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Charlie Hebdo : c’est une guerre

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charlie hebdo guerre terrorisme

Oui, les bourreaux de Charlie Hebdo sont des amateurs mais si j’en crois l’avis de ceux qui savent de quoi ils parlent[1. En l’occurrence, Michel Goya et Jacques Raillane que je remercie au passage.], dans la catégorie amateurs, ils sont bons — voire très bons. Clairement, ce qui s’est passé au siège de Charlie Hebdo ne correspond en rien au coup de tête de deux paumés de banlieue qui se sont levés un beau matin, ont acheté des AK-47 dans la cité du coin et s’en sont allés « venger le prophète ». Ces types étaient psychologiquement préparés, bien équipés et beaucoup mieux organisés qu’on veut bien nous le laisser entendre. L’attentat de Charlie Hebdo, c’était un raid, une opération militaire. D’accord, ça n’était pas au niveau de ce qu’on peut attendre de véritables professionnels mais — et je cite Jacques Raillane — « ils sont meilleurs que les types de la RAF (Fraction armée rouge), de Carlos ou d’Action Directe. »

Deuxième aspect saillant : la légèreté de la structure. On est bien loin du fantasme des armées de djihadistes parquées dans nos banlieues : ils étaient deux, un binôme, la plus petite unité de combat possible et leur logistique, si elle s’est montrée très efficace, était moins importante que celle nécessaire à un braquage (J. Raillane). C’était, pour reprendre l’expression de Michel Goya, un « raid du pauvre », un raid « low-cost » : ça ne coûte presque rien, c’est quasiment indécelable et, au regard de l’objectif visé, c’est largement suffisant.

Bref, ce que nous appelons du terrorisme n’est ni plus ni moins qu’une guerre. Nous sommes, que nous le voulions ou pas, en guerre. Je suis convaincu que les « actes isolés » auxquels nous avons assisté depuis un mois ne sont pas du tout isolés ; ils s’inscrivent dans un plan d’ensemble, dans un horizon plus large et tout porte à croire que l’ennemi va multiplier ce type d’opérations[2. Voir Joseph Henrotin là-dessus.].

Je vais me répéter. Je n’aime pas la guerre, je n’ai jamais tiré un seul coup de feu de ma vie et mon vœu le plus cher a toujours été de ne jamais connaitre ça mais nous y sommes ! Cette guerre, nous ne l’avons pas voulue ; c’est l’ennemi qui nous a désignés ; mais cette guerre, il va falloir la gagner parce qu’au regard de ce qui se présente en face de nous — j’y arrive — je crois sincèrement que nos dissensions, aussi insurmontables nous semblent-elles, ne pèsent rien. Pardonnez-moi cet écart de langage mais putain, en face c’est le Mordor, l’horreur absolue : ces types ne sont même plus humains !

Partant, deux questions fondamentales : qui est l’ennemi et que veut-il ?

Voilà mon axiome de départ : nous ne sommes, en aucune façon, même pas en théorie, en guerre contre l’Islam et les musulmans. Nous sommes en guerre contre la nébuleuse Al-Qaïda, Daesh, Boko Haram et tutti quanti ci-après, les djihadistes. L’ennemi c’est eux. Celles et ceux d’entre nous qui, sur le coup de l’émotion ou par ignorance, veulent en découdre avec tous les musulmans indistinctement commettent une double erreur : non seulement ils identifient mal notre véritable adversaire mais, pire encore et j’y reviendrai plus loin, ils servent probablement son dessein.

Le plan des djihadistes ? Ce n’est un secret pour personne : ils rêvent de recréer leur fichu califat au Moyen-Orient et en Afrique. Vous conviendrez avec moi que ce n’est pas en fusillant douze des nôtres qu’ils peuvent raisonnablement espérer l’implanter en France. Alors quoi ? Ce n’est que pure conjecture et je suis très loin d’être un fin connaisseur du sujet mais je vois au moins deux possibilités.

La propagande open-source. En visant des objectifs symboliques, la nébuleuse djihadiste s’offre à peu de frais une couverture médiatique mondiale et en récolte les fruits localement. Les terroristes se crédibilisent et confortent leur leadership dans les territoires à majorité musulmane qu’ils espèrent annexer au califat. J’emprunte l’idée d’open-source à Joseph Henrotin parce qu’effectivement, chaque partie de la nébuleuse peut l’utiliser en fonction de ses propres besoins : pour Daesh, ce sera une démonstration de sa capacité de nuisance et pour le Hamas, ce sera une sanction pour ceux qui soutiennent Israël. Notez l’efficacité : deux types qui tuent douze personnes à Paris ça fait nettement plus de bruit que quand Boko Haram brûle seize villes et villages en massacrant des centaines de nigérians.

Mais à plus long terme, je suppute que des opérations comme celle de Charlie Hebdo visent aussi à gonfler les effectifs de leur armée de réserve chez nous. Bien sûr, on pense aux quelques gamins déjà fanatisés qui hésitent encore à passer à l’acte et qui pourraient trouver là une source d’inspiration. C’est possible mais je ne crois pas que ce soit le plus gros danger. S’ils sont malins — et nous devons partir de ce principe — ils savent parfaitement qu’un attentat comme celui perpétré à Paris va inévitablement générer une poussée d’islamophobie, que cette dernière va déferler sur une jeunesse musulmane qui n’y est absolument pour rien et que parmi ces boucs émissaires, il y en aura forcément quelques-uns qui vont se radicaliser. Bref, ils soufflent sur les braises en espérant que nous continuerons à jeter du charbon dans brasier.

Et ça, c’est très grave. La capacité d’une société à résister à ce type de guerre — les spécialistes appellent ça de la résilience communautaire — dépend notamment et même peut être principalement de notre capacité à faire bloc ensemble. Je ne vous parle pas des théories fumeuses des collectivistes — « la nation unie face à son destin, etc. » — mais d’une chose infiniment plus concrète : si les djihadistes réussissent à vous convaincre que votre voisin est votre ennemi alors, nous avons déjà perdu. Ce dont nous avons besoin, maintenant plus qu’à n’importe quel autre moment, c’est de retrouver ce qui nous rassemble, nous, Français, mais aussi tous ceux qui, quelle que soit leur couleur de peau, nationalité, religion, ethnie, conviction politique (et allez savoir quoi d’autre encore) ne supportent pas l’idée de subir le joug de ces barbares.

Et puisque notre « classe politique » se révèle, manifestement et une fois de plus, incapable d’insuffler autre chose de la haine et de la division au moment où nous devons tous nous unir, je laisse le soin à un vrai grand défenseur de la liberté de conclure ce billet :

« You ask, what is our policy? I will say: It is to wage war, by sea, land and air, with all our might and with all the strength that God can give us; to wage war against a monstrous tyranny, never surpassed in the dark and lamentable catalogue of human crime. That is our policy. You ask, what is our aim? I can answer in one word: victory; victory at all costs, victory in spite of all terror, victory, however long and hard the road may be; for without victory, there is no survival. »

Winston Churchill, 13 mai 1940.

*Photo : Francois Mori/AP/SIPA. AP21674742_000061.

