Accueil Site Page 471

Non aux crèches de Noël! Oui au Plug anal!

0

Déconstruction. Nos responsables politiques sont excessivement tatillons avec nos jolies crèches de Noël. Alors qu’ils n’ont pas un mot pour les pires horreurs de l’art contemporain. Coup de gueule


Non aux crèches de Noël dans nos villes ! Oui au Plug anal de Paul McCarthy place Vendôme ! Oui aux Boîtes de merda d’artista de Manzoni dans nos musées ! Oui au Vomi et à l’Urine de Ben ! Oui au Vagin de la reine d’Anish Kapoor dans les jardins du Château de Versailles ! Oui à l’Urinoir de Duchamp ! Oui à la monumentale scène de zoophilie, Domestikator, de Van Lieshout devant le centre Pompidou ! Oui à l’érection géante de Mickey au Grand Palais ! Oui au Clitoris dressé comme une mante religieuse sur l’esplanade du Trocadéro ! Oui à la photo primée par la Fnac d’un imbécile s’essuyant les fesses avec l’emblème national ! Oui aux écrans de télévision montrant au CAPC de Bordeaux des enfants se masturbant !  Oui au chaos de pierres tombales déversées par Jan Fabre dans la galerie du Cycle de Marie de Médicis de Rubens au Louvre ! Oui aux pneus de tracteur installés à l’Opéra Garnier par Claude Lévêque mis en examen pour viols sur mineurs ! Oui au Christ en croix noyé dans l’urine à Avignon par Andress Serano ! Oui à la fellation de Miriam Cahn au Palais de Tokyo ! Et encore une fois, non aux crèches de Noël !

Inculture française

Allons plus loin ! Encourageons nos politiques à partager leur inculture française qui, elle, existe bien ! Oui à la nécessité de transmettre ces œuvres magistrales aux jeunes générations ! Oui au financement de la puérilité pour donner des repères à nos collégiens et pouvoir bâtir avec eux un monde adulte ! Oui à la sensibilisation des immigrés à ces joyaux de la création contemporaine pour favoriser leur assimilation ! Oui à cette vulgarité pour combattre la violence et « le risque de basculement de notre société » ! Oui à l’obscénité pour élargir l’approche multiculturaliste de notre nation ! Oui à une initiation décomplexée du sexe pour une appréhension plus ouverte des valeurs de la République ! Oui à la liberté d’expression mais surtout et d’abord au degré zéro de cette liberté pour laquelle serait mort Jean Moulin ! Oui à la vigilance des élus qui emboîtent le pas aux minorités agissantes par peur de porter l’infamie d’un retour à l’ordre moral ! Oui à leur bêtise ! Oui à leur lâcheté !

A lire aussi : Défense et illustration de la bonne langue française

Quand les Français comprendront-ils que lorsque des élus subventionnent la réalisation d’un projet dit artistique, c’est toujours sur fond d’élimination des autres projets en compétition ?  Que pleuvent sur leurs décisions les critiques, les quolibets ou les insultes, ils savent que le projet le plus vulgaire, le plus insignifiant, le plus coûteux sera protégé par la sacro-sainte liberté d’expression dont ils viendront se gargariser sur les plateaux de télévision avec des mines énamourées d’amateur d’art. Sans doute n’avaient-ils à examiner dans leurs commissions opaques que des projets encore plus indignes, plus insignifiants, plus coûteux que ceux qu’ils ont retenus. On va bien sûr les croire.

Ce petit monde pervers et corrompu se moque depuis des années des Français. Ne nous racontons pas d’histoire, c’est sur le plan culturel que les coups de boutoirs contre les fondements de notre société ont commencé d’être portés.  L’autorité s’est sabordée en se commettant avec la lie des impuissants et des prévaricateurs qui ont fait main basse sur nombre d’institutions. L’inquiétante progression de l’insécurité n’est pas tombée du ciel. À l’origine des graves dysfonctionnements dans un pays, on trouve toujours ses dirigeants.

La fronde de la Ligue des droits de l’Homme

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) vient de saisir le tribunal administratif de Montpellier pour demander la suppression de la crèche installée par le maire (RN) Louis Aliot. Sa présidente départementale assure sans honte que « la France et ses racines sont laïques et pas chrétiennes ». Rien d’étonnant, la LDH n’est nullement obsédée par la défense de la laïcité. Elle n’a en effet jamais saisi le tribunal administratif pour demander l’annulation de l’organisation par la Mairie de Paris de la « Nuit du Ramadan » dans les locaux de l’hôtel de ville. N’oublions pas que la LDH avait obtenu du Conseil d’Etat qu’il rappelle que la photo du jeune homme qui s’essuyait les fesses avec le drapeau français était, en tant qu’œuvre d’art, protégée par la liberté d’expression. Ne nous trompons pas, l’attaque récurrente contre les crèches de Noël est une attaque contre la France et les Français. Il s’agit d’un ressentiment à l’égard de ce que nous sommes, de ce que nous avons été, de ce qu’a signifié notre pays aux yeux du monde. « Carthago delenda est ! »

A lire aussi : Les ravis de la crèche

La liberté d’expression est dans notre pays l’enseigne d’une boutique où l’on trouve tout et son contraire. La politique culturelle dans une démocratie représentative consiste à laisser des assemblées d’élus ou des ministres faire les courses de leurs concitoyens à leur place. Au vu des vessies qu’on veut leur faire prendre pour des lanternes depuis des décennies et qui envahissent l’espace public, l’organisation de référendums ne serait pas pire. Elle ne serait pas non plus la solution. Il n’y en a qu’une, même si elle n’est pas satisfaisante : il conviendrait que ceux qui au sommet de l’Etat sont comptables des politiques culturelles sachent ce qu’ils disent, sachent ce qu’ils font.

Quand François Hollande donne une interview au Journal des arts le 30 novembre dernier, il fait comme Nicolas Sarkozy avec son livre Promenades. Tous deux se parfument l’âme pour faire oublier leur mâchoire de petit carnassier. Leur niveau de réflexion sur la culture laisse la voie libre à tous les petits malins qui ont appris à siphonner les crédits de la rue de Valois. « La culture est frondeuse par définition », déclare Hollande qui ainsi parle pour ne rien dire et joint la parole au geste d’hier. Le dimanche 2 avril 2017, il avait rendu visite au Palais de Tokyo à un nommé Antoine Poincheval qui venait de s’enfermer depuis quelques jours dans une cage en plexiglas pour couver une douzaine d’œufs. Ce fut la rencontre au sommet d’un « sans dents » étonné et d’un « sans tête » hilare. Nos misérables politiques, désormais sans aucune tenue, n’ont rien compris. Désemparés, ils regardent maintenant le sang couler dans nos rues.

La Première ministre n’est pas à la hauteur…

En faisant de la petite politique, en s’attaquant au Rassemblement national ou à LFI, Elisabeth Borne se détourne de son rôle républicain capital, accuse notre chroniqueur.


La fonction de Premier ministre m’inspire un respect républicain mais il peut être battu en brèche par la déception concernant la personnalité qui a l’honneur d’en assumer la charge. À mon sens, la Première ministre n’est pas à la hauteur. Ce n’est pas un sentiment mais un constat. Pour avoir connu cela, modestement, au moins dans deux univers professionnels, je devine quelle doit être la frustration d’au moins trois ministres actifs et compétents confrontés à cette impression désagréable qu’ils valent mieux que leur chef. Je songe à Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Gabriel Attal.

Le retour du sentiment d’insécurité

L’entretien qu’elle donne au Figaro sur une double page conforte mon appréciation négative. Quand on sort du péan classique visant à se rendre hommage – « Avec le président, nous sommes sur tous les fronts » -, que reste-t-il de ces échanges ? La roideur et la brièveté des réponses ne parviennent pas à dissimuler leur caractère bureaucratique et leur manque de densité. On perçoit que cette Première ministre, derrière son apparente énergie, s’abandonne à un minimalisme qui la rassure parce qu’il paraît lui garantir ainsi un moindre risque d’erreurs. Pire, elle n’hésite pas à déclarer : « Il y a un besoin évident d’autorité (…) Je pense notamment aux villes moyennes, aux campagnes qui ne sont pas épargnées par ce SENTIMENT que la violence augmente ». C’est une absurdité dont on pensait être débarrassé depuis la phrase malheureuse du garde des Sceaux lors de ses débuts.

Contredite par Marie-Hélène Thoraval, la lucide et mesurée maire de Romans-sur-Isère qui, questionnée par Sonia Mabrouk sur Europe 1, a énoncé cette évidence que l’insécurité était au contraire « une réalité vivement ressentie » et qu’elle était notamment le fait de jeunes gens administrativement français, de papiers mais pas de cœur, sans attachement véritable à notre pays.

A lire aussi, Elisabeth Lévy: Thomas et les incrédules

Cette propension de la Première ministre à traiter avec froideur les enjeux régaliens (principale faiblesse du couple exécutif), malgré l’intensité tragique du climat national tant à cause du terrorisme que de la criminalité ordinaire, est révélatrice de ses limites. Elisabeth Borne apparaît plus préoccupée par des répliques politiciennes que par une argumentation profonde. Plus motivée par l’esprit partisan que par le souci de l’intérêt commun dépassant les fractures conjoncturelles.

Mauvaise foi

Ce qui m’a d’abord conduit à adopter cette vision sévère de la Première ministre est sa récente prestation à l’Assemblée nationale. Elle répondait à Marine Le Pen qui évoquait les actes terroristes commis dans la soirée du 2 décembre et dénonçait vigoureusement l’impuissance du pouvoir. On pouvait tout à fait récuser le ton employé mais on n’avait aucune raison de dénier la légitimité de l’interrogation en ces temps infiniment troublés. On a compris à cette occasion – il y avait eu des précédents sur le même registre – que la Première ministre n’avait véritablement pour ambition que de mener, en toutes circonstances, sous le regard complaisant et approbateur du garde des Sceaux habitué à la même ligne, une lutte politicienne contre le Rassemblement national, sa présidente et ses députés. Au lieu d’offrir à la représentation nationale et à l’ensemble des citoyens une réponse de haute volée puisque le sujet ne concernait rien de moins que la survie de la France et la politique à mettre en œuvre pour la sauver contre les atteintes intérieures ou internationales visant à détruire son âme et son identité.

Marine Le Pen, furieuse, pointe du doigt Eric Dupond-Moretti, suite aux accusations du Garde des Sceaux, à l’Assemblée nationale, 29 novembre 2023 © Jacques Witt/SIPA

Cette Première ministre focalisant sans cesse sur SON combat contre l’extrême droite, même si elle inclut aussi dorénavant LFI dans sa lutte partisane, se détourne ainsi de son rôle capital et mérite de la sorte le grief de n’être pas à la hauteur. Elle va même, avec mauvaise foi, jusqu’à soutenir qu’elle n’a pas entendu Marine Le Pen « dénoncer les positions de son père ». On se demande ce qui pourrait se passer, dans la tête d’Elisabeth Borne et des quelques-uns qui la suivent de manière inconditionnelle, si le RN ne leur servait pas de cible permanente. Ce n’est pas grâce à eux et au président de la République que Marine Le Pen pourrait se voir défaite en 2027 ! La Première ministre n’est pas à la hauteur. Des jeux politiciens peut-être mais pas de la France en péril.

Connaissez-vous le surnom d’Élisabeth Borne à l’Assemblée ?

