Découvrez le sommaire de notre numéro de l’été
Depuis qu’Israël et les États-Unis ont bombardé les installations militaires et nucléaires de l’Iran, le chœur des belles âmes joue le grand air de la «désescalade», avec en arrière-fond une petite musique trouillarde et capitularde – surtout n’énervons pas les mollahs. En présentant notre dossier «actualité», Elisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques rappellent que c’est grâce à Trump et Netanyahou que la République islamique est désormais plus faible et le monde, plus sûr. Pour Gil Mihaely, la stratégie du régime iranien, fondée sur la haine d’Israël et de ses alliés et qui s’exprime à travers la quête du nucléaire et le soutien à des milices et proxys, révèle aujourd’hui ses nombreuses failles. Stéphane Simon et Pierre Rehov, qui ont signé il y a trois mois un essai sur la guerre secrète que mène Israël depuis le 7-Octobre contre la « pieuvre » islamiste, racontent le dernier chapitre de cette histoire : l’opération « Rising Lion ». John Gizzi, correspondant de la chaîne d’info Newsmax à la Maison-Blanche, nous explique comment Donald Trump, en épaulant son allié et ami Bibi dans son opération pour paralyser les capacités nucléaires iraniennes, a renié son engagement de ne plus lancer l’Amérique dans des guerres. Pourtant, face au succès affiché, sa base MAGA le soutient avec enthousiasme. Julien Dray, ancien député socialiste de l’Essonne, se confie à Élisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques. Il compare Jean-Luc Mélenchon à ces trotskystes pacifistes qui, fin 1943, ont renvoyé dos à dos les impérialismes fasciste et américain, jusqu’à devenir collabos. Aujourd’hui, la haine des Insoumis pour les « sionistes » est telle qu’ils choisissent le camp de la République islamique.

Dans son édito du mois, Elisabeth Lévy commente les préconisations prodiguées par le gouvernement pendant la canicule, comme par exemple, « Restez au frais ». Si les bureaucrates pondent toutes ces lapalissades et directives idiotes, c’est surtout parce que, « s’ils ne le faisaient pas, il se trouverait des petits malins pour les traîner en justice pour les sanctionner ». Les Français se plaignent constamment des contraintes imposées par l’État, mais se tournent vers ce dernier pour la solution au moindre de leurs problèmes.
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Nos chroniqueurs réguliers passent en revue les dernières actualités politiques et sociales. Pour Ivan Rioufol, l’insurrection est dans l’air et le chef de l’État ne fait rien pour protéger les enracinés d’une immigration démente. Olivier Dartigolles maintient que, bien que l’antisionisme soit devenu un antisémitisme, on doit pouvoir continuer à critiquer, si nécessaire, la politique du gouvernement israélien. Pour notre plus grand bonheur, Emmanuelle Ménard continue à nous raconter sa vie après l’Assemblée. Cette auguste institution s’écharpe sur la possibilité́ de marier ou non les clandestins sous OQTF… Bienvenue en absurdie ! Jean-Jacques Netter commente l’endettement public, le coût exorbitant de MaPrimeRénov, le système de subvention destiné à améliorer l’isolation des habitations, le nombre de sociétés de technologie françaises qui déposent le bilan, et le vrai coût de l’immigration… Enfin, Gilles-William Goldnadel accuse Le Monde, l’AFP et France Inter de plaider en faveur du Hamas.
L’été ne serait pas l’été sans le test de Céline Pina. Cette fois, c’est « Quel antisioniste êtes-vous ? » Yachting girl comme Rima, théoricien comme Jean-Luc, compromis comme Dominique, sadique comme Ali… ? Après avoir passé le test, vous saurez quel est votre profil d’antisioniste !
A la recherche de l’esprit français
Nous consacrons notre dossier d’été à une notion apparemment évanescente et fort éloignée, semble-t-il, des préoccupations immédiates de nos contemporains. Cette idée a été inspirée par notre ami Jean-Michel Delacomptée qui, en février, a publié une somme magistrale intitulée Grandeur de l’esprit français (Cherche Midi), en dix portraits, de Montaigne à Saint-Simon en passant par Racine, La Fontaine et Bossuet. Selon lui, « pour évaluer une société, il faut examiner le sort qu’elle réserve à l’esprit ». Nous avons donc voulu évaluer la nôtre, en interrogeant des auteurs et des artistes. Si ces derniers ont chacun leur propre conception de l’esprit, tous sont d’accord pour déplorer son lent effacement. Alors que, à notre époque, nous n’aimons plus guère les choses de l’esprit et tendons à exécrer tout ce qui est national, l’esprit français s’apparente à un chef-d’œuvre en péril, un de ces biens immatériels dont on découvre le besoin qu’on en avait au moment où ils disparaissent.
