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Crise de nerfs au camp du bien

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Trois personnages de gauche en quête de hauteur


Le progressisme contemporain, c’est peut-être Montaigne qui en parle le mieux. Tania de Montaigne bien sûr, cette ancienne animatrice de Canal Plus, devenue romancière, dont le dernier livre, Sensibilités (Grasset), brocarde l’autocensure en train de s’imposer dans le milieu de l’édition au motif de “ne pas blesser” les minorités… et donc de les infantiliser. « Il y a un kidnapping du spectaculaire aux dépens de la pensée », déplorait-elle, lucide, hier dans Libération, alors qu’on l’interrogeait sur la gauche française.

Et la Palme du ridicule est attribuée à…

Reste à savoir qui sont les kidpappeurs d’intelligence. À La France insoumise, il ne faut pas chercher longtemps pour les trouver. Prenez Sophia Chirikou par exemple. Le 21 septembre, sur Facebook, la députée LFI nous a fait une crise d’ado en comparant carrément Fabien Roussel au pro-nazi Jacques Doriot ! Une agit-prop de niveau collège aussitôt relayée sur les réseaux sociaux par son comparse Jean Luc-Mélenchon. Tout cela pour punir le secrétaire national du PCF d’avoir osé, quelques jours plus tôt sur France Info, critiquer un slogan, non moins puéril, de l’extrême gauche factieuse: “tout le monde déteste la police”. 

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Et puis le kidnapping de l’intelligence a continué le jour de ladite manifestation, samedi dernier. Cette fois, c’est Sandrine Rousseau qui a agi seule, sur Twitter/X, en accusant un agent des forces de l’ordre, qui patrouillait non loin du cortège, de comportement « inadmissible ». Qu’avait donc fait le policier pour mériter un tel courroux ? Juste son métier. Afin de calmer un black bloc qui tentait de défoncer sa voiture de service à coup de barre de fer, le gardien de la paix a dégainé son arme, avec sang-froid et sans tirer bien sûr. Un geste parfaitement justifié et maîtrisé, comme en attestent les diverses vidéos des “street reporters” qui ont vite tourné en boucle sur la toile. Cela n’empêchera pas la députée de réitérer le lendemain sur LCI ses cris d’orfraie.

« Travail famille patrie » contre goulag macroniste

Dernier kidnapping de l’intelligence en date, pas plus tard qu’avant-hier. Dans un tweet effarouché, Olivier Véran a accusé le député RN Jocelyn Dessigny de cacher « sous le vernis, le rance », comprenez la phallocratie, le repli sur soi, le pétainisme. Le malheureux élu mariniste avait pourtant rappelé une évidence: « Si elles le souhaitent », venait-il de déclarer à l’Assemblée nationale, « il vaut mieux que les mères au foyer “s’occupent de leurs enfants“ », plutôt que de faire des heures obligatoires afin d’avoir droit au RSA. Sans doute l’expression “mère au foyer” aura-t-elle suffi à déclencher chez le porte-parole du gouvernement ce réflexe pavlovien classique qui fait voir à certains la bête immonde là où il n’y a que du bon sens.

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On n’a certes pas attendu 2023 pour assister à gauche à un festival de la bêtise et de l’outrance. N’oublions pas que l’an dernier à la même période, Mme Obono lançait « mangez vos morts » à « ceux qui instrumentalisent la lutte des femmes en Iran »… Reconnaissons cependant que nous avons en cette rentrée un cru exceptionnel ! Comment expliquer que le camp du bien soit devenu à ce point une caricature de lui-même ?

Tentons une hypothèse: Marine Le Pen n’a jamais été aussi lisse, aussi calme, aussi silencieuse. Alors que l’actualité lui offrirait chaque jour l’occasion de s’époumoner, par exemple sur l’abaya, Lampedusa ou le non-lieu dans l’affaire Adama Traoré, pas la moindre petite phrase, pas un mot plus haut que l’autre, aucune récupération. Bref plus rien pour mettre en branle une gauche dont la seule raison d’exister est de faire barrage aux dérapages. Tels des acteurs de Hollywood privés de contrats par la grève des scénaristes, les ténors de la bien-pensance n’ont dès lors d’autre choix que de faire leurs échauffements de voix sur de vieilles partitions. Or, si le timbre porte toujours autant, le spectacle, lui, est devenu un théâtre de l’absurde.

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Elisabeth Lévy : « Ne pas travailler est un choix parfaitement respectable, mais qui a un prix »

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Le migrant, citoyen du monde

La charité radicale du pape est également théologiquement irresponsable, avancent certains.


Le problème migratoire restera le grand combat du pontificat du pape François. Lors de son voyage de décembre 2021, à Nicosie, le pape appelait de ses vœux, devant les migrants,  « une humanité sans murs de séparation avec, non plus des étrangers, mais seulement des citoyens ». Et le pape de ramener, derechef, dans son avion, 50 citoyens du monde. Au bout des cinq voyages qui ont suivi (Lampedusa, Grèce, Lesbos, Égypte, Maroc) jusqu’à celui de Marseille, le message papal n’a pas changé sur l’accueil inconditionnel de l’étranger. Pourquoi ce message, inspiré, apparemment, par une charité radicale, a-t-il paru à beaucoup irresponsable ? Pour une raison théologique. 

Le Vieux continent mal en point

À la différence du pape Benoît XVI qui, mettant ses pas dans la Tradition, voyait, dans l’Europe, la brebis féconde de l’Évangile devenue inféconde, grasse devenue maigre, mal en point qu’il fallait remettre sur ses pattes, mais infiniment riche de son passé et de sa filiation, le pape François, faisant fi de l’Histoire, voit dans l’Europe une « vieille femme stérile » dont on ne peut plus rien attendre. L’Europe, pour lui, c’est fini, et le christianisme doit prendre un départ, à frais nouveaux, dans un nouveau monde régénéré par les migrations. C’est ainsi que le Migrant, comme en témoigne le monument de la place Saint-Pierre, devient la figure christique d’une nouvelle Église. Dès lors, est-ce exagéré de percevoir dans la pensée bergoglienne une filiation avec la pensée de Joachim de Flore, père spirituel de François d’Assise, et auteur d’un livre dont la théorie des âges, très inspirante, a fait florès à travers les siècles jusqu’à nous ?

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Ce moine calabrais du XIIème siècle, prophète pour les uns (Dante), hérétique pour d’autres, pensait que l’histoire de l’Église correspondait à une structure ternaire de la Trinité. Après le temps du Père et de sa loi dure, venait le temps du Fils plus tempérée. Puis le temps de l’Église : l’Église spirituelle, enivrant les cœurs d’amour, où la liberté remplaçait la loi, et qui voyait la réconciliation entre Orient et Occident, Juifs et chrétiens. C’est ainsi que, par l’entremise d’une partie du mouvement franciscain qui se croyait « la nouvelle Vraie Église spirituelle » opposée à la papauté mondaine, l’idée de l’ère nouvelle d’un « Évangile éternel » provoqua des débats théologiques considérables : une division ternaire de l’Histoire n’existant pas puisque c’est toute l’Histoire qui est le temps du Dieu trinitaire. « L’hérésie »  de Joachim de Flore prit fin, l’ordre de Flore disparut au XVIème siècle, mais pas son influence que l’on retrouva partout : chez Luther, Hegel, Michelet, Sand, Eliot, Huysmans, Bloy, Mircea Eliade. Et nul doute qu’à notre époque on ne trouve, dans l’Église, des traces nombreuses d’une gnose florienne. Sans la transcendance du Père, l’Église devient une ONG où la figure du Christ, devenue périphérique, s’efface devant celle du migrant. L’Esprit, porté par l’air du temps, se dissout dans l’horizontalité : égalitarisme, démocratisation, vivre ensemble, œcuménisme sans transcendance qui absorbe la Révélation.

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Vision miséricordieuse coupée des réalités

« Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts » avait dit aussi le pape à Nicosie. Cette phrase ne veut pas dire grand-chose. Car il n’y a pas de civilisations sans murs ni frontières qui protègent et délimitent un espace de liberté. Sans murs ni frontières prospèrent violence et injustice— dont témoignent les réseaux de passeurs mafieux. Sans frontières l’Europe se déchire. Sans frontières les pays perdent leur âme. Dans son appel inconditionnel à l’accueil des migrants, le pape ne distingue pas la dignité imprescriptible de la personne, de la prise en considération du bien commun. Sa vision « miséricordieuse » coupée des réalités fait le jeu du mondialisme. « Que les blessés de la vie trouvent un port sûr dans votre regard, un encouragement dans votre étreinte, une caresse dans vos mains capables d’essuyer les larmes » a-t-il dit face à la mer. Ce propos sentimental a-t-il mis la larme à l’œil de la Bonne Mère ? Qui n’est pour une Méditerranée fraternelle ? Sauf qu’il ne s’agit pas, dans le phénomène migratoire qui touche la France et l’Europe, d’un « croisement tendre de regards dont la Bonne Mère serait la protagoniste », mais de prévenir un tsunami. Le droit à migrer est une chimère qui mène au chaos. D’autant plus que le pape François ne prend jamais en compte la religion des nouveaux arrivants, ce qui est préoccupant.

Un Pape qui parle comme Mélenchon…

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La visite du Pape à Marseille nous a rappelé que politique et religion ont rarement fait bon ménage. La charité ne revient pas à s’oublier soi-même. Tout homme sauve son prochain en grande détresse, oui. Mais il ne l’installe pas pour autant ad vitam æternam chez lui, au risque d’y perdre sa maison et de mettre sa famille en danger.


La visite du Pape François à Marseille a d’abord suscité l’ire de l’extrême-gauche française, trop heureuse de pouvoir tirer sur Emmanuel Macron après que ce dernier a annoncé sa volonté de participer à une messe donnée par le Souverain pontife. Tous les anticléricaux, le plus souvent de posture, y sont allés de leurs commentaires outrés sur cette grave rupture entre l’État français et sa sacro-sainte laïcité de combat. Pourtant, on pouvait se douter que les jugements se raviseraient bien vite, tant le Pape François est aligné avec les positions les plus radicales de la gauche sans-frontiériste en matière de politique migratoire – et pas seulement, du reste.

L’immigration est une chance pour la France, c’est bien connu

Habité, fanatique et hémiplégique, François n’a pas eu de mots trop durs pour le pays qui l’accueillait et ses habitants. Profitant de l’appel d’air que lui offrait le récent débarquement de milliers de migrants sur la petite île italienne de Lampedusa, le Pape a multiplié les admonestations et les injonctions à l’endroit de ces Européens égoïstes qu’il méprise. Ainsi a-t-il affirmé que « des nationalismes archaïques et belliqueux veulent faire disparaître les rêves de la communauté des nations ». Il fallait évidemment entendre par là les nationalismes européens et non les impérialismes post-soviétiques ou sud-américains qu’il n’ose en revanche jamais publiquement tancer.

Le « nationalisme français », François lui a demandé de ne pas considérer ceux qui se « réfugient chez lui » comme un fardeau à porter mais comme une chance. Une chance pour notre ruralité d’ailleurs, puisqu’il a affirmé dans l’avion qui le ramenait au Vatican que « certains petits villages sont vides, n’y subsistant qu’une vingtaine d’anciens » et qu’il fallait « qu’ils fassent des efforts pour accueillir des migrants qui représentent de la main d’œuvre ». Que n’y avons-nous point pensé avant ! Biblique : des hommes dans la force de l’âge qui ont tout fait pour échapper à la vie agraire chez eux rêvent de s’enfermer dans des petits villages sans activité économique…

À Rome, fais comme les Romains

Estimant « marquer l’histoire » par son discours, le Pape n’a pas eu une once de considération pour l’Europe, ni même de bon sens élémentaire. Cet humanisme chrétien absolu qu’il prône est contraire à l’harmonie, reproduisant les ingrédients qui ont conduit au fameux épisode biblique de la Tour de Babel. Le Pape a le droit d’exprimer une opinion politique, il ne lui est toutefois pas interdit de réfléchir. Pis encore, ne se contentant pas de la question migratoire, François s’est directement attaqué aux politiques d’intégration françaises : « Le modèle d’assimilation français ne tient pas compte des différences et reste rigide dans ses paradigmes, fait prévaloir l’idée sur la réalité et compromet l’avenir en augmentant la distance et la ghettoïsation, provoquant hostilité et intolérance ».

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S’il y a du vrai sur l’assimilation, qui ne saurait être une politique massive mais bien une démarche individuelle de l’immigré qui en fait le choix, on se demande bien comment le Pape se permet une telle sortie. Fallait-il lui envoyer un Guillaume de Nogaret pour l’enfermer à double tour à Avignon après l’avoir soufflé ? Benoît XVI, son prédécesseur, n’avait pas reproché aux Européens leur manque d’humanité, ni sous-entendu que ces derniers laissaient les migrants se noyer en Mer méditerranée – ce qui est un mensonge patenté. Il avait, tout au contraire, indiqué que si toute personne détient « le droit à immigrer », les États n’en ont pas moins de leur côté « le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre leurs frontières ». Il ajoutait même, à rebours de notre théologien de la libération, que les immigrés ont « le devoir de s’intégrer dans le pays d’accueil, en respectant ses lois et l’identité nationale ».

Rendre à César ce qui est à César

L’Autrichien était moins populaire auprès des non-catholiques que ne l’est l’Argentin, mais il avait le mérite d’être un véritable humaniste et non un révolutionnaire. Contrairement à toute l’extrême gauche française, qui de Houria Bouteldja en passant par Cédric Herrou a manifesté sa joie, je ne vais pas me lancer ici dans une exégèse sophistiquée de l’Évangile ou du Dogme pour dire qui de François ou d’autres ont raison, ni même ergoter sur l’infaillibilité papale. Cet épisode rappellera justement à ceux qui en doutaient que politique et religion ont rarement fait bon ménage, surtout sous nos latitudes hexagonales. Le Pape a d’ailleurs une dent contre les Français, tous les Français, qu’il assimile soit à des jouisseurs post-modernes déchristianisés, soit, quand ils sont encore catholiques pratiquants, à des traditionnalistes plus attachés à la lettre qu’à l’esprit du christianisme dont il croit être le plus parfait représentant, saint déjà auréolé. Son discours est dangereux car il encourage les Africains à migrer mais aussi à nous haïr.

Sous le modeste perce donc l’immodestie. Sous l’humaniste, un fond d’inhumanité. Car, qui peut aujourd’hui en conscience estimer que les grandes migrations du temps sont une chance pour l’Europe ou l’Afrique ? Qui peut considérer que la démographie sahélienne est un atout pour l’humanité ? Croissez et multipliez ? Certes, mais pas inconsciemment. Au fond, la pensée papale est nihiliste. Il fait des civilisations et des nations des variables d’ajustement du projet de Cité de Dieu augustinienne, comme si le salut des âmes valait bien le sacrifice des lents et patients travaux des hommes. Son inspirateur n’est autre que Carlos Maria Martini, jésuite italien, cardinal et archevêque de Milan mort en 2012. Un millénariste aveuglé par l’eschatologie testamentaire pour qui l’immigration était « une opportunité historique pour l’avenir de l’Europe… un grand appel de la Providence pour un nouveau mode de vie ». Les habitants de la Porte de la Chapelle se réjouissent sûrement de cette « providence », ainsi que le contribuable français…

Comme si souffrir et porter le « fardeau » était obligatoire. La charité ne revient pourtant pas à s’oublier soi-même. Tout homme sauvera son prochain en grande détresse. Il ne l’installera pas pour autant ad vitam aeternam chez lui, au risque d’y perdre sa maison et de mettre sa famille en danger. Si le Pape a donc tout loisir de rappeler aux catholiques leurs devoirs de chrétiens, les Français se passeront de ses conseils.

Costumez-vous!

À force de « casser les codes », la Fashion week ne distingue plus le vrai du faux.


La New York Fashion Week, où des mannequins défilent dans des tenues extravagantes, fut le témoin d’une perturbation comique début septembre, lorsqu’un individu torse-nu, revêtu d’une cape de plastique transparent, d’un bonnet de douche rose, d’un short de bain et de baskets blanches, a défilé sous les applaudissements nourris du public. Simplement, ce mannequin presque parfait n’était pas prévu à l’affiche.

2.6 millions de vues sur Instagram

À la fin de son défilé sur le podium, il est violemment agrippé par un vigile et éjecté de la scène sous les regards surpris des spectateurs, qui paraissent pourtant apprécier sa tenue.

Mais qui est donc cet imposteur sympathique ? Eh bien, il s’agit d’un jeune youtubeur américain, Fred Beyer, véritable farceur, qui poste des vidéos de lui provoquant des situations gênantes.

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Ce dernier a donc décidé de s’infiltrer dans le Fashion Week de New York pour faire le buzz : « Vous suivez un groupe et vous y êtes » s’est-il vanté dans une interview. Malgré les doutes de deux créateurs du défilé, Fred réussit à s’introduire sur le podium, en promettant à une vigile du défilé « que si elle fermait les yeux, je lui donnerais mon numéro, et nous avons maintenant un rendez-vous prévu ce lundi ». Le tour était joué et le succès assuré : la vidéo de son défilé a fait 2.6 millions de vues sur Instagram.