Charlie Hebdo : Morts au combat

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charlie hebdo terrorisme djihad

La France est vent debout contre la stupidité et la barbarie. Pied de nez du destin, ceux qui moquaient volontiers les honneurs de la République vont, pour toujours, en être l’objet. Comme des soldats, la bande de Charlie Hebdo est morte au combat. Bien que peut-être par humour, humilité ou conviction ils s’en défendraient, ils sont des héros de la nation morts en se battant pour les valeurs auxquelles ils croyaient et en particulier la liberté : « contre nous de la tyrannie, l’étendard sanglant est levé ». Mais ce qui frappe le plus, c’est l’endroit. Les 89 soldats morts pour la France en Afghanistan sont tombés bien loin de chez eux, la bande de Charlie est morte sur le sol national, à quelques pas de l’Assemblée nationale et de tous les autres symboles de notre démocratie. Cela résonne comme la Patrie en danger. La menace s’est progressivement rapprochée, de l’Afghanistan au Mali, elle n’est plus confinée aux déserts d’Asie ou du Sahel mais elle est là ; au cœur de la cité. Les Français le sentent et descendent dans les rues comme leurs aïeux partirent se battre à Valmy : « aux armes, citoyens, formez vos bataillons ».

Mais il ne s’agira pas, cette fois « qu’un sang impur abreuve nos sillons ». Car cet ennemi ne se combat pas sur une plaine en rangs serrés ni à coup de canons, il est tapi dans l’ombre, agrégat de micro-réseaux et sa première arme est son pouvoir de fascination. Les ressorts de la guerre qu’il nous faut mener sont similaires à la contre-insurrection que l’Armée française connait bien depuis l’ex-Yougoslavie jusqu’au Mali. Le champ de bataille est principalement immatériel. On limite les éruptions de violence par l’emploi de la force, mais c’est dans ce que les milieux spécialisés appellent l’infosphère, c’est-à-dire le champ des perceptions, que la guerre se gagne. Attaquer Charlie Hebdo n’est pas seulement la réponse de trois psychopathes à ce qu’ils considèrent comme un blasphème, c’est neutraliser une high value target (cible à haute valeur ajoutée) sur ce terrain. Il s’agit, par l’intimidation ou l’élimination, de réduire l’influence de ses adversaires pour favoriser son propre plan de propagande et par conséquent l’emprise psychologique sur les populations : la peur pour ses détracteurs, l’enthousiasme pour ses partisans. Et qui, mieux que la caricature grivoise, ringardise par l’humour ceux qui se prennent autant au sérieux ?

Le but, dans cette lutte d’influence, est donc d’isoler les terroristes de la population, de casser les ressorts du mimétisme ou de la peur. Le moyen : détruire leur prestige. En effet, l’élimination physique de Merah n’a pas suffi à stopper la menace qu’il représentait. Vedette sur les réseaux sociaux, son influence s’est amplifiée post-mortem, séduisant des dizaines de jeunes paumés en quête de célébrité par la violence. Nemmouche a pris le relais. Et si on prête bien attention, personne ne se réclamera jamais du fou furieux qui, du haut de ses 157 passages en unité psychiatrique a foncé dans la foule à Dijon fin décembre. C’est que nos partisans de l’obscurantisme djihadiste ont beau être prêts à tous les martyrs, ils veulent qu’on les prenne au sérieux et, usage des temps modernes, être « likés grave ». La mort ou la prison, d’accord, mais l’asile psychiatrique c’est trop la honte.

Voilà donc une arme qui fait mal et que maniait avec dextérité la bande de Charlie : présenter ces gens sous leur vrai jour. Par la satire, ils dissipaient le prétexte de religion pour montrer sans fard la réalité : des imbéciles agressifs et ignares, des asociaux incapables de voir dans l’Autre, homme ou femme, un frère humain. Aussi, je veux rire d’eux par défi car je n’ai pas peur, je veux rire d’eux par mépris, car je les honnis et je veux rire d’eux avec tous ceux qui croient aux valeurs fondamentales de la République. Je suis Charlie.

*Photo : LIONEL URMAN/SIPA. 00701221_000002.

Quenelle en direct devant Charlie Hebdo

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Je me suis exprimé hier sur la nécessité de donner une bonne leçon à ceux qui, sur les réseaux sociaux; se félicitaient au nom de la dignité bafouée d’Allah de l’assassinat barbare de douze Français coupables à leurs yeux d’islamophobie.

J’expliquais hier que, pour le moment, la police avait d’autres chats à fouetter et qu’il faudrait sévir dès que le problème des criminels de la rue Nicolas Appert serait réglé. J’avais tort. J’avais sous-estimé jusqu’où pouvait aller le dérèglement moral des amateurs de transgression.

Grâce à la vigilance de Jean-Marc Morandini, je viens de prendre connaissance d’une vidéo qui m’a glacé le sang. Avant-hier, pendant le direct d’une envoyée spéciale de BFM devant Charlie Hebdo, un jeune salopard s’était glissé derrière la journaliste pour faire, face caméra,  une spéciale dédicace à ses potes en forme de V de la victoire. Victoire de qui, contre qui ?

Avant que salopard numéro un ait eu le temps de faire douze fois le V de la victoire pour que tout le monde comprenne, salopard numéro deux est venu dans le champ de la caméra pour faire une quenelle, comme ça vous avez compris.

Ces deux garçons n’ont même pas éprouvé le besoin de mettre leur capuche, ils sont parfaitement identifiables…

Je pense qu’ils méritent une leçon. Un viril rappel à l’ordre qui leur permette de mesurer les conséquences de leurs actes. Et vite. La comparution immédiate est faite pour ça.

En attendant qu’on les choppe, je leur dédie ce dessin de Charb (1967-2015), mort pour la France.

charlie hebdo dieudonne

Charlie Hebdo : Pas d’amalgame?

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plenel charlie zemmour

« Pas d’amalgame ! », le mantra habituel consécutif de chaque attentat djihadiste, en France, en Europe ou ailleurs, n’a pas manqué d’être psalmodié par la plupart des personnalités politiques et médiatiques s’exprimant sur la tuerie perpétrée dans les locaux de Charlie Hebdo, Marine Le Pen incluse. Comme si la vindicte populaire risquait de se déchaîner contre l’épicier arabe du coin, qui n’est même pas menacé du moindre boycott, à la différence des vendeurs de machines à soda israéliennes !

Le peuple français, dans son épaisseur populaire, n’a nul besoin qu’on lui fasse la leçon antiraciste, pour la bonne raison qu’il pratique la common decency orwellienne, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose. Quoi qu’ils pensent de telle ou telle religion, quelle que soit leur opinion sur les Arabes, les Juifs ou les Zoulous, les Français n’ont pas pour habitude de se livrer à des pogroms, ni d’infliger des punitions collectives à des groupes en raison des crimes commis par quelques uns de leurs ressortissants. Ils font bêtement confiance à la loi.

Cela n’empêche pas, bien sûr, que les préjugés, les généralisations, voire les sorties carrément racistes alimentent les brèves de comptoir comme les écrits et  les spectacles : Dieudonné, à ma connaissance vit et travaille en France.