L’ambiance n’était déjà pas fameuse à l’Assemblée nationale. Depuis le 7 octobre, elle est carrément exécrable…


49.3

Une minute et cinquante-trois secondes. C’est le temps qu’il a fallu à Franck Riester le lundi 13 novembre pour nous donner lecture d’une lettre d’Élisabeth Borne, déclenchant un dix-septième 49.3 (et ce n’est pas fini)…Tout cela dans une indifférence quasi générale. Y compris chez nos ministres. Pour preuve, cette petite anecdote : à peine redescendue de la tribune, le 18 octobre dernier, alors que la Première ministre venait de déclencher son treizième 49.3, elle se met à papoter avec les ministres Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, tous trois debout dans l’Hémicycle. Déclenchant l’ire de la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, qui les sermonne depuis le perchoir : « Je n’ai pas fini la séance, elle n’est pas levée ! » lance-t-elle. Sous les moqueries de l’opposition bien sûr, trop heureuse de voir trois ministres, et non des moindres, se faire engueuler en public. Personne n’y croit plus…

Manif

Que de polémiques autour de la manifestation contre l’antisémitisme organisée par les présidents de nos deux chambres parlementaires. Proprement affligeant. Mais finalement, entre absences remarquées et présences parfois décriées, tous ceux qui le souhaitaient ont pu défiler dignement. Tous, sauf Emmanuel Macron. Le chef de l’État a cru bon d’expliquer que son rôle était de« continuer à préserver dans cette période l’unité de notre pays et de ne jamais renvoyer dos à dos les uns et les autres ». Cela signifie-t-il selon lui que les musulmans pourraient considérer qu’un simple défilé contre l’antisémitisme parrainé par le président de la République constituerait en soi un acte d’animosité ? Voire une déclaration de guerre ? En quoi défiler contre l’antisémitisme serait-il dangereux pour l’unité de notre pays ? À moins qu’Emmanuel Macron ait subitement réalisé qu’il était aussi le président des antisémites ? Une idée soufflée par l’inénarrable Yassine Belattar ?

A lire aussi : «Ferme ta gueule!», l’argument du pauvre

GPS

Connaissez-vous le surnom d’Élisabeth Borne à l’Assemblée ? « Waze », comme le désormais célèbre GPS qui vous guide sur les routes. Il suffit d’écouter notre Première ministre répondre aux députés dans l’Hémicycle pour comprendre…

Projection

Ce mardi 14 novembre, les membres du groupe d’amitié France-Israël étaient invités à visionner les images des attaques terroristes du Hamas du 7 octobre dernier. Pour moi, c’est un devoir d’y assister. Dans la salle, un silence pesant. Quarante-trois minutes insoutenables, monstrueuses, glaçantes… Je m’étais préparée à voir des images terribles. Pas à assister à la jouissance des terroristes du Hamas quand ils tuent et mutilent.

Aymeric Caron

Déjà, le 23 octobre dernier, le député de La France insoumise avait déclaré :« Aux crimes de guerre du Hamas répondent aujourd’hui les crimes de guerre de l’armée israélienne. » À la sortie de la projection présentée plus haut, il réitère : « C’est un film qui est monté par l’armée israélienne, et il y a un but derrière la projection [à l’Assemblée]. Il faudrait que nous puissions voir maintenant un film sur ce qui se passe en ce moment à Gaza. […] En tant que députés, nous devons avoir une vision équilibrée des événements qui se déroulent au Proche-Orient» On a vu l’ancien chroniqueur de « On n’est pas couché » faire preuve de plus de compassion lorsqu’il détaillait – dans l’Hémicycle et avec force détails, à l’occasion de sa proposition de loi visant à interdire les corridas – la longueur des piques plantées dans le flanc des taureaux, les banderilles enfoncées par paire, l’estoc final pouvant percer le diaphragme de l’animal et entraîner de graves hémorragies… Monsieur Caron serait-il plus ardent défenseur des taureaux que des juifs ?

Humour… ou pas

Finalement, l’« humoriste » Guillaume Meurice a été convoqué par la police judiciaire après son sketch sur France Inter, dans lequel il comparait Benjamin Netanyahou à « un nazi sans prépuce ». Une enquête a été ouverte pour « provocation à la haine et injure publique aggravée ». Loin de moi l’envie de prendre sa défense, mais fallait-il vraiment s’attendre à autre chose de ce fervent défenseur de Philippe Poutou, ex-candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qui communiquait ainsi le 7 octobre dernier : « Aujourd’hui comme hier, nous sommes toutes et tous palestienNEs. Intifada ! » À vomir…

A lire aussi : Thomas et les incrédules

Nationalité française

À la suite des émeutes survenues au début du mois de juillet dernier, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait expliqué à la représentation nationale que seuls 10 % des émeutiers arrêtés n’étaient pas français. On a appris depuis que 60 % des émeutiers étaient certes français, mais d’origine immigrée. Et il semble que cela recommence avec le meurtre de Thomas, lycéen de 16 ans mortellement poignardé lors d’une violente agression survenue en marge d’un bal dans le village de Crépol. Pendant quelques jours, on n’a rien su des agresseurs. Puis on a appris leur âge, leur sexe, leur nationalité, leur lieu de naissance et de résidence. Seuls les prénoms gênent, au point d’être tus…

Minute de silence

Écœurée. Le jeune Thomas, lui, n’a pas eu le droit à une minute de silence dans l’Hémicycle… À l’Assemblée nationale, on ne plaisante pas avec la récupération politique.

Otages

C’est un honneur pour moi de pouvoir parrainer l’un des otages kidnappés par le Hamas le 7 octobre dernier. Mon filleul s’appelle Yuval Brodutch. Il a 8 ans. Il a été enlevé au kibboutz de Kfar Aza avec sa mère et ses deux frère et sœur âgés respectivement de 4 et 10 ans. Le 22 novembre, on annonce que Yuval figure dans la première liste des 50 otages libérables. Quel soulagement ! Mais les heures sont longues avant sa libération effective. Quatre jours plus tard, voici enfin la bonne nouvelle : il rentre chez lui. Je pense chaque jour à tous ceux qui sont encore captifs et à leurs familles. Chaque jour… #BringThemHomeNow !

Le film de Camélia Jordana n’a que le sort qu’il mérite!

0

L’actrice et chanteuse woke pleurniche! Et notre redoutable chroniqueur, lui, pleure de rire…


Je pleure de rire ! Ô joie extrême qui illumine ma journée ! Ô sourire arraché au milieu des tourments de la vie ! Ô grisante révélation d’une justice immanente !

Je vous devine perplexes et vous sens impatients de connaître la cause de cette joie débordante et de cet excès poético-lyrique.

Avant d’assouvir cette légitime curiosité, une devinette pour vous mettre sur la voie : quel est le film qui a obtenu des subventions publiques de la Région Grand Est (250 000 euros), du “fonds diversité” (sic) du CNC (50 000 euros) et de France Télévisions (500 000 euros) et qui a bénéficié d’une publicité hors normes dans la presse mainstream et l’audiovisuel public laissant espérer un succès, voire le succès de l’année dans les salles de cinéma ? Mais oui, mais c’est bien sûr, vous l’avez reconnu, ce film c’est… Avant que les flammes ne s’éteignent. Réalisé par Mehdi Fikri et ayant pour actrice principale Camélia Jordana, cette adaptation cinématographique de l’affaire Adama Traoré devait éclairer des millions de spectateurs sur les violences policières, la Justice injuste et le racisme systémique en France. Ce film restera sûrement dans les annales cinématographiques, mais comme… le plus gros bide de l’année 2023 : 18 000 entrées la première semaine, 2000 entrées la deuxième, à peine autant la troisième, la quatrième semaine pourrait bien être la dernière, les salles retirant les unes après les autres de leur programmation ce machin propagandiste qui n’intéresse personne. Je me tiens les côtes.

A lire aussi, Jean Chauvet: Tant qu’il y aura des films

Communiqué pleurnichard

Comme si cela ne suffisait pas à mon bonheur, la SRF (Société des réalisatrices et réalisateurs de films) a eu l’excellente idée d’écrire un communiqué pleurnichard1 pour tenter d’expliquer l’échec de cette daube. Si seulement trois pelés et un tondu sont allés voir ce film, ce n’est pas à cause du sujet et de ses fatigantes, répétitives et stupides accusations contre la police et la justice françaises « structurellement racistes » mais, explique ledit communiqué, parce qu’il a été « l’objet d’une violente campagne de dénigrement relayée par la chaîne CNews et les réseaux sociaux ». D’un seul coup, tout devient clair : « L’extrême droite attaque la culture ». La culture ? Y’en a qui ne se mouchent pas du coude ! D’autres films auraient auparavant été la cible de « commentaires haineux imputables à des groupes d’extrême droite », entre autres Rodéo, de Lola Quivoron (un gros flop : 35 900 entrées) et Les engagés, d’Émilie Frèche (un naufrage : 33 400 entrées). Incapables de reconnaître que les films en question, en plus d’être de la pure propagande voyoucratique ou immigrationniste, étaient formellement très mauvais, les réalisateurs préfèrent laisser croire qu’ils ont été les victimes d’une « offensive résolue, massive et coordonnée de cette mouvance sur le terrain culturel, dont le cinéma, art populaire par excellence, est une cible privilégiée ».

« Libération » schizophrène

Conséquence de cette tribune geignarde ? Libération ne sait plus où donner de la tête. Le 15 novembre, le quotidien dézingue la réalisation de Mehdi Fikri, à sa manière, très drôle elle aussi : le film échouerait « à dépasser le stade des bonnes intentions » malgré « l’exemple que peuvent offrir des femmes comme Assa Traoré, figure exemplaire d’une puissance qui ne cesse de se déployer et fait de la convergence des luttes davantage qu’un vain mot ». On croit rêver. Une semaine après la sortie du film et le verdict impitoyable du public, Libé se contredit, verse de chaudes larmes et dénonce une « offensive de sabotage » de l’extrême droite ; extrême droite dont fait sûrement partie Le Monde puisqu’il a lui aussi collé une très mauvaise note au film sur le site d’AlloCiné (2 sur 5). Quoi qu’il en soit, France Info rapporte les propos des spécialistes du secteur qui affirment que les notes sur AlloCiné ne changent pas la carrière d’un film et qui jugent que « vu son démarrage en salles, “Avant que les flammes ne s’éteignent” était déjà mort le premier jour ». Voilà ce qui s’appelle un enterrement de première classe.

A lire aussi: La vérité sur l’affaire Adama Traoré

Justice pour le cinéma !

À peine remis d’un élancement intercostal dû à un excès de fous rires, je tombe sur les gémissements de Camélia Jordana via son compte Instagram : « Si ce film, Avant que les flammes ne s’éteignent, de Mehdi Fikri ainsi que son regard dérangent, c’est bien qu’il dit quelque chose sur notre société. Il est tristement inspiré de multiples faits relayés depuis de nombreuses années jusqu’à cet été encore par de nombreux médias. Je peux comprendre que cette réalité paraisse glaçante et qu’elle dérange aussi. Mais je pense qu’il s’agit d’un sujet dont tous les citoyen.ne.s devraient s’emparer. Ce, comme la police. » C’est pensé avec les pieds, écrit de même, mais on devine ce que sous-entend Camélia Jordana – et c’est justement ce que les Français ne supportent plus. Ils ne vont pas au cinéma pour subir la propagande immigrationniste, se faire traiter de racistes, voir leur police dénigrée, la racaille mise sur un piédestal et leur pays systématiquement rabaissé et accusé de toutes les tares par de pseudo-artistes wokes – tout ça, qui plus est, avec leur argent. Alors, comme moi, ils se marrent quand ils constatent que, malgré le battage médiatique, malgré Radio France, malgré Télérama et L’Obs, ces films laborieux et doctrinaires ont le sort qu’ils méritent en s’écrasant comme les bouses qu’ils sont. Ô sourire arraché au milieu des tourments de la vie ! Ô grisante révélation d’une justice immanente !

Les Gobeurs ne se reposent jamais

Price: 22,00 €

6 used & new available from 22,00 €

  1. https://www.la-srf.fr/article/communiqu%C3%A9-lextr%C3%AAme-droite-attaque-la-culture ↩︎

Groupes de niveau au collège: la « Attal-mania » aura-t-elle raison de la bronca des profs?

0

Le retour aux bonnes vieilles méthodes de droite souhaité par le ministre de l’Éducation émeut les partisans de l’égalitarisme scolaire. Le regard libre d’Elisabeth Lévy.


Gabriel Attal veut créer des groupes de niveau en maths et en français au collège. À en juger par le niveau du braillomètre, c’est une excellente mesure. Toute la gauche politique, médiatique et enseignante est en émoi. Les médias de service public communient dans la réprobation. Des syndicats de profs et des fédérations de parents d’élèves dénoncent une volonté de ségrégation sociale.

Le ministre s’attaque aux vaches sacrées

Najat Vallaud-Belkacem et Benoît Hamon, deux ex-ministres dont on se rappelle surtout les « ABCD de l’égalité » et ce genre de fadaises accusent le ministre de vouloir faire du tri social. Selon Benoît Hamon, instaurer des groupes de niveau en 6ème, c’est « décréter dès la 6e qu’il va y avoir des élèves à la cave, des élèves au rez-de-chaussée et des élèves au premier étage ». Avec lui et ses amis, le problème est réglé: tout le monde à la cave.

