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Le dumping social et la charia

Alors qu’Emmanuel Macron et Elisabeth Borne chargent le Conseil constitutionnel de corriger la loi immigration, et que l’on peut donc craindre que les quelques concessions faites à la droite soient méticuleusement détricotées, oublions un peu ces histoires de régularisations et de timides retours à la frontière ! 22% des prénoms actuellement donnés en France se réfèrent à des cultures musulmanes, 78% des musulmans présents en France estiment notre laïcité « islamophobe », et 45% d’entre eux considèrent les massacres du Hamas du 7 octobre comme des « actes de résistance ». Peut-on encore faire peuple ?


À tous ceux qui refusent l’arrêt de l’immigration musulmane, il n’y a qu’une seule question à poser : quelle part de la charia sont-ils prêts à introduire dans nos mœurs et dans nos lois ?

Registre oppositionnel

François Burgat, directeur de recherche émérite au CNRS mais surtout soutien des Frères Musulmans et de l’islam politique (il le dit lui-même), a raison sur un point : il affirme en effet que la « citoyenneté complète » est « celle qui autorise, y compris sur un registre oppositionnel, la pleine participation à la production des normes sociétales »[1]. C’est parfaitement exact, et c’est même le fondement de la démocratie.

Thomas Legrand, de Libération, a évoqué lors d’un débat face à François-Xavier Bellamy « la culture qu’on peut créer ensemble » (notre vidéo ci-dessous) en l’opposant à la culture que la France et le peuple français pourraient transmettre à ceux qui désirent venir vivre avec eux, chez eux. D’après l’INSEE, en 2019 près de 22% des prénoms donnés en France se référaient à des cultures musulmanes – ce qui évidemment nous renseigne davantage sur les parents qui donnent ces prénoms que sur les enfants qui les portent, mais permet de supposer que ces enfants seront élevés par leurs familles avec des références symboliques et culturelles (et souvent religieuses) musulmanes. Peut-on raisonnablement imaginer tenir durablement 22% de la population à l’écart de toute influence sur ce que seront, demain, la culture de référence et la norme qui organiseront la société ? À titre comparatif, il y avait environ 22% de musulmans en Inde lorsque la partition entre non-musulmans et musulmans est devenue nécessaire, aboutissant à la création du Pakistan.

Les statistiques de l’effroi

Or, l’influence d’une importante population musulmane sur la « production des normes sociétales » et la « culture qu’on peut créer ensemble » ne sera pas seulement folklorique, le Ramadan et les cornes de gazelles s’ajoutant paisiblement à l’Avent et aux bredele. Plusieurs études récentes le prouvent : ainsi, on a appris (sans grande surprise) que 78% des musulmans de France sont opposés à la laïcité[2], que 76% font d’avantage confiance à la religion qu’à la science en matière de cosmogonie, ou que 45% d’entre eux[3] considèrent les massacres, tortures, viols et enlèvements perpétrés par le Hamas le 7 octobre comme « des actes de résistance » (soit 4,5 fois plus que chez les non-musulmans, « l’effet islam » est ici manifeste). Ce n’est pas la totalité des musulmans (aucun individu ne saurait, d’ailleurs, être réduit à son appartenance religieuse), mais si l’on veut penser les phénomènes sociaux et les évolutions collectives, il faut bien accepter de penser à l’échelle statistique.

A lire aussi: Vous êtes conviés aux noces du «progressisme» et de l’islamo-palestinisme

On peut bien sûr débattre aussi des effets économiques de l’immigration massive, poids considérable pour les finances publiques, outil de dumping social et source incontestable d’insécurité, avec tous les coûts humains mais aussi financiers associés. Même si naturellement tous les délinquants ne sont pas immigrés ni d’origine immigrée, et que tous les immigrés (musulmans ou non) et leurs descendants ne sont évidemment pas délinquants, reste que dans tous les pays européens les statistiques aboutissent à des conclusions identiques, et même le recteur de la Grande Mosquée de Paris a fini par reconnaître que 70 à 80% des détenus dans les prisons françaises sont musulmans – ce n’est pas un hasard si le Coran va jusqu’à réglementer le partage des fruits des razzias perpétrées par des musulmans contre des non-musulmans (sourate 8 Al-Anfal, « le butin »), et bien sûr prévoit l’utilisation des captives de guerre non-musulmanes comme esclaves sexuelles (sourate 4 versets 3 et 24, sourate 23 verset 6, sourate 33 versets 50 et 52, sourate 70 verset 30).

Immigrations, pluriel

Notons, au passage, la malhonnêteté profonde qu’il y a à prétendre débattre de l’immigration alors qu’il y a des immigrations, et que toutes n’induisent absolument pas les mêmes interrogations (les effets sécuritaire, économique et culturel de l’immigration d’Asie du Sud-Est, par exemple, sont d’une toute autre nature que ceux de l’immigration maghrébine, ou d’Afrique Sub-Saharienne – là encore, dans tous les pays d’Europe les études statistiques sont sans appel).

Notons aussi qu’en ce qui concerne le poids de plus en plus considérable de l’islam en France, l’étude de l’Ifop déjà évoquée indique également que seuls 46,9% des musulmans résidant en France sont de nationalité française par la naissance, alors que 24,3% ont obtenu cette nationalité par naturalisation et que 28,8% sont de nationalité étrangère (la situation des bi-nationaux dans ces statistiques n’est pas claire). Ceux qui défendent l’idée de la remigration ne manqueront donc pas de noter qu’elle serait un moyen très simple de réduire considérablement l’importance de l’islam sur notre sol.

La « loi immigration » qui vient d’être votée, en revanche, ne changera rien à l’affaire : elle est avant tout une loi de régularisation massive – manière, à brève échéance, d’offrir le droit de vote à des dizaines de milliers de clandestins – et les quelques concessions faites à la droite seront méthodiquement vidées de toute substance par la gauche et le centre.

L’essentiel demeure donc : même dans l’hypothèse où nous parviendrions à éviter le chaos généralisé, quel impact auront sur notre art de vivre et sur notre cadre juridique des millions de personnes dont 45% ont une vision positive des crimes du Hamas ? Et, que les raisons invoquées pour y consentir soient économiques ou humanitaires, combien de millions supplémentaires faudra-t-il encore en faire venir ?


[1] https://twitter.com/frburgat/status/1633903181368311838

[2] https://www.ifop.com/publication/abayas-burqa-attentat-darras-enquete-aupres-des-musulmans-sur-la-laicite-et-la-place-des-religions-a-lecole-et-dans-la-societe/

[3] https://www.ifop.com/publication/51250/

Le grand basculement

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Les Français ne veulent plus d’immigration. Nombreux sont leurs élus qui refusent de l’entendre. Ceux qui se proposent de refuser d’appliquer la loi immigration sont minoritaires, mais conservent de véritables capacités de nuisance.


La gauche a abandonné les travailleurs en 1983 avec le tournant de la rigueur et a fait en 1986 (marche des beurs) de l’immigré le symbole de ses combats. Le tournant intellectuel de ce changement de logiciel est apparu au grand jour avec l’occupation de l’église St-Bernard. Depuis lors, la doctrine immigrationniste s’est imposée à la gauche et a paralysé la droite conservatrice : impossibilité de réguler les flux migratoires, extrême difficulté à faire appliquer la laïcité, transformation du modèle assimilationniste français en modèle multiculturel anglo-saxon.

35 ans après, le résultat est là : une profonde transformation du paysage ethnique et culturel français, ce que Jean-Luc Mélenchon appelle la créolisation de la France, ou ce que Renaud Camus appelle le grand remplacement. C’est la même chose et les Français n’en veulent plus. À 80% ils rejettent ce qui apparaît comme un profond basculement de la civilisation française.

Ils ne veulent pas que les jeunes filles françaises se sentent obligées de se voiler, ils ne veulent pas que les hommes se promènent en burnous dans les rues françaises, ils ne veulent pas entendre le muezzin appeler à la prière dans des mosquées salafistes, ils ne veulent pas que des bandes armées fassent la loi dans les cités abandonnées par la République, ils ne veulent pas que les professeurs renoncent à enseigner l’Histoire et à émanciper leurs élèves, ils ne veulent pas que St-Denis devienne Gaza ni la France le Liban, ils ne veulent pas que la loi des villes où ils essaient de cohabiter soit dictée par des islamistes qui partout où ils ont pris le pouvoir ont semé la terreur et ont instauré une barbarie sans précédent.

À lire aussi, Ivan Rioufol: Les Français, condamnés à rester spectateurs du chaos

Ils veulent vivre libres dans une société de progrès. Pour cela, ils ont compris qu’il fallait drastiquement limiter l’immigration en provenance d’Afrique. Ils le veulent et ils en ont le droit. Mais la gauche qui est totalement responsable dans son ensemble (sauf l’aile chevènementiste) de cette situation ne le veut pas. Et la droite conservatrice qui vit sous la domination intellectuelle de la gauche ne le peut pas. Alors la droite radicale prospère en France, comme en Europe. Et la gauche s’effondre en ne représentant plus que 20% des Français. 

La loi sur l’immigration votée mardi par la droite conservatrice avec le soutien intéressé de la droite radicale est l’acmé de cette tragédie politique française. Ne doutons pas qu’elle sera le point de départ d’une série d’actions de « résistance » ou de sabotages (le refus d’appliquer la loi) par tous ceux qui à gauche veulent se redorer la pilule après 35 ans de trahisons et d’abandons de ce qui faisait l’identité française : l’idée de nation et l’universalité des droits de l’homme. Honteux de ces trahisons vont se dresser des Jean Moulin de pacotille, des lieutenants Tom de plateaux télé, des intermittents de la République. 

Ils vont créer de la tension en France, mais ils sont extrêmement minoritaires. La bascule a eu lieu et 80% des Français veulent retrouver leur pleine souveraineté sur le destin de la nation. Si on leur refuse, les lendemains seront tragiques.

Appauvris par l’inflation, nous le serons plus encore par la récession

Philippe Murer redoute et analyse la récession menaçant à court terme l’Europe. L’histoire se répète.


Tous les indicateurs pointent vers une entrée en récession rapide de la zone euro et de la France. La croissance a été négative au 3ème trimestre 2023, elle le sera encore au 4ème trimestre.

En France, il faut remonter à 2009 pour retrouver un indicateur de la croissance dans l’industrie aussi négatif : cela n’étonnera personne vu la hausse des prix de l’énergie qu’encaissent nos usines. La situation est à peu près aussi mauvaise dans les services.     

L’économie européenne va entrer en récession, la France aussi.

L’inflation annuelle due à la forte hausse des prix de l’énergie est revenue en Europe à des niveaux raisonnables de 2,4% (3,9% en France qui est un peu en retard) et l’inflation ne devrait pas être un problème l’année prochaine en Europe, à moins d’un nouveau choc externe. Mais la Banque Centrale Européenne a combattu l’inflation par des hausses de taux d’intérêt afin de faire baisser la demande, les prix, de peser sur les salaires grâce à une hausse du chômage. Elle est parvenue à ses fins.

L’inflation est assagie, nous basculons maintenant en récession. Et les mauvais signes s’accumulent : les loyers impayés ont augmenté de 300% en région parisienne[1], les faillites de PME retrouvent leur niveau de 2009[2] et le chômage recommence à augmenter.

La stratégie différente des Etats-Unis

Les États-Unis ont une croissance relativement élevée malgré des indicateurs des entreprises proches de la récession. Il y a derrière les derniers chiffres du 3ème trimestre, 5% de croissance, un réel mystère : l’économie américaine irait très bien alors que les ménages américains et les entreprises jugent qu’elle va mal. Passons. Une des explications de la bonne tenue de l’économie américaine en 2023 est la hausse des dépenses publiques très importante engagée par Joe Biden amenant un déficit public en 2023 de 7,4% du PIB après 3,5% en 2022[3]. L’inflation est revenue à 3% pour l’ensemble des biens et services, et à 4% quand on exclut les parties volatiles que sont l’énergie et l’alimentation. Malgré cette inflation non éteinte, la banque centrale américaine, la FED, a profondément surpris les marchés financiers en leur promettant trois baisses de taux pour 2024. Les marchés boursiers américains ont été habilement tenus par la FED en 2022-2023 pour empêcher l’effondrement du château de cartes que constituent les marchés financiers et la dette américaine : malgré des taux à 10 ans passés de 1% à 5% en deux ans, la bourse était restée proche de ses niveaux records, un résultat extraordinaire obtenu par le patron de la FED. La décision très risquée de la FED d’annoncer des baisses de taux bien que l’inflation reste « collante », a permis à la bourse américaine de franchir ses précédents records. Les stratèges boursiers américains se perdent en conjectures : cette décision est-elle due à des risques de krach financier majeur que seuls certains initiés appréhendent correctement ou bien s’agit-il d’une décision « politique » afin de sauver les chances de Biden de gagner l’élection présidentielle en 2024 ? On rappellera que les sondages donnent aujourd’hui et de plus en plus l’avantage à Donald Trump, les Américains étant très déçus par le mandat de Joe Biden tant pour ses résultats économiques jugés mauvais que pour le problème d’immigration incontrôlée à la frontière sud des États-Unis.

Cette décision d’annoncer trois baisses de taux, de faire bondir la bourse, baisser le dollar, et assouplir les conditions financières alors que l’inflation n’est pas éteinte est très risquée. Il est fort possible que l’inflation réapparaisse brusquement fin 2024 ou début 2025 et que tout soit à refaire. Il est fort possible qu’une Russie en conflit avec l’hégémon américain, fasse tout ce qui est en son pouvoir pour que les prix de l’énergie bondissent en 2024, causant de grandes difficultés à l’empire américain avec un retour de l’inflation. Sachant que le déficit public est déjà de 7% du PIB en 2023 en période de croissance et de chômage faible, que se passerait-il si les Etats-Unis connaissaient une période de récession profonde ? Le déficit public américain était passé de 3% à 11% du PIB entre 2007 et 2009. On comprend que les Etats-Unis avec leur dette publique de 120% du PIB et leur déficit public record de 7% sont en risque d’entrer dans un mécanisme de trappe à dettes : une dette publique devenue ingérable. Nous n’en sommes pas là mais le risque pointe à l’horizon.

Pour le moment, on peut dire que l’économie américaine devrait bien mieux se porter que l’économie européenne en 2024 et cette décision de la FED fait courir des risques supplémentaires à l’économie européenne pour 2024 et 2025.