C’est à Dresde, en Allemagne, et pas à Paris ou à Lyon, que les foules se déplacent pour dénoncer l’islamisation supposée de leur pays. Alors, mesdames et messieurs les moralisateurs autoproclamés de notre nation, qui nous soupçonnez de mauvaises pensées avec une méticulosité inquisitoriale, lâchez-nous !

Et écoutez-vous plutôt pratiquer à jets continus ces amalgames que vous dénoncez avec des trémolos dans la voix ! Oui, Edwy Plenel, Laurent Joffrin, Jean Birnbaum et alii, vous êtes les rois de l’amalgame, de la reductio ad lepenum de quiconque s’interroge sur la crise de notre identité nationale et de notre société en dehors des dogmes dont vous vous érigez en gardiens. Alain Finkielkraut, puis Eric Zemmour, enfin Michel Houellebecq sont tour à tour convoqués devant votre tribunal inquisitorial. Comme dans les bons vieux procès staliniens, le verdict est établi avant même que l’accusé ne soit invité à s’expliquer.

Le comble de l’ignominie a été atteint, jeudi 8 décembre, le matin, sur France Culture par Jean Birnbaum, directeur du Monde des Livres, qui n’a pu s’empêcher de souligner la « concomitance » de la sortie en librairie de Soumission de Houellebecq, livre qui lui a « donné la nausée », avec la tuerie de la rue Nicolas-Appert. « Cela n’a rien à voir, bien sûr, mais tout le monde l’a pensé, je l’ai pensé… », minaude-t-il avant de réitérer sa charge contre le romancier, qu’il réduit aux écrits islamophobes de la britannique Bat Yé’or, comme hier il ne voyait en Alain Finkielkraut qu’un épigone de Renaud Camus. Birnbaum  c’est la version estampillée rue d’Ulm de la formule populaire « j’dis ça, j’dis rien ! ». Alors, pas d’amalgame ? Que ces messieurs commencent !

Muray, Taubira, haute couture : les dossiers de notre numéro de janvier

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michea muray taubira

Philippe Muray revient ! A l’occasion de la publication du premier tome de son Journal (Belles Lettres, 2014), dont nous publions plusieurs extraits, notre regretté mécontemporain a les honneurs de Causeur. Outre une passionnante introduction d’Elisabeth Lévy sur « l’époque et son maître », y figurent un entretien exclusif avec Anne Muray-Sefrioui ainsi que plusieurs hommages au concepteur d’Homo Festivus.

Mais Causeur donne aussi dans l’investigation, avec des révélations sur l’affaire Anne-Sophie Leclère,  condamnée en première instance à neuf mois de prison ferme pour la publication d’une infâme caricature raciste de Christiane Taubira. Alors que la jurisuprence appelait une riposte proportionnée à acte inacceptable, sous couvert d’antiracisme, le parquet a bafoué les principes élémentaires de la justice et de la démocratie. Double procédure lancée en Guyane et à Paris, jugement ubuesque aux attendus dignes d’un tract : les heures-les-plus-sombres reviendraient-elles dans les prétoires ?

Dans le champ intellectuel, la chasse aux sorcières bat également son plein, contre les apostats de la gauche que sont Jean-Claude Michéa ou Christophe Guilly. Face à ses détracteurs, Michéa nous livre un entretien sans novlangue.

Enfin, sous l’autorité de Patrick Mandon, un dossier autour de la haute couture fera défiler les splendeurs et misères d’une industrie devenue otage de la haute finance. On pourra notamment y lire les papiers Viviane Blassel, Janie Samet, Charlotte Liébert-Hellman, Pierre Lamalattie et même le témoignage du grand Hubert de Givenchy.

Bref, un numéro indémodable !

Il faut punir ceux qui se réjouissent publiquement des crimes à Charlie Hebdo!

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charlie hebdo twitter terrorisme justiceDe nombreux habitués des réseaux sociaux se sont élevés hier contre l’invraisemblable multiplication de tweets se félicitant de l’attentat contre Charlie Hebdo.

Ces internautes ont eu le sain réflexe de les compiler et les rendre publics, on peut les retrouver dans l’excellent texte de Jean-Paul Brighelli que Causeur a publié hier.

Je n’ai pas le cœur de les retranscrire ici, mais j’espère simplement qu’ils ne resteront pas impunis.

Je sais bien que la police et la justice ont des tâches plus urgentes à l’instant même. Mais quand on aura arrêté les assassins et leurs complices immédiats, je souhaite qu’on applique les lois de la république, et qu’on traîne devant les tribunaux tous ceux qui se sont réjouis qu’on ait assassiné de sang-froid douze de leurs concitoyens.

Je ne suis pas juriste, mais je me souviens qu’à l’automne dernier, un couple qui vendait des drapeaux djihadistes a été mis en examen pour «apologie d’actes de terrorisme». Or qu’y a-t-il d’autre dans ces tweets qu’une «apologie d’actes de terrorisme» ?

Je ne suis pas juriste mais je me souviens qu’il y a un an, un jeune salopard de 23 ans a été condamné à 2000 euros d’amende, dont 1400 avec sursis, pour avoir appelé sur Twitter au viol de Rokhaya Diallo. Si la peine peut paraître légère, il a néanmoins été retrouvé (malgré un manque manifeste de collaboration de Twitter), interpellé, condamné, et c’était justice.

Et la justice, aujourd’hui, ne peut pas faire comme si ces tweets se réjouissant de la tuerie de Charlie n’avaient pas existé. Qui ne dit mot consent, qui consent encourage.

J’ai été choqué d’entendre hier certains confrères et certains politiques minimiser l’importance  de ces tweets, expliquant en substance qu’on avait affaire à des jeunes écervelés qui se complaise à «braver les interdits»[1. Je tiens à féliciter au passage Julien Dray, qui hier soir sur LCP, a fermement condamné cette analyse lénifiante et excusiste. Je tiens aussi à le féliciter pour son statut Facebook d’hier que j’ai aussitôt partagé sur ma page : «Comme toujours la compréhension des événements la vérité sur la réalité doit être notre règle collective. Qu’on arrête de se protéger avec la bien-pensance car sinon, demain, c’est le Front qui ramassera la mise dans les consciences. Donc OK pour qu’il n’y ait pas d’amalgame mais cela ne doit pas devenir un prétexte pour ne pas dire la vérité.»]. Et alors ? Les petits cons seraient-ils au-dessus des lois ?

Soyons clairs. Je pense que beaucoup de ces haineux ne mesurent pas la gravité de leur acte. Sauf dans le cas de multirécidivistes, je ne souhaite pas qu’ils aillent en taule, je ne réclame pas que la loi s’applique dans toute sa sévérité contre un islamobranleur de dix-huit ans et demi. Je réclame simplement que la justice de mon pays donne une bonne leçon à tous ceux qui se sont rendus coupables d’«apologie d’actes de terrorisme».

Pour leur ôter l’envie de récidiver.

Parce que chez nous, en France, il y a des choses qui ne se font pas.

N.B. : J’apprends que d’autres salopards s’en sont pris cette nuit à des mosquées. Pour les mêmes raisons, eux aussi doivent être pourchassés, attrapés et punis. Pas de ça chez nous !

