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Michel Le Milinaire: dernier tango à Laval

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Michel Le Milinaire, 92 ans, est décédé samedi 2 décembre. Entraîneur emblématique du Stade lavallois des années 80, il a été en quelque sorte le Guy Roux de l’Ouest de la France, plaçant un temps une préfecture sans histoire sur la carte du football national.


Quand Renaud passait en concert à Laval au début des années 2000, la première chose lavalloise qui revenait à la mémoire du chanteur était l’ancien entraîneur, surnommé en son temps « le druide ». Si Michel Le Milinaire a fait les grandes heures du club mayennais, c’est dans les anciennes Côtes-du-Nord qu’il a vu le jour. Lycéen à Saint-Brieuc, il joue au foot au stade briochin, puis fait son service militaire au Maroc, en 1952, où il est instituteur à l’école musulmane de Fès. Quelques décennies avant Christian Gourcuff, prof de maths avant de devenir l’entraîneur du FC Lorient, Michel Le Milinaire fait partie de ses entraîneurs du Grand Ouest qui ont tâté de la craie blanche et du tableau noir avant de prendre en main sifflets et chronomètres. En fait, il a existé toute une tradition d’entraîneurs de ces régions, entre Bretagne et Anjou, un peu intellos, perpétuée par Jean Prouff, José Arribas, Jean-Claude Suaudeau et Reynald Denoueix, qui ont fait les grandes heures, le premier du Stade Rennais, les trois autres au FC Nantes. Etiquette intello et même un peu gauchisante en ce qui concerne Michel Le Milinaire. Son frère, André, militant à l’UNEF, au PSU puis au Parti socialiste, a son entrée dans le Maitron, le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.

Le Milinaire revient en métropole en 1953 et entre à l’Ecole normale des instituteurs, à Laval. Il intègre l’équipe de foot de l’école, le « Normal Star ». Il joue un temps milieu de terrain au stade lavallois puis au Club athlétique mayennais, où il officie comme entraîneur-joueur. On est alors dans les profondeurs du football amateur. En 1968, après quelques années à la tête de l’équipe réserve, Le Milinaire devient l’entraîneur du Stade lavallois. L’équipe démarre dans le championnat régional amateur et se retrouve en division 1 en 1976. A chaque montée, l’entraîneur breton doit se battre contre les instances du football français mais aussi contre ses dirigeants sceptiques et le maire de la ville, André Pinçon, pour faire accepter l’idée de passer à l’étage supérieur. La montée en D1, c’est peut-être la montée de trop, car elle imposerait au club d’adopter un statut professionnel. Et en même temps, c’est un dilemme, car en cas de refus de monter, le club redescendrait en troisième division. Le groupe Besnier, futur Lactalis, accepte de mettre la main à la pâte. Les pelouses de la France entière découvriront « les Tangos » flanqués de leur fier maillot orange, avec le camembert Président comme sponsor.

Un gauchiste du Stade Rennais et le fils d’un G.I.

Dernière étape avant d’arriver en Bretagne, Laval, ville de garnison un peu triste, s’est toujours vécue comme une simple ville de passage. En plein cœur de ce que Jérôme Fourquet appelle l’Ouest intérieur (une zone comprise entre le Sud de la Manche et le Nord de la Vendée qui s’en sort à peu près, et place forte du « catholicisme zombie »), la Mayenne n’a pas l’identité exubérante de ses voisines bretonnes et normandes. Elle n’a pas de plages non plus. Elle n’a pas eu un vicomte excentrique pour créer un Puy du Fou de la chouannerie. Chaque année, ses lycéens s’en vont garnir les bancs des facs de Rennes, du Mans, d’Angers. Alors, quand Laval s’offre son quart d’heure de gloire chaque dimanche matin sur Téléfoot, c’est un coup de pub inespéré. Les bobines des joueurs sont collectionnées dans les albums Panini, et Zinedine Zidane, le minot de Marseille, a raconté un jour : « Dans l’album Panini, on découvrait des équipes de l’autre côté de la France : il y avait le maillot orange de Laval qui me faisait penser au Pays-Bas de Cruijff… » Certes, le club ne peut guère rivaliser avec le FC Nantes, grand nom du football national et détenteur du « jeu à la Nantaise ». Mais pendant toute la décennie 80, alors que Rennes fait l’ascenseur entre D1 et D2, alors que Noël Le Graët n’a pas encore fait monter Guingamp, alors que Caen n’a pas encore connu ses grandes heures européennes, Laval va tenir son rang dans l’élite du football français et devenir une place forte du football du Grand Ouest. Et à la baguette, il y a toujours Le Milinaire, qui récupère les joueurs dont le Stade Rennais voisin ne veut plus, parmi lesquels Jean-Luc Arribart (qui a fait une grande carrière de consultant TV ensuite), Patrick Delamontagne et surtout Raymond Keruzoré, une sorte de Cantona breton des années 70, dégagé de la capitale bretonne à cause de ses sympathies gauchistes. En Mayenne, la carrière de Keruzoré va trouver un deuxième souffle, grâce à l’entraîneur Le Milinaire. D’ailleurs, quand Laval monte, Rennes redescend en D2, comme dans un cruel jeu de vases communicants.

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Pour compléter l’effectif, le club mise sur une filière d’attaquants ouest-allemands. En 1979, débarque Erwin Kostedde, métis, fils d’un G.I. américain et d’une mère allemande, 34 ans, 90 kilos pour 1 mètre 80, pas le stéréotype du joueur ultra-mobile. La semaine, il ne s’entraîne pas avec ses camarades mayennais mais se prépare en Allemagne. Il arrive un peu avant les matchs à Laval par avion et rentre aussitôt après en RFA où est restée sa famille. Il s’entraîne tout seul dans son coin. A la fin de la saison, il termine co-meilleur buteur du championnat de France et s’offre un triplé contre l’OM. Une autre époque.

Laval-Dynamo Kiev, étape décisive de la guerre froide

Chaque année, le club perd des joueurs, mais chaque année, il les remplace par des gaillards venus du football amateur qui, au bout de quelques matchs, s’adaptent au niveau de la D1. Chaque année, dans son numéro de rentrée, France Football prédit une descente aux Mayennais. Et pourtant, le club déjoue les pronostics. En 1982 et en 1983, il termine même à la cinquième place, suffisante pour accrocher une place en Coupe d’Europe. Débute la folle épopée européenne de Laval 1983-1984. A cette époque-là, les clubs français n’ont pas d’énormes références en Coupe d’Europe, et la sélection nationale n’a pas encore gagné le championnat d’Europe des Nations. Alors, quand Laval tombe sur le Dynamo Kiev, qui compte dans ses rangs l’ossature de l’équipe nationale soviétique, et notamment Oleg Blokhine (Ballon d’Or 1975) et Igor Belanov (futur Ballon d’Or), rien ne parait vraiment faisable mais rien ne semble complètement impossible. Dans les buts lavallois, Jean-Michel Godart débarque de deux années passées à Nœuds-Les-Mines, en deuxième division. Avant de s’envoler pour l’URSS, Le Milinaire est allé voir le Dynamo Kiev en Espagne et au retour, il prévient ses joueurs, pas très rassurant : « Je n’ai jamais vu une équipe aussi forte, vous vous attaquez à un monstre du football européen ». En Ukraine, Laval se fait sérieusement bouger mais tient le 0-0. Godart se souvient : « Blokhine était venu me féliciter à la fin du match et m’avait tapé sur l’épaule. J’avais trouvé ça sympa qu’un Ballon d’or vienne saluer un anonyme comme moi ». Au match retour, au stade Francis Le Basser, Laval, réalise l’exploit. Godart lâche : « Ils nous ont pris pour des Schtroumpfs, on les a bien schtroumpfés ! ». En fait, il a moins désigné ainsi les joueurs de Kiev que les dirigeants de l’AS Monaco, qui se plaignaient que Laval aille représenter le football français en Coupe d’Europe. Au tour suivant, Laval accroche l’Austria Vienne mais est finalement battu.

La remontée avec Rennes

Le président Bisson s’en va en 1986. Bernard Tapie, Claude Bez, Lagardère arrivent dans le football, l’ambiance change un peu, les mœurs aussi. Le Millénaire et Bisson sont réticents à laisser entrer de nouveaux partenaires dans le capital du club. Moins habile qu’un Guy Roux quand il s’agit d’affaires, Laval et son entraîneur ratent le coche de la deuxième moitié des années 80 et ne s’installeront pas dans le paysage du football français aussi longtemps que l’AJ Auxerre. Le club a quand même le temps de voir évoluer sous ses couleurs orange l’attaquant François Omam-Biyik, buteur avec le Cameroun lors du match d’ouverture de la Coupe du monde 1990 contre l’Argentine de Diego Maradona, et de lancer dans le grand bain Frank Lebœuf, futur champion du monde, et qui a encore des cheveux à l’époque. Laval, plus petit budget de D1, descend assez logiquement en 1989, à quelques points du Matra Racing, club maintenu à flot par Jean-Luc Lagardère. Poussé dehors par le club mayennais, Michel Le Milinaire va s’offrir une fin de carrière avec Rennes, qu’il fait remonter en D1, lançant de futurs internationaux comme Sylvain Wiltord et Mikaël Silvestre. Deux ans après son départ à la retraite, en 1996, François Pinault rachète le club breton, qui entre dans une autre dimension.

Avec la disparition de Michel Le Milinaire, c’est le football de papa qui s’éteint, fait de vin chaud à la mi-temps et de moustachus bourrus, d’anciens instits socialisants devenus entraîneurs de D1 un peu par hasard. Le Stade Lavallois a perdu son entraîneur le plus important du siècle dernier, voire du millénaire.

Les neuneus du peep-show

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« Qui c’est les plus forts? Évidemment c’est les Verts! » Et plus que jamais. Marie Toussaint (EELV), lance sa campagne européenne en levant la jambe et en bougeant les fesses. La tête de gondole et tout l’état-major de la compagnie s’envolent dans une séance de booty thérapie à sortir un saule pleureur de la dépression. Les hormones en folie, benêts verts et verts benêts se sont éclatés comme des fruits rouges sur la danse du poulet boucané.


Imperméables au monde qui les entoure, les Verts ne ratent jamais l’occasion d’un forage dans les profondeurs du ridicule. Qu’il pleuve des bombes ou des coups de couteau, ces pros de l’indécence s’acharnent à ne jamais décevoir. Alors peu importe si Rousseau, il y a peu, cassait des noix d’un simple regard chez Me Too. Élection oblige, s’il faut bouger comme une dinde, on peut compter sur ses convictions à plume. Et Jadot le Géant Vert, régulièrement lynché par les Poulettes du parti, s’il doit se déhancher comme un canard sans tête pour ne pas perdre son mandat, il fera coin-coin sur commande. Quant à Marie Toussaint, jusqu’ici connue que de son géranium, ses débuts sont chargés de promesses.

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Marie la douce. En voilà une promesse politique bien charpentée: « La campagne sera placée sous le signe de la douceur ». Après le spectacle de fesses à l’Élysée Montmartre, on peut se poser une brouette de questions sur ce qui se cache derrière les douceurs de la Toussaint. Avec une bouteille de champagne, un passage en cabine pour une danse privée? Vu le casting, je préfère encore une infusion au chrysanthème et l’intégrale de Derrick. Bon, on a 6 mois pour comprendre ce que Marie la main verte a à offrir comme douceurs. Ensuite, ma douce a enchainé avec une palanquée de métaphores salées par la tempête que son voilier va affronter de face. Après la câlinothérapie, le coup de barre à bâbord toute. Je n’y comprenais plus rien, pris entre le mal de mer et la menace du Vert sur un bateau.

Vert solidaire. Tout ça pourrait s’archiver dans les cartons de l’anecdotique si les Verts n’étaient pas solidaires des nocifs, des wokistes, des èlèfistes, en n’étant jamais du côté des paysans, de la ruralité avec tout ce qu’elle recèle de savoir-faire, d’identité, de mémoire géniale des gestes ancestraux. Qui n’ont pas besoin d’une poignée de citadins complètement chtarbés pour savoir ce qu’ils ont à faire sur leur terre.

Affaire Ruth Elkrief: non, Jean-Luc Mélenchon n’a pas «dérapé»

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Ce week-end, Jean-Luc Mélenchon a à nouveau revêtu les habits de l’extrême-droite qu’il est pourtant censé exécrer et a largement dépassé celui qui apparait comme son modèle: Jean-Marie Le Pen. Nous avons eu droit à un festival d’outrance flirtant avec l’apologie du terrorisme, sombrant dans un antisémitisme hypocrite et accrochant des cibles dans le dos d’une journaliste, Ruth Elkrief, qui a eu le malheur de mettre en difficulté un des nervis du lider maximo. Mais là où les provocations de Jean-Marie Le Pen lui valaient ostracisation et condamnations, Jean-Luc Mélenchon bénéficie de la complaisance d’une partie du système médiatique. Les Français ne sont pas dupes pour autant qui font de lui un homme dangereux pour la démocratie, bien avant la présidente du RN. Cette stratégie de la violence politique n’est pas un dérapage de la part de LFI, mais à la fois une renaissance et un héritage, celle de la gauche totalitaire, qui appuie la Terreur sur le culte de la personnalité.


