataille. La rumeur a circulé d’une rivalité entre Eric Zemmour et Marion Maréchal pour cet enjeu. On a dit cette dernière, mère de deux filles en bas âge, pas totalement désireuse de se lancer à ce point dans la bataille électorale. Finalement, l’intervention sur TF1 clarifie les choses, et Marion Maréchal en a profité pour rappeler les fondamentaux : la ligne sera identitaire. La nièce de Marine Le Pen a précisé que la « grande » bataille allait être « civilisationnelle, historique et vitale » autour de « la défense de notre identité, notre culture, nos valeurs (…) aujourd’hui menacées par la submersion migratoire et par l’islamisation ». Elle a également évoqué le wokisme à deux reprises, ce qui n’est pas courant dans un journal de 20 heures. S’il n’a pas été question de nouveaux débauchages au sein du RN ou de LR, moins encore de fusion des listes avec l’un de ces partis, il a été question de rassemblement des droites. Marion Maréchal a d’ailleurs un point d’accord là-dessus avec… Nicolas Sarkozy, homme de cette rentrée littéraire, comme je l’ai déjà raconté dans ces colonnes.

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Marion Maréchal compte sur la bonne forme des droites, un peu partout en Europe, pour faire « basculer la majorité de l’Union Européenne, tenue par le centre et par la gauche, vers une majorité de la vraie droite », et « donner des réponses européennes au défi collectif » que pose cette submersion migratoire au continent tout entier. Sur TF1, il n’a pas été question en revanche de souverainisme, il n’a guère été question d’indépendance nationale. Est-on loin de la ligne d’un Nicolas Dupont-Aignan ? Ce dernier déclarait en juin que, « si on n’arrive pas à résoudre les problèmes de sécurité, d’immigration, de chômage, de pouvoir d’achat, d’écologie, c’est parce que la France a perdu toute indépendance et toute liberté d’action », et qu’il envisageait d’accueillir sur sa liste Michel Onfray.

Rumeurs

L’annonce de Marion Maréchal pourrait être interprétée par certains comme une passation de pouvoir au sein du mouvement « Reconquête ». Dans un article à paraître aujourd’hui dans l’Express, Eric Zemmour est présenté comme peu passionné par les affaires d’appareil, et, si l’on donne du crédit aux témoignages (anonymes) recueillis par la journaliste Marylou Magal, le parti était carrément en train de se décomposer autour des querelles de personnes, querelles dans lesquelles les uns reprochent aux autres de travailler encore moins qu’eux-mêmes… La défaite de 2022 a forcément laissé des marques, et l’idée que le chef du mouvement s’efface au profit d’autres figures a bien pu être murmurée çà et là sur quelques lèvres. Le parti ne manque pas de talents, avec à sa tête le triumvirat Guillaume Peltier-Marion Maréchal-Nicolas Bay. Mais, devant la question insistante de Gilles Boulleau, Marion Maréchal a tenu à rassurer : « Je souhaite qu’Eric Zemmour soit le candidat en 2027 (…), il a réussi après quelques mois d’existence à réunir près de deux millions d’électeurs et à devenir le quatrième parti de France : peu de personnes dans l’histoire politique récente peuvent se targuer d’un tel succès ». Sans vouloir être désagréable avec la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, nous lui rappelons quand même la performance d’un certain… Emmanuel Macron, qui lui, a carrément remporté l’élection en 2017 !

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Dans un sondage IFOP paru dans le Journal du dimanche du 3 septembre, « Reconquête » est annoncé entre 6,5 et 7%, selon les hypothèses, loin derrière les 25% que pourrait obtenir le Rassemblement National. Avec les 8% obtenus en 2019, la liste Les Républicains menée par François-Xavier Bellamy avait pu envoyer huit députés à Strasbourg.

Né sur le pari d’une explosion du Rassemblement national au lendemain de l’échec de celui-ci aux régionales de 2021, le chemin sera difficile pour « Reconquête », qui va devoir jouer des coudes dans le match des droites, alors que son principal concurrent est en train de gagner la bataille de la respectabilité au sein du Palais Bourbon. Marion Maréchal devra être particulièrement convaincante sur les estrades et dans les meetings pour renverser la tendance et motiver les abstentionnistes, la vraie clé de cette élection : en 2019, seuls 50% des électeurs français s’étaient déplacés. Le scrutin n’a qu’un seul tour.

Le «catastrophisme éclairé» de Claire, Camille et Aymeric

L’écologiste Claire Nouvian nous prévient: la catastrophe est là pour des dizaines de milliers d’années. Alors, pas question de faire dans le rassurisme! Selon d’autres militants, le vrai courage aujourd’hui consiste à avoir peur. Vraiment, les discussions écolos cassent toujours l’ambiance!


« C’est le châtiment ! Faites pénitence ! La fin des temps est venue ! Tout le monde va périr ! Et les survivants mourront de faim et de froid ! » Chacun aura reconnu les prédictions apocalyptiques de Philippulus le Prophète, ancien collaborateur de l’astronome Hippolyte Calys devenu fou dans L’Étoile mystérieuse, neuvième album des aventures de Tintin. Ce qui n’était qu’un personnage de fiction ridicule est devenu une réalité : nous pensions avoir atteint le sommet avec Greta Thunberg mais une activiste écologiste française est en train de lui voler la vedette. Autant le dire tout net : la vertigineuse Claire Nouvian plane très au-dessus de la pourtant déjà stratosphérique Suédoise.

Claire Nouvian réapparait dans nos radars

Petit retour en arrière. Le 6 mai 2019, sur CNews, dans l’émission de Pascal Praud, les invités subirent une hausse de la température ambiante et un tremblement de pupitres qui ne devaient rien au « dérèglement climatique ». Atterrés, ils découvrirent Claire Nouvian, candidate aux élections européennes sur la liste de Place publique. Très agitée, cette écologiste prophétisait péremptoirement la fin du monde pour dans pas tard. Devant l’énervement de Pascal Praud et l’incrédulité interrogative d’Élisabeth Lévy, la cartomancienne climatique s’emporta et traita cette dernière de « rétrograde », de « dingue » et de « tarée » avant que de lui intimer l’ordre d’aller se « cultiver scientifiquement ». Après un échange brouillon de noms d’oiseaux entre les participants, Mme Nouvian quitta cette « émission réactionnaire et climatosceptique » en se promettant bien de ne plus jamais y remettre les pieds.

La vie peut être impitoyable. Dans la foulée de son passage sur CNews, Claire Nouvian fut extrêmement déçue de voir Place publique, le mouvement qu’elle avait co-fondé avec Raphaël Glucksmann, tomber entre les mains « d’une poignée d’intrigants formés à l’école du vice des partis politiques », surtout du PS (1). Elle disparut alors des radars médiatiques et politiques – d’aucuns conjecturèrent une retraite monastique propice à la régénération physique et intellectuelle, au repos mais aussi à la réflexion ; d’autres imaginèrent une prise en charge médicale et des traitements de cheval à assommer un bœuf. Quoi qu’il en fût, ses proches comptaient sur un rétablissement complet : une posture corporelle et conceptuelle plus structurée, un regard moins furibard, un ton plus aimable, plus posé et correspondant plus justement à son désir d’exposer scientifiquement certains arguments – bref, globalement, ils espéraient que Claire Nouvian ne passe plus pour une prophétesse de malheur frénétique mais pour une spécialiste des phénomènes climatiques rigoureuse, rationnelle et audible. Malheureusement, la foi collapsologique chevillée au corps, notre pythie écolo est réapparue soudainement dans la matinale de France Inter ce lundi 28 août, et les spécialistes (je ne dirai pas de quoi) sont formels : le traitement a échoué. Certains pensent même que c’est pire qu’avant.

En face d’un Pascal Bruckner pourtant tout acquis à la cause écologique mais effrayé par le verbiage millénariste de certains écolos, l’incandescente Claire Nouvian revendique, comme le philosophe Jean-Pierre Dupuy auquel elle fait référence, un « catastrophisme éclairé ». Ça, pour être éclairé… on pourrait presque parler d’illumination. Sur les ondes radiophoniques, les foudroyants et sombres présages de notre prophétesse prennent des allures mystiques et déchirent l’espace, nos oreilles et le papier peint du studio. « On est dans le mur. […] On a 1,2 °C de réchauffement global. LÀ ! AUJOURD’HUI ! Si demain on arrête les émissions de CO2 par miracle, le réchauffement restera quand même pendant au moins 1000 ans ! […] Non seulement la catastrophe est là, mais ATTENTION !, mettons aussi dans notre petite tête qu’elle est là pour déjà des dizaines de milliers d’années ! » En même temps que « la planète » se réchauffe, un froid polaire s’abat sur le studio. Et ce n’est qu’un début. « Il faut croire à la catastrophe », assène Claire Nouvian, plus menaçante que jamais. « Les gens comme vous n’ont pas assez peur, dit-elle à Pascal Bruckner. En fait, moi j’aimerais que vous ayez beaucoup plus peur. » Si l’écologiste peine à démontrer rationnellement la réalité du « dérèglement du système Terre », elle a en revanche sous le coude une étude norvégienne tout ce qu’il y a de plus scientifique démontrant que… « les gens n’ont pas assez peur ». Mme Nouvian s’échauffe et monte dans les tours  : « En fait, ceux qui sont rassuristes sont tous de droite, ceux qui parlent d’écologie punitive sont tous de droite ou d’extrême droite. » Elle, elle n’est pas “rassuriste” du tout – au bord de la convulsion, la vaticinatrice prévient les journalistes : « C’est enclenché (la catastrophe), vous comprenez ça ? Tout le monde comprend ça. […] Mais ça va empirer, vous comprenez ça ? » Il nous semble entendre, au loin, le son du gong de Philippulus le Prophète…

Le courage d’avoir peur

L’écologisme et ses ramifications sectaires (antispécisme, véganisme, etc.) ont permis l’émergence d’évangélistes médiatiques qui auraient fait mourir de rire nos parents et nos grands-parents mais qui sont aujourd’hui écoutés avec le plus grand sérieux sur la radio publique. Les prédicatrices de cette Nouvelle Église Verdoyante se prénomment Claire (Nouvian), Sandrine (Rousseau) ou Camille (Étienne). Sur France Inter où elle a désormais son estrade attitrée, cette dernière a récemment revendiqué, dans ce charabia infect qui caractérise les sermons écolos, le « courage d’avoir peur » mais aussi « de faire peur » même si « la peur paralyse parce qu’on a peur de faire peur ». Évidemment, la nouvelle coqueluche des médias coche toutes les cases de la bien-pensance : seules comptent les peurs inhérentes à la « catastrophe » écologique, les autres peurs sont « factices », ce sont des « peurs qui empêchent », surtout « ces peurs de l’Autre. Cette xénophobie qui nous divise, pour mieux régner », écrit-elle dans son dernier livre (2). Dans un entretien donné à Télérama, elle affirme encore que «nos sociétés modernes et patriarcales (sic) ont évacué la peur et la vulnérabilité » alors qu’il est nécessaire de « flipper » si on veut réagir. Mais avoir les chocottes ne suffit pas, dit Sœur Camille : il faut aussi impérativement « avoir honte ». C’est un sentiment que partagent nombre de prédicateurs écologistes. Frère Aymeric, l’ange gardien des mamans moustiques et de tous « les animaux non humains », a écrit des pages bouleversantes sur sa propre honte, celle « d’appartenir à cette colonie d’exterminateurs », celle « du privilège que le hasard (lui) a accordé en (le) faisant profiter du costume de tortionnaire en chef », mais aussi « la honte de ces draps, honte de ce toit, honte de ces habits » ; enfin, dans ce style godiche qui rend si parfaitement justice à la pensée foutraco-caronienne, « dès qu’(il) ramène cette vérité à (sa) conscience, la honte d’être en bonne santé, de ne pas avoir mal […] de ne pas appartenir à ces incommensurables cohortes de condamnés au pire pour n’avoir pas eu la chance de naître au sein de l’espèce dominante » (3). Sur France Inter, Sœur Camille avoue donc elle aussi avoir honte, et même, ô sublime abnégation !, « avoir honte pour les autres, pour ceux qui n’ont pas honte ».

En plus de cette machine à endoctriner qu’est devenue l’école, des gourous médiatiques encouragent une jeunesse déboussolée et « éco-anxieuse » à s’engager dans l’écologisme, cette idéologie empreinte de sournoise religiosité et dont les principales vertus théologales semblent être la peur et la honte. La jeune génération est exhortée à chanter les louanges d’un monde à venir idyllique, radieux parce que débarrassé des énergies fossiles, du nucléaire, du confort, des voitures individuelles, des avions, et même des enfants, ces agents polluants qui, de toute manière, met en garde Claire Nouvian, finiront dans « une fournaise qui va devenir invivable ». Notre prophétesse traque les boomers et autres gaspilleurs des « ressources de la planète » en opposant à ces derniers une fausse science dissimulant une véritable machinerie politique et totalitaire. Malheureusement, notre pays, comme de nombreux autres, a succombé à cette religion qu’est devenue l’écologie politique. L’urgence est de dénoncer cette dernière et de dire ce qu’elle est réellement. Tout individu libre et sain d’esprit a le devoir de combattre cette folie qui ruine notre économie, nos paysages, et les cerveaux des plus jeunes de nos compatriotes.


(1) Entretien donné à L’Obs le 20 octobre 2019.

(2) Camille Étienne, Pour un soulèvement écologique, Éditions du Seuil.

(3) Aymeric Caron, Vivant, Éditions Flammarion.

Comment éviter le grand basculement identitaire

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Les bouleversements démographiques qui attendent la France sont encore devant nous.


Le temps presse : à force d’aveuglements idéologiques et de mensonges officiels, le basculement civilisationnel approche. Or le plus rageant est d’entendre, chez les plus honnêtes du Camp du Bien, l’aveu tardif de leurs erreurs de jugement, tant sur l’immigration que sur l’importation subséquente d’un islam totalitaire et suprémaciste. Lionel Jospin, haute figure du socialisme français, est de ces honnêtes hommes. Peut-être a-t-il été aussi décillé par son épouse, Sylviane Agacinski, philosophe en prise avec le monde réel, donc en rupture avec le conformisme intellectuel.