Plus c’est gros…

De telles scènes sont fréquentes lors de ces défilés de mode. En mars 2022 par exemple, la youtubeuse anglaise Ellie Mary s’introduisait sans difficultés sur le podium de la Fashion Week de Londres revêtue d’un sac-poubelle noir en guise de robe. C’est dire l’absence d’une quelconque recherche de beauté dans ces évènements : plus c’est gros, plus ça passe. Fin août, la Fashion Week de Copenhague, au Danemark, se félicitait d’exposer des vêtements en matière recyclée : qu’ils soient difformes ou bas de gamme, peu importe : il faut casser les codes pour être dans « l’ère du temps ». C’est la vérité que Fred Beyer a de nouveau démontrée cette année.

Samuel Fitoussi à France Inter: fallait pas l’inviter…

Samuel Fitoussi publie Woke Fiction, comment l’idéologie change nos films et nos séries, Éditions du Cherche Midi. Il était invité à débattre par la bande d’amazones de Maia Mazaurette, l’après-midi sur France inter. Le wokisme de « Jusqu’ici tout va bien » va nous faire regretter le gauchisme de Charline Vanhoenacker, déprogrammé de la station.


Léa Salamé profite de toutes les occasions pour proclamer que France Inter n’est pas de gauche. Recevant Samuel Fitoussi pour la parution de son livre Woke Fiction, des journalistes de la station ont proclamé, elles, que le wokisme n’existe pas – avec des arguments tellement lourdingues, qu’à la fin il a bien fallu nous rendre à l’évidence : non seulement France Inter est bien de gauche, mais de plus elle baigne totalement dans l’idéologie woke…

On se dit qu’on a tout dit chez Causeur sur la radio publique. Qu’on ne veut pas en rajouter. Alors, on s’éloigne des rivages de la radio france-intérienne pour naviguer sur internet à la recherche d’un nouveau butin, une ânerie, une imbécillité, une crétinerie politico-médiatique de belle taille comme notre époque sait en concocter. Sur les réseaux sociaux et les sites d’actualité, on cabote gentiment entre les extravagances de Dame Rousseau et les outrances des députés de LFI sans s’arrêter, ces poissons-là sont trop prévisibles et excessifs, ils perdent chaque jour de leur valeur marchande et polémique. On s’apprête à jeter l’ancre et à se reposer un peu lorsque soudain on tombe par hasard sur LA perle rare. De la bêtise pure et nacrée de sombre idéologie et de méchanceté niaiseuse, extraite, non pas d’une huître, mais d’un trio de crustacés radiophoniques…


Nous reconnaissons immédiatement l’endroit où nous avons déniché ce trésor, cette bêtise au carré, cette sournoiserie au cube, cet éclatant manque de subtilité et d’intelligence ! Malgré nous, malgré notre remarque liminaire, notre flânerie sur la toile nous a irrémédiablement ramenés au port d’attache du wokisme, dans le berceau du progressisme et de la gauche médiatique intolérante, nous avons nommé la station de radio… France Inter.

Dévotion woke

Lors de l’émission “Jusqu’ici tout va bien”, Marie Misset, Maïa Mazaurette et Marine Baousson ont reçu, baïonnette au fusil, le journaliste Samuel Fitoussi pour son dernier livre traitant de l’idéologie woke dans les films et les séries (1). Chacune à leur tour, ces dames vont lâcher ce qu’elles croient être du venin mais se rapproche plutôt du crachouillis. Le livre ne leur a pas plu, c’est évident et sans surprise. Mais, pour défendre leurs points de vue, ces journalistes radiofrancisées dans l’âme et confites en dévotion woke, vont se livrer à un incroyable exercice de lancer d’enclumes verbales, d’indigentes philippiques reposant sur une argumentation souffreteuse et, disons-le carrément, complètement à l’ouest.

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Premier « argument », celui de Mme Misset : le wokisme dans le cinéma français ça n’existe pas. La preuve : le premier producteur de films et de séries, c’est Canal +, propriété de Vincent Bolloré qu’on ne peut pas accuser de wokisme. Mme Misset semble ignorer que Canal + a pour obligation contractuelle, depuis sa création, de subventionner le cinéma français. Vincent Bolloré débourse par conséquent chaque année des centaines de millions d’euros pour que soient réalisés des films sur lesquels il n’a aucun pouvoir – mais qui sont souvent, en revanche, aidés également par le CNC qui a, lui, la possibilité de financer les films qui correspondent le plus à son idéologie progressiste, immigrationniste ou woke. Ces films sont si wokes et si politiquement corrects, qu’ils font le plus souvent des bides retentissants. À ce propos, la Cour des comptes a récemment rendu un rapport concernant l’utilisation de l’argent public par le CNC. Trop d’aides et, surtout, trop d’aides à « trop de films ne rencontrant pas leur public », a élégamment conclu Pierre Moscovici. Un tiers des films français réunit moins de 20 000 spectateurs et seulement 2% des productions soutenues par l’avance sur recettes du CNC sont rentabilisées en salle – la propagande est à ce prix !

Après que Samuel Fitoussi a rappelé la décision de la direction des Oscars de ne sélectionner que des films respectant des critères « inclusifs » de représentation identitaire (ethnique, raciale, LGBtiste, de genre, etc.), Mme Mazaurette va remporter haut la main la Palme d’or de l’argumentation la plus sotte. Remercions la technique moderne permettant d’entendre et de voir ce genre de phénomènes. Car Mme Mazaurette, visible donc sur YouTube, est synchrone : ses mimiques et ses grimaces de petite fille contrariée par tant de méchanceté réac sont à la hauteur des âneries stratosphériques qu’elle crachote : « Mais en fait y’ a plein de lois qui régissent le cinéma en général, pourquoi est-ce que celles-là elles vous dérangent en particulier… parce qu’il y a aussi des horaires qu’il faut respecter, il y a aussi un classement, ça a toujours existé depuis très longtemps, qu’est-ce qui vous dérange dans l’inclusivité ? [Samuel Fitoussi tente de répondre et est immédiatement interrompu] Et vous trouvez ça pas génial, de se dire “ça va être super, je vais voir un film et il va y avoir des gens de toutes les couleurs qui ressemblent à plein de gens, de nouvelles histoires qui vont me donner de l’empathie pour des gens dans les bottes desquelles j’ai parfois du mal à me mettre” ? » Et le SIC d’or est attribué à Maïa Mazaurette – laquelle ferait mieux de continuer de s’occuper de son sujet de prédilection, à savoir les fluctuations de la fesse, sujet qui dispense de posséder des capacités intellectuelles supérieures, ou même moyennes, et qui permet à n’importe quel journaliste avec le QI d’une moule de faire son trou dans les médias.

Cassez les codes avec France inter

Samuel Fitoussi ayant osé glisser, dans la longue liste de mots composant la novlangue qui structure les discours militants woke, celui d’intersectionnalité, l’humoriste (souvent involontaire) de l’émission, Mme Baousson, en appelle à la science : « C’est une notion, l’intersectionnalité, c’est pas du militantisme, c’est un outil scientifique. » Mme Misset, tenant vraisemblablement à ce que sa comparse ne soit pas la seule à dire des inepties, ajoute que oui, peut-être que le wokisme existe dans les films, mais que c’est « en réaction à un monde hétéronormatif, en réaction à une production cinématographique qui pendant des décennies a été principalement blanche. » On comprend mieux pourquoi ces dames n’ont guère apprécié le livre de Samuel Fitoussi : elles ont gobé entièrement l’idéologie woke, leur façon de penser le monde est woke, leur vocabulaire est woke, l’idée qu’elles se font des relations entre les hommes et les femmes, les Blancs et les « racisés », les maigres et les gros, les hétéros et les homos, est woke – elles respirent le wokisme, elles transpirent le wokisme, elles sont ce qu’elles dénoncent en parlant du travail de Fitoussi, une caricature du wokisme.

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Pour finir de s’en persuader, il suffit de prendre connaissance de quelques sujets de l’émission quotidienne qu’elles co-animent et des personnalités invitées pour débattre de ces sujets : Immigration, avec Constance Rivière, co-auteur (avec Pap Ndiaye) du très racialiste Rapport sur la diversité à l’Opéra et successeur (de Pap Ndiaye) à la direction du Musée national de l’histoire de l’immigration – Écologie, avec Cédric Villani, membre du mouvement Écologie Démocratie Solidarité qui, pour protester contre un projet d’autoroute, n’a pas hésité à faire « la grimpette sur un arbre en face du ministère de la Transition écologique » – Écologie, encore, avec le philosophe Dominique Bourg, président de la fondation Nicolas-Hulot jusqu’en 2018, adepte de la « décroissance économique » et auteur d’un « journal éco-philosophique pour mieux cerner les contours d’une société écologique impensable en dehors d’une bascule de civilisation » – Écologie, toujours, avec le cinéaste Just Philippot pour son dernier film, “Acide”, décrivant « des précipitations corrosives générées par l’émission de polluants et s’abattant sur Terre comme l’apocalypse », et ayant reçu le prix Ecoprod récompensant les films « produits de manière écoresponsable » – Sexisme, avec Rose Lamy qui est « connue pour son analyse du discours sexiste dans les médias » et qui « casse le mythe du bon père de famille » dans son dernier livre en affirmant que « tous les hommes bénéficient d’un système ou d’une ambiance ou d’un climat qui tolèrent ou excusent les violences sexistes ». – Écologie (on n’en sort pas), avec le philosophe Gaspard Koenig et deux étudiants en agronomie « éco-anxieux » – Grossophobie, avec Aline Thomas qui « nous initie au terme de “grossophobie intériorisée ” » – Etc. Rappelons que cette propagande permanente de la bonne gauche écolo-woke est financée avec notre argent.

Il faut féliciter Samuel Fitoussi d’avoir su développer les arguments de son livre en conservant un calme olympien face à ces furies wokes. L’auteur de ces lignes appréciait déjà l’intelligence et l’ironie des chroniques de ce jeune journaliste dans Le Figaro. Après avoir vu et écouté cette émission dans laquelle ce dernier fut bien le seul à briller, il s’est naturellement précipité pour commander son essai sur le wokisme dans le cinéma. Car il affectionne tout particulièrement les ouvrages participant activement à une des plus grandes causes de notre époque, celle de… l’anti-wokisme. 

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(1) Samuel Fitoussi, Woke Fiction, comment l’idéologie change nos films et nos séries, Éditions du Cherche Midi.

Voile: a-t-on le droit de dire «merde» au Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU?

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Laïcité. La ministre des Sports a confirmé que les athlètes qui représenteront les couleurs de la France à Paris 2024 ne pourront pas concourir voilées. Malgré l’article 50 du CIO tout à fait explicite quant à l’interdiction formelle de manifester un soutien religieux sur un site olympique, le voile islamique est présenté par beaucoup de pays et de militants comme un accoutrement culturel et pas comme un signe distinctif cultuel… Selon Céline Pina, la position de l’ONU sur la question du hijab promeut bien l’asservissement des femmes au nom de la religion.


« De manière générale, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme estime que personne ne devrait imposer à une femme ce qu’elle doit porter ou non », a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Marta Hurtado, en réponse à une question lors du point de presse régulier de l’ONU à Genève. Si vous pensez que le Haut-commissariat aux droits de l’homme fait cette sortie en soutien aux courageuses Iraniennes qui se font tuer, violenter et violer parce qu’elles refusent de porter cet objet d’oppression qu’est le voile, vous avez tout faux ! Si Marta Hurtado a sorti grandes orgues et violons, ce n’est pas pour défendre la liberté et l’égalité des femmes, c’est pour tenir la main de leurs bourreaux et les aider à mieux les ensevelir sous le hijab. En effet, si l’ONU se laisse pousser le courage, ce n’est pas pour s’en prendre aux mollahs, mais pour attaquer la France. Notre crime : avoir interdit aux athlètes françaises de porter le voile islamique aux Jeux Olympiques en France.


Le haut-commissariat aux droits de l’homme reprend les éléments de langage des islamistes

Pour cela, la porte-parole du Haut-Commissariat reprend les éléments de langage des islamistes canal Frères musulmans et présente donc un asservissement réel comme une liberté : celle de s’habiller comme on le veut. Sauf qu’un uniforme/symbole comme le voile n’est pas un vêtement, c’est une marque de soumission et un message univoque adressé à l’extérieur.

Une femme peut avoir des raisons différentes de se voiler. La plupart du temps, conditionnement, obscurantisme et oppression sont à la base de ce soi-disant libre choix.

Mais quelles que soient ses motivations, le message que la femme envoie à l’extérieur est celui de son impureté (son corps est une provocation, elle est réduite à un sexe sur pattes) et de son statut d’inférieure.

A lire aussi, du même auteur: Mathilde Panot: quand la tentative de récupérer le combat des Iraniennes tourne au fiasco

La multiplication des voiles est un marqueur de l’emprise islamiste et n’augure jamais rien de bon pour la liberté des femmes. Autre élément de réflexion : un vêtement ça se change, on peut un jour sortir en short, un jour en robe, le lendemain en jupe. Essayez donc de porter le voile quand cela vous chante, un jour sur deux, deux fois par semaine… Vous allez vite faire la différence entre une marque d’appartenance et de soumission à une idéologie religieuse et le port d’un simple vêtement.

Refuser l’égalité aux femmes au nom de la liberté religieuse

Avec le voile, il n’est pas question du choix vestimentaire des femmes mais bel et bien de mise en avant du refus de l’égalité à raison du sexe. Le voile est un manifeste sexiste. Il refuse que l’égalité puisse être à la base d’un contrat social. Sexisme et racisme partagent la même logique et lorsque l’on accepte l’un, on finit à terme par accepter l’autre. Or si la Seconde guerre mondiale a basculé dans la barbarie et le crime contre l’humanité, c’est bien parce qu’elle refusait de reconnaitre que les êtres humains avaient en partage la même dignité. Aujourd’hui l’ONU affirme donc que l’on peut refuser l’égalité aux femmes si on le fait au nom de la liberté religieuse.

La position de la Haut-commissaire est donc soit stupide, soit entachée d’inculture, soit cynique. Le cumul des trois n’étant pas incompatible pour une institution qui a nommé en 2015 l’ambassadeur de l’Arabie saoudite à la tête du panel du Conseil des droits de l’homme (chargé de nommer les experts destinés à instruire les atteintes constatées aux droits de l’homme dans le monde). Cette année-là, en plus du statut d’éternelles mineures dévolu aux femmes qui est la base de sa vision du monde, l’état wahhabite avait décapité ou pendu au moins 80 personnes.

Enfin et surtout, l’instance internationale montre qu’en cas de conflit de valeur, elle choisit toujours le camp du plus fort, ici celui de l’oppresseur. Dans le cas qui nous occupe où il y a une tension entre l’égalité (et la liberté) des femmes et la « liberté » religieuse, elle choisit de ne pas défendre les droits attachés à la liberté individuelle pour renforcer les théocraties et la violence dogmatique. Or, porter le voile n’est pas le marqueur de l’exercice d’une liberté. C’est le renoncement au libre arbitre pour la soumission à l’orthopraxie, une conduite conforme au rite. Alors que les droits de l’homme sont là pour garantir un socle minimal de droits aux individus, le Haut-commissariat, en faisant passer la liberté religieuse avant la liberté et l’égalité des femmes, trahit sa mission. Le pire est qu’il se met ainsi au service de l’asservissement en invoquant la liberté.

Quand l’ONU finit par cautionner l’oppression

L’ONU est décidément un « machin » de plus en plus contestable et ridicule quand elle se mêle d’édification morale alors qu’elle n’a ni les moyens, ni l’intelligence nécessaire pour tenir lieu de repère dans un monde en décomposition. Elle est ivre d’elle-même et s’exalte de ses principes mais elle les piétine souvent par pure bêtise et médiocrité.

Le discours sur la liberté religieuse, qui masque en fait le soutien porté à une seule religion, est étrange tant le statut de la femme dans les pays où règne l’islam est incompatible avec la notion d’égalité entre les êtres humains. Mais cela n’interpelle pas l’ONU qui se moque éperdument qu’au nom de leur infériorité et de leur impureté intrinsèques, les femmes sous le joug islamiste puissent être vendues petites filles à des hommes âgées, n’aient pas le droit de sortir sans être accompagnées d’un homme, de faire des études ou d’exercer un métier. Dans le meilleur des cas, sous le joug islamique, les femmes voient leur parole être estimée à la moitié de celle d’un homme, comme leur part d’héritage. Mais joug islamiste ou islamique, la femme ne jouit pas des mêmes droits ni libertés que les hommes et cela à raison de son sexe. La culture musulmane est sexiste et ce sexisme se traduit dans la loi. C’est là qu’il y a conflit de valeur et incompatibilité entre la culture française et la culture musulmane. On peut penser que toutes les cultures se valent et qu’elles ont toutes leurs logiques, on peut penser aussi que des cultures qui reconnaissent l’égalité en droit et le traduisent dans leur contrat social sont plus épanouissantes que celles qui traitent une partie de leur population en inférieure. On peut penser aussi que certains musulmans viennent chercher en France ces libertés, cette égalité et ce libre arbitre qui n’est pas au cœur de leur société politique et viennent aussi chercher chez nous une autre façon de concevoir la citoyenneté et la place du religieux.