« Vive Gaza, gloire éternelle à ceux qui résistent ! » Voilà comment Jean-Luc Mélenchon fait l’apologie du Hamas alors que celui-ci a commis le 7 octobre un crime contre l’humanité qui rappelle l’action des Einsatzgruppen nazis durant la Shoah par balles. Bien sûr, dans la foulée, il n’hésite pas à accuser Israël de commettre un génocide. Pour faire oublier les crimes atroces commis par le Hamas et continuer à masquer une dérive antisémite sous le masque d’une critique antisioniste, il faut pouvoir transmuter un massacre gratuit en acte de légitime défense. L’exercice pourrait paraitre difficile, devrait susciter l’opprobre, mais ce n’est pas le cas. Ainsi, transformer les Juifs en nazis, le Hamas en force de résistance et un pogrom, en action de légitime défense, passe mieux si on fait semblant de combattre un « génocide ». L’épisode aurait déjà suffi à faire du week-end de Jean-Luc Mélenchon, une nouvelle station sur le chemin de la honte, mais c’était sans compter sur la possibilité qu’offre X, ex-Twitter, d’exhiber son absence de tenue et de retenue même quand aucune caméra n’est là pour saisir l’instant.

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Le choix des mots

C’est Ruth Elkrief qui a fait les frais du nouvel épisode de décompensation publique du phare de la pensée insoumise. Pour avoir mené, comme à son habitude, une interview sans complaisance et avoir poussé dans ses retranchements le délicieux Manuel Bompard (celui que l’on imaginerait si facilement en accusateur du comité de Salut public de 1793), la journaliste a essuyé les foudres du tonitruant chef des Insoumis. « Ruth Elkrief. Manipulatrice. Si on n’injurie pas les Musulmans, cette fanatique s’indigne. » Le problème n’est pas la hargne et les insultes qui caractérisent ce tweet. Ce choix des mots dessert l’auteur dont nul n’attend guère mieux. Le problème c’est qu’en faisant ce tweet, Jean-Luc Mélenchon met en danger la journaliste et actionne des leviers qui sont largement suffisants pour qu’un islamiste décide de passer à l’acte. Et il se trouve que ce week-end a démontré que le risque de se faire exécuter par un exalté sous influence islamiste est toujours aussi élevé en France.

Pourquoi ? Parce que ce qui s’est passé le 7 octobre n’a pas horrifié les personnes sous la coupe de l’islam politique. Au contraire, ce carnage les a excités, accélérant les passages à l’acte. Cela s’est traduit par l’explosion des actes antisémites et le réveil de la pulsion jihadiste. LFI a largement participé à cela, en refusant de qualifier le Hamas de groupe terroriste. Mais surtout l’habileté de LFI est de mettre sciemment ceux qui s’opposent à elle en danger. Pour cela, les membres de ce parti amalgament islamistes et musulmans et accusent ceux qui sont horrifiés par les actes commis par le Hamas, de détester les Musulmans et de n’avoir aucune pitié pour les Gazaouis. Pour la plupart des personnes, ces accusations délirantes resteront sans effet. Mais ce que ne peuvent ignorer les « Insoumis », c’est que nous avons sur notre territoire des personnes radicalisées qui n’ont rien à envier aux fanatiques du Hamas. A ceux-là il n’est pas utile de formuler des messages d’appel au meurtre explicites. Il suffit de laisser entendre que la personne participe à la persécution de musulmans pour qu’elle devienne une cible.

Et une personnalité sous protection policière, une !

La deuxième manière de favoriser les passages à l’acte est d’assimiler la violence du Hamas à un acte de résistance quand on sait à quel point les jihadistes sont fascinés par la mort. Derrière « gloire éternelle à ceux qui résistent », l’islamiste entend que les massacres comme ceux du 7 octobre sont légitimes, que donner la mort est un acte noble et courageux et que selon le canon de la martyrologie, c’est un passeport pour l’éternité. Ceux qui passent ainsi à l’acte ne sont pas les personnalités les plus équilibrées de notre société, mais ils ne sont pas fous. Ils ont en général une forte cohérence idéologique et quand ils tuent, ils ne le font pas au hasard. Soit le lieu, soit le moment, soit la cible sont choisis pour faire sens, atteindre une dimension symbolique.

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Cela les alliés objectifs des islamistes le savent. Cela Jean-Luc Mélenchon le sait. Comme il sait qu’il accroche une cible dans le dos de Ruth Elkrief. Ainsi selon le tweet, si Ruth Elkrief essaie par tous les moyens de faire en sorte que Manuel Bompard dise du mal des musulmans, c’est parce qu’elle est « fanatique ». Comprendre qu’elle sert le suprémacisme juif. Le leader LFI n’a même pas à le mentionner explicitement, ceux pour qui il écrit ce tweet en possèdent les codes et reçoivent parfaitement le message. Ruth Elkrief a donc dû être placée sous protection policière.

Que penser de ce type d’homme politique qui jette en pâture ceux qui le dérangent, enclenchant tous les leviers pour que des radicalisés passent à l’acte, sans que cela ne semble les déranger le moins du monde ? Le pire étant que, ce mépris profond de la vie de l’autre conjugué à l’appel à la violence politique et à l’invective permanente séduit. Jean-Luc Mélenchon est devenu le leader d’une gauche aux penchants totalitaires et épurateurs qui malgré ses excès ne suscite pas l’indignation qu’elle mérite. Peut-être parce que la crise de la démocratie fait anticiper que dans le monde qui vient, mieux vaudra courber l’échine face à un chef de bande sans scrupule, qu’être les derniers tenants de l’humanisme, de la justice et de l’égalité des hommes. A voir ce que se permet le caïdat de LFI, c’est en tout cas le pari que fait la gauche actuelle.

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Émilie Gomis: vous sautiez? J’en suis fort aise. Eh bien! Ramez maintenant

En réponse aux accusations d’antisémitisme qui pèsent contre elle, la championne de basket dit qu’elle s’«excuse auprès de ceux qui se sont sentis blessés».


« Plus vite, plus haut, plus fort », telle est la devise des Jeux Olympiques. Au train où vont les choses, on se demande si l’édition de 2024 ne va pas mettre Paris sur orbite. L’idée d’instaurer un QR code afin de contrôler les déplacements autour des différents sites ou celle de fermer les aéroports de Roissy et Orly, le 26 juillet, pour parer à toute attaque aérienne ne rassurent pas vraiment quand on sait qu’aux quatre coins du pays on surine à tout-va ou qu’on se fait mettre martel en tête. Si une note ouverte de la DGSI rappelle qu’«un évènement sous le feu des projecteurs planétaires fournit une caisse de résonance très forte pour des activistes en quête d’impact et de notoriété » et appelle la France à « prendre en compte tous les types de menaces qui pourraient porter atteinte à l’organisation des Jeux, perturber leur déroulement, tant sur les sites olympiques qu’ailleurs (…) », il n’y a guère, à ce jour, que Gros lardon et ses potes qu’on maîtrise à peu près.

Funestes accointances

Et maintenant on découvre qu’Émilie Gomis, ex-basketteuse médaillée d’argent aux JO de Londres 2012 et devenue ambassadrice de Paris 2024, fait l’apologie du terrorisme. Il y a décidément quelque chose de pourri au royaume des JO. En date du 9 octobre, la sportive de haut niveau reconvertie a partagé sur Instagram un post justifiant et légitimant le pogrom perpétré par le Hamas. On y voyait une carte de France de plus en plus envahie, au fil des ans, par le drapeau israélien. Sous ladite carte, une question était posée : « Que feriez-vous dans cette situation ? » En creusant un peu plus avant, on apprend que l’ancienne basketteuse française exprime régulièrement ses opinions politiques. Ainsi, elle a « liké » nombreux messages de l’influenceur franco-béninois Kémi Séba, panafricaniste et suprémaciste noir, connu pour ses sorties racialistes et anti-France. Le joyeux drille est également fondateur et leader de la Tribu Ka, un groupuscule raciste et antisémite dissout en 2006 par le ministère de l’Intérieur pour incitation à la haine raciale.  Émilie Gomis « suit » également Louis Farrakhan, leader raciste, antisémite et complotiste d’une organisation américaine séparatiste noire et musulmane nommée Nation de L’Islam. Il est connu pour avoir qualifié le judaïsme de « sale religion », les juifs de « sangsues », les blancs de « diables aux yeux bleus » et Hitler de « très grand homme ». Tout un programme.

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C’est à un internaute, « Sword Of Salomon », qu’on doit, jeudi 30 novembre, le signalement sur X des funestes accointances d’Émilie Gomis. Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) s’en est ému et indique s’être entretenu avec la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra pour « lui dire son indignation suite aux prises de position d’Émilie Gomis, ambassadrice de Paris 2024 ». La ministre l’a assuré « que les instances de Paris 2024 sont officiellement saisies et se prononceront dans les prochains jours ». Le CRIF souhaiterait voir l’ancienne basketteuse démise de ses fonctions. On rappelle ici l’article 8 de la Charte éthique de Paris 2024 : « les membres et les salariés de Paris 2024 font preuve de loyauté et de discrétion professionnelle » et « s’abstiennent de tout acte qui pourrait porter atteinte à l’image ou à la réputation de Paris 2024. »

Engagement intact

Sa carrière sportive achevée, la spécialiste du rebond était devenue « un modèle inspirant » pour les femmes et semblait avoir « trouvé sa place dans la vraie vie ». Ainsi, en mars 2023, Paris-Normandie rendait compte de l’un de ses échanges avec un public féminin. Elle avait alors, devant un parterre admiratif, évoqué sa reconversion professionnelle modèle comme ambassadrice de Paris 2024 et marraine d’un raid organisé au Maroc « challenge 100% féminin et solidaire ». « Qui suis-je ? Je suis la fille qui mettait des ballons dans des paniers de basket. Et quoi d’autre ? (…) Il faut toujours se lancer. La peur du regard des autres, c’est ce qui nous freine » avait proféré la dribbleuse, habitée.

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Si notre « inspiratrice » a su sauter très haut, nous lui souhaitons maintenant de montrer autant de talent pour ramer. Face à l’émotion suscitée par ses prises de position sulfureuses, Émilie Gomis a finalement présenté des excuses, ajoutant : « Les accusations d’antisémitisme auxquelles je fais face sont en totale contradiction avec les valeurs qui m’ont été inculquées et que le sport m’a enseignées ». Elle a précisé : « Mon engagement envers la diversité, la compréhension mutuelle et la paix reste intact. Je condamne toute forme de discrimination et m’engage à travailler pour un monde où la compréhension et le respect règnent en maîtres. » Pas sûr que cet acte de contrition suffise à blanchir l’athlète française, d’origine sénégalaise des soupçons d’antisémitisme qui pèsent sur elle. Elle risque de devoir s’expliquer davantage : « Vous sautiez ? J’en suis fort aise. Eh bien ! Souquez maintenant. » Si elle se voyait évincée de son poste, on lui suggère de proposer ses talents aux Insoumis dont elle semble partager les valeurs. Nul doute qu’ils ne lui fassent bon accueil.

Armand Rajabpour-Miyandoab: Ne jamais croire un terroriste sur parole!

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Sorti de prison, où il avait purgé entre 2016 et 2020 une peine pour avoir fomenté une attaque dans le quartier des tours de la Défense, Armand Rajabpour-Miyandoab n’a eu de cesse de dire aux médecins, à ses proches et à la police qu’il s’était « déradicalisé ». Aujourd’hui, la réalité des troubles psychologiques du terroriste interroge autant que la qualité de son suivi médical et judiciaire.


Armand Rajabpour-Miyandoab, Franco-Iranien âgé de 26 ans, fiché S pour islamisme radical, armé d’un couteau et d’un marteau, a tué à Paris dans la soirée du 2 décembre un touriste allemand et blessé deux autres personnes. Il a été appréhendé par des fonctionnaires de police de voie publique – dont l’un a usé d’un taser électrique pour le neutraliser – dont il faut saluer le remarquable professionnalisme. Je salue aussi le chauffeur de taxi courageux dont l’intervention a sauvé une femme.

« Pas d’amalgame », saison 47

Manuel Bompard (LFI) a déclaré qu’il ne faut pas tirer de « leçon générales » de ces péripéties criminelles. Bien sûr que si ! Sinon à quoi serviraient les tragédies qui en matière de terrorisme dispensent à peu près toujours les mêmes enseignements quand les auteurs sont appréhendés vivants ? Je tiens d’autant plus à ce type de considérations que les informations recueillies sur son parcours, sa condamnation pour association de malfaiteurs terroriste, l’exécution de sa peine – cinq ans dont un assorti d’un sursis probatoire -, la date de sa libération et les modalités de suivi, de traitement et de contrôle mises en place ensuite demeurent encore à préciser dans le détail.

Il me semble toutefois qu’au regard des éléments déjà sûrs, on peut tirer des observations que j’ai déjà eu l’occasion de formuler et qui me paraissent consubstantielles à la matière du terrorisme.

Les troubles psychiatriques et neurologiques dont le mis en cause a paru souffrir ont fait l’objet d’un traitement médicamenteux arrêté au mois de mars 2022 en accord avec le médecin, puis au mois d’août d’un suivi psychologique et d’une injonction de soins. Ils n’étaient sans doute pas imaginaires mais exploités par le principal intéressé au point qu’ils pouvaient aller de pair avec des résolutions criminelles renouvelées. C’est à cause de ce parallélisme que je me méfie toujours des appréciations des experts. D’ailleurs, au mois d’avril 2023, aucune dangerosité d’ordre psychiatrique n’était relevée. Pour les terroristes, et ce Franco-Iranien en particulier, on pourrait presque soutenir que la psychiatrisation est comme la continuation d’une lutte criminelle par d’autres moyens : un bouclier, une sauvegarde momentanés avant le passage à l’acte.

Certains qui l’ont connu de près n’ont d’ailleurs pas été dupes de ses simulacres. Des membres actuels ou anciens du programme Pairs ont confirmé n’avoir jamais cru en son déséquilibre.
Il ne faut jamais croire un terroriste sur parole.

Leur taqîya, notre Etat de droit

Je maintiens que le terrorisme, ses règles, son appréhension, sa nature et son discours ne doivent pas relever d’une criminalité ordinaire. Par exemple, créditer un terroriste d’une sincérité quand il se repent, qu’il affirme ne pas vouloir recommencer, est évidemment se laisser égarer par une malignité qui profite de notre Etat de droit. Pour commettre, une fois que la Justice aura été abusée, le crime qui sera toujours resté comme une finalité fondamentale.