La stratégie européenne

La stratégie de l’Union Européenne est fort différente. La BCE a annoncé qu’elle ne baissera pas ses taux d’intérêt rapidement alors même que les pays de la zone euro sont quasiment en récession. L’Union Européenne a demandé en juillet aux Etats membres de supprimer les « boucliers » sur l’énergie et la politique générale d’austérité fait son retour pour éviter le dérapage des déficits publics. Le gouvernement Macron a ainsi expliqué que les tarifs de l’électricité augmenteront de 10% début 2024 car la taxe intérieure sur l’électricité de 9 milliards d’euros va être réactivée. Le gouvernement a prévu dans sa loi de finances une baisse de 15 milliards d’euros des dépenses publiques, compte tenu de l’inflation. Pratiquer l’austérité dans un contexte de récession amènera comme c’est toujours le cas à amplifier la récession et potentiellement le déficit public. On se rappellera de cette politique absurde début 2010 qui conduira toute l’Europe à une crise des dettes publiques et à être le trou noir de la croissance mondiale entre 2010 et 2015. Cette politique généralisée dès l’année prochaine dans l’Union Européenne avec la réactivation du pacte de stabilité budgétaire amènera la zone euro à une croissance quasi nulle, au pire largement négative. L’histoire semble se répéter.

Qui plus est, la croissance est quasi nulle dans une Europe où les grands pays ont une croissance très faible depuis 20 ans. La croissance de l’Italie est quasi nulle depuis fin 2000 ; idem pour l’Allemagne depuis fin 2017 et pour la France depuis fin 2019.

L’économie européenne n’a plus de croissance tout simplement parce que l’industrie fuit un vieux continent qui ne la protège pas, un continent qui ne se soucie pas de ce qui est la clé de la prospérité. Une économie qui ne produit plus mais qui se contente d’importer est une économie finie.

Et les politiques d’énergie chères (marché européen de l’électricité, sanctions sur l’énergie russe et taxes carbone) vont un peu plus casser, délocaliser notre industrie. Depuis 2017, l’Allemagne a vu sa production industrielle décrocher de 15%, le rythme le plus rapide du continent. Si même la puissance industrielle du continent européen ne s’en sort plus, comprenons que tout espoir de voir les pays européens se réindustrialiser avec de telles politiques économiques est vain.

Conclusion

Notre politique économique sans queue ni tête nous emmène vers un ciel noir : une récession d’abord, un appauvrissement des citoyens ensuite, un affaiblissement inéluctable de nos économies pour finir. Le risque sera alors une crise des dettes publiques, enclenchant à son tour de nouveaux reculs économiques et sociaux.

Quel parti politique aura le courage de proposer de mettre fin à ces politiques profondément destructrices ? Car le déclin n’est pas inéluctable, il dépend avant tout de nos choix politiques.

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[1] « Les loyers impayés explosent, les profils des mauvais payeurs changent » https://rmc.bfmtv.com/actualites/economie/immobilier-les-loyers-impayes-explosent-les-profils-des-mauvais-payeurs-changent_AV-202311010286.html

[2] Source Banque de France.

[3] En corrigeant les chiffres d’une astuce budgétaire du gouvernement Biden, pour enjoliver son bilan: l’annulation des prêts étudiants a permis de reporter 2% du PIB du déficit de 2023 à l’année 2022.

Quel antisémite êtes-vous ?

L’antisémitisme aussi a ses tendances ! Enfin le test qui vous dira laquelle suivre.


1. Quel est votre ouvrage antisémite favori ?

a) Les Protocoles des sages de Sion. Un faux qui unit antisémitisme décomplexé et complotisme délirant. Inutile de le lire, il n’existe que pour donner naissance à cette phrase « Ci li siounistes », sorte de martingale conjuguant l’incapacité à argumenter et la volonté de remporter l’échange à tout prix. Après, si vous croyez vraiment qu’une société secrète de conjurés diaboliques laisse traîner les comptes-rendus de ses projets de domination du monde, il est temps qu’on vous dise qu’en vrai, la marmotte, elle ne met pas le chocolat dans le papier d’alu ! Notez qu’avoir un QI inférieur à sa température anale n’empêche pas de mener une vie normale, votre ancêtre l’a prouvé jusqu’à ce qu’il décide de faire entrer ce satané cheval de bois à l’intérieur des remparts de sa cité.

b) Mein Kampf, Adolf Hitler. Dix millions d’exemplaires vendus et toujours un best-seller dans les pays arabes. Une référence pour tous ceux qui aiment se laver les yeux à la soude caustique et qui pensent que le 7 octobre est un acte de résistance admirable. Un livre qu’il est difficile néanmoins de lire dans le métro sans risquer des regards d’opprobre. Qu’à cela ne tienne, « le licite et l’illicite en Islam » du penseur des Frères musulmans Youssef al-Qaradawi peut vous fournir votre dose de haine antijuive en toute respectabilité. Vous gagnerez même des points d’ouverture à l’autre (on a bien dit « à l’autre », pas « de l’autre »).

c) Les Blancs, les juifs et nous, Houria Bouteldja. Cinquante nuances de Grey explore la monochromie en mode fusion-cochon. Avec Houria, on atteint le stade bichromatique. Mais ce que l’on gagne en contraste, on le perd en rapprochement sensuel. Unique avantage de la démarche, une pensée politique à hauteur de bulots qui se transmet plus vite que des chlamydiæ dans une soirée échangiste. Le concept est basique : les Blancs et les juifs = méchants/persécuteurs. Le reste du spectre chromatique = gentils/victimes. Idéal pour recruter des militants plus proches d’Homer Simpson que d’une forme de vie intelligente !

d) Bagatelles pour un massacre, Louis-Ferdinand Céline. Si Georges Bernanos a exécuté ce pamphlet en une phrase –« cette fois-ci Céline s’est trompé d’urinoir » –, vous pouvez tenter la réhabilitation de ce vomi imprimé pour ajuster votre posture d’esthète provocateur. Inspirez-vous de Léon Daudet et peaufinez les qualificatifs : la violence antisémite devient « verdeur rabelaisienne » ; les torrents de haine, des « touches d’acidité » et l’obscénité, la «gouaille populaire ».

2. Quel est votre slogan préféré quand vous participez à une manifestation antisémite, euh… propalestinienne ?

a) « From the river to the see, Palestine will be free ! » C’est mignon et ça rime et puis avec « Mort aux juifs ! », son équivalent, on perd en réputation ce que l’on gagne en clarté.

b) « Allahu Akbar ! » « Mort aux juifs ! » ce n’est pas super inclusif. Alors qu’avec « Allahu Akbar », on augmente les parts de marché de l’appel à la haine et au meurtre en élargissant aux kouffars et autres Occidentaux le panel de référence.

c) « Israël assassin ! » C’est pareil que « Mort aux juifs ! » mais en version assumable par un universitaire d’extrême gauche et un militant antiraciste de LFI. D’ailleurs vous n’êtes pas antisémite, mais antisioniste. C’est la même chose mais c’est tellement plus vendeur socialement. Vous ajoutez un petit twist de perversité au concept en parvenant à faire oublier un crime contre l’humanité tout en désignant comme cible ceux qui l’ont subi. C’est votre côté Charles Pasqua mâtiné de militant gauchiste: quand vous êtes pris en défaut, vous balancez la merde dans le ventilateur puis vous lancez une pétition pour vous plaindre de l’odeur.

d) L’appel au cessez-le-feu. Une véritable machine à ressusciter l’homme politique en cours de zombification. La posture est sans danger et surtout gratifiante permet de renvoyer dos à dos Israël et le Hamas tout en polissant l’image publique de celui qui assume cette sale besogne. Le tout en s’assurant la compréhension du Qatar quant à la nécessité de sponsoriser ses vieux jours. Mais faire de la paix le cache-sexe de la prévarication, c’est aussi crédible qu’un tuto de djihadiste sur l’éducation bienveillante.

3. La citation qui vous énerve le plus.

a) « Je préfère vos condamnations à vos condoléances », Golda Meir. Pour vous qui passez votre temps entre macération intellectuelle, autoflagellation et dénonciation de votre privilège blanc, ce refus de l’esprit bougies-fleurs-nounours vous heurte profondément.

b) « Je ne prépare pas la guerre. Je me prépare à me défendre. Israël n’a pas le choix, c’est mourir ou gagner », Shimon Peres. Vous, vous êtes clairement sur la première option mais comme par hasard, c’est toujours la deuxième qui finit par arriver. Quand on se spécialise dans la guerre sainte et qu’on ne récolte que des branlées magistrales, l’hypothèse que Dieu vous apprécie autant que Jean-Luc Mélenchon aime être contredit aurait dû vous traverser l’esprit.

c) « Quand ils sont venus chercher les juifs, je n’ai rien dit, je n’étais pas juif. Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste […]. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. » Quel manque de discernement ! Il suffit pourtant de faire partie des « ils » pour se retrouver côté gâchette plutôt que côté embouchure du fusil. Bon faut assumer sa conversion au nazisme – si on veut demander la main d’Ahed Tamimi, l’icône palestinienne hitlero-compatible, c’est un vrai plus.

d) « L’histoire nous a enseigné que personne n’a jamais mis fin au chantage d’un pays totalitaire par l’apaisement », Yitzhak Rabin. C’est bien pour cela que les plus cyniques ont milité pour un cessez-le-feu avec le Hamas dès le lendemain du 7 octobre. Utiliser l’appel à la paix comme baiser de la mort, c’est un peu comme refiler la salpingite de votre maîtresse à votre épouse, le partage dans ce cas est rarement un prélude au rapprochement et au retour des relations apaisées.

4. Des tombes juives ont été profanées dans le cimetière communal, vous vous dites :

a) En tant que responsable de la future branche armée du Hamas, canal européen, sous couverture de secrétaire de section LFI et de coordinateur Nupes, vous vous arrachez les cheveux: profaner les tombes, c’est bien, les remplir, c’est mieux.

b) « Je n’aurais peut-être pas dû laisser dans l’entrée ma pelle, ma masse, ma bombe de peinture et mes chaussures pleines de terre. »

c) C’est vraiment ennuyeux cette accumulation de violences contre les juifs alors que les actes antimusulmans sont en nombre dérisoire. Du coup, répandre l’antisémitisme sous couvert d’antisionisme taquine un peu votre conscience. Heureusement, les fées « Déni », « Mauvaise Foi » et « Indignation surjouée », se ruent à votre secours. Assistées d’ « Intérêt particulier » et de « Clientélisme communautaire », leurs fidèles serviteurs, elles vont vous mijoter une petite réalité alternative où vous pourrez accuser les juifs d’être des « nazis sans prépuce ». De quoi devenir la star de France Inter.

d) « Toujours à se plaindre ! Les tombes ont pourtant bénéficié d’un relooking décoratif où l’élément graphique à base de svatiska souligne sans l’écraser le message rituel qui l’accompagne, à savoir : “Mort aux juifs !” Et au lieu de chercher à comprendre la dynamique de l’interaction homme/pierre tombale dans une perspective holistique et systémique, les familles choisissent la facilité de l’accusation de profanation. »


Résultats

Une majorité de a.

Vous êtes un antisémite qui s’ignore et un islamo-gauchiste qui n’existe pas. Appartenir à la gauche, c’est en effet bénéficier d’un totem d’immunité pour détester les juifs puisque tout le monde sait que l’antisémitisme, c’est d’esstrêmedrôate. Malgré cet avantage de départ, votre leader maximo, Jean-Luc Mélenchon, amateur de courtisans obséquieux, de leaders autocratiques exotiques et de saillies à connotations antisémites, a quand même réussi à devenir plus repoussoir que Jean-Marie Le Pen. Vous tenez un champion !

Une majorité de b.

Vous êtes l’antisémite au carré. Celui qui concilie inné et acquis, bagage culturel et allégeance idéologique. En bon islamiste, il n’existe pour vous que deux sortes d’êtres humains : ceux qui sont comme vous et ceux qui sont destinés à être transformés en compost avant leur mort.

Une majorité de c.

Vous êtes la version woke de l’antisémite. Vous inventez des génocides qui n’existent pas, pour assimiler les juifs aux nazis. Résultat, vous êtes applaudis sur les campus, encensés par la majorité des sportifs et des artistes, et David Guiraud vous envoie des « cœur-avec-les-doigts » sur Insta. Allez, un petit tour d’arrachage des affiches des otages du Hamas avec vos potes de LFI et du CCIF avant de préparer quelques pancartes « Israël assassin » pour pimenter la prochaine « manif pour la paix »

Une majorité de d.

Vous êtes un antisémite de stratosphère. Vous aimez prendre de la hauteur. Les ballons baudruches aussi, notez. Votre problème c’est que pour élever le débat, vous avez tendance à le vider de toute substance. Mais, pas d’inquiétude, tant que votre absence de colonne vertébrale est rebaptisé sagesse et modération, et que votre rôle de petit télégraphiste du Qatar est repeint en regard visionnaire et lucide, le service public audiovisuel vous passera la brosse à reluire.

L’Europe anti-woke

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Le 26e ouvrage de Jean-François Fournier suit les pérégrinations d’une chienne auprès d’artistes européens sortant du lot.


Une chose est sûre : le nouveau roman de Jean-François Fournier, écrivain et journaliste suisse, Un Galgo ne vaut pas une cartouche, ne plaira pas aux idéologues du wokisme. L’auteur nous entraîne dans une épopée bigarrée à travers les grandes villes d’Europe. Le fil rouge, ou plutôt la laisse, est un Galgo espagnol qui a échappé de peu à une lente agonie. Il s’agit plus précisément d’une femelle lévrier blanche, appelée Canela à cause de la pointe cannelle de ses oreilles. L’héroïne du roman, c’est elle.

Art et morale

Sa destinée est unique. Elle passe d’un maitre à l’autre, et ces changements nous permettent de découvrir, à travers dix récits distincts, dont la construction narrative est bluffante, des artistes hors norme qui nous rappellent que l’art doit ignorer la morale. On voyage, c’est rythmé, plein d’odeurs, de couleurs, de sexe, de vies cabossées. Le style de Jean-François Fournier est aussi luxuriant que la forêt amazonienne. Je vous recommande la scène de l’avortement (page 54) ; les ébats sexuels entre un écrivain mélancolique et une ex-danseuse fascinée par l’art, prénommée Dominique (pages118/119) ; les descriptions de Kristyna (page 51) et d’Edonya (page 120). Ça respire la santé tout ça. Bien sûr, on fume un double corona Churchill, on boit, que du bon – le meilleur cognac du monde – on roule en Mustang Shelby, on écoute de l’opéra, on s’émeut devant la Pietà de Michel-Ange, devant celle du Greco, ou celle de Van Dyck, « synthèse du ciel, de la terre et du travail des hommes », on pleure avec Schubert, Piano Sonata No. 20 in A Major, D. 959. « Il n’y aura jamais rien de mieux », dit Dominique à son écrivain dépressif, alors qu’il vient de l’entraîner dans les toilettes de la salle de concert. La mélancolie s’invite à la table de jeu – de je – quand on lit : « L’odeur de son corps me manque, elle m’a laissé seul et je lui en veux. »

A lire aussi, du même auteur: Le crépuscule des profs

L’une des phrases essentielles du roman : « Le sexe et l’impensable, voilà les aiguillons de tout bon peintre de la non-culture ». De l’art en général, pourrait-on ajouter, et de la littérature en particulier. À propos de cette dernière, menacée de disparition désormais, on tombe sur ce dialogue :
« – Qu’y a-t-il de plus important que l’écriture ?
   – La lecture, mon cher. Parce qu’elle nous y prépare et qu’elle bâtit la totalité de notre culture solide. »

On comprend la dégringolade du niveau scolaire aujourd’hui.