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Jospin favorable à l’interdiction de l’abaya

Sur France Inter l’autre jour, l’ancien Premier ministre a en tout cas déclaré, s’opposant à l’offensive islamiste à l’école publique à travers le port de l’abaya : « Sur ces questions, j’ai personnellement évolué ». En 1989, confronté aux premières apparitions du voile, celui qui était ministre de l’Education nationale s’en était remis lâchement aux chefs d’établissement. Il explique aujourd’hui : « Il n’y avait pas eu le 11-Septembre, l’Etat islamique, un développement de l’islamisme massif ». Déjà, en 2002, Jospin avait également reconnu  avoir « péché par naïveté » en pensant : « Si on fait reculer le chômage on fera reculer l’insécurité ; or cela n’a pas d’effet direct sur l’insécurité ».  Il n’empêche : il n’était pas sorcier, dès 1989 (je peux en témoigner), de déceler les dangers contenus dans l’importation d’un islamisme guerrier et dans la constitution d’une contre-civilisation revancharde. Mais l’aveu de Jospin reste malheureusement l’exception.

Comme le rappelle Pierre Albertini (Le Figaro, 31 août), face à la perpétuation de l’immigration de masse (majoritairement musulmane) « un calcul mathématique simple confirme la baisse inexorable des Français de souche et la hausse corrélative des immigrés qui se retrouveront peu ou prou à égalité en 2070. »[1]

A lire aussi, du même auteur: Macron veut « faire nation », mais en faisant semblant

Tous ne font pas leur mea culpa

Or cette perspective d’une substitution identitaire et d’une rupture anthropologique persiste, pour les tenants d’un « progressisme » sans affect et insensible à « l’homme réel », soit à être niée soit à être applaudie. Rien n’est plus convenu, chez les penseurs atteints de rhinocérite, que de récuser la perspective d’un grand remplacement, perçu comme une théorie complotiste par les perroquets médiatiques. Un rapport de l’Institut Montaigne, signé de Bruno Tertrais, s’enchante du fait que « la France s’apprête à connaître un déclin de sa population que seule l’immigration pourrait combler à court et moyen termes » (lire la critique qu’en fait ce mercredi Pierre Vermeren dans Le Figaro). Dans Libération du 29 août, Nicolas Cadène, ancien membre de l’Observatoire de la laïcité, organisme qui s’était fait remarquer par sa complaisance face à l’islam, fustige « le bon sens », associé au « camp réactionnaire (qui) rêve d’un passé qui devrait lui faire honte » et du « retour d’un roman national rance ». La haine de la France française s’est enracinée dans l’ « intelligentsia » mondialiste. Elle ne fera pas son mea culpa. Reste à lui tourner le dos.


[1] https://www.lefigaro.fr/vox/societe/pierre-albertini-la-demographie-francaise-a-l-horizon-2070-vers-une-double-rupture-anthropologique-20230830

À la jeune fille portant abaya

Notre contributeur a croisé une jeune demoiselle, ayant adopté la mode « pudique »


Je vous ai croisée ce matin dans une rue de notre ville. Vous alliez au lycée, manifestement. Nous avons échangé un vague bonjour. Il n’y avait en effet aucune raison de ne pas nous saluer, là, nous qui marchions sur le même étroit trottoir d’une même ville d’un même pays. Vous portiez voile et abaya, et, me semble-t-il, vous arboriez comme une esquisse de maquillage autour de vos yeux et peut-être bien sur vos lèvres. Je m’en suis amusé. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser : « Voilà une jeune personne adepte, à sa manière, du « en même temps ». L’abaya comme volonté d’occulter toute féminité, le rehaut de cosmétique pour, au contraire, la revendiquer, la souligner. Le vêtement par fidélité à « d’où l’on vient », la famille, la communauté, ses rites, ses codes, ses impératifs, ses rigueurs. La touche de coquetterie pour, au lycée, être fille parmi les autres filles et surtout ne pas se trouver exclue des modes de relation, de séduction mais aussi de rivalités qui y ont cours. Vous me paraissiez donc comme entre deux mondes, entre deux façons de vivre et de concevoir l’existence même.

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Je me disais, est-ce si simple, à l’adolescence, l’âge des incertitudes multiples, des doutes, des questionnements infinis, de gérer en plus cette ambivalence ? De devoir se faufiler dans ce dédale de contradictions irréductibles, de s’accommoder de normes d’existence drastiquement incompatibles. Votre abaya, votre voile m’autorisaient à penser que vous cautionniez, par exemple, la pratique de la polygamie, que vous entériniez la règle selon laquelle l’homme serait supérieur en droits et en autorité à la femme, que vous considériez l’homosexualité comme une espèce de monstruosité, un délit, voire un crime, etc, etc, tout cela alors même que, là, sur l’étroit trottoir où nous croisions, vous vous rendiez dans ce qui devrait être le haut lieu d’enseignement et de partage de la civilisation à la française. Cette civilisation où au prix de mille et cent combats, mille et cent conquêtes, la voie vers l’égalité entre homme et femme a été ouverte, où la femme mariée n’est pas une épouse parmi d’autres, voire une sorte d’élément de cheptel, où l’homosexualité ne peut plus être poursuivie de quelque manière que ce soit, où surtout a été affirmé une fois pour toutes le droit imprescriptible de croire, penser, ce que l’on veut. Ce droit absolu à l’intimité inviolable de la conscience. Or, c’est bien en mettant en regard ces réalités-là que se constate dans toute sa rigueur l’incompatibilité radicale de nos deux modes d’être citoyens de France. Nier cette incompatibilité radicale est pure folie. Folie, hélas, fort répandue, on le sait…

A lire ensuite, Jean-Paul Brighelli: Abaya: culturel ou cultuel, on l’a dans le luc!

Je fais un rêve: que dans cet établissement de la République où vous vous rendez, on sache vous enseigner avec suffisamment de force les richesses, les beautés et les grandeurs de cette civilisation, la nôtre, afin que, à terme, vous puissiez y adhérer pleinement de cœur, d’âme et d’esprit. Vous ayant croisée, je me suis dit aussi que ce n’était certainement pas en continuant de s’engluer dans la France dévitalisée, dénaturée que nous vendent depuis des décennies les cuistres à costards ajustés et souliers pointus façon Mac Kinsey que nous aurons la moindre chance d’y parvenir. En attendant des jours meilleurs, Mademoiselle à la abaya, peut-être nous croiserons-nous de nouveau sur cet étroit trottoir, et sans doute échangerons-nous un petit bonjour. Ce sera déjà cela…

Une épopée francaise: Quand la France était la France

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À Rome vis comme les Romains…

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Comment espérer pouvoir mettre la limite comme il le faudrait à l’expansion du communautarisme islamiste, à l’envahissement de l’espace public par ses emblèmes, si ce sont des « fils déguisés en père » qui mènent le bal et nous gouvernent ? Analyse.


La France n’est pas les USA. Et si elle est traditionnellement une terre d’accueil, elle n’est pas une terre d’Islam. Aussi, comme disait il y a peu Pierre Manent, qui sans être un mollasson est loin d’être un va-t-en-guerre, il conviendrait « de réduire la part musulmane de la France, de l’Europe ». C’est donc bien, ainsi que l’engage dans cet article roboratif Jean-Paul Brighelli, au-delà de cette seule sphère de l’école que nous avons à défendre notre environnement culturel, esthétique – notre paysage symbolique –, contre l’offensive islamiste…

Ceci posé, me tenant éloigné de ceux qui dans le vieux fil impérial, romano-chrétien, aussi rénové soit-il sous les couleurs de la Démocratie et de la Nouvelle anthropologie, ne cessent d’usiner la fausse monnaie d’un Occident qui prétend, sinon digérer, surplomber la culture de ceux qui ne sont pas nous, je dis que nous ne réussirons à élaborer comme il le faudrait une politique de grande exigence et de grande fermeté (comme par exemple Driss Ghali l’évoque) face au sécessionnisme culturel islamiste, si dans le même temps nous ne mesurons la puissance irradiante de cet autre fondamentalisme auquel, embarqués dans une régression juridique qui se déploie sous les termes du « progressisme » et de la « lutte contre toutes les discriminations », nous avons cédé.

Aussi je veux bien que Brighelli, dont j’apprécie la vigueur et le style, s’en prenne comme il le fait à ceux qui « s’asseyent sur l’aliénation de donzelles prêtes à servir de boucliers à des fondamentalistes », mais moi, que voulez-vous, je pense en parallèle tout aussitôt à ce cas dont j’ai fait un véritable cas d’école : celui de toute cette « communauté éducative » d’un Lycée du pays basque qui, suivant les consignes ministérielles, presse locale à l’appui (toute une page du quotidien Sud-Ouest), a baissé culotte face à la revendication de deux pimprenelles qui exigeaient de tous de se faire appeler par le prénom masculin qu’elles se sont donné. Face au rouleau compresseur du juridisme lgbtiste, tout l’alentour, prié d’obtempérer à l’injonction des deux adolescentes, a fléchi, les entraînant ainsi, comme leur discours en résonnait pour l’une, dans le potentiel passage à l’acte à venir d’une « transition »… Et cela sans autre idée de la contre-réification identitaire qu’instaure la nouvelle normativité trans-homosexualiste, ni autre écart par rapport à la toute-puissance et à l’économie proprement « meurtrière » du fantasme agi sous couvert de cette idéologie du sujet auto-fondé dans son genre…

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Mais de cela – de la façon dont d’avoir fait de « l’inversion psychique » une norme [inversion inhérente à la bisexualité psychique, restée sous-jacente au vieux familialisme, ainsi que le trait provocateur, mais en vérité si profond de Blanche Gardin l’a relevé : « La manif pour tous, tous des pédés » ], nous avons ouvert la voie des nouvelles ségrégations « wokistes » – qui veut savoir quelque chose ?

Je note là que tout cela ne date pas d’aujourd’hui. C’est ainsi que dès la fin des années 50, dans le contrecoup  de la catastrophe nazie, la problématique œdipienne commençant à être remisée au magasin des antiquités freudiennes, le psychanalyste Lacan, fin interprète de l’hystérie et des masques de l’infantilisme, vit advenir cette mythologie préœdipienne des plus confuses qui, plusieurs décennies plus tard, allait prendre force de loi sous le néologisme d’homoparentalité.

Qui accepte de reconnaître combien, le miroir défaillant, le principe du père mis sous cloche, deux fondamentalismes s’entretiennent l’un l’autre ?

Comment espérer pouvoir mettre la limite comme il le faudrait à l’expansion du communautarisme islamiste, à l’envahissement de l’espace public par ses emblèmes  (emblèmes indiquant au peuple de souche et autres assimilés la sécession engagée), si ce sont, comme ceux-là le reçoivent sans nul doute, des  » fils déguisés en père » (la formule, visant les fils œdipiens, est de mon cher Michaux, dans son texte Rature) qui mènent le bal et nous gouvernent?

Et qui peut croire, alors que la fonction paternelle (tierce et de limite) de l’État est, comme telle, à la dérive, on va réussir à mettre au pli de notre référence souveraine, nationale, ceux qui se trouvent aussi bien entretenus par notre propre désintégration des repères existentiels universels que par des mères et des pères eux-mêmes régressivement sur-enlacés à la Oumma, dans la haine de l’autre Mère et du Père que peuvent venir représenter pour eux la France et ses institutions ?

Assa Traoré refuse de changer de disque

La fondatrice du comité « Vérité et justice », Assa Traoré, tenait un rassemblement hier soir à Paris pour protester contre le non lieu qui vient d’être prononcé dans l’affaire de la mort de son frère Adama, survenue il y a déjà sept ans suite à un malaise cardiaque dans une gendarmerie. Malgré des signes d’essoufflement, les militants qui l’entourent, persuadés que le jeune homme a été victime du racisme des forces de l’ordre, entendent visiblement continuer le combat judiciaire. Causeur est allé écouter leurs rengaines.


Si l’on peut évidemment toujours comprendre la douleur d’une sœur, après la perte d’un frère mort trop jeune, la presse française a en réalité déjà beaucoup pleuré sur le triste sort d’Adama Traoré. Et, après le non-lieu prononcé vendredi dernier par la justice, l’avocat des gendarmes, Me Rodolphe Bosselut, a bien rappelé le calvaire de ses clients dans cette affaire. Depuis sept ans, une bonne partie des médias, les partis de gauche et Assa Traoré leur ont, sans preuves, imputé la mort du jeune homme. « C’est un dossier complètement fou, parce que sur une base inexistante, on a construit un dossier qu’on voulait être la référence du racisme prétendu systémique des forces de sécurité intérieure ! » Pourtant, la partie adverse fait appel.

Gare au coup de chaleur

La chaleur est étouffante sur la place de la République, mardi 5 septembre, en fin d’après-midi. Les militants se sont donné rendez-vous pour 18 heures. Arrivé en avance, on peut apercevoir des drapeaux rouge et vert du NPA qui attendent d’être sortis des sacs… Les militants discutent ou se cherchent quand, à 18h04, on aperçoit au loin une coiffure afro : c’est Assa Traoré qui fait son apparition. Lunettes de soleil sur le nez, chaussures Nike aux pieds et sac banane noire de la même marque autour de la taille, l’égérie de Louboutin, de Time Magazine ou de M le magazine du Monde est entourée de ses habituels grognards: le petit frère d’Adama, Youssouf, le militant Almany Kanouté, et un des piliers de son comité « Justice pour Adama », Youcef Brakni. C’est ce dernier qui donne l’impression de mener la danse, et qui pointe du doigt la statue de Marianne lorsqu’ils débarquent sur la place. Aussitôt, le petit groupe se déplace pour se placer en hauteur, au pied du monument. Assa Traoré est debout et elle attend pendant 15 bonnes minutes en regardant par terre ou au loin. Cherche-t-elle l’inspiration pour son discours ? un nouveau souffle ? Comme il faut cependant garder l’attention des personnes déjà présentes, elle adresse par moments clins d’œil ou larges sourires à ceux qu’elle reconnaît, et chuchote aux voisins qui l’entourent… Pas plus de 300 personnes, journalistes compris, ont fait le déplacement. Sans grande surprise, on peut apercevoir dans l’assistance le militant franco-algérien Taha Bouhafs, ou la conseillère de Paris écolo et LGBT Alice Coffin. Selon Valeurs actuelles, Eric Piolle était discrètement présent – nous ne l’avons pas vu.