[Les contenus illicites repérés sur Internet peuvent être signalés sur ce site du ministère de l’Intérieur]

«On a vengé le prophète Mohammed, on a tué Charlie Hebdo»

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charlie hebdo attentat

L’attentat contre Charlie Hebdo est un événement majeur de notre Histoire nationale. Car au-delà de l’horreur et de la consternation qu’il inspire, il aura des conséquences incalculables dans la cohésion de notre vie nationale.

Pour s’en convaincre, il suffit d’en parler autour de vous, d’interroger quelques amis et de bien écouter. Vous remarquerez alors que les gens se répartissent en deux camps bien tranchés :

– ceux qui sont légitimement inquiets qu’en 2015 des activistes islamistes terrorisent ainsi la liberté d’expression

– et ceux qui s’empressent de relativiser cet acte odieux et en rejettent la responsabilité indirecte sur les prétendus islamophobes (je l’ai entendu et j’ai même entendu un de mes amis me dire tout de suite après l’attentat « nous les chrétiens, nous avons fait la même chose ! »  et de stigmatiser Houellebecq…)

Nous sommes donc à un tournant où notre société civile va cristalliser une « guerre civile larvée », non pas entre chrétiens et musulmans, mais entre ceux qui dénoncent  l’emprise toujours plus forte d’un islam offensif et agressif et ceux qui voudront à tout prix le disculper au nom d’une prétendue culpabilité occidentale.

Je suis inquiet pour Zemmour et pour Houellebecq : dans les jours qui viennent il est fort à craindre qu’ils soient injustement désignés comme les responsables de cette situation. Non pas des attentats mais de la situation qui conduit à cet attentat. En fait on leur fera grief d’une situation qu’ils décrivent et dont nous sommes tous victimes. Le messager des mauvaises nouvelles est souvent le premier accusé. Et je tremble aussi pour leur vie, car après les journalistes de Charlie Hebdo, ils doivent se sentir aussi particulièrement en insécurité.

C’est bien la liberté de penser et d’écrire qui est en jeu ici . Houellebecq est là pour nous rappeler que ce qui nous menace tous, c’est de nous soumettre à cette pensée qui consiste à relativiser les choses et à faire des victimes des coupables et des bourreaux les vengeurs d’une prétendue injustice.

Il n’y a pas d’injustice dans cette affaire. Il y a un attentat barbare contre des hommes libres, qui parlent librement et qui veulent vivre librement. Ceux qui crient Allahou Akbar veulent les soumettre à un nouvel ordre moral où il sera interdit d’émettre le moindre jugement négatif sur une religion, l’islam en l’occurence. Et notre société va se cliver sur cette ligne de fracture.

Dans les jours qui viennent, nous allons tous pouvoir compter nos amis. Et ceux de la liberté, contre ceux de la soumission.

Notre émotion sincère va vers tous ceux qui sont en affection avec les victimes de cet attentat.

Faisons-leur honneur.

 *Photo : Thibault Camus/AP/SIPA. AP21674742_000029. 

Charlie Hebdo : la liberté qu’on assassine

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charlie hebdo attaque

Les mots manquent et se bousculent en même temps. Alors j’en choisirai un seul : Respect. Respect pour les dessinateurs, respect pour les journalistes, respect pour les policiers et l’ensemble des victimes tombées ce 7 janvier. A travers eux, c’est la liberté elle-même qu’on a voulu assassiner : la mienne, la vôtre, et plus encore celle de votre adversaire. Charb, Cabu, Tignous, Wolinski – et ceux dont le nom n’a pas encore été dévoilé à cette heure – sont morts parce qu’ils n’ont pas cédé. Parce que face aux menaces, ils ont continué à se moquer de toutes les croyances et de toutes les religions. Le président de la République  a appelé à l’unité : il a eu raison. Face à la tragédie il ne devrait y avoir ni droite ni gauche, ni réac ni progressiste, ni croyant ni incroyant, mais des républicains prêts à se battre pour qu’on puisse défendre des idées qu’ils ne partagent pas. Il n’y a pas de liberté sans droit au désaccord. Voilà ce que doit nous rappeler ce jour funeste. Ils sont morts pour nous. Nous ne l’oublierons pas.

Bien sûr, on n’a aucune certitude quant à l’identité des assassins et de leurs éventuels commanditaires. Ce qu’on sait en revanche, c’est que les menaces proférées et réitérées contre Charlie Hebdo en général et Charb en particulier ont commencé en 2006 avec l’affaire des caricatures de Mahomet. Rappelons d’ailleurs qu’à l’époque, ceux qui s’estimaient insultés et qui réclamaient l’interdiction ont saisi la Justice et que la Justice leur a répondu : pas touche à la liberté. Cabu fit alors appel à Dieu plutôt qu’à son prophète, et  c’est Allah qui confia : c’est dur d’être aimé par des cons. Les menaces ont continué, jusqu’à l’incendie de novembre 2011 qui a détruit sans tuer. Eux aussi ont continué. Jusqu’à ce matin.

Seulement, il ne s’agit plus de cons, mais de meurtriers. Bien sûr, on se gardera de tout amalgame. Rien ne serait plus contraire aux valeurs que défendait Charlie Hebdo que d’incriminer le musulman du coin de la rue. Mais la mémoire des victimes exige la vérité. Aujourd’hui, c’est le temps du deuil. Quand arrivera celui de la réflexion, il faudra bien que l’on se demande comment nous avons pu fabriquer des Mohamed Merah, des Mehdi Nemmouche, des Maxime Hauchard.

Or, qu’entendait-on, hier encore sur les ondes et les écrans ? Que la menace djihadiste est un fantasme de populiste. Que c’est la faute à Zemmour, à Finkielkraut, à Houellebecq, à Le Pen et à leurs idées nauséabondes. Que Merah est une victime du système. Bref, que le problème n’est pas l’islam radical mais l’islamophobie galopante. Nous, nous n’accuserons personne : ce n’est certes pas la faute de ces prêchi-prêcheurs et autres inquisiteurs s’ils ont pris, et nous avec eux, un sacré coup de réel sur la tête. Mais peut-être devraient-ils à l’avenir s’abstenir d’insulter ceux qui ne pensent pas comme eux. Et plus encore de qualifier d’ « islamophobes » tous ceux qui pensent que la « maladie de l’islam » (Abdelwahab Meddeb) ne touche pas seulement quelques fanatiques qui passent à l’acte. Les mots ont un sens qui n’est pas le même pour tous. Pour les tueurs de Charlie Hebdo, l’accusation d’islamophobie signifiait : cible à abattre.

Tout au long de la journée, des amis nous ont sommés de demander une protection. Nous faisons confiance à la police de notre pays et nous ferons ce qu’elle nous dira. Mais la guerre qui s’engage n’est pas seulement une affaire de police. Face à la haine de la liberté, il faut mener la guerre des esprits. Alors, disons-le à ceux qui dénoncent, accusent et excommunient à tour de bras, à ceux qui nous traitent de fachos, de racistes, de réacs : si vous voulez rester libres, il va falloir que vous défendiez ma liberté. Que vous le vouliez ou pas nous sommes dans le même bateau. Il sera toujours temps de se disputer ensuite.