Europe buissonnière

On visite les grandes villes de l’Europe qu’on veut buissonnière et extravagante : Barcelone, Vienne, Prague, Zurich, Milan, en passant par Marseille et Genève. Paris, également, avec ses hôtels pour écrivains en quête de solitude alcoolisée. Cette déambulation permet des rencontres insolites, comme celle de ce type de 180 kilos, « avec des plis partout et quelques poils de barbe adolescents », qui affine ses fromages dans sa chambre d’hôtel. On croise Ginsberg, l’écrivain scandaleux, membre fondateur de la beat generation. Il est question de Sergio Leone, ce « mec qui connaît par cœur tout Kurosawa (Pour une poignée de dollars est un remake du maitre de Tokyo), García Márquez et Céline », et qui donc mérite d’être célébré à sa juste démesure. On ne s’ennuie jamais à côtoyer tous ces personnages, réels ou fictifs, qui, à l’instar de Faust et Don Juan, sont dans le refus de la faute.

L’épilogue surprend. On est davantage dans le conte de Noël que dans le roman. C’est la période, me direz-vous. En tous cas, c’est une émouvante surprise qu’apprécierait Brigitte Bardot.

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L’AFP, une 5ᵉ colonne à la une

Tropisme palestinien oblige, l’Agence France Presse (AFP) commet bavure sur bavure dans sa couverture des événements en Israël et à Gaza depuis le 7 octobre. Face aux critiques, la direction reconnaît les faits, mais ne prend aucune mesure pour éviter les récidives.


Cela devait fatalement arriver. Depuis deux mois l’AFP, dont le budget est financé à hauteur d’un tiers par l’État (donc par le contribuable) français, se fait piteusement remarquer sur la scène internationale par ses fautes journalistiques répétées. Faits escamotés, fake news, commentaires inappropriés, son traitement du conflit entre le Hamas et Israël a suscité un tollé sans précédent et scandalisé jusque sur les bancs du Sénat et de l’Assemblée nationale, où l’on a demandé des explications aux responsables.

La bavure médiatique de l’hôpital al-Ahli Arabi

Que l’AFP ait peu de sympathie pour le pouvoir israélien n’est pas un scoop. Mais cette fois-ci, l’affaire est plus sérieuse. Au cours des jours qui ont suivi l’opération « Déluge d’al-Aqsa », l’agence a proposé un récit incroyablement minimaliste des exactions du Hamas. Dans les « papiers généraux » (le nom donné aux dépêches censées ramasser tous les éléments essentiels d’un événement), il n’est question ni des viols, ni des décapitations, ni des corps brûlés, ni des enfants assassinés, précisions qui figureraient dans un texte parlant par exemple de massacres en Afrique). Consternés, plusieurs journalistes de la maison, parmi les plus capés, ont fini par s’en émouvoir auprès de la direction.

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Cela n’a pas empêché l’agence d’aggraver son cas le 17 octobre, en prenant pour argent comptant le mensonge du Hamas sur la prétendue responsabilité israélienne dans les explosions qui venaient de se produire à l’hôpital al-Ahli Arabi de Gaza. Une première dépêche est ainsi publiée, qui donne foi à cette version fallacieuse et dans laquelle l’agence s’abstient de signaler qu’elle n’a pas été en mesure de confirmer ou d’infirmer les accusations du groupe djihadiste… Elle sera corrigée quelques heures après mais trop tard, le fiasco a déjà eu des conséquences politiques majeures. La mystification du Hamas – estampillée « AFP » – a été reçue comme parole d’Évangile dans les chancelleries, entraînant l’annulation le jour même d’une rencontre entre le président américain Joe Biden et les dirigeants arabes de la région, durant laquelle la question des otages juifs du Hamas devait être évoquée.

No arabic

Six jours plus tard, même incurie, quand l’AFP rend compte de la projection, organisée à Jérusalem par les autorités israéliennes pour la presse internationale, d’une compilation d’images et vidéos brutes captées lors de l’attaque du 7 octobre. Le reporter de l’agence envoyé sur place relate les faits dans un texte en anglais qui paraît soixante-douze heures après la projection, auquel la direction régionale, basée à Nicosie, prend soin d’ajouter une mention à usage interne : « no arabic ». Autrement dit, il est décidé de ne pas faire connaître cet événement aux lecteurs (et clients) arabophones – le service de l’AFP est disponible en six langues ! La publication en français ne sera pas moins problématique. Rédigée après une autre projection du film, organisée à Paris le 13 novembre par l’ambassade israélienne, la dépêche s’achève par le commentaire d’un professeur en sciences de l’information, Arnaud Mercier, bien que celui-ci ne soit nullement spécialiste des guerres ou du Proche-Orient, mais l’agence juge pertinent de mentionner le point de vue sur la communication israélienne, qu’il qualifie de « tentative désespérée » et de « fuite en avant »

Remise en question en demi-teinte

Mise sous pression par plusieurs parlementaires dont le député Meyer Habib (apparenté LR), l’AFP présente finalement ses excuses pour cette série de manquements graves, mais d’une façon pour le moins légère. Dans Le Monde, Le Figaro et sur France Info, le PDG de l’agence, Fabrice Fries (un normalien énarque qui a publié voilà deux ans en essai titré L’Emprise du faux– ça ne s’invente pas), proteste de sa bonne foi et assure qu’on ne l’y reprendra pas. Mais il se garde bien de lancer la moindre enquête interne et n’envisage pas de sanctionner les personnels en cause. De son côté, Phil Chetwynd, le directeur de l’information de l’AFP, a tenté de se justifier devant la commission de la culture du Sénat, qui l’a auditionné le 14 novembre : « Le fait que l’on fasse des erreurs de jugement, dans la fatigue, c’est juste normal », ose-t-il.

Il est de notoriété publique que la ligne de l’AFP penche en faveur de ce qu’on appelle pudiquement à Paris la « politique arabe de la France ». Les journalistes qui se servent tous les jours du fil de l’agence le savent bien. Ils pensent avoir affaire à une rédaction certes orientée, mais fiable. Seulement, il va leur devenir difficile de conserver cette confiance si la direction continue, malgré le fiasco du 17 octobre, de considérer le Hamas comme une source crédible. Curieuse ligne de conduite quand on connaît le ton systématiquement soupçonneux qui prévaut à l’AFP lorsqu’il s’agit de relayer les allégations de l’armée israélienne.

A lire aussi : Hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza: une bavure médiatique

Voici par exemple le début d’une dépêche, datée du 22 novembre, relative à un reportage à l’hôpital al-Chifa de Gaza (nous avons mis en gras les procédés de distanciation employés par l’AFP) : « L’armée israélienne a emmené mercredi des journalistes dans ce qui reste de l’immense enceinte de l’hôpital al-Chifa de Gaza, détruit par les bombardements, et où a été exposé ce qui est présenté comme un réseau de tunnels du Hamas. L’établissement a été le point focal de plusieurs semaines de combats, l’armée étant convaincue que le mouvement islamiste palestinien y abritait des stocks d’armes et un centre de commandement, ce que le Hamas a toujours démenti. » On aimerait retrouver les mêmes pudeurs de gazelle face à la propagande, autrement plus douteuse, du camp d’en face.

À l’heure où nous mettons sous presse, l’AFP continue de faire le dos rond. Pourtant, il se chuchote dans les couloirs de l’agence que Fabrice Fries estime ne pas avoir « convaincu les sénateurs » lors de son audition du 14 novembre. Jusqu’où le mènera sa lucidité ? Mettra-t-il fin au militantisme qui règne de façon évidente au sein de ses équipes à Jérusalem, Gaza voire Paris, et qui fait l’objet de funestes complaisances dans la chaîne de commandement ?

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Résister à Anne Hidalgo

Horrifiée par la loi immigration, la maire de Paris indique vouloir faire de la capitale une « terre de résistance démocratique et humaniste » dans un discours pompeux.


Il y a souvent, au sein des quotidiennetés difficiles, des aléas multiples d’une vie et même des tragédies, des îlots de comédie, des opportunités de dérision, en tout cas de quoi rire.

Notre drame de Paris

Pour Paris, capitale en délitement sur tous les plans, nous avons une maire, Anne Hidalgo, qui ne cesse de tristement nous réjouir ! Il semble bien que depuis son désastre à la dernière élection présidentielle, loin d’en avoir été freinée dans ses incongruités et projets intempestifs, elle a été libérée. Comme si elle n’avait plus rien à perdre, le comble du ridicule ayant déjà été atteint. Il faut le lire pour le croire. Devant le personnel de l’un des trois centres médico-sociaux de Paris et en présence de plusieurs élus, la maire a déclaré1 : « Nous continuerons à faire vivre cette dimension humaniste, multiculturelle, d’accueil inconditionnel, c’est dans notre ADN (…) le projet de loi immigration est purement et simplement inacceptable (…) il y a des pays où les populismes ont beaucoup prospéré : la France en fait partie. Il y a des pays où ils sont déjà au pouvoir : est-ce déjà le cas en France ? (…) S’il faut, et il le faut, adopter la même attitude de résistance et de combativité qu’ont eue nos collègues à Varsovie à résister, à s’opposer, eh bien oui, nous serons une terre de résistance démocratique, humaniste. C’est ça l’image de Paris. Notre pays ne peut pas dériver sur cette pente populiste dangereuse… ».
Qu’on me pardonne mais de tels propos, aussi noble que veuille être leur substance et alarmiste leur tocsin, suscitent plus l’ironie, voire l’hilarité que la gravité espérée par l’intervenante.

A lire aussi : Le jour où les députés français ont voté la «préférence nationale»

Comment peut-on d’abord demeurer si obstinément indifférente à l’importante majorité des Français – de la province et de Paris – qui plébiscitent l’exigence d’un changement sans complaisance contre l’immigration clandestine et pour entraver le cours, aujourd’hui irrésistible, de l’immigration légale ? Comment Anne Hidalgo ose-t-elle, face à un tel défi et à une telle obligation, dévoyer ainsi le beau mot de « résistance » et le mettre au service d’une cause bêtement partisane qui ne réunit plus qu’une minorité persistant dans l’angélisme ? Le ton d’extrême urgence dont use la maire de Paris est grotesque puisqu’il confond les genres et s’applique précisément à une opposition dérisoire, au lieu de s’attacher au combat central. Comme si l’épopée était réduite à une cuisine politicienne ! La stupéfaction, au mieux sarcastique, au pire indignée, naissant d’une intervention aussi surréaliste, vient surtout du fait que, s’il convient de résister, beaucoup de Parisiens et de Français en visite sont prêts à proposer à Anne Hidalgo plusieurs sujets où son incoercible volonté d’action pourrait davantage se faire valoir, où son désir frénétique de résistance aurait de quoi se concrétiser sans aucune difficulté.

Rétablir le cahier des charges

Qu’elle organise la résistance contre la saleté, les rats, les travaux interminables dont certains demeurent inactifs, les embouteillages massifs, la laideur qui vient dégrader une capitale que ses habitants ne reconnaissent plus et que ses visiteurs continuent d’admirer parce qu’ils ne connaissaient pas le Paris d’avant Anne Hidalgo ! Qu’elle soit à la tête de la lutte contre la délinquance et la criminalité, contre les propos et actes racistes et antisémites, qu’elle sorte de la moraline verbeuse pour s’engager dans la voie d’une efficacité pragmatique et moins soucieuse d’idéologie que de la condition au quotidien des Parisiens ! C’est beaucoup lui demander puisqu’au fond cela revient à exiger d’elle qu’elle cesse d’être elle-même !

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Mais, au moins, qu’elle ne pousse plus le ridicule jusqu’à prétendre résister à des dangers imaginaires en feignant d’oublier les vrais, les insupportables, ceux qui nous enjoignent de lui résister…

Le Mur des cons

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  1. https://www.lefigaro.fr/politique/loi-immigration-anne-hidalgo-veut-faire-de-paris-une-terre-de-resistance-face-a-un-texte-populiste-20231218 ↩︎

Quelle nouvelle villégiature pour les grands chefs du Hamas?

Les chefs militaires du Hamas pourraient être expulsés vers Alger. Un choix qui ne doit rien au hasard.


La fortune des dirigeants milliardaires du Hamas, Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du groupe terroriste, Mousa Abu Marzook et Khaled Mashal est estimée à 11 milliards de dollars à eux trois[1].

Dire que, jusqu’à leur opération du 7 octobre 2023, ils vivaient dans l’opulence au Qatar est un euphémisme. Pourtant, ils ont été contraints de s’expatrier.

Le Qatar a gagné quelques points d’image grâce à sa médiation auprès du Hamas, qui a permis à Israël de récupérer une centaine d’otages parmi les 240 que le mouvement terroriste avait kidnappés.

Mais la présence du Komintern Hamastique dans les hôtels cinq étoiles qataris est devenue un problème pour le Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani, depuis qu’Israël a affirmé vouloir éliminer les terroristes, où qu’ils se trouvent : Ronen Bar, chef du Shin Bet (la DGSI israélienne), a déclaré le 3 décembre qu’il les poursuivrait au Qatar et en Turquie.

De son côté, l’administration Biden, acculée à la moralpolitik par les Républicains, envisage de réexaminer l’avenir de la présence du Hamas au Qatar une fois la crise des otages résolue[2].

Coincé entre l’enclume israélienne et le marteau américain, le Sheikh a gentiment demandé à ses invités d’aller voir si le sable n’était pas plus doré de l’autre côté de ses frontières. Et, ceinture et bretelles,  il a rappelé, dans le Wall Street Journal que son pays ne les avait accueillis, en 2012, que sur l’insistance de l’administration Obama, qui voulait établir un canal de communication indirect avec eux[3].  

À quoi ressemble l’exil pour des milliardaires ?