A relire: [Rediffusion] La vérité sur l’affaire Adama Traoré

A 18h22, Youcef Brakni, remercie « Révolution permanente », l’organisation politique trotskiste, qui a prêté son mégaphone. Des militants du NPA et de la Fédération des jeunes révolutionnaires sont là, et on aperçoit aussi une affiche en soutien aux Soulèvements de la terre. Mais les députés Nupes manquent à l’appel. Pas d’Éric Coquerel, pas de Louis Boyard, pas de Sandrine Rousseau cette fois ! « On n’est pas d’accord avec le tribunal ! On n’est pas d’accord ! », se met à crier un homme torse-nu, juste à côté d’Assa Traoré avant le discours. L’homme semble avoir échappé à la vigilance des gardes du corps, qui l’éloignent aussitôt. Héo, c’est pas toi la vedette, coco ! Une mystérieuse femme en casquette blanche vient ensuite embrasser Assa Traoré. Elle arbore un t-shirt « Justice pour Nahel ». Après s’être offert un peu d’air frais avec un éventail, Assa Traoré prend enfin la parole.

Et ça continue encore et encore…

« Aujourd’hui on prend la parole pour parler de ce non-lieu. Mais on la prend aussi pour dire qu’on ne peut pas laisser notre pays la France à la chute, entre les mains de personnes devant décider qui va vivre et qui va mourir », démarre-t-elle. « Ce combat touche tous les autres. Et ils viendront s’attaquer à tous les autres combats. Pour que personne ne puisse avoir une justice ! » s’inquiète-t-elle. Parle-t-elle alors des autres morts survenues lors d’interventions de la police ? Ou parle-t-elle de toutes les autres causes qui tiennent à cœur des militants d’extrême gauche ? Puis, la sœur d’Adama – qui vient donc de confirmer qu’elle est une militante intersectionnelle – rappelle sa version très particulière des faits : « Adama Traoré, comme n’importe quelle personne, voulait juste faire un tour de vélo ! » Interprétation étonnante : il semblait pourtant avoir été établi qu’il fuyait un contrôle de police. « La seule chose qu’ils n’ont pas programmée, c’est qu’on va se battre et on n’est pas prêt de nous arrêter. On ne s’arrêtera pas en septembre 2023. On va continuer le combat jusqu’au bout ! » Les personnes autour de la statue, galvanisées, applaudissent.

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« On a fait subir un placage ventral à mon frère, parce qu’il était noir, et grand. Notre couleur de peau est devenue un crime ! » Le combat continue, en effet, mais le comité Adama nous ressert un refrain qui n’a pas du tout convaincu les tribunaux : l’accusation en racisme n’a jamais pu être étayée. « La justice fait ce qu’elle veut, on a mis à nu le système français. Tous les éléments sont là pour aller en procès », veut croire Assa Traoré.

En plein Covid, ils étaient des milliers de gauchistes et de jeunes banlieusards, à s’agiter à la porte de Clichy et jusque sur le boulevard périphérique, lors de la manifestation interdite de juin 2020. On se souvient qu’alors Christopher Castaner, ministre de l’Intérieur d’Emmanuel Macron, estimait que pour Floyd et Traoré, l’émotion dépassait les règles juridiques – et ce malgré le fameux et honteux « J’accuse » de 2019, pour lequel Assa Traoré a été poursuivie en diffamation, où étaient amalgamés dans une sorte de complot médecins, procureurs et juges d’instruction… La manifestation d’hier soir n’était pas interdite, mais elle a plutôt fait un flop.

Dézoomez!

Zoom, l’entreprise dont le monde entier a appris le nom pendant le confinement, demande à ses salariés de revenir travailler au bureau


Début août, la plateforme de visioconférence Zoom, dont la croissance a explosé au début de la pandémie avec la généralisation du télétravail, a annoncé qu’elle rappelait ses employés au bureau.

Fin d’une période dorée

Une décision paradoxale pour l’entreprise dont le logiciel a rendu le travail à distance si commode pour des millions de personnes. Seulement voilà, le virtuel ne remplace pas l’humain, même chez Zoom, dont le comité d’entreprise a affirmé « qu’une approche hybride encadrée » permettrait d’assurer un meilleur fonctionnement pour l’entreprise. Désormais, seuls les employés vivant à 80km de leur bureau pourront travailler à distance à plein temps : les autres devront se rendre au bureau au moins deux fois par semaine.

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La période dorée de 2020-2022 est désormais loin derrière nous et Zoom l’a bien senti. Alors qu’en octobre 2020, son action en bourse était montée à 500 dollars, elle n’est plus qu’à 66 dollars aujourd’hui. D’où la baisse des effectifs. En février 2023, l’entreprise a annoncé le licenciement de 15% de ses 8 000 employés et la réduction des salaires pour ses employés les mieux rémunérés.

Mauvais pli

Après deux années de travail à distance dans beaucoup d’entreprises, les effets négatifs de cette pratique ont été bien démontrés : baisse d’efficacité, difficultés à suivre et à coordonner le travail, moindre sociabilité… Mais les habitudes prises depuis trois ans ne disparaîtront pas, à en croire le PDG de Zoom, Eric Yuan. Lors d’un conference call avec des investisseurs au mois de mai, il affirmait que « laisser les employés travailler où bon leur semble est devenu une mode. Il est difficile de les forcer à revenir au bureau. » En France, bien que le télétravail ne représente que 0,6 jour par semaine, contre 1,5 jour aux États-Unis ou outre-Manche, nombre d’employeurs souhaitent désormais le réduire encore. On nous disait qu’après le Covid, tout serait différent. Pas tant que ça, finalement.

Restos du Cœur: La France Insoumise « fact checkée »

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Pour l’extrême gauche, les choses sont très simples: si Bernard Arnault donne, c’est de la com’ et c’est qu’il peut donner plus. S’il ne donne pas, c’est de l’égoïsme. Après le don de 10 millions d’euros aux Restos du Cœur du patron de LVMH, le parti de Jean-Luc Mélenchon a en outre rivalisé de fake news. Mais malheureusement pour les “Insoumis”, Elon Musk a racheté Twitter.


Les notes de communauté sont devenues un atout majeur de vérification de la véracité des informations diffusées sur le réseau X-Twitter. Premières victimes de cette purge : les personnalités de l’extrême-gauche française. Ainsi, le don de Bernard Arnault aux Restos du Cœur a donné lieu à la diffusion de multiples infaux reprises par des élus et des universitaires sans aucune vérification préalable.

Sandrine Rousseau courroucée

Fin août, Sandrine Rousseau se plaignait d’ailleurs du phénomène dans un tweet qui fut lui-même… annoté. « Nouvelle forme de harcèlement : une note sous tous mes tweets. Et bonne rentrée surtout dans un monde égalitaire », disait l’élue écologiste. Courroucée de voir la plupart de ses messages corrigés et précisés par les utilisateurs du réseau social, Sandrine Rousseau n’est pas la seule à s’agacer de ne pas pouvoir mentir ou exagérer en paix. Pourtant, comme l’ont ajouté des internautes sous son message, « les notes n’ont pas pour but de provoquer du harcèlement mais d’ajouter un contexte à une publication jugée trompeuse. Par ailleurs, le fonctionnement de cette fonctionnalité rend impossible toute décision à la majorité et par des avis divergents ».

Les personnalités bénéficiant d’importantes audiences étaient donc prévenues, elles sont désormais susceptibles d’être mises en défaut si elles manquent de professionnalisme et de rigueur. Pas par les médias traditionnels et leurs services de vérification des faits, mais bien par monsieur tout le monde pourvu qu’il se soit inscrit à une communauté. C’est ce qui est arrivé à des gens comme la députée européenne Manon Aubry ou l’économiste François Malaussena. Après que la nouvelle du don de dix millions d’euros par LVMH aux Restos du Cœur a été diffusée, toute La France Insoumise a martelé un même élément de langage sur un ton docte : « C’est faux. La famille Arnault va donner 3,33 millions d’euros, et le contribuable 6,66 millions d’euros, vu qu’il y a une réduction d’impôt de 66% sur ces dons (article 200 du CGI). »

En vente aujourd’hui: Causeur: Gauche Médine contre France Sardou

Le porte-parole de LVMH a pourtant rapidement affirmé que le don ne donnerait lieu « à aucune contrepartie ni à aucune défiscalisation », à l’image de ce que le groupe et Bernard Arnault avaient déjà fait valoir lors de leur promesse de don pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Se sont-ils corrigés ou ont-ils modifié leurs messages ? Point du tout, à l’exception d’Alexis Poulin. Manon Aubry a ajouté à cette fausse information une autre voulant que Bernard Arnault ne paierait pas ses impôts en France, c’est encore faux. On peut débattre sur les volumes financiers contemporains, sur la notion de charité par opposition à celle de solidarité, argument classique de la gauche marxiste, mais encore faut-il le faire en s’accordant sur des faits établis et vérifiés.

Difficile de débattre sereinement avec LFI

La France Insoumise s’affranchit de son côté de plus en plus de l’honnêteté élémentaire qui est le ciment des débats sains, lui privilégiant le combat idéologique. En s’abandonnant à l’ère de la post-vérité, les acteurs de La France Insoumise montrent qu’ils sont des démagogues comme les autres qui prennent les Français pour des idiots, rendant inaudibles toutes leurs luttes. Quant au fond de l’affaire, il est tout de même surréaliste de se dire que Bernard Arnault aurait été laissé tranquille s’il n’avait rien donné aux Restos du Cœur, comme l’a expliqué Elisabeth Lévy au micro de Sud Radio lors de sa chronique matinale.

Qui peut se payer le luxe de refuser 10 millions d’euros ? Oui, cela ne réglera pas le problème de la faim en France, mais ceux qui en bénéficieront auront de quoi répondre à une urgence. C’est d’ailleurs le sens de ce don, ni plus ni moins. Les difficultés économiques françaises sont bien plus systémiques. Manon Aubry, qui ne cesse de réclamer de nouvelles taxes et impôts, s’est-elle demandée pourquoi la France comptait plus de pauvres alors qu’elle est l’un des pays les plus durement fiscalisés au monde ? Ce ne sont pas les inégalités qui créent la pauvreté, c’est ne pas créer suffisamment de richesses.

Il est parfaitement justifié de trouver injuste et triste que certains aient énormément quand d’autres n’ont rien. Les Français auraient toutefois tort de croire les sornettes de l’extrême-gauche en matière économique. Partout où ils sont passés, les populations se sont appauvries. Comme le dit le proverbe chinois, « quand les riches maigrissent, les pauvres meurent de faim ».

Les deux mamelles empoisonnées d’un pays en tension

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Deux idéologies pourrissent la France: l’islamisme d’une part et ce qu’il est convenu d’appeler l’« élgébétisme », d’autre part. Tribune.


La macronie s’accommode de la première (Macron trouve « beau », en 2022, que des « femmes voilées puissent être féministes »). La gauche radicale a, quant à elle, signé avec l’islamisme, un pacte avec le diable. L’élgébétisme, promu lui et par la macronie et par la gauche radicale, renvoie à leurs communes racines socialistes et relève désormais de ce que l’on nomme le « progressisme ».

L’élgébtisme, idéologie officielle d’État !

Depuis la légalisation du mariage homosexuel, en mai 2013, l’élgébétisme est devenu l’idéologie officielle en France, enseignée dans les écoles et exportée par nos ambassades à travers le monde. Dans les écoles, dès la maternelle, de plus en plus d’enfants sont soumis à une propagande infâme d’associations « disposant d’un agrément du Ministère de l’Éducation nationale », distribuant, sous couvert de « lutte contre l’homophobie », des brochures incitant à la dépravation. On a en mémoire les soi-disant ateliers de lecture pour les tout-petits, animés, on ne sait trop selon quelle logique pédagogique, par des drag-queens. L’objectif n’est manifestement plus de former des citoyens instruits et responsables, mais de produire une génération d’enfants perturbés qui sauront tout du cunnilingus et de la fellation, mais qui ne liront, écriront et compteront que peu ou mal. Bref, de futurs consommateurs d’anxiolytiques et de chirurgie de transition, ignares qui plus est.

Pap Ndiaye, avec ses « actions concrètes visant à mettre fin aux stéréotypes de genre »[1] s’est inscrit dans les pas de l’un de ses prédécesseurs, l’inénarrable Vincent Peillon, qui voulait « s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités »[2], slogan qui fleure bon les totalitarismes du XXème siècle. C’est dans cette optique que le « Planning familial », avec son affiche d’août 2022 « les hommes aussi peuvent être enceints », est soutenu par le gouvernement (la ministre déléguée Isabelle Rome) et par la Mairie de Paris. Ce même gouvernement, dont la ministre des Sports avait appelé, en mai 2023, les clubs de football à « prendre des sanctions » contre les footballeurs (en l’occurrence musulmans…) refusant de porter le maillot aux couleurs LGBT. Ces derniers ont pourtant eu raison de ne pas vouloir contribuer à une politisation du sport, en se faisant les propagandistes d’une idéologie élgébétiste délétère.

En politique étrangère, la macronie a nommé en octobre 2022 un « Ambassadeur pour les droits des personnes LGBT+ ». La lutte contre l’homophobie est devenue une « priorité » de la diplomatie française[3].  L’objectif affiché n’est, certes, pas critiquable : « engagement de la France en faveur de la dépénalisation universelle de l’homosexualité ». L’homosexualité est, en effet, encore punie dans 70 pays (majoritairement musulmans), dont 13 (tous musulmans) appliquent la peine de mort. Rappelons les crimes odieux contre les homosexuels de la part de l’État islamique (à Mossoul en Irak en 2015, à Orlando en Floride en 2016), ou de chiites (à Sadr City à Bagdad de 2009 à 2016). Mais la sécurité des homosexuels, d’ailleurs mal assurée dans nos banlieues, est une chose, l’élgébétisme militant en est une autre.