Quelle absurdité d’avoir accordé même un soupçon de crédibilité, en 2016 et par la suite, aux dénégations de cet assassin de 2023 quand il affirmait avoir été « radicalisé mais ne l’être plus », et d’avoir accepté sa parole comme si elle était frappée de vérité alors qu’elle ne visait qu’à égarer. D’autant plus que par moments, tout au long de ce parcours – condamné en 2018, puis divers avec un suivi psychiatrique et neurologique -, il ne cachait pas la vérité : il admettait par exemple que le massacre de Nice ne lui avait pas déplu !

L’Etat de droit classique ne les concerne pas. Ils en profitent pour mieux tuer demain. La déradicalisation est un leurre. La folie est souvent un masque. Surtout, ne jamais, jamais, les croire sur parole.

Le 20 heures d’Anne-Claire Coudray, SAV des attaques djihadistes

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Gérald Darmanin était une nouvelle fois l’invité du 20h d’Anne-Claire Coudray, hier soir, vingt-quatre heures après qu’une nouvelle attaque au couteau a endeuillé la France – comme il l’était il y a un mois-et-demi après l’attaque dans le lycée d’Arras. À la fin de l’interview, difficile pour le téléspectateur de réprimer la sensation qu’on le reverra bientôt pour un nouveau drame.


Face à une journaliste relativement pugnace, le ministre de l’Intérieur a navigué entre sérénité affichée et fermeté. Il a aussi composé avec la double casquette de l’assaillant de la veille, un dénommé Armand, né Iman Rajabpour-Miyandoab, d’origine iranienne, à la fois islamiste radicalisé, emprisonné quatre années pour un projet terroriste dans le quartier de la Défense, mais aussi malade psychiatrique. Le genre d’individu qui échangeait sur les réseaux sociaux avec Abdoullakh Anzorov, quinze jours avant que celui-ci ne décapite Samuel Paty, et qui a fait allégeance à l’Etat islamique peu avant son attaque.

Alors, plutôt que de pointer des failles au sein de ses services, le ministre a préféré souligner que des médecins l’ont laissé arrêter son traitement médicamenteux. L’idée que les pouvoirs publics puissent imposer des injonctions de soins fait donc son chemin dans l’esprit de Gérald Darmanin, lequel en aurait parlé pas plus tard que ce dimanche après-midi, à Elisabeth Borne, lors de la réunion d’urgence organisée par la Première ministre.

Derniers jours en kiosques: Causeur: Octobre noir. Du Hamas à Arras, l’internationale de la barbarie

En revanche, lorsqu’Anne-Claire Coudray rapporte les propositions des oppositions, elles n’arrivent pas avec le même enthousiasme dans les oreilles de Gérald Darmanin. Certes, quand Manuel Valls propose d’interner d’office ce type de profil, Darmanin considère que « toutes les questions sont bonnes quand il s’agit de protéger les Français » et n’est pas hostile à l’idée de suivre l’ancien Premier ministre. Mais quand Jordan Bardella propose de la rétention de sûreté, Darmanin reproche au RN de ne pas avoir voté la loi anti-terroriste de 2021 et estime que « madame Le Pen veut vivre de ces problèmes ». L’occasion s’offre alors de faire un peu de réclame pour la future loi immigration qui permettra d’« expulser les étrangers délinquants radicalisés ». Tous ceux qui ne la voteront pas auront une lourde responsabilité si une nouvelle attaque du même genre se produit, considère l’ancien maire de Tourcoing.

Inévitablement, la série de questions de TF1 se referme sur les Jeux olympiques de juillet 2024. Quelques instants avant le passage du ministre sur le plateau du journal télévisé, un micro-trottoir nous présentait des touristes décidés à ne plus jamais mettre les pieds dans la Ville-Lumière ! Encore une fois, Darmanin a su apaiser l’ambiance : tout sera sous contrôle, grâce aux QR codes : « il y aura un cordon qui empêchera les gens de rentrer s’ils n’ont pas présenté des QR codes ». Toujours pas de plan B concernant la cérémonie, considérée par Alain Bauer et quelques autres comme « une folie criminelle », avec des délégations qui défileront les unes après les autres, sur la Seine, dans des péniches, devant 600 000 spectateurs agglutinés sur les berges.

L’intervention du ministre se termine déjà. On imagine qu’il a beaucoup à faire ailleurs. Espérons qu’on ne le reverra pas d’ici la fin de l’année, pour un drame équivalent.

Indécence d’atmosphère

Loi immigration. La semaine dernière, l’élu LFI Ugo Bernalicis (Nord) a été sanctionné par Yaël Braun-Pivet, au lendemain d’un esclandre provoqué en commission des lois. Il sera privé de 25% de son indemnité.


Jusqu’où ne pousseront-ils pas le bouchon du ridicule et de l’indécence ? Comme trop souvent depuis le début de la nouvelle législature, la scène est à la Chambre des députés. Cette fois, elle se déroule au sein même de la commission des lois, assemblée dans l’Assemblée qui devrait être considérée comme le saint des saints de l’Institution puisque, depuis sa création en 1789 et les premières constitutions post-monarchiques, cette Chambre est avant tout le lieu cardinal «  où est élaborée la loi ». Autrement dit, le cénacle où se conçoivent, se discutent, se décident et se votent les règles, les normes qui vont régir la vie du pays, la nôtre, et définir le contenu réel et bien concret de notre Etat de droit.

De ce fait, siéger au parlement est d’ores et déjà en soi un honneur, puisque chaque député est censé représenter, non pas seulement sa circonscription, mais la nation en son entier. Se voir mandaté par ses pairs pour avoir voix au sein de la commission chargée de préparer le travail législatif pour l’ensemble de la représentation nationale en est un autre, peut-être même supérieur au précédent.

On pourrait donc attendre de ces élus parmi les élus qu’ils aient une claire conscience de la responsabilité qui est la leur, de l’importance de leur mission, du gage de confiance  que le peuple de France leur concède. On pourrait, en effet, espérer de la dignité, mieux de la décence dans le comportement de ces gens, quelque chose comme des marques de respect à la fois pour l’Institution, pour leur mission, pour le citoyen, pour la République. Et d’abord, peut-être bien pour eux-mêmes. Il n’y a pas de caméras de TV lors des réunions en commissions. On peut donc se dispenser du lamentable pugilat, des vociférations grotesques auxquels certains, sur les bancs de l’extrême gauche, se livrent systématiquement, s’imaginant montrer ainsi au pays qu’ils existent, qu’ils sont à la manœuvre. Eh bien, non. La semaine passée c’est une pitrerie de cour d’école que nous a infligée cette commission des lois. Un député LFI demande une suspension pour assister dans l’hémicycle à la présentation d’un texte défendu par son parti dans le cadre de sa niche parlementaire. Refus du président de la commission qui annonce qu’il suspendra plus tard, au moment où arriveront les amendements. On pourrait comprendre à la rigueur qu’une protestation mesurée, courtoise soit émise en quelques mots, mais qu’on reprenne bien vite le cours de l’examen. Hélas non, on ne proteste pas avec tact, on hurle, on aboie, on invective, on s’envoie des insultes à la figure. On est au bord d’en venir aux mains. On se fait menaçant. On perd ses nerfs. On perd la notion de ce qu’on est et de là où on est. On foule au pied la plus élémentaire sérénité, cette sérénité collégiale tellement indispensable à la réflexion, à l’analyse, à l’échange d’idées, de conceptions, de convictions. Ce comportement, cette incapacité à se maîtriser, à dominer en soi le militant de meeting et de manif, le bonimenteur d’estrade en dit long sur le résultat qu’on peut attendre des travaux menés. Il s’agit de la loi immigration. On a compris que des députés, singulièrement parmi ceux de la commission des lois, l’ont abordée non pas en ayant à l’esprit l’urgence et la gravité du sujet, mais seulement la préoccupation politicarde et démagogique de détricoter le travail, sérieux, argumenté, livré par l’autre chambre parlementaire, le Sénat.

En clair, déconstruire plutôt que construire. Caviarder plutôt que restaurer. Éructer plutôt que raisonner. Dans ce registre, il faut bien reconnaître que les députés LFI méritent la médaille avec palmes. L’un d’eux l’a encore brillamment montré lors de cette séance en commission. L’indécence de tels comportements ne relèverait, certes, que de l’anecdotique si derrière ce masque déformant, ne se lovait cette autre préjudice d’atmosphère qui sévit aujourd’hui et plombe la vie politique : l’impéritie, l’irresponsabilité.

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La passion de l’égalité, danger mortel pour l’Occident

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Alors que le monde occidental voue à l’égalité un culte inconditionnel, les malfaisances de la passion d’égalité prennent des formes de plus en plus dangereuses.


Aujourd’hui, au nom du refus de toute discrimination, la sécurité des citoyens n’est plus garantie correctement. Or la sécurité constitue le socle de la société et sa principale raison d’être. C’est la forme d’égalité minimale indispensable au bien commun, avec pour corollaire la liberté civile. Dès lors que la sécurité et la liberté de tous sont assurées, toute mesure en faveur de plus d’égalité a toute chance d’être une mauvaise chose. Car l’égalité n’occupe qu’une toute petite place dans ce qu’on appelle l’intérêt général ou le bien commun. Beaucoup plus que d’égalité, une population a besoin de sécurité, de liberté, de bien-être matériel et moral, de prospérité, de richesse intellectuelle et artistique, de continuité démographique. Or l’obsession d’égalité compromet grandement tout cela : elle amoindrit ou détruit la sécurité, la liberté, la prospérité, elle brise la transmission du savoir et la continuité démographique.

La maladie d’égalité

C’est dans une grande mesure au nom de l’égalité qu’ont été adoptées les politiques publiques responsables du déficit des naissances qui détruit lentement mais sûrement les pays d’Europe occidentale, et que le professeur de droit Yves Lequette qualifie de « génocide mou ». L’émancipation des femmes par la vie professionnelle étant défavorable à la natalité, celle-ci doit être vigoureusement encouragée pour assurer le renouvellement des générations ; or on a, par passion égalitaire, presque entièrement supprimé la politique familiale pour les classes moyennes et aisées. L’argument de l’égalité entre les femmes avait été invoqué par Simone Veil en faveur de sa loi de 1974 légalisant l’avortement. La recherche de l’égalité entre les femmes et les hommes a été mise en avant par l’Assemblée nationale pour proclamer que l’avortement était un « droit fondamental ». Et le projet égalitaire mondial qui inspire le droits-de-l’hommisme nous invite à accepter que l’insuffisance des naissances européennes soit compensée par ce que Jacques Julliard estimait légitime d’appeler le grand remplacement1. Si bien que les nations occidentales périssent d’elles-mêmes, par maladie d’égalité. La poursuite obsessionnelle de l’égalité qui a naguère entraîné les crimes de masse du communisme mène aujourd’hui les nations européennes vers « l’abîme de l’histoire » annoncé par Valéry.

L’égalité des droits ne suffit plus, on réclame l’égalité « réelle »

Il est vain d’espérer lutter contre les effets néfastes de l’obsession égalitaire par l’affirmation que l’égalité légitime est celle des droits. En effet, à partir du moment où on se place dans une perspective de sacralisation de l’égalité comme l’a fait la France révolutionnaire avec sa Déclaration de 1789, il devient vite évident aux yeux d’un certain nombre de gens que l’égalité des droits ne suffit pas à étancher leur soif d’égalité. Ils exigent l’égalité « réelle » comme l’ont fait le babouvisme, les socialismes, le communisme et aujourd’hui le droits-de-l’hommisme et le wokisme.

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La seule manière de combattre efficacement la maladie égalitaire est de montrer que la recherche de l’égalité n’est pas le but le plus noble de toute action politique, de rappeler que l’égalité n’est pas le bien commun. Bref, de désacraliser l’égalité.

D’ailleurs, on fait à l’inégalité un mauvais procès en la prétendant responsable de la pauvreté. La pauvreté des uns n’a jamais eu pour cause principale la richesse de certains autres. Et si jamais il en fut ainsi pour les inégalités du passé, il n’en est plus de même aujourd’hui. Si une partie de l’humanité a réussi à s’extraire de la malédiction millénaire de la pauvreté du plus grand nombre, c’est grâce au progrès technique et au développement économique et non grâce à des politiques égalitaires.

Fondamentalement, la civilisation est un processus inégalitaire. Depuis la préhistoire, l’histoire de la civilisation a été l’histoire de l’inégalité. À travers les millénaires et les siècles, les sciences, les arts, la littérature et la pensée furent le fruit de sociétés inégalitaires. D’ailleurs, les babouvistes étaient conscients que la parfaite égalité dont ils rêvaient allait faire mourir la vie intellectuelle et artistique, et ils l’assumaient pleinement : « Périssent, s’il le faut, tous les arts, pourvu qu’il nous reste l’égalité réelle. »

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  1. « L’expression n’est jamais abordée dans le langage courant sans une multitude de guillemets et de points d’interrogation, à cause de son côté polémique, alors qu’elle relève du simple bon sens. Comment l’apport continu d’éléments nouveaux ne modifierait-il pas la nature de la donnée initiale ? Du reste, comme le fait justement remarquer Onfray, en parlant, non sans abus de termes, de « créolisation » de la population européenne, Jean-Luc Mélenchon admet implicitement le grand remplacement, tout au moins la grande mutation » (Marianne, 9 décembre 2022) ↩︎

Splendeur et misérabilisme de l’humain

Au prétexte de montrer des portraits, deux expositions parisiennes prêchent l’habituel discours culpabilisateur envers les Européens et l’art occidental. Le salut se trouve à Milan, où, loin de toute victimisation, le photographe Jimmy Nelson nous éblouit par les grâces et les beautés des peuples d’ailleurs.