Tous ces gens reprochent à Gabriel Attal de s’attaquer en loucedé à la vache sacrée de l’égalitarisme scolaire. Selon Mediapart, il « torpille le collège unique »[1]. Le site d’Edwy Plenel n’a pas complètement tort, et Gabriel Attal a mille fois raison de le faire.

A lire aussi, Nicolas Bourez: Suppression des cycles à l’école: je suis pour

On réquisitionne les habituels sociologues pour mettre un vernis scientifique sur l’idéologie. Toutes les études, dit-on pompeusement, prouvent que les groupes de niveau sont inefficaces. Peut-être, mais on n’a pas besoin d’études pour savoir que le collège unique a fabriqué des générations d’ignorants. L’inévitable François Dubet lâche le grand mot: ce sont des slogans et des mesures « conservatrices »[2]. C’est de droite, donc c’est mal. Peut-être que justement, l’éducation a vocation à être conservatrice.

L’égalitarisme contre la méritocratie

Cependant, l’étude PISA montre un accroissement considérable des inégalités. En effet, 20% des élèves français sont au niveau de ceux du Kazakhstan quand 20 % sont au niveau des meilleurs, les Sud-Coréens. L’école reproduit des inégalités sociales.

Mais c’est justement le bilan du collège unique. Depuis 50 ans, nous avons vu la multiplication des mesures égalitaires, et depuis cinquante ans les inégalités se creusent. Preuve que l’égalitarisme est contre-productif. Le refus de la hiérarchie, de la compétition ou de la notation, n’a pas amélioré le niveau des mauvais mais favorisé la fuite des bons – souvent les plus privilégiés. L’école publique s’est mise à suspecter les bons élèves. Au nom d’une fausse bienveillance, on a cessé de demander des efforts aux plus pauvres. Et pour cacher les conséquences de cette politique désastreuse, on a traité de réacs (quand on était poli !) tous ceux qui dénonçaient la baisse du niveau qui nous explose aujourd’hui à la figure.

Ce renoncement à la méritocratie, à l’élitisme républicain -une invention de la gauche rappelons-le- est d’abord une insulte aux classes populaires que ces beaux esprits jugent incapables d’accéder à l’excellence. Voilà pourquoi ils veulent en finir avec l’idée même d’excellence.


[1] https://www.mediapart.fr/journal/france/051223/groupes-de-niveaux-redoublement-brevet-gabriel-attal-torpille-le-college-unique

[2] https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/education-nationale-les-slogans-conservateurs-ne-font-pas-une-politique-efficace-par-francois-dubet-20231201_IDJZ2OYA5VHIVFNQTLYBDOT2XE/

Recette de la bêtise ordinaire

Sur TikTok, 20 ans plus tard, l’étonnant succès viral de la lettre ouverte de Ben Laden aux Américains.


Prenez la « Lettre ouverte aux Américains », rédigée par Oussama Ben Laden en 2002 pour justifier les attentats du 11-Septembre. Un texte dans lequel on peut notamment lire que les juifs « contrôlent la politique, les médias et l’économie », que « le sang qui coule de Palestine doit être vengé » et que l’islam « commande que les opprimés aient le droit de répondre aux agressions ». Publiez la missive le jour même – bien sûr dans un but purement documentaire – sur le site web du Guardian, quotidien de référence de la gauche britannique. Laissez le contenu en ligne pendant vingt ans et attendez. Attendez qu’une influenceuse américaine, Lynette Adkins, 25 ans, suivie par 12 millions d’abonnées sur les réseaux sociaux et connue pour ses conseils coiffure, finisse par tomber, le 10 novembre dernier, sur la lettre en question… et décide d’en recommander chaudement la lecture par le biais d’une vidéo sur TikTok, où elle déclare, extatique, à ses fans : « J’ai besoin que tout le monde arrête de faire ce qu’il fait en ce moment et lise ces deux pages. » Vous obtiendrez alors en quelques heures 80 000 likes pour l’un des manifestes djihadistes les plus violents jamais écrits dans l’histoire.

A lire aussi : Contrer le nouveau prêt-à-penser antijuif

Bien sûr, dès que la presse américaine s’est émue de cet inquiétant succès, la réaction des divers protagonistes a été immédiate : TikTok a suspendu temporairement le compte de la jeune femme, laquelle a fait un communiqué d’excuses dans lequel elle prétend n’avoir partagé le contenu qu’à des fins informatives, tandis que le Guardian a dépublié l’article original… Bel effort ! Sauf qu’on trouve encore quelques horreurs en ligne sur le site du quotidien progressiste. Par exemple, le verbatim d’une déclaration de Ben Laden datant de janvier 2004 et reproduit tel quel, sans appareil critique. Le fondateur d’Al-Qaïda y appelle à des actions violentes contre les dirigeants arabes de l’époque : « Musulmans, si vous ne les punissez pas pour leurs péchés à Jérusalem et en Irak, ils vous vaincront. » Pas sûr toutefois que ce message fasse un hit auprès des adeptes de TikTok.

S.Pa pétillant

En Belgique, le socialiste Conner Rousseau a présenté aujourd’hui sa démission en tant que député flamand, avec effet immédiat. L’étoile de la gauche flamande avait tenu des propos que l’on pourrait qualifier de « controversés » lors d’une soirée arrosée, mais il pouvait se prévaloir d’avoir fait du vieux Parti Socialiste flamand – renommé « Vooruit » – la troisième formation de la région, et d’avoir décroché deux ministères en 2020.


Connaissez-vous le S.Pa ? C’était l’acronyme approximatif de Socialistische Partij. Pour ceux de nos lecteurs particulièrement rétifs aux langues germaniques en général et au néerlandais en particulier, Socialistische Partij signifiait Parti Socialiste.

Habiles contorsions

Mais à l’instar de bien des contrées européennes, la Flandre n’échappait pas, jusqu’il y a peu, à un désintérêt très marqué pour le socialisme et le S.Pa ne pétillait plus guère. C’est alors qu’apparut l’homme providentiel, fruit d’un institut de sondage et d’un algorithme, jeune et télégénique, chouchou des médias et des belles-mères en puissance, Conner Rousseau ! Sa belle gueule et lui furent élus à la présidence du moribond S.Pa en 2019.

Il est probable que ce jeune loup aux dents de lait s’inspirait de la France où, de « Reconquête » à « La France insoumise » en passant par « Renaissance », les noms des partis politiques évoquent plutôt des titres de séries Netflix. En tout cas, il transforma l’antique « Socialistische Partij » en fringant « Vooruit », qui signifie « En avant ». Et ce n’était que le début de la mutation du vieux pachyderme car l’aérodynamique Conner Rousseau le rapprocha des autres formations, y compris wallonnes, et même de la droite flamingante. Ces très habiles contorsions, applaudies de toutes parts, redonnèrent à son parti une vraie place sur l’échiquier politique où « Vooruit » pouvait se prévaloir d’être dorénavant la troisième formation en Flandre. Mieux encore, il décrocha deux ministères pour son parti lors de la formation du gouvernement belge en 2020.

Hélas, tel un tir des Diables Rouges, ce magnifique ballon se fracassa contre le poteau, un soir de septembre dernier. Car sortant d’un bar de la charmante cité de Saint-Nicolas et visiblement aviné, Conner Rousseau a apostrophé une patrouille de police pour leur dire que « ces Roms ou autres gitans sont là chaque putain de jour avec leur friteuse et leurs matelas à proximité de la bulle à verre. Vraiment, ces Roms, il faut s’en débarrasser. On ne peut pas déconner avec ces gars-là… ». Il aurait en outre jugé pertinent d’expliquer aux pandores que l’ensemble de son immeuble était raciste et qu’il « comprenait cela »« Il faut être honnête. Ce sont toujours ces hommes basanés… D’après moi, vous devriez vous attaquer à eux plus durement. Vous devriez utiliser votre matraque beaucoup plus souvent. Je ne peux pas dégager toutes ces racailles basanées. » Les flics étant équipés de caméra, cette mercuriale n’était sans doute pas très subtile.

Une décision personnelle

Quelques semaines plus tard, le quotidien Het Niewsblad se fit l’écho de ces propos. Depuis, la presse belge rappelle que l’étoile montante de la gauche flamande n’en est pas à son premier dérapage et avait, lors d’un passage à Molenbeek que l’on ne présente plus, affirmé que « quand j’y roule en voiture, moi non plus je ne me sens pas en Belgique ! ». De quoi effaroucher nos journalistes bien-pensants et leur tendre auditoire !

N’écoutant que les intérêts de son parti, et peut-être aussi une furieuse envie d’envoyer valdinguer le brouet woke qui nous opprime tous, Conner Rousseau démissionna de la présidence de « Vooruit ». C’est ballot, il venait d’y être désigné tête de liste pour les élections législatives belges de 2024 !

Mais ce retrait politique est une décision personnelle, pas une sanction du parti. Au contraire. « Je respecte ce choix, mais d’un autre côté, si on avait voté au bureau de parti aujourd’hui, 90% des membres auraient souhaité qu’il reste », confiait le député flamand Bruno Tobback. Pourquoi ? Tout simplement parce que les socialistes flamands, comme tout le personnel politique partout en Europe, semblent enfin comprendre que les électeurs sont à bout de patience, qu’ils n’en peuvent plus d’être gouvernés par des élus hors sol et qu’ils veulent que la réalité à laquelle les confronte leur quotidien soit prise en compte. Ce qu’a dit Conner Rousseau sous l’emprise de la boisson, c’est ce que soupirent bien des Belges sans trop oser le proclamer. C’est que l’immigration compassionnelle qui leur a été imposée se révèle d’une rare cruauté à leur égard. Et qu’ils ne veulent plus financer des gens qui dégradent leur vie et pourrissent celle de leurs enfants.

Tout porte donc à penser que le jeune premier n’a pas encore joué le dernier acte. 

La note Standard and Poor’s, c’est comme celle du bac!

0

Vendredi 1er décembre, la société de notation financière Standard & Poor’s a laissé inchangée la note de la France à «AA».


On s’en fait une montagne et finalement tout le monde l’a !

On prétend travailler toute l’année, mais on n’en fiche pas lourd. On frissonne un mois avant, et la veille du résultat. Et si nos notes étaient mauvaises, et si nous étions recalés ? Nenni ! On se fait peur pour rien… les notes sont remontées de fait, et on fait comme si tout le monde était méritant, même si le niveau baisse. Les enfants sont de plus en plus incultes, le niveau scolaire faiblit dangereusement, mais le principal c’est d’avoir son bac brillamment (d’ailleurs, plus les élèves sont nuls, plus il y a de mentions). De la même façon, on fait semblant d’avoir des finances saines ! Cocorico.

Bruno Le Maire gêné

Mais qui dit la vérité en ce qui concerne la note nationale ? Les économistes qui nous disent que le surendettement est tel que nous n’allons plus pouvoir emprunter ni rembourser, que nous allons tous finir aux Restos du Cœur ? Ou bien les politiques en place qui friment avant et après les fameuses notations ? Avant : on distribue de l’argent à tout va, mais on explique aux citoyens que l’on tient bien les cordons de la Bourse. Après : on roule des mécaniques : vous avez vu combien on a été bons ? Sauf Bruno Le Maire, un peu gêné, qui dit qu’il va vraiment s’y mettre, et qu’avec lui les finances publiques on va voir ce qu’on va voir. On aimerait le croire… On s’est fait peur, à peu de frais, mais jusqu’où va-t-on aller ? En fait, les agences de notation seraient-elles un peu bidon ? Car personne n’a intérêt à donner de mauvaises notes, sauf quelques spéculateurs ; la vraie mauvaise note c’est B, le fait que l’on soit AAA, A+ ou A – n’a pas beaucoup d’importance. Les agences nous traitent comme un sous-pays, un « dérivé » de l’Allemagne. Bravo à la Grèce (BBB-/A-3) qui remonte jusqu’à devenir un pays dans lequel on recommande d’investir !

A lire aussi: Youpi, un nouveau congé!