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Chez nous, l’accès à la citoyenneté se fait par la reconnaissance de l’égalité en droit. Cette notion n’existe pas, encore aujourd’hui, dans la société politique musulmane. Le voile est le symbole de ce refus de l’égalité et de la fierté qu’ont certaines cultures à mépriser les femmes et à ériger le sexisme en norme cultuelle et culturelle. Ce sont ces sociétés-là qui sont aussi souvent les plus racistes. Ce qui est logique : quand on refuse l’égalité à raison du sexe, pourquoi s’arrêter là ? En général on la refuse aussi à raison de la religion (ainsi dans les pays musulmans, les pratiquants d’autres religions doivent payer un tribut pour vivre dans une terre où l’islam est religion d’état, on appelle cela la dhimmisation).

Quand l’ONU défend le refus d’accorder l’égalité aux femmes

On est là en présence de faits matériels, connus, renseignés. Dans un cas flagrant où la dignité humaine est niée. Le voile est un outil sexiste, il n’a pas à être défendu au nom des droits de l’homme, sinon autant défendre le port des chaînes et l’esclavage au nom du droit des Etats à améliorer leur situation économique.

Ce qui est choquant, c’est que l’ONU est née en réaction à la deuxième guerre mondiale, en réaction aussi à l’horreur de la Shoah et des camps de concentration. Elle est une tentative d’empêcher qu’à nouveau on conteste aux êtres humains le fait d’être égaux en droit, que ce soit au nom du sexe, de la couleur de peau, du statut social, de la pratique religieuse ou de son absence… Là est le cœur de la légitimité de l’ONU et du haut-commissariat aux droits de l’homme.

Et on arrive à cette situation ridicule où une démocratie comme la France, attachée à l’égalité des êtres humains, devrait donc rendre des comptes car une religion réclame de pouvoir traiter les femmes en inférieures sur son propre sol ?

L’ONU se prend les pieds dans le tapis de son incohérence

Et l’histoire devient franchement ubuesque quand la pauvre porte-parole du Haut-commissariat en arrive à dire tout et son contraire dans cette conférence de presse.

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Ainsi elle rappelle que la Convention pour l’élimination des discriminations à l’égard des femmes fait obligation à toutes les parties – dans ce cas la France – de prendre « toutes les mesures appropriées nécessaires pour modifier tout modèle social ou culturel fondé sur l’idée d’infériorité ou de supériorité de l’un ou l’autre sexe ». Or c’est justement ce que fait la France en interdisant le hijab ! Elle est un des rares Etats à faire preuve de courage et de justesse en la matière, et l’ONU devrait plutôt la féliciter.

Mais, quand on a été capable de mettre des dirigeants aux mains dégoulinantes de sang à la tête d’une instance onusienne liée aux droits de l’homme, pourquoi ne pas prendre aussi la défense du sexisme et de l’asservissement de la femme… Surtout quand ceux qui promeuvent cette logique ont les poches qui débordent de billets et savent convertir l’opulence en influence. C’est ainsi que la France, qui défend l’égalité et la liberté des femmes est condamnée par l’ONU qui préfère, elle, défendre le droit de les traiter en impures et en inférieures en les voilant. Amis de la liberté et de l’égalité, choisissez votre camp !

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L’humain, cet encombrant qui irrite la pensée «progressiste»

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Transition énergétique. « Sobriété », « écologie à la française »: les dirigeants politiques progressistes aux responsabilités jouent les équilibristes, entre effort à demander aux classes populaires françaises paupérisées, et peur d’une nouvelle bronca façon gilets jaunes ou arrivée au pouvoir des « populistes ».


J’aime la bagnole

Les incendiaires pensent à gauche mais n’aiment pas le peuple. Mardi, dans Le Parisien, François Gemenne, co-auteur du 6 ème rapport du groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (Giec), a plaidé pour « vraiment revoir le rapport à la voiture individuelle des Français », sans égard pour la classe moyenne de la France périphérique, pour qui la « bagnole » est un outil de travail indispensable. 

Commentant le chèque de 100 euros par an que le gouvernement envisage de distribuer aux plus fragiles économiquement, ce bel esprit (qui traita Marion Maréchal de « pin up » puis de « charognarde » pour s’être rendue à Lampedusa) a surtout vu dans cette annonce « un petit côté populiste ». Gemenne, dans sa caricature élitiste, fait partie de ces pyromanes qui attisent la colère populaire. Il illustre ces idéologues pour qui la lutte contre le réchauffement doit passer par la mise au pas de la classe laborieuse. C’est Jean Jouzel, grand inspirateur du Giec et de ses croyances, qui déclarait l’autre jour : « Le capitalisme est incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique ». Voici donc des « progressistes » qui font porter sur les plus paupérisés les exigences de la transition énergétique. « Nous devons être la première économie européenne décarbonnée en 2040 », s’enorgueillit, ce mercredi, Bruno Le Maire dans Le Parisien. Or, qui peut penser que les ruraux ont les moyens de s’acheter une voiture électrique ou de changer de chaudière ? La France contribue pour moins de 1% à l’émission de gaz à effet de serre. Ses efforts seront anecdotiques à l’échelle mondiale. C’est pourquoi les braises des gilets jaunes ne demandent qu’à se rallumer.

LR inquiet

En réalité, la gauche idéologue et méprisante démontre une fois de plus qu’elle a rompu avec le peuple ordinaire et son quotidien ardu. Cette caste prétendument éclairée n’est plus dans la vie réelle. Ses certitudes sur la responsabilité de l’homme et du capitalisme dans le réchauffement, qui ne tolèrent aucune contestation, amènent à accentuer une déshumanisation de la société soumise aux seuls théorèmes des dirigeants et des embrigadés.

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La crise sanitaire avait déjà montré comment la peur du Covid avait été instrumentalisée par l’État hygiéniste pour infantiliser les gens et leur faire admettre des contraintes totalement absurdes, y compris contre des enfants (masque, non contact, confinement, etc.) qui en portent aujourd’hui de graves traumatismes (1). La peur du réchauffement procède de ce même processus d’essence totalitaire, qui ignore le vivant au profit de dogmes imposés par une technocratie glacée. Dans tous ces cas, l’humain n’est plus qu’un encombrant mis sous surveillance collective. Bruno Retailleau (LR) a raison de dire, ce mercredi sur Europe 1 : « La France est en train de tomber (…) On est à la veille d’insurrections électorales graves ».

Sauf que ces possibles révoltes démocratiques n’ont pas à être dramatisées s’il s’agit de replacer l’homme réel au centre de la politique.

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NB : L’épuration ethnique que subissent les Chrétiens du Haut-Karabagh, avec la complicité de la Turquie islamisée et dans l’indifférence de l’Occident, est une autre forme de déshumanisation insupportable. À ceux que le sort de l’Arménie importe, je signale l’initiative de L’Oeuvre d’Orient qui invite à un rassemblement ce jeudi sur le parvis du Trocadéro à 18h.

(1) Marie-Estelle Dupont, Etre parents en temps de crise, Editions Trédaniel

Miss Zimbabwe, blanche, sous le feu des critiques

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Brooke Bruk-Jackson a remporté le concours national de beauté organisé au Zimbabwe. Pourtant, son élection a provoqué une vague de protestations sur les réseaux sociaux. Son tort ? Être une blanche dans un pays à majorité noire, une de ces Rhodie’s dont la communauté a imposé un régime de ségrégation raciale durant plusieurs décennies au grenier à blé de l’Afrique australe.


Le 16 septembre, le Zimbabwe a organisé son concours national de beauté afin de choisir parmi douze jeunes femmes, préalablement sélectionnées, celle qui aura l’honneur de représenter le pays lors de l’épreuve internationale de Miss Univers.

Chaînes coloniales

Après plusieurs heures de délibérations et défilés divers, c’est une étudiante de 21 ans qui a remporté la couronne tant convoitée. En dépit de ses larmes de joie et d’une excellente prestation devant le jury, son élection a suscité une forte controverse en raison de sa couleur de peau. En effet, la lauréate du concours, Brooke Bruk-Jackson, est une Rhodie’s pur jus, née au sein de la communauté blanche de l’ancienne Rhodésie du Sud qui a dirigé ce pays africain jusqu’à son indépendance en avril 1980. Elle était d’ailleurs la seule blanche à concourir pour le titre.

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À l’issue de sa victoire, un flot d’insultes et de commentaires mitigés ont soudainement inondé les réseaux sociaux. Sur TikTok, Instagram et X (anciennement Twitter), des fans ont remis en question la décision du jury, estimant en 2023 qu’il était « ridicule de couronner la fille de colons blancs comme représentante d’un pays qui s’est depuis longtemps libéré des chaînes coloniales »« Mugabe serait fou en voyant cela » écrit même un internaute furieux. En référence à l’ancien dirigeant et premier président du pays, qui a mené la lutte contre le régime rhodésien du Premier ministre Ian Smith. « Tellement décevant de voir ces colonisateurs représenter un pays africain », écrit une autre personne. « Mes ancêtres se rouleraient dans leurs tombes !!!!! », renchérit une troisième très exaspérée. « Toutes ces belles femmes mélanées et vous me dites que c’est une femme européenne qui a gagné un concours pour les noirs !!? », ajoute encore un dernier internaute qui remet en doute l’africanité de cette Miss à la blondeur européenne. L’affaire a même pris un angle encore plus international après que la populaire chaîne de potins Instagram « The Shaderoom » ait partagé la nouvelle avec de nombreux Noirs américains, également choqués et consternés par la décision.

Un pays ruiné

Jadis le grenier à blé de l’Afrique australe, le Zimbabwe est toujours en proie à ses démons raciaux. Longtemps perçus comme un contre-pouvoir économique à son pouvoir politique, Robert Mugabe a fini par chasser les blancs du gouvernement multiracial, mis en place après la fin du régime de ségrégation raciale afin de rassurer les investisseurs occidentaux, inquiets par le nationalisme de « Comrade Bob ». Les mauvaises décisions prises par Robert Mugabe, dont la présidence s’est transformée en dictature ethnique (à un point que les Britanniques le surnommaient le « Hitler noir »), ont fini par ruiner le pays. Refusant de reconnaître sa responsabilité, l’ancien rebelle marxiste s’est retourné contre les sud-rhodésiens, les a accusés de tous les maux (dont celui de faire le jeu de l’opposition) et a décidé brutalement, en 2000, de saisir toutes leurs exploitations sans indemnisations avant de les redistribuer aux cadres de son parti (ZANU-PF). Alors qu’aucun d’entre eux n’avait la moindre expérience agricole… ce qui a achevé de faire sombrer un peu plus le pays dans la crise économique qui perdure encore aujourd’hui. 

A lire aussi: Voile: a-t-on le droit de dire «merde» au Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU?

« J’ai gagné cette couronne pour notre beau pays, pour aimer et servir notre peuple, pour représenter le Zimbabwe à l’échelle internationale et pour montrer au monde le caractère unique du Zimbabwe et des Zimbabwéens », a tweeté Brooke Bruk-Jackson après sa victoire. Mais face à l’avalanche de propos négatifs et racistes auxquels elle a dû faire face, celle qui poursuit des études à la British Academy of Fashion Design à Londres et à la Beauty Therapy Institute de Cape Town a dû se résoudre à désactiver l’accès aux commentaires sur ses propres réseaux sociaux où elle avait posté une photo d’elle, vêtue d’un costume mettant en valeur des artistes zimbabwéens. « Brooke méritait de gagner ; elle a travaillé dur pour cette couronne et sa démarche était si gracieuse. Sa réponse fut puissante, courte et précise. Bien mérité. Félicitations à elle », écrit en guise de soutien un internaute, cité par le journal local The Zimbabwean. « Elle est absolument magnifique. Si elle est née au Zimbabwe, elle est alors admissible. Tout le reste n’est que drama. Laissez-la profiter de son moment sous les projecteurs », ajoute un autre Zimbabwéen. Tous deux étant d’origine africaine.

Face à ses nombreux « haters », la jeune mannequin s’est fendue d’une brève litanie afin d’apaiser la situation : « La couleur de notre peau ne doit pas définir une personne ni avec qui chaque personne choisit de s’associer. Ensemble, nous sommes alignés, une belle espèce créée par Dieu ». Une leçon magistrale de tolérance qui pourrait presque nous faire oublier qu’en 2021, Pamela Uba, une Sud-africaine noire, avait été sacrée Miss Irlande sous les  applaudissements de ceux qui poussent aujourd’hui des cris d’orfraie contre l’élection de Brooke Bruk-Jackson. 

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Médine, l’islamisme à peine voilé

David Vallat est un djihadiste repenti qui combat désormais l’islam politique. Pour lui, Médine emploie dans ses chansons et ses tweets un double discours qui lui permet d’envoyer à ses fans des messages racistes et antisémites. Un formidable cheval de Troie pour les barbus.


Auteur de Terreur de jeunesse (Calmann-Lévy 2016), David Vallat est un repenti. Il a été impliqué dans les réseaux du GIA qui terrorisaient la France et a côtoyé Khaled Kelkal ou encore Boualem Bensaïd. Ayant suivi une formation islamiste rigoureuse en Afghanistan et au Pakistan, il connaît très bien la façon dont les islamistes utilisent la religion. Une fois derrière les barreaux, il a ouvert les yeux et décidé de raconter son parcours pour empêcher les jeunes de tomber sous la coupe de cette idéologie.

David Vallat. Wikipedia

Causeur. Pour beaucoup de gens, Médine ne peut pas être islamiste parce qu’il est musicien.

David Vallat. C’est exact, mais le burkini aussi est condamné par les islamistes puisqu’une femme n’a pas à se rendre dans un lieu où des hommes sont à moitié nus ! Pourtant, pour les islamistes, le burkini est un levier politique qui permet d’accuser d’islamophobie quiconque s’y oppose. Autrement dit, les islamistes sont capables d’écarts idéologiques, du moment que cela sert leurs intérêts politiques.

Médine a obtenu un avis juridique favorable, sous la forme d’une fatwa de Moncef Zenati, cheikh du Havre du savoir, l’association des Frères musulmans dont Médine était ambassadeur. Il considère que la musique n’est pas un péché en soi, cela dépend du message qu’elle véhicule. Quand il est question de crucifier des laïcards, que l’album s’appelle Jihad, et que le symbole du sabre y figure en bonne place… l’indulgence est accordée. Il existe d’ailleurs une vidéo[1] où Médine échange avec Moncef Zenati sur ce sujet.

Dans sa défense, le rappeur dit volontiers que le jihad est avant tout un combat contre soi-même.

C’est faux, car le hadith cité en appui de cette posture n’a aucune portée. Pour comprendre cette manipulation, il faut connaître la notion de classement des hadiths. Les hadiths, qui rapportent une parole orale ou une action du Prophète, constituent avec le Coran le socle théologique et législatif de l’islam.Ils sont classés en trois grandes catégories. C’est un peu comme avec les cartes Pokemon, en fonction de la puissance, le match est plié ou non. Il y a le hadith sahih, « authentique », qui sert de joker et tranche une discussion. Il y a les hadiths intermédiaires, qui sont recevables en tant qu’éléments de preuve, et puis il y a les hadiths apocryphes, que l’on peut citer comme élément de culture générale, mais qui ne peuvent en aucun cas servir d’assise idéologique ou juridique. Or le hadith qui parle du « grand jihad »comme étant le jihad contre l’ego est un hadith apocryphe !Et cela, le public sur lequel Médine exerce son influence le sait. Tous les imams le savent. Cette histoire de combat contre soi-même qui serait le vrai jihad est une vaste fumisterie. Quand on parle du jihad dans le Coran, on parle bien du jihad armé.

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Que penser de l’utilisation, comme signature, accompagné ou non du slogan « le plus grand combat est contre soi-même » ?

Que c’est un symbole de paix, non ? Ce choix parle de lui-même. Le sabre est l’un des symboles de l’islam. Là encore, le message subliminal est parfaitement décrypté par ceux qui baignent dans le même substrat culturel mais pour le coup, n’importe qui peut le comprendre. Le sabre n’est pas le symbole du combat intérieur mais bien celui de la conquête par les armes. Quand les islamistes utilisent le sabre, les Occidentaux pensent certes que c’est un symbole un peu virulent, mais sans plus. En revanche tous les musulmans savent que l’islam ne s’est répandu que par la force de l’épée et la terreur que confère le risque d’être passé par le fil de l’épée. La mise en avant du sabre est une profession de foi agressive que Médine tente de faire passer pour une purification de l’ego. C’est une excellente illustration du double langage des islamistes. Tout lecteur de L’Odyssée se rappelle qu’Ulysse sort de la grotte du cyclope Polyphème en s’accrochant sous un mouton pour déjouer la surveillance du monstre. Si, face à une interdiction, je dis« nous allons faire les moutons », ceux qui ne connaissent pas Homère penseront que je vais respecter l’interdit. Les autres comprendront qu’il s’agit de donner le change.