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La légitime action internationale de notre pays en faveur des droits de l’homme doit se faire dans un cadre diplomatique discret et efficace, sans arrogance ni ostentation, dans le respect de la diversité culturelle de la planète et des souverainetés nationales. Car si on tente ainsi d’exporter officiellement nos lubies idéologiques, il faudrait accepter en retour que les pays de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) puissent nommer chez nous des Ambassadeurs à la polygamie… Mettre des drapeaux arc-en-ciel sur les ambassades, comme nous le faisons, est une provocation qui sort des usages internationaux. Au cours des années 80, aux pires heures de l’apartheid en Afrique du Sud, aucun pays européen n’avait mis le drapeau de l’ANC sur son ambassade à Johannesburg, alors que 80% de la population était très fortement discriminée et que l’ANC de Nelson Mandela représentait l’antiracisme par excellence.

Et pour cause. Nos diplomates représentent notre État et son peuple et non les lobbies idéologiques parisiens du moment. La propagande homosexuelle est ainsi devenue le « fleuron du soft power à la française ». Notre Ambassadeur au élgébétisme s’est fait éjecter du Cameroun, fin juin 2023. Un analyste camerounais a brillamment résumé les choses : « Quand la Chine vient avec les projets infrastructurels, l’Inde avec des projets agricoles, le Japon avec des écoles primaires, l’Allemagne avec la coopération universitaire de haut niveau, la Russie avec la coopération sécuritaire de pointe, tout ce que la France nous propose, c’est la promotion de l’homosexualité ! Et après, ils vont s’étonner du « sentiment anti-français ». » Il conviendrait, en effet, d’analyser l’impact du élgébétisme dans les déboires actuels de la France en Afrique et dans son image de plus en plus ternie en Asie. Poutine a parfaitement compris le parti qu’il pouvait tirer, sur le plan international, de l’instrumentalisation de nos dérives, qui, de surcroît, délégitiment la défense des Droits de l’Homme. Un comble pour leur patrie d’origine, la France. Il nous faut ici rappeler une réalité cruelle pour notre « progressisme » d’Etat. L’oligarchie dirigeante en France appelle « communauté internationale », ce qui n’est, en réalité, que l’isolat occidental (les Etats-Unis et leurs vassaux). Seuls 29 États (tous occidentaux) sur les 193 représentés à l’ONU, ont autorisé officiellement l’union entre deux personnes de même sexe. En conséquence de quoi, 164 États sur les 193 sont en phase avec la « manif pour tous »…

L’idéologie des territoires perdus de la République

L’islamo-gauchisme ressemble au premier abord à un oxymore : une religion réactionnaire, dont le « beau modèle » est l’État de Médine au VIIème siècle, mariée avec des robespierristes athées revendiquant l’amnésie et la table rase. Il faut dire que la Nupes a besoin des voix islamiques pour obtenir un groupe parlementaire. Mélenchon, vieux sénateur socialiste maastrichtien, après s’être rêvé en fondateur de la VIème République, se contente de finir sa carrière comme Grand Mamamouchi du neuf-trois. Pour les Frères musulmans, un franc-maçon socialiste, qui plus est, canabiste et élgébétiste, ne peut pas inspirer confiance. Mais pour les héritiers de Hassan El Banna, tout ce qui peut contribuer à saper les fondements d’une société non musulmane est bon à prendre. Pour le supémacisme islamique qui avance ses pions en France, Mélenchon est un excellent idiot utile.

Selon un sondage IFOP de juin 2019, 63% des musulmans de France estiment que l’homosexualité est « une maladie » ou une « perversion sexuelle »[4]. De son côté, la Grande Mosquée de Paris confirme qu’«en Islam l’homosexualité est clairement interdite». Dans un sondage IFOP de septembre 2020, 74 % des Français musulmans de moins de 25 ans affirment que l’islam passe avant la République, 57 % que la charia est plus importante que la République, en augmentation de 10 points par rapport à l’année 2016 ! Les filles voilées, majoritaires devant certaines écoles, témoignent de cette évolution. La légalisation du mariage homosexuel en 2013, en France, a-telle renforcé l’islamisme ? Il est probable que ceux qui rejetaient déjà la société française pour bien d’autres raisons, se sont vus donner là une autre occasion, et de taille celle-là, pour la rejeter encore plus.

69% des électeurs musulmans ont voté en faveur de LFI en 2022. Les théories du think-tank de gauche Terra Nova, qui inspirent macroniens et mélenchoniens, rentables sur le plan électoral, n’apportent aucune vision d’avenir pour notre pays. Ne parlons même pas d’une société harmonieuse. Les musulmans de France ont-ils reçu en 2022 des consignes de vote pour Mélenchon, comme l’affirme une note du service central du renseignement territorial (SCRT)[5] ? C’est en tout cas ce que suggère un « communiqué d’imams et prédicateurs » (salafo-fréristes proches de la famille Ramadan) invitant les musulmans à voter pour « le moins pire » (sic), c’est-à-dire, parlons clair, pour celui qui sera le meilleur facilitateur de l’islamisation progressive de notre pays. Il est vrai que Jean-Luc Mélenchon avait donné de sérieux gages de soumission aux suppôts de l’islam politique. N’avait-il pas bruyamment participé, le 10 novembre 2019, à la manifestation contre « l’islamophobie d’État », où les cris d’« Allahou akbar », sans déranger les « insoumis », soulignaient un peu plus l’état de déchéance de la gauche ?

L’universitaire Florence Bergeaud-Blackler, spécialiste de l’islam politique, a parfaitement raison de dire que « LFI n’est pas un parti musulman ou islamiste, mais seulement un parti « coucou ». Comme le coucou fait couver ses œufs dans le nid d’un oiseau d’une autre espèce, un parti coucou abrite et protège des idées qui ne sont pas les siennes »[6]. Remarquons qu’en français, coucou a donné le mot « cocu » qui est le sort final réservé à la gauche islamo-collabo.

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Il faudrait ajouter que gauchistes et islamistes ont, pour s’entendre – et c’est bien plus important qu’on ne le pense – deux points communs capitaux : une haine commune de la France historique et une haine commune de la catholicité, matrice de notre nation. Cette société est injuste pour les uns, à islamiser pour les autres. Un pays coupable de tout pour les uns, à brûler pour les autres (comme ce qui s’est passé au cours des émeutes insurrectionnelles de juin 2023). Ajoutons que l’hostilité à Israël et aux Juifs permet aussi de se retrouver…

La gauche n’a plus aucun projet de société et aucune vision d’avenir pour notre pays. Naguère porteuse d’un idéal national et social, la gauche a muté en quelques décennies, en un courant matérialiste, athée plus que laïque, sectaire, manichéen, gnostique, attiré par l’hérésie religieuse et la déviance sociale, noyé dans la préférence étrangère et prêt à s’allier avec qui l’aidera à venir au « pouvoir ». La nouvelle utopie de gauche, c’est diriger, sans la police, un pays devenu hall de gare, composé de gens qui n’ont strictement rien en commun et, qui, pour certains, portent un esprit de violence et de revanche. Le remplacement entraîne la misère et la misère est un puissant levier révolutionnaire, pense la Nupes.

Après les émeutes de juin, les déclarations du président de la République et de la Première ministre, ont confirmé que, sur le lien entre immigration massive (500 000 entrants en 2022) , délinquance maghrébine et voiles islamiques, la cécité volontaire était toujours le réflexe de base de la macronie. Sur ce point, dans un rare éclair de lucidité, le président a exprimé, dans son allocution de rentrée, sa volonté de « reciviliser » notre pays. Mais pour qui vient de passer six années à nier l’existence d’une identité et d’une culture françaises spécifiques, de quelle civilisation parle-t-il donc ? Après tout, l’islam est aussi une civilisation et déjà bien présente sur notre sol…

La « marche aux enfers » de la France va donc se poursuivre, avec le renforcement de sa colonisation avec notre propre argent, stade suprême de la décadence. Pour la caste narcissique et la rue du Faubourg Saint-Honoré, l’élgébétisme restera « l’horizon indépassable » de la modernité « progressiste ». Avec l’islamisme, il conduira, dans notre pays, au « choc des civilisations », à la partition et à la sécession de territoires. Jusqu’à l’effondrement d’un État qui aura été délibérément affaibli. Devant les yeux d’un peuple hébété, méprisé, inquiet et dépossédé. À moins d’un sursaut national, qui ne pourra venir que de vertueux patriotes, actuellement stigmatisés sous le nom « d’extrême-droite ».


[1] https://www.leparisien.fr/societe/salope-contre-don-juan-leducation-nationale-veut-en-finir-avec-les-stereotypes-de-genre-10-09-2022-4Y3EBMGZPBBJ3BYS4UIRZEKOUA.php

[2] https://www.lefigaro.fr/assets/pdf/lettre-v-peillon.pdf

[3] https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/droits-de-l-homme/l-action-de-la-france-en-faveur-des-droits-des-personnes-lgbt/#sommaire_1

[4] https://www.causeur.fr/ifop-sondage-lgbt-phobies-homosexualite-musulmans-162672

[5] https://www.europe1.fr/politique/info-europe-1-comment-les-islamistes-ont-oriente-le-vote-musulman-vers-jean-luc-melenchon-4130854

[6] https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/le-vote-musulman-chez-melenchon-et-le-risque-de-lentrisme-fondamentaliste

Israël, des jours redoutables

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Peinture tirée d’une série réalisée par l’artiste israélienne Einat Arif-Galanti sur les manifestations massives qu’a connues le pays tout l’été © Einat Arif-Galanti

La détermination de Benjamin Netanyahu à éviter les poursuites judiciaires plonge Israël dans une crise constitutionnelle sans précédent. Après des mois de contestation, les institutions, piliers de la démocratie, s’opposent ouvertement au chef du gouvernement.


Le 16 août, Yedioth Aharonot, premier quotidien israélien, faisait cette annonce en une : « D’après des sources gouvernementales, en cas de crise constitutionnelle, l’armée, les services de sécurité et le Mossad obéiront à la Cour constitutionnelle. » Oui, vous avez bien lu ! Israël en est là… Dans les coulisses du pouvoir on se prépare à un Tchernobyl constitutionnel, c’est-à-dire à une rupture entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Peut-être aurez-vous remarqué que, dans la liste, une institution et pas la moindre, manque à l’appel : la police. Le lendemain, le chef de la police nationale – qui lui aussi avait noté cette absence – profitait d’une intervention planifiée pour déclarer que « la police, bien entendu, obéirait à la loi », s’attirant une réplique immédiate de son ministre de tutelle, Itamar Ben Gvir, qui rappelait que, « selon la loi, la police obéit à un gouvernement élu par le peuple ». Toute la crise israélienne est résumée par cette passe d’armes. Un exécutif qui croit que la démocratie se résume à l’obéissance à la majorité, face à un haut fonctionnaire fidèle aux contre-pouvoirs, attaché aux libertés. Ce qu’on appelle en français un républicain.

Les contre-pouvoirs en question

Depuis le début de l’année, Israël est gouverné par une majorité parlementaire dont le projet est de transformer sa démocratie libérale en dictature de la majorité sans garantie de libertés et sans contre-pouvoirs. En l’absence de Constitution, et dans le cadre d’un régime parlementaire pur où le législatif ne fonctionne pas comme pouvoir de contrôle de l’exécutif, l’unique contre-pouvoir institutionnel est la Cour constitutionnelle. L’autre pilier de la démocratie israélienne est l’intériorisation des valeurs démocratiques par de nombreux Israéliens, simples citoyens ou fonctionnaires, et leur attachement à leur pays. Pour reprendre une formule de la déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique, la démocratie israélienne tient car une masse critique de citoyens israéliens des élites du pays croit (encore) que les libertés son t« des vérités allant de soi ».

C’est donc aux deux socles de la société libérale, la Cour constitutionnelle et la société civile, que le gouvernement s’en prend. Pour quelle raison ? La réponse est aussi simple que désespérante : poursuivi pour plusieurs affaires d’abus de pouvoir, Benyamin Netanyahou veut empêcher la tenue de son procès. Son statut exceptionnel dans le paysage politique israélien et la base électoral forte et solide dont il jouit le placent au centre du jeu : sans lui rien n’est possible. Pour parvenir à ses fins, il a construit une alliance avec deux groupes qui, pour des raisons autrement plus profondes, ont eux aussi la Cour suprême dans leur ligne de mire.

Le premier groupe est celui des ultra-orthodoxes qui voudraient transformer Israël en une théocratie gouvernée par la loi religieuse juive. Le deuxième estcelui des colons fondamentalistes, religieux et nationalistes, qui prétendent annexer tous les territoires à l’ouest du Jourdain sans accorder de droits aux non-juifs qui y vivent. Quant à la base de Netanyahou, elle préfère la synagogue aux libertés.

Si la dimension des origines n’est pas étrangère aux fractures israéliennes, il serait trop simple de les réduire au clivage « ashkénazes/sépharades ». Les « pro-Bibi », plutôt sépharades, n’ont pas de problème avec les colons ou des ultra-orthodoxes ashkénazes. Ils sont plutôt fâchés avec les valeurs libérales, en particulier avec la séparation entre politique et religieux.

Coalition cauchemardesque

Face à cette coalition cauchemardesque, le camp de la démocratie libérale a dégainé une arme redoutable. Au-delà d’une mobilisation épique (manifs du samedi soir, marche vers Jérusalem, initiatives locales de harcèlement des représentants de la majorité) qui dure plus de huit mois, de nombreux Israéliens ont décidé de suspendre leur contribution à la sécurité nationale. Or, le camp démocratique israélien es tune « élite de service », surtout militaire. Officiers, pilotes, unités d’élite, renseignement, technologie : tout ce qui fait de l’armée israélienne un outil souple et efficace repose sur leur volonté de servir leur pays au-delà du devoir.