Le peintre américano-africain Kehinde Wiley (né en 1977 à Los Angeles), mondialement connu pour son portrait de Barack Obama (2018), a tout pour plaire à nos milieux vaguement culturels. Artiste hyperréaliste de talent, fin théoricien de ses productions, grand connaisseur de l’histoire de l’art occidental et interprète iconoclaste de nos chefs-d’œuvre à la lumière de la très spécifique question noire américaine : rien ne flatte tant l’intelligentsia française que de voir réinterprétée, relue et adaptée à des sensibilités d’importation, une culture commune qu’elle juge toujours plus urgent de transposer, car toujours plus inutile de transmettre. Après le musée d’Orsay, lequel s’était réjoui, l’an dernier, de pouvoir rompre son « continuum de sculptures académiques du XIXesiècle » (Christophe Leribault, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie) avec, entre autres, une « lecture contemporaine » de la Femme piquée par un serpent d’Auguste Clésinger, c’est au tour du musée du quai Branly-Jacques Chirac d’accueillir Kehinde Wiley.

Jimmy Nelson, Kazakhe, province de Bayan-Ölgii, Mongolie, 2017. ©Jimmy Nelson B.V

Mais contrairement à ce qui plaît en général chez cet artiste, à savoir le questionnement de nos stéréotypes (alias nos représentations du monde au fil du temps), la série inédite de portraits de chefs d’État africains de l’exposition « Dédale du pouvoir » risque de ne pas être du goût de ceux qui attendent de l’inversion systématique de nos codes culturels des pâmoisons non négociables. Tant que la Femme piquée par un serpent du musée d’Orsay était réinvestie en jeune homme noir avec tee-shirt Louis Vuitton et sweat à capuche, tant que la Judith et Holopherne du Caravage ou d’Artemisia Gentileschi offrait le spectacle d’une femme noire décapitant une femme blanche et tant que les jeunes rappeurs de Harlem étaient transfigurés en saints auréolés par-dessus leur casquette, tout était à sa place : les invisibilisés de l’histoire, les rapports de domination culturelle, la question raciale. En revanche, des portraits en majesté de chefs d’État africains que Kehinde Wiley fait poser à la manière d’aristocrates occidentaux des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles : rien ne va plus. Les mêmes qui s’extasient devant la réappropriation de l’art occidental lorsqu’il s’agit de mettre un Afro-Américain en baskets Timberland à la place du Napoléon de Jacques-Louis David prennent un air pincé devant des dirigeants africains en costume-cravate, souliers à semelle de cuir, fauteuils, soieries et tentures. Des chefs d’État qui ont pourtant si bien réinterprété, relu et adapté notre vision étriquée de la démocratie.

La démarche de Kehinde Wiley est la même dans les deux cas : inscrire des corps non conformes parce que non blancs dans l’histoire du portrait occidental et réfléchir au lien entre représentation et pouvoir, à la manière du philosophe Louis Marin dans son Portrait du roi (1981) – la représentation comme substitution et comme intensification de la présence, l’idée que le roi n’est vraiment roi que dans les images qui le donnent à voir, etc. Pourquoi les chefs d’֤État africains n’auraient-ils pas droit, eux aussi, à de belles poses incarnant le prestige, la splendeur et la dignité, tout comme les rappeurs de Harlem ? « Je n’ai pas soumis mes interlocuteurs à un test de moralité pour faire partie de ce projet.[…] Ce projet ne consiste pas à récompenser des comportements » : la façon dont Kehinde Wiley perd, dans le dédale du mea culpa historico-culturel à géométrie variable, ceux qui veulent bien brader leur culture mais à certaines conditions, est un plaisir à ne pas bouder.

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Contrairement au projet du célèbre portraitiste américain, celui du Centre Pompidou est plutôt à son aise avec l’idée de « test de moralité » et de« récompense des comportements ». L’exposition « Corps à corps : histoire(s) de la photographie », qui réunit quelque 500 clichés issus de la collection du Musée national d’art moderne (Mnam) et de celle du producteur Marin Karmitz, nous rappelle en effet à certaines convenances en matière de portraits et de regard porté sur la figure humaine. Affectant de n’être pas chronologique (tellement plus libre) et de n’être thématique qu’à la Prévert (tellement plus évocateur), cet événement se veut humblement le contre-pied de« The Family of Man » – la célèbre exposition de photographies organisée par Edward Steichen pour le Musée d’art moderne de New York en 1955, accusée ici de toutes les tares : « célébration de la famille nucléaire bourgeoise », « écrasante majorité de photographes masculins […] d’ailleurs quasiment exclusivement européens et américains », diffusion « d’une conception durable de la photographie “humaniste”, soit cette photographie d’après 1945 visant à célébrer positivement (sic) l’humanité sous toutes ses formes ».

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Grâce au Centre Pompidou, la famille « célébrée positivement » en 2023 est celle de l’Amérique désenchantée des années 1950-1960, des populations ouvrières et immigrées précaires, des noyées de la Seine, des aveugles, des orphelins, des étudiants « pourchassés par des CRS », des travestis de Santiago du Chili, des androgynes, transgenres et non binaires à « l’identité trouble », des Roms et autres sans-papiers photographiés « en contrepoint de la conception juridique de l’identité », bref toute une grouillante humanité de marginaux foucaldiens agonisant entre précarité sociale et déréliction individuelle. Sur les 40 000 tirages que compte le Mnam n’a donc été retenue, pour illustrer l’histoire du médium, qu’une poignée d’images sans joies minuscules ni bonheurs éphémères : aucun sourire, aucun regard complice, aucune tendresse, aucun baiser. Une humanité déchue, grimaçante, défaite, fière de sa fragilité, et qui brandit comme dernier sauf-conduit son droit à sortir de l’invisibilité, confondu avec le droit à l’existence. Mis à part le visage d’Ingrid Bergman par Douglas Gordon (Gordon Parks ?), celui de Nusch Éluard par Dora Maar ou celui, très Renaissance, de La Femme de Nat Gutman par Roman Vishniac, rien que des « spectres », pour reprendre le titre du dernier volet de ce sinistre défilé. Inutile d’y chercher l’« odeur d’enfance » ou la « noblesse des scènes quotidiennes » si chères, par exemple, au photographe Willy Ronis (Ce jour-là, 2006) qui, comme d’autres artistes, sut saisir la belle délicatesse de l’ouvrière renouant son fil cassé, la tête d’une fillette doucement inclinée vers la bicyclette que son père ne pourra pas lui offrir, la grâce des bohémiennes à leurs miroirs, le visage de la vie retrouvée après la guerre et le regard troublant de la mort. « Une photo n’est pas un parpaing avec lequel on peut construire n’importe quoi », disait Willy Ronis. Visiblement, si.

L’exposition « Kehinde Wiley : dédale du pouvoir », au musée du quai Branly-Jacques Chirac.©Kehinde Wiley/Quai Branly

Et pourtant. La beauté des corps et le je-ne-sais-quoi des âmes, l’intensité des regards et le sillon des sourires intéressent encore certains artistes et certains musées. Récemment confrontés à un flot d’images inimaginables célébrant la haine de l’humanité réduite à l’unique forme de la barbarie, il est possible que nous n’ayons que peu envie d’aller voir ni les portraits de Kehinde Wiley, ni ceux de Beaubourg. On se perd dans les uns ; on ne se retrouve pas dans les autres. Le photographe Jimmy Nelson (1967, Royaume-Uni), à travers Humanity, sa nouvelle série de photographies de nomades actuellement exposée au Palazzo Reale de Milan (Italie) et promise à une itinérance mondiale, nous ramène, lui, au cœur de la beauté humaine, des paysages qui la font émerger et de ceux qu’elle dessine en retour. Sans nous faire la morale, ce qui est suffisamment inédit dans le monde de l’art contemporain pour être souligné, et à rebours des clichés misérabilistes qui se plaisent à faire des populations indigènes les éternelles victimes du colonialisme, du capitalisme et de l’Anthropocène, Jimmy Nelson nous parle de nous, sans citer ni Michel Foucault ni Roland Barthes. Masaïs du Serengeti, Wodaabe du Tchad, Daasanechs d’Éthiopie, Brokpas du Cachemire, Inuits du Canada, Kazakhs de Mongolie, Bardi d’Australie, Himbas de Namibie, Maoris de Nouvelle-Zélande, Nénètses de Sibérie…Ces hommes, ces femmes et ces enfants, couverts de perles, de peintures, de fourrures ou de fleurs, vêtus de tissus aux couleurs véritables, magnifiés par leur propre culture, ont des regards qui nous parlent. Aux identités vulnérables, liquides, vacillantes, invisibilisées, remises en question et en cause, aux errances en tous genres que nous sommes censés adopter comme les nouveaux canons d’une humanité (occidentale) honteuse d’elle-même et fière de l’être, ces visages nous rappellent à la fermeté de nos vies, à la grandeur d’un geste, à l’équilibre d’un corps, au calme profond des yeux posés sur les choses. Une belle version de The Family of Man, en 2023.

À voir

« Humanity », au Palazzo Reale de Milan (Italie), jusqu’au 21 janvier 2024.

Ou pas

« Corps à corps : histoire(s) de la photographie », Centre Pompidou, jusqu’au 25 mars 2024.

« Dédale du pouvoir », de Kehinde Wiley, Musée du quai Branly-Jacques Chirac, jusqu’au 14 janvier 2024.

Allons au bar

Alors qu’un malheureux touriste allemand a été tué et que deux autres personnes ont été blessées, samedi soir, dans une attaque islamiste au couteau près de la tour Eiffel, le président Macron a demandé à Elisabeth Borne de tenir une réunion ministérielle extraordinaire cet après-midi. Le parquet national antiterroriste donnera de son côté un point presse, à 19h30. Après l’attaque, médias et politiques se sont empressés de nous dire que le suspect interpellé était de nationalité française, se prénommait Armand et était bien connu. Oui, mais ses deux parents sont Iraniens et il se prénommait en fait Iman jusqu’en 2003. Fiché S, on le laissait se promener dans Paris. Billet d’humeur.


« Allah Akbar », une victime lardée de coups de couteaux et l’on retient son souffle en attendant l’identité du ou des assaillants. Et même quand le ou les prénoms tombent, Momo Mumu Mama, on tortille des lombaires en parlant de Français nés en France, de double-nationalité, pour ne jamais dire arabe. Étrange pudeur, aussi répétitive que le nombre d’innocents tombés sous un schlass. Bizarre tabou, pour ne pas évoquer une fois pour toutes, le problème posé par les… Perses. Pour une fois, le tueur au couteau du pont Bir-Hakeim n’est pas arabe, il est Iranien. On ne s’en sort plus! Si, depuis des années, les meurtres se multipliaient avec toujours le même mode opératoire, une victime finie à coups de figatellu au cri de “evviva u Babbu”, personne n’hésiterait à dire, “encore un coup des Corses”. Si on retrouvait régulièrement des morts étouffés avec un béret au fond de la gorge aux sons de “gora ETA”, à l’unanimité on conclurait à une attaque des Basques. Et si des étranglements se perpétraient avec une corde de guitare sèche aux rythmes des ‘”djobi-djoba”, on serait tous d’accord pour désigner les gitans. Mais pour les Arabes et leur maudit couteau, toute une sémantique alambiquée se met en marche.

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72 vierges… L’anarcho-mécréant que je suis, conscient de ses racines chrétiennes, manifeste toujours une grande méfiance à l’égard des religieux de tous les cultes. Seuls les bouddhistes trouvaient grâce à mes yeux. Habiter à 4200 mètres sans ascenseur, se balader sapé comme une orange de Floride, attestent d’un détachement au monde matériel qui force le respect à défaut d’adhésion. Mais depuis que j’ai vu le Dalaï-Lama se comporter comme un gros dégueulasse avec un gamin j’ai l’orange amère. Restait l’islam et sa promesse des 72 vierges. Avant d’aller me faire sauter j’ai bien relu le bon de promotion pour en déceler l’escroquerie. Bon, vierge ou pas, c’est déjà difficile d’en supporter une, alors 72… Mais le pire c’est qu’il n’est jamais précisé si on n’a pas à faire à 72 tromblons imbai… Le diable se cache dans le détail.

Borne dégaine la vapoteuse. “Nous ne cèderons rien aux terroristes”. Le communiqué signé Elisabeth Borne a provoqué un vent de panique chez les terroristes, peu habitués à une réponse aussi cinglante, à une menace de représailles aussi violente qu’imminente. Vapoter nuit dangereusement aux islamistes. Un fiché S a encore frappé, à se demander si ce morceau de papier n’est pas un permis de tuer, s’il n’est pas temps pour Borne de changer de cartouche ou de parfum. À quoi sert ce fichier si on ne peut ni les enfermer, ni les surveiller tout en “ne cédant rien”.

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Paris 2024. Comme si les arguments de la mairie de Paris ne suffisaient pas à faire fuir la capitale, les barbus s’emparent du dossier J.O. en s’en prenant aux touristes. “L’important, c’est de participer” disait Coubertin. “L’essentiel c’est de ne rien céder” a dit Borne. “Des Jeux à couper le souffle” prédit Charal en mode hallal…

Michel Le Milinaire: dernier tango à Laval

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DR.

Michel Le Milinaire, 92 ans, est décédé samedi 2 décembre. Entraîneur emblématique du Stade lavallois des années 80, il a été en quelque sorte le Guy Roux de l’Ouest de la France, plaçant un temps une préfecture sans histoire sur la carte du football national.