Les trois milliardaires du Hamas ont donc quitté le Qatar avec leurs véhicules blindés,  leur personnel pléthorique et leurs tirelires. Bien qu’ils prétendent être impatients de mourir en martyrs, ils ont éteint leurs téléphones portables afin de ne pas se faire repérer par le Mossad et leur destination est officiellement inconnue.

Mais comme l’Algérie entretient des relations privilégiées avec eux, de nombreux petits doigts suggèrent que c’est là leur destination finale.

Si la France et Israël n’ont pas grand’ chose en commun, l’Algérie et la Palestine partagent les fondamentaux : leur identité tient à l’existence d’un tiers, sans lequel elles seraient incapables de déterminer la moindre individualité nationale au sein de l’Oumma, la communauté des croyants. Pour l’une, c’est la colonisation et sa raison d’être est de le faire expier à la France. Pour l’autre, c’est l’existence de l’État juif, qui exhibe l’insupportable succès des dhimmis (inférieurs soumis aux musulmans) vis-à-vis du peuple supérieur.

L’Algérie aux musulmans

Avant l’islam, le Maghreb était une notion purement géographique, peuplée d’une multitude de tribus. Au Moyen Âge, on parlait de Maghreb el-Aqsa (lointain) pour désigner ce qui est aujourd’hui le Maroc, de Maghreb central pour la région qui correspond à peu près à l’Algérie actuelle et d’Ifrikia (littéralement, Afrique) pour ce qui recouvrait les deux États aujourd’hui devenus la Tunisie et la Lybie.

La région fut conquise successivement par les Romains, les Vandales, les Byzantins, puis à partir du VIIème siècle, par l’islam et les Arabes. Les Juifs, qui en étaient parmi les premiers habitants (ils y vécurent du Vème siècle avant Jésus-Christ jusqu’au milieu du XXème siècle de notre ère), ont toujours été en petit nombre, aussi ont-ils été traités en minorité plus ou moins tolérée, plus ou moins corvéable, par tous les envahisseurs. Parmi les envahis, les seuls qui furent assez nombreux et assez conscients de leur identité pour résister à tous les colonisateurs successifs sont les Berbères. Ils continuent de nos jours.

Tribus, clans, dynasties, territoires élastiques aux frontières fluctuantes, luttes fratricides, trahisons, conflits, razzias, esclavage, assassinats politiques, révoltes : nomades contre sédentaires, sunnites contre chiites, Berbères contre tous, Islam contre les Juifs puis contre les chrétiens…

Après la conquête arabe et l’islamisation, c’est l’Espagne qui se lança dans les conquêtes, les persécutions et les conversions forcées. Au XVIe siècle, les Arabes appelèrent les Turcs à la rescousse. L’empire ottoman envoya ses corsaires. Ils restèrent un siècle (1650-1750) et rendirent à la région une prospérité et une stabilité presque oubliées. La victoire contre le sultan marocain fixa la frontière à l’ouest, celle contre le Bey de Tunis fit de même à l’est.

Napoléon avait emprunté au Dey d’Alger de quoi nourrir ses soldats lors de la campagne d’Égypte et il ne l’avait pas remboursé. Après sa mort, le 30 avril 1827, une escarmouche entre le consul de France, Pierre Deval, et le Dey servit de prétexte à une expédition punitive. L’armée française en a profité pour détruire au passage un repaire de corsaires gênant le commerce des navires français en Méditerranée et pour interdire une tradition musulmane florissante : l’esclavage.

C’est ainsi que commença la colonisation de l’Algérie par la France, qui réussit à unir contre elle toutes les populations hétérogènes qui y vivaient sous sa coupe.

Les citoyens de ce qui est, aujourd’hui, la République Algérienne Démocratique et Populaire sont issus de l’amalgame de ces différents groupes. À deux exceptions près : les chrétiens et les juifs, car la guerre d’indépendance fut avant tout un nettoyage ethnique.

Ce n’est pas un hasard si les combattants indépendantistes s’appelaient les « moudjahidine », littéralement, les combattants du djihad. Leur quotidien de référence (qui partage les mêmes valeurs que notre vespéral) est toujours El Moudjahid, le djihadiste.

Ferhat Abbas qui fut le premier Président algérien, avait écrit en 1936, un article intitulé « La France c’est moi[4] », dans lequel on lit :« Si j’avais découvert la nation algérienne, je serais nationaliste et je n’en rougirais pas comme d’un crime. Mais je ne mourrai pas pour la patrie algérienne parce que cette patrie n’existe pas. J’ai interrogé l’histoire, j’ai interrogé les vivants et les morts, j’ai visité les cimetières, personne ne m’en a parlé. Sans doute, ai-je trouvé l’Empire arabe, l’Empire musulman qui honorent l’Islam et notre race, mais les Empires se sont éteints. (…) La France n’a pas colonisé l’Algérie, elle l’a construite. »

La Palestine aux Jordaniens et aux Égyptiens

La Palestine, comme l’Algérie, n’avait jamais été un pays indépendant depuis 486 av. J-C. À son emplacement, les seuls États jamais créés avaient été les Royaumes juifs de Salomon, puis de Juda et d’Israël, depuis 1050 avant J-C. Elle fut ensuite occupée par les Romains, qui changèrent le nom d’Israël en Palestine, les Grecs, les Perses, puis les Arabes, les Ottomans et, à la fin de la Première guerre mondiale, les Britanniques, qui y reçurent mandat de faciliter la création d’un Foyer national pour les juifs, sur la terre de leurs ancêtres. Il s’agissait d’un territoire de 100 000 km2, dont Churchill détacha aussitôt 77%, soit près de 80 000km2, pour les offrir à Abdallah de la tribu hachémite en remerciement de ses bons et loyaux services lors de la Grande guerre. C’était là le premier État arabe palestinien sur le territoire de la Palestine mandataire, à qui Abdallah préféra donner le nom de Royaume hachémite.

Les 27 000 km2 restants auraient dû donner naissance à deux États en 1948, l’État juif d’Israël et l’État arabe de Palestine. Les Juifs acceptèrent le deal et déclarèrent leur indépendance le 15 mai 1948. Au nom de la Oumma, la Ligue arabe refusa et cinq pays attaquèrent l’État juif le jour même de sa naissance.

Pourquoi la Ligue arabe et pas « le peuple palestinien » ? Parce qu’il n’existait pas à l’époque.

Avant 1948, la société palestinienne était composée en majorité de paysans, pour qui la référence identitaire était le clan. Les communautés étaient patrilinéaires et endogames (mariage préférentiel avec une cousine de la branche paternelle). Le statut de la femme et des enfants était assez bas. La natalité était forte, la mortalité infantile encore plus.

L’immigration arabe suivit celle des Juifs, qui fournissaient des emplois et, en assainissant les marais, faisaient disparaître de nombreuses maladies, d’où une augmentation croissante de l’espérance de vie.

Jusqu’en 1948, « les Palestiniens » désignait les juifs. En témoigne le drapeau bleu et blanc frappé du bouclier de David, de la Palestine mandataire. Et aussi le fait qu’en 1939, l’équipe de foot palestinienne qui rencontra l’Australie était celle du Maccabi, dont les joueurs portaient un maillot orné du même bouclier de David[5] !

Le 23 mars 2012, le ministre palestinien de l’Intérieur, Fathi Hammad, s’adressant à « ses frères », leur a rappelé leurs origines communes : « Nous venons d’Arabie Saoudite, du Yémen, ou de n’importe où. Personnellement, la moitié de ma famille est égyptienne et l’autre saoudienne. Nous avons des liens de sang. Plus de 30 familles de la Bande de Gaza sont appelées Al-Masri [« l’Égyptien »]. Mes frères, la moitié des Palestiniens sont des Égyptiens. Ils peuvent être d’Alexandrie, du Caire, de Dumietta, du Nord, d’Assouan, de la Haute Égypte. L’autre moitié sont des Saoudiens. Qui sont les Palestiniens ? Nous sommes en réalité des Égyptiens, des Arabes, des musulmans.[6] »

La fin de la guerre contre l’État d’Israël nouveau-né ne fut pas marquée par des traités de paix avec les cinq pays arabes agresseurs, mais par des lignes d’armistice, du fait du refus arabe de négocier avec les Juifs.

Au terme de cette guerre, la Jordanie annexa la rive occidentale du Jourdain et ses habitants possédèrent, jusqu’en 1988, une carte d’identité jordanienne, comme leurs compatriotes de l’ex-Palestine mandataire. Aucun d’entre eux ne manifesta la moindre velléité de séparatisme nationaliste.

La Bande de Gaza, elle, était égyptienne et ses habitants ne réclamèrent jamais rien non plus de cet ordre jusqu’en 1967. La guerre des Six-jours fit bouger les lignes : Israël ravit la rive ouest du Jourdain à la Jordanie et conquit Gaza et une grande partie du Sinaï sur l’Égypte.

Du sixième jour au lendemain, les Égyptiens de Gaza et les Jordaniens de la rive Ouest se découvrirent l’âme d’un peuple et le désir irrépressible de revenir dans le logement qu’avait occupé un de leurs aïeux entre 1946 et 1948[7]. Quand l’État juif leur proposa de rendre les terres en échange de la paix, les 3 NON de Khartoum lui répondirent : non à la paix avec Israël, non aux négociations avec Israël, non à la reconnaissance d’Israël[8].

L’asile algérien pour les Hamasniks : un plan gagnant-gagnant

Il est logique que les milliardaires palestiniens trouvent asile en Algérie. Outre l’absence d’identité autre qu’un ennemi, l’hyper-richesse des dirigeants est commune aux deux, tout comme la misère des citoyens ordinaires. Corollaire évident : la corruption et la loi du plus fort y règnent identiquement. L’Iran, qui partage ces caractéristiques, ainsi que le recours au terrorisme comme politique étrangère privilégiée, finance l’une et l’autre.

Malgré son attitude repentante, la France est trop forte pour être vaincue par l’Algérie et la haine entretenue par les dirigeants n’empêche aucun Algérien d’avoir comme seul horizon un visa pour émigrer chez l’ex-colonisateur. C’est pourquoi il est devenu nécessaire de renouveler l’ennemi et de redynamiser le bouc émissaire. La cause palestinienne s’est ainsi ajoutée à la rancune anticoloniale pour détourner la violence des soumis à la corruption des dirigeants. La présence sur le sol algérien de terroristes responsables de la mort et du supplice du plus grand nombre de juifs depuis la Shoah redorerait le blason des responsables de la misère.

Les Juifs français sont déjà 430% de plus que l’année dernière à souhaiter s’installer en Israël, non pas « malgré le pogrome du 7 octobre », mais à cause de lui et de l’augmentation de l’antisémitisme qui en a résulté. L’installation des chefs terroristes dans un pays qui a un traité d’immigration avec la France devrait inquiéter aussi les chrétiens. Ils peuvent toujours demander asile à Israël : l’État juif a déjà 20% de citoyens arabes, ils ne seront pas dépaysés !


[1] www.foxnews.com/world/hamas-billionaires-lifestyles-of-rich-terrorists

[2] www.washingtonpost.com/national-security/2023/10/26/qatar-hamas-hostage-negotiations/

[3] www.wsj.com/articles/qatar-is-the-mideasts-honest-broker-hamas-israel-america-middle-east-conflict-peace-19e3cc0f

[4] In L’Entente franco-musulmane, 27 février 1936.

[5] Voir la vidéo d’archive de British Pathé : https://youtu.be/ZETRlbQJ0uI

[6] https://moi.gov.ps/home/post/36279

[7] Seule condition pour obtenir le statut transmissible ad æternam de « réfugié palestinien » , alors que tous les autres réfugiés doivent avoir perdu leur nationalité pour obtenir un statut non transmissible est soumis à conditions (pas de violence, pas de crime ou délit…). Voir les différences entre UNWRA (réservée aux Palestiniens) www.unrwa.org/userfiles/2010011791015.pdfet et HCR (pour tous les autres réfugiés) : www.ohchr.org/en/instruments-mechanisms/instruments/convention-relating-status-refugees

[8] www.monde-diplomatique.fr/1981/11/A/36456

Les Français, condamnés à rester spectateurs du chaos

Ivan Rioufol analyse à son tour le coup politique de Marine Le Pen, et la crise de la macronie. « Je ne pense pas qu’il faille satisfaire toutes les demandes populaires », estime le président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale Sacha Houlié.


Les Français, désireux de reprendre leur destin en main, sont condamnés à demeurer spectateurs du chaos. Et Marine Le Pen a contribué à ce frustrant statu quo, mardi soir, en sauvant la Macronie du naufrage idéologique qui aurait dû précipiter la chute de ce mouvement hors-sol.

La grosse commission

Certes, le leader RN s’est fait plaisir en humiliant Emmanuel Macron par son soutien au texte sur l’immigration, sorti de la commission mixte paritaire. La une de Libération, ce mercredi, rappelle opportunément la déclaration présidentielle du 24 avril 2022, contredite par le label RN apposé perfidement au projet de loi gouvernemental : « Vous m’avez élu pour faire barrage à l’extrême droite. Ce vote m’oblige ». Ce coup politique dévoile, sans surprise, la vacuité du chef de l’État, qui a laissé sa réforme s’emplir des apports des Républicains restreignant les flux migratoires et avalisant la préférence nationale pour les aides sociales. Cette manœuvre permet également au RN de revendiquer une incontestable victoire idéologique. Il la partage avec LR dans un rapprochement qui pourrait dessiner une future coopération plus étroite.

A lire aussi: Le jour où les députés français ont voté la «préférence nationale»

Le 19 décembre 2023 restera, de ce point de vue, comme la fin d’un monde : celui des idéologues imperméables à la vie réelle. Pour autant, c’est une théâtroratie qui perdure. Elle amuse la galerie grâce au croc-en-jambe du RN. Cependant, elle prolonge l’éloignement des citoyens des prises de décisions. Le Pen cautionne un texte qui est très en deçà des attentes de fermeté des sondés. Il ne réglera rien de la dépossession de la souveraineté législative face à la prédominance des juges non élus européens, ni des exemptions léonines accordées aux Algériens, ni des détournements du droit d’asile, ni des obstacles empêchant des référendums, etc.

Le mépris de Sacha Houlié

Le déni démocratique reste un puissant détonateur. D’autant que la tentation totalitaire de la Macronie, évoquée ici lundi, se confirme dans la volonté exprimée mardi soir par Macron, en attente du vote final, de ne pas comptabiliser les voix des députés RN. « Je ne veux pas de loi immigration avec les voix du RN », a-t-il déclaré. Cet effacement, par le caprice du Prince, d’une légitime expression parlementaire est digne du plus rustre des régimes despotiques. Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont salué par la suite, dans les mêmes termes, un texte « voté sans les voix du RN » : un mensonge démenti aisément pas les faits puisque les députés RN ont approuvé le texte à l’unanimité et que le projet ne serait pas passé (7 voix manquantes) s’ils avaient voté contre.