Quand on connaît cette culture du double langage, peut-on croire Médine quand il dit que « ResKHANpée » était un jeu de mots maladroit ?

Bien sûr que non. De même quand il prétend qu’il ne connaissait pas la signification de la quenelle ! Se moquer des rescapés était une des bases de l’humour antisémite de Dieudonné dans son sketch sur les petits-enfants de déportés. Le public de Médine connaît très bien la référence. Derrière ces « blagues », il y a l’accusation larvée de « faire un billet » avec la Shoah[2]. Ce tweet est une quenelle masquée. Il n’en est pas resté là d’ailleurs. Dans un tweet en réponse à Rachel Khan, il lui demande si les verrines étaient bonnes chez Marine Le Pen. C’est un moyen de faire allusion aux « petits fours » sans se faire attraper. Et là aussi son public le comprend. Médine a prouvé qu’on pouvait faire un jeu de mots antisémite sans être ostracisé. Autrement dit, avec l’aide des Verts, et grâce à quelques circonvolutions, il a redonné droit de cité à l’antisémitisme. Son « Durafour crématoire[3] » en mode islamiste lui a même permis de se victimiser sur la scène que lui a offerte EELV.

Médine provoque, puis s’excuse, puis recommence. C’est aussi une stratégie ?

Oui, une stratégie de déstabilisation. Les Frères musulmans sont profondément machiavéliques et il ne faut pas les sous-estimer. Aussi étonnant que cela puisse paraître,ils connaissent la théorie de Michel Foucault selon laquelle si les éléments de tension sociale sont en équilibre précaire, une petite série d’attentats peut faire basculer la société dans la révolution prolétarienne. Ils ont juste remplacé révolution prolétarienne par jihad. Ils créent un islam identitaire, de revendication et de provocation, dont l’objectif est d’excéder les sociétés européennes et d’exacerber les tensions communautaires, afin de les faire basculer dans la guerre civile. Les islamistes ne sont jamais aussi forts que dans les zones grises où les Étatset leurs institutions se sont effondrés. Toute la rhétorique politique des Frères musulmans en Europe s’appuie d’ailleurs sur la dénonciation de la corruption des élites et la perte d’identité de la communauté, pour instrumentaliser de jeunes crétins comme Médine, qui ne savent pas quel projet ils servent, mais qui sont efficaces pour créer des tensions, justifier les rancœurs et répandre le conflit.

Cette alliance entre islamistes et gauchistes peut surprendre, dès lors qu’elle a toujours mal fini pour la gauche, comme en Iran ?

C’est un jeu de dupes. Ils ont des objectifs communs, notamment la déstabilisation du système. La gauche s’associe aux islamistes, car elle est aussi très condescendante envers eux. Elle imagine qu’ils vont créer les conditions de la révolution et faire le sale boulot à sa place. Côté islamiste, pas de naïveté : ils profitent de cette gauche qui leur fournit respectabilité et moyens d’action.

Alors Médine, islamiste ou pas ?

Médine contribue à installer le normatif islamique dans l’espace public. On doit trouver normal que les femmes soient voilées, que les « laïcards » se fassent insulter, que le blasphème envers l’islam devienne impensable et impossible, que toute critique de l’islam soit reconnue comme islamophobe. Les islamistes ont compris que rien n’est plus virulent ni extrémiste qu’un gamin qui épouse une idéologie. Utiliser la jeunesse est une bonne façon de terroriser une population. Pour cela, nul besoin de nombreux cadres bien formés, il suffit de proposer une identité à de jeunes paumés et de cultiver leur ressentiment. Le discours des islamistes en France à destination de la communauté musulmane est donc purement identitaire, il n’a rien de religieux. Médine est un islamiste qui s’ignore. Ceux qui le manipulent savent ce qu’ils font. Quant à lui, il ne sait même pas que la victoire de l’islam identitaire qu’il sert annoncerait la fin de sa carrière de musicien.


[1] « La musique & l’islam : déconstruisons les préjugés #1 », youtube.com.

[2] L’expression, courante dans les quartiers, signifie « utiliser la Shoah pour en tirer avantages et immunité médiatique ».

[3] Jeu de mot qui avait valu à Jean-Marie Le Pen en 1988 d’être condamné par l’ensemble de la classe politique.

La régularisation des clandestins ou le blanchiment de la fraude

C’est bien de permettre à des restaurateurs, hôteliers, entrepreneurs du BTP et autres d’obtenir de la main-d’œuvre flexible et bon marché pour faire tourner leur affaire et nous fournir des services. Mais qui paie pour les dommages collatéraux de cet appel d’air migratoire permanent qui s’appellent ghettoïsation, communautarisme, radicalisation religieuse, déscolarisation, délinquance, etc. bref tous ces maux qui accablent notre pays au quotidien et depuis des décennies ? Pas ces employeurs, mais la collectivité.  


La nouvelle loi immigration proposée par Gérald Darmanin, la 30ème depuis 1981, prévoit, entre autres, la régularisation des clandestins qui travaillent dans les « métiers en tension » c’est-à-dire ceux où les employeurs déclarent ne pas pouvoir trouver en France des candidats pour leurs postes vacants. Divers métiers sont concernés, parmi lesquels notamment ceux du BTP, de la santé et de la restauration, cette liste ne prétendant pas à l’exhaustivité, tant s’en faut.

Mismatch et appel d’air permanent

Les partisans de la régularisation y voient un moyen d’intégrer des étrangers installés illégalement en France depuis parfois plusieurs années, tout en comblant « une pénurie de main-d’œuvre ». Dans un pays qui compte 2,8 millions de chômeurs de catégorie A donc sans aucune activité et 2,3 millions de chômeurs en catégorie B et C qui travaillent à mi-temps ou moins et qui disent vouloir travailler à plein temps, ce dernier argument a tout de même de quoi étonner. Cette situation invraisemblable de cohabitation entre un chômage encore très important et un prétendu « manque de main-d’œuvre » peut être dû, dans certains secteurs bien précis et pour certains postes, à des problèmes d’adéquation de formation ou d’expérience – ce que l’on nomme en économie le « mismatch ». Mais cette théorie ne marche pas pour quantités de postes peu qualifiés, où nous faisons face au refus de Français mais également à celui de nombreux étrangers légalement présents en France, de prendre les boulots disponibles.

Revenons à cette régularisation prévue par Gérald Darmanin qui fait beaucoup de bruit. Nous régularisons tous les ans en moyenne plus de 30 000 illégaux en France au titre de la circulaire Valls de 2012 dont plus personne ne parle. On hurle à l’« appel d’air » pour la mesure de Darmanin. Mais celle-ci n’est, au fond, qu’un complément ad hoc de ce qui se fait depuis des années, et qui constitue un appel d’air permanent. En effet, tous les migrants illégaux qui viennent chez nous la connaissent parfaitement et jouent la montre en attendant de pouvoir y prétendre.

Pour être éligible aux conditions prévues par la circulaire Valls et la proposition Darmanin, il faut travailler, alors que c’est illégal, sans visa de travail. Il faut donc trouver un patron qui va lui aussi faire quelque chose d’illégal, à savoir employer un étranger en situation irrégulière.

Mais les patrons n’étant pas trop bêtes et voulant pouvoir prétendre à la bonne foi en cas d’un rarissime contrôle URSSAF, ils se prêtent complaisamment à toutes les astuces déployées par les illégaux et par ceux qui les conseillent c’est-à-dire les fameuses « assos ». Voici un petit extrait d’une brochure du « Groupe d’Information et de Soutien des Immigré.e.s » (GISTI) : « Les personnes démunies d’autorisation de travail peuvent présenter à leur employeur ou employeuse potentielle des documents masquant leur situation réelle : titre de séjour périmé, document falsifié, faux document, mentionnant l’identité réelle de la personne ou une identité d’emprunt. Les employeurs soutiennent alors parfois avoir été abusés par le ou la salarié·e, bien que l’argument ne porte guère s’ils n’ont pas respecté leur obligation légale de faire procéder à une vérification par les services préfectoraux. » Il ne s’agit nullement ici d’accuser le GISTI, assos immigrationniste militante, d’incitation à enfreindre la loi. Mais cet extrait décrit très bien ce qui se passe.

Permis de frauder !

Alors disons clairement les choses : la régularisation « par le travail » des clandestins est une grande opération de blanchiment de la fraude. Celle des travailleurs en situation irrégulière et celle des employeurs. Mais le plus beau c’est que cette régularisation ne donne même pas lieu à une amende salée pour les fraudeurs !

Imagine-t-on régulariser des Français qui conduisent sans permis de conduire, au prétexte qu’ils n’ont point causé d’accidents pendant trois ou quatre ans, et qu’ils doivent travailler, faire leurs courses et amener leurs gosses à l’école ? Imagine-t-on régulariser des Français qui construisent illégalement une maison ou une extension sans permis de construire car ils ont besoin de se loger ou de s’agrandir ? Imagine-t-on régulariser l’auteur d’une thèse de doctorat dont on finit par découvrir qu’elle n’était qu’un vulgaire plagiat, au prétexte que son auteur est devenu enseignant-chercheur depuis cinq ans ? Imagine-t-on régulariser une personne qui exerce plusieurs années et sans accroc une activité règlementée (médecin, pharmacien, notaire, huissier, etc.) sans avoir les diplômes requis et en les falsifiant le cas échéant car il a une utilité sociale ? Imagine-t-on régulariser une personne gentille et travailleuse qui a juste usurpé une identité ou trafiqué des diplômes pour différentes raisons ?  Bien sûr que non.

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Tout ce qui est décrit plus haut n’est tout simplement pas régularisable du tout. Et quand c’est le cas, il l’est au prix d’une lourde sanction financière. Pourtant, dans tous les exemples ci-dessus, les motivations pourraient être considérées comme tout à fait légitimes si l’on faisait preuve du même « humanisme » que celui dont on fait preuve à l’égard des étrangers sans papiers. La mobilité, la nécessité de se loger, montrer un diplôme indispensable qu’on n’a pas pu obtenir car on manquait de temps ou d’argent, etc. Dans toutes les activités illégales que commettent des centaines de milliers de gens chaque année, il y a souvent une motivation sociale humainement compréhensible. Et pourtant on ne « régularise » jamais. Bien au contraire, on sanctionne.

Mais cette intransigeance, gage de l’ordre social, ne vaut pas pour un Mamadou Ndiaye, commis de cuisine, qui se fait passer pour un Lamine Diop, à qui il a « emprunté » le titre de séjour, au moment de l’embauche, moyennant bien sûr rémunération pour le prêteur. Le patron n’y a vu que du feu ? « Ah ben, ils se ressemblent tous vous savez ! » Régularisé ! Pas non plus pour un Mohammed Bakri, manœuvre dans une petite boite du BTP, à qui il a fourni un titre de séjour grossièrement falsifié et que le patron n’a pas cru bon de vérifier auprès de la préfecture. « Ah, moi vous savez la paperasse c’est pas mon truc et puis j’ai fait confiance ». Régularisé ! Pas davantage pour une Ernestine Makumba, femme de ménage dans l’hôtellerie, employée depuis des années carrément sans papier par une petite boite d’intérim du nettoyage qui se fiche royalement des règles. Régularisée !

Totem d’immunité

Le fait de travailler devient un totem d’immunité. Comme si les centaines de milliers de gens qui chaque année commettent un délit sont exonérés de leur faute parce qu’ils travaillent.

Afin de faire passer la pilule on nous avance un argument fiscal censé nous rasséréner. « Ces gens paient des impôts ! ». Vraiment ? Les clandestins sont au SMIC ou à peine au-dessus. Ils ne paient donc aucun impôt sur le revenu car ils sont en dessous du seuil d’imposition. Ils ne sont quasiment jamais propriétaires donc ne paient aucune taxe foncière. « Ah mais ils paient des cotisations sociales ». Pas leurs patrons, car leurs bas salaires sont quasiment exonérés de charges patronales. Il ne reste que de modestes cotisations salariales. A bout d’arguments on nous dira qu’ils paient la TVA. Effectivement. Mais le petit dealer des quartiers nord de Marseille la paie aussi quand il va faire ses courses. Du coup, il faut lui foutre la paix ?

Et si encore nous avions une forme de donnant-donnant de la part du gouvernement, ça se réfléchirait. Donnant-donnant qui consisterait par exemple à purger le passé (régulariser ceux qui sont déjà là) mais à instaurer la règle de l’impossibilité de toute future régularisation de gens entrés ou restés clandestinement en France dans le cadre d’une loi organique extrêmement robuste. Il n’en est rien. Le « deal » est de passer un coup d’éponge sur « les métiers en tension » et de continuer à régulariser les clandestins au fil de l’eau avec la circulaire Valls.    

D’autant que ce petit manège qui dure depuis bien longtemps est bien rodé.  Une fois régularisés, ces travailleurs n’ont plus aucun intérêt à continuer à être payé au lance-pierre et à accepter des conditions de travail dégradées ; ils peuvent prétendre à des conditions nettement plus favorables. Les patrons adeptes du « docile et pas cher » n’y trouvent plus leur compte et les remplacent progressivement par des nouveaux illégaux. Vous connaissez le mouvement perpétuel de la montre suisse. Nous y sommes.  

On fait peu de cas de notre identité nationale

Attardons-nous maintenant sur l’argument économique de la régularisation. C’est bien de permettre à des restaurateurs, hôteliers, entrepreneurs du BTP et autres d’obtenir de la main-d’œuvre flexible et bon marché pour faire tourner leur affaire et nous fournir des services. Mais qui paie pour les dommages collatéraux de cet appel d’air migratoire permanent qui s’appellent ghettoïsation, communautarisme, radicalisation religieuse, déscolarisation, délinquance, etc. bref tous ces maux qui accablent notre pays au quotidien et depuis des décennies ? Pas ces employeurs, mais la collectivité.  

Alors au fond, l’intérêt supérieur de notre pays ne serait-il pas de préserver d’abord notre cohésion sociale et identitaire de notre pays au prix d’une baisse temporaire d’activité dans ces secteurs, le temps de trouver les outils pour mettre au boulot ceux qui y rechignent ?

En effet, avec son nombre encore impressionnant de demandeurs d’emploi, la France n’a aucun problème de quantité de main-d’œuvre disponible pour faire tourner son économie. Numériquement, elle a largement assez de bras et pour de nombreuses années. Elle a, en revanche, un problème à mettre au boulot des centaines de milliers de gens, « Gaulois » ou non, qui ont l’âge et la santé pour travailler mais qui vivent de l’assistanat ou du va-et-vient travail-chômage appelé « permittence ».  

Cette situation est tout aussi intenable que l’immigration clandestine et on ne peut pas simplement y répondre par « il faut payer plus ». Pour prendre un exemple simple, va-t-on payer une certes très utile aide-soignante mais qui fait 12 mois de formation sans exigence du BAC comme une enseignante qui, elle, doit avoir une formation de type BAC + 5 ? Va-t-on payer un serveur comme un ingénieur, un plombier comme un pilote de ligne, un chauffagiste comme un dentiste, etc. ? A un moment, il va falloir remettre l’église au milieu du village et faire en sorte que les gens qui ne veulent pas bosser ou qui ne consentent à bosser qu’à leurs conditions et seulement dans les métiers qui les attirent ne bénéficient plus de la solidarité nationale quand ils sont Français et d’un titre de quand ils sont étrangers.

Nous ne pouvons pas accepter de devenir l’Afrique car une partie de la France refuse de travailler.

Crise de nerfs au camp du bien

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Jocelyn Dessigny, député RN de la 5ᵉ circonscription de l'Aisne. D.R.

Trois personnages de gauche en quête de hauteur


Le progressisme contemporain, c’est peut-être Montaigne qui en parle le mieux. Tania de Montaigne bien sûr, cette ancienne animatrice de Canal Plus, devenue romancière, dont le dernier livre, Sensibilités (Grasset), brocarde l’autocensure en train de s’imposer dans le milieu de l’édition au motif de “ne pas blesser” les minorités… et donc de les infantiliser. « Il y a un kidnapping du spectaculaire aux dépens de la pensée », déplorait-elle, lucide, hier dans Libération, alors qu’on l’interrogeait sur la gauche française.