Pour le moment, il ne s’agit pas de désobéir. Les enfants répondent présents dès leur 18 ans et leurs parents font de même quand ils doivent accomplir leur service de réservistes. En revanche, les réservistes bénévoles ne veulent plus servir un régime qu’ils jugent non démocratique, donc illégitime. Or, les réservistes bénévoles sont pleinement intégrés dans de nombreuses unités, en particulier les escadrons de l’armée de l’air, où ils vont voler et s’entraîner toutes les semaines. Ils sont aussi convoqués, parfois par simple coup de fil, bien au-delà de l’âge légal. Ce sont les officiers et les pilotes les plus expérimentés, les instructeurs chevronnés, ceux qui garantissent le fonctionnement, en temps de paix et de guerre – ou pendant les opérations spéciales – des centres de contrôle opérationnel, permanences et autres chaînons essentiels du commandement. Sans eux, sans leur assentiment à donner bien plus que ce que la loi exige d’eux, l’armée perd de ses compétences.

Les prochaines semaines vont être dignes du nom que leur a donné la tradition juive : « Les jours redoutables »– terme qui désigne la saison pénitentielle qui précède Yom Kippour. Les digues institutionnelles se sont effondrées ; Israël est proche du« Ground Zero »du droit constitutionnel, c’est l’existence de la Cité qui est menacée.

Il existe cependant des raisons d’espérer. D’abord, le camp de la sécularisation est énorme, vigoureux et sain – contrairement aux gilets jaunes, ce camp a déjà fait émerger un leadership formidable et, depuis neuf mois, il a su éviter jalousies, ressentiments et récupérations. Ensuite, il est possible que Netanyahou soit allé trop loin. L’homme qui doit son pouvoir à son art consommé de la manipulation des clivages traditionnels de la politique israélienne (juifs/Arabes, religieux/laïcs, deux États/annexion, ashkénazes/sépharades) vient d’en créer un nouveau : pour ou contre la démocratie libérale. Désormais Israël se pose la question de son régime, une question qui efface toutes les autres, forge de nouveaux camps et de nouvelles alliances et ouvre la voie à de nouvelles majorités de gouvernement. La première république israélienne est à l’agonie, mais il existe des forces politiques capables de porter la deuxième sur ses fonts baptismaux.

Marion l’Européenne

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Marion Maréchal (Reconquête!) sur le plateau du journal télévisé de TF1, 6 septembre 2023. D.R.

Après avoir soutenu Eric Zemmour à l’élection présidentielle, Marion Maréchal se présentera pour la première fois devant le suffrage des Français depuis huit ans, en étant tête de liste pour « Reconquête » aux élections européennes. Elle fait ainsi son vrai retour en politique.


Elle dit ne pas se résoudre à voir ses deux filles grandir dans une France où, immigration massive oblige, les sujets de laïcité, d’abayas ou d’insécurité deviennent une préoccupation quotidienne. Quelques minutes avant son passage télévisé, au 20 heures de TF1, l’annonce commençait à circuler. Marion Maréchal a pu confirmer en direct l’information donnée par Eric Zemmour en début de soirée au Figaro : c’est bien elle qui conduira la liste aux prochaines Européennes pour « Reconquête ».

Une bonne droite

Alors que le scrutin n’aura lieu que le 9 juin 2024, nous commençons donc à en savoir plus sur la composition des listes – en tout cas nous avons les noms des têtes d’affiche de la droite nationale. Lundi 4 septembre, Jordan Bardella annonçait qu’il mènerait la liste du Rassemblement national, comme il y a cinq ans. Après les cinq minutes d’antenne accordées par Gilles Bouleau au mouvement « Reconquête », on sait désormais qu’il aura comme principale concurrente Marion Maréchal sur sa droite.

Depuis la fin de séquence électorale de 2022, les discussions bruissaient au sein du jeune mouvement et dans ses alentours, pour savoir qui conduirait la prochaine bataille. La rumeur a circulé d’une rivalité entre Eric Zemmour et Marion Maréchal pour cet enjeu. On a dit cette dernière, mère de deux filles en bas âge, pas totalement désireuse de se lancer à ce point dans la bataille électorale. Finalement, l’intervention sur TF1 clarifie les choses, et Marion Maréchal en a profité pour rappeler les fondamentaux : la ligne sera identitaire. La nièce de Marine Le Pen a précisé que la « grande » bataille allait être « civilisationnelle, historique et vitale » autour de « la défense de notre identité, notre culture, nos valeurs (…) aujourd’hui menacées par la submersion migratoire et par l’islamisation ». Elle a également évoqué le wokisme à deux reprises, ce qui n’est pas courant dans un journal de 20 heures. S’il n’a pas été question de nouveaux débauchages au sein du RN ou de LR, moins encore de fusion des listes avec l’un de ces partis, il a été question de rassemblement des droites. Marion Maréchal a d’ailleurs un point d’accord là-dessus avec… Nicolas Sarkozy, homme de cette rentrée littéraire, comme je l’ai déjà raconté dans ces colonnes.

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Marion Maréchal compte sur la bonne forme des droites, un peu partout en Europe, pour faire « basculer la majorité de l’Union Européenne, tenue par le centre et par la gauche, vers une majorité de la vraie droite », et « donner des réponses européennes au défi collectif » que pose cette submersion migratoire au continent tout entier. Sur TF1, il n’a pas été question en revanche de souverainisme, il n’a guère été question d’indépendance nationale. Est-on loin de la ligne d’un Nicolas Dupont-Aignan ? Ce dernier déclarait en juin que, « si on n’arrive pas à résoudre les problèmes de sécurité, d’immigration, de chômage, de pouvoir d’achat, d’écologie, c’est parce que la France a perdu toute indépendance et toute liberté d’action », et qu’il envisageait d’accueillir sur sa liste Michel Onfray.

Rumeurs

L’annonce de Marion Maréchal pourrait être interprétée par certains comme une passation de pouvoir au sein du mouvement « Reconquête ». Dans un article à paraître aujourd’hui dans l’Express, Eric Zemmour est présenté comme peu passionné par les affaires d’appareil, et, si l’on donne du crédit aux témoignages (anonymes) recueillis par la journaliste Marylou Magal, le parti était carrément en train de se décomposer autour des querelles de personnes, querelles dans lesquelles les uns reprochent aux autres de travailler encore moins qu’eux-mêmes… La défaite de 2022 a forcément laissé des marques, et l’idée que le chef du mouvement s’efface au profit d’autres figures a bien pu être murmurée çà et là sur quelques lèvres. Le parti ne manque pas de talents, avec à sa tête le triumvirat Guillaume Peltier-Marion Maréchal-Nicolas Bay. Mais, devant la question insistante de Gilles Boulleau, Marion Maréchal a tenu à rassurer : « Je souhaite qu’Eric Zemmour soit le candidat en 2027 (…), il a réussi après quelques mois d’existence à réunir près de deux millions d’électeurs et à devenir le quatrième parti de France : peu de personnes dans l’histoire politique récente peuvent se targuer d’un tel succès ». Sans vouloir être désagréable avec la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, nous lui rappelons quand même la performance d’un certain… Emmanuel Macron, qui lui, a carrément remporté l’élection en 2017 !

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Dans un sondage IFOP paru dans le Journal du dimanche du 3 septembre, « Reconquête » est annoncé entre 6,5 et 7%, selon les hypothèses, loin derrière les 25% que pourrait obtenir le Rassemblement National. Avec les 8% obtenus en 2019, la liste Les Républicains menée par François-Xavier Bellamy avait pu envoyer huit députés à Strasbourg.

Né sur le pari d’une explosion du Rassemblement national au lendemain de l’échec de celui-ci aux régionales de 2021, le chemin sera difficile pour « Reconquête », qui va devoir jouer des coudes dans le match des droites, alors que son principal concurrent est en train de gagner la bataille de la respectabilité au sein du Palais Bourbon. Marion Maréchal devra être particulièrement convaincante sur les estrades et dans les meetings pour renverser la tendance et motiver les abstentionnistes, la vraie clé de cette élection : en 2019, seuls 50% des électeurs français s’étaient déplacés. Le scrutin n’a qu’un seul tour.

Le «catastrophisme éclairé» de Claire, Camille et Aymeric

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De gauche à droite, Claire Nouvian, Camille Etienne et le député LFI Aymeric Caron © Jean-Marc HAEDRICH / SYSPEO/SIPA / XAVIER VILA / SIPA

L’écologiste Claire Nouvian nous prévient: la catastrophe est là pour des dizaines de milliers d’années. Alors, pas question de faire dans le rassurisme! Selon d’autres militants, le vrai courage aujourd’hui consiste à avoir peur. Vraiment, les discussions écolos cassent toujours l’ambiance!


« C’est le châtiment ! Faites pénitence ! La fin des temps est venue ! Tout le monde va périr ! Et les survivants mourront de faim et de froid ! » Chacun aura reconnu les prédictions apocalyptiques de Philippulus le Prophète, ancien collaborateur de l’astronome Hippolyte Calys devenu fou dans L’Étoile mystérieuse, neuvième album des aventures de Tintin. Ce qui n’était qu’un personnage de fiction ridicule est devenu une réalité : nous pensions avoir atteint le sommet avec Greta Thunberg mais une activiste écologiste française est en train de lui voler la vedette. Autant le dire tout net : la vertigineuse Claire Nouvian plane très au-dessus de la pourtant déjà stratosphérique Suédoise.

Claire Nouvian réapparait dans nos radars

Petit retour en arrière. Le 6 mai 2019, sur CNews, dans l’émission de Pascal Praud, les invités subirent une hausse de la température ambiante et un tremblement de pupitres qui ne devaient rien au « dérèglement climatique ». Atterrés, ils découvrirent Claire Nouvian, candidate aux élections européennes sur la liste de Place publique. Très agitée, cette écologiste prophétisait péremptoirement la fin du monde pour dans pas tard. Devant l’énervement de Pascal Praud et l’incrédulité interrogative d’Élisabeth Lévy, la cartomancienne climatique s’emporta et traita cette dernière de « rétrograde », de « dingue » et de « tarée » avant que de lui intimer l’ordre d’aller se « cultiver scientifiquement ». Après un échange brouillon de noms d’oiseaux entre les participants, Mme Nouvian quitta cette « émission réactionnaire et climatosceptique » en se promettant bien de ne plus jamais y remettre les pieds.

La vie peut être impitoyable. Dans la foulée de son passage sur CNews, Claire Nouvian fut extrêmement déçue de voir Place publique, le mouvement qu’elle avait co-fondé avec Raphaël Glucksmann, tomber entre les mains « d’une poignée d’intrigants formés à l’école du vice des partis politiques », surtout du PS (1). Elle disparut alors des radars médiatiques et politiques – d’aucuns conjecturèrent une retraite monastique propice à la régénération physique et intellectuelle, au repos mais aussi à la réflexion ; d’autres imaginèrent une prise en charge médicale et des traitements de cheval à assommer un bœuf. Quoi qu’il en fût, ses proches comptaient sur un rétablissement complet : une posture corporelle et conceptuelle plus structurée, un regard moins furibard, un ton plus aimable, plus posé et correspondant plus justement à son désir d’exposer scientifiquement certains arguments – bref, globalement, ils espéraient que Claire Nouvian ne passe plus pour une prophétesse de malheur frénétique mais pour une spécialiste des phénomènes climatiques rigoureuse, rationnelle et audible. Malheureusement, la foi collapsologique chevillée au corps, notre pythie écolo est réapparue soudainement dans la matinale de France Inter ce lundi 28 août, et les spécialistes (je ne dirai pas de quoi) sont formels : le traitement a échoué. Certains pensent même que c’est pire qu’avant.

En face d’un Pascal Bruckner pourtant tout acquis à la cause écologique mais effrayé par le verbiage millénariste de certains écolos, l’incandescente Claire Nouvian revendique, comme le philosophe Jean-Pierre Dupuy auquel elle fait référence, un « catastrophisme éclairé ». Ça, pour être éclairé… on pourrait presque parler d’illumination. Sur les ondes radiophoniques, les foudroyants et sombres présages de notre prophétesse prennent des allures mystiques et déchirent l’espace, nos oreilles et le papier peint du studio. « On est dans le mur. […] On a 1,2 °C de réchauffement global. LÀ ! AUJOURD’HUI ! Si demain on arrête les émissions de CO2 par miracle, le réchauffement restera quand même pendant au moins 1000 ans ! […] Non seulement la catastrophe est là, mais ATTENTION !, mettons aussi dans notre petite tête qu’elle est là pour déjà des dizaines de milliers d’années ! » En même temps que « la planète » se réchauffe, un froid polaire s’abat sur le studio. Et ce n’est qu’un début. « Il faut croire à la catastrophe », assène Claire Nouvian, plus menaçante que jamais. « Les gens comme vous n’ont pas assez peur, dit-elle à Pascal Bruckner. En fait, moi j’aimerais que vous ayez beaucoup plus peur. » Si l’écologiste peine à démontrer rationnellement la réalité du « dérèglement du système Terre », elle a en revanche sous le coude une étude norvégienne tout ce qu’il y a de plus scientifique démontrant que… « les gens n’ont pas assez peur ». Mme Nouvian s’échauffe et monte dans les tours  : « En fait, ceux qui sont rassuristes sont tous de droite, ceux qui parlent d’écologie punitive sont tous de droite ou d’extrême droite. » Elle, elle n’est pas “rassuriste” du tout – au bord de la convulsion, la vaticinatrice prévient les journalistes : « C’est enclenché (la catastrophe), vous comprenez ça ? Tout le monde comprend ça. […] Mais ça va empirer, vous comprenez ça ? » Il nous semble entendre, au loin, le son du gong de Philippulus le Prophète…

Le courage d’avoir peur

L’écologisme et ses ramifications sectaires (antispécisme, véganisme, etc.) ont permis l’émergence d’évangélistes médiatiques qui auraient fait mourir de rire nos parents et nos grands-parents mais qui sont aujourd’hui écoutés avec le plus grand sérieux sur la radio publique. Les prédicatrices de cette Nouvelle Église Verdoyante se prénomment Claire (Nouvian), Sandrine (Rousseau) ou Camille (Étienne). Sur France Inter où elle a désormais son estrade attitrée, cette dernière a récemment revendiqué, dans ce charabia infect qui caractérise les sermons écolos, le « courage d’avoir peur » mais aussi « de faire peur » même si « la peur paralyse parce qu’on a peur de faire peur ». Évidemment, la nouvelle coqueluche des médias coche toutes les cases de la bien-pensance : seules comptent les peurs inhérentes à la « catastrophe » écologique, les autres peurs sont « factices », ce sont des « peurs qui empêchent », surtout « ces peurs de l’Autre. Cette xénophobie qui nous divise, pour mieux régner », écrit-elle dans son dernier livre (2). Dans un entretien donné à Télérama, elle affirme encore que «nos sociétés modernes et patriarcales (sic) ont évacué la peur et la vulnérabilité » alors qu’il est nécessaire de « flipper » si on veut réagir. Mais avoir les chocottes ne suffit pas, dit Sœur Camille : il faut aussi impérativement « avoir honte ». C’est un sentiment que partagent nombre de prédicateurs écologistes. Frère Aymeric, l’ange gardien des mamans moustiques et de tous « les animaux non humains », a écrit des pages bouleversantes sur sa propre honte, celle « d’appartenir à cette colonie d’exterminateurs », celle « du privilège que le hasard (lui) a accordé en (le) faisant profiter du costume de tortionnaire en chef », mais aussi « la honte de ces draps, honte de ce toit, honte de ces habits » ; enfin, dans ce style godiche qui rend si parfaitement justice à la pensée foutraco-caronienne, « dès qu’(il) ramène cette vérité à (sa) conscience, la honte d’être en bonne santé, de ne pas avoir mal […] de ne pas appartenir à ces incommensurables cohortes de condamnés au pire pour n’avoir pas eu la chance de naître au sein de l’espèce dominante » (3). Sur France Inter, Sœur Camille avoue donc elle aussi avoir honte, et même, ô sublime abnégation !, « avoir honte pour les autres, pour ceux qui n’ont pas honte ».