A lire aussi: Ma préférence, à moi…

Ce mercredi, sur RTL, le macroniste Sacha Houlié, président de la commission mixte paritaire, a laissé voir le mépris élitiste qui habite encore cette formation en voie d’implosion : « Je ne pense pas qu’il faille satisfaire toutes les demandes populaires ». Le Conseil constitutionnel est désormais espéré, par ceux qui ne veulent pas se résoudre à écouter le peuple, dans ses censures du texte voté. Une fois de plus, des juges décideront de ce que doivent penser les Français. Attention ! Les gouttes d’eau débordent du vase…

Joyeux Noël ! Et bonne année !

Journal d'un paria: Bloc-notes 2020-21

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Vous êtes conviés aux noces du «progressisme» et de l’islamo-palestinisme

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Pierre-André Taguieff publie Le Nouvel Opium des progressistes (Tract Gallimard, 2023). Il y rappelle que malgré l’affaire Bensoussan, le progressisme n’a jamais voulu voir la réalité de l’antisémitisme d’origine arabo-musulmane.


Avec une précision et une méticulosité d’horloger, Pierre-André Taguieff poursuit le travail d’analyse et de dévoilement qu’il avait commencé il y a plus trente ou quarante ans en histoire des idées politiques, celles qui ruinent la pensée : le racisme et ses métamorphoses d’abord, puis l’antisémitisme avec là aussi ses métamorphoses. Des Protocoles de Sages de Sion inventés par la police secrète du Tsar à la charte du Hamas, c’est un fil continu que déroule Taguieff. Il y tire, dans son dernier essai Le nouvel opium des progressistes (Tract Gallimard) sa dernière variante. Elle n’est pas triste, car, à défaut d’être grotesque, l’alliance actuelle du gauchisme (progressiste, forcément progressiste) avec l’islamisme signe une étrange défaite de la pensée dite de « gauche ». Les guillemets s’imposent tant cette qualification perd tout lien avec la pensée de ses origines. Jaurès, Blum, Mendès France doivent se retourner dans leurs tombes devant le constat de ce lamentable itinéraire. Auraient-ils fumé trop d’opium tous ces indignés, tous ses insoumis, ces intellectuels désormais entonnant en cœur des Allahou akbar révolutionnaires ? Cet essai tombe à point nommé, car les massacres du 7 octobre 2023, commis en Israël par le Hamas changent radicalement la donne. Il ne s’agit plus cette fois-ci d’élucubrations intellectuelles pensées dans un café enfumé rive gauche dans les années 70 à propos de la Longue marche d’un grand lider à Cuba ou à Pékin, il s’agit cette fois ci du soutien à un groupe fanatisé de tueurs sadiques supposés être des résistants du troisième type. C’est ce saut qualitatif du délire idéologique écrit dans le sang que Taguieff regarde de près.

Gauche en manque

Bien sûr, il y avait déjà eu le soutien (progressiste, forcément progressiste) à Pol Pot, de la part des  éminents philosophes de la rue d’Ulm, la fascination énamourée de Garaudy pour Kadhafi, la mode du poncho guerillero accompagnant le poster du Che que tout étudiant soixante-huitard affichait dans sa chambre, ou bien les mille plateaux des Deleuze/Guatari ou étagères recouvertes d’opus déconstructifs de Derrida. Nous n’en sommes plus là. La découverte de tous les sentiers lumineux éclairant les goulags soviétiques ou chinois n’a pas suffi. Les horreurs de la pensée totalitaire continuent à séduire. Et les dernières en date portent le keffieh et les parfums de l’Orient compliqué. Elles sont désormais inspirées par la pensée progressiste (forcément progressiste) de l’islam. Depuis leurs tapis volants ses divers prédicateurs ont su toucher les catégories mentales d’une gauche en manque de radicalité. C’est tout de même en ayant  toujours le souci des justes revendications des classes laborieuses que Judith Butler, grande leadeuse du féminisme « radical » aux Etats-Unis, estime que le Hamas et le Hezbollah sont des « mouvements d’émancipation sociale ». Ouf ! Badiou, Balibar et Rancière doivent être rassurés. Tant pis pour les féministes de Berkeley si Youssouf Al Qaradawi, grand prédicateur des Frères musulmans, expliquait doctement sur la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, les divers modes de punition destinés aux femmes refusant de se soumettre aux désirs de leurs maris. Le petit lider insoumis Adrien Quatennens avait surement dû y trouver de judicieux conseils. Cette incartade n’a pas troublé Mathilde Panot, autre insoumise télévisuelle qui, soucieuse du mauvais sort fait aux femmes par le capitalisme, a bien compris que la mesure islamophobe interdisant le port de l’abaya à l’école masquait en fait la politique antisociale du gouvernement Macron. Tous les porte-paroles de la France insoumise ont intégré la lutte contre « l’islamophobie » dans leur panoplie argumentative. L’électorat des jeunes-issus-de-la-diversité mérite bien, sinon une messe, au moins quelques génuflexions.

Pierre-Andre Taguieff en 2007 © BALTEL/SIPA

Ainsi va le monde moderne et le dramatique moment présent n’est pas avare, hélas, de ces glissements qui petit à petit imposent dans le paysage culturel, idéologique et politique les formes les plus régressives de l’islam revu et corrigé par les Frères musulmans. Le progressisme n’a jamais voulu prendre en compte la réalité de l’antisémitisme d’origine arabo-musulmane. Bien au contraire, et l’invraisemblable procès contre Georges Bensoussan désigné comme coupable de racisme anti-musulman et dénoncé par le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France, aujourd’hui dissous pour complicité avec les composantes islamo-terroristes) témoignait de cet aveuglement parce que contraire à tous les schémas prépensés de la bien-pensance progressiste. Ce procès fut exemplaire de la stratégie islamiste d’utiliser les moyens du droit mais encore du déni idéologique de cette réalité. La République faisait crédit à ses pires ennemis de vertus républicaines !

Nouveau paysage

Pierre-André Taguieff fait l’inventaire de cette histoire des myopies du progressisme et de ses divers épisodes dont la laïcité fait chaque jour les frais. Après avoir étudié toutes les formes du nouvel antisémitisme venu du propalestinisme dans « Prêcheurs de haine » (Mille et nuits, 2004) autant que ses usages politiques dans « Criminaliser les Juifs » (Hermann, 2020)  et rappelé les anciennes alliances islamo-nazies sous la férule du grand mufti de Jérusalem Amin El Husseini et de ses ouailles fréristes, Hassan Al Bana et de son idéologue principal Sayyid Qutb, dans « Liaisons dangereuses (Hermann, 2021) jusqu’à la convergence islamo-gauchiste actuelle, Taguieff développe dans ce présent essai l’enjeu le plus immédiat, celui le plus grave dont témoigne l’actuelle guerre entre Israël et le Hamas. Dans leur vision aussi erronée qu’archaïque, les progressistes lisent le conflit israélo-palestinien à travers la grille de lecture de la guerre d’Algérie, celle du colonisé contre le colonisateur. Faisant fi de toutes composantes culturelles de la partie islamique, les progressistes ne peuvent rien comprendre à ce qui est en train de se jouer.  Ils n’y comprennent rien parce que cet allié nouveau du wokisme décolonial (ici indigéniste) y a ajouté sa part de déconstructivisme importé des campus américains. Dans le paysage de faux semblants accélérés par les réseaux sociaux, le temps de l’histoire a disparu comme disparaît la complexité de l’histoire du Proche-Orient, celle d’Israël ou celle du sionisme. Les supposés progressistes ne veulent pas voir qu’Israël est la ligne de front contre le nouveau totalitarisme. Si la gauche croit retrouver un supplément d’âme à crier avec Mélenchon des « vive Gaza » place de la République, elle ne sait pas qu’elle sera la prochaine cible des égorgeurs du Hamas.

Lisez ce « Tract » de Taguieff. C’est une arme pour comprendre la menace islamiste, c’est aussi une arme contre la bêtise.

Pierre-André Taguieff, Le Nouvel Opium des progressistes. Antisionisme radical et islamo-palestinisme, Paris, Gallimard, coll. « Tracts », 2023, 64 p.

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Le dumping social et la charia

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Couple musulman photographié à Lyon, 27 avril 2021 © ROMAIN DOUCELIN/SIPA

Alors qu’Emmanuel Macron et Elisabeth Borne chargent le Conseil constitutionnel de corriger la loi immigration, et que l’on peut donc craindre que les quelques concessions faites à la droite soient méticuleusement détricotées, oublions un peu ces histoires de régularisations et de timides retours à la frontière ! 22% des prénoms actuellement donnés en France se réfèrent à des cultures musulmanes, 78% des musulmans présents en France estiment notre laïcité « islamophobe », et 45% d’entre eux considèrent les massacres du Hamas du 7 octobre comme des « actes de résistance ». Peut-on encore faire peuple ?


À tous ceux qui refusent l’arrêt de l’immigration musulmane, il n’y a qu’une seule question à poser : quelle part de la charia sont-ils prêts à introduire dans nos mœurs et dans nos lois ?

Registre oppositionnel

François Burgat, directeur de recherche émérite au CNRS mais surtout soutien des Frères Musulmans et de l’islam politique (il le dit lui-même), a raison sur un point : il affirme en effet que la « citoyenneté complète » est « celle qui autorise, y compris sur un registre oppositionnel, la pleine participation à la production des normes sociétales »[1]. C’est parfaitement exact, et c’est même le fondement de la démocratie.

Thomas Legrand, de Libération, a évoqué lors d’un débat face à François-Xavier Bellamy « la culture qu’on peut créer ensemble » (notre vidéo ci-dessous) en l’opposant à la culture que la France et le peuple français pourraient transmettre à ceux qui désirent venir vivre avec eux, chez eux. D’après l’INSEE, en 2019 près de 22% des prénoms donnés en France se référaient à des cultures musulmanes – ce qui évidemment nous renseigne davantage sur les parents qui donnent ces prénoms que sur les enfants qui les portent, mais permet de supposer que ces enfants seront élevés par leurs familles avec des références symboliques et culturelles (et souvent religieuses) musulmanes. Peut-on raisonnablement imaginer tenir durablement 22% de la population à l’écart de toute influence sur ce que seront, demain, la culture de référence et la norme qui organiseront la société ? À titre comparatif, il y avait environ 22% de musulmans en Inde lorsque la partition entre non-musulmans et musulmans est devenue nécessaire, aboutissant à la création du Pakistan.

Les statistiques de l’effroi

Or, l’influence d’une importante population musulmane sur la « production des normes sociétales » et la « culture qu’on peut créer ensemble » ne sera pas seulement folklorique, le Ramadan et les cornes de gazelles s’ajoutant paisiblement à l’Avent et aux bredele. Plusieurs études récentes le prouvent : ainsi, on a appris (sans grande surprise) que 78% des musulmans de France sont opposés à la laïcité[2], que 76% font d’avantage confiance à la religion qu’à la science en matière de cosmogonie, ou que 45% d’entre eux[3] considèrent les massacres, tortures, viols et enlèvements perpétrés par le Hamas le 7 octobre comme « des actes de résistance » (soit 4,5 fois plus que chez les non-musulmans, « l’effet islam » est ici manifeste). Ce n’est pas la totalité des musulmans (aucun individu ne saurait, d’ailleurs, être réduit à son appartenance religieuse), mais si l’on veut penser les phénomènes sociaux et les évolutions collectives, il faut bien accepter de penser à l’échelle statistique.

A lire aussi: Vous êtes conviés aux noces du «progressisme» et de l’islamo-palestinisme

On peut bien sûr débattre aussi des effets économiques de l’immigration massive, poids considérable pour les finances publiques, outil de dumping social et source incontestable d’insécurité, avec tous les coûts humains mais aussi financiers associés. Même si naturellement tous les délinquants ne sont pas immigrés ni d’origine immigrée, et que tous les immigrés (musulmans ou non) et leurs descendants ne sont évidemment pas délinquants, reste que dans tous les pays européens les statistiques aboutissent à des conclusions identiques, et même le recteur de la Grande Mosquée de Paris a fini par reconnaître que 70 à 80% des détenus dans les prisons françaises sont musulmans – ce n’est pas un hasard si le Coran va jusqu’à réglementer le partage des fruits des razzias perpétrées par des musulmans contre des non-musulmans (sourate 8 Al-Anfal, « le butin »), et bien sûr prévoit l’utilisation des captives de guerre non-musulmanes comme esclaves sexuelles (sourate 4 versets 3 et 24, sourate 23 verset 6, sourate 33 versets 50 et 52, sourate 70 verset 30).

Immigrations, pluriel

Notons, au passage, la malhonnêteté profonde qu’il y a à prétendre débattre de l’immigration alors qu’il y a des immigrations, et que toutes n’induisent absolument pas les mêmes interrogations (les effets sécuritaire, économique et culturel de l’immigration d’Asie du Sud-Est, par exemple, sont d’une toute autre nature que ceux de l’immigration maghrébine, ou d’Afrique Sub-Saharienne – là encore, dans tous les pays d’Europe les études statistiques sont sans appel).

Notons aussi qu’en ce qui concerne le poids de plus en plus considérable de l’islam en France, l’étude de l’Ifop déjà évoquée indique également que seuls 46,9% des musulmans résidant en France sont de nationalité française par la naissance, alors que 24,3% ont obtenu cette nationalité par naturalisation et que 28,8% sont de nationalité étrangère (la situation des bi-nationaux dans ces statistiques n’est pas claire). Ceux qui défendent l’idée de la remigration ne manqueront donc pas de noter qu’elle serait un moyen très simple de réduire considérablement l’importance de l’islam sur notre sol.

La « loi immigration » qui vient d’être votée, en revanche, ne changera rien à l’affaire : elle est avant tout une loi de régularisation massive – manière, à brève échéance, d’offrir le droit de vote à des dizaines de milliers de clandestins – et les quelques concessions faites à la droite seront méthodiquement vidées de toute substance par la gauche et le centre.

L’essentiel demeure donc : même dans l’hypothèse où nous parviendrions à éviter le chaos généralisé, quel impact auront sur notre art de vivre et sur notre cadre juridique des millions de personnes dont 45% ont une vision positive des crimes du Hamas ? Et, que les raisons invoquées pour y consentir soient économiques ou humanitaires, combien de millions supplémentaires faudra-t-il encore en faire venir ?