Enfin, nous sommes reçus à l’exam, ouf ! On va pouvoir continuer à distribuer des primes à tout va. Et pourquoi pas augmenter les impôts, pour que l’État dépense encore, et mieux que nous, notre argent ? Et puis des subventions, bien sûr. Ah ! que c’est bon une subvention, et cela coûte finalement moins cher que ce que l’on croit, car c’est tellement compliqué de les obtenir que beaucoup d’intéressés abandonnent devant ce qu’il faut remplir comme documents ! Pour les séniors, je propose une subvention sur les liftings, afin de les rajeunir et les aider à rester dans les entreprises plus longtemps. On mettrait ça sur le compte formation de mise à niveau. Comme pour le raccommodage : pour toucher la prime, il faudra une photo avant / après !

« Une petite pièce, siouplait »

Nous voici donc repartis vers de nouvelles aventures parce que, pour les économies de l’État, soyons clairs, « ils » ne savent pas faire. Et d’ailleurs on les comprendrait presque, nos politiques : par où commencer ? Diminuer par deux la durée du chômage, par exemple, pour approcher du plein emploi (on en a plein la bouche) ? Si l’on prend cette décision, tout le monde sait que la France sera dans la rue, du moins une certaine France, passée maître dans l’art du chantage et des blocages… Donc personne ne s’y risquera. Diminuer les retraites ? Ou encore rallonger le temps de travail ? On a vu ce que cela donnait. Le nombre de fonctionnaires ? Grèves interminables assurées, et chacun sait qu’il en manque là où il en faudrait (éducation, santé, police…). Supprimer des postes de ministres et de secrétaires d’État ? Il n’y a plus qu’eux ou presque qui soutiennent notre gouvernement.

Notre dette publique est un problème infiniment complexe. Le plus grave, c’est que personne, j’ai bien dit personne, actuellement, et aucun parti, ne sait comment il faut faire et comment s’y prendre. Il faudrait à la France une main de fer, et même pas dans un gant de velours, une personnalité convaincue et très courageuse, et forcément très appréciée, un être providentiel, car on n’y arrivera pas sans. Anne, ma sœur Anne, je ne vois rien venir…

La France sens dessus dessous !: Les caprices de Marianne

Price: 17,00 €

17 used & new available from 1,99 €

Thomas et les incrédules

L’éditorial de décembre d’Elisabeth Lévy


Se voiler la face, c’est aussi vieux que l’espèce humaine. Face au malheur, on dit « ce n’est pas possible », précisément parce qu’on sait que c’est possible. À l’échelle individuelle, le déni est une protestation et une protection contre l’insupportable, une béquille inoffensive si elle est transitoire. Dans la vie des peuples et des nations, il ouvre le chemin du déclin. Les Troyens n’ont pas écouté Cassandre, la guerre de Troie a eu lieu, par ici la sortie – de l’Histoire.

Les révolutions et les totalitarismes dont elles ont accouché, de 1793 à 1917, ont instauré une forme radicale de déni. Si on ne peut pas changer le monde, il faut imposer par la terreur et l’arbitraire un récit mensonger sur le monde. Dans 1984, il est interdit de dire que « deux et deux font quatre ». Dans la Russie stalinienne, tout le monde sait que le pouvoir ment, mais tout le monde fait semblant de le croire.

Or, dans l’Europe de la fin du XXe siècle, la réécriture du réel est redevenue un mode de gouvernement. Moins pour créer un homme nouveau, d’ailleurs, que pour habiller l’impuissance en vertu. Depuis plusieurs décennies, les gouvernements maraboutés par la gauche culturelle et médiatique interdisent au populo, trop plouc pour se faire une opinion, de voir ce qu’il voit. Seul un récit irénique et lénifiant est moralement acceptable – l’identité heureuse, le multiculti façon Benetton, le niveau qui monte à l’école. Quarante ans plus tard, on se réveille avec des générations qui ne savent pas lire et une société mise au défi par un séparatisme identitaire. Merci aux somnambules.

A lire aussi : La dénisphère a perdu

Le bal meurtrier de Crépol est un cas d’école des méthodes de ce que Mathieu Bock-Côté définit comme un « totalitarisme sans goulag » – ce qui fait une sacrée différence. C’est une valse à trois temps.

Premier temps, il n’y a rien à voir. Le procureur parle de rixe, la gauche d’un dramatique fait divers. On fait blocus sur les prénoms des assaillants. Les médias passent une couche de peinture supplémentaire sur la réalité. Sur France 5, Patrick Cohen, en zélé serviteur de la vérité officielle, se surpasse dans la fantasmagorie : c’est l’histoire de jeunes qui voulaient s’amuser et draguer des filles, l’un d’eux a été offensé et les couteaux sont sortis. Sur Arte, Isabelle Veyrat-Masson, spécialiste des images paraît-il, ose que Crépol, c’est Roméo et Juliette, « deux familles qui ne s’aiment pas ». Il faut vraiment être ignare pour ne pas voir ça.

Deuxième temps, ceux qui voient sont des salauds. Si vous pensez qu’il y a dans cette attaque une dimension ethnique, vous êtes d’extrême droite. Élisabeth Borne appelle à la décence, l’inévitable Véran, toujours là pour servir la messe, dénonce les manipulations, d’autres hurlent à l’amalgame, Le Monde fustige « l’indécente récupération de la colère ». Comme d’habitude, la France qui pleure dignement Thomas et contient sa rage en prend pour son grade. Coupable de vouloir comprendre ce qui lui arrive. De quoi se mêle-t-elle ?

A lire aussi : Armand Rajabpour-Miyandoab: Ne jamais croire un terroriste sur parole !

Troisième temps, un réel de rechange est servi sur un plateau. Prière de regarder là où on vous dit de regarder. La menace principale, pour l’unité du pays, ce n’est pas l’islamo-djihadisme d’atmosphère qui concerne au bas mot des centaines de milliers de personnes, ce ne sont pas les racailles qui pourrissent et parfois prennent la vie d’honnêtes citoyens, ni les casseurs de flics de Sainte-Soline et d’ailleurs. Non, si la République est en danger, c’est à cause de 3 000 militants d’ultra-droite, dont 1 500 sont repérés comme violents.

Quelques lecteurs m’ont reproché d’avoir traité de nazillons ces « patriotes qui demandent justice » – avec des barres de fer. Il y a des militants identitaires parfaitement respectables quels que soient nos désaccords. Je ne vois pas quel autre nom que nazillons donner à des bas-du-front qui jouissent à la vue d’une croix gammée et sont abonnés à la chaîne Telegram « Adolf Hitler vous parle ». Je ne sache pas que « casser du bougnoule » soit un projet politique. Ceux qui refusent de les disqualifier pour des raisons morales et politiques devraient au moins le faire pour des raisons esthétiques. Comment peuvent-ils accorder le moindre crédit à des gugusses qui se prennent pour les sauveurs de l’Occident chrétien parce qu’ils défilent en braillant « on est chez nous » dans des tenues ridicules ?

A lire aussi : Crépol: le bal des autruches et des girouettes

Parfaitement surveillés par la police, ces ultra-droitards ne sont même pas assez malins pour organiser leurs rassemblements en loucedé : la police est toujours là avant eux. Heureusement. Et leurs prétendues démonstrations de force ne parviennent qu’à exposer au grand jour leur insigne faiblesse. Du reste, c’est l’un d’eux qui s’est fait salement passer à tabac – sans avoir droit à une seconde de compassion. Cela n’empêche pas le pouvoir et la presse de diffuser l’énorme bobard de la peste brune à nos portes. Libération publie une carte interactive donnant l’impression que cette nébuleuse groupusculaire est une hydre ayant des ramifications dans tout le pays. No pasarán !

On attend de ceux à qui nous donnons les clefs de la maison commune qu’ils soient capables d’affronter le réel, pas qu’ils déploient des contorsions pour le congédier. On ne fait pas l’Histoire en se cachant la tête dans le sable. Et encore moins en obligeant les citoyens à faire la même chose. Les Européens ont chèrement payé pour le savoir : dire que deux et deux font quatre est une liberté fondamentale. Le péril mortel, pour l’esprit démocratique, serait que nous renoncions sans rien dire à cette liberté.

«Ferme ta gueule!», l’argument du pauvre

0

La formule tonitruante du président du Sénat Gérard Larcher, adressée à Jean-Luc Mélenchon ce matin sur RTL, cache une lâcheté paresseuse.


L’effondrement de la classe politique se lit aussi à sa tenue, à son langage. « Ferme ta gueule ! », a lancé Gérard Larcher à l’adresse de Jean-Luc Mélenchon, ce mercredi matin sur RTL (vidéo ci-dessous), à propos de l’accusation en fanatisme antimusulman portée par le leader LFI à la journaliste Ruth Elkrief.

A lire aussi: Causeur #118: Zemmour à Jérusalem. «Réarmer l’Occident»

L’indignation légitime de Larcher face à ce faux procès fait à ma consœur aurait mérité une argumentation autrement plus approfondie que cette fruste vulgarité. En soutenant, désormais sans nuance, l’islam révolutionnaire et anti-occidental, Mélenchon a fait acte d’allégeance à une idéologie totalitaire et violente. Elle est vue par ce marxiste en quête d’électeurs musulmans comme un successeur acceptable au défunt communisme universaliste et anti-marchand, Allah en plus. Théoricien parmi d’autres de cet islam conquérant, le terroriste Carlos, toujours détenu en France,  a écrit en 2003[1] : « Par sa seule force révolutionnaire, l’Islam est peut-être aujourd’hui la seule force transnationale susceptible de s’opposer à l’asservissement des nations. Tel est le sens de notre combat ». Le fondateur de la France Insoumise, persuadé de pouvoir ressusciter une dialectique ethnique entre dominants blancs et dominés diversitaires pour atteindre à une « créolisation » hégémonique, pourrait cosigner bien des analyses de ce converti, à commencer par son soutien au vénézuélien Hugo Chavez. Aussi, quand Larcher répond seulement : « Ferme ta gueule ! », il cache, derrière une apparente envie batailleuse, une lâcheté paresseuse.

En réalité, Mélenchon a acté mon constat de deux France irréconciliables. Non seulement la nation se divise en deux peuples, mais elle a deux justices, voire deux politiques. Dans l’opposition qui se raidit entre enracinés de la ruralité et des périphéries et déracinés des métropoles et des cités, la préférence immigrée persiste à appuyer cette nouvelle France sans mémoire commune. Elle est courtisée aussi bien par la macronie que par LFI. Toutefois, si Mélenchon ne cache plus rien de sa collaboration avec l’islam politique, au point d’applaudir la résistance palestinienne menée par le Hamas sanguinaire et d’offrir aux antisémites la figure d’une journaliste, le parti présidentiel continue, lui, d’avancer masqué. Dans Libération de ce mercredi, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, persiste dans la diversion en déclarant : « L’extrême droite est violente et dangereuse ». Ce leitmotiv est celui des faussaires. Il jette un voile sur la guerre que l’islamisme a déclarée à la France. La « loi des couteaux » est même devenue, au-delà du terrorisme coranique, une signature de la contre–société issue de l’immigration.

A lire aussi, Céline Pina: Affaire Ruth Elkrief: non, Jean-Luc Mélenchon n’a pas «dérapé»

Des mimétismes ethniques et tribaux sont le plus souvent à l’origine des rixes entre cités. Dernièrement, c’est Kendy qui a été tué au couteau à Ezanville (Val d’Oise) par la bande de Domont. Pour Crépol, des médias tentent ces jours-ci de réécrire le meurtre de Thomas Perotto, en faisant oublier l’essentiel : l’affrontement entre deux jeunesses françaises qui ne s’entendent pas.

Mais la seule réponse de la dénisphère à ses contradicteurs est de hurler, elle aussi : « Ferme ta gueule ! ». L’argument du pauvre.


[1] L’Islam révolutionnaire, Editions du Rocher

Non aux crèches de Noël! Oui au Plug anal!