En plus de cette machine à endoctriner qu’est devenue l’école, des gourous médiatiques encouragent une jeunesse déboussolée et « éco-anxieuse » à s’engager dans l’écologisme, cette idéologie empreinte de sournoise religiosité et dont les principales vertus théologales semblent être la peur et la honte. La jeune génération est exhortée à chanter les louanges d’un monde à venir idyllique, radieux parce que débarrassé des énergies fossiles, du nucléaire, du confort, des voitures individuelles, des avions, et même des enfants, ces agents polluants qui, de toute manière, met en garde Claire Nouvian, finiront dans « une fournaise qui va devenir invivable ». Notre prophétesse traque les boomers et autres gaspilleurs des « ressources de la planète » en opposant à ces derniers une fausse science dissimulant une véritable machinerie politique et totalitaire. Malheureusement, notre pays, comme de nombreux autres, a succombé à cette religion qu’est devenue l’écologie politique. L’urgence est de dénoncer cette dernière et de dire ce qu’elle est réellement. Tout individu libre et sain d’esprit a le devoir de combattre cette folie qui ruine notre économie, nos paysages, et les cerveaux des plus jeunes de nos compatriotes.


(1) Entretien donné à L’Obs le 20 octobre 2019.

(2) Camille Étienne, Pour un soulèvement écologique, Éditions du Seuil.

(3) Aymeric Caron, Vivant, Éditions Flammarion.

Comment éviter le grand basculement identitaire

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L'ancien Premier ministre français Lionel Jospin, 1er septembre 2023 Image: Capture YouTube / France inter.

Les bouleversements démographiques qui attendent la France sont encore devant nous.


Le temps presse : à force d’aveuglements idéologiques et de mensonges officiels, le basculement civilisationnel approche. Or le plus rageant est d’entendre, chez les plus honnêtes du Camp du Bien, l’aveu tardif de leurs erreurs de jugement, tant sur l’immigration que sur l’importation subséquente d’un islam totalitaire et suprémaciste. Lionel Jospin, haute figure du socialisme français, est de ces honnêtes hommes. Peut-être a-t-il été aussi décillé par son épouse, Sylviane Agacinski, philosophe en prise avec le monde réel, donc en rupture avec le conformisme intellectuel.

A lire aussi, Barbara Lefebvre: Creil 1989-2019: du déni à la soumission

Jospin favorable à l’interdiction de l’abaya

Sur France Inter l’autre jour, l’ancien Premier ministre a en tout cas déclaré, s’opposant à l’offensive islamiste à l’école publique à travers le port de l’abaya : « Sur ces questions, j’ai personnellement évolué ». En 1989, confronté aux premières apparitions du voile, celui qui était ministre de l’Education nationale s’en était remis lâchement aux chefs d’établissement. Il explique aujourd’hui : « Il n’y avait pas eu le 11-Septembre, l’Etat islamique, un développement de l’islamisme massif ». Déjà, en 2002, Jospin avait également reconnu  avoir « péché par naïveté » en pensant : « Si on fait reculer le chômage on fera reculer l’insécurité ; or cela n’a pas d’effet direct sur l’insécurité ».  Il n’empêche : il n’était pas sorcier, dès 1989 (je peux en témoigner), de déceler les dangers contenus dans l’importation d’un islamisme guerrier et dans la constitution d’une contre-civilisation revancharde. Mais l’aveu de Jospin reste malheureusement l’exception.

Comme le rappelle Pierre Albertini (Le Figaro, 31 août), face à la perpétuation de l’immigration de masse (majoritairement musulmane) « un calcul mathématique simple confirme la baisse inexorable des Français de souche et la hausse corrélative des immigrés qui se retrouveront peu ou prou à égalité en 2070. »[1]

A lire aussi, du même auteur: Macron veut « faire nation », mais en faisant semblant

Tous ne font pas leur mea culpa

Or cette perspective d’une substitution identitaire et d’une rupture anthropologique persiste, pour les tenants d’un « progressisme » sans affect et insensible à « l’homme réel », soit à être niée soit à être applaudie. Rien n’est plus convenu, chez les penseurs atteints de rhinocérite, que de récuser la perspective d’un grand remplacement, perçu comme une théorie complotiste par les perroquets médiatiques. Un rapport de l’Institut Montaigne, signé de Bruno Tertrais, s’enchante du fait que « la France s’apprête à connaître un déclin de sa population que seule l’immigration pourrait combler à court et moyen termes » (lire la critique qu’en fait ce mercredi Pierre Vermeren dans Le Figaro). Dans Libération du 29 août, Nicolas Cadène, ancien membre de l’Observatoire de la laïcité, organisme qui s’était fait remarquer par sa complaisance face à l’islam, fustige « le bon sens », associé au « camp réactionnaire (qui) rêve d’un passé qui devrait lui faire honte » et du « retour d’un roman national rance ». La haine de la France française s’est enracinée dans l’ « intelligentsia » mondialiste. Elle ne fera pas son mea culpa. Reste à lui tourner le dos.


[1] https://www.lefigaro.fr/vox/societe/pierre-albertini-la-demographie-francaise-a-l-horizon-2070-vers-une-double-rupture-anthropologique-20230830

À la jeune fille portant abaya

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Image d'illustration © YASSINE MAHJOUB/SIPA

Notre contributeur a croisé une jeune demoiselle, ayant adopté la mode « pudique »


Je vous ai croisée ce matin dans une rue de notre ville. Vous alliez au lycée, manifestement. Nous avons échangé un vague bonjour. Il n’y avait en effet aucune raison de ne pas nous saluer, là, nous qui marchions sur le même étroit trottoir d’une même ville d’un même pays. Vous portiez voile et abaya, et, me semble-t-il, vous arboriez comme une esquisse de maquillage autour de vos yeux et peut-être bien sur vos lèvres. Je m’en suis amusé. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser : « Voilà une jeune personne adepte, à sa manière, du « en même temps ». L’abaya comme volonté d’occulter toute féminité, le rehaut de cosmétique pour, au contraire, la revendiquer, la souligner. Le vêtement par fidélité à « d’où l’on vient », la famille, la communauté, ses rites, ses codes, ses impératifs, ses rigueurs. La touche de coquetterie pour, au lycée, être fille parmi les autres filles et surtout ne pas se trouver exclue des modes de relation, de séduction mais aussi de rivalités qui y ont cours. Vous me paraissiez donc comme entre deux mondes, entre deux façons de vivre et de concevoir l’existence même.

A lire aussi, Laurence Simon: Et une fois les abayas remisées au placard, Monsieur Attal?

Je me disais, est-ce si simple, à l’adolescence, l’âge des incertitudes multiples, des doutes, des questionnements infinis, de gérer en plus cette ambivalence ? De devoir se faufiler dans ce dédale de contradictions irréductibles, de s’accommoder de normes d’existence drastiquement incompatibles. Votre abaya, votre voile m’autorisaient à penser que vous cautionniez, par exemple, la pratique de la polygamie, que vous entériniez la règle selon laquelle l’homme serait supérieur en droits et en autorité à la femme, que vous considériez l’homosexualité comme une espèce de monstruosité, un délit, voire un crime, etc, etc, tout cela alors même que, là, sur l’étroit trottoir où nous croisions, vous vous rendiez dans ce qui devrait être le haut lieu d’enseignement et de partage de la civilisation à la française. Cette civilisation où au prix de mille et cent combats, mille et cent conquêtes, la voie vers l’égalité entre homme et femme a été ouverte, où la femme mariée n’est pas une épouse parmi d’autres, voire une sorte d’élément de cheptel, où l’homosexualité ne peut plus être poursuivie de quelque manière que ce soit, où surtout a été affirmé une fois pour toutes le droit imprescriptible de croire, penser, ce que l’on veut. Ce droit absolu à l’intimité inviolable de la conscience. Or, c’est bien en mettant en regard ces réalités-là que se constate dans toute sa rigueur l’incompatibilité radicale de nos deux modes d’être citoyens de France. Nier cette incompatibilité radicale est pure folie. Folie, hélas, fort répandue, on le sait…

A lire ensuite, Jean-Paul Brighelli: Abaya: culturel ou cultuel, on l’a dans le luc!

Je fais un rêve: que dans cet établissement de la République où vous vous rendez, on sache vous enseigner avec suffisamment de force les richesses, les beautés et les grandeurs de cette civilisation, la nôtre, afin que, à terme, vous puissiez y adhérer pleinement de cœur, d’âme et d’esprit. Vous ayant croisée, je me suis dit aussi que ce n’était certainement pas en continuant de s’engluer dans la France dévitalisée, dénaturée que nous vendent depuis des décennies les cuistres à costards ajustés et souliers pointus façon Mac Kinsey que nous aurons la moindre chance d’y parvenir. En attendant des jours meilleurs, Mademoiselle à la abaya, peut-être nous croiserons-nous de nouveau sur cet étroit trottoir, et sans doute échangerons-nous un petit bonjour. Ce sera déjà cela…

Une épopée francaise: Quand la France était la France

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À Rome vis comme les Romains…

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© Pascal Fayolle/SIPA

Comment espérer pouvoir mettre la limite comme il le faudrait à l’expansion du communautarisme islamiste, à l’envahissement de l’espace public par ses emblèmes, si ce sont des « fils déguisés en père » qui mènent le bal et nous gouvernent ? Analyse.


La France n’est pas les USA. Et si elle est traditionnellement une terre d’accueil, elle n’est pas une terre d’Islam. Aussi, comme disait il y a peu Pierre Manent, qui sans être un mollasson est loin d’être un va-t-en-guerre, il conviendrait « de réduire la part musulmane de la France, de l’Europe ». C’est donc bien, ainsi que l’engage dans cet article roboratif Jean-Paul Brighelli, au-delà de cette seule sphère de l’école que nous avons à défendre notre environnement culturel, esthétique – notre paysage symbolique –, contre l’offensive islamiste…

Ceci posé, me tenant éloigné de ceux qui dans le vieux fil impérial, romano-chrétien, aussi rénové soit-il sous les couleurs de la Démocratie et de la Nouvelle anthropologie, ne cessent d’usiner la fausse monnaie d’un Occident qui prétend, sinon digérer, surplomber la culture de ceux qui ne sont pas nous, je dis que nous ne réussirons à élaborer comme il le faudrait une politique de grande exigence et de grande fermeté (comme par exemple Driss Ghali l’évoque) face au sécessionnisme culturel islamiste, si dans le même temps nous ne mesurons la puissance irradiante de cet autre fondamentalisme auquel, embarqués dans une régression juridique qui se déploie sous les termes du « progressisme » et de la « lutte contre toutes les discriminations », nous avons cédé.

Aussi je veux bien que Brighelli, dont j’apprécie la vigueur et le style, s’en prenne comme il le fait à ceux qui « s’asseyent sur l’aliénation de donzelles prêtes à servir de boucliers à des fondamentalistes », mais moi, que voulez-vous, je pense en parallèle tout aussitôt à ce cas dont j’ai fait un véritable cas d’école : celui de toute cette « communauté éducative » d’un Lycée du pays basque qui, suivant les consignes ministérielles, presse locale à l’appui (toute une page du quotidien Sud-Ouest), a baissé culotte face à la revendication de deux pimprenelles qui exigeaient de tous de se faire appeler par le prénom masculin qu’elles se sont donné. Face au rouleau compresseur du juridisme lgbtiste, tout l’alentour, prié d’obtempérer à l’injonction des deux adolescentes, a fléchi, les entraînant ainsi, comme leur discours en résonnait pour l’une, dans le potentiel passage à l’acte à venir d’une « transition »… Et cela sans autre idée de la contre-réification identitaire qu’instaure la nouvelle normativité trans-homosexualiste, ni autre écart par rapport à la toute-puissance et à l’économie proprement « meurtrière » du fantasme agi sous couvert de cette idéologie du sujet auto-fondé dans son genre…

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Mais de cela – de la façon dont d’avoir fait de « l’inversion psychique » une norme [inversion inhérente à la bisexualité psychique, restée sous-jacente au vieux familialisme, ainsi que le trait provocateur, mais en vérité si profond de Blanche Gardin l’a relevé : « La manif pour tous, tous des pédés » ], nous avons ouvert la voie des nouvelles ségrégations « wokistes » – qui veut savoir quelque chose ?