Quand Renaud passait en concert à Laval au début des années 2000, la première chose lavalloise qui revenait à la mémoire du chanteur était l’ancien entraîneur, surnommé en son temps « le druide ». Si Michel Le Milinaire a fait les grandes heures du club mayennais, c’est dans les anciennes Côtes-du-Nord qu’il a vu le jour. Lycéen à Saint-Brieuc, il joue au foot au stade briochin, puis fait son service militaire au Maroc, en 1952, où il est instituteur à l’école musulmane de Fès. Quelques décennies avant Christian Gourcuff, prof de maths avant de devenir l’entraîneur du FC Lorient, Michel Le Milinaire fait partie de ses entraîneurs du Grand Ouest qui ont tâté de la craie blanche et du tableau noir avant de prendre en main sifflets et chronomètres. En fait, il a existé toute une tradition d’entraîneurs de ces régions, entre Bretagne et Anjou, un peu intellos, perpétuée par Jean Prouff, José Arribas, Jean-Claude Suaudeau et Reynald Denoueix, qui ont fait les grandes heures, le premier du Stade Rennais, les trois autres au FC Nantes. Etiquette intello et même un peu gauchisante en ce qui concerne Michel Le Milinaire. Son frère, André, militant à l’UNEF, au PSU puis au Parti socialiste, a son entrée dans le Maitron, le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.

Le Milinaire revient en métropole en 1953 et entre à l’Ecole normale des instituteurs, à Laval. Il intègre l’équipe de foot de l’école, le « Normal Star ». Il joue un temps milieu de terrain au stade lavallois puis au Club athlétique mayennais, où il officie comme entraîneur-joueur. On est alors dans les profondeurs du football amateur. En 1968, après quelques années à la tête de l’équipe réserve, Le Milinaire devient l’entraîneur du Stade lavallois. L’équipe démarre dans le championnat régional amateur et se retrouve en division 1 en 1976. A chaque montée, l’entraîneur breton doit se battre contre les instances du football français mais aussi contre ses dirigeants sceptiques et le maire de la ville, André Pinçon, pour faire accepter l’idée de passer à l’étage supérieur. La montée en D1, c’est peut-être la montée de trop, car elle imposerait au club d’adopter un statut professionnel. Et en même temps, c’est un dilemme, car en cas de refus de monter, le club redescendrait en troisième division. Le groupe Besnier, futur Lactalis, accepte de mettre la main à la pâte. Les pelouses de la France entière découvriront « les Tangos » flanqués de leur fier maillot orange, avec le camembert Président comme sponsor.

Un gauchiste du Stade Rennais et le fils d’un G.I.

Dernière étape avant d’arriver en Bretagne, Laval, ville de garnison un peu triste, s’est toujours vécue comme une simple ville de passage. En plein cœur de ce que Jérôme Fourquet appelle l’Ouest intérieur (une zone comprise entre le Sud de la Manche et le Nord de la Vendée qui s’en sort à peu près, et place forte du « catholicisme zombie »), la Mayenne n’a pas l’identité exubérante de ses voisines bretonnes et normandes. Elle n’a pas de plages non plus. Elle n’a pas eu un vicomte excentrique pour créer un Puy du Fou de la chouannerie. Chaque année, ses lycéens s’en vont garnir les bancs des facs de Rennes, du Mans, d’Angers. Alors, quand Laval s’offre son quart d’heure de gloire chaque dimanche matin sur Téléfoot, c’est un coup de pub inespéré. Les bobines des joueurs sont collectionnées dans les albums Panini, et Zinedine Zidane, le minot de Marseille, a raconté un jour : « Dans l’album Panini, on découvrait des équipes de l’autre côté de la France : il y avait le maillot orange de Laval qui me faisait penser au Pays-Bas de Cruijff… » Certes, le club ne peut guère rivaliser avec le FC Nantes, grand nom du football national et détenteur du « jeu à la Nantaise ». Mais pendant toute la décennie 80, alors que Rennes fait l’ascenseur entre D1 et D2, alors que Noël Le Graët n’a pas encore fait monter Guingamp, alors que Caen n’a pas encore connu ses grandes heures européennes, Laval va tenir son rang dans l’élite du football français et devenir une place forte du football du Grand Ouest. Et à la baguette, il y a toujours Le Milinaire, qui récupère les joueurs dont le Stade Rennais voisin ne veut plus, parmi lesquels Jean-Luc Arribart (qui a fait une grande carrière de consultant TV ensuite), Patrick Delamontagne et surtout Raymond Keruzoré, une sorte de Cantona breton des années 70, dégagé de la capitale bretonne à cause de ses sympathies gauchistes. En Mayenne, la carrière de Keruzoré va trouver un deuxième souffle, grâce à l’entraîneur Le Milinaire. D’ailleurs, quand Laval monte, Rennes redescend en D2, comme dans un cruel jeu de vases communicants.

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Pour compléter l’effectif, le club mise sur une filière d’attaquants ouest-allemands. En 1979, débarque Erwin Kostedde, métis, fils d’un G.I. américain et d’une mère allemande, 34 ans, 90 kilos pour 1 mètre 80, pas le stéréotype du joueur ultra-mobile. La semaine, il ne s’entraîne pas avec ses camarades mayennais mais se prépare en Allemagne. Il arrive un peu avant les matchs à Laval par avion et rentre aussitôt après en RFA où est restée sa famille. Il s’entraîne tout seul dans son coin. A la fin de la saison, il termine co-meilleur buteur du championnat de France et s’offre un triplé contre l’OM. Une autre époque.

Laval-Dynamo Kiev, étape décisive de la guerre froide

Chaque année, le club perd des joueurs, mais chaque année, il les remplace par des gaillards venus du football amateur qui, au bout de quelques matchs, s’adaptent au niveau de la D1. Chaque année, dans son numéro de rentrée, France Football prédit une descente aux Mayennais. Et pourtant, le club déjoue les pronostics. En 1982 et en 1983, il termine même à la cinquième place, suffisante pour accrocher une place en Coupe d’Europe. Débute la folle épopée européenne de Laval 1983-1984. A cette époque-là, les clubs français n’ont pas d’énormes références en Coupe d’Europe, et la sélection nationale n’a pas encore gagné le championnat d’Europe des Nations. Alors, quand Laval tombe sur le Dynamo Kiev, qui compte dans ses rangs l’ossature de l’équipe nationale soviétique, et notamment Oleg Blokhine (Ballon d’Or 1975) et Igor Belanov (futur Ballon d’Or), rien ne parait vraiment faisable mais rien ne semble complètement impossible. Dans les buts lavallois, Jean-Michel Godart débarque de deux années passées à Nœuds-Les-Mines, en deuxième division. Avant de s’envoler pour l’URSS, Le Milinaire est allé voir le Dynamo Kiev en Espagne et au retour, il prévient ses joueurs, pas très rassurant : « Je n’ai jamais vu une équipe aussi forte, vous vous attaquez à un monstre du football européen ». En Ukraine, Laval se fait sérieusement bouger mais tient le 0-0. Godart se souvient : « Blokhine était venu me féliciter à la fin du match et m’avait tapé sur l’épaule. J’avais trouvé ça sympa qu’un Ballon d’or vienne saluer un anonyme comme moi ». Au match retour, au stade Francis Le Basser, Laval, réalise l’exploit. Godart lâche : « Ils nous ont pris pour des Schtroumpfs, on les a bien schtroumpfés ! ». En fait, il a moins désigné ainsi les joueurs de Kiev que les dirigeants de l’AS Monaco, qui se plaignaient que Laval aille représenter le football français en Coupe d’Europe. Au tour suivant, Laval accroche l’Austria Vienne mais est finalement battu.

La remontée avec Rennes

Le président Bisson s’en va en 1986. Bernard Tapie, Claude Bez, Lagardère arrivent dans le football, l’ambiance change un peu, les mœurs aussi. Le Millénaire et Bisson sont réticents à laisser entrer de nouveaux partenaires dans le capital du club. Moins habile qu’un Guy Roux quand il s’agit d’affaires, Laval et son entraîneur ratent le coche de la deuxième moitié des années 80 et ne s’installeront pas dans le paysage du football français aussi longtemps que l’AJ Auxerre. Le club a quand même le temps de voir évoluer sous ses couleurs orange l’attaquant François Omam-Biyik, buteur avec le Cameroun lors du match d’ouverture de la Coupe du monde 1990 contre l’Argentine de Diego Maradona, et de lancer dans le grand bain Frank Lebœuf, futur champion du monde, et qui a encore des cheveux à l’époque. Laval, plus petit budget de D1, descend assez logiquement en 1989, à quelques points du Matra Racing, club maintenu à flot par Jean-Luc Lagardère. Poussé dehors par le club mayennais, Michel Le Milinaire va s’offrir une fin de carrière avec Rennes, qu’il fait remonter en D1, lançant de futurs internationaux comme Sylvain Wiltord et Mikaël Silvestre. Deux ans après son départ à la retraite, en 1996, François Pinault rachète le club breton, qui entre dans une autre dimension.

Avec la disparition de Michel Le Milinaire, c’est le football de papa qui s’éteint, fait de vin chaud à la mi-temps et de moustachus bourrus, d’anciens instits socialisants devenus entraîneurs de D1 un peu par hasard. Le Stade Lavallois a perdu son entraîneur le plus important du siècle dernier, voire du millénaire.

Les neuneus du peep-show

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Eric Piolle, Marine Tondelier, Marie Toussaint, Sandrine Rousseau et Yannick Jadot. Meeting de lancement de la campagne Europe Ecologie les Verts EELV pour les elections europeennes nomme Pulsations par Marie Toussaint, tete de liste des Ecologistes pour 2024, Paris, 2 décembre 2023 © ISA HARSIN/SIPA

« Qui c’est les plus forts? Évidemment c’est les Verts! » Et plus que jamais. Marie Toussaint (EELV), lance sa campagne européenne en levant la jambe et en bougeant les fesses. La tête de gondole et tout l’état-major de la compagnie s’envolent dans une séance de booty thérapie à sortir un saule pleureur de la dépression. Les hormones en folie, benêts verts et verts benêts se sont éclatés comme des fruits rouges sur la danse du poulet boucané.


Imperméables au monde qui les entoure, les Verts ne ratent jamais l’occasion d’un forage dans les profondeurs du ridicule. Qu’il pleuve des bombes ou des coups de couteau, ces pros de l’indécence s’acharnent à ne jamais décevoir. Alors peu importe si Rousseau, il y a peu, cassait des noix d’un simple regard chez Me Too. Élection oblige, s’il faut bouger comme une dinde, on peut compter sur ses convictions à plume. Et Jadot le Géant Vert, régulièrement lynché par les Poulettes du parti, s’il doit se déhancher comme un canard sans tête pour ne pas perdre son mandat, il fera coin-coin sur commande. Quant à Marie Toussaint, jusqu’ici connue que de son géranium, ses débuts sont chargés de promesses.

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Marie la douce. En voilà une promesse politique bien charpentée: « La campagne sera placée sous le signe de la douceur ». Après le spectacle de fesses à l’Élysée Montmartre, on peut se poser une brouette de questions sur ce qui se cache derrière les douceurs de la Toussaint. Avec une bouteille de champagne, un passage en cabine pour une danse privée? Vu le casting, je préfère encore une infusion au chrysanthème et l’intégrale de Derrick. Bon, on a 6 mois pour comprendre ce que Marie la main verte a à offrir comme douceurs. Ensuite, ma douce a enchainé avec une palanquée de métaphores salées par la tempête que son voilier va affronter de face. Après la câlinothérapie, le coup de barre à bâbord toute. Je n’y comprenais plus rien, pris entre le mal de mer et la menace du Vert sur un bateau.

Vert solidaire. Tout ça pourrait s’archiver dans les cartons de l’anecdotique si les Verts n’étaient pas solidaires des nocifs, des wokistes, des èlèfistes, en n’étant jamais du côté des paysans, de la ruralité avec tout ce qu’elle recèle de savoir-faire, d’identité, de mémoire géniale des gestes ancestraux. Qui n’ont pas besoin d’une poignée de citadins complètement chtarbés pour savoir ce qu’ils ont à faire sur leur terre.

Affaire Ruth Elkrief: non, Jean-Luc Mélenchon n’a pas «dérapé»

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La journaliste de LCI Ruth Elkrief © SIPA

Ce week-end, Jean-Luc Mélenchon a à nouveau revêtu les habits de l’extrême-droite qu’il est pourtant censé exécrer et a largement dépassé celui qui apparait comme son modèle: Jean-Marie Le Pen. Nous avons eu droit à un festival d’outrance flirtant avec l’apologie du terrorisme, sombrant dans un antisémitisme hypocrite et accrochant des cibles dans le dos d’une journaliste, Ruth Elkrief, qui a eu le malheur de mettre en difficulté un des nervis du lider maximo. Mais là où les provocations de Jean-Marie Le Pen lui valaient ostracisation et condamnations, Jean-Luc Mélenchon bénéficie de la complaisance d’une partie du système médiatique. Les Français ne sont pas dupes pour autant qui font de lui un homme dangereux pour la démocratie, bien avant la présidente du RN. Cette stratégie de la violence politique n’est pas un dérapage de la part de LFI, mais à la fois une renaissance et un héritage, celle de la gauche totalitaire, qui appuie la Terreur sur le culte de la personnalité.


« Vive Gaza, gloire éternelle à ceux qui résistent ! » Voilà comment Jean-Luc Mélenchon fait l’apologie du Hamas alors que celui-ci a commis le 7 octobre un crime contre l’humanité qui rappelle l’action des Einsatzgruppen nazis durant la Shoah par balles. Bien sûr, dans la foulée, il n’hésite pas à accuser Israël de commettre un génocide. Pour faire oublier les crimes atroces commis par le Hamas et continuer à masquer une dérive antisémite sous le masque d’une critique antisioniste, il faut pouvoir transmuter un massacre gratuit en acte de légitime défense. L’exercice pourrait paraitre difficile, devrait susciter l’opprobre, mais ce n’est pas le cas. Ainsi, transformer les Juifs en nazis, le Hamas en force de résistance et un pogrom, en action de légitime défense, passe mieux si on fait semblant de combattre un « génocide ». L’épisode aurait déjà suffi à faire du week-end de Jean-Luc Mélenchon, une nouvelle station sur le chemin de la honte, mais c’était sans compter sur la possibilité qu’offre X, ex-Twitter, d’exhiber son absence de tenue et de retenue même quand aucune caméra n’est là pour saisir l’instant.