0
La crèche municipale de l'hôtel de ville de Perpignan. © Twitter de Louis Aliot / zebulon photo 2023.

Déconstruction. Nos responsables politiques sont excessivement tatillons avec nos jolies crèches de Noël. Alors qu’ils n’ont pas un mot pour les pires horreurs de l’art contemporain. Coup de gueule


Non aux crèches de Noël dans nos villes ! Oui au Plug anal de Paul McCarthy place Vendôme ! Oui aux Boîtes de merda d’artista de Manzoni dans nos musées ! Oui au Vomi et à l’Urine de Ben ! Oui au Vagin de la reine d’Anish Kapoor dans les jardins du Château de Versailles ! Oui à l’Urinoir de Duchamp ! Oui à la monumentale scène de zoophilie, Domestikator, de Van Lieshout devant le centre Pompidou ! Oui à l’érection géante de Mickey au Grand Palais ! Oui au Clitoris dressé comme une mante religieuse sur l’esplanade du Trocadéro ! Oui à la photo primée par la Fnac d’un imbécile s’essuyant les fesses avec l’emblème national ! Oui aux écrans de télévision montrant au CAPC de Bordeaux des enfants se masturbant !  Oui au chaos de pierres tombales déversées par Jan Fabre dans la galerie du Cycle de Marie de Médicis de Rubens au Louvre ! Oui aux pneus de tracteur installés à l’Opéra Garnier par Claude Lévêque mis en examen pour viols sur mineurs ! Oui au Christ en croix noyé dans l’urine à Avignon par Andress Serano ! Oui à la fellation de Miriam Cahn au Palais de Tokyo ! Et encore une fois, non aux crèches de Noël !

Inculture française

Allons plus loin ! Encourageons nos politiques à partager leur inculture française qui, elle, existe bien ! Oui à la nécessité de transmettre ces œuvres magistrales aux jeunes générations ! Oui au financement de la puérilité pour donner des repères à nos collégiens et pouvoir bâtir avec eux un monde adulte ! Oui à la sensibilisation des immigrés à ces joyaux de la création contemporaine pour favoriser leur assimilation ! Oui à cette vulgarité pour combattre la violence et « le risque de basculement de notre société » ! Oui à l’obscénité pour élargir l’approche multiculturaliste de notre nation ! Oui à une initiation décomplexée du sexe pour une appréhension plus ouverte des valeurs de la République ! Oui à la liberté d’expression mais surtout et d’abord au degré zéro de cette liberté pour laquelle serait mort Jean Moulin ! Oui à la vigilance des élus qui emboîtent le pas aux minorités agissantes par peur de porter l’infamie d’un retour à l’ordre moral ! Oui à leur bêtise ! Oui à leur lâcheté !

A lire aussi : Défense et illustration de la bonne langue française

Quand les Français comprendront-ils que lorsque des élus subventionnent la réalisation d’un projet dit artistique, c’est toujours sur fond d’élimination des autres projets en compétition ?  Que pleuvent sur leurs décisions les critiques, les quolibets ou les insultes, ils savent que le projet le plus vulgaire, le plus insignifiant, le plus coûteux sera protégé par la sacro-sainte liberté d’expression dont ils viendront se gargariser sur les plateaux de télévision avec des mines énamourées d’amateur d’art. Sans doute n’avaient-ils à examiner dans leurs commissions opaques que des projets encore plus indignes, plus insignifiants, plus coûteux que ceux qu’ils ont retenus. On va bien sûr les croire.

Ce petit monde pervers et corrompu se moque depuis des années des Français. Ne nous racontons pas d’histoire, c’est sur le plan culturel que les coups de boutoirs contre les fondements de notre société ont commencé d’être portés.  L’autorité s’est sabordée en se commettant avec la lie des impuissants et des prévaricateurs qui ont fait main basse sur nombre d’institutions. L’inquiétante progression de l’insécurité n’est pas tombée du ciel. À l’origine des graves dysfonctionnements dans un pays, on trouve toujours ses dirigeants.

La fronde de la Ligue des droits de l’Homme

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) vient de saisir le tribunal administratif de Montpellier pour demander la suppression de la crèche installée par le maire (RN) Louis Aliot. Sa présidente départementale assure sans honte que « la France et ses racines sont laïques et pas chrétiennes ». Rien d’étonnant, la LDH n’est nullement obsédée par la défense de la laïcité. Elle n’a en effet jamais saisi le tribunal administratif pour demander l’annulation de l’organisation par la Mairie de Paris de la « Nuit du Ramadan » dans les locaux de l’hôtel de ville. N’oublions pas que la LDH avait obtenu du Conseil d’Etat qu’il rappelle que la photo du jeune homme qui s’essuyait les fesses avec le drapeau français était, en tant qu’œuvre d’art, protégée par la liberté d’expression. Ne nous trompons pas, l’attaque récurrente contre les crèches de Noël est une attaque contre la France et les Français. Il s’agit d’un ressentiment à l’égard de ce que nous sommes, de ce que nous avons été, de ce qu’a signifié notre pays aux yeux du monde. « Carthago delenda est ! »

A lire aussi : Les ravis de la crèche

La liberté d’expression est dans notre pays l’enseigne d’une boutique où l’on trouve tout et son contraire. La politique culturelle dans une démocratie représentative consiste à laisser des assemblées d’élus ou des ministres faire les courses de leurs concitoyens à leur place. Au vu des vessies qu’on veut leur faire prendre pour des lanternes depuis des décennies et qui envahissent l’espace public, l’organisation de référendums ne serait pas pire. Elle ne serait pas non plus la solution. Il n’y en a qu’une, même si elle n’est pas satisfaisante : il conviendrait que ceux qui au sommet de l’Etat sont comptables des politiques culturelles sachent ce qu’ils disent, sachent ce qu’ils font.

Quand François Hollande donne une interview au Journal des arts le 30 novembre dernier, il fait comme Nicolas Sarkozy avec son livre Promenades. Tous deux se parfument l’âme pour faire oublier leur mâchoire de petit carnassier. Leur niveau de réflexion sur la culture laisse la voie libre à tous les petits malins qui ont appris à siphonner les crédits de la rue de Valois. « La culture est frondeuse par définition », déclare Hollande qui ainsi parle pour ne rien dire et joint la parole au geste d’hier. Le dimanche 2 avril 2017, il avait rendu visite au Palais de Tokyo à un nommé Antoine Poincheval qui venait de s’enfermer depuis quelques jours dans une cage en plexiglas pour couver une douzaine d’œufs. Ce fut la rencontre au sommet d’un « sans dents » étonné et d’un « sans tête » hilare. Nos misérables politiques, désormais sans aucune tenue, n’ont rien compris. Désemparés, ils regardent maintenant le sang couler dans nos rues.

La Première ministre n’est pas à la hauteur…

0
Elisabeth Borne à l'Assemblée nationale, questions au gouvernement, 5 décembre 2023 © Jacques Witt/SIPA

En faisant de la petite politique, en s’attaquant au Rassemblement national ou à LFI, Elisabeth Borne se détourne de son rôle républicain capital, accuse notre chroniqueur.


La fonction de Premier ministre m’inspire un respect républicain mais il peut être battu en brèche par la déception concernant la personnalité qui a l’honneur d’en assumer la charge. À mon sens, la Première ministre n’est pas à la hauteur. Ce n’est pas un sentiment mais un constat. Pour avoir connu cela, modestement, au moins dans deux univers professionnels, je devine quelle doit être la frustration d’au moins trois ministres actifs et compétents confrontés à cette impression désagréable qu’ils valent mieux que leur chef. Je songe à Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Gabriel Attal.

Le retour du sentiment d’insécurité

L’entretien qu’elle donne au Figaro sur une double page conforte mon appréciation négative. Quand on sort du péan classique visant à se rendre hommage – « Avec le président, nous sommes sur tous les fronts » -, que reste-t-il de ces échanges ? La roideur et la brièveté des réponses ne parviennent pas à dissimuler leur caractère bureaucratique et leur manque de densité. On perçoit que cette Première ministre, derrière son apparente énergie, s’abandonne à un minimalisme qui la rassure parce qu’il paraît lui garantir ainsi un moindre risque d’erreurs. Pire, elle n’hésite pas à déclarer : « Il y a un besoin évident d’autorité (…) Je pense notamment aux villes moyennes, aux campagnes qui ne sont pas épargnées par ce SENTIMENT que la violence augmente ». C’est une absurdité dont on pensait être débarrassé depuis la phrase malheureuse du garde des Sceaux lors de ses débuts.

Contredite par Marie-Hélène Thoraval, la lucide et mesurée maire de Romans-sur-Isère qui, questionnée par Sonia Mabrouk sur Europe 1, a énoncé cette évidence que l’insécurité était au contraire « une réalité vivement ressentie » et qu’elle était notamment le fait de jeunes gens administrativement français, de papiers mais pas de cœur, sans attachement véritable à notre pays.

A lire aussi, Elisabeth Lévy: Thomas et les incrédules

Cette propension de la Première ministre à traiter avec froideur les enjeux régaliens (principale faiblesse du couple exécutif), malgré l’intensité tragique du climat national tant à cause du terrorisme que de la criminalité ordinaire, est révélatrice de ses limites. Elisabeth Borne apparaît plus préoccupée par des répliques politiciennes que par une argumentation profonde. Plus motivée par l’esprit partisan que par le souci de l’intérêt commun dépassant les fractures conjoncturelles.

Mauvaise foi

Ce qui m’a d’abord conduit à adopter cette vision sévère de la Première ministre est sa récente prestation à l’Assemblée nationale. Elle répondait à Marine Le Pen qui évoquait les actes terroristes commis dans la soirée du 2 décembre et dénonçait vigoureusement l’impuissance du pouvoir. On pouvait tout à fait récuser le ton employé mais on n’avait aucune raison de dénier la légitimité de l’interrogation en ces temps infiniment troublés. On a compris à cette occasion – il y avait eu des précédents sur le même registre – que la Première ministre n’avait véritablement pour ambition que de mener, en toutes circonstances, sous le regard complaisant et approbateur du garde des Sceaux habitué à la même ligne, une lutte politicienne contre le Rassemblement national, sa présidente et ses députés. Au lieu d’offrir à la représentation nationale et à l’ensemble des citoyens une réponse de haute volée puisque le sujet ne concernait rien de moins que la survie de la France et la politique à mettre en œuvre pour la sauver contre les atteintes intérieures ou internationales visant à détruire son âme et son identité.

Marine Le Pen, furieuse, pointe du doigt Eric Dupond-Moretti, suite aux accusations du Garde des Sceaux, à l’Assemblée nationale, 29 novembre 2023 © Jacques Witt/SIPA

Cette Première ministre focalisant sans cesse sur SON combat contre l’extrême droite, même si elle inclut aussi dorénavant LFI dans sa lutte partisane, se détourne ainsi de son rôle capital et mérite de la sorte le grief de n’être pas à la hauteur. Elle va même, avec mauvaise foi, jusqu’à soutenir qu’elle n’a pas entendu Marine Le Pen « dénoncer les positions de son père ». On se demande ce qui pourrait se passer, dans la tête d’Elisabeth Borne et des quelques-uns qui la suivent de manière inconditionnelle, si le RN ne leur servait pas de cible permanente. Ce n’est pas grâce à eux et au président de la République que Marine Le Pen pourrait se voir défaite en 2027 ! La Première ministre n’est pas à la hauteur. Des jeux politiciens peut-être mais pas de la France en péril.

Connaissez-vous le surnom d’Élisabeth Borne à l’Assemblée ?

0
Yuval Brodutch, 8 ans, retenu en otage par le Hamas du 7 octobre au 26 novembre 2023 © D.R

L’ambiance n’était déjà pas fameuse à l’Assemblée nationale. Depuis le 7 octobre, elle est carrément exécrable…


49.3

Une minute et cinquante-trois secondes. C’est le temps qu’il a fallu à Franck Riester le lundi 13 novembre pour nous donner lecture d’une lettre d’Élisabeth Borne, déclenchant un dix-septième 49.3 (et ce n’est pas fini)…Tout cela dans une indifférence quasi générale. Y compris chez nos ministres. Pour preuve, cette petite anecdote : à peine redescendue de la tribune, le 18 octobre dernier, alors que la Première ministre venait de déclencher son treizième 49.3, elle se met à papoter avec les ministres Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, tous trois debout dans l’Hémicycle. Déclenchant l’ire de la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, qui les sermonne depuis le perchoir : « Je n’ai pas fini la séance, elle n’est pas levée ! » lance-t-elle. Sous les moqueries de l’opposition bien sûr, trop heureuse de voir trois ministres, et non des moindres, se faire engueuler en public. Personne n’y croit plus…

Manif

Que de polémiques autour de la manifestation contre l’antisémitisme organisée par les présidents de nos deux chambres parlementaires. Proprement affligeant. Mais finalement, entre absences remarquées et présences parfois décriées, tous ceux qui le souhaitaient ont pu défiler dignement. Tous, sauf Emmanuel Macron. Le chef de l’État a cru bon d’expliquer que son rôle était de« continuer à préserver dans cette période l’unité de notre pays et de ne jamais renvoyer dos à dos les uns et les autres ». Cela signifie-t-il selon lui que les musulmans pourraient considérer qu’un simple défilé contre l’antisémitisme parrainé par le président de la République constituerait en soi un acte d’animosité ? Voire une déclaration de guerre ? En quoi défiler contre l’antisémitisme serait-il dangereux pour l’unité de notre pays ? À moins qu’Emmanuel Macron ait subitement réalisé qu’il était aussi le président des antisémites ? Une idée soufflée par l’inénarrable Yassine Belattar ?