[1] https://twitter.com/frburgat/status/1633903181368311838

[2] https://www.ifop.com/publication/abayas-burqa-attentat-darras-enquete-aupres-des-musulmans-sur-la-laicite-et-la-place-des-religions-a-lecole-et-dans-la-societe/

[3] https://www.ifop.com/publication/51250/

Le grand basculement

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© Gabrielle CEZARD/SIPA

Les Français ne veulent plus d’immigration. Nombreux sont leurs élus qui refusent de l’entendre. Ceux qui se proposent de refuser d’appliquer la loi immigration sont minoritaires, mais conservent de véritables capacités de nuisance.


La gauche a abandonné les travailleurs en 1983 avec le tournant de la rigueur et a fait en 1986 (marche des beurs) de l’immigré le symbole de ses combats. Le tournant intellectuel de ce changement de logiciel est apparu au grand jour avec l’occupation de l’église St-Bernard. Depuis lors, la doctrine immigrationniste s’est imposée à la gauche et a paralysé la droite conservatrice : impossibilité de réguler les flux migratoires, extrême difficulté à faire appliquer la laïcité, transformation du modèle assimilationniste français en modèle multiculturel anglo-saxon.

35 ans après, le résultat est là : une profonde transformation du paysage ethnique et culturel français, ce que Jean-Luc Mélenchon appelle la créolisation de la France, ou ce que Renaud Camus appelle le grand remplacement. C’est la même chose et les Français n’en veulent plus. À 80% ils rejettent ce qui apparaît comme un profond basculement de la civilisation française.

Ils ne veulent pas que les jeunes filles françaises se sentent obligées de se voiler, ils ne veulent pas que les hommes se promènent en burnous dans les rues françaises, ils ne veulent pas entendre le muezzin appeler à la prière dans des mosquées salafistes, ils ne veulent pas que des bandes armées fassent la loi dans les cités abandonnées par la République, ils ne veulent pas que les professeurs renoncent à enseigner l’Histoire et à émanciper leurs élèves, ils ne veulent pas que St-Denis devienne Gaza ni la France le Liban, ils ne veulent pas que la loi des villes où ils essaient de cohabiter soit dictée par des islamistes qui partout où ils ont pris le pouvoir ont semé la terreur et ont instauré une barbarie sans précédent.

À lire aussi, Ivan Rioufol: Les Français, condamnés à rester spectateurs du chaos

Ils veulent vivre libres dans une société de progrès. Pour cela, ils ont compris qu’il fallait drastiquement limiter l’immigration en provenance d’Afrique. Ils le veulent et ils en ont le droit. Mais la gauche qui est totalement responsable dans son ensemble (sauf l’aile chevènementiste) de cette situation ne le veut pas. Et la droite conservatrice qui vit sous la domination intellectuelle de la gauche ne le peut pas. Alors la droite radicale prospère en France, comme en Europe. Et la gauche s’effondre en ne représentant plus que 20% des Français. 

La loi sur l’immigration votée mardi par la droite conservatrice avec le soutien intéressé de la droite radicale est l’acmé de cette tragédie politique française. Ne doutons pas qu’elle sera le point de départ d’une série d’actions de « résistance » ou de sabotages (le refus d’appliquer la loi) par tous ceux qui à gauche veulent se redorer la pilule après 35 ans de trahisons et d’abandons de ce qui faisait l’identité française : l’idée de nation et l’universalité des droits de l’homme. Honteux de ces trahisons vont se dresser des Jean Moulin de pacotille, des lieutenants Tom de plateaux télé, des intermittents de la République. 

Ils vont créer de la tension en France, mais ils sont extrêmement minoritaires. La bascule a eu lieu et 80% des Français veulent retrouver leur pleine souveraineté sur le destin de la nation. Si on leur refuse, les lendemains seront tragiques.

Appauvris par l’inflation, nous le serons plus encore par la récession

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Galeries Lafayette, Paris, Noël 2023 © CHINE NOUVELLE/SIPA

Philippe Murer redoute et analyse la récession menaçant à court terme l’Europe. L’histoire se répète.


Tous les indicateurs pointent vers une entrée en récession rapide de la zone euro et de la France. La croissance a été négative au 3ème trimestre 2023, elle le sera encore au 4ème trimestre.

En France, il faut remonter à 2009 pour retrouver un indicateur de la croissance dans l’industrie aussi négatif : cela n’étonnera personne vu la hausse des prix de l’énergie qu’encaissent nos usines. La situation est à peu près aussi mauvaise dans les services.     

L’économie européenne va entrer en récession, la France aussi.

L’inflation annuelle due à la forte hausse des prix de l’énergie est revenue en Europe à des niveaux raisonnables de 2,4% (3,9% en France qui est un peu en retard) et l’inflation ne devrait pas être un problème l’année prochaine en Europe, à moins d’un nouveau choc externe. Mais la Banque Centrale Européenne a combattu l’inflation par des hausses de taux d’intérêt afin de faire baisser la demande, les prix, de peser sur les salaires grâce à une hausse du chômage. Elle est parvenue à ses fins.

L’inflation est assagie, nous basculons maintenant en récession. Et les mauvais signes s’accumulent : les loyers impayés ont augmenté de 300% en région parisienne[1], les faillites de PME retrouvent leur niveau de 2009[2] et le chômage recommence à augmenter.

La stratégie différente des Etats-Unis

Les États-Unis ont une croissance relativement élevée malgré des indicateurs des entreprises proches de la récession. Il y a derrière les derniers chiffres du 3ème trimestre, 5% de croissance, un réel mystère : l’économie américaine irait très bien alors que les ménages américains et les entreprises jugent qu’elle va mal. Passons. Une des explications de la bonne tenue de l’économie américaine en 2023 est la hausse des dépenses publiques très importante engagée par Joe Biden amenant un déficit public en 2023 de 7,4% du PIB après 3,5% en 2022[3]. L’inflation est revenue à 3% pour l’ensemble des biens et services, et à 4% quand on exclut les parties volatiles que sont l’énergie et l’alimentation. Malgré cette inflation non éteinte, la banque centrale américaine, la FED, a profondément surpris les marchés financiers en leur promettant trois baisses de taux pour 2024. Les marchés boursiers américains ont été habilement tenus par la FED en 2022-2023 pour empêcher l’effondrement du château de cartes que constituent les marchés financiers et la dette américaine : malgré des taux à 10 ans passés de 1% à 5% en deux ans, la bourse était restée proche de ses niveaux records, un résultat extraordinaire obtenu par le patron de la FED. La décision très risquée de la FED d’annoncer des baisses de taux bien que l’inflation reste « collante », a permis à la bourse américaine de franchir ses précédents records. Les stratèges boursiers américains se perdent en conjectures : cette décision est-elle due à des risques de krach financier majeur que seuls certains initiés appréhendent correctement ou bien s’agit-il d’une décision « politique » afin de sauver les chances de Biden de gagner l’élection présidentielle en 2024 ? On rappellera que les sondages donnent aujourd’hui et de plus en plus l’avantage à Donald Trump, les Américains étant très déçus par le mandat de Joe Biden tant pour ses résultats économiques jugés mauvais que pour le problème d’immigration incontrôlée à la frontière sud des États-Unis.

Cette décision d’annoncer trois baisses de taux, de faire bondir la bourse, baisser le dollar, et assouplir les conditions financières alors que l’inflation n’est pas éteinte est très risquée. Il est fort possible que l’inflation réapparaisse brusquement fin 2024 ou début 2025 et que tout soit à refaire. Il est fort possible qu’une Russie en conflit avec l’hégémon américain, fasse tout ce qui est en son pouvoir pour que les prix de l’énergie bondissent en 2024, causant de grandes difficultés à l’empire américain avec un retour de l’inflation. Sachant que le déficit public est déjà de 7% du PIB en 2023 en période de croissance et de chômage faible, que se passerait-il si les Etats-Unis connaissaient une période de récession profonde ? Le déficit public américain était passé de 3% à 11% du PIB entre 2007 et 2009. On comprend que les Etats-Unis avec leur dette publique de 120% du PIB et leur déficit public record de 7% sont en risque d’entrer dans un mécanisme de trappe à dettes : une dette publique devenue ingérable. Nous n’en sommes pas là mais le risque pointe à l’horizon.

Pour le moment, on peut dire que l’économie américaine devrait bien mieux se porter que l’économie européenne en 2024 et cette décision de la FED fait courir des risques supplémentaires à l’économie européenne pour 2024 et 2025.

La stratégie européenne

La stratégie de l’Union Européenne est fort différente. La BCE a annoncé qu’elle ne baissera pas ses taux d’intérêt rapidement alors même que les pays de la zone euro sont quasiment en récession. L’Union Européenne a demandé en juillet aux Etats membres de supprimer les « boucliers » sur l’énergie et la politique générale d’austérité fait son retour pour éviter le dérapage des déficits publics. Le gouvernement Macron a ainsi expliqué que les tarifs de l’électricité augmenteront de 10% début 2024 car la taxe intérieure sur l’électricité de 9 milliards d’euros va être réactivée. Le gouvernement a prévu dans sa loi de finances une baisse de 15 milliards d’euros des dépenses publiques, compte tenu de l’inflation. Pratiquer l’austérité dans un contexte de récession amènera comme c’est toujours le cas à amplifier la récession et potentiellement le déficit public. On se rappellera de cette politique absurde début 2010 qui conduira toute l’Europe à une crise des dettes publiques et à être le trou noir de la croissance mondiale entre 2010 et 2015. Cette politique généralisée dès l’année prochaine dans l’Union Européenne avec la réactivation du pacte de stabilité budgétaire amènera la zone euro à une croissance quasi nulle, au pire largement négative. L’histoire semble se répéter.

Qui plus est, la croissance est quasi nulle dans une Europe où les grands pays ont une croissance très faible depuis 20 ans. La croissance de l’Italie est quasi nulle depuis fin 2000 ; idem pour l’Allemagne depuis fin 2017 et pour la France depuis fin 2019.

L’économie européenne n’a plus de croissance tout simplement parce que l’industrie fuit un vieux continent qui ne la protège pas, un continent qui ne se soucie pas de ce qui est la clé de la prospérité. Une économie qui ne produit plus mais qui se contente d’importer est une économie finie.

Et les politiques d’énergie chères (marché européen de l’électricité, sanctions sur l’énergie russe et taxes carbone) vont un peu plus casser, délocaliser notre industrie. Depuis 2017, l’Allemagne a vu sa production industrielle décrocher de 15%, le rythme le plus rapide du continent. Si même la puissance industrielle du continent européen ne s’en sort plus, comprenons que tout espoir de voir les pays européens se réindustrialiser avec de telles politiques économiques est vain.

Conclusion

Notre politique économique sans queue ni tête nous emmène vers un ciel noir : une récession d’abord, un appauvrissement des citoyens ensuite, un affaiblissement inéluctable de nos économies pour finir. Le risque sera alors une crise des dettes publiques, enclenchant à son tour de nouveaux reculs économiques et sociaux.

Quel parti politique aura le courage de proposer de mettre fin à ces politiques profondément destructrices ? Car le déclin n’est pas inéluctable, il dépend avant tout de nos choix politiques.

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[1] « Les loyers impayés explosent, les profils des mauvais payeurs changent » https://rmc.bfmtv.com/actualites/economie/immobilier-les-loyers-impayes-explosent-les-profils-des-mauvais-payeurs-changent_AV-202311010286.html

[2] Source Banque de France.

[3] En corrigeant les chiffres d’une astuce budgétaire du gouvernement Biden, pour enjoliver son bilan: l’annulation des prêts étudiants a permis de reporter 2% du PIB du déficit de 2023 à l’année 2022.

Quel antisémite êtes-vous ?

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Couverture du livre de Sergei Nilus contenant les « Protocoles des sages de Sion », 1912. ©D.R

L’antisémitisme aussi a ses tendances ! Enfin le test qui vous dira laquelle suivre.


1. Quel est votre ouvrage antisémite favori ?

a) Les Protocoles des sages de Sion. Un faux qui unit antisémitisme décomplexé et complotisme délirant. Inutile de le lire, il n’existe que pour donner naissance à cette phrase « Ci li siounistes », sorte de martingale conjuguant l’incapacité à argumenter et la volonté de remporter l’échange à tout prix. Après, si vous croyez vraiment qu’une société secrète de conjurés diaboliques laisse traîner les comptes-rendus de ses projets de domination du monde, il est temps qu’on vous dise qu’en vrai, la marmotte, elle ne met pas le chocolat dans le papier d’alu ! Notez qu’avoir un QI inférieur à sa température anale n’empêche pas de mener une vie normale, votre ancêtre l’a prouvé jusqu’à ce qu’il décide de faire entrer ce satané cheval de bois à l’intérieur des remparts de sa cité.

b) Mein Kampf, Adolf Hitler. Dix millions d’exemplaires vendus et toujours un best-seller dans les pays arabes. Une référence pour tous ceux qui aiment se laver les yeux à la soude caustique et qui pensent que le 7 octobre est un acte de résistance admirable. Un livre qu’il est difficile néanmoins de lire dans le métro sans risquer des regards d’opprobre. Qu’à cela ne tienne, « le licite et l’illicite en Islam » du penseur des Frères musulmans Youssef al-Qaradawi peut vous fournir votre dose de haine antijuive en toute respectabilité. Vous gagnerez même des points d’ouverture à l’autre (on a bien dit « à l’autre », pas « de l’autre »).

c) Les Blancs, les juifs et nous, Houria Bouteldja. Cinquante nuances de Grey explore la monochromie en mode fusion-cochon. Avec Houria, on atteint le stade bichromatique. Mais ce que l’on gagne en contraste, on le perd en rapprochement sensuel. Unique avantage de la démarche, une pensée politique à hauteur de bulots qui se transmet plus vite que des chlamydiæ dans une soirée échangiste. Le concept est basique : les Blancs et les juifs = méchants/persécuteurs. Le reste du spectre chromatique = gentils/victimes. Idéal pour recruter des militants plus proches d’Homer Simpson que d’une forme de vie intelligente !

d) Bagatelles pour un massacre, Louis-Ferdinand Céline. Si Georges Bernanos a exécuté ce pamphlet en une phrase –« cette fois-ci Céline s’est trompé d’urinoir » –, vous pouvez tenter la réhabilitation de ce vomi imprimé pour ajuster votre posture d’esthète provocateur. Inspirez-vous de Léon Daudet et peaufinez les qualificatifs : la violence antisémite devient « verdeur rabelaisienne » ; les torrents de haine, des « touches d’acidité » et l’obscénité, la «gouaille populaire ».