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Le choix des mots

C’est Ruth Elkrief qui a fait les frais du nouvel épisode de décompensation publique du phare de la pensée insoumise. Pour avoir mené, comme à son habitude, une interview sans complaisance et avoir poussé dans ses retranchements le délicieux Manuel Bompard (celui que l’on imaginerait si facilement en accusateur du comité de Salut public de 1793), la journaliste a essuyé les foudres du tonitruant chef des Insoumis. « Ruth Elkrief. Manipulatrice. Si on n’injurie pas les Musulmans, cette fanatique s’indigne. » Le problème n’est pas la hargne et les insultes qui caractérisent ce tweet. Ce choix des mots dessert l’auteur dont nul n’attend guère mieux. Le problème c’est qu’en faisant ce tweet, Jean-Luc Mélenchon met en danger la journaliste et actionne des leviers qui sont largement suffisants pour qu’un islamiste décide de passer à l’acte. Et il se trouve que ce week-end a démontré que le risque de se faire exécuter par un exalté sous influence islamiste est toujours aussi élevé en France.

Pourquoi ? Parce que ce qui s’est passé le 7 octobre n’a pas horrifié les personnes sous la coupe de l’islam politique. Au contraire, ce carnage les a excités, accélérant les passages à l’acte. Cela s’est traduit par l’explosion des actes antisémites et le réveil de la pulsion jihadiste. LFI a largement participé à cela, en refusant de qualifier le Hamas de groupe terroriste. Mais surtout l’habileté de LFI est de mettre sciemment ceux qui s’opposent à elle en danger. Pour cela, les membres de ce parti amalgament islamistes et musulmans et accusent ceux qui sont horrifiés par les actes commis par le Hamas, de détester les Musulmans et de n’avoir aucune pitié pour les Gazaouis. Pour la plupart des personnes, ces accusations délirantes resteront sans effet. Mais ce que ne peuvent ignorer les « Insoumis », c’est que nous avons sur notre territoire des personnes radicalisées qui n’ont rien à envier aux fanatiques du Hamas. A ceux-là il n’est pas utile de formuler des messages d’appel au meurtre explicites. Il suffit de laisser entendre que la personne participe à la persécution de musulmans pour qu’elle devienne une cible.

Et une personnalité sous protection policière, une !

La deuxième manière de favoriser les passages à l’acte est d’assimiler la violence du Hamas à un acte de résistance quand on sait à quel point les jihadistes sont fascinés par la mort. Derrière « gloire éternelle à ceux qui résistent », l’islamiste entend que les massacres comme ceux du 7 octobre sont légitimes, que donner la mort est un acte noble et courageux et que selon le canon de la martyrologie, c’est un passeport pour l’éternité. Ceux qui passent ainsi à l’acte ne sont pas les personnalités les plus équilibrées de notre société, mais ils ne sont pas fous. Ils ont en général une forte cohérence idéologique et quand ils tuent, ils ne le font pas au hasard. Soit le lieu, soit le moment, soit la cible sont choisis pour faire sens, atteindre une dimension symbolique.

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Cela les alliés objectifs des islamistes le savent. Cela Jean-Luc Mélenchon le sait. Comme il sait qu’il accroche une cible dans le dos de Ruth Elkrief. Ainsi selon le tweet, si Ruth Elkrief essaie par tous les moyens de faire en sorte que Manuel Bompard dise du mal des musulmans, c’est parce qu’elle est « fanatique ». Comprendre qu’elle sert le suprémacisme juif. Le leader LFI n’a même pas à le mentionner explicitement, ceux pour qui il écrit ce tweet en possèdent les codes et reçoivent parfaitement le message. Ruth Elkrief a donc dû être placée sous protection policière.

Que penser de ce type d’homme politique qui jette en pâture ceux qui le dérangent, enclenchant tous les leviers pour que des radicalisés passent à l’acte, sans que cela ne semble les déranger le moins du monde ? Le pire étant que, ce mépris profond de la vie de l’autre conjugué à l’appel à la violence politique et à l’invective permanente séduit. Jean-Luc Mélenchon est devenu le leader d’une gauche aux penchants totalitaires et épurateurs qui malgré ses excès ne suscite pas l’indignation qu’elle mérite. Peut-être parce que la crise de la démocratie fait anticiper que dans le monde qui vient, mieux vaudra courber l’échine face à un chef de bande sans scrupule, qu’être les derniers tenants de l’humanisme, de la justice et de l’égalité des hommes. A voir ce que se permet le caïdat de LFI, c’est en tout cas le pari que fait la gauche actuelle.

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Émilie Gomis: vous sautiez? J’en suis fort aise. Eh bien! Ramez maintenant

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La championne Emilie Gomis, image d'archive © HARSIN ISABELLE/SIPA

En réponse aux accusations d’antisémitisme qui pèsent contre elle, la championne de basket dit qu’elle s’«excuse auprès de ceux qui se sont sentis blessés».


« Plus vite, plus haut, plus fort », telle est la devise des Jeux Olympiques. Au train où vont les choses, on se demande si l’édition de 2024 ne va pas mettre Paris sur orbite. L’idée d’instaurer un QR code afin de contrôler les déplacements autour des différents sites ou celle de fermer les aéroports de Roissy et Orly, le 26 juillet, pour parer à toute attaque aérienne ne rassurent pas vraiment quand on sait qu’aux quatre coins du pays on surine à tout-va ou qu’on se fait mettre martel en tête. Si une note ouverte de la DGSI rappelle qu’«un évènement sous le feu des projecteurs planétaires fournit une caisse de résonance très forte pour des activistes en quête d’impact et de notoriété » et appelle la France à « prendre en compte tous les types de menaces qui pourraient porter atteinte à l’organisation des Jeux, perturber leur déroulement, tant sur les sites olympiques qu’ailleurs (…) », il n’y a guère, à ce jour, que Gros lardon et ses potes qu’on maîtrise à peu près.

Funestes accointances

Et maintenant on découvre qu’Émilie Gomis, ex-basketteuse médaillée d’argent aux JO de Londres 2012 et devenue ambassadrice de Paris 2024, fait l’apologie du terrorisme. Il y a décidément quelque chose de pourri au royaume des JO. En date du 9 octobre, la sportive de haut niveau reconvertie a partagé sur Instagram un post justifiant et légitimant le pogrom perpétré par le Hamas. On y voyait une carte de France de plus en plus envahie, au fil des ans, par le drapeau israélien. Sous ladite carte, une question était posée : « Que feriez-vous dans cette situation ? » En creusant un peu plus avant, on apprend que l’ancienne basketteuse française exprime régulièrement ses opinions politiques. Ainsi, elle a « liké » nombreux messages de l’influenceur franco-béninois Kémi Séba, panafricaniste et suprémaciste noir, connu pour ses sorties racialistes et anti-France. Le joyeux drille est également fondateur et leader de la Tribu Ka, un groupuscule raciste et antisémite dissout en 2006 par le ministère de l’Intérieur pour incitation à la haine raciale.  Émilie Gomis « suit » également Louis Farrakhan, leader raciste, antisémite et complotiste d’une organisation américaine séparatiste noire et musulmane nommée Nation de L’Islam. Il est connu pour avoir qualifié le judaïsme de « sale religion », les juifs de « sangsues », les blancs de « diables aux yeux bleus » et Hitler de « très grand homme ». Tout un programme.

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C’est à un internaute, « Sword Of Salomon », qu’on doit, jeudi 30 novembre, le signalement sur X des funestes accointances d’Émilie Gomis. Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) s’en est ému et indique s’être entretenu avec la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra pour « lui dire son indignation suite aux prises de position d’Émilie Gomis, ambassadrice de Paris 2024 ». La ministre l’a assuré « que les instances de Paris 2024 sont officiellement saisies et se prononceront dans les prochains jours ». Le CRIF souhaiterait voir l’ancienne basketteuse démise de ses fonctions. On rappelle ici l’article 8 de la Charte éthique de Paris 2024 : « les membres et les salariés de Paris 2024 font preuve de loyauté et de discrétion professionnelle » et « s’abstiennent de tout acte qui pourrait porter atteinte à l’image ou à la réputation de Paris 2024. »

Engagement intact

Sa carrière sportive achevée, la spécialiste du rebond était devenue « un modèle inspirant » pour les femmes et semblait avoir « trouvé sa place dans la vraie vie ». Ainsi, en mars 2023, Paris-Normandie rendait compte de l’un de ses échanges avec un public féminin. Elle avait alors, devant un parterre admiratif, évoqué sa reconversion professionnelle modèle comme ambassadrice de Paris 2024 et marraine d’un raid organisé au Maroc « challenge 100% féminin et solidaire ». « Qui suis-je ? Je suis la fille qui mettait des ballons dans des paniers de basket. Et quoi d’autre ? (…) Il faut toujours se lancer. La peur du regard des autres, c’est ce qui nous freine » avait proféré la dribbleuse, habitée.

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Si notre « inspiratrice » a su sauter très haut, nous lui souhaitons maintenant de montrer autant de talent pour ramer. Face à l’émotion suscitée par ses prises de position sulfureuses, Émilie Gomis a finalement présenté des excuses, ajoutant : « Les accusations d’antisémitisme auxquelles je fais face sont en totale contradiction avec les valeurs qui m’ont été inculquées et que le sport m’a enseignées ». Elle a précisé : « Mon engagement envers la diversité, la compréhension mutuelle et la paix reste intact. Je condamne toute forme de discrimination et m’engage à travailler pour un monde où la compréhension et le respect règnent en maîtres. » Pas sûr que cet acte de contrition suffise à blanchir l’athlète française, d’origine sénégalaise des soupçons d’antisémitisme qui pèsent sur elle. Elle risque de devoir s’expliquer davantage : « Vous sautiez ? J’en suis fort aise. Eh bien ! Souquez maintenant. » Si elle se voyait évincée de son poste, on lui suggère de proposer ses talents aux Insoumis dont elle semble partager les valeurs. Nul doute qu’ils ne lui fassent bon accueil.

Armand Rajabpour-Miyandoab: Ne jamais croire un terroriste sur parole!

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Paris, 3 novembre 2023 © CARON/ZEPPELIN/SIPA

Sorti de prison, où il avait purgé entre 2016 et 2020 une peine pour avoir fomenté une attaque dans le quartier des tours de la Défense, Armand Rajabpour-Miyandoab n’a eu de cesse de dire aux médecins, à ses proches et à la police qu’il s’était « déradicalisé ». Aujourd’hui, la réalité des troubles psychologiques du terroriste interroge autant que la qualité de son suivi médical et judiciaire.


Armand Rajabpour-Miyandoab, Franco-Iranien âgé de 26 ans, fiché S pour islamisme radical, armé d’un couteau et d’un marteau, a tué à Paris dans la soirée du 2 décembre un touriste allemand et blessé deux autres personnes. Il a été appréhendé par des fonctionnaires de police de voie publique – dont l’un a usé d’un taser électrique pour le neutraliser – dont il faut saluer le remarquable professionnalisme. Je salue aussi le chauffeur de taxi courageux dont l’intervention a sauvé une femme.

« Pas d’amalgame », saison 47

Manuel Bompard (LFI) a déclaré qu’il ne faut pas tirer de « leçon générales » de ces péripéties criminelles. Bien sûr que si ! Sinon à quoi serviraient les tragédies qui en matière de terrorisme dispensent à peu près toujours les mêmes enseignements quand les auteurs sont appréhendés vivants ? Je tiens d’autant plus à ce type de considérations que les informations recueillies sur son parcours, sa condamnation pour association de malfaiteurs terroriste, l’exécution de sa peine – cinq ans dont un assorti d’un sursis probatoire -, la date de sa libération et les modalités de suivi, de traitement et de contrôle mises en place ensuite demeurent encore à préciser dans le détail.

Il me semble toutefois qu’au regard des éléments déjà sûrs, on peut tirer des observations que j’ai déjà eu l’occasion de formuler et qui me paraissent consubstantielles à la matière du terrorisme.

Les troubles psychiatriques et neurologiques dont le mis en cause a paru souffrir ont fait l’objet d’un traitement médicamenteux arrêté au mois de mars 2022 en accord avec le médecin, puis au mois d’août d’un suivi psychologique et d’une injonction de soins. Ils n’étaient sans doute pas imaginaires mais exploités par le principal intéressé au point qu’ils pouvaient aller de pair avec des résolutions criminelles renouvelées. C’est à cause de ce parallélisme que je me méfie toujours des appréciations des experts. D’ailleurs, au mois d’avril 2023, aucune dangerosité d’ordre psychiatrique n’était relevée. Pour les terroristes, et ce Franco-Iranien en particulier, on pourrait presque soutenir que la psychiatrisation est comme la continuation d’une lutte criminelle par d’autres moyens : un bouclier, une sauvegarde momentanés avant le passage à l’acte.

Certains qui l’ont connu de près n’ont d’ailleurs pas été dupes de ses simulacres. Des membres actuels ou anciens du programme Pairs ont confirmé n’avoir jamais cru en son déséquilibre.
Il ne faut jamais croire un terroriste sur parole.

Leur taqîya, notre Etat de droit

Je maintiens que le terrorisme, ses règles, son appréhension, sa nature et son discours ne doivent pas relever d’une criminalité ordinaire. Par exemple, créditer un terroriste d’une sincérité quand il se repent, qu’il affirme ne pas vouloir recommencer, est évidemment se laisser égarer par une malignité qui profite de notre Etat de droit. Pour commettre, une fois que la Justice aura été abusée, le crime qui sera toujours resté comme une finalité fondamentale.