A lire aussi : «Ferme ta gueule!», l’argument du pauvre

GPS

Connaissez-vous le surnom d’Élisabeth Borne à l’Assemblée ? « Waze », comme le désormais célèbre GPS qui vous guide sur les routes. Il suffit d’écouter notre Première ministre répondre aux députés dans l’Hémicycle pour comprendre…

Projection

Ce mardi 14 novembre, les membres du groupe d’amitié France-Israël étaient invités à visionner les images des attaques terroristes du Hamas du 7 octobre dernier. Pour moi, c’est un devoir d’y assister. Dans la salle, un silence pesant. Quarante-trois minutes insoutenables, monstrueuses, glaçantes… Je m’étais préparée à voir des images terribles. Pas à assister à la jouissance des terroristes du Hamas quand ils tuent et mutilent.

Aymeric Caron

Déjà, le 23 octobre dernier, le député de La France insoumise avait déclaré :« Aux crimes de guerre du Hamas répondent aujourd’hui les crimes de guerre de l’armée israélienne. » À la sortie de la projection présentée plus haut, il réitère : « C’est un film qui est monté par l’armée israélienne, et il y a un but derrière la projection [à l’Assemblée]. Il faudrait que nous puissions voir maintenant un film sur ce qui se passe en ce moment à Gaza. […] En tant que députés, nous devons avoir une vision équilibrée des événements qui se déroulent au Proche-Orient» On a vu l’ancien chroniqueur de « On n’est pas couché » faire preuve de plus de compassion lorsqu’il détaillait – dans l’Hémicycle et avec force détails, à l’occasion de sa proposition de loi visant à interdire les corridas – la longueur des piques plantées dans le flanc des taureaux, les banderilles enfoncées par paire, l’estoc final pouvant percer le diaphragme de l’animal et entraîner de graves hémorragies… Monsieur Caron serait-il plus ardent défenseur des taureaux que des juifs ?

Humour… ou pas

Finalement, l’« humoriste » Guillaume Meurice a été convoqué par la police judiciaire après son sketch sur France Inter, dans lequel il comparait Benjamin Netanyahou à « un nazi sans prépuce ». Une enquête a été ouverte pour « provocation à la haine et injure publique aggravée ». Loin de moi l’envie de prendre sa défense, mais fallait-il vraiment s’attendre à autre chose de ce fervent défenseur de Philippe Poutou, ex-candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qui communiquait ainsi le 7 octobre dernier : « Aujourd’hui comme hier, nous sommes toutes et tous palestienNEs. Intifada ! » À vomir…

A lire aussi : Thomas et les incrédules

Nationalité française

À la suite des émeutes survenues au début du mois de juillet dernier, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait expliqué à la représentation nationale que seuls 10 % des émeutiers arrêtés n’étaient pas français. On a appris depuis que 60 % des émeutiers étaient certes français, mais d’origine immigrée. Et il semble que cela recommence avec le meurtre de Thomas, lycéen de 16 ans mortellement poignardé lors d’une violente agression survenue en marge d’un bal dans le village de Crépol. Pendant quelques jours, on n’a rien su des agresseurs. Puis on a appris leur âge, leur sexe, leur nationalité, leur lieu de naissance et de résidence. Seuls les prénoms gênent, au point d’être tus…

Minute de silence

Écœurée. Le jeune Thomas, lui, n’a pas eu le droit à une minute de silence dans l’Hémicycle… À l’Assemblée nationale, on ne plaisante pas avec la récupération politique.

Otages

C’est un honneur pour moi de pouvoir parrainer l’un des otages kidnappés par le Hamas le 7 octobre dernier. Mon filleul s’appelle Yuval Brodutch. Il a 8 ans. Il a été enlevé au kibboutz de Kfar Aza avec sa mère et ses deux frère et sœur âgés respectivement de 4 et 10 ans. Le 22 novembre, on annonce que Yuval figure dans la première liste des 50 otages libérables. Quel soulagement ! Mais les heures sont longues avant sa libération effective. Quatre jours plus tard, voici enfin la bonne nouvelle : il rentre chez lui. Je pense chaque jour à tous ceux qui sont encore captifs et à leurs familles. Chaque jour… #BringThemHomeNow !

Le film de Camélia Jordana n’a que le sort qu’il mérite!

0
Camélia Jordana photographiée à La Rochelle, 13 septembre 2023 © Laurent Vu/SIPA

L’actrice et chanteuse woke pleurniche! Et notre redoutable chroniqueur, lui, pleure de rire…


Je pleure de rire ! Ô joie extrême qui illumine ma journée ! Ô sourire arraché au milieu des tourments de la vie ! Ô grisante révélation d’une justice immanente !

Je vous devine perplexes et vous sens impatients de connaître la cause de cette joie débordante et de cet excès poético-lyrique.

Avant d’assouvir cette légitime curiosité, une devinette pour vous mettre sur la voie : quel est le film qui a obtenu des subventions publiques de la Région Grand Est (250 000 euros), du “fonds diversité” (sic) du CNC (50 000 euros) et de France Télévisions (500 000 euros) et qui a bénéficié d’une publicité hors normes dans la presse mainstream et l’audiovisuel public laissant espérer un succès, voire le succès de l’année dans les salles de cinéma ? Mais oui, mais c’est bien sûr, vous l’avez reconnu, ce film c’est… Avant que les flammes ne s’éteignent. Réalisé par Mehdi Fikri et ayant pour actrice principale Camélia Jordana, cette adaptation cinématographique de l’affaire Adama Traoré devait éclairer des millions de spectateurs sur les violences policières, la Justice injuste et le racisme systémique en France. Ce film restera sûrement dans les annales cinématographiques, mais comme… le plus gros bide de l’année 2023 : 18 000 entrées la première semaine, 2000 entrées la deuxième, à peine autant la troisième, la quatrième semaine pourrait bien être la dernière, les salles retirant les unes après les autres de leur programmation ce machin propagandiste qui n’intéresse personne. Je me tiens les côtes.

A lire aussi, Jean Chauvet: Tant qu’il y aura des films

Communiqué pleurnichard

Comme si cela ne suffisait pas à mon bonheur, la SRF (Société des réalisatrices et réalisateurs de films) a eu l’excellente idée d’écrire un communiqué pleurnichard1 pour tenter d’expliquer l’échec de cette daube. Si seulement trois pelés et un tondu sont allés voir ce film, ce n’est pas à cause du sujet et de ses fatigantes, répétitives et stupides accusations contre la police et la justice françaises « structurellement racistes » mais, explique ledit communiqué, parce qu’il a été « l’objet d’une violente campagne de dénigrement relayée par la chaîne CNews et les réseaux sociaux ». D’un seul coup, tout devient clair : « L’extrême droite attaque la culture ». La culture ? Y’en a qui ne se mouchent pas du coude ! D’autres films auraient auparavant été la cible de « commentaires haineux imputables à des groupes d’extrême droite », entre autres Rodéo, de Lola Quivoron (un gros flop : 35 900 entrées) et Les engagés, d’Émilie Frèche (un naufrage : 33 400 entrées). Incapables de reconnaître que les films en question, en plus d’être de la pure propagande voyoucratique ou immigrationniste, étaient formellement très mauvais, les réalisateurs préfèrent laisser croire qu’ils ont été les victimes d’une « offensive résolue, massive et coordonnée de cette mouvance sur le terrain culturel, dont le cinéma, art populaire par excellence, est une cible privilégiée ».

« Libération » schizophrène

Conséquence de cette tribune geignarde ? Libération ne sait plus où donner de la tête. Le 15 novembre, le quotidien dézingue la réalisation de Mehdi Fikri, à sa manière, très drôle elle aussi : le film échouerait « à dépasser le stade des bonnes intentions » malgré « l’exemple que peuvent offrir des femmes comme Assa Traoré, figure exemplaire d’une puissance qui ne cesse de se déployer et fait de la convergence des luttes davantage qu’un vain mot ». On croit rêver. Une semaine après la sortie du film et le verdict impitoyable du public, Libé se contredit, verse de chaudes larmes et dénonce une « offensive de sabotage » de l’extrême droite ; extrême droite dont fait sûrement partie Le Monde puisqu’il a lui aussi collé une très mauvaise note au film sur le site d’AlloCiné (2 sur 5). Quoi qu’il en soit, France Info rapporte les propos des spécialistes du secteur qui affirment que les notes sur AlloCiné ne changent pas la carrière d’un film et qui jugent que « vu son démarrage en salles, “Avant que les flammes ne s’éteignent” était déjà mort le premier jour ». Voilà ce qui s’appelle un enterrement de première classe.

A lire aussi: La vérité sur l’affaire Adama Traoré

Justice pour le cinéma !

À peine remis d’un élancement intercostal dû à un excès de fous rires, je tombe sur les gémissements de Camélia Jordana via son compte Instagram : « Si ce film, Avant que les flammes ne s’éteignent, de Mehdi Fikri ainsi que son regard dérangent, c’est bien qu’il dit quelque chose sur notre société. Il est tristement inspiré de multiples faits relayés depuis de nombreuses années jusqu’à cet été encore par de nombreux médias. Je peux comprendre que cette réalité paraisse glaçante et qu’elle dérange aussi. Mais je pense qu’il s’agit d’un sujet dont tous les citoyen.ne.s devraient s’emparer. Ce, comme la police. » C’est pensé avec les pieds, écrit de même, mais on devine ce que sous-entend Camélia Jordana – et c’est justement ce que les Français ne supportent plus. Ils ne vont pas au cinéma pour subir la propagande immigrationniste, se faire traiter de racistes, voir leur police dénigrée, la racaille mise sur un piédestal et leur pays systématiquement rabaissé et accusé de toutes les tares par de pseudo-artistes wokes – tout ça, qui plus est, avec leur argent. Alors, comme moi, ils se marrent quand ils constatent que, malgré le battage médiatique, malgré Radio France, malgré Télérama et L’Obs, ces films laborieux et doctrinaires ont le sort qu’ils méritent en s’écrasant comme les bouses qu’ils sont. Ô sourire arraché au milieu des tourments de la vie ! Ô grisante révélation d’une justice immanente !

Les Gobeurs ne se reposent jamais

Price: 22,00 €

6 used & new available from 22,00 €

  1. https://www.la-srf.fr/article/communiqu%C3%A9-lextr%C3%AAme-droite-attaque-la-culture ↩︎

Groupes de niveau au collège: la « Attal-mania » aura-t-elle raison de la bronca des profs?

0
Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation nationale, présente à la presse ses projets de réforme du collège, au Collège Charles Peguy, à Paris, 5 décembre 2023 © NICOLAS MESSYASZ/SIPA

Le retour aux bonnes vieilles méthodes de droite souhaité par le ministre de l’Éducation émeut les partisans de l’égalitarisme scolaire. Le regard libre d’Elisabeth Lévy.


Gabriel Attal veut créer des groupes de niveau en maths et en français au collège. À en juger par le niveau du braillomètre, c’est une excellente mesure. Toute la gauche politique, médiatique et enseignante est en émoi. Les médias de service public communient dans la réprobation. Des syndicats de profs et des fédérations de parents d’élèves dénoncent une volonté de ségrégation sociale.