Et la Palme du ridicule est attribuée à…

Reste à savoir qui sont les kidpappeurs d’intelligence. À La France insoumise, il ne faut pas chercher longtemps pour les trouver. Prenez Sophia Chirikou par exemple. Le 21 septembre, sur Facebook, la députée LFI nous a fait une crise d’ado en comparant carrément Fabien Roussel au pro-nazi Jacques Doriot ! Une agit-prop de niveau collège aussitôt relayée sur les réseaux sociaux par son comparse Jean Luc-Mélenchon. Tout cela pour punir le secrétaire national du PCF d’avoir osé, quelques jours plus tôt sur France Info, critiquer un slogan, non moins puéril, de l’extrême gauche factieuse: “tout le monde déteste la police”. 

À lire aussi, Elisabeth Lévy: A gauche, la défaite en chantant

Et puis le kidnapping de l’intelligence a continué le jour de ladite manifestation, samedi dernier. Cette fois, c’est Sandrine Rousseau qui a agi seule, sur Twitter/X, en accusant un agent des forces de l’ordre, qui patrouillait non loin du cortège, de comportement « inadmissible ». Qu’avait donc fait le policier pour mériter un tel courroux ? Juste son métier. Afin de calmer un black bloc qui tentait de défoncer sa voiture de service à coup de barre de fer, le gardien de la paix a dégainé son arme, avec sang-froid et sans tirer bien sûr. Un geste parfaitement justifié et maîtrisé, comme en attestent les diverses vidéos des “street reporters” qui ont vite tourné en boucle sur la toile. Cela n’empêchera pas la députée de réitérer le lendemain sur LCI ses cris d’orfraie.

« Travail famille patrie » contre goulag macroniste

Dernier kidnapping de l’intelligence en date, pas plus tard qu’avant-hier. Dans un tweet effarouché, Olivier Véran a accusé le député RN Jocelyn Dessigny de cacher « sous le vernis, le rance », comprenez la phallocratie, le repli sur soi, le pétainisme. Le malheureux élu mariniste avait pourtant rappelé une évidence: « Si elles le souhaitent », venait-il de déclarer à l’Assemblée nationale, « il vaut mieux que les mères au foyer “s’occupent de leurs enfants“ », plutôt que de faire des heures obligatoires afin d’avoir droit au RSA. Sans doute l’expression “mère au foyer” aura-t-elle suffi à déclencher chez le porte-parole du gouvernement ce réflexe pavlovien classique qui fait voir à certains la bête immonde là où il n’y a que du bon sens.

À lire ensuite, Ivan Rioufol: L’humain, cet encombrant qui irrite la pensée «progressiste»

On n’a certes pas attendu 2023 pour assister à gauche à un festival de la bêtise et de l’outrance. N’oublions pas que l’an dernier à la même période, Mme Obono lançait « mangez vos morts » à « ceux qui instrumentalisent la lutte des femmes en Iran »… Reconnaissons cependant que nous avons en cette rentrée un cru exceptionnel ! Comment expliquer que le camp du bien soit devenu à ce point une caricature de lui-même ?

Tentons une hypothèse: Marine Le Pen n’a jamais été aussi lisse, aussi calme, aussi silencieuse. Alors que l’actualité lui offrirait chaque jour l’occasion de s’époumoner, par exemple sur l’abaya, Lampedusa ou le non-lieu dans l’affaire Adama Traoré, pas la moindre petite phrase, pas un mot plus haut que l’autre, aucune récupération. Bref plus rien pour mettre en branle une gauche dont la seule raison d’exister est de faire barrage aux dérapages. Tels des acteurs de Hollywood privés de contrats par la grève des scénaristes, les ténors de la bien-pensance n’ont dès lors d’autre choix que de faire leurs échauffements de voix sur de vieilles partitions. Or, si le timbre porte toujours autant, le spectacle, lui, est devenu un théâtre de l’absurde.

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Elisabeth Lévy : « Ne pas travailler est un choix parfaitement respectable, mais qui a un prix »

Retrouvez notre directrice de la rédaction dans la matinale de Sud Radio du lundi au jeudi, à partir de 8h10

Le migrant, citoyen du monde

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Marseille, 23 septembre 2023 © Grzegorz Galazka/SIPA

La charité radicale du pape est également théologiquement irresponsable, avancent certains.


Le problème migratoire restera le grand combat du pontificat du pape François. Lors de son voyage de décembre 2021, à Nicosie, le pape appelait de ses vœux, devant les migrants,  « une humanité sans murs de séparation avec, non plus des étrangers, mais seulement des citoyens ». Et le pape de ramener, derechef, dans son avion, 50 citoyens du monde. Au bout des cinq voyages qui ont suivi (Lampedusa, Grèce, Lesbos, Égypte, Maroc) jusqu’à celui de Marseille, le message papal n’a pas changé sur l’accueil inconditionnel de l’étranger. Pourquoi ce message, inspiré, apparemment, par une charité radicale, a-t-il paru à beaucoup irresponsable ? Pour une raison théologique. 

Le Vieux continent mal en point

À la différence du pape Benoît XVI qui, mettant ses pas dans la Tradition, voyait, dans l’Europe, la brebis féconde de l’Évangile devenue inféconde, grasse devenue maigre, mal en point qu’il fallait remettre sur ses pattes, mais infiniment riche de son passé et de sa filiation, le pape François, faisant fi de l’Histoire, voit dans l’Europe une « vieille femme stérile » dont on ne peut plus rien attendre. L’Europe, pour lui, c’est fini, et le christianisme doit prendre un départ, à frais nouveaux, dans un nouveau monde régénéré par les migrations. C’est ainsi que le Migrant, comme en témoigne le monument de la place Saint-Pierre, devient la figure christique d’une nouvelle Église. Dès lors, est-ce exagéré de percevoir dans la pensée bergoglienne une filiation avec la pensée de Joachim de Flore, père spirituel de François d’Assise, et auteur d’un livre dont la théorie des âges, très inspirante, a fait florès à travers les siècles jusqu’à nous ?

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Ce moine calabrais du XIIème siècle, prophète pour les uns (Dante), hérétique pour d’autres, pensait que l’histoire de l’Église correspondait à une structure ternaire de la Trinité. Après le temps du Père et de sa loi dure, venait le temps du Fils plus tempérée. Puis le temps de l’Église : l’Église spirituelle, enivrant les cœurs d’amour, où la liberté remplaçait la loi, et qui voyait la réconciliation entre Orient et Occident, Juifs et chrétiens. C’est ainsi que, par l’entremise d’une partie du mouvement franciscain qui se croyait « la nouvelle Vraie Église spirituelle » opposée à la papauté mondaine, l’idée de l’ère nouvelle d’un « Évangile éternel » provoqua des débats théologiques considérables : une division ternaire de l’Histoire n’existant pas puisque c’est toute l’Histoire qui est le temps du Dieu trinitaire. « L’hérésie »  de Joachim de Flore prit fin, l’ordre de Flore disparut au XVIème siècle, mais pas son influence que l’on retrouva partout : chez Luther, Hegel, Michelet, Sand, Eliot, Huysmans, Bloy, Mircea Eliade. Et nul doute qu’à notre époque on ne trouve, dans l’Église, des traces nombreuses d’une gnose florienne. Sans la transcendance du Père, l’Église devient une ONG où la figure du Christ, devenue périphérique, s’efface devant celle du migrant. L’Esprit, porté par l’air du temps, se dissout dans l’horizontalité : égalitarisme, démocratisation, vivre ensemble, œcuménisme sans transcendance qui absorbe la Révélation.

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Vision miséricordieuse coupée des réalités

« Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts » avait dit aussi le pape à Nicosie. Cette phrase ne veut pas dire grand-chose. Car il n’y a pas de civilisations sans murs ni frontières qui protègent et délimitent un espace de liberté. Sans murs ni frontières prospèrent violence et injustice— dont témoignent les réseaux de passeurs mafieux. Sans frontières l’Europe se déchire. Sans frontières les pays perdent leur âme. Dans son appel inconditionnel à l’accueil des migrants, le pape ne distingue pas la dignité imprescriptible de la personne, de la prise en considération du bien commun. Sa vision « miséricordieuse » coupée des réalités fait le jeu du mondialisme. « Que les blessés de la vie trouvent un port sûr dans votre regard, un encouragement dans votre étreinte, une caresse dans vos mains capables d’essuyer les larmes » a-t-il dit face à la mer. Ce propos sentimental a-t-il mis la larme à l’œil de la Bonne Mère ? Qui n’est pour une Méditerranée fraternelle ? Sauf qu’il ne s’agit pas, dans le phénomène migratoire qui touche la France et l’Europe, d’un « croisement tendre de regards dont la Bonne Mère serait la protagoniste », mais de prévenir un tsunami. Le droit à migrer est une chimère qui mène au chaos. D’autant plus que le pape François ne prend jamais en compte la religion des nouveaux arrivants, ce qui est préoccupant.

Un Pape qui parle comme Mélenchon…

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Marseille, 23 septembre 2023 © Alain Robert /Jacques wit/SIPA

La visite du Pape à Marseille nous a rappelé que politique et religion ont rarement fait bon ménage. La charité ne revient pas à s’oublier soi-même. Tout homme sauve son prochain en grande détresse, oui. Mais il ne l’installe pas pour autant ad vitam æternam chez lui, au risque d’y perdre sa maison et de mettre sa famille en danger.


La visite du Pape François à Marseille a d’abord suscité l’ire de l’extrême-gauche française, trop heureuse de pouvoir tirer sur Emmanuel Macron après que ce dernier a annoncé sa volonté de participer à une messe donnée par le Souverain pontife. Tous les anticléricaux, le plus souvent de posture, y sont allés de leurs commentaires outrés sur cette grave rupture entre l’État français et sa sacro-sainte laïcité de combat. Pourtant, on pouvait se douter que les jugements se raviseraient bien vite, tant le Pape François est aligné avec les positions les plus radicales de la gauche sans-frontiériste en matière de politique migratoire – et pas seulement, du reste.

L’immigration est une chance pour la France, c’est bien connu

Habité, fanatique et hémiplégique, François n’a pas eu de mots trop durs pour le pays qui l’accueillait et ses habitants. Profitant de l’appel d’air que lui offrait le récent débarquement de milliers de migrants sur la petite île italienne de Lampedusa, le Pape a multiplié les admonestations et les injonctions à l’endroit de ces Européens égoïstes qu’il méprise. Ainsi a-t-il affirmé que « des nationalismes archaïques et belliqueux veulent faire disparaître les rêves de la communauté des nations ». Il fallait évidemment entendre par là les nationalismes européens et non les impérialismes post-soviétiques ou sud-américains qu’il n’ose en revanche jamais publiquement tancer.

Le « nationalisme français », François lui a demandé de ne pas considérer ceux qui se « réfugient chez lui » comme un fardeau à porter mais comme une chance. Une chance pour notre ruralité d’ailleurs, puisqu’il a affirmé dans l’avion qui le ramenait au Vatican que « certains petits villages sont vides, n’y subsistant qu’une vingtaine d’anciens » et qu’il fallait « qu’ils fassent des efforts pour accueillir des migrants qui représentent de la main d’œuvre ». Que n’y avons-nous point pensé avant ! Biblique : des hommes dans la force de l’âge qui ont tout fait pour échapper à la vie agraire chez eux rêvent de s’enfermer dans des petits villages sans activité économique…

À Rome, fais comme les Romains

Estimant « marquer l’histoire » par son discours, le Pape n’a pas eu une once de considération pour l’Europe, ni même de bon sens élémentaire. Cet humanisme chrétien absolu qu’il prône est contraire à l’harmonie, reproduisant les ingrédients qui ont conduit au fameux épisode biblique de la Tour de Babel. Le Pape a le droit d’exprimer une opinion politique, il ne lui est toutefois pas interdit de réfléchir. Pis encore, ne se contentant pas de la question migratoire, François s’est directement attaqué aux politiques d’intégration françaises : « Le modèle d’assimilation français ne tient pas compte des différences et reste rigide dans ses paradigmes, fait prévaloir l’idée sur la réalité et compromet l’avenir en augmentant la distance et la ghettoïsation, provoquant hostilité et intolérance ».

A lire aussi: Une solution simple et consensuelle: les migrants au Vatican

S’il y a du vrai sur l’assimilation, qui ne saurait être une politique massive mais bien une démarche individuelle de l’immigré qui en fait le choix, on se demande bien comment le Pape se permet une telle sortie. Fallait-il lui envoyer un Guillaume de Nogaret pour l’enfermer à double tour à Avignon après l’avoir soufflé ? Benoît XVI, son prédécesseur, n’avait pas reproché aux Européens leur manque d’humanité, ni sous-entendu que ces derniers laissaient les migrants se noyer en Mer méditerranée – ce qui est un mensonge patenté. Il avait, tout au contraire, indiqué que si toute personne détient « le droit à immigrer », les États n’en ont pas moins de leur côté « le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre leurs frontières ». Il ajoutait même, à rebours de notre théologien de la libération, que les immigrés ont « le devoir de s’intégrer dans le pays d’accueil, en respectant ses lois et l’identité nationale ».

Rendre à César ce qui est à César

L’Autrichien était moins populaire auprès des non-catholiques que ne l’est l’Argentin, mais il avait le mérite d’être un véritable humaniste et non un révolutionnaire. Contrairement à toute l’extrême gauche française, qui de Houria Bouteldja en passant par Cédric Herrou a manifesté sa joie, je ne vais pas me lancer ici dans une exégèse sophistiquée de l’Évangile ou du Dogme pour dire qui de François ou d’autres ont raison, ni même ergoter sur l’infaillibilité papale. Cet épisode rappellera justement à ceux qui en doutaient que politique et religion ont rarement fait bon ménage, surtout sous nos latitudes hexagonales. Le Pape a d’ailleurs une dent contre les Français, tous les Français, qu’il assimile soit à des jouisseurs post-modernes déchristianisés, soit, quand ils sont encore catholiques pratiquants, à des traditionnalistes plus attachés à la lettre qu’à l’esprit du christianisme dont il croit être le plus parfait représentant, saint déjà auréolé. Son discours est dangereux car il encourage les Africains à migrer mais aussi à nous haïr.

Sous le modeste perce donc l’immodestie. Sous l’humaniste, un fond d’inhumanité. Car, qui peut aujourd’hui en conscience estimer que les grandes migrations du temps sont une chance pour l’Europe ou l’Afrique ? Qui peut considérer que la démographie sahélienne est un atout pour l’humanité ? Croissez et multipliez ? Certes, mais pas inconsciemment. Au fond, la pensée papale est nihiliste. Il fait des civilisations et des nations des variables d’ajustement du projet de Cité de Dieu augustinienne, comme si le salut des âmes valait bien le sacrifice des lents et patients travaux des hommes. Son inspirateur n’est autre que Carlos Maria Martini, jésuite italien, cardinal et archevêque de Milan mort en 2012. Un millénariste aveuglé par l’eschatologie testamentaire pour qui l’immigration était « une opportunité historique pour l’avenir de l’Europe… un grand appel de la Providence pour un nouveau mode de vie ». Les habitants de la Porte de la Chapelle se réjouissent sûrement de cette « providence », ainsi que le contribuable français…

Comme si souffrir et porter le « fardeau » était obligatoire. La charité ne revient pourtant pas à s’oublier soi-même. Tout homme sauvera son prochain en grande détresse. Il ne l’installera pas pour autant ad vitam aeternam chez lui, au risque d’y perdre sa maison et de mettre sa famille en danger. Si le Pape a donc tout loisir de rappeler aux catholiques leurs devoirs de chrétiens, les Français se passeront de ses conseils.

Costumez-vous!

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Le farceur Fred Beyer s'introduit avec un costume en sac-poubelle lors de la Fashion week de New-York et est poussé hors de la scène par un vigile. DR.

À force de « casser les codes », la Fashion week ne distingue plus le vrai du faux.


La New York Fashion Week, où des mannequins défilent dans des tenues extravagantes, fut le témoin d’une perturbation comique début septembre, lorsqu’un individu torse-nu, revêtu d’une cape de plastique transparent, d’un bonnet de douche rose, d’un short de bain et de baskets blanches, a défilé sous les applaudissements nourris du public. Simplement, ce mannequin presque parfait n’était pas prévu à l’affiche.

2.6 millions de vues sur Instagram

À la fin de son défilé sur le podium, il est violemment agrippé par un vigile et éjecté de la scène sous les regards surpris des spectateurs, qui paraissent pourtant apprécier sa tenue.

Mais qui est donc cet imposteur sympathique ? Eh bien, il s’agit d’un jeune youtubeur américain, Fred Beyer, véritable farceur, qui poste des vidéos de lui provoquant des situations gênantes.

A lire aussi: Trahi par le bruit

Ce dernier a donc décidé de s’infiltrer dans le Fashion Week de New York pour faire le buzz : « Vous suivez un groupe et vous y êtes » s’est-il vanté dans une interview. Malgré les doutes de deux créateurs du défilé, Fred réussit à s’introduire sur le podium, en promettant à une vigile du défilé « que si elle fermait les yeux, je lui donnerais mon numéro, et nous avons maintenant un rendez-vous prévu ce lundi ». Le tour était joué et le succès assuré : la vidéo de son défilé a fait 2.6 millions de vues sur Instagram.