2. Quel est votre slogan préféré quand vous participez à une manifestation antisémite, euh… propalestinienne ?

a) « From the river to the see, Palestine will be free ! » C’est mignon et ça rime et puis avec « Mort aux juifs ! », son équivalent, on perd en réputation ce que l’on gagne en clarté.

b) « Allahu Akbar ! » « Mort aux juifs ! » ce n’est pas super inclusif. Alors qu’avec « Allahu Akbar », on augmente les parts de marché de l’appel à la haine et au meurtre en élargissant aux kouffars et autres Occidentaux le panel de référence.

c) « Israël assassin ! » C’est pareil que « Mort aux juifs ! » mais en version assumable par un universitaire d’extrême gauche et un militant antiraciste de LFI. D’ailleurs vous n’êtes pas antisémite, mais antisioniste. C’est la même chose mais c’est tellement plus vendeur socialement. Vous ajoutez un petit twist de perversité au concept en parvenant à faire oublier un crime contre l’humanité tout en désignant comme cible ceux qui l’ont subi. C’est votre côté Charles Pasqua mâtiné de militant gauchiste: quand vous êtes pris en défaut, vous balancez la merde dans le ventilateur puis vous lancez une pétition pour vous plaindre de l’odeur.

d) L’appel au cessez-le-feu. Une véritable machine à ressusciter l’homme politique en cours de zombification. La posture est sans danger et surtout gratifiante permet de renvoyer dos à dos Israël et le Hamas tout en polissant l’image publique de celui qui assume cette sale besogne. Le tout en s’assurant la compréhension du Qatar quant à la nécessité de sponsoriser ses vieux jours. Mais faire de la paix le cache-sexe de la prévarication, c’est aussi crédible qu’un tuto de djihadiste sur l’éducation bienveillante.

3. La citation qui vous énerve le plus.

a) « Je préfère vos condamnations à vos condoléances », Golda Meir. Pour vous qui passez votre temps entre macération intellectuelle, autoflagellation et dénonciation de votre privilège blanc, ce refus de l’esprit bougies-fleurs-nounours vous heurte profondément.

b) « Je ne prépare pas la guerre. Je me prépare à me défendre. Israël n’a pas le choix, c’est mourir ou gagner », Shimon Peres. Vous, vous êtes clairement sur la première option mais comme par hasard, c’est toujours la deuxième qui finit par arriver. Quand on se spécialise dans la guerre sainte et qu’on ne récolte que des branlées magistrales, l’hypothèse que Dieu vous apprécie autant que Jean-Luc Mélenchon aime être contredit aurait dû vous traverser l’esprit.

c) « Quand ils sont venus chercher les juifs, je n’ai rien dit, je n’étais pas juif. Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste […]. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. » Quel manque de discernement ! Il suffit pourtant de faire partie des « ils » pour se retrouver côté gâchette plutôt que côté embouchure du fusil. Bon faut assumer sa conversion au nazisme – si on veut demander la main d’Ahed Tamimi, l’icône palestinienne hitlero-compatible, c’est un vrai plus.

d) « L’histoire nous a enseigné que personne n’a jamais mis fin au chantage d’un pays totalitaire par l’apaisement », Yitzhak Rabin. C’est bien pour cela que les plus cyniques ont milité pour un cessez-le-feu avec le Hamas dès le lendemain du 7 octobre. Utiliser l’appel à la paix comme baiser de la mort, c’est un peu comme refiler la salpingite de votre maîtresse à votre épouse, le partage dans ce cas est rarement un prélude au rapprochement et au retour des relations apaisées.

4. Des tombes juives ont été profanées dans le cimetière communal, vous vous dites :

a) En tant que responsable de la future branche armée du Hamas, canal européen, sous couverture de secrétaire de section LFI et de coordinateur Nupes, vous vous arrachez les cheveux: profaner les tombes, c’est bien, les remplir, c’est mieux.

b) « Je n’aurais peut-être pas dû laisser dans l’entrée ma pelle, ma masse, ma bombe de peinture et mes chaussures pleines de terre. »

c) C’est vraiment ennuyeux cette accumulation de violences contre les juifs alors que les actes antimusulmans sont en nombre dérisoire. Du coup, répandre l’antisémitisme sous couvert d’antisionisme taquine un peu votre conscience. Heureusement, les fées « Déni », « Mauvaise Foi » et « Indignation surjouée », se ruent à votre secours. Assistées d’ « Intérêt particulier » et de « Clientélisme communautaire », leurs fidèles serviteurs, elles vont vous mijoter une petite réalité alternative où vous pourrez accuser les juifs d’être des « nazis sans prépuce ». De quoi devenir la star de France Inter.

d) « Toujours à se plaindre ! Les tombes ont pourtant bénéficié d’un relooking décoratif où l’élément graphique à base de svatiska souligne sans l’écraser le message rituel qui l’accompagne, à savoir : “Mort aux juifs !” Et au lieu de chercher à comprendre la dynamique de l’interaction homme/pierre tombale dans une perspective holistique et systémique, les familles choisissent la facilité de l’accusation de profanation. »


Résultats

Une majorité de a.

Vous êtes un antisémite qui s’ignore et un islamo-gauchiste qui n’existe pas. Appartenir à la gauche, c’est en effet bénéficier d’un totem d’immunité pour détester les juifs puisque tout le monde sait que l’antisémitisme, c’est d’esstrêmedrôate. Malgré cet avantage de départ, votre leader maximo, Jean-Luc Mélenchon, amateur de courtisans obséquieux, de leaders autocratiques exotiques et de saillies à connotations antisémites, a quand même réussi à devenir plus repoussoir que Jean-Marie Le Pen. Vous tenez un champion !

Une majorité de b.

Vous êtes l’antisémite au carré. Celui qui concilie inné et acquis, bagage culturel et allégeance idéologique. En bon islamiste, il n’existe pour vous que deux sortes d’êtres humains : ceux qui sont comme vous et ceux qui sont destinés à être transformés en compost avant leur mort.

Une majorité de c.

Vous êtes la version woke de l’antisémite. Vous inventez des génocides qui n’existent pas, pour assimiler les juifs aux nazis. Résultat, vous êtes applaudis sur les campus, encensés par la majorité des sportifs et des artistes, et David Guiraud vous envoie des « cœur-avec-les-doigts » sur Insta. Allez, un petit tour d’arrachage des affiches des otages du Hamas avec vos potes de LFI et du CCIF avant de préparer quelques pancartes « Israël assassin » pour pimenter la prochaine « manif pour la paix »

Une majorité de d.

Vous êtes un antisémite de stratosphère. Vous aimez prendre de la hauteur. Les ballons baudruches aussi, notez. Votre problème c’est que pour élever le débat, vous avez tendance à le vider de toute substance. Mais, pas d’inquiétude, tant que votre absence de colonne vertébrale est rebaptisé sagesse et modération, et que votre rôle de petit télégraphiste du Qatar est repeint en regard visionnaire et lucide, le service public audiovisuel vous passera la brosse à reluire.

L’Europe anti-woke

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L'écrivain suisse Jean-François Fournier. DR.

Le 26e ouvrage de Jean-François Fournier suit les pérégrinations d’une chienne auprès d’artistes européens sortant du lot.


Une chose est sûre : le nouveau roman de Jean-François Fournier, écrivain et journaliste suisse, Un Galgo ne vaut pas une cartouche, ne plaira pas aux idéologues du wokisme. L’auteur nous entraîne dans une épopée bigarrée à travers les grandes villes d’Europe. Le fil rouge, ou plutôt la laisse, est un Galgo espagnol qui a échappé de peu à une lente agonie. Il s’agit plus précisément d’une femelle lévrier blanche, appelée Canela à cause de la pointe cannelle de ses oreilles. L’héroïne du roman, c’est elle.

Art et morale

Sa destinée est unique. Elle passe d’un maitre à l’autre, et ces changements nous permettent de découvrir, à travers dix récits distincts, dont la construction narrative est bluffante, des artistes hors norme qui nous rappellent que l’art doit ignorer la morale. On voyage, c’est rythmé, plein d’odeurs, de couleurs, de sexe, de vies cabossées. Le style de Jean-François Fournier est aussi luxuriant que la forêt amazonienne. Je vous recommande la scène de l’avortement (page 54) ; les ébats sexuels entre un écrivain mélancolique et une ex-danseuse fascinée par l’art, prénommée Dominique (pages118/119) ; les descriptions de Kristyna (page 51) et d’Edonya (page 120). Ça respire la santé tout ça. Bien sûr, on fume un double corona Churchill, on boit, que du bon – le meilleur cognac du monde – on roule en Mustang Shelby, on écoute de l’opéra, on s’émeut devant la Pietà de Michel-Ange, devant celle du Greco, ou celle de Van Dyck, « synthèse du ciel, de la terre et du travail des hommes », on pleure avec Schubert, Piano Sonata No. 20 in A Major, D. 959. « Il n’y aura jamais rien de mieux », dit Dominique à son écrivain dépressif, alors qu’il vient de l’entraîner dans les toilettes de la salle de concert. La mélancolie s’invite à la table de jeu – de je – quand on lit : « L’odeur de son corps me manque, elle m’a laissé seul et je lui en veux. »

A lire aussi, du même auteur: Le crépuscule des profs

L’une des phrases essentielles du roman : « Le sexe et l’impensable, voilà les aiguillons de tout bon peintre de la non-culture ». De l’art en général, pourrait-on ajouter, et de la littérature en particulier. À propos de cette dernière, menacée de disparition désormais, on tombe sur ce dialogue :
« – Qu’y a-t-il de plus important que l’écriture ?
   – La lecture, mon cher. Parce qu’elle nous y prépare et qu’elle bâtit la totalité de notre culture solide. »

On comprend la dégringolade du niveau scolaire aujourd’hui.

Europe buissonnière

On visite les grandes villes de l’Europe qu’on veut buissonnière et extravagante : Barcelone, Vienne, Prague, Zurich, Milan, en passant par Marseille et Genève. Paris, également, avec ses hôtels pour écrivains en quête de solitude alcoolisée. Cette déambulation permet des rencontres insolites, comme celle de ce type de 180 kilos, « avec des plis partout et quelques poils de barbe adolescents », qui affine ses fromages dans sa chambre d’hôtel. On croise Ginsberg, l’écrivain scandaleux, membre fondateur de la beat generation. Il est question de Sergio Leone, ce « mec qui connaît par cœur tout Kurosawa (Pour une poignée de dollars est un remake du maitre de Tokyo), García Márquez et Céline », et qui donc mérite d’être célébré à sa juste démesure. On ne s’ennuie jamais à côtoyer tous ces personnages, réels ou fictifs, qui, à l’instar de Faust et Don Juan, sont dans le refus de la faute.

L’épilogue surprend. On est davantage dans le conte de Noël que dans le roman. C’est la période, me direz-vous. En tous cas, c’est une émouvante surprise qu’apprécierait Brigitte Bardot.

Un Galgo ne vaut pas une Cartouche

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L’AFP, une 5ᵉ colonne à la une

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Guerre Israël-Hamas : Fabrice Fries, président-directeur général de l'AFP, est entendu lors d’une audition devant le Sénat, 14 novembre 2023. © D.R

Tropisme palestinien oblige, l’Agence France Presse (AFP) commet bavure sur bavure dans sa couverture des événements en Israël et à Gaza depuis le 7 octobre. Face aux critiques, la direction reconnaît les faits, mais ne prend aucune mesure pour éviter les récidives.


Cela devait fatalement arriver. Depuis deux mois l’AFP, dont le budget est financé à hauteur d’un tiers par l’État (donc par le contribuable) français, se fait piteusement remarquer sur la scène internationale par ses fautes journalistiques répétées. Faits escamotés, fake news, commentaires inappropriés, son traitement du conflit entre le Hamas et Israël a suscité un tollé sans précédent et scandalisé jusque sur les bancs du Sénat et de l’Assemblée nationale, où l’on a demandé des explications aux responsables.

La bavure médiatique de l’hôpital al-Ahli Arabi

Que l’AFP ait peu de sympathie pour le pouvoir israélien n’est pas un scoop. Mais cette fois-ci, l’affaire est plus sérieuse. Au cours des jours qui ont suivi l’opération « Déluge d’al-Aqsa », l’agence a proposé un récit incroyablement minimaliste des exactions du Hamas. Dans les « papiers généraux » (le nom donné aux dépêches censées ramasser tous les éléments essentiels d’un événement), il n’est question ni des viols, ni des décapitations, ni des corps brûlés, ni des enfants assassinés, précisions qui figureraient dans un texte parlant par exemple de massacres en Afrique). Consternés, plusieurs journalistes de la maison, parmi les plus capés, ont fini par s’en émouvoir auprès de la direction.

A lire aussi : Éric Zemmour: «C’est la même guerre de civilisations qui brûle Kfar Aza et Crépol»

Cela n’a pas empêché l’agence d’aggraver son cas le 17 octobre, en prenant pour argent comptant le mensonge du Hamas sur la prétendue responsabilité israélienne dans les explosions qui venaient de se produire à l’hôpital al-Ahli Arabi de Gaza. Une première dépêche est ainsi publiée, qui donne foi à cette version fallacieuse et dans laquelle l’agence s’abstient de signaler qu’elle n’a pas été en mesure de confirmer ou d’infirmer les accusations du groupe djihadiste… Elle sera corrigée quelques heures après mais trop tard, le fiasco a déjà eu des conséquences politiques majeures. La mystification du Hamas – estampillée « AFP » – a été reçue comme parole d’Évangile dans les chancelleries, entraînant l’annulation le jour même d’une rencontre entre le président américain Joe Biden et les dirigeants arabes de la région, durant laquelle la question des otages juifs du Hamas devait être évoquée.

No arabic

Six jours plus tard, même incurie, quand l’AFP rend compte de la projection, organisée à Jérusalem par les autorités israéliennes pour la presse internationale, d’une compilation d’images et vidéos brutes captées lors de l’attaque du 7 octobre. Le reporter de l’agence envoyé sur place relate les faits dans un texte en anglais qui paraît soixante-douze heures après la projection, auquel la direction régionale, basée à Nicosie, prend soin d’ajouter une mention à usage interne : « no arabic ». Autrement dit, il est décidé de ne pas faire connaître cet événement aux lecteurs (et clients) arabophones – le service de l’AFP est disponible en six langues ! La publication en français ne sera pas moins problématique. Rédigée après une autre projection du film, organisée à Paris le 13 novembre par l’ambassade israélienne, la dépêche s’achève par le commentaire d’un professeur en sciences de l’information, Arnaud Mercier, bien que celui-ci ne soit nullement spécialiste des guerres ou du Proche-Orient, mais l’agence juge pertinent de mentionner le point de vue sur la communication israélienne, qu’il qualifie de « tentative désespérée » et de « fuite en avant »

Remise en question en demi-teinte

Mise sous pression par plusieurs parlementaires dont le député Meyer Habib (apparenté LR), l’AFP présente finalement ses excuses pour cette série de manquements graves, mais d’une façon pour le moins légère. Dans Le Monde, Le Figaro et sur France Info, le PDG de l’agence, Fabrice Fries (un normalien énarque qui a publié voilà deux ans en essai titré L’Emprise du faux– ça ne s’invente pas), proteste de sa bonne foi et assure qu’on ne l’y reprendra pas. Mais il se garde bien de lancer la moindre enquête interne et n’envisage pas de sanctionner les personnels en cause. De son côté, Phil Chetwynd, le directeur de l’information de l’AFP, a tenté de se justifier devant la commission de la culture du Sénat, qui l’a auditionné le 14 novembre : « Le fait que l’on fasse des erreurs de jugement, dans la fatigue, c’est juste normal », ose-t-il.