Charlie Hebdo : c’est une guerre

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charlie hebdo guerre terrorisme

charlie hebdo guerre terrorisme

Oui, les bourreaux de Charlie Hebdo sont des amateurs mais si j’en crois l’avis de ceux qui savent de quoi ils parlent[1. En l’occurrence, Michel Goya et Jacques Raillane que je remercie au passage.], dans la catégorie amateurs, ils sont bons — voire très bons. Clairement, ce qui s’est passé au siège de Charlie Hebdo ne correspond en rien au coup de tête de deux paumés de banlieue qui se sont levés un beau matin, ont acheté des AK-47 dans la cité du coin et s’en sont allés « venger le prophète ». Ces types étaient psychologiquement préparés, bien équipés et beaucoup mieux organisés qu’on veut bien nous le laisser entendre. L’attentat de Charlie Hebdo, c’était un raid, une opération militaire. D’accord, ça n’était pas au niveau de ce qu’on peut attendre de véritables professionnels mais — et je cite Jacques Raillane — « ils sont meilleurs que les types de la RAF (Fraction armée rouge), de Carlos ou d’Action Directe. »

Deuxième aspect saillant : la légèreté de la structure. On est bien loin du fantasme des armées de djihadistes parquées dans nos banlieues : ils étaient deux, un binôme, la plus petite unité de combat possible et leur logistique, si elle s’est montrée très efficace, était moins importante que celle nécessaire à un braquage (J. Raillane). C’était, pour reprendre l’expression de Michel Goya, un « raid du pauvre », un raid « low-cost » : ça ne coûte presque rien, c’est quasiment indécelable et, au regard de l’objectif visé, c’est largement suffisant.

Bref, ce que nous appelons du terrorisme n’est ni plus ni moins qu’une guerre. Nous sommes, que nous le voulions ou pas, en guerre. Je suis convaincu que les « actes isolés » auxquels nous avons assisté depuis un mois ne sont pas du tout isolés ; ils s’inscrivent dans un plan d’ensemble, dans un horizon plus large et tout porte à croire que l’ennemi va multiplier ce type d’opérations[2. Voir Joseph Henrotin là-dessus.].

Je vais me répéter. Je n’aime pas la guerre, je n’ai jamais tiré un seul coup de feu de ma vie et mon vœu le plus cher a toujours été de ne jamais connaitre ça mais nous y sommes ! Cette guerre, nous ne l’avons pas voulue ; c’est l’ennemi qui nous a désignés ; mais cette guerre, il va falloir la gagner parce qu’au regard de ce qui se présente en face de nous — j’y arrive — je crois sincèrement que nos dissensions, aussi insurmontables nous semblent-elles, ne pèsent rien. Pardonnez-moi cet écart de langage mais putain, en face c’est le Mordor, l’horreur absolue : ces types ne sont même plus humains !

Partant, deux questions fondamentales : qui est l’ennemi et que veut-il ?

Voilà mon axiome de départ : nous ne sommes, en aucune façon, même pas en théorie, en guerre contre l’Islam et les musulmans. Nous sommes en guerre contre la nébuleuse Al-Qaïda, Daesh, Boko Haram et tutti quanti ci-après, les djihadistes. L’ennemi c’est eux. Celles et ceux d’entre nous qui, sur le coup de l’émotion ou par ignorance, veulent en découdre avec tous les musulmans indistinctement commettent une double erreur : non seulement ils identifient mal notre véritable adversaire mais, pire encore et j’y reviendrai plus loin, ils servent probablement son dessein.

Le plan des djihadistes ? Ce n’est un secret pour personne : ils rêvent de recréer leur fichu califat au Moyen-Orient et en Afrique. Vous conviendrez avec moi que ce n’est pas en fusillant douze des nôtres qu’ils peuvent raisonnablement espérer l’implanter en France. Alors quoi ? Ce n’est que pure conjecture et je suis très loin d’être un fin connaisseur du sujet mais je vois au moins deux possibilités.

La propagande open-source. En visant des objectifs symboliques, la nébuleuse djihadiste s’offre à peu de frais une couverture médiatique mondiale et en récolte les fruits localement. Les terroristes se crédibilisent et confortent leur leadership dans les territoires à majorité musulmane qu’ils espèrent annexer au califat. J’emprunte l’idée d’open-source à Joseph Henrotin parce qu’effectivement, chaque partie de la nébuleuse peut l’utiliser en fonction de ses propres besoins : pour Daesh, ce sera une démonstration de sa capacité de nuisance et pour le Hamas, ce sera une sanction pour ceux qui soutiennent Israël. Notez l’efficacité : deux types qui tuent douze personnes à Paris ça fait nettement plus de bruit que quand Boko Haram brûle seize villes et villages en massacrant des centaines de nigérians.

Mais à plus long terme, je suppute que des opérations comme celle de Charlie Hebdo visent aussi à gonfler les effectifs de leur armée de réserve chez nous. Bien sûr, on pense aux quelques gamins déjà fanatisés qui hésitent encore à passer à l’acte et qui pourraient trouver là une source d’inspiration. C’est possible mais je ne crois pas que ce soit le plus gros danger. S’ils sont malins — et nous devons partir de ce principe — ils savent parfaitement qu’un attentat comme celui perpétré à Paris va inévitablement générer une poussée d’islamophobie, que cette dernière va déferler sur une jeunesse musulmane qui n’y est absolument pour rien et que parmi ces boucs émissaires, il y en aura forcément quelques-uns qui vont se radicaliser. Bref, ils soufflent sur les braises en espérant que nous continuerons à jeter du charbon dans brasier.

Et ça, c’est très grave. La capacité d’une société à résister à ce type de guerre — les spécialistes appellent ça de la résilience communautaire — dépend notamment et même peut être principalement de notre capacité à faire bloc ensemble. Je ne vous parle pas des théories fumeuses des collectivistes — « la nation unie face à son destin, etc. » — mais d’une chose infiniment plus concrète : si les djihadistes réussissent à vous convaincre que votre voisin est votre ennemi alors, nous avons déjà perdu. Ce dont nous avons besoin, maintenant plus qu’à n’importe quel autre moment, c’est de retrouver ce qui nous rassemble, nous, Français, mais aussi tous ceux qui, quelle que soit leur couleur de peau, nationalité, religion, ethnie, conviction politique (et allez savoir quoi d’autre encore) ne supportent pas l’idée de subir le joug de ces barbares.

Et puisque notre « classe politique » se révèle, manifestement et une fois de plus, incapable d’insuffler autre chose de la haine et de la division au moment où nous devons tous nous unir, je laisse le soin à un vrai grand défenseur de la liberté de conclure ce billet :

« You ask, what is our policy? I will say: It is to wage war, by sea, land and air, with all our might and with all the strength that God can give us; to wage war against a monstrous tyranny, never surpassed in the dark and lamentable catalogue of human crime. That is our policy. You ask, what is our aim? I can answer in one word: victory; victory at all costs, victory in spite of all terror, victory, however long and hard the road may be; for without victory, there is no survival. »

Winston Churchill, 13 mai 1940.

*Photo : Francois Mori/AP/SIPA. AP21674742_000061.