Plus c’est gros…

De telles scènes sont fréquentes lors de ces défilés de mode. En mars 2022 par exemple, la youtubeuse anglaise Ellie Mary s’introduisait sans difficultés sur le podium de la Fashion Week de Londres revêtue d’un sac-poubelle noir en guise de robe. C’est dire l’absence d’une quelconque recherche de beauté dans ces évènements : plus c’est gros, plus ça passe. Fin août, la Fashion Week de Copenhague, au Danemark, se félicitait d’exposer des vêtements en matière recyclée : qu’ils soient difformes ou bas de gamme, peu importe : il faut casser les codes pour être dans « l’ère du temps ». C’est la vérité que Fred Beyer a de nouveau démontrée cette année.

Samuel Fitoussi à France Inter: fallait pas l’inviter…

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L'essayiste Samuel Fitoussi. Image : DR.

Samuel Fitoussi publie Woke Fiction, comment l’idéologie change nos films et nos séries, Éditions du Cherche Midi. Il était invité à débattre par la bande d’amazones de Maia Mazaurette, l’après-midi sur France inter. Le wokisme de « Jusqu’ici tout va bien » va nous faire regretter le gauchisme de Charline Vanhoenacker, déprogrammé de la station.


Léa Salamé profite de toutes les occasions pour proclamer que France Inter n’est pas de gauche. Recevant Samuel Fitoussi pour la parution de son livre Woke Fiction, des journalistes de la station ont proclamé, elles, que le wokisme n’existe pas – avec des arguments tellement lourdingues, qu’à la fin il a bien fallu nous rendre à l’évidence : non seulement France Inter est bien de gauche, mais de plus elle baigne totalement dans l’idéologie woke…

On se dit qu’on a tout dit chez Causeur sur la radio publique. Qu’on ne veut pas en rajouter. Alors, on s’éloigne des rivages de la radio france-intérienne pour naviguer sur internet à la recherche d’un nouveau butin, une ânerie, une imbécillité, une crétinerie politico-médiatique de belle taille comme notre époque sait en concocter. Sur les réseaux sociaux et les sites d’actualité, on cabote gentiment entre les extravagances de Dame Rousseau et les outrances des députés de LFI sans s’arrêter, ces poissons-là sont trop prévisibles et excessifs, ils perdent chaque jour de leur valeur marchande et polémique. On s’apprête à jeter l’ancre et à se reposer un peu lorsque soudain on tombe par hasard sur LA perle rare. De la bêtise pure et nacrée de sombre idéologie et de méchanceté niaiseuse, extraite, non pas d’une huître, mais d’un trio de crustacés radiophoniques…


Nous reconnaissons immédiatement l’endroit où nous avons déniché ce trésor, cette bêtise au carré, cette sournoiserie au cube, cet éclatant manque de subtilité et d’intelligence ! Malgré nous, malgré notre remarque liminaire, notre flânerie sur la toile nous a irrémédiablement ramenés au port d’attache du wokisme, dans le berceau du progressisme et de la gauche médiatique intolérante, nous avons nommé la station de radio… France Inter.

Dévotion woke

Lors de l’émission “Jusqu’ici tout va bien”, Marie Misset, Maïa Mazaurette et Marine Baousson ont reçu, baïonnette au fusil, le journaliste Samuel Fitoussi pour son dernier livre traitant de l’idéologie woke dans les films et les séries (1). Chacune à leur tour, ces dames vont lâcher ce qu’elles croient être du venin mais se rapproche plutôt du crachouillis. Le livre ne leur a pas plu, c’est évident et sans surprise. Mais, pour défendre leurs points de vue, ces journalistes radiofrancisées dans l’âme et confites en dévotion woke, vont se livrer à un incroyable exercice de lancer d’enclumes verbales, d’indigentes philippiques reposant sur une argumentation souffreteuse et, disons-le carrément, complètement à l’ouest.

A lire aussi: Médine, l’islamisme à peine voilé

Premier « argument », celui de Mme Misset : le wokisme dans le cinéma français ça n’existe pas. La preuve : le premier producteur de films et de séries, c’est Canal +, propriété de Vincent Bolloré qu’on ne peut pas accuser de wokisme. Mme Misset semble ignorer que Canal + a pour obligation contractuelle, depuis sa création, de subventionner le cinéma français. Vincent Bolloré débourse par conséquent chaque année des centaines de millions d’euros pour que soient réalisés des films sur lesquels il n’a aucun pouvoir – mais qui sont souvent, en revanche, aidés également par le CNC qui a, lui, la possibilité de financer les films qui correspondent le plus à son idéologie progressiste, immigrationniste ou woke. Ces films sont si wokes et si politiquement corrects, qu’ils font le plus souvent des bides retentissants. À ce propos, la Cour des comptes a récemment rendu un rapport concernant l’utilisation de l’argent public par le CNC. Trop d’aides et, surtout, trop d’aides à « trop de films ne rencontrant pas leur public », a élégamment conclu Pierre Moscovici. Un tiers des films français réunit moins de 20 000 spectateurs et seulement 2% des productions soutenues par l’avance sur recettes du CNC sont rentabilisées en salle – la propagande est à ce prix !

Après que Samuel Fitoussi a rappelé la décision de la direction des Oscars de ne sélectionner que des films respectant des critères « inclusifs » de représentation identitaire (ethnique, raciale, LGBtiste, de genre, etc.), Mme Mazaurette va remporter haut la main la Palme d’or de l’argumentation la plus sotte. Remercions la technique moderne permettant d’entendre et de voir ce genre de phénomènes. Car Mme Mazaurette, visible donc sur YouTube, est synchrone : ses mimiques et ses grimaces de petite fille contrariée par tant de méchanceté réac sont à la hauteur des âneries stratosphériques qu’elle crachote : « Mais en fait y’ a plein de lois qui régissent le cinéma en général, pourquoi est-ce que celles-là elles vous dérangent en particulier… parce qu’il y a aussi des horaires qu’il faut respecter, il y a aussi un classement, ça a toujours existé depuis très longtemps, qu’est-ce qui vous dérange dans l’inclusivité ? [Samuel Fitoussi tente de répondre et est immédiatement interrompu] Et vous trouvez ça pas génial, de se dire “ça va être super, je vais voir un film et il va y avoir des gens de toutes les couleurs qui ressemblent à plein de gens, de nouvelles histoires qui vont me donner de l’empathie pour des gens dans les bottes desquelles j’ai parfois du mal à me mettre” ? » Et le SIC d’or est attribué à Maïa Mazaurette – laquelle ferait mieux de continuer de s’occuper de son sujet de prédilection, à savoir les fluctuations de la fesse, sujet qui dispense de posséder des capacités intellectuelles supérieures, ou même moyennes, et qui permet à n’importe quel journaliste avec le QI d’une moule de faire son trou dans les médias.

Cassez les codes avec France inter

Samuel Fitoussi ayant osé glisser, dans la longue liste de mots composant la novlangue qui structure les discours militants woke, celui d’intersectionnalité, l’humoriste (souvent involontaire) de l’émission, Mme Baousson, en appelle à la science : « C’est une notion, l’intersectionnalité, c’est pas du militantisme, c’est un outil scientifique. » Mme Misset, tenant vraisemblablement à ce que sa comparse ne soit pas la seule à dire des inepties, ajoute que oui, peut-être que le wokisme existe dans les films, mais que c’est « en réaction à un monde hétéronormatif, en réaction à une production cinématographique qui pendant des décennies a été principalement blanche. » On comprend mieux pourquoi ces dames n’ont guère apprécié le livre de Samuel Fitoussi : elles ont gobé entièrement l’idéologie woke, leur façon de penser le monde est woke, leur vocabulaire est woke, l’idée qu’elles se font des relations entre les hommes et les femmes, les Blancs et les « racisés », les maigres et les gros, les hétéros et les homos, est woke – elles respirent le wokisme, elles transpirent le wokisme, elles sont ce qu’elles dénoncent en parlant du travail de Fitoussi, une caricature du wokisme.

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Pour finir de s’en persuader, il suffit de prendre connaissance de quelques sujets de l’émission quotidienne qu’elles co-animent et des personnalités invitées pour débattre de ces sujets : Immigration, avec Constance Rivière, co-auteur (avec Pap Ndiaye) du très racialiste Rapport sur la diversité à l’Opéra et successeur (de Pap Ndiaye) à la direction du Musée national de l’histoire de l’immigration – Écologie, avec Cédric Villani, membre du mouvement Écologie Démocratie Solidarité qui, pour protester contre un projet d’autoroute, n’a pas hésité à faire « la grimpette sur un arbre en face du ministère de la Transition écologique » – Écologie, encore, avec le philosophe Dominique Bourg, président de la fondation Nicolas-Hulot jusqu’en 2018, adepte de la « décroissance économique » et auteur d’un « journal éco-philosophique pour mieux cerner les contours d’une société écologique impensable en dehors d’une bascule de civilisation » – Écologie, toujours, avec le cinéaste Just Philippot pour son dernier film, “Acide”, décrivant « des précipitations corrosives générées par l’émission de polluants et s’abattant sur Terre comme l’apocalypse », et ayant reçu le prix Ecoprod récompensant les films « produits de manière écoresponsable » – Sexisme, avec Rose Lamy qui est « connue pour son analyse du discours sexiste dans les médias » et qui « casse le mythe du bon père de famille » dans son dernier livre en affirmant que « tous les hommes bénéficient d’un système ou d’une ambiance ou d’un climat qui tolèrent ou excusent les violences sexistes ». – Écologie (on n’en sort pas), avec le philosophe Gaspard Koenig et deux étudiants en agronomie « éco-anxieux » – Grossophobie, avec Aline Thomas qui « nous initie au terme de “grossophobie intériorisée ” » – Etc. Rappelons que cette propagande permanente de la bonne gauche écolo-woke est financée avec notre argent.

Il faut féliciter Samuel Fitoussi d’avoir su développer les arguments de son livre en conservant un calme olympien face à ces furies wokes. L’auteur de ces lignes appréciait déjà l’intelligence et l’ironie des chroniques de ce jeune journaliste dans Le Figaro. Après avoir vu et écouté cette émission dans laquelle ce dernier fut bien le seul à briller, il s’est naturellement précipité pour commander son essai sur le wokisme dans le cinéma. Car il affectionne tout particulièrement les ouvrages participant activement à une des plus grandes causes de notre époque, celle de… l’anti-wokisme. 

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(1) Samuel Fitoussi, Woke Fiction, comment l’idéologie change nos films et nos séries, Éditions du Cherche Midi.

Voile: a-t-on le droit de dire «merde» au Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU?

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La championne américaine d'escrime Ibtihaj Muhammad n'apparait jamais sans son voile islamiste. Rio, 4 août 2016 © Andrew Medichini/AP/SIPA

Laïcité. La ministre des Sports a confirmé que les athlètes qui représenteront les couleurs de la France à Paris 2024 ne pourront pas concourir voilées. Malgré l’article 50 du CIO tout à fait explicite quant à l’interdiction formelle de manifester un soutien religieux sur un site olympique, le voile islamique est présenté par beaucoup de pays et de militants comme un accoutrement culturel et pas comme un signe distinctif cultuel… Selon Céline Pina, la position de l’ONU sur la question du hijab promeut bien l’asservissement des femmes au nom de la religion.


« De manière générale, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme estime que personne ne devrait imposer à une femme ce qu’elle doit porter ou non », a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Marta Hurtado, en réponse à une question lors du point de presse régulier de l’ONU à Genève. Si vous pensez que le Haut-commissariat aux droits de l’homme fait cette sortie en soutien aux courageuses Iraniennes qui se font tuer, violenter et violer parce qu’elles refusent de porter cet objet d’oppression qu’est le voile, vous avez tout faux ! Si Marta Hurtado a sorti grandes orgues et violons, ce n’est pas pour défendre la liberté et l’égalité des femmes, c’est pour tenir la main de leurs bourreaux et les aider à mieux les ensevelir sous le hijab. En effet, si l’ONU se laisse pousser le courage, ce n’est pas pour s’en prendre aux mollahs, mais pour attaquer la France. Notre crime : avoir interdit aux athlètes françaises de porter le voile islamique aux Jeux Olympiques en France.


Le haut-commissariat aux droits de l’homme reprend les éléments de langage des islamistes

Pour cela, la porte-parole du Haut-Commissariat reprend les éléments de langage des islamistes canal Frères musulmans et présente donc un asservissement réel comme une liberté : celle de s’habiller comme on le veut. Sauf qu’un uniforme/symbole comme le voile n’est pas un vêtement, c’est une marque de soumission et un message univoque adressé à l’extérieur.

Une femme peut avoir des raisons différentes de se voiler. La plupart du temps, conditionnement, obscurantisme et oppression sont à la base de ce soi-disant libre choix.

Mais quelles que soient ses motivations, le message que la femme envoie à l’extérieur est celui de son impureté (son corps est une provocation, elle est réduite à un sexe sur pattes) et de son statut d’inférieure.

A lire aussi, du même auteur: Mathilde Panot: quand la tentative de récupérer le combat des Iraniennes tourne au fiasco

La multiplication des voiles est un marqueur de l’emprise islamiste et n’augure jamais rien de bon pour la liberté des femmes. Autre élément de réflexion : un vêtement ça se change, on peut un jour sortir en short, un jour en robe, le lendemain en jupe. Essayez donc de porter le voile quand cela vous chante, un jour sur deux, deux fois par semaine… Vous allez vite faire la différence entre une marque d’appartenance et de soumission à une idéologie religieuse et le port d’un simple vêtement.

Refuser l’égalité aux femmes au nom de la liberté religieuse

Avec le voile, il n’est pas question du choix vestimentaire des femmes mais bel et bien de mise en avant du refus de l’égalité à raison du sexe. Le voile est un manifeste sexiste. Il refuse que l’égalité puisse être à la base d’un contrat social. Sexisme et racisme partagent la même logique et lorsque l’on accepte l’un, on finit à terme par accepter l’autre. Or si la Seconde guerre mondiale a basculé dans la barbarie et le crime contre l’humanité, c’est bien parce qu’elle refusait de reconnaitre que les êtres humains avaient en partage la même dignité. Aujourd’hui l’ONU affirme donc que l’on peut refuser l’égalité aux femmes si on le fait au nom de la liberté religieuse.

La position de la Haut-commissaire est donc soit stupide, soit entachée d’inculture, soit cynique. Le cumul des trois n’étant pas incompatible pour une institution qui a nommé en 2015 l’ambassadeur de l’Arabie saoudite à la tête du panel du Conseil des droits de l’homme (chargé de nommer les experts destinés à instruire les atteintes constatées aux droits de l’homme dans le monde). Cette année-là, en plus du statut d’éternelles mineures dévolu aux femmes qui est la base de sa vision du monde, l’état wahhabite avait décapité ou pendu au moins 80 personnes.

Enfin et surtout, l’instance internationale montre qu’en cas de conflit de valeur, elle choisit toujours le camp du plus fort, ici celui de l’oppresseur. Dans le cas qui nous occupe où il y a une tension entre l’égalité (et la liberté) des femmes et la « liberté » religieuse, elle choisit de ne pas défendre les droits attachés à la liberté individuelle pour renforcer les théocraties et la violence dogmatique. Or, porter le voile n’est pas le marqueur de l’exercice d’une liberté. C’est le renoncement au libre arbitre pour la soumission à l’orthopraxie, une conduite conforme au rite. Alors que les droits de l’homme sont là pour garantir un socle minimal de droits aux individus, le Haut-commissariat, en faisant passer la liberté religieuse avant la liberté et l’égalité des femmes, trahit sa mission. Le pire est qu’il se met ainsi au service de l’asservissement en invoquant la liberté.

Quand l’ONU finit par cautionner l’oppression

L’ONU est décidément un « machin » de plus en plus contestable et ridicule quand elle se mêle d’édification morale alors qu’elle n’a ni les moyens, ni l’intelligence nécessaire pour tenir lieu de repère dans un monde en décomposition. Elle est ivre d’elle-même et s’exalte de ses principes mais elle les piétine souvent par pure bêtise et médiocrité.

Le discours sur la liberté religieuse, qui masque en fait le soutien porté à une seule religion, est étrange tant le statut de la femme dans les pays où règne l’islam est incompatible avec la notion d’égalité entre les êtres humains. Mais cela n’interpelle pas l’ONU qui se moque éperdument qu’au nom de leur infériorité et de leur impureté intrinsèques, les femmes sous le joug islamiste puissent être vendues petites filles à des hommes âgées, n’aient pas le droit de sortir sans être accompagnées d’un homme, de faire des études ou d’exercer un métier. Dans le meilleur des cas, sous le joug islamique, les femmes voient leur parole être estimée à la moitié de celle d’un homme, comme leur part d’héritage. Mais joug islamiste ou islamique, la femme ne jouit pas des mêmes droits ni libertés que les hommes et cela à raison de son sexe. La culture musulmane est sexiste et ce sexisme se traduit dans la loi. C’est là qu’il y a conflit de valeur et incompatibilité entre la culture française et la culture musulmane. On peut penser que toutes les cultures se valent et qu’elles ont toutes leurs logiques, on peut penser aussi que des cultures qui reconnaissent l’égalité en droit et le traduisent dans leur contrat social sont plus épanouissantes que celles qui traitent une partie de leur population en inférieure. On peut penser aussi que certains musulmans viennent chercher en France ces libertés, cette égalité et ce libre arbitre qui n’est pas au cœur de leur société politique et viennent aussi chercher chez nous une autre façon de concevoir la citoyenneté et la place du religieux.