Quelle absurdité d’avoir accordé même un soupçon de crédibilité, en 2016 et par la suite, aux dénégations de cet assassin de 2023 quand il affirmait avoir été « radicalisé mais ne l’être plus », et d’avoir accepté sa parole comme si elle était frappée de vérité alors qu’elle ne visait qu’à égarer. D’autant plus que par moments, tout au long de ce parcours – condamné en 2018, puis divers avec un suivi psychiatrique et neurologique -, il ne cachait pas la vérité : il admettait par exemple que le massacre de Nice ne lui avait pas déplu !

L’Etat de droit classique ne les concerne pas. Ils en profitent pour mieux tuer demain. La déradicalisation est un leurre. La folie est souvent un masque. Surtout, ne jamais, jamais, les croire sur parole.

Le 20 heures d’Anne-Claire Coudray, SAV des attaques djihadistes

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Le ministre de l'Intérieur intervient à la télévision au lendemain d'une attaque islamiste près de la Tour Eiffel, 3 décembre 2023 © MOURAD ALLILI/SIPA

Gérald Darmanin était une nouvelle fois l’invité du 20h d’Anne-Claire Coudray, hier soir, vingt-quatre heures après qu’une nouvelle attaque au couteau a endeuillé la France – comme il l’était il y a un mois-et-demi après l’attaque dans le lycée d’Arras. À la fin de l’interview, difficile pour le téléspectateur de réprimer la sensation qu’on le reverra bientôt pour un nouveau drame.


Face à une journaliste relativement pugnace, le ministre de l’Intérieur a navigué entre sérénité affichée et fermeté. Il a aussi composé avec la double casquette de l’assaillant de la veille, un dénommé Armand, né Iman Rajabpour-Miyandoab, d’origine iranienne, à la fois islamiste radicalisé, emprisonné quatre années pour un projet terroriste dans le quartier de la Défense, mais aussi malade psychiatrique. Le genre d’individu qui échangeait sur les réseaux sociaux avec Abdoullakh Anzorov, quinze jours avant que celui-ci ne décapite Samuel Paty, et qui a fait allégeance à l’Etat islamique peu avant son attaque.

Alors, plutôt que de pointer des failles au sein de ses services, le ministre a préféré souligner que des médecins l’ont laissé arrêter son traitement médicamenteux. L’idée que les pouvoirs publics puissent imposer des injonctions de soins fait donc son chemin dans l’esprit de Gérald Darmanin, lequel en aurait parlé pas plus tard que ce dimanche après-midi, à Elisabeth Borne, lors de la réunion d’urgence organisée par la Première ministre.

Derniers jours en kiosques: Causeur: Octobre noir. Du Hamas à Arras, l’internationale de la barbarie

En revanche, lorsqu’Anne-Claire Coudray rapporte les propositions des oppositions, elles n’arrivent pas avec le même enthousiasme dans les oreilles de Gérald Darmanin. Certes, quand Manuel Valls propose d’interner d’office ce type de profil, Darmanin considère que « toutes les questions sont bonnes quand il s’agit de protéger les Français » et n’est pas hostile à l’idée de suivre l’ancien Premier ministre. Mais quand Jordan Bardella propose de la rétention de sûreté, Darmanin reproche au RN de ne pas avoir voté la loi anti-terroriste de 2021 et estime que « madame Le Pen veut vivre de ces problèmes ». L’occasion s’offre alors de faire un peu de réclame pour la future loi immigration qui permettra d’« expulser les étrangers délinquants radicalisés ». Tous ceux qui ne la voteront pas auront une lourde responsabilité si une nouvelle attaque du même genre se produit, considère l’ancien maire de Tourcoing.

Inévitablement, la série de questions de TF1 se referme sur les Jeux olympiques de juillet 2024. Quelques instants avant le passage du ministre sur le plateau du journal télévisé, un micro-trottoir nous présentait des touristes décidés à ne plus jamais mettre les pieds dans la Ville-Lumière ! Encore une fois, Darmanin a su apaiser l’ambiance : tout sera sous contrôle, grâce aux QR codes : « il y aura un cordon qui empêchera les gens de rentrer s’ils n’ont pas présenté des QR codes ». Toujours pas de plan B concernant la cérémonie, considérée par Alain Bauer et quelques autres comme « une folie criminelle », avec des délégations qui défileront les unes après les autres, sur la Seine, dans des péniches, devant 600 000 spectateurs agglutinés sur les berges.

L’intervention du ministre se termine déjà. On imagine qu’il a beaucoup à faire ailleurs. Espérons qu’on ne le reverra pas d’ici la fin de l’année, pour un drame équivalent.

Indécence d’atmosphère

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DR.

Loi immigration. La semaine dernière, l’élu LFI Ugo Bernalicis (Nord) a été sanctionné par Yaël Braun-Pivet, au lendemain d’un esclandre provoqué en commission des lois. Il sera privé de 25% de son indemnité.


Jusqu’où ne pousseront-ils pas le bouchon du ridicule et de l’indécence ? Comme trop souvent depuis le début de la nouvelle législature, la scène est à la Chambre des députés. Cette fois, elle se déroule au sein même de la commission des lois, assemblée dans l’Assemblée qui devrait être considérée comme le saint des saints de l’Institution puisque, depuis sa création en 1789 et les premières constitutions post-monarchiques, cette Chambre est avant tout le lieu cardinal «  où est élaborée la loi ». Autrement dit, le cénacle où se conçoivent, se discutent, se décident et se votent les règles, les normes qui vont régir la vie du pays, la nôtre, et définir le contenu réel et bien concret de notre Etat de droit.

De ce fait, siéger au parlement est d’ores et déjà en soi un honneur, puisque chaque député est censé représenter, non pas seulement sa circonscription, mais la nation en son entier. Se voir mandaté par ses pairs pour avoir voix au sein de la commission chargée de préparer le travail législatif pour l’ensemble de la représentation nationale en est un autre, peut-être même supérieur au précédent.

On pourrait donc attendre de ces élus parmi les élus qu’ils aient une claire conscience de la responsabilité qui est la leur, de l’importance de leur mission, du gage de confiance  que le peuple de France leur concède. On pourrait, en effet, espérer de la dignité, mieux de la décence dans le comportement de ces gens, quelque chose comme des marques de respect à la fois pour l’Institution, pour leur mission, pour le citoyen, pour la République. Et d’abord, peut-être bien pour eux-mêmes. Il n’y a pas de caméras de TV lors des réunions en commissions. On peut donc se dispenser du lamentable pugilat, des vociférations grotesques auxquels certains, sur les bancs de l’extrême gauche, se livrent systématiquement, s’imaginant montrer ainsi au pays qu’ils existent, qu’ils sont à la manœuvre. Eh bien, non. La semaine passée c’est une pitrerie de cour d’école que nous a infligée cette commission des lois. Un député LFI demande une suspension pour assister dans l’hémicycle à la présentation d’un texte défendu par son parti dans le cadre de sa niche parlementaire. Refus du président de la commission qui annonce qu’il suspendra plus tard, au moment où arriveront les amendements. On pourrait comprendre à la rigueur qu’une protestation mesurée, courtoise soit émise en quelques mots, mais qu’on reprenne bien vite le cours de l’examen. Hélas non, on ne proteste pas avec tact, on hurle, on aboie, on invective, on s’envoie des insultes à la figure. On est au bord d’en venir aux mains. On se fait menaçant. On perd ses nerfs. On perd la notion de ce qu’on est et de là où on est. On foule au pied la plus élémentaire sérénité, cette sérénité collégiale tellement indispensable à la réflexion, à l’analyse, à l’échange d’idées, de conceptions, de convictions. Ce comportement, cette incapacité à se maîtriser, à dominer en soi le militant de meeting et de manif, le bonimenteur d’estrade en dit long sur le résultat qu’on peut attendre des travaux menés. Il s’agit de la loi immigration. On a compris que des députés, singulièrement parmi ceux de la commission des lois, l’ont abordée non pas en ayant à l’esprit l’urgence et la gravité du sujet, mais seulement la préoccupation politicarde et démagogique de détricoter le travail, sérieux, argumenté, livré par l’autre chambre parlementaire, le Sénat.

En clair, déconstruire plutôt que construire. Caviarder plutôt que restaurer. Éructer plutôt que raisonner. Dans ce registre, il faut bien reconnaître que les députés LFI méritent la médaille avec palmes. L’un d’eux l’a encore brillamment montré lors de cette séance en commission. L’indécence de tels comportements ne relèverait, certes, que de l’anecdotique si derrière ce masque déformant, ne se lovait cette autre préjudice d’atmosphère qui sévit aujourd’hui et plombe la vie politique : l’impéritie, l’irresponsabilité.

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La passion de l’égalité, danger mortel pour l’Occident

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Marche "pour la paix et la justice", Paris, 3 décembre 2023 © ISA HARSIN/SIPA

Alors que le monde occidental voue à l’égalité un culte inconditionnel, les malfaisances de la passion d’égalité prennent des formes de plus en plus dangereuses.


Aujourd’hui, au nom du refus de toute discrimination, la sécurité des citoyens n’est plus garantie correctement. Or la sécurité constitue le socle de la société et sa principale raison d’être. C’est la forme d’égalité minimale indispensable au bien commun, avec pour corollaire la liberté civile. Dès lors que la sécurité et la liberté de tous sont assurées, toute mesure en faveur de plus d’égalité a toute chance d’être une mauvaise chose. Car l’égalité n’occupe qu’une toute petite place dans ce qu’on appelle l’intérêt général ou le bien commun. Beaucoup plus que d’égalité, une population a besoin de sécurité, de liberté, de bien-être matériel et moral, de prospérité, de richesse intellectuelle et artistique, de continuité démographique. Or l’obsession d’égalité compromet grandement tout cela : elle amoindrit ou détruit la sécurité, la liberté, la prospérité, elle brise la transmission du savoir et la continuité démographique.

La maladie d’égalité

C’est dans une grande mesure au nom de l’égalité qu’ont été adoptées les politiques publiques responsables du déficit des naissances qui détruit lentement mais sûrement les pays d’Europe occidentale, et que le professeur de droit Yves Lequette qualifie de « génocide mou ». L’émancipation des femmes par la vie professionnelle étant défavorable à la natalité, celle-ci doit être vigoureusement encouragée pour assurer le renouvellement des générations ; or on a, par passion égalitaire, presque entièrement supprimé la politique familiale pour les classes moyennes et aisées. L’argument de l’égalité entre les femmes avait été invoqué par Simone Veil en faveur de sa loi de 1974 légalisant l’avortement. La recherche de l’égalité entre les femmes et les hommes a été mise en avant par l’Assemblée nationale pour proclamer que l’avortement était un « droit fondamental ». Et le projet égalitaire mondial qui inspire le droits-de-l’hommisme nous invite à accepter que l’insuffisance des naissances européennes soit compensée par ce que Jacques Julliard estimait légitime d’appeler le grand remplacement1. Si bien que les nations occidentales périssent d’elles-mêmes, par maladie d’égalité. La poursuite obsessionnelle de l’égalité qui a naguère entraîné les crimes de masse du communisme mène aujourd’hui les nations européennes vers « l’abîme de l’histoire » annoncé par Valéry.

L’égalité des droits ne suffit plus, on réclame l’égalité « réelle »

Il est vain d’espérer lutter contre les effets néfastes de l’obsession égalitaire par l’affirmation que l’égalité légitime est celle des droits. En effet, à partir du moment où on se place dans une perspective de sacralisation de l’égalité comme l’a fait la France révolutionnaire avec sa Déclaration de 1789, il devient vite évident aux yeux d’un certain nombre de gens que l’égalité des droits ne suffit pas à étancher leur soif d’égalité. Ils exigent l’égalité « réelle » comme l’ont fait le babouvisme, les socialismes, le communisme et aujourd’hui le droits-de-l’hommisme et le wokisme.

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La seule manière de combattre efficacement la maladie égalitaire est de montrer que la recherche de l’égalité n’est pas le but le plus noble de toute action politique, de rappeler que l’égalité n’est pas le bien commun. Bref, de désacraliser l’égalité.

D’ailleurs, on fait à l’inégalité un mauvais procès en la prétendant responsable de la pauvreté. La pauvreté des uns n’a jamais eu pour cause principale la richesse de certains autres. Et si jamais il en fut ainsi pour les inégalités du passé, il n’en est plus de même aujourd’hui. Si une partie de l’humanité a réussi à s’extraire de la malédiction millénaire de la pauvreté du plus grand nombre, c’est grâce au progrès technique et au développement économique et non grâce à des politiques égalitaires.

Fondamentalement, la civilisation est un processus inégalitaire. Depuis la préhistoire, l’histoire de la civilisation a été l’histoire de l’inégalité. À travers les millénaires et les siècles, les sciences, les arts, la littérature et la pensée furent le fruit de sociétés inégalitaires. D’ailleurs, les babouvistes étaient conscients que la parfaite égalité dont ils rêvaient allait faire mourir la vie intellectuelle et artistique, et ils l’assumaient pleinement : « Périssent, s’il le faut, tous les arts, pourvu qu’il nous reste l’égalité réelle. »

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  1. « L’expression n’est jamais abordée dans le langage courant sans une multitude de guillemets et de points d’interrogation, à cause de son côté polémique, alors qu’elle relève du simple bon sens. Comment l’apport continu d’éléments nouveaux ne modifierait-il pas la nature de la donnée initiale ? Du reste, comme le fait justement remarquer Onfray, en parlant, non sans abus de termes, de « créolisation » de la population européenne, Jean-Luc Mélenchon admet implicitement le grand remplacement, tout au moins la grande mutation » (Marianne, 9 décembre 2022) ↩︎

Splendeur et misérabilisme de l’humain

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Jimmy Nelson, Himba, Hartmann Valley Serra Cafema, Namibia, 2011. © Jimmy Nelson B.V

Au prétexte de montrer des portraits, deux expositions parisiennes prêchent l’habituel discours culpabilisateur envers les Européens et l’art occidental. Le salut se trouve à Milan, où, loin de toute victimisation, le photographe Jimmy Nelson nous éblouit par les grâces et les beautés des peuples d’ailleurs.