Élisabeth Lévy, Jean-Baptiste Roques et Jonathan Siksou ont recueilli les points de vue de deux témoins de choix : Frédéric Beigbeder et Franck Ferrand. Pour le premier, chroniqueur littéraire au Figaro Magazine, président-fondateur du Prix de Flore, animateur des « Conversations chez Lapérouse » sur Radio Classique, écrivain à succès chez Grasset, l’esprit français existe pour de vrai. Pourtant, dépendant d’une culture à la fois littéraire et livresque, il est aujourd’hui menacé par la technologie. Ses meilleurs défenseurs sont ceux qui pourraient passer pour des attardés, à savoir les membres de l’Institut : « Les académiciens sont des résistants dans un monde de robots ». Pour l’historien Franck Ferrand, l’esprit français se niche autant dans les jardins de Le Nôtre que dans le Tour de France, dans le savoir-vivre des salons comme dans le savoir- faire des bâtisseurs de cathédrales. Sa palette est aussi variée que les paysages et les terroirs qui composent notre beau pays.
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Selon Jean-Michel Delacomptée, l’esprit français se conjugue surtout au passé. La chute de la monarchie, le déclin du christianisme et la passion de l’égalité ont asséné des coups mortels à cette tradition. Mais il demeure des traces de ce vieil héritage dont les rayons se répandaient autrefois des palais aux chaumières. Son dernier livre constitue une somme remarquable, selon Frédéric Rouvillois qui nous livre les fruits de sa lecture de cette galerie de portraits qui célèbre la grandeur de l’esprit français dans une langue qui ne dépareille pas celle de ses modèles. Élisabeth Lévy salue la dernière publication de Rudy Ricciotti, Insoumission. Pour la survie de l’architecture. Défenseur du travail manuel, le génial architecte livre un coup de gueule contre la bureaucratie et les normes qui encadrent le BTP, au détriment de la création, des ouvriers et des artisans. Ce n’est donc pas un hasard si Ricciotti est l’architecte du musée du Grand Siècle. Jonathan Siksou a interviewé le professeur des universités Alexandre Gady, qui dirige la mission de préfiguration de ce musée. L’établissement actuellement en chantier exposera de remarquables œuvres d’art ainsi que divers objets du quotidien pour cerner une civilisation aujourd’hui méconnue : celle de la France du XVIIe siècle.
Michel Audiard a accordé en exclusivité une interview posthume à Causeur. Ses propos ont été presque recueillis par Stéphane Germain. Baisse du niveau général, politique économique et migratoire, diversité, cinéma… ce fleuron de l’esprit français n’élude aucune question. Et il balance ! Cyril Bennasar voit dans le pèlerinage de Chartres la preuve en marche que des Français peuvent traverser Paris respectueusement et sans razzias. Comme les vieux films, ces cathos très « France d’avant » peuvent rendre nostalgique, mais avec modération.
Parmi les autres contributeurs dont Causeur a sollicité le point de vue : Robert Ménard, Jérôme Prigent, Pierre-Henri Tavoillot, Georgia Ray, Pierre Berville, Michel Fau, Thomas Morales, Patrice Jean, Bruno Lafourcade, Emmanuel de Waresquiel, Peggy Sastre et Vincent Limouzin.
Besoin de résister à la bureaucratisation galopante de la nature et à l’anxiogène détresse environnementale ? Georgia Ray nous parle de la poésie des paysages, mise en valeur par quatre expositions qui, de Paris à Granville en passant par Vevey, portent notre regard vers des horizons de toute beauté. Et Emmanuel Domont nous emmène vers les plages à travers l’Anthologie de la littérature de plage de Jean-Christophe Napias, un florilège de haut-vol pimenté par des curiosités piochées dans la presse ancienne et des arrêtés municipaux d’un autre temps. C’est aussi le moment de redécouvrir l’œuvre du peintre Georges Mathieu que la Monnaie de Paris sort du purgatoire. Pour Arthur Pauly, cette rétrospective révèle un grand seigneur baroque cheminant en pionnier sur les terres de l’art contemporain. Les SS avaient-ils leur propre 007 ? À la tête des forces spéciales allemandes, Otto Skorzeny s’illustre par des opérations spectaculaires dans les airs comme dans les mers. Passé entre les gouttes de la dénazification, il aurait vendu après-guerre son expertise au Mossad. Julien San Frax a lu la biographie haletante que Benoît Rondeau lui a consacrée.Emmanuel Tresmontant met le cap sur l’île de Ré où Arthur Da Costa Adao et Louis Grizeau ont installé L’Écailler, leur restaurant du port de La Flotte. Ils y mettent un point d’honneur à ne servir que les meilleurs produits du terroir comme le thon rouge, le lieu jaune et le homard, avec de jolis vins accessibles à tous. Cet été, deux immenses cinéastes français disparus, Chabrol et Pagnol, vont illuminer les salles obscures. Mais Jean Chauvet nous assure qu’on ne peut pas en dire autant des nouveaux films… L’esprit français souffle où il veut et quand il veut. Rassurez-vous ! Il soufflera toujours pour les lecteurs de Causeur.
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