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« I Wool Survive »: quand on sort les béliers du placard de force

Des béliers homosexuels ?


« I Wool Survive »: quand on sort les béliers du placard de force
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Alors que l’application de rencontres homosexuelles Grindr s’est emparée de leur histoire, l’exploitation ovine allemande de M. Stücke embrigade de force de malheureux béliers dans une cause LGBT qui les dépasse un peu…


Dans la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, une exploitation ovine, jusque-là anonyme, s’est soudainement hissée sur le devant de la scène médiatique, non grâce à une innovation agricole ou à la qualité de sa laine, mais à la mise en récit d’un cas d’inclusivité.

Curieux projet

Trente-cinq béliers, repérés pour leur désintérêt persistant envers les brebis, ont ainsi vu leur statut transformé : d’animaux jugés improductifs et destinés à l’abattage, ils ont été élevés par leur propriétaire, Michael Stücke au rang d’emblèmes revendiqués de la diversité homosexuelle.

Ce curieux projet sociétal aurait pu rester confidentiel, cantonné à des réseaux militants qui financent ce refuge pour des moutons à la gaytitude sensible. Mais l’application de rencontres Grindr s’en est emparé en organisant un défilé à New York avec un titre bien trouvé : « I Wool Survive », afin de présenter une collection de vêtements fabriqués entièrement avec la laine de ces béliers gay. Leur nouvelle toison arc-en-ciel a été muée en argument financier.

Et le consentement ?

Pour donner à l’ensemble une apparence de sérieux, la science a même été convoquée en renfort. Depuis plusieurs décennies, rappelle Michael Stücke, des chercheurs américains ont observé que certains béliers refusaient systématiquement toute brebis. Des tests expérimentaux ont été élaborés, des chiffres avancés : une minorité – environ 8 % – manifesterait une préférence exclusive pour leurs congénères mâles. Qu’importe que ces travaux scientifiques s’appuient sur un nombre restreint d’observations, n’aient jamais fait l’objet de validation à grande échelle et demeurent largement ouverts à discussion : dans l’exploitation de ce fermier teuton, l’absence d’élan reproductif tient lieu de diagnostic, suffisant pour nourrir un anthropomorphisme militant qui prête aux animaux une identité, une fierté et une mission symbolique. Bien entendu, la laine issue de ces animaux LGBTisés sans leur consentement ne se distingue en rien des autres. 




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Journaliste , conférencier et historien.

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