Charlie Hebdo : Morts au combat

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charlie hebdo terrorisme djihad

charlie hebdo terrorisme djihad

La France est vent debout contre la stupidité et la barbarie. Pied de nez du destin, ceux qui moquaient volontiers les honneurs de la République vont, pour toujours, en être l’objet. Comme des soldats, la bande de Charlie Hebdo est morte au combat. Bien que peut-être par humour, humilité ou conviction ils s’en défendraient, ils sont des héros de la nation morts en se battant pour les valeurs auxquelles ils croyaient et en particulier la liberté : « contre nous de la tyrannie, l’étendard sanglant est levé ». Mais ce qui frappe le plus, c’est l’endroit. Les 89 soldats morts pour la France en Afghanistan sont tombés bien loin de chez eux, la bande de Charlie est morte sur le sol national, à quelques pas de l’Assemblée nationale et de tous les autres symboles de notre démocratie. Cela résonne comme la Patrie en danger. La menace s’est progressivement rapprochée, de l’Afghanistan au Mali, elle n’est plus confinée aux déserts d’Asie ou du Sahel mais elle est là ; au cœur de la cité. Les Français le sentent et descendent dans les rues comme leurs aïeux partirent se battre à Valmy : « aux armes, citoyens, formez vos bataillons ».

Mais il ne s’agira pas, cette fois « qu’un sang impur abreuve nos sillons ». Car cet ennemi ne se combat pas sur une plaine en rangs serrés ni à coup de canons, il est tapi dans l’ombre, agrégat de micro-réseaux et sa première arme est son pouvoir de fascination. Les ressorts de la guerre qu’il nous faut mener sont similaires à la contre-insurrection que l’Armée française connait bien depuis l’ex-Yougoslavie jusqu’au Mali. Le champ de bataille est principalement immatériel. On limite les éruptions de violence par l’emploi de la force, mais c’est dans ce que les milieux spécialisés appellent l’infosphère, c’est-à-dire le champ des perceptions, que la guerre se gagne. Attaquer Charlie Hebdo n’est pas seulement la réponse de trois psychopathes à ce qu’ils considèrent comme un blasphème, c’est neutraliser une high value target (cible à haute valeur ajoutée) sur ce terrain. Il s’agit, par l’intimidation ou l’élimination, de réduire l’influence de ses adversaires pour favoriser son propre plan de propagande et par conséquent l’emprise psychologique sur les populations : la peur pour ses détracteurs, l’enthousiasme pour ses partisans. Et qui, mieux que la caricature grivoise, ringardise par l’humour ceux qui se prennent autant au sérieux ?

Le but, dans cette lutte d’influence, est donc d’isoler les terroristes de la population, de casser les ressorts du mimétisme ou de la peur. Le moyen : détruire leur prestige. En effet, l’élimination physique de Merah n’a pas suffi à stopper la menace qu’il représentait. Vedette sur les réseaux sociaux, son influence s’est amplifiée post-mortem, séduisant des dizaines de jeunes paumés en quête de célébrité par la violence. Nemmouche a pris le relais. Et si on prête bien attention, personne ne se réclamera jamais du fou furieux qui, du haut de ses 157 passages en unité psychiatrique a foncé dans la foule à Dijon fin décembre. C’est que nos partisans de l’obscurantisme djihadiste ont beau être prêts à tous les martyrs, ils veulent qu’on les prenne au sérieux et, usage des temps modernes, être « likés grave ». La mort ou la prison, d’accord, mais l’asile psychiatrique c’est trop la honte.

Voilà donc une arme qui fait mal et que maniait avec dextérité la bande de Charlie : présenter ces gens sous leur vrai jour. Par la satire, ils dissipaient le prétexte de religion pour montrer sans fard la réalité : des imbéciles agressifs et ignares, des asociaux incapables de voir dans l’Autre, homme ou femme, un frère humain. Aussi, je veux rire d’eux par défi car je n’ai pas peur, je veux rire d’eux par mépris, car je les honnis et je veux rire d’eux avec tous ceux qui croient aux valeurs fondamentales de la République. Je suis Charlie.

*Photo : LIONEL URMAN/SIPA. 00701221_000002.

Quenelle en direct devant Charlie Hebdo

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Je me suis exprimé hier sur la nécessité de donner une bonne leçon à ceux qui, sur les réseaux sociaux; se félicitaient au nom de la dignité bafouée d’Allah de l’assassinat barbare de douze Français coupables à leurs yeux d’islamophobie.

J’expliquais hier que, pour le moment, la police avait d’autres chats à fouetter et qu’il faudrait sévir dès que le problème des criminels de la rue Nicolas Appert serait réglé. J’avais tort. J’avais sous-estimé jusqu’où pouvait aller le dérèglement moral des amateurs de transgression.

Grâce à la vigilance de Jean-Marc Morandini, je viens de prendre connaissance d’une vidéo qui m’a glacé le sang. Avant-hier, pendant le direct d’une envoyée spéciale de BFM devant Charlie Hebdo, un jeune salopard s’était glissé derrière la journaliste pour faire, face caméra,  une spéciale dédicace à ses potes en forme de V de la victoire. Victoire de qui, contre qui ?

Avant que salopard numéro un ait eu le temps de faire douze fois le V de la victoire pour que tout le monde comprenne, salopard numéro deux est venu dans le champ de la caméra pour faire une quenelle, comme ça vous avez compris.

Ces deux garçons n’ont même pas éprouvé le besoin de mettre leur capuche, ils sont parfaitement identifiables…

Je pense qu’ils méritent une leçon. Un viril rappel à l’ordre qui leur permette de mesurer les conséquences de leurs actes. Et vite. La comparution immédiate est faite pour ça.

En attendant qu’on les choppe, je leur dédie ce dessin de Charb (1967-2015), mort pour la France.

charlie hebdo dieudonne

Charlie Hebdo : Pas d’amalgame?

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plenel charlie zemmour

plenel charlie zemmour

« Pas d’amalgame ! », le mantra habituel consécutif de chaque attentat djihadiste, en France, en Europe ou ailleurs, n’a pas manqué d’être psalmodié par la plupart des personnalités politiques et médiatiques s’exprimant sur la tuerie perpétrée dans les locaux de Charlie Hebdo, Marine Le Pen incluse. Comme si la vindicte populaire risquait de se déchaîner contre l’épicier arabe du coin, qui n’est même pas menacé du moindre boycott, à la différence des vendeurs de machines à soda israéliennes !

Le peuple français, dans son épaisseur populaire, n’a nul besoin qu’on lui fasse la leçon antiraciste, pour la bonne raison qu’il pratique la common decency orwellienne, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose. Quoi qu’ils pensent de telle ou telle religion, quelle que soit leur opinion sur les Arabes, les Juifs ou les Zoulous, les Français n’ont pas pour habitude de se livrer à des pogroms, ni d’infliger des punitions collectives à des groupes en raison des crimes commis par quelques uns de leurs ressortissants. Ils font bêtement confiance à la loi.

Cela n’empêche pas, bien sûr, que les préjugés, les généralisations, voire les sorties carrément racistes alimentent les brèves de comptoir comme les écrits et  les spectacles : Dieudonné, à ma connaissance vit et travaille en France.