Je note là que tout cela ne date pas d’aujourd’hui. C’est ainsi que dès la fin des années 50, dans le contrecoup  de la catastrophe nazie, la problématique œdipienne commençant à être remisée au magasin des antiquités freudiennes, le psychanalyste Lacan, fin interprète de l’hystérie et des masques de l’infantilisme, vit advenir cette mythologie préœdipienne des plus confuses qui, plusieurs décennies plus tard, allait prendre force de loi sous le néologisme d’homoparentalité.

Qui accepte de reconnaître combien, le miroir défaillant, le principe du père mis sous cloche, deux fondamentalismes s’entretiennent l’un l’autre ?

Comment espérer pouvoir mettre la limite comme il le faudrait à l’expansion du communautarisme islamiste, à l’envahissement de l’espace public par ses emblèmes  (emblèmes indiquant au peuple de souche et autres assimilés la sécession engagée), si ce sont, comme ceux-là le reçoivent sans nul doute, des  » fils déguisés en père » (la formule, visant les fils œdipiens, est de mon cher Michaux, dans son texte Rature) qui mènent le bal et nous gouvernent?

Et qui peut croire, alors que la fonction paternelle (tierce et de limite) de l’État est, comme telle, à la dérive, on va réussir à mettre au pli de notre référence souveraine, nationale, ceux qui se trouvent aussi bien entretenus par notre propre désintégration des repères existentiels universels que par des mères et des pères eux-mêmes régressivement sur-enlacés à la Oumma, dans la haine de l’autre Mère et du Père que peuvent venir représenter pour eux la France et ses institutions ?

Assa Traoré refuse de changer de disque

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Assa Traoré, Paris, 5 septembre 2023 D.R.

La fondatrice du comité « Vérité et justice », Assa Traoré, tenait un rassemblement hier soir à Paris pour protester contre le non lieu qui vient d’être prononcé dans l’affaire de la mort de son frère Adama, survenue il y a déjà sept ans suite à un malaise cardiaque dans une gendarmerie. Malgré des signes d’essoufflement, les militants qui l’entourent, persuadés que le jeune homme a été victime du racisme des forces de l’ordre, entendent visiblement continuer le combat judiciaire. Causeur est allé écouter leurs rengaines.


Si l’on peut évidemment toujours comprendre la douleur d’une sœur, après la perte d’un frère mort trop jeune, la presse française a en réalité déjà beaucoup pleuré sur le triste sort d’Adama Traoré. Et, après le non-lieu prononcé vendredi dernier par la justice, l’avocat des gendarmes, Me Rodolphe Bosselut, a bien rappelé le calvaire de ses clients dans cette affaire. Depuis sept ans, une bonne partie des médias, les partis de gauche et Assa Traoré leur ont, sans preuves, imputé la mort du jeune homme. « C’est un dossier complètement fou, parce que sur une base inexistante, on a construit un dossier qu’on voulait être la référence du racisme prétendu systémique des forces de sécurité intérieure ! » Pourtant, la partie adverse fait appel.

Gare au coup de chaleur

La chaleur est étouffante sur la place de la République, mardi 5 septembre, en fin d’après-midi. Les militants se sont donné rendez-vous pour 18 heures. Arrivé en avance, on peut apercevoir des drapeaux rouge et vert du NPA qui attendent d’être sortis des sacs… Les militants discutent ou se cherchent quand, à 18h04, on aperçoit au loin une coiffure afro : c’est Assa Traoré qui fait son apparition. Lunettes de soleil sur le nez, chaussures Nike aux pieds et sac banane noire de la même marque autour de la taille, l’égérie de Louboutin, de Time Magazine ou de M le magazine du Monde est entourée de ses habituels grognards: le petit frère d’Adama, Youssouf, le militant Almany Kanouté, et un des piliers de son comité « Justice pour Adama », Youcef Brakni. C’est ce dernier qui donne l’impression de mener la danse, et qui pointe du doigt la statue de Marianne lorsqu’ils débarquent sur la place. Aussitôt, le petit groupe se déplace pour se placer en hauteur, au pied du monument. Assa Traoré est debout et elle attend pendant 15 bonnes minutes en regardant par terre ou au loin. Cherche-t-elle l’inspiration pour son discours ? un nouveau souffle ? Comme il faut cependant garder l’attention des personnes déjà présentes, elle adresse par moments clins d’œil ou larges sourires à ceux qu’elle reconnaît, et chuchote aux voisins qui l’entourent… Pas plus de 300 personnes, journalistes compris, ont fait le déplacement. Sans grande surprise, on peut apercevoir dans l’assistance le militant franco-algérien Taha Bouhafs, ou la conseillère de Paris écolo et LGBT Alice Coffin. Selon Valeurs actuelles, Eric Piolle était discrètement présent – nous ne l’avons pas vu.

A relire: [Rediffusion] La vérité sur l’affaire Adama Traoré

A 18h22, Youcef Brakni, remercie « Révolution permanente », l’organisation politique trotskiste, qui a prêté son mégaphone. Des militants du NPA et de la Fédération des jeunes révolutionnaires sont là, et on aperçoit aussi une affiche en soutien aux Soulèvements de la terre. Mais les députés Nupes manquent à l’appel. Pas d’Éric Coquerel, pas de Louis Boyard, pas de Sandrine Rousseau cette fois ! « On n’est pas d’accord avec le tribunal ! On n’est pas d’accord ! », se met à crier un homme torse-nu, juste à côté d’Assa Traoré avant le discours. L’homme semble avoir échappé à la vigilance des gardes du corps, qui l’éloignent aussitôt. Héo, c’est pas toi la vedette, coco ! Une mystérieuse femme en casquette blanche vient ensuite embrasser Assa Traoré. Elle arbore un t-shirt « Justice pour Nahel ». Après s’être offert un peu d’air frais avec un éventail, Assa Traoré prend enfin la parole.

Et ça continue encore et encore…

« Aujourd’hui on prend la parole pour parler de ce non-lieu. Mais on la prend aussi pour dire qu’on ne peut pas laisser notre pays la France à la chute, entre les mains de personnes devant décider qui va vivre et qui va mourir », démarre-t-elle. « Ce combat touche tous les autres. Et ils viendront s’attaquer à tous les autres combats. Pour que personne ne puisse avoir une justice ! » s’inquiète-t-elle. Parle-t-elle alors des autres morts survenues lors d’interventions de la police ? Ou parle-t-elle de toutes les autres causes qui tiennent à cœur des militants d’extrême gauche ? Puis, la sœur d’Adama – qui vient donc de confirmer qu’elle est une militante intersectionnelle – rappelle sa version très particulière des faits : « Adama Traoré, comme n’importe quelle personne, voulait juste faire un tour de vélo ! » Interprétation étonnante : il semblait pourtant avoir été établi qu’il fuyait un contrôle de police. « La seule chose qu’ils n’ont pas programmée, c’est qu’on va se battre et on n’est pas prêt de nous arrêter. On ne s’arrêtera pas en septembre 2023. On va continuer le combat jusqu’au bout ! » Les personnes autour de la statue, galvanisées, applaudissent.

A lire aussi, Céline Pina: 15 arguments à opposer aux Tartuffes qui défendent le port de l’abaya à l’école

« On a fait subir un placage ventral à mon frère, parce qu’il était noir, et grand. Notre couleur de peau est devenue un crime ! » Le combat continue, en effet, mais le comité Adama nous ressert un refrain qui n’a pas du tout convaincu les tribunaux : l’accusation en racisme n’a jamais pu être étayée. « La justice fait ce qu’elle veut, on a mis à nu le système français. Tous les éléments sont là pour aller en procès », veut croire Assa Traoré.

En plein Covid, ils étaient des milliers de gauchistes et de jeunes banlieusards, à s’agiter à la porte de Clichy et jusque sur le boulevard périphérique, lors de la manifestation interdite de juin 2020. On se souvient qu’alors Christopher Castaner, ministre de l’Intérieur d’Emmanuel Macron, estimait que pour Floyd et Traoré, l’émotion dépassait les règles juridiques – et ce malgré le fameux et honteux « J’accuse » de 2019, pour lequel Assa Traoré a été poursuivie en diffamation, où étaient amalgamés dans une sorte de complot médecins, procureurs et juges d’instruction… La manifestation d’hier soir n’était pas interdite, mais elle a plutôt fait un flop.

Dézoomez!

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D.R.

Zoom, l’entreprise dont le monde entier a appris le nom pendant le confinement, demande à ses salariés de revenir travailler au bureau


Début août, la plateforme de visioconférence Zoom, dont la croissance a explosé au début de la pandémie avec la généralisation du télétravail, a annoncé qu’elle rappelait ses employés au bureau.

Fin d’une période dorée

Une décision paradoxale pour l’entreprise dont le logiciel a rendu le travail à distance si commode pour des millions de personnes. Seulement voilà, le virtuel ne remplace pas l’humain, même chez Zoom, dont le comité d’entreprise a affirmé « qu’une approche hybride encadrée » permettrait d’assurer un meilleur fonctionnement pour l’entreprise. Désormais, seuls les employés vivant à 80km de leur bureau pourront travailler à distance à plein temps : les autres devront se rendre au bureau au moins deux fois par semaine.

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La période dorée de 2020-2022 est désormais loin derrière nous et Zoom l’a bien senti. Alors qu’en octobre 2020, son action en bourse était montée à 500 dollars, elle n’est plus qu’à 66 dollars aujourd’hui. D’où la baisse des effectifs. En février 2023, l’entreprise a annoncé le licenciement de 15% de ses 8 000 employés et la réduction des salaires pour ses employés les mieux rémunérés.

Mauvais pli

Après deux années de travail à distance dans beaucoup d’entreprises, les effets négatifs de cette pratique ont été bien démontrés : baisse d’efficacité, difficultés à suivre et à coordonner le travail, moindre sociabilité… Mais les habitudes prises depuis trois ans ne disparaîtront pas, à en croire le PDG de Zoom, Eric Yuan. Lors d’un conference call avec des investisseurs au mois de mai, il affirmait que « laisser les employés travailler où bon leur semble est devenu une mode. Il est difficile de les forcer à revenir au bureau. » En France, bien que le télétravail ne représente que 0,6 jour par semaine, contre 1,5 jour aux États-Unis ou outre-Manche, nombre d’employeurs souhaitent désormais le réduire encore. On nous disait qu’après le Covid, tout serait différent. Pas tant que ça, finalement.

Restos du Cœur: La France Insoumise « fact checkée »

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La ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé, ici à Paris le 5 septembre, entourée du président des Restos du cœur et des frères Arnault, a regretté que l'extrême gauche ne se réjouisse pas de leur don © Jacques Witt/SIPA

Pour l’extrême gauche, les choses sont très simples: si Bernard Arnault donne, c’est de la com’ et c’est qu’il peut donner plus. S’il ne donne pas, c’est de l’égoïsme. Après le don de 10 millions d’euros aux Restos du Cœur du patron de LVMH, le parti de Jean-Luc Mélenchon a en outre rivalisé de fake news. Mais malheureusement pour les “Insoumis”, Elon Musk a racheté Twitter.


Les notes de communauté sont devenues un atout majeur de vérification de la véracité des informations diffusées sur le réseau X-Twitter. Premières victimes de cette purge : les personnalités de l’extrême-gauche française. Ainsi, le don de Bernard Arnault aux Restos du Cœur a donné lieu à la diffusion de multiples infaux reprises par des élus et des universitaires sans aucune vérification préalable.

Sandrine Rousseau courroucée

Fin août, Sandrine Rousseau se plaignait d’ailleurs du phénomène dans un tweet qui fut lui-même… annoté. « Nouvelle forme de harcèlement : une note sous tous mes tweets. Et bonne rentrée surtout dans un monde égalitaire », disait l’élue écologiste. Courroucée de voir la plupart de ses messages corrigés et précisés par les utilisateurs du réseau social, Sandrine Rousseau n’est pas la seule à s’agacer de ne pas pouvoir mentir ou exagérer en paix. Pourtant, comme l’ont ajouté des internautes sous son message, « les notes n’ont pas pour but de provoquer du harcèlement mais d’ajouter un contexte à une publication jugée trompeuse. Par ailleurs, le fonctionnement de cette fonctionnalité rend impossible toute décision à la majorité et par des avis divergents ».

Les personnalités bénéficiant d’importantes audiences étaient donc prévenues, elles sont désormais susceptibles d’être mises en défaut si elles manquent de professionnalisme et de rigueur. Pas par les médias traditionnels et leurs services de vérification des faits, mais bien par monsieur tout le monde pourvu qu’il se soit inscrit à une communauté. C’est ce qui est arrivé à des gens comme la députée européenne Manon Aubry ou l’économiste François Malaussena. Après que la nouvelle du don de dix millions d’euros par LVMH aux Restos du Cœur a été diffusée, toute La France Insoumise a martelé un même élément de langage sur un ton docte : « C’est faux. La famille Arnault va donner 3,33 millions d’euros, et le contribuable 6,66 millions d’euros, vu qu’il y a une réduction d’impôt de 66% sur ces dons (article 200 du CGI). »

En vente aujourd’hui: Causeur: Gauche Médine contre France Sardou

Le porte-parole de LVMH a pourtant rapidement affirmé que le don ne donnerait lieu « à aucune contrepartie ni à aucune défiscalisation », à l’image de ce que le groupe et Bernard Arnault avaient déjà fait valoir lors de leur promesse de don pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Se sont-ils corrigés ou ont-ils modifié leurs messages ? Point du tout, à l’exception d’Alexis Poulin. Manon Aubry a ajouté à cette fausse information une autre voulant que Bernard Arnault ne paierait pas ses impôts en France, c’est encore faux. On peut débattre sur les volumes financiers contemporains, sur la notion de charité par opposition à celle de solidarité, argument classique de la gauche marxiste, mais encore faut-il le faire en s’accordant sur des faits établis et vérifiés.