Le ministre s’attaque aux vaches sacrées

Najat Vallaud-Belkacem et Benoît Hamon, deux ex-ministres dont on se rappelle surtout les « ABCD de l’égalité » et ce genre de fadaises accusent le ministre de vouloir faire du tri social. Selon Benoît Hamon, instaurer des groupes de niveau en 6ème, c’est « décréter dès la 6e qu’il va y avoir des élèves à la cave, des élèves au rez-de-chaussée et des élèves au premier étage ». Avec lui et ses amis, le problème est réglé: tout le monde à la cave.

Tous ces gens reprochent à Gabriel Attal de s’attaquer en loucedé à la vache sacrée de l’égalitarisme scolaire. Selon Mediapart, il « torpille le collège unique »[1]. Le site d’Edwy Plenel n’a pas complètement tort, et Gabriel Attal a mille fois raison de le faire.

A lire aussi, Nicolas Bourez: Suppression des cycles à l’école: je suis pour

On réquisitionne les habituels sociologues pour mettre un vernis scientifique sur l’idéologie. Toutes les études, dit-on pompeusement, prouvent que les groupes de niveau sont inefficaces. Peut-être, mais on n’a pas besoin d’études pour savoir que le collège unique a fabriqué des générations d’ignorants. L’inévitable François Dubet lâche le grand mot: ce sont des slogans et des mesures « conservatrices »[2]. C’est de droite, donc c’est mal. Peut-être que justement, l’éducation a vocation à être conservatrice.

L’égalitarisme contre la méritocratie

Cependant, l’étude PISA montre un accroissement considérable des inégalités. En effet, 20% des élèves français sont au niveau de ceux du Kazakhstan quand 20 % sont au niveau des meilleurs, les Sud-Coréens. L’école reproduit des inégalités sociales.

Mais c’est justement le bilan du collège unique. Depuis 50 ans, nous avons vu la multiplication des mesures égalitaires, et depuis cinquante ans les inégalités se creusent. Preuve que l’égalitarisme est contre-productif. Le refus de la hiérarchie, de la compétition ou de la notation, n’a pas amélioré le niveau des mauvais mais favorisé la fuite des bons – souvent les plus privilégiés. L’école publique s’est mise à suspecter les bons élèves. Au nom d’une fausse bienveillance, on a cessé de demander des efforts aux plus pauvres. Et pour cacher les conséquences de cette politique désastreuse, on a traité de réacs (quand on était poli !) tous ceux qui dénonçaient la baisse du niveau qui nous explose aujourd’hui à la figure.

Ce renoncement à la méritocratie, à l’élitisme républicain -une invention de la gauche rappelons-le- est d’abord une insulte aux classes populaires que ces beaux esprits jugent incapables d’accéder à l’excellence. Voilà pourquoi ils veulent en finir avec l’idée même d’excellence.


[1] https://www.mediapart.fr/journal/france/051223/groupes-de-niveaux-redoublement-brevet-gabriel-attal-torpille-le-college-unique

[2] https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/education-nationale-les-slogans-conservateurs-ne-font-pas-une-politique-efficace-par-francois-dubet-20231201_IDJZ2OYA5VHIVFNQTLYBDOT2XE/

Recette de la bêtise ordinaire

0
D.R

Sur TikTok, 20 ans plus tard, l’étonnant succès viral de la lettre ouverte de Ben Laden aux Américains.


Prenez la « Lettre ouverte aux Américains », rédigée par Oussama Ben Laden en 2002 pour justifier les attentats du 11-Septembre. Un texte dans lequel on peut notamment lire que les juifs « contrôlent la politique, les médias et l’économie », que « le sang qui coule de Palestine doit être vengé » et que l’islam « commande que les opprimés aient le droit de répondre aux agressions ». Publiez la missive le jour même – bien sûr dans un but purement documentaire – sur le site web du Guardian, quotidien de référence de la gauche britannique. Laissez le contenu en ligne pendant vingt ans et attendez. Attendez qu’une influenceuse américaine, Lynette Adkins, 25 ans, suivie par 12 millions d’abonnées sur les réseaux sociaux et connue pour ses conseils coiffure, finisse par tomber, le 10 novembre dernier, sur la lettre en question… et décide d’en recommander chaudement la lecture par le biais d’une vidéo sur TikTok, où elle déclare, extatique, à ses fans : « J’ai besoin que tout le monde arrête de faire ce qu’il fait en ce moment et lise ces deux pages. » Vous obtiendrez alors en quelques heures 80 000 likes pour l’un des manifestes djihadistes les plus violents jamais écrits dans l’histoire.

A lire aussi : Contrer le nouveau prêt-à-penser antijuif

Bien sûr, dès que la presse américaine s’est émue de cet inquiétant succès, la réaction des divers protagonistes a été immédiate : TikTok a suspendu temporairement le compte de la jeune femme, laquelle a fait un communiqué d’excuses dans lequel elle prétend n’avoir partagé le contenu qu’à des fins informatives, tandis que le Guardian a dépublié l’article original… Bel effort ! Sauf qu’on trouve encore quelques horreurs en ligne sur le site du quotidien progressiste. Par exemple, le verbatim d’une déclaration de Ben Laden datant de janvier 2004 et reproduit tel quel, sans appareil critique. Le fondateur d’Al-Qaïda y appelle à des actions violentes contre les dirigeants arabes de l’époque : « Musulmans, si vous ne les punissez pas pour leurs péchés à Jérusalem et en Irak, ils vous vaincront. » Pas sûr toutefois que ce message fasse un hit auprès des adeptes de TikTok.

S.Pa pétillant

0
Le socialiste belge Conner Rousseau photographié à Bruxelles le 25 septembre 2023 © Shutterstock/SIPA

En Belgique, le socialiste Conner Rousseau a présenté aujourd’hui sa démission en tant que député flamand, avec effet immédiat. L’étoile de la gauche flamande avait tenu des propos que l’on pourrait qualifier de « controversés » lors d’une soirée arrosée, mais il pouvait se prévaloir d’avoir fait du vieux Parti Socialiste flamand – renommé « Vooruit » – la troisième formation de la région, et d’avoir décroché deux ministères en 2020.


Connaissez-vous le S.Pa ? C’était l’acronyme approximatif de Socialistische Partij. Pour ceux de nos lecteurs particulièrement rétifs aux langues germaniques en général et au néerlandais en particulier, Socialistische Partij signifiait Parti Socialiste.

Habiles contorsions

Mais à l’instar de bien des contrées européennes, la Flandre n’échappait pas, jusqu’il y a peu, à un désintérêt très marqué pour le socialisme et le S.Pa ne pétillait plus guère. C’est alors qu’apparut l’homme providentiel, fruit d’un institut de sondage et d’un algorithme, jeune et télégénique, chouchou des médias et des belles-mères en puissance, Conner Rousseau ! Sa belle gueule et lui furent élus à la présidence du moribond S.Pa en 2019.

Il est probable que ce jeune loup aux dents de lait s’inspirait de la France où, de « Reconquête » à « La France insoumise » en passant par « Renaissance », les noms des partis politiques évoquent plutôt des titres de séries Netflix. En tout cas, il transforma l’antique « Socialistische Partij » en fringant « Vooruit », qui signifie « En avant ». Et ce n’était que le début de la mutation du vieux pachyderme car l’aérodynamique Conner Rousseau le rapprocha des autres formations, y compris wallonnes, et même de la droite flamingante. Ces très habiles contorsions, applaudies de toutes parts, redonnèrent à son parti une vraie place sur l’échiquier politique où « Vooruit » pouvait se prévaloir d’être dorénavant la troisième formation en Flandre. Mieux encore, il décrocha deux ministères pour son parti lors de la formation du gouvernement belge en 2020.

Hélas, tel un tir des Diables Rouges, ce magnifique ballon se fracassa contre le poteau, un soir de septembre dernier. Car sortant d’un bar de la charmante cité de Saint-Nicolas et visiblement aviné, Conner Rousseau a apostrophé une patrouille de police pour leur dire que « ces Roms ou autres gitans sont là chaque putain de jour avec leur friteuse et leurs matelas à proximité de la bulle à verre. Vraiment, ces Roms, il faut s’en débarrasser. On ne peut pas déconner avec ces gars-là… ». Il aurait en outre jugé pertinent d’expliquer aux pandores que l’ensemble de son immeuble était raciste et qu’il « comprenait cela »« Il faut être honnête. Ce sont toujours ces hommes basanés… D’après moi, vous devriez vous attaquer à eux plus durement. Vous devriez utiliser votre matraque beaucoup plus souvent. Je ne peux pas dégager toutes ces racailles basanées. » Les flics étant équipés de caméra, cette mercuriale n’était sans doute pas très subtile.

Une décision personnelle

Quelques semaines plus tard, le quotidien Het Niewsblad se fit l’écho de ces propos. Depuis, la presse belge rappelle que l’étoile montante de la gauche flamande n’en est pas à son premier dérapage et avait, lors d’un passage à Molenbeek que l’on ne présente plus, affirmé que « quand j’y roule en voiture, moi non plus je ne me sens pas en Belgique ! ». De quoi effaroucher nos journalistes bien-pensants et leur tendre auditoire !

N’écoutant que les intérêts de son parti, et peut-être aussi une furieuse envie d’envoyer valdinguer le brouet woke qui nous opprime tous, Conner Rousseau démissionna de la présidence de « Vooruit ». C’est ballot, il venait d’y être désigné tête de liste pour les élections législatives belges de 2024 !

Mais ce retrait politique est une décision personnelle, pas une sanction du parti. Au contraire. « Je respecte ce choix, mais d’un autre côté, si on avait voté au bureau de parti aujourd’hui, 90% des membres auraient souhaité qu’il reste », confiait le député flamand Bruno Tobback. Pourquoi ? Tout simplement parce que les socialistes flamands, comme tout le personnel politique partout en Europe, semblent enfin comprendre que les électeurs sont à bout de patience, qu’ils n’en peuvent plus d’être gouvernés par des élus hors sol et qu’ils veulent que la réalité à laquelle les confronte leur quotidien soit prise en compte. Ce qu’a dit Conner Rousseau sous l’emprise de la boisson, c’est ce que soupirent bien des Belges sans trop oser le proclamer. C’est que l’immigration compassionnelle qui leur a été imposée se révèle d’une rare cruauté à leur égard. Et qu’ils ne veulent plus financer des gens qui dégradent leur vie et pourrissent celle de leurs enfants.

Tout porte donc à penser que le jeune premier n’a pas encore joué le dernier acte. 

La note Standard and Poor’s, c’est comme celle du bac!

0
© Jacques Witt/SIPA

Vendredi 1er décembre, la société de notation financière Standard & Poor’s a laissé inchangée la note de la France à «AA».


On s’en fait une montagne et finalement tout le monde l’a !

On prétend travailler toute l’année, mais on n’en fiche pas lourd. On frissonne un mois avant, et la veille du résultat. Et si nos notes étaient mauvaises, et si nous étions recalés ? Nenni ! On se fait peur pour rien… les notes sont remontées de fait, et on fait comme si tout le monde était méritant, même si le niveau baisse. Les enfants sont de plus en plus incultes, le niveau scolaire faiblit dangereusement, mais le principal c’est d’avoir son bac brillamment (d’ailleurs, plus les élèves sont nuls, plus il y a de mentions). De la même façon, on fait semblant d’avoir des finances saines ! Cocorico.

Bruno Le Maire gêné

Mais qui dit la vérité en ce qui concerne la note nationale ? Les économistes qui nous disent que le surendettement est tel que nous n’allons plus pouvoir emprunter ni rembourser, que nous allons tous finir aux Restos du Cœur ? Ou bien les politiques en place qui friment avant et après les fameuses notations ? Avant : on distribue de l’argent à tout va, mais on explique aux citoyens que l’on tient bien les cordons de la Bourse. Après : on roule des mécaniques : vous avez vu combien on a été bons ? Sauf Bruno Le Maire, un peu gêné, qui dit qu’il va vraiment s’y mettre, et qu’avec lui les finances publiques on va voir ce qu’on va voir. On aimerait le croire… On s’est fait peur, à peu de frais, mais jusqu’où va-t-on aller ? En fait, les agences de notation seraient-elles un peu bidon ? Car personne n’a intérêt à donner de mauvaises notes, sauf quelques spéculateurs ; la vraie mauvaise note c’est B, le fait que l’on soit AAA, A+ ou A – n’a pas beaucoup d’importance. Les agences nous traitent comme un sous-pays, un « dérivé » de l’Allemagne. Bravo à la Grèce (BBB-/A-3) qui remonte jusqu’à devenir un pays dans lequel on recommande d’investir !