C’est à Dresde, en Allemagne, et pas à Paris ou à Lyon, que les foules se déplacent pour dénoncer l’islamisation supposée de leur pays. Alors, mesdames et messieurs les moralisateurs autoproclamés de notre nation, qui nous soupçonnez de mauvaises pensées avec une méticulosité inquisitoriale, lâchez-nous !

Et écoutez-vous plutôt pratiquer à jets continus ces amalgames que vous dénoncez avec des trémolos dans la voix ! Oui, Edwy Plenel, Laurent Joffrin, Jean Birnbaum et alii, vous êtes les rois de l’amalgame, de la reductio ad lepenum de quiconque s’interroge sur la crise de notre identité nationale et de notre société en dehors des dogmes dont vous vous érigez en gardiens. Alain Finkielkraut, puis Eric Zemmour, enfin Michel Houellebecq sont tour à tour convoqués devant votre tribunal inquisitorial. Comme dans les bons vieux procès staliniens, le verdict est établi avant même que l’accusé ne soit invité à s’expliquer.

Le comble de l’ignominie a été atteint, jeudi 8 décembre, le matin, sur France Culture par Jean Birnbaum, directeur du Monde des Livres, qui n’a pu s’empêcher de souligner la « concomitance » de la sortie en librairie de Soumission de Houellebecq, livre qui lui a « donné la nausée », avec la tuerie de la rue Nicolas-Appert. « Cela n’a rien à voir, bien sûr, mais tout le monde l’a pensé, je l’ai pensé… », minaude-t-il avant de réitérer sa charge contre le romancier, qu’il réduit aux écrits islamophobes de la britannique Bat Yé’or, comme hier il ne voyait en Alain Finkielkraut qu’un épigone de Renaud Camus. Birnbaum  c’est la version estampillée rue d’Ulm de la formule populaire « j’dis ça, j’dis rien ! ». Alors, pas d’amalgame ? Que ces messieurs commencent !

Muray, Taubira, haute couture : les dossiers de notre numéro de janvier

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michea muray taubira

michea muray taubira

Philippe Muray revient ! A l’occasion de la publication du premier tome de son Journal (Belles Lettres, 2014), dont nous publions plusieurs extraits, notre regretté mécontemporain a les honneurs de Causeur. Outre une passionnante introduction d’Elisabeth Lévy sur « l’époque et son maître », y figurent un entretien exclusif avec Anne Muray-Sefrioui ainsi que plusieurs hommages au concepteur d’Homo Festivus.

Mais Causeur donne aussi dans l’investigation, avec des révélations sur l’affaire Anne-Sophie Leclère,  condamnée en première instance à neuf mois de prison ferme pour la publication d’une infâme caricature raciste de Christiane Taubira. Alors que la jurisuprence appelait une riposte proportionnée à acte inacceptable, sous couvert d’antiracisme, le parquet a bafoué les principes élémentaires de la justice et de la démocratie. Double procédure lancée en Guyane et à Paris, jugement ubuesque aux attendus dignes d’un tract : les heures-les-plus-sombres reviendraient-elles dans les prétoires ?

Dans le champ intellectuel, la chasse aux sorcières bat également son plein, contre les apostats de la gauche que sont Jean-Claude Michéa ou Christophe Guilly. Face à ses détracteurs, Michéa nous livre un entretien sans novlangue.

Enfin, sous l’autorité de Patrick Mandon, un dossier autour de la haute couture fera défiler les splendeurs et misères d’une industrie devenue otage de la haute finance. On pourra notamment y lire les papiers Viviane Blassel, Janie Samet, Charlotte Liébert-Hellman, Pierre Lamalattie et même le témoignage du grand Hubert de Givenchy.

Bref, un numéro indémodable !

Il faut punir ceux qui se réjouissent publiquement des crimes à Charlie Hebdo!

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charlie hebdo twitter terrorisme justice

charlie hebdo twitter terrorisme justiceDe nombreux habitués des réseaux sociaux se sont élevés hier contre l’invraisemblable multiplication de tweets se félicitant de l’attentat contre Charlie Hebdo.

Ces internautes ont eu le sain réflexe de les compiler et les rendre publics, on peut les retrouver dans l’excellent texte de Jean-Paul Brighelli que Causeur a publié hier.

Je n’ai pas le cœur de les retranscrire ici, mais j’espère simplement qu’ils ne resteront pas impunis.

Je sais bien que la police et la justice ont des tâches plus urgentes à l’instant même. Mais quand on aura arrêté les assassins et leurs complices immédiats, je souhaite qu’on applique les lois de la république, et qu’on traîne devant les tribunaux tous ceux qui se sont réjouis qu’on ait assassiné de sang-froid douze de leurs concitoyens.

Je ne suis pas juriste, mais je me souviens qu’à l’automne dernier, un couple qui vendait des drapeaux djihadistes a été mis en examen pour «apologie d’actes de terrorisme». Or qu’y a-t-il d’autre dans ces tweets qu’une «apologie d’actes de terrorisme» ?

Je ne suis pas juriste mais je me souviens qu’il y a un an, un jeune salopard de 23 ans a été condamné à 2000 euros d’amende, dont 1400 avec sursis, pour avoir appelé sur Twitter au viol de Rokhaya Diallo. Si la peine peut paraître légère, il a néanmoins été retrouvé (malgré un manque manifeste de collaboration de Twitter), interpellé, condamné, et c’était justice.

Et la justice, aujourd’hui, ne peut pas faire comme si ces tweets se réjouissant de la tuerie de Charlie n’avaient pas existé. Qui ne dit mot consent, qui consent encourage.

J’ai été choqué d’entendre hier certains confrères et certains politiques minimiser l’importance  de ces tweets, expliquant en substance qu’on avait affaire à des jeunes écervelés qui se complaise à «braver les interdits»[1. Je tiens à féliciter au passage Julien Dray, qui hier soir sur LCP, a fermement condamné cette analyse lénifiante et excusiste. Je tiens aussi à le féliciter pour son statut Facebook d’hier que j’ai aussitôt partagé sur ma page : «Comme toujours la compréhension des événements la vérité sur la réalité doit être notre règle collective. Qu’on arrête de se protéger avec la bien-pensance car sinon, demain, c’est le Front qui ramassera la mise dans les consciences. Donc OK pour qu’il n’y ait pas d’amalgame mais cela ne doit pas devenir un prétexte pour ne pas dire la vérité.»]. Et alors ? Les petits cons seraient-ils au-dessus des lois ?

Soyons clairs. Je pense que beaucoup de ces haineux ne mesurent pas la gravité de leur acte. Sauf dans le cas de multirécidivistes, je ne souhaite pas qu’ils aillent en taule, je ne réclame pas que la loi s’applique dans toute sa sévérité contre un islamobranleur de dix-huit ans et demi. Je réclame simplement que la justice de mon pays donne une bonne leçon à tous ceux qui se sont rendus coupables d’«apologie d’actes de terrorisme».

Pour leur ôter l’envie de récidiver.

Parce que chez nous, en France, il y a des choses qui ne se font pas.

N.B. : J’apprends que d’autres salopards s’en sont pris cette nuit à des mosquées. Pour les mêmes raisons, eux aussi doivent être pourchassés, attrapés et punis. Pas de ça chez nous !