Le peintre américano-africain Kehinde Wiley (né en 1977 à Los Angeles), mondialement connu pour son portrait de Barack Obama (2018), a tout pour plaire à nos milieux vaguement culturels. Artiste hyperréaliste de talent, fin théoricien de ses productions, grand connaisseur de l’histoire de l’art occidental et interprète iconoclaste de nos chefs-d’œuvre à la lumière de la très spécifique question noire américaine : rien ne flatte tant l’intelligentsia française que de voir réinterprétée, relue et adaptée à des sensibilités d’importation, une culture commune qu’elle juge toujours plus urgent de transposer, car toujours plus inutile de transmettre. Après le musée d’Orsay, lequel s’était réjoui, l’an dernier, de pouvoir rompre son « continuum de sculptures académiques du XIXesiècle » (Christophe Leribault, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie) avec, entre autres, une « lecture contemporaine » de la Femme piquée par un serpent d’Auguste Clésinger, c’est au tour du musée du quai Branly-Jacques Chirac d’accueillir Kehinde Wiley.

Jimmy Nelson, Kazakhe, province de Bayan-Ölgii, Mongolie, 2017. ©Jimmy Nelson B.V

Mais contrairement à ce qui plaît en général chez cet artiste, à savoir le questionnement de nos stéréotypes (alias nos représentations du monde au fil du temps), la série inédite de portraits de chefs d’État africains de l’exposition « Dédale du pouvoir » risque de ne pas être du goût de ceux qui attendent de l’inversion systématique de nos codes culturels des pâmoisons non négociables. Tant que la Femme piquée par un serpent du musée d’Orsay était réinvestie en jeune homme noir avec tee-shirt Louis Vuitton et sweat à capuche, tant que la Judith et Holopherne du Caravage ou d’Artemisia Gentileschi offrait le spectacle d’une femme noire décapitant une femme blanche et tant que les jeunes rappeurs de Harlem étaient transfigurés en saints auréolés par-dessus leur casquette, tout était à sa place : les invisibilisés de l’histoire, les rapports de domination culturelle, la question raciale. En revanche, des portraits en majesté de chefs d’État africains que Kehinde Wiley fait poser à la manière d’aristocrates occidentaux des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles : rien ne va plus. Les mêmes qui s’extasient devant la réappropriation de l’art occidental lorsqu’il s’agit de mettre un Afro-Américain en baskets Timberland à la place du Napoléon de Jacques-Louis David prennent un air pincé devant des dirigeants africains en costume-cravate, souliers à semelle de cuir, fauteuils, soieries et tentures. Des chefs d’État qui ont pourtant si bien réinterprété, relu et adapté notre vision étriquée de la démocratie.

La démarche de Kehinde Wiley est la même dans les deux cas : inscrire des corps non conformes parce que non blancs dans l’histoire du portrait occidental et réfléchir au lien entre représentation et pouvoir, à la manière du philosophe Louis Marin dans son Portrait du roi (1981) – la représentation comme substitution et comme intensification de la présence, l’idée que le roi n’est vraiment roi que dans les images qui le donnent à voir, etc. Pourquoi les chefs d’֤État africains n’auraient-ils pas droit, eux aussi, à de belles poses incarnant le prestige, la splendeur et la dignité, tout comme les rappeurs de Harlem ? « Je n’ai pas soumis mes interlocuteurs à un test de moralité pour faire partie de ce projet.[…] Ce projet ne consiste pas à récompenser des comportements » : la façon dont Kehinde Wiley perd, dans le dédale du mea culpa historico-culturel à géométrie variable, ceux qui veulent bien brader leur culture mais à certaines conditions, est un plaisir à ne pas bouder.

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Contrairement au projet du célèbre portraitiste américain, celui du Centre Pompidou est plutôt à son aise avec l’idée de « test de moralité » et de« récompense des comportements ». L’exposition « Corps à corps : histoire(s) de la photographie », qui réunit quelque 500 clichés issus de la collection du Musée national d’art moderne (Mnam) et de celle du producteur Marin Karmitz, nous rappelle en effet à certaines convenances en matière de portraits et de regard porté sur la figure humaine. Affectant de n’être pas chronologique (tellement plus libre) et de n’être thématique qu’à la Prévert (tellement plus évocateur), cet événement se veut humblement le contre-pied de« The Family of Man » – la célèbre exposition de photographies organisée par Edward Steichen pour le Musée d’art moderne de New York en 1955, accusée ici de toutes les tares : « célébration de la famille nucléaire bourgeoise », « écrasante majorité de photographes masculins […] d’ailleurs quasiment exclusivement européens et américains », diffusion « d’une conception durable de la photographie “humaniste”, soit cette photographie d’après 1945 visant à célébrer positivement (sic) l’humanité sous toutes ses formes ».

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Grâce au Centre Pompidou, la famille « célébrée positivement » en 2023 est celle de l’Amérique désenchantée des années 1950-1960, des populations ouvrières et immigrées précaires, des noyées de la Seine, des aveugles, des orphelins, des étudiants « pourchassés par des CRS », des travestis de Santiago du Chili, des androgynes, transgenres et non binaires à « l’identité trouble », des Roms et autres sans-papiers photographiés « en contrepoint de la conception juridique de l’identité », bref toute une grouillante humanité de marginaux foucaldiens agonisant entre précarité sociale et déréliction individuelle. Sur les 40 000 tirages que compte le Mnam n’a donc été retenue, pour illustrer l’histoire du médium, qu’une poignée d’images sans joies minuscules ni bonheurs éphémères : aucun sourire, aucun regard complice, aucune tendresse, aucun baiser. Une humanité déchue, grimaçante, défaite, fière de sa fragilité, et qui brandit comme dernier sauf-conduit son droit à sortir de l’invisibilité, confondu avec le droit à l’existence. Mis à part le visage d’Ingrid Bergman par Douglas Gordon (Gordon Parks ?), celui de Nusch Éluard par Dora Maar ou celui, très Renaissance, de La Femme de Nat Gutman par Roman Vishniac, rien que des « spectres », pour reprendre le titre du dernier volet de ce sinistre défilé. Inutile d’y chercher l’« odeur d’enfance » ou la « noblesse des scènes quotidiennes » si chères, par exemple, au photographe Willy Ronis (Ce jour-là, 2006) qui, comme d’autres artistes, sut saisir la belle délicatesse de l’ouvrière renouant son fil cassé, la tête d’une fillette doucement inclinée vers la bicyclette que son père ne pourra pas lui offrir, la grâce des bohémiennes à leurs miroirs, le visage de la vie retrouvée après la guerre et le regard troublant de la mort. « Une photo n’est pas un parpaing avec lequel on peut construire n’importe quoi », disait Willy Ronis. Visiblement, si.

L’exposition « Kehinde Wiley : dédale du pouvoir », au musée du quai Branly-Jacques Chirac.©Kehinde Wiley/Quai Branly

Et pourtant. La beauté des corps et le je-ne-sais-quoi des âmes, l’intensité des regards et le sillon des sourires intéressent encore certains artistes et certains musées. Récemment confrontés à un flot d’images inimaginables célébrant la haine de l’humanité réduite à l’unique forme de la barbarie, il est possible que nous n’ayons que peu envie d’aller voir ni les portraits de Kehinde Wiley, ni ceux de Beaubourg. On se perd dans les uns ; on ne se retrouve pas dans les autres. Le photographe Jimmy Nelson (1967, Royaume-Uni), à travers Humanity, sa nouvelle série de photographies de nomades actuellement exposée au Palazzo Reale de Milan (Italie) et promise à une itinérance mondiale, nous ramène, lui, au cœur de la beauté humaine, des paysages qui la font émerger et de ceux qu’elle dessine en retour. Sans nous faire la morale, ce qui est suffisamment inédit dans le monde de l’art contemporain pour être souligné, et à rebours des clichés misérabilistes qui se plaisent à faire des populations indigènes les éternelles victimes du colonialisme, du capitalisme et de l’Anthropocène, Jimmy Nelson nous parle de nous, sans citer ni Michel Foucault ni Roland Barthes. Masaïs du Serengeti, Wodaabe du Tchad, Daasanechs d’Éthiopie, Brokpas du Cachemire, Inuits du Canada, Kazakhs de Mongolie, Bardi d’Australie, Himbas de Namibie, Maoris de Nouvelle-Zélande, Nénètses de Sibérie…Ces hommes, ces femmes et ces enfants, couverts de perles, de peintures, de fourrures ou de fleurs, vêtus de tissus aux couleurs véritables, magnifiés par leur propre culture, ont des regards qui nous parlent. Aux identités vulnérables, liquides, vacillantes, invisibilisées, remises en question et en cause, aux errances en tous genres que nous sommes censés adopter comme les nouveaux canons d’une humanité (occidentale) honteuse d’elle-même et fière de l’être, ces visages nous rappellent à la fermeté de nos vies, à la grandeur d’un geste, à l’équilibre d’un corps, au calme profond des yeux posés sur les choses. Une belle version de The Family of Man, en 2023.

À voir

« Humanity », au Palazzo Reale de Milan (Italie), jusqu’au 21 janvier 2024.

Ou pas

« Corps à corps : histoire(s) de la photographie », Centre Pompidou, jusqu’au 25 mars 2024.

« Dédale du pouvoir », de Kehinde Wiley, Musée du quai Branly-Jacques Chirac, jusqu’au 14 janvier 2024.

Allons au bar

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Attaque terroriste au couteau et au marteau à Paris, Pont Bir Hakeim, nuit du 2 au 3 décembre 2023 © CARON/ZEPPELIN/SIPA

Alors qu’un malheureux touriste allemand a été tué et que deux autres personnes ont été blessées, samedi soir, dans une attaque islamiste au couteau près de la tour Eiffel, le président Macron a demandé à Elisabeth Borne de tenir une réunion ministérielle extraordinaire cet après-midi. Le parquet national antiterroriste donnera de son côté un point presse, à 19h30. Après l’attaque, médias et politiques se sont empressés de nous dire que le suspect interpellé était de nationalité française, se prénommait Armand et était bien connu. Oui, mais ses deux parents sont Iraniens et il se prénommait en fait Iman jusqu’en 2003. Fiché S, on le laissait se promener dans Paris. Billet d’humeur.


« Allah Akbar », une victime lardée de coups de couteaux et l’on retient son souffle en attendant l’identité du ou des assaillants. Et même quand le ou les prénoms tombent, Momo Mumu Mama, on tortille des lombaires en parlant de Français nés en France, de double-nationalité, pour ne jamais dire arabe. Étrange pudeur, aussi répétitive que le nombre d’innocents tombés sous un schlass. Bizarre tabou, pour ne pas évoquer une fois pour toutes, le problème posé par les… Perses. Pour une fois, le tueur au couteau du pont Bir-Hakeim n’est pas arabe, il est Iranien. On ne s’en sort plus! Si, depuis des années, les meurtres se multipliaient avec toujours le même mode opératoire, une victime finie à coups de figatellu au cri de “evviva u Babbu”, personne n’hésiterait à dire, “encore un coup des Corses”. Si on retrouvait régulièrement des morts étouffés avec un béret au fond de la gorge aux sons de “gora ETA”, à l’unanimité on conclurait à une attaque des Basques. Et si des étranglements se perpétraient avec une corde de guitare sèche aux rythmes des ‘”djobi-djoba”, on serait tous d’accord pour désigner les gitans. Mais pour les Arabes et leur maudit couteau, toute une sémantique alambiquée se met en marche.

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72 vierges… L’anarcho-mécréant que je suis, conscient de ses racines chrétiennes, manifeste toujours une grande méfiance à l’égard des religieux de tous les cultes. Seuls les bouddhistes trouvaient grâce à mes yeux. Habiter à 4200 mètres sans ascenseur, se balader sapé comme une orange de Floride, attestent d’un détachement au monde matériel qui force le respect à défaut d’adhésion. Mais depuis que j’ai vu le Dalaï-Lama se comporter comme un gros dégueulasse avec un gamin j’ai l’orange amère. Restait l’islam et sa promesse des 72 vierges. Avant d’aller me faire sauter j’ai bien relu le bon de promotion pour en déceler l’escroquerie. Bon, vierge ou pas, c’est déjà difficile d’en supporter une, alors 72… Mais le pire c’est qu’il n’est jamais précisé si on n’a pas à faire à 72 tromblons imbai… Le diable se cache dans le détail.

Borne dégaine la vapoteuse. “Nous ne cèderons rien aux terroristes”. Le communiqué signé Elisabeth Borne a provoqué un vent de panique chez les terroristes, peu habitués à une réponse aussi cinglante, à une menace de représailles aussi violente qu’imminente. Vapoter nuit dangereusement aux islamistes. Un fiché S a encore frappé, à se demander si ce morceau de papier n’est pas un permis de tuer, s’il n’est pas temps pour Borne de changer de cartouche ou de parfum. À quoi sert ce fichier si on ne peut ni les enfermer, ni les surveiller tout en “ne cédant rien”.

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Paris 2024. Comme si les arguments de la mairie de Paris ne suffisaient pas à faire fuir la capitale, les barbus s’emparent du dossier J.O. en s’en prenant aux touristes. “L’important, c’est de participer” disait Coubertin. “L’essentiel c’est de ne rien céder” a dit Borne. “Des Jeux à couper le souffle” prédit Charal en mode hallal…