A lire aussi: Youpi, un nouveau congé!

Enfin, nous sommes reçus à l’exam, ouf ! On va pouvoir continuer à distribuer des primes à tout va. Et pourquoi pas augmenter les impôts, pour que l’État dépense encore, et mieux que nous, notre argent ? Et puis des subventions, bien sûr. Ah ! que c’est bon une subvention, et cela coûte finalement moins cher que ce que l’on croit, car c’est tellement compliqué de les obtenir que beaucoup d’intéressés abandonnent devant ce qu’il faut remplir comme documents ! Pour les séniors, je propose une subvention sur les liftings, afin de les rajeunir et les aider à rester dans les entreprises plus longtemps. On mettrait ça sur le compte formation de mise à niveau. Comme pour le raccommodage : pour toucher la prime, il faudra une photo avant / après !

« Une petite pièce, siouplait »

Nous voici donc repartis vers de nouvelles aventures parce que, pour les économies de l’État, soyons clairs, « ils » ne savent pas faire. Et d’ailleurs on les comprendrait presque, nos politiques : par où commencer ? Diminuer par deux la durée du chômage, par exemple, pour approcher du plein emploi (on en a plein la bouche) ? Si l’on prend cette décision, tout le monde sait que la France sera dans la rue, du moins une certaine France, passée maître dans l’art du chantage et des blocages… Donc personne ne s’y risquera. Diminuer les retraites ? Ou encore rallonger le temps de travail ? On a vu ce que cela donnait. Le nombre de fonctionnaires ? Grèves interminables assurées, et chacun sait qu’il en manque là où il en faudrait (éducation, santé, police…). Supprimer des postes de ministres et de secrétaires d’État ? Il n’y a plus qu’eux ou presque qui soutiennent notre gouvernement.

Notre dette publique est un problème infiniment complexe. Le plus grave, c’est que personne, j’ai bien dit personne, actuellement, et aucun parti, ne sait comment il faut faire et comment s’y prendre. Il faudrait à la France une main de fer, et même pas dans un gant de velours, une personnalité convaincue et très courageuse, et forcément très appréciée, un être providentiel, car on n’y arrivera pas sans. Anne, ma sœur Anne, je ne vois rien venir…

La France sens dessus dessous !: Les caprices de Marianne

Price: 17,00 €

17 used & new available from 1,99 €

Thomas et les incrédules

0
La journaliste Elisabeth Lévy © Photo : Pierre Olivier

L’éditorial de décembre d’Elisabeth Lévy


Se voiler la face, c’est aussi vieux que l’espèce humaine. Face au malheur, on dit « ce n’est pas possible », précisément parce qu’on sait que c’est possible. À l’échelle individuelle, le déni est une protestation et une protection contre l’insupportable, une béquille inoffensive si elle est transitoire. Dans la vie des peuples et des nations, il ouvre le chemin du déclin. Les Troyens n’ont pas écouté Cassandre, la guerre de Troie a eu lieu, par ici la sortie – de l’Histoire.

Les révolutions et les totalitarismes dont elles ont accouché, de 1793 à 1917, ont instauré une forme radicale de déni. Si on ne peut pas changer le monde, il faut imposer par la terreur et l’arbitraire un récit mensonger sur le monde. Dans 1984, il est interdit de dire que « deux et deux font quatre ». Dans la Russie stalinienne, tout le monde sait que le pouvoir ment, mais tout le monde fait semblant de le croire.

Or, dans l’Europe de la fin du XXe siècle, la réécriture du réel est redevenue un mode de gouvernement. Moins pour créer un homme nouveau, d’ailleurs, que pour habiller l’impuissance en vertu. Depuis plusieurs décennies, les gouvernements maraboutés par la gauche culturelle et médiatique interdisent au populo, trop plouc pour se faire une opinion, de voir ce qu’il voit. Seul un récit irénique et lénifiant est moralement acceptable – l’identité heureuse, le multiculti façon Benetton, le niveau qui monte à l’école. Quarante ans plus tard, on se réveille avec des générations qui ne savent pas lire et une société mise au défi par un séparatisme identitaire. Merci aux somnambules.

A lire aussi : La dénisphère a perdu

Le bal meurtrier de Crépol est un cas d’école des méthodes de ce que Mathieu Bock-Côté définit comme un « totalitarisme sans goulag » – ce qui fait une sacrée différence. C’est une valse à trois temps.

Premier temps, il n’y a rien à voir. Le procureur parle de rixe, la gauche d’un dramatique fait divers. On fait blocus sur les prénoms des assaillants. Les médias passent une couche de peinture supplémentaire sur la réalité. Sur France 5, Patrick Cohen, en zélé serviteur de la vérité officielle, se surpasse dans la fantasmagorie : c’est l’histoire de jeunes qui voulaient s’amuser et draguer des filles, l’un d’eux a été offensé et les couteaux sont sortis. Sur Arte, Isabelle Veyrat-Masson, spécialiste des images paraît-il, ose que Crépol, c’est Roméo et Juliette, « deux familles qui ne s’aiment pas ». Il faut vraiment être ignare pour ne pas voir ça.

Deuxième temps, ceux qui voient sont des salauds. Si vous pensez qu’il y a dans cette attaque une dimension ethnique, vous êtes d’extrême droite. Élisabeth Borne appelle à la décence, l’inévitable Véran, toujours là pour servir la messe, dénonce les manipulations, d’autres hurlent à l’amalgame, Le Monde fustige « l’indécente récupération de la colère ». Comme d’habitude, la France qui pleure dignement Thomas et contient sa rage en prend pour son grade. Coupable de vouloir comprendre ce qui lui arrive. De quoi se mêle-t-elle ?

A lire aussi : Armand Rajabpour-Miyandoab: Ne jamais croire un terroriste sur parole !

Troisième temps, un réel de rechange est servi sur un plateau. Prière de regarder là où on vous dit de regarder. La menace principale, pour l’unité du pays, ce n’est pas l’islamo-djihadisme d’atmosphère qui concerne au bas mot des centaines de milliers de personnes, ce ne sont pas les racailles qui pourrissent et parfois prennent la vie d’honnêtes citoyens, ni les casseurs de flics de Sainte-Soline et d’ailleurs. Non, si la République est en danger, c’est à cause de 3 000 militants d’ultra-droite, dont 1 500 sont repérés comme violents.

Quelques lecteurs m’ont reproché d’avoir traité de nazillons ces « patriotes qui demandent justice » – avec des barres de fer. Il y a des militants identitaires parfaitement respectables quels que soient nos désaccords. Je ne vois pas quel autre nom que nazillons donner à des bas-du-front qui jouissent à la vue d’une croix gammée et sont abonnés à la chaîne Telegram « Adolf Hitler vous parle ». Je ne sache pas que « casser du bougnoule » soit un projet politique. Ceux qui refusent de les disqualifier pour des raisons morales et politiques devraient au moins le faire pour des raisons esthétiques. Comment peuvent-ils accorder le moindre crédit à des gugusses qui se prennent pour les sauveurs de l’Occident chrétien parce qu’ils défilent en braillant « on est chez nous » dans des tenues ridicules ?

A lire aussi : Crépol: le bal des autruches et des girouettes

Parfaitement surveillés par la police, ces ultra-droitards ne sont même pas assez malins pour organiser leurs rassemblements en loucedé : la police est toujours là avant eux. Heureusement. Et leurs prétendues démonstrations de force ne parviennent qu’à exposer au grand jour leur insigne faiblesse. Du reste, c’est l’un d’eux qui s’est fait salement passer à tabac – sans avoir droit à une seconde de compassion. Cela n’empêche pas le pouvoir et la presse de diffuser l’énorme bobard de la peste brune à nos portes. Libération publie une carte interactive donnant l’impression que cette nébuleuse groupusculaire est une hydre ayant des ramifications dans tout le pays. No pasarán !

On attend de ceux à qui nous donnons les clefs de la maison commune qu’ils soient capables d’affronter le réel, pas qu’ils déploient des contorsions pour le congédier. On ne fait pas l’Histoire en se cachant la tête dans le sable. Et encore moins en obligeant les citoyens à faire la même chose. Les Européens ont chèrement payé pour le savoir : dire que deux et deux font quatre est une liberté fondamentale. Le péril mortel, pour l’esprit démocratique, serait que nous renoncions sans rien dire à cette liberté.

«Ferme ta gueule!», l’argument du pauvre

0
Le président du Sénat Gérard Larcher, sur RTL, 6 décembre 2023. DR.

La formule tonitruante du président du Sénat Gérard Larcher, adressée à Jean-Luc Mélenchon ce matin sur RTL, cache une lâcheté paresseuse.


L’effondrement de la classe politique se lit aussi à sa tenue, à son langage. « Ferme ta gueule ! », a lancé Gérard Larcher à l’adresse de Jean-Luc Mélenchon, ce mercredi matin sur RTL (vidéo ci-dessous), à propos de l’accusation en fanatisme antimusulman portée par le leader LFI à la journaliste Ruth Elkrief.

A lire aussi: Causeur #118: Zemmour à Jérusalem. «Réarmer l’Occident»

L’indignation légitime de Larcher face à ce faux procès fait à ma consœur aurait mérité une argumentation autrement plus approfondie que cette fruste vulgarité. En soutenant, désormais sans nuance, l’islam révolutionnaire et anti-occidental, Mélenchon a fait acte d’allégeance à une idéologie totalitaire et violente. Elle est vue par ce marxiste en quête d’électeurs musulmans comme un successeur acceptable au défunt communisme universaliste et anti-marchand, Allah en plus. Théoricien parmi d’autres de cet islam conquérant, le terroriste Carlos, toujours détenu en France,  a écrit en 2003[1] : « Par sa seule force révolutionnaire, l’Islam est peut-être aujourd’hui la seule force transnationale susceptible de s’opposer à l’asservissement des nations. Tel est le sens de notre combat ». Le fondateur de la France Insoumise, persuadé de pouvoir ressusciter une dialectique ethnique entre dominants blancs et dominés diversitaires pour atteindre à une « créolisation » hégémonique, pourrait cosigner bien des analyses de ce converti, à commencer par son soutien au vénézuélien Hugo Chavez. Aussi, quand Larcher répond seulement : « Ferme ta gueule ! », il cache, derrière une apparente envie batailleuse, une lâcheté paresseuse.

En réalité, Mélenchon a acté mon constat de deux France irréconciliables. Non seulement la nation se divise en deux peuples, mais elle a deux justices, voire deux politiques. Dans l’opposition qui se raidit entre enracinés de la ruralité et des périphéries et déracinés des métropoles et des cités, la préférence immigrée persiste à appuyer cette nouvelle France sans mémoire commune. Elle est courtisée aussi bien par la macronie que par LFI. Toutefois, si Mélenchon ne cache plus rien de sa collaboration avec l’islam politique, au point d’applaudir la résistance palestinienne menée par le Hamas sanguinaire et d’offrir aux antisémites la figure d’une journaliste, le parti présidentiel continue, lui, d’avancer masqué. Dans Libération de ce mercredi, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, persiste dans la diversion en déclarant : « L’extrême droite est violente et dangereuse ». Ce leitmotiv est celui des faussaires. Il jette un voile sur la guerre que l’islamisme a déclarée à la France. La « loi des couteaux » est même devenue, au-delà du terrorisme coranique, une signature de la contre–société issue de l’immigration.

A lire aussi, Céline Pina: Affaire Ruth Elkrief: non, Jean-Luc Mélenchon n’a pas «dérapé»

Des mimétismes ethniques et tribaux sont le plus souvent à l’origine des rixes entre cités. Dernièrement, c’est Kendy qui a été tué au couteau à Ezanville (Val d’Oise) par la bande de Domont. Pour Crépol, des médias tentent ces jours-ci de réécrire le meurtre de Thomas Perotto, en faisant oublier l’essentiel : l’affrontement entre deux jeunesses françaises qui ne s’entendent pas.

Mais la seule réponse de la dénisphère à ses contradicteurs est de hurler, elle aussi : « Ferme ta gueule ! ». L’argument du pauvre.


[1] L’Islam révolutionnaire, Editions du Rocher