A lire aussi, Didier Desrimais: Maïa Mazaurette et Amélie Oudéa-Castéra dissertent sur la «masculinité toxique» dans le sport. Au secours!

Chez nous, l’accès à la citoyenneté se fait par la reconnaissance de l’égalité en droit. Cette notion n’existe pas, encore aujourd’hui, dans la société politique musulmane. Le voile est le symbole de ce refus de l’égalité et de la fierté qu’ont certaines cultures à mépriser les femmes et à ériger le sexisme en norme cultuelle et culturelle. Ce sont ces sociétés-là qui sont aussi souvent les plus racistes. Ce qui est logique : quand on refuse l’égalité à raison du sexe, pourquoi s’arrêter là ? En général on la refuse aussi à raison de la religion (ainsi dans les pays musulmans, les pratiquants d’autres religions doivent payer un tribut pour vivre dans une terre où l’islam est religion d’état, on appelle cela la dhimmisation).

Quand l’ONU défend le refus d’accorder l’égalité aux femmes

On est là en présence de faits matériels, connus, renseignés. Dans un cas flagrant où la dignité humaine est niée. Le voile est un outil sexiste, il n’a pas à être défendu au nom des droits de l’homme, sinon autant défendre le port des chaînes et l’esclavage au nom du droit des Etats à améliorer leur situation économique.

Ce qui est choquant, c’est que l’ONU est née en réaction à la deuxième guerre mondiale, en réaction aussi à l’horreur de la Shoah et des camps de concentration. Elle est une tentative d’empêcher qu’à nouveau on conteste aux êtres humains le fait d’être égaux en droit, que ce soit au nom du sexe, de la couleur de peau, du statut social, de la pratique religieuse ou de son absence… Là est le cœur de la légitimité de l’ONU et du haut-commissariat aux droits de l’homme.

Et on arrive à cette situation ridicule où une démocratie comme la France, attachée à l’égalité des êtres humains, devrait donc rendre des comptes car une religion réclame de pouvoir traiter les femmes en inférieures sur son propre sol ?

L’ONU se prend les pieds dans le tapis de son incohérence

Et l’histoire devient franchement ubuesque quand la pauvre porte-parole du Haut-commissariat en arrive à dire tout et son contraire dans cette conférence de presse.

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Ainsi elle rappelle que la Convention pour l’élimination des discriminations à l’égard des femmes fait obligation à toutes les parties – dans ce cas la France – de prendre « toutes les mesures appropriées nécessaires pour modifier tout modèle social ou culturel fondé sur l’idée d’infériorité ou de supériorité de l’un ou l’autre sexe ». Or c’est justement ce que fait la France en interdisant le hijab ! Elle est un des rares Etats à faire preuve de courage et de justesse en la matière, et l’ONU devrait plutôt la féliciter.

Mais, quand on a été capable de mettre des dirigeants aux mains dégoulinantes de sang à la tête d’une instance onusienne liée aux droits de l’homme, pourquoi ne pas prendre aussi la défense du sexisme et de l’asservissement de la femme… Surtout quand ceux qui promeuvent cette logique ont les poches qui débordent de billets et savent convertir l’opulence en influence. C’est ainsi que la France, qui défend l’égalité et la liberté des femmes est condamnée par l’ONU qui préfère, elle, défendre le droit de les traiter en impures et en inférieures en les voilant. Amis de la liberté et de l’égalité, choisissez votre camp !

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L’humain, cet encombrant qui irrite la pensée «progressiste»

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Palais de l'Elysée, 8 novembre 2022 © Romain GAILLARD-POOL/SIPA

Transition énergétique. « Sobriété », « écologie à la française »: les dirigeants politiques progressistes aux responsabilités jouent les équilibristes, entre effort à demander aux classes populaires françaises paupérisées, et peur d’une nouvelle bronca façon gilets jaunes ou arrivée au pouvoir des « populistes ».


J’aime la bagnole

Les incendiaires pensent à gauche mais n’aiment pas le peuple. Mardi, dans Le Parisien, François Gemenne, co-auteur du 6 ème rapport du groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (Giec), a plaidé pour « vraiment revoir le rapport à la voiture individuelle des Français », sans égard pour la classe moyenne de la France périphérique, pour qui la « bagnole » est un outil de travail indispensable. 

Commentant le chèque de 100 euros par an que le gouvernement envisage de distribuer aux plus fragiles économiquement, ce bel esprit (qui traita Marion Maréchal de « pin up » puis de « charognarde » pour s’être rendue à Lampedusa) a surtout vu dans cette annonce « un petit côté populiste ». Gemenne, dans sa caricature élitiste, fait partie de ces pyromanes qui attisent la colère populaire. Il illustre ces idéologues pour qui la lutte contre le réchauffement doit passer par la mise au pas de la classe laborieuse. C’est Jean Jouzel, grand inspirateur du Giec et de ses croyances, qui déclarait l’autre jour : « Le capitalisme est incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique ». Voici donc des « progressistes » qui font porter sur les plus paupérisés les exigences de la transition énergétique. « Nous devons être la première économie européenne décarbonnée en 2040 », s’enorgueillit, ce mercredi, Bruno Le Maire dans Le Parisien. Or, qui peut penser que les ruraux ont les moyens de s’acheter une voiture électrique ou de changer de chaudière ? La France contribue pour moins de 1% à l’émission de gaz à effet de serre. Ses efforts seront anecdotiques à l’échelle mondiale. C’est pourquoi les braises des gilets jaunes ne demandent qu’à se rallumer.

LR inquiet

En réalité, la gauche idéologue et méprisante démontre une fois de plus qu’elle a rompu avec le peuple ordinaire et son quotidien ardu. Cette caste prétendument éclairée n’est plus dans la vie réelle. Ses certitudes sur la responsabilité de l’homme et du capitalisme dans le réchauffement, qui ne tolèrent aucune contestation, amènent à accentuer une déshumanisation de la société soumise aux seuls théorèmes des dirigeants et des embrigadés.

A lire aussi, du même auteur: Lampedusa, la voie est libre…

La crise sanitaire avait déjà montré comment la peur du Covid avait été instrumentalisée par l’État hygiéniste pour infantiliser les gens et leur faire admettre des contraintes totalement absurdes, y compris contre des enfants (masque, non contact, confinement, etc.) qui en portent aujourd’hui de graves traumatismes (1). La peur du réchauffement procède de ce même processus d’essence totalitaire, qui ignore le vivant au profit de dogmes imposés par une technocratie glacée. Dans tous ces cas, l’humain n’est plus qu’un encombrant mis sous surveillance collective. Bruno Retailleau (LR) a raison de dire, ce mercredi sur Europe 1 : « La France est en train de tomber (…) On est à la veille d’insurrections électorales graves ».

Sauf que ces possibles révoltes démocratiques n’ont pas à être dramatisées s’il s’agit de replacer l’homme réel au centre de la politique.

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NB : L’épuration ethnique que subissent les Chrétiens du Haut-Karabagh, avec la complicité de la Turquie islamisée et dans l’indifférence de l’Occident, est une autre forme de déshumanisation insupportable. À ceux que le sort de l’Arménie importe, je signale l’initiative de L’Oeuvre d’Orient qui invite à un rassemblement ce jeudi sur le parvis du Trocadéro à 18h.

(1) Marie-Estelle Dupont, Etre parents en temps de crise, Editions Trédaniel

Miss Zimbabwe, blanche, sous le feu des critiques

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Instagram

Brooke Bruk-Jackson a remporté le concours national de beauté organisé au Zimbabwe. Pourtant, son élection a provoqué une vague de protestations sur les réseaux sociaux. Son tort ? Être une blanche dans un pays à majorité noire, une de ces Rhodie’s dont la communauté a imposé un régime de ségrégation raciale durant plusieurs décennies au grenier à blé de l’Afrique australe.


Le 16 septembre, le Zimbabwe a organisé son concours national de beauté afin de choisir parmi douze jeunes femmes, préalablement sélectionnées, celle qui aura l’honneur de représenter le pays lors de l’épreuve internationale de Miss Univers.

Chaînes coloniales

Après plusieurs heures de délibérations et défilés divers, c’est une étudiante de 21 ans qui a remporté la couronne tant convoitée. En dépit de ses larmes de joie et d’une excellente prestation devant le jury, son élection a suscité une forte controverse en raison de sa couleur de peau. En effet, la lauréate du concours, Brooke Bruk-Jackson, est une Rhodie’s pur jus, née au sein de la communauté blanche de l’ancienne Rhodésie du Sud qui a dirigé ce pays africain jusqu’à son indépendance en avril 1980. Elle était d’ailleurs la seule blanche à concourir pour le titre.

A lire aussi: Niger: la France maraboutée

À l’issue de sa victoire, un flot d’insultes et de commentaires mitigés ont soudainement inondé les réseaux sociaux. Sur TikTok, Instagram et X (anciennement Twitter), des fans ont remis en question la décision du jury, estimant en 2023 qu’il était « ridicule de couronner la fille de colons blancs comme représentante d’un pays qui s’est depuis longtemps libéré des chaînes coloniales »« Mugabe serait fou en voyant cela » écrit même un internaute furieux. En référence à l’ancien dirigeant et premier président du pays, qui a mené la lutte contre le régime rhodésien du Premier ministre Ian Smith. « Tellement décevant de voir ces colonisateurs représenter un pays africain », écrit une autre personne. « Mes ancêtres se rouleraient dans leurs tombes !!!!! », renchérit une troisième très exaspérée. « Toutes ces belles femmes mélanées et vous me dites que c’est une femme européenne qui a gagné un concours pour les noirs !!? », ajoute encore un dernier internaute qui remet en doute l’africanité de cette Miss à la blondeur européenne. L’affaire a même pris un angle encore plus international après que la populaire chaîne de potins Instagram « The Shaderoom » ait partagé la nouvelle avec de nombreux Noirs américains, également choqués et consternés par la décision.

Un pays ruiné

Jadis le grenier à blé de l’Afrique australe, le Zimbabwe est toujours en proie à ses démons raciaux. Longtemps perçus comme un contre-pouvoir économique à son pouvoir politique, Robert Mugabe a fini par chasser les blancs du gouvernement multiracial, mis en place après la fin du régime de ségrégation raciale afin de rassurer les investisseurs occidentaux, inquiets par le nationalisme de « Comrade Bob ». Les mauvaises décisions prises par Robert Mugabe, dont la présidence s’est transformée en dictature ethnique (à un point que les Britanniques le surnommaient le « Hitler noir »), ont fini par ruiner le pays. Refusant de reconnaître sa responsabilité, l’ancien rebelle marxiste s’est retourné contre les sud-rhodésiens, les a accusés de tous les maux (dont celui de faire le jeu de l’opposition) et a décidé brutalement, en 2000, de saisir toutes leurs exploitations sans indemnisations avant de les redistribuer aux cadres de son parti (ZANU-PF). Alors qu’aucun d’entre eux n’avait la moindre expérience agricole… ce qui a achevé de faire sombrer un peu plus le pays dans la crise économique qui perdure encore aujourd’hui. 

A lire aussi: Voile: a-t-on le droit de dire «merde» au Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU?

« J’ai gagné cette couronne pour notre beau pays, pour aimer et servir notre peuple, pour représenter le Zimbabwe à l’échelle internationale et pour montrer au monde le caractère unique du Zimbabwe et des Zimbabwéens », a tweeté Brooke Bruk-Jackson après sa victoire. Mais face à l’avalanche de propos négatifs et racistes auxquels elle a dû faire face, celle qui poursuit des études à la British Academy of Fashion Design à Londres et à la Beauty Therapy Institute de Cape Town a dû se résoudre à désactiver l’accès aux commentaires sur ses propres réseaux sociaux où elle avait posté une photo d’elle, vêtue d’un costume mettant en valeur des artistes zimbabwéens. « Brooke méritait de gagner ; elle a travaillé dur pour cette couronne et sa démarche était si gracieuse. Sa réponse fut puissante, courte et précise. Bien mérité. Félicitations à elle », écrit en guise de soutien un internaute, cité par le journal local The Zimbabwean. « Elle est absolument magnifique. Si elle est née au Zimbabwe, elle est alors admissible. Tout le reste n’est que drama. Laissez-la profiter de son moment sous les projecteurs », ajoute un autre Zimbabwéen. Tous deux étant d’origine africaine.

Face à ses nombreux « haters », la jeune mannequin s’est fendue d’une brève litanie afin d’apaiser la situation : « La couleur de notre peau ne doit pas définir une personne ni avec qui chaque personne choisit de s’associer. Ensemble, nous sommes alignés, une belle espèce créée par Dieu ». Une leçon magistrale de tolérance qui pourrait presque nous faire oublier qu’en 2021, Pamela Uba, une Sud-africaine noire, avait été sacrée Miss Irlande sous les  applaudissements de ceux qui poussent aujourd’hui des cris d’orfraie contre l’élection de Brooke Bruk-Jackson. 

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Médine, l’islamisme à peine voilé

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Conversation entre Médine et Moncef Zenati, cheikh du Havre du savoir, l’association des Frères musulmans dont Médine était ambassadeur, novembre 2014. D.R.

David Vallat est un djihadiste repenti qui combat désormais l’islam politique. Pour lui, Médine emploie dans ses chansons et ses tweets un double discours qui lui permet d’envoyer à ses fans des messages racistes et antisémites. Un formidable cheval de Troie pour les barbus.


Auteur de Terreur de jeunesse (Calmann-Lévy 2016), David Vallat est un repenti. Il a été impliqué dans les réseaux du GIA qui terrorisaient la France et a côtoyé Khaled Kelkal ou encore Boualem Bensaïd. Ayant suivi une formation islamiste rigoureuse en Afghanistan et au Pakistan, il connaît très bien la façon dont les islamistes utilisent la religion. Une fois derrière les barreaux, il a ouvert les yeux et décidé de raconter son parcours pour empêcher les jeunes de tomber sous la coupe de cette idéologie.

David Vallat. Wikipedia

Causeur. Pour beaucoup de gens, Médine ne peut pas être islamiste parce qu’il est musicien.

David Vallat. C’est exact, mais le burkini aussi est condamné par les islamistes puisqu’une femme n’a pas à se rendre dans un lieu où des hommes sont à moitié nus ! Pourtant, pour les islamistes, le burkini est un levier politique qui permet d’accuser d’islamophobie quiconque s’y oppose. Autrement dit, les islamistes sont capables d’écarts idéologiques, du moment que cela sert leurs intérêts politiques.

Médine a obtenu un avis juridique favorable, sous la forme d’une fatwa de Moncef Zenati, cheikh du Havre du savoir, l’association des Frères musulmans dont Médine était ambassadeur. Il considère que la musique n’est pas un péché en soi, cela dépend du message qu’elle véhicule. Quand il est question de crucifier des laïcards, que l’album s’appelle Jihad, et que le symbole du sabre y figure en bonne place… l’indulgence est accordée. Il existe d’ailleurs une vidéo[1] où Médine échange avec Moncef Zenati sur ce sujet.

Dans sa défense, le rappeur dit volontiers que le jihad est avant tout un combat contre soi-même.

C’est faux, car le hadith cité en appui de cette posture n’a aucune portée. Pour comprendre cette manipulation, il faut connaître la notion de classement des hadiths. Les hadiths, qui rapportent une parole orale ou une action du Prophète, constituent avec le Coran le socle théologique et législatif de l’islam.Ils sont classés en trois grandes catégories. C’est un peu comme avec les cartes Pokemon, en fonction de la puissance, le match est plié ou non. Il y a le hadith sahih, « authentique », qui sert de joker et tranche une discussion. Il y a les hadiths intermédiaires, qui sont recevables en tant qu’éléments de preuve, et puis il y a les hadiths apocryphes, que l’on peut citer comme élément de culture générale, mais qui ne peuvent en aucun cas servir d’assise idéologique ou juridique. Or le hadith qui parle du « grand jihad »comme étant le jihad contre l’ego est un hadith apocryphe !Et cela, le public sur lequel Médine exerce son influence le sait. Tous les imams le savent. Cette histoire de combat contre soi-même qui serait le vrai jihad est une vaste fumisterie. Quand on parle du jihad dans le Coran, on parle bien du jihad armé.

A ne pas manquer, Elisabeth Lévy: A gauche, la défaite en chantant

Que penser de l’utilisation, comme signature, accompagné ou non du slogan « le plus grand combat est contre soi-même » ?