Difficile de débattre sereinement avec LFI

La France Insoumise s’affranchit de son côté de plus en plus de l’honnêteté élémentaire qui est le ciment des débats sains, lui privilégiant le combat idéologique. En s’abandonnant à l’ère de la post-vérité, les acteurs de La France Insoumise montrent qu’ils sont des démagogues comme les autres qui prennent les Français pour des idiots, rendant inaudibles toutes leurs luttes. Quant au fond de l’affaire, il est tout de même surréaliste de se dire que Bernard Arnault aurait été laissé tranquille s’il n’avait rien donné aux Restos du Cœur, comme l’a expliqué Elisabeth Lévy au micro de Sud Radio lors de sa chronique matinale.

Qui peut se payer le luxe de refuser 10 millions d’euros ? Oui, cela ne réglera pas le problème de la faim en France, mais ceux qui en bénéficieront auront de quoi répondre à une urgence. C’est d’ailleurs le sens de ce don, ni plus ni moins. Les difficultés économiques françaises sont bien plus systémiques. Manon Aubry, qui ne cesse de réclamer de nouvelles taxes et impôts, s’est-elle demandée pourquoi la France comptait plus de pauvres alors qu’elle est l’un des pays les plus durement fiscalisés au monde ? Ce ne sont pas les inégalités qui créent la pauvreté, c’est ne pas créer suffisamment de richesses.

Il est parfaitement justifié de trouver injuste et triste que certains aient énormément quand d’autres n’ont rien. Les Français auraient toutefois tort de croire les sornettes de l’extrême-gauche en matière économique. Partout où ils sont passés, les populations se sont appauvries. Comme le dit le proverbe chinois, « quand les riches maigrissent, les pauvres meurent de faim ».

Les deux mamelles empoisonnées d’un pays en tension

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Nanterre, juillet 2023 © ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Deux idéologies pourrissent la France: l’islamisme d’une part et ce qu’il est convenu d’appeler l’« élgébétisme », d’autre part. Tribune.


La macronie s’accommode de la première (Macron trouve « beau », en 2022, que des « femmes voilées puissent être féministes »). La gauche radicale a, quant à elle, signé avec l’islamisme, un pacte avec le diable. L’élgébétisme, promu lui et par la macronie et par la gauche radicale, renvoie à leurs communes racines socialistes et relève désormais de ce que l’on nomme le « progressisme ».

L’élgébtisme, idéologie officielle d’État !

Depuis la légalisation du mariage homosexuel, en mai 2013, l’élgébétisme est devenu l’idéologie officielle en France, enseignée dans les écoles et exportée par nos ambassades à travers le monde. Dans les écoles, dès la maternelle, de plus en plus d’enfants sont soumis à une propagande infâme d’associations « disposant d’un agrément du Ministère de l’Éducation nationale », distribuant, sous couvert de « lutte contre l’homophobie », des brochures incitant à la dépravation. On a en mémoire les soi-disant ateliers de lecture pour les tout-petits, animés, on ne sait trop selon quelle logique pédagogique, par des drag-queens. L’objectif n’est manifestement plus de former des citoyens instruits et responsables, mais de produire une génération d’enfants perturbés qui sauront tout du cunnilingus et de la fellation, mais qui ne liront, écriront et compteront que peu ou mal. Bref, de futurs consommateurs d’anxiolytiques et de chirurgie de transition, ignares qui plus est.

Pap Ndiaye, avec ses « actions concrètes visant à mettre fin aux stéréotypes de genre »[1] s’est inscrit dans les pas de l’un de ses prédécesseurs, l’inénarrable Vincent Peillon, qui voulait « s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités »[2], slogan qui fleure bon les totalitarismes du XXème siècle. C’est dans cette optique que le « Planning familial », avec son affiche d’août 2022 « les hommes aussi peuvent être enceints », est soutenu par le gouvernement (la ministre déléguée Isabelle Rome) et par la Mairie de Paris. Ce même gouvernement, dont la ministre des Sports avait appelé, en mai 2023, les clubs de football à « prendre des sanctions » contre les footballeurs (en l’occurrence musulmans…) refusant de porter le maillot aux couleurs LGBT. Ces derniers ont pourtant eu raison de ne pas vouloir contribuer à une politisation du sport, en se faisant les propagandistes d’une idéologie élgébétiste délétère.

En politique étrangère, la macronie a nommé en octobre 2022 un « Ambassadeur pour les droits des personnes LGBT+ ». La lutte contre l’homophobie est devenue une « priorité » de la diplomatie française[3].  L’objectif affiché n’est, certes, pas critiquable : « engagement de la France en faveur de la dépénalisation universelle de l’homosexualité ». L’homosexualité est, en effet, encore punie dans 70 pays (majoritairement musulmans), dont 13 (tous musulmans) appliquent la peine de mort. Rappelons les crimes odieux contre les homosexuels de la part de l’État islamique (à Mossoul en Irak en 2015, à Orlando en Floride en 2016), ou de chiites (à Sadr City à Bagdad de 2009 à 2016). Mais la sécurité des homosexuels, d’ailleurs mal assurée dans nos banlieues, est une chose, l’élgébétisme militant en est une autre.

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La légitime action internationale de notre pays en faveur des droits de l’homme doit se faire dans un cadre diplomatique discret et efficace, sans arrogance ni ostentation, dans le respect de la diversité culturelle de la planète et des souverainetés nationales. Car si on tente ainsi d’exporter officiellement nos lubies idéologiques, il faudrait accepter en retour que les pays de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) puissent nommer chez nous des Ambassadeurs à la polygamie… Mettre des drapeaux arc-en-ciel sur les ambassades, comme nous le faisons, est une provocation qui sort des usages internationaux. Au cours des années 80, aux pires heures de l’apartheid en Afrique du Sud, aucun pays européen n’avait mis le drapeau de l’ANC sur son ambassade à Johannesburg, alors que 80% de la population était très fortement discriminée et que l’ANC de Nelson Mandela représentait l’antiracisme par excellence.

Et pour cause. Nos diplomates représentent notre État et son peuple et non les lobbies idéologiques parisiens du moment. La propagande homosexuelle est ainsi devenue le « fleuron du soft power à la française ». Notre Ambassadeur au élgébétisme s’est fait éjecter du Cameroun, fin juin 2023. Un analyste camerounais a brillamment résumé les choses : « Quand la Chine vient avec les projets infrastructurels, l’Inde avec des projets agricoles, le Japon avec des écoles primaires, l’Allemagne avec la coopération universitaire de haut niveau, la Russie avec la coopération sécuritaire de pointe, tout ce que la France nous propose, c’est la promotion de l’homosexualité ! Et après, ils vont s’étonner du « sentiment anti-français ». » Il conviendrait, en effet, d’analyser l’impact du élgébétisme dans les déboires actuels de la France en Afrique et dans son image de plus en plus ternie en Asie. Poutine a parfaitement compris le parti qu’il pouvait tirer, sur le plan international, de l’instrumentalisation de nos dérives, qui, de surcroît, délégitiment la défense des Droits de l’Homme. Un comble pour leur patrie d’origine, la France. Il nous faut ici rappeler une réalité cruelle pour notre « progressisme » d’Etat. L’oligarchie dirigeante en France appelle « communauté internationale », ce qui n’est, en réalité, que l’isolat occidental (les Etats-Unis et leurs vassaux). Seuls 29 États (tous occidentaux) sur les 193 représentés à l’ONU, ont autorisé officiellement l’union entre deux personnes de même sexe. En conséquence de quoi, 164 États sur les 193 sont en phase avec la « manif pour tous »…

L’idéologie des territoires perdus de la République

L’islamo-gauchisme ressemble au premier abord à un oxymore : une religion réactionnaire, dont le « beau modèle » est l’État de Médine au VIIème siècle, mariée avec des robespierristes athées revendiquant l’amnésie et la table rase. Il faut dire que la Nupes a besoin des voix islamiques pour obtenir un groupe parlementaire. Mélenchon, vieux sénateur socialiste maastrichtien, après s’être rêvé en fondateur de la VIème République, se contente de finir sa carrière comme Grand Mamamouchi du neuf-trois. Pour les Frères musulmans, un franc-maçon socialiste, qui plus est, canabiste et élgébétiste, ne peut pas inspirer confiance. Mais pour les héritiers de Hassan El Banna, tout ce qui peut contribuer à saper les fondements d’une société non musulmane est bon à prendre. Pour le supémacisme islamique qui avance ses pions en France, Mélenchon est un excellent idiot utile.

Selon un sondage IFOP de juin 2019, 63% des musulmans de France estiment que l’homosexualité est « une maladie » ou une « perversion sexuelle »[4]. De son côté, la Grande Mosquée de Paris confirme qu’«en Islam l’homosexualité est clairement interdite». Dans un sondage IFOP de septembre 2020, 74 % des Français musulmans de moins de 25 ans affirment que l’islam passe avant la République, 57 % que la charia est plus importante que la République, en augmentation de 10 points par rapport à l’année 2016 ! Les filles voilées, majoritaires devant certaines écoles, témoignent de cette évolution. La légalisation du mariage homosexuel en 2013, en France, a-telle renforcé l’islamisme ? Il est probable que ceux qui rejetaient déjà la société française pour bien d’autres raisons, se sont vus donner là une autre occasion, et de taille celle-là, pour la rejeter encore plus.

69% des électeurs musulmans ont voté en faveur de LFI en 2022. Les théories du think-tank de gauche Terra Nova, qui inspirent macroniens et mélenchoniens, rentables sur le plan électoral, n’apportent aucune vision d’avenir pour notre pays. Ne parlons même pas d’une société harmonieuse. Les musulmans de France ont-ils reçu en 2022 des consignes de vote pour Mélenchon, comme l’affirme une note du service central du renseignement territorial (SCRT)[5] ? C’est en tout cas ce que suggère un « communiqué d’imams et prédicateurs » (salafo-fréristes proches de la famille Ramadan) invitant les musulmans à voter pour « le moins pire » (sic), c’est-à-dire, parlons clair, pour celui qui sera le meilleur facilitateur de l’islamisation progressive de notre pays. Il est vrai que Jean-Luc Mélenchon avait donné de sérieux gages de soumission aux suppôts de l’islam politique. N’avait-il pas bruyamment participé, le 10 novembre 2019, à la manifestation contre « l’islamophobie d’État », où les cris d’« Allahou akbar », sans déranger les « insoumis », soulignaient un peu plus l’état de déchéance de la gauche ?

L’universitaire Florence Bergeaud-Blackler, spécialiste de l’islam politique, a parfaitement raison de dire que « LFI n’est pas un parti musulman ou islamiste, mais seulement un parti « coucou ». Comme le coucou fait couver ses œufs dans le nid d’un oiseau d’une autre espèce, un parti coucou abrite et protège des idées qui ne sont pas les siennes »[6]. Remarquons qu’en français, coucou a donné le mot « cocu » qui est le sort final réservé à la gauche islamo-collabo.

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Il faudrait ajouter que gauchistes et islamistes ont, pour s’entendre – et c’est bien plus important qu’on ne le pense – deux points communs capitaux : une haine commune de la France historique et une haine commune de la catholicité, matrice de notre nation. Cette société est injuste pour les uns, à islamiser pour les autres. Un pays coupable de tout pour les uns, à brûler pour les autres (comme ce qui s’est passé au cours des émeutes insurrectionnelles de juin 2023). Ajoutons que l’hostilité à Israël et aux Juifs permet aussi de se retrouver…

La gauche n’a plus aucun projet de société et aucune vision d’avenir pour notre pays. Naguère porteuse d’un idéal national et social, la gauche a muté en quelques décennies, en un courant matérialiste, athée plus que laïque, sectaire, manichéen, gnostique, attiré par l’hérésie religieuse et la déviance sociale, noyé dans la préférence étrangère et prêt à s’allier avec qui l’aidera à venir au « pouvoir ». La nouvelle utopie de gauche, c’est diriger, sans la police, un pays devenu hall de gare, composé de gens qui n’ont strictement rien en commun et, qui, pour certains, portent un esprit de violence et de revanche. Le remplacement entraîne la misère et la misère est un puissant levier révolutionnaire, pense la Nupes.

Après les émeutes de juin, les déclarations du président de la République et de la Première ministre, ont confirmé que, sur le lien entre immigration massive (500 000 entrants en 2022) , délinquance maghrébine et voiles islamiques, la cécité volontaire était toujours le réflexe de base de la macronie. Sur ce point, dans un rare éclair de lucidité, le président a exprimé, dans son allocution de rentrée, sa volonté de « reciviliser » notre pays. Mais pour qui vient de passer six années à nier l’existence d’une identité et d’une culture françaises spécifiques, de quelle civilisation parle-t-il donc ? Après tout, l’islam est aussi une civilisation et déjà bien présente sur notre sol…

La « marche aux enfers » de la France va donc se poursuivre, avec le renforcement de sa colonisation avec notre propre argent, stade suprême de la décadence. Pour la caste narcissique et la rue du Faubourg Saint-Honoré, l’élgébétisme restera « l’horizon indépassable » de la modernité « progressiste ». Avec l’islamisme, il conduira, dans notre pays, au « choc des civilisations », à la partition et à la sécession de territoires. Jusqu’à l’effondrement d’un État qui aura été délibérément affaibli. Devant les yeux d’un peuple hébété, méprisé, inquiet et dépossédé. À moins d’un sursaut national, qui ne pourra venir que de vertueux patriotes, actuellement stigmatisés sous le nom « d’extrême-droite ».


[1] https://www.leparisien.fr/societe/salope-contre-don-juan-leducation-nationale-veut-en-finir-avec-les-stereotypes-de-genre-10-09-2022-4Y3EBMGZPBBJ3BYS4UIRZEKOUA.php

[2] https://www.lefigaro.fr/assets/pdf/lettre-v-peillon.pdf

[3] https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/droits-de-l-homme/l-action-de-la-france-en-faveur-des-droits-des-personnes-lgbt/#sommaire_1

[4] https://www.causeur.fr/ifop-sondage-lgbt-phobies-homosexualite-musulmans-162672

[5] https://www.europe1.fr/politique/info-europe-1-comment-les-islamistes-ont-oriente-le-vote-musulman-vers-jean-luc-melenchon-4130854

[6] https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/le-vote-musulman-chez-melenchon-et-le-risque-de-lentrisme-fondamentaliste