[Les contenus illicites repérés sur Internet peuvent être signalés sur ce site du ministère de l’Intérieur]

«On a vengé le prophète Mohammed, on a tué Charlie Hebdo»

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charlie hebdo attentat

charlie hebdo attentat

L’attentat contre Charlie Hebdo est un événement majeur de notre Histoire nationale. Car au-delà de l’horreur et de la consternation qu’il inspire, il aura des conséquences incalculables dans la cohésion de notre vie nationale.

Pour s’en convaincre, il suffit d’en parler autour de vous, d’interroger quelques amis et de bien écouter. Vous remarquerez alors que les gens se répartissent en deux camps bien tranchés :

– ceux qui sont légitimement inquiets qu’en 2015 des activistes islamistes terrorisent ainsi la liberté d’expression

– et ceux qui s’empressent de relativiser cet acte odieux et en rejettent la responsabilité indirecte sur les prétendus islamophobes (je l’ai entendu et j’ai même entendu un de mes amis me dire tout de suite après l’attentat « nous les chrétiens, nous avons fait la même chose ! »  et de stigmatiser Houellebecq…)

Nous sommes donc à un tournant où notre société civile va cristalliser une « guerre civile larvée », non pas entre chrétiens et musulmans, mais entre ceux qui dénoncent  l’emprise toujours plus forte d’un islam offensif et agressif et ceux qui voudront à tout prix le disculper au nom d’une prétendue culpabilité occidentale.

Je suis inquiet pour Zemmour et pour Houellebecq : dans les jours qui viennent il est fort à craindre qu’ils soient injustement désignés comme les responsables de cette situation. Non pas des attentats mais de la situation qui conduit à cet attentat. En fait on leur fera grief d’une situation qu’ils décrivent et dont nous sommes tous victimes. Le messager des mauvaises nouvelles est souvent le premier accusé. Et je tremble aussi pour leur vie, car après les journalistes de Charlie Hebdo, ils doivent se sentir aussi particulièrement en insécurité.

C’est bien la liberté de penser et d’écrire qui est en jeu ici . Houellebecq est là pour nous rappeler que ce qui nous menace tous, c’est de nous soumettre à cette pensée qui consiste à relativiser les choses et à faire des victimes des coupables et des bourreaux les vengeurs d’une prétendue injustice.

Il n’y a pas d’injustice dans cette affaire. Il y a un attentat barbare contre des hommes libres, qui parlent librement et qui veulent vivre librement. Ceux qui crient Allahou Akbar veulent les soumettre à un nouvel ordre moral où il sera interdit d’émettre le moindre jugement négatif sur une religion, l’islam en l’occurence. Et notre société va se cliver sur cette ligne de fracture.

Dans les jours qui viennent, nous allons tous pouvoir compter nos amis. Et ceux de la liberté, contre ceux de la soumission.

Notre émotion sincère va vers tous ceux qui sont en affection avec les victimes de cet attentat.

Faisons-leur honneur.

 *Photo : Thibault Camus/AP/SIPA. AP21674742_000029. 

Charlie Hebdo : la liberté qu’on assassine

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charlie hebdo attaque

charlie hebdo attaque

Les mots manquent et se bousculent en même temps. Alors j’en choisirai un seul : Respect. Respect pour les dessinateurs, respect pour les journalistes, respect pour les policiers et l’ensemble des victimes tombées ce 7 janvier. A travers eux, c’est la liberté elle-même qu’on a voulu assassiner : la mienne, la vôtre, et plus encore celle de votre adversaire. Charb, Cabu, Tignous, Wolinski – et ceux dont le nom n’a pas encore été dévoilé à cette heure – sont morts parce qu’ils n’ont pas cédé. Parce que face aux menaces, ils ont continué à se moquer de toutes les croyances et de toutes les religions. Le président de la République  a appelé à l’unité : il a eu raison. Face à la tragédie il ne devrait y avoir ni droite ni gauche, ni réac ni progressiste, ni croyant ni incroyant, mais des républicains prêts à se battre pour qu’on puisse défendre des idées qu’ils ne partagent pas. Il n’y a pas de liberté sans droit au désaccord. Voilà ce que doit nous rappeler ce jour funeste. Ils sont morts pour nous. Nous ne l’oublierons pas.

Bien sûr, on n’a aucune certitude quant à l’identité des assassins et de leurs éventuels commanditaires. Ce qu’on sait en revanche, c’est que les menaces proférées et réitérées contre Charlie Hebdo en général et Charb en particulier ont commencé en 2006 avec l’affaire des caricatures de Mahomet. Rappelons d’ailleurs qu’à l’époque, ceux qui s’estimaient insultés et qui réclamaient l’interdiction ont saisi la Justice et que la Justice leur a répondu : pas touche à la liberté. Cabu fit alors appel à Dieu plutôt qu’à son prophète, et  c’est Allah qui confia : c’est dur d’être aimé par des cons. Les menaces ont continué, jusqu’à l’incendie de novembre 2011 qui a détruit sans tuer. Eux aussi ont continué. Jusqu’à ce matin.

Seulement, il ne s’agit plus de cons, mais de meurtriers. Bien sûr, on se gardera de tout amalgame. Rien ne serait plus contraire aux valeurs que défendait Charlie Hebdo que d’incriminer le musulman du coin de la rue. Mais la mémoire des victimes exige la vérité. Aujourd’hui, c’est le temps du deuil. Quand arrivera celui de la réflexion, il faudra bien que l’on se demande comment nous avons pu fabriquer des Mohamed Merah, des Mehdi Nemmouche, des Maxime Hauchard.

Or, qu’entendait-on, hier encore sur les ondes et les écrans ? Que la menace djihadiste est un fantasme de populiste. Que c’est la faute à Zemmour, à Finkielkraut, à Houellebecq, à Le Pen et à leurs idées nauséabondes. Que Merah est une victime du système. Bref, que le problème n’est pas l’islam radical mais l’islamophobie galopante. Nous, nous n’accuserons personne : ce n’est certes pas la faute de ces prêchi-prêcheurs et autres inquisiteurs s’ils ont pris, et nous avec eux, un sacré coup de réel sur la tête. Mais peut-être devraient-ils à l’avenir s’abstenir d’insulter ceux qui ne pensent pas comme eux. Et plus encore de qualifier d’ « islamophobes » tous ceux qui pensent que la « maladie de l’islam » (Abdelwahab Meddeb) ne touche pas seulement quelques fanatiques qui passent à l’acte. Les mots ont un sens qui n’est pas le même pour tous. Pour les tueurs de Charlie Hebdo, l’accusation d’islamophobie signifiait : cible à abattre.

Tout au long de la journée, des amis nous ont sommés de demander une protection. Nous faisons confiance à la police de notre pays et nous ferons ce qu’elle nous dira. Mais la guerre qui s’engage n’est pas seulement une affaire de police. Face à la haine de la liberté, il faut mener la guerre des esprits. Alors, disons-le à ceux qui dénoncent, accusent et excommunient à tour de bras, à ceux qui nous traitent de fachos, de racistes, de réacs : si vous voulez rester libres, il va falloir que vous défendiez ma liberté. Que vous le vouliez ou pas nous sommes dans le même bateau. Il sera toujours temps de se disputer ensuite.