Que c’est un symbole de paix, non ? Ce choix parle de lui-même. Le sabre est l’un des symboles de l’islam. Là encore, le message subliminal est parfaitement décrypté par ceux qui baignent dans le même substrat culturel mais pour le coup, n’importe qui peut le comprendre. Le sabre n’est pas le symbole du combat intérieur mais bien celui de la conquête par les armes. Quand les islamistes utilisent le sabre, les Occidentaux pensent certes que c’est un symbole un peu virulent, mais sans plus. En revanche tous les musulmans savent que l’islam ne s’est répandu que par la force de l’épée et la terreur que confère le risque d’être passé par le fil de l’épée. La mise en avant du sabre est une profession de foi agressive que Médine tente de faire passer pour une purification de l’ego. C’est une excellente illustration du double langage des islamistes. Tout lecteur de L’Odyssée se rappelle qu’Ulysse sort de la grotte du cyclope Polyphème en s’accrochant sous un mouton pour déjouer la surveillance du monstre. Si, face à une interdiction, je dis« nous allons faire les moutons », ceux qui ne connaissent pas Homère penseront que je vais respecter l’interdit. Les autres comprendront qu’il s’agit de donner le change.

Quand on connaît cette culture du double langage, peut-on croire Médine quand il dit que « ResKHANpée » était un jeu de mots maladroit ?

Bien sûr que non. De même quand il prétend qu’il ne connaissait pas la signification de la quenelle ! Se moquer des rescapés était une des bases de l’humour antisémite de Dieudonné dans son sketch sur les petits-enfants de déportés. Le public de Médine connaît très bien la référence. Derrière ces « blagues », il y a l’accusation larvée de « faire un billet » avec la Shoah[2]. Ce tweet est une quenelle masquée. Il n’en est pas resté là d’ailleurs. Dans un tweet en réponse à Rachel Khan, il lui demande si les verrines étaient bonnes chez Marine Le Pen. C’est un moyen de faire allusion aux « petits fours » sans se faire attraper. Et là aussi son public le comprend. Médine a prouvé qu’on pouvait faire un jeu de mots antisémite sans être ostracisé. Autrement dit, avec l’aide des Verts, et grâce à quelques circonvolutions, il a redonné droit de cité à l’antisémitisme. Son « Durafour crématoire[3] » en mode islamiste lui a même permis de se victimiser sur la scène que lui a offerte EELV.

Médine provoque, puis s’excuse, puis recommence. C’est aussi une stratégie ?

Oui, une stratégie de déstabilisation. Les Frères musulmans sont profondément machiavéliques et il ne faut pas les sous-estimer. Aussi étonnant que cela puisse paraître,ils connaissent la théorie de Michel Foucault selon laquelle si les éléments de tension sociale sont en équilibre précaire, une petite série d’attentats peut faire basculer la société dans la révolution prolétarienne. Ils ont juste remplacé révolution prolétarienne par jihad. Ils créent un islam identitaire, de revendication et de provocation, dont l’objectif est d’excéder les sociétés européennes et d’exacerber les tensions communautaires, afin de les faire basculer dans la guerre civile. Les islamistes ne sont jamais aussi forts que dans les zones grises où les Étatset leurs institutions se sont effondrés. Toute la rhétorique politique des Frères musulmans en Europe s’appuie d’ailleurs sur la dénonciation de la corruption des élites et la perte d’identité de la communauté, pour instrumentaliser de jeunes crétins comme Médine, qui ne savent pas quel projet ils servent, mais qui sont efficaces pour créer des tensions, justifier les rancœurs et répandre le conflit.

Cette alliance entre islamistes et gauchistes peut surprendre, dès lors qu’elle a toujours mal fini pour la gauche, comme en Iran ?

C’est un jeu de dupes. Ils ont des objectifs communs, notamment la déstabilisation du système. La gauche s’associe aux islamistes, car elle est aussi très condescendante envers eux. Elle imagine qu’ils vont créer les conditions de la révolution et faire le sale boulot à sa place. Côté islamiste, pas de naïveté : ils profitent de cette gauche qui leur fournit respectabilité et moyens d’action.

Alors Médine, islamiste ou pas ?

Médine contribue à installer le normatif islamique dans l’espace public. On doit trouver normal que les femmes soient voilées, que les « laïcards » se fassent insulter, que le blasphème envers l’islam devienne impensable et impossible, que toute critique de l’islam soit reconnue comme islamophobe. Les islamistes ont compris que rien n’est plus virulent ni extrémiste qu’un gamin qui épouse une idéologie. Utiliser la jeunesse est une bonne façon de terroriser une population. Pour cela, nul besoin de nombreux cadres bien formés, il suffit de proposer une identité à de jeunes paumés et de cultiver leur ressentiment. Le discours des islamistes en France à destination de la communauté musulmane est donc purement identitaire, il n’a rien de religieux. Médine est un islamiste qui s’ignore. Ceux qui le manipulent savent ce qu’ils font. Quant à lui, il ne sait même pas que la victoire de l’islam identitaire qu’il sert annoncerait la fin de sa carrière de musicien.


[1] « La musique & l’islam : déconstruisons les préjugés #1 », youtube.com.

[2] L’expression, courante dans les quartiers, signifie « utiliser la Shoah pour en tirer avantages et immunité médiatique ».

[3] Jeu de mot qui avait valu à Jean-Marie Le Pen en 1988 d’être condamné par l’ensemble de la classe politique.

La régularisation des clandestins ou le blanchiment de la fraude

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Interpellation d'un livreur pour délit de fuite, lors d'une opération de contrôle réalisée par la police municipale et les services de l'URSSAF, Nice, 1 juin 2022 © SYSPEO/SIPA

C’est bien de permettre à des restaurateurs, hôteliers, entrepreneurs du BTP et autres d’obtenir de la main-d’œuvre flexible et bon marché pour faire tourner leur affaire et nous fournir des services. Mais qui paie pour les dommages collatéraux de cet appel d’air migratoire permanent qui s’appellent ghettoïsation, communautarisme, radicalisation religieuse, déscolarisation, délinquance, etc. bref tous ces maux qui accablent notre pays au quotidien et depuis des décennies ? Pas ces employeurs, mais la collectivité.  


La nouvelle loi immigration proposée par Gérald Darmanin, la 30ème depuis 1981, prévoit, entre autres, la régularisation des clandestins qui travaillent dans les « métiers en tension » c’est-à-dire ceux où les employeurs déclarent ne pas pouvoir trouver en France des candidats pour leurs postes vacants. Divers métiers sont concernés, parmi lesquels notamment ceux du BTP, de la santé et de la restauration, cette liste ne prétendant pas à l’exhaustivité, tant s’en faut.

Mismatch et appel d’air permanent

Les partisans de la régularisation y voient un moyen d’intégrer des étrangers installés illégalement en France depuis parfois plusieurs années, tout en comblant « une pénurie de main-d’œuvre ». Dans un pays qui compte 2,8 millions de chômeurs de catégorie A donc sans aucune activité et 2,3 millions de chômeurs en catégorie B et C qui travaillent à mi-temps ou moins et qui disent vouloir travailler à plein temps, ce dernier argument a tout de même de quoi étonner. Cette situation invraisemblable de cohabitation entre un chômage encore très important et un prétendu « manque de main-d’œuvre » peut être dû, dans certains secteurs bien précis et pour certains postes, à des problèmes d’adéquation de formation ou d’expérience – ce que l’on nomme en économie le « mismatch ». Mais cette théorie ne marche pas pour quantités de postes peu qualifiés, où nous faisons face au refus de Français mais également à celui de nombreux étrangers légalement présents en France, de prendre les boulots disponibles.

Revenons à cette régularisation prévue par Gérald Darmanin qui fait beaucoup de bruit. Nous régularisons tous les ans en moyenne plus de 30 000 illégaux en France au titre de la circulaire Valls de 2012 dont plus personne ne parle. On hurle à l’« appel d’air » pour la mesure de Darmanin. Mais celle-ci n’est, au fond, qu’un complément ad hoc de ce qui se fait depuis des années, et qui constitue un appel d’air permanent. En effet, tous les migrants illégaux qui viennent chez nous la connaissent parfaitement et jouent la montre en attendant de pouvoir y prétendre.

Pour être éligible aux conditions prévues par la circulaire Valls et la proposition Darmanin, il faut travailler, alors que c’est illégal, sans visa de travail. Il faut donc trouver un patron qui va lui aussi faire quelque chose d’illégal, à savoir employer un étranger en situation irrégulière.

Mais les patrons n’étant pas trop bêtes et voulant pouvoir prétendre à la bonne foi en cas d’un rarissime contrôle URSSAF, ils se prêtent complaisamment à toutes les astuces déployées par les illégaux et par ceux qui les conseillent c’est-à-dire les fameuses « assos ». Voici un petit extrait d’une brochure du « Groupe d’Information et de Soutien des Immigré.e.s » (GISTI) : « Les personnes démunies d’autorisation de travail peuvent présenter à leur employeur ou employeuse potentielle des documents masquant leur situation réelle : titre de séjour périmé, document falsifié, faux document, mentionnant l’identité réelle de la personne ou une identité d’emprunt. Les employeurs soutiennent alors parfois avoir été abusés par le ou la salarié·e, bien que l’argument ne porte guère s’ils n’ont pas respecté leur obligation légale de faire procéder à une vérification par les services préfectoraux. » Il ne s’agit nullement ici d’accuser le GISTI, assos immigrationniste militante, d’incitation à enfreindre la loi. Mais cet extrait décrit très bien ce qui se passe.

Permis de frauder !

Alors disons clairement les choses : la régularisation « par le travail » des clandestins est une grande opération de blanchiment de la fraude. Celle des travailleurs en situation irrégulière et celle des employeurs. Mais le plus beau c’est que cette régularisation ne donne même pas lieu à une amende salée pour les fraudeurs !

Imagine-t-on régulariser des Français qui conduisent sans permis de conduire, au prétexte qu’ils n’ont point causé d’accidents pendant trois ou quatre ans, et qu’ils doivent travailler, faire leurs courses et amener leurs gosses à l’école ? Imagine-t-on régulariser des Français qui construisent illégalement une maison ou une extension sans permis de construire car ils ont besoin de se loger ou de s’agrandir ? Imagine-t-on régulariser l’auteur d’une thèse de doctorat dont on finit par découvrir qu’elle n’était qu’un vulgaire plagiat, au prétexte que son auteur est devenu enseignant-chercheur depuis cinq ans ? Imagine-t-on régulariser une personne qui exerce plusieurs années et sans accroc une activité règlementée (médecin, pharmacien, notaire, huissier, etc.) sans avoir les diplômes requis et en les falsifiant le cas échéant car il a une utilité sociale ? Imagine-t-on régulariser une personne gentille et travailleuse qui a juste usurpé une identité ou trafiqué des diplômes pour différentes raisons ?  Bien sûr que non.

A lire aussi, du même auteur: Les deux mamelles empoisonnées d’un pays en tension

Tout ce qui est décrit plus haut n’est tout simplement pas régularisable du tout. Et quand c’est le cas, il l’est au prix d’une lourde sanction financière. Pourtant, dans tous les exemples ci-dessus, les motivations pourraient être considérées comme tout à fait légitimes si l’on faisait preuve du même « humanisme » que celui dont on fait preuve à l’égard des étrangers sans papiers. La mobilité, la nécessité de se loger, montrer un diplôme indispensable qu’on n’a pas pu obtenir car on manquait de temps ou d’argent, etc. Dans toutes les activités illégales que commettent des centaines de milliers de gens chaque année, il y a souvent une motivation sociale humainement compréhensible. Et pourtant on ne « régularise » jamais. Bien au contraire, on sanctionne.

Mais cette intransigeance, gage de l’ordre social, ne vaut pas pour un Mamadou Ndiaye, commis de cuisine, qui se fait passer pour un Lamine Diop, à qui il a « emprunté » le titre de séjour, au moment de l’embauche, moyennant bien sûr rémunération pour le prêteur. Le patron n’y a vu que du feu ? « Ah ben, ils se ressemblent tous vous savez ! » Régularisé ! Pas non plus pour un Mohammed Bakri, manœuvre dans une petite boite du BTP, à qui il a fourni un titre de séjour grossièrement falsifié et que le patron n’a pas cru bon de vérifier auprès de la préfecture. « Ah, moi vous savez la paperasse c’est pas mon truc et puis j’ai fait confiance ». Régularisé ! Pas davantage pour une Ernestine Makumba, femme de ménage dans l’hôtellerie, employée depuis des années carrément sans papier par une petite boite d’intérim du nettoyage qui se fiche royalement des règles. Régularisée !

Totem d’immunité

Le fait de travailler devient un totem d’immunité. Comme si les centaines de milliers de gens qui chaque année commettent un délit sont exonérés de leur faute parce qu’ils travaillent.

Afin de faire passer la pilule on nous avance un argument fiscal censé nous rasséréner. « Ces gens paient des impôts ! ». Vraiment ? Les clandestins sont au SMIC ou à peine au-dessus. Ils ne paient donc aucun impôt sur le revenu car ils sont en dessous du seuil d’imposition. Ils ne sont quasiment jamais propriétaires donc ne paient aucune taxe foncière. « Ah mais ils paient des cotisations sociales ». Pas leurs patrons, car leurs bas salaires sont quasiment exonérés de charges patronales. Il ne reste que de modestes cotisations salariales. A bout d’arguments on nous dira qu’ils paient la TVA. Effectivement. Mais le petit dealer des quartiers nord de Marseille la paie aussi quand il va faire ses courses. Du coup, il faut lui foutre la paix ?

Et si encore nous avions une forme de donnant-donnant de la part du gouvernement, ça se réfléchirait. Donnant-donnant qui consisterait par exemple à purger le passé (régulariser ceux qui sont déjà là) mais à instaurer la règle de l’impossibilité de toute future régularisation de gens entrés ou restés clandestinement en France dans le cadre d’une loi organique extrêmement robuste. Il n’en est rien. Le « deal » est de passer un coup d’éponge sur « les métiers en tension » et de continuer à régulariser les clandestins au fil de l’eau avec la circulaire Valls.    

D’autant que ce petit manège qui dure depuis bien longtemps est bien rodé.  Une fois régularisés, ces travailleurs n’ont plus aucun intérêt à continuer à être payé au lance-pierre et à accepter des conditions de travail dégradées ; ils peuvent prétendre à des conditions nettement plus favorables. Les patrons adeptes du « docile et pas cher » n’y trouvent plus leur compte et les remplacent progressivement par des nouveaux illégaux. Vous connaissez le mouvement perpétuel de la montre suisse. Nous y sommes.  

On fait peu de cas de notre identité nationale

Attardons-nous maintenant sur l’argument économique de la régularisation. C’est bien de permettre à des restaurateurs, hôteliers, entrepreneurs du BTP et autres d’obtenir de la main-d’œuvre flexible et bon marché pour faire tourner leur affaire et nous fournir des services. Mais qui paie pour les dommages collatéraux de cet appel d’air migratoire permanent qui s’appellent ghettoïsation, communautarisme, radicalisation religieuse, déscolarisation, délinquance, etc. bref tous ces maux qui accablent notre pays au quotidien et depuis des décennies ? Pas ces employeurs, mais la collectivité.  

Alors au fond, l’intérêt supérieur de notre pays ne serait-il pas de préserver d’abord notre cohésion sociale et identitaire de notre pays au prix d’une baisse temporaire d’activité dans ces secteurs, le temps de trouver les outils pour mettre au boulot ceux qui y rechignent ?

En effet, avec son nombre encore impressionnant de demandeurs d’emploi, la France n’a aucun problème de quantité de main-d’œuvre disponible pour faire tourner son économie. Numériquement, elle a largement assez de bras et pour de nombreuses années. Elle a, en revanche, un problème à mettre au boulot des centaines de milliers de gens, « Gaulois » ou non, qui ont l’âge et la santé pour travailler mais qui vivent de l’assistanat ou du va-et-vient travail-chômage appelé « permittence ».  

Cette situation est tout aussi intenable que l’immigration clandestine et on ne peut pas simplement y répondre par « il faut payer plus ». Pour prendre un exemple simple, va-t-on payer une certes très utile aide-soignante mais qui fait 12 mois de formation sans exigence du BAC comme une enseignante qui, elle, doit avoir une formation de type BAC + 5 ? Va-t-on payer un serveur comme un ingénieur, un plombier comme un pilote de ligne, un chauffagiste comme un dentiste, etc. ? A un moment, il va falloir remettre l’église au milieu du village et faire en sorte que les gens qui ne veulent pas bosser ou qui ne consentent à bosser qu’à leurs conditions et seulement dans les métiers qui les attirent ne bénéficient plus de la solidarité nationale quand ils sont Français et d’un titre de quand ils sont étrangers.

Nous ne pouvons pas accepter de devenir l’Afrique car une partie de la France refuse de travailler.