Il est de notoriété publique que la ligne de l’AFP penche en faveur de ce qu’on appelle pudiquement à Paris la « politique arabe de la France ». Les journalistes qui se servent tous les jours du fil de l’agence le savent bien. Ils pensent avoir affaire à une rédaction certes orientée, mais fiable. Seulement, il va leur devenir difficile de conserver cette confiance si la direction continue, malgré le fiasco du 17 octobre, de considérer le Hamas comme une source crédible. Curieuse ligne de conduite quand on connaît le ton systématiquement soupçonneux qui prévaut à l’AFP lorsqu’il s’agit de relayer les allégations de l’armée israélienne.

A lire aussi : Hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza: une bavure médiatique

Voici par exemple le début d’une dépêche, datée du 22 novembre, relative à un reportage à l’hôpital al-Chifa de Gaza (nous avons mis en gras les procédés de distanciation employés par l’AFP) : « L’armée israélienne a emmené mercredi des journalistes dans ce qui reste de l’immense enceinte de l’hôpital al-Chifa de Gaza, détruit par les bombardements, et où a été exposé ce qui est présenté comme un réseau de tunnels du Hamas. L’établissement a été le point focal de plusieurs semaines de combats, l’armée étant convaincue que le mouvement islamiste palestinien y abritait des stocks d’armes et un centre de commandement, ce que le Hamas a toujours démenti. » On aimerait retrouver les mêmes pudeurs de gazelle face à la propagande, autrement plus douteuse, du camp d’en face.

À l’heure où nous mettons sous presse, l’AFP continue de faire le dos rond. Pourtant, il se chuchote dans les couloirs de l’agence que Fabrice Fries estime ne pas avoir « convaincu les sénateurs » lors de son audition du 14 novembre. Jusqu’où le mènera sa lucidité ? Mettra-t-il fin au militantisme qui règne de façon évidente au sein de ses équipes à Jérusalem, Gaza voire Paris, et qui fait l’objet de funestes complaisances dans la chaîne de commandement ?

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Résister à Anne Hidalgo

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Anne Hidalgo au Congrès des maires de France le 21 novembre 2023. ©Lionel Guericolas - MPP/SIPA

Horrifiée par la loi immigration, la maire de Paris indique vouloir faire de la capitale une « terre de résistance démocratique et humaniste » dans un discours pompeux.


Il y a souvent, au sein des quotidiennetés difficiles, des aléas multiples d’une vie et même des tragédies, des îlots de comédie, des opportunités de dérision, en tout cas de quoi rire.

Notre drame de Paris

Pour Paris, capitale en délitement sur tous les plans, nous avons une maire, Anne Hidalgo, qui ne cesse de tristement nous réjouir ! Il semble bien que depuis son désastre à la dernière élection présidentielle, loin d’en avoir été freinée dans ses incongruités et projets intempestifs, elle a été libérée. Comme si elle n’avait plus rien à perdre, le comble du ridicule ayant déjà été atteint. Il faut le lire pour le croire. Devant le personnel de l’un des trois centres médico-sociaux de Paris et en présence de plusieurs élus, la maire a déclaré1 : « Nous continuerons à faire vivre cette dimension humaniste, multiculturelle, d’accueil inconditionnel, c’est dans notre ADN (…) le projet de loi immigration est purement et simplement inacceptable (…) il y a des pays où les populismes ont beaucoup prospéré : la France en fait partie. Il y a des pays où ils sont déjà au pouvoir : est-ce déjà le cas en France ? (…) S’il faut, et il le faut, adopter la même attitude de résistance et de combativité qu’ont eue nos collègues à Varsovie à résister, à s’opposer, eh bien oui, nous serons une terre de résistance démocratique, humaniste. C’est ça l’image de Paris. Notre pays ne peut pas dériver sur cette pente populiste dangereuse… ».
Qu’on me pardonne mais de tels propos, aussi noble que veuille être leur substance et alarmiste leur tocsin, suscitent plus l’ironie, voire l’hilarité que la gravité espérée par l’intervenante.

A lire aussi : Le jour où les députés français ont voté la «préférence nationale»

Comment peut-on d’abord demeurer si obstinément indifférente à l’importante majorité des Français – de la province et de Paris – qui plébiscitent l’exigence d’un changement sans complaisance contre l’immigration clandestine et pour entraver le cours, aujourd’hui irrésistible, de l’immigration légale ? Comment Anne Hidalgo ose-t-elle, face à un tel défi et à une telle obligation, dévoyer ainsi le beau mot de « résistance » et le mettre au service d’une cause bêtement partisane qui ne réunit plus qu’une minorité persistant dans l’angélisme ? Le ton d’extrême urgence dont use la maire de Paris est grotesque puisqu’il confond les genres et s’applique précisément à une opposition dérisoire, au lieu de s’attacher au combat central. Comme si l’épopée était réduite à une cuisine politicienne ! La stupéfaction, au mieux sarcastique, au pire indignée, naissant d’une intervention aussi surréaliste, vient surtout du fait que, s’il convient de résister, beaucoup de Parisiens et de Français en visite sont prêts à proposer à Anne Hidalgo plusieurs sujets où son incoercible volonté d’action pourrait davantage se faire valoir, où son désir frénétique de résistance aurait de quoi se concrétiser sans aucune difficulté.

Rétablir le cahier des charges

Qu’elle organise la résistance contre la saleté, les rats, les travaux interminables dont certains demeurent inactifs, les embouteillages massifs, la laideur qui vient dégrader une capitale que ses habitants ne reconnaissent plus et que ses visiteurs continuent d’admirer parce qu’ils ne connaissaient pas le Paris d’avant Anne Hidalgo ! Qu’elle soit à la tête de la lutte contre la délinquance et la criminalité, contre les propos et actes racistes et antisémites, qu’elle sorte de la moraline verbeuse pour s’engager dans la voie d’une efficacité pragmatique et moins soucieuse d’idéologie que de la condition au quotidien des Parisiens ! C’est beaucoup lui demander puisqu’au fond cela revient à exiger d’elle qu’elle cesse d’être elle-même !

A lire aussi: Paris ne sait plus quoi faire de ses migrants

Mais, au moins, qu’elle ne pousse plus le ridicule jusqu’à prétendre résister à des dangers imaginaires en feignant d’oublier les vrais, les insupportables, ceux qui nous enjoignent de lui résister…

Le Mur des cons

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  1. https://www.lefigaro.fr/politique/loi-immigration-anne-hidalgo-veut-faire-de-paris-une-terre-de-resistance-face-a-un-texte-populiste-20231218 ↩︎

Quelle nouvelle villégiature pour les grands chefs du Hamas?

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Les chefs militaires du Hamas pourraient être expulsés vers Alger. Un choix qui ne doit rien au hasard.


La fortune des dirigeants milliardaires du Hamas, Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du groupe terroriste, Mousa Abu Marzook et Khaled Mashal est estimée à 11 milliards de dollars à eux trois[1].

Dire que, jusqu’à leur opération du 7 octobre 2023, ils vivaient dans l’opulence au Qatar est un euphémisme. Pourtant, ils ont été contraints de s’expatrier.

Le Qatar a gagné quelques points d’image grâce à sa médiation auprès du Hamas, qui a permis à Israël de récupérer une centaine d’otages parmi les 240 que le mouvement terroriste avait kidnappés.

Mais la présence du Komintern Hamastique dans les hôtels cinq étoiles qataris est devenue un problème pour le Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani, depuis qu’Israël a affirmé vouloir éliminer les terroristes, où qu’ils se trouvent : Ronen Bar, chef du Shin Bet (la DGSI israélienne), a déclaré le 3 décembre qu’il les poursuivrait au Qatar et en Turquie.

De son côté, l’administration Biden, acculée à la moralpolitik par les Républicains, envisage de réexaminer l’avenir de la présence du Hamas au Qatar une fois la crise des otages résolue[2].

Coincé entre l’enclume israélienne et le marteau américain, le Sheikh a gentiment demandé à ses invités d’aller voir si le sable n’était pas plus doré de l’autre côté de ses frontières. Et, ceinture et bretelles,  il a rappelé, dans le Wall Street Journal que son pays ne les avait accueillis, en 2012, que sur l’insistance de l’administration Obama, qui voulait établir un canal de communication indirect avec eux[3].  

À quoi ressemble l’exil pour des milliardaires ?

Les trois milliardaires du Hamas ont donc quitté le Qatar avec leurs véhicules blindés,  leur personnel pléthorique et leurs tirelires. Bien qu’ils prétendent être impatients de mourir en martyrs, ils ont éteint leurs téléphones portables afin de ne pas se faire repérer par le Mossad et leur destination est officiellement inconnue.

Mais comme l’Algérie entretient des relations privilégiées avec eux, de nombreux petits doigts suggèrent que c’est là leur destination finale.

Si la France et Israël n’ont pas grand’ chose en commun, l’Algérie et la Palestine partagent les fondamentaux : leur identité tient à l’existence d’un tiers, sans lequel elles seraient incapables de déterminer la moindre individualité nationale au sein de l’Oumma, la communauté des croyants. Pour l’une, c’est la colonisation et sa raison d’être est de le faire expier à la France. Pour l’autre, c’est l’existence de l’État juif, qui exhibe l’insupportable succès des dhimmis (inférieurs soumis aux musulmans) vis-à-vis du peuple supérieur.

L’Algérie aux musulmans

Avant l’islam, le Maghreb était une notion purement géographique, peuplée d’une multitude de tribus. Au Moyen Âge, on parlait de Maghreb el-Aqsa (lointain) pour désigner ce qui est aujourd’hui le Maroc, de Maghreb central pour la région qui correspond à peu près à l’Algérie actuelle et d’Ifrikia (littéralement, Afrique) pour ce qui recouvrait les deux États aujourd’hui devenus la Tunisie et la Lybie.

La région fut conquise successivement par les Romains, les Vandales, les Byzantins, puis à partir du VIIème siècle, par l’islam et les Arabes. Les Juifs, qui en étaient parmi les premiers habitants (ils y vécurent du Vème siècle avant Jésus-Christ jusqu’au milieu du XXème siècle de notre ère), ont toujours été en petit nombre, aussi ont-ils été traités en minorité plus ou moins tolérée, plus ou moins corvéable, par tous les envahisseurs. Parmi les envahis, les seuls qui furent assez nombreux et assez conscients de leur identité pour résister à tous les colonisateurs successifs sont les Berbères. Ils continuent de nos jours.

Tribus, clans, dynasties, territoires élastiques aux frontières fluctuantes, luttes fratricides, trahisons, conflits, razzias, esclavage, assassinats politiques, révoltes : nomades contre sédentaires, sunnites contre chiites, Berbères contre tous, Islam contre les Juifs puis contre les chrétiens…

Après la conquête arabe et l’islamisation, c’est l’Espagne qui se lança dans les conquêtes, les persécutions et les conversions forcées. Au XVIe siècle, les Arabes appelèrent les Turcs à la rescousse. L’empire ottoman envoya ses corsaires. Ils restèrent un siècle (1650-1750) et rendirent à la région une prospérité et une stabilité presque oubliées. La victoire contre le sultan marocain fixa la frontière à l’ouest, celle contre le Bey de Tunis fit de même à l’est.

Napoléon avait emprunté au Dey d’Alger de quoi nourrir ses soldats lors de la campagne d’Égypte et il ne l’avait pas remboursé. Après sa mort, le 30 avril 1827, une escarmouche entre le consul de France, Pierre Deval, et le Dey servit de prétexte à une expédition punitive. L’armée française en a profité pour détruire au passage un repaire de corsaires gênant le commerce des navires français en Méditerranée et pour interdire une tradition musulmane florissante : l’esclavage.

C’est ainsi que commença la colonisation de l’Algérie par la France, qui réussit à unir contre elle toutes les populations hétérogènes qui y vivaient sous sa coupe.

Les citoyens de ce qui est, aujourd’hui, la République Algérienne Démocratique et Populaire sont issus de l’amalgame de ces différents groupes. À deux exceptions près : les chrétiens et les juifs, car la guerre d’indépendance fut avant tout un nettoyage ethnique.

Ce n’est pas un hasard si les combattants indépendantistes s’appelaient les « moudjahidine », littéralement, les combattants du djihad. Leur quotidien de référence (qui partage les mêmes valeurs que notre vespéral) est toujours El Moudjahid, le djihadiste.

Ferhat Abbas qui fut le premier Président algérien, avait écrit en 1936, un article intitulé « La France c’est moi[4] », dans lequel on lit :« Si j’avais découvert la nation algérienne, je serais nationaliste et je n’en rougirais pas comme d’un crime. Mais je ne mourrai pas pour la patrie algérienne parce que cette patrie n’existe pas. J’ai interrogé l’histoire, j’ai interrogé les vivants et les morts, j’ai visité les cimetières, personne ne m’en a parlé. Sans doute, ai-je trouvé l’Empire arabe, l’Empire musulman qui honorent l’Islam et notre race, mais les Empires se sont éteints. (…) La France n’a pas colonisé l’Algérie, elle l’a construite. »

La Palestine aux Jordaniens et aux Égyptiens

La Palestine, comme l’Algérie, n’avait jamais été un pays indépendant depuis 486 av. J-C. À son emplacement, les seuls États jamais créés avaient été les Royaumes juifs de Salomon, puis de Juda et d’Israël, depuis 1050 avant J-C. Elle fut ensuite occupée par les Romains, qui changèrent le nom d’Israël en Palestine, les Grecs, les Perses, puis les Arabes, les Ottomans et, à la fin de la Première guerre mondiale, les Britanniques, qui y reçurent mandat de faciliter la création d’un Foyer national pour les juifs, sur la terre de leurs ancêtres. Il s’agissait d’un territoire de 100 000 km2, dont Churchill détacha aussitôt 77%, soit près de 80 000km2, pour les offrir à Abdallah de la tribu hachémite en remerciement de ses bons et loyaux services lors de la Grande guerre. C’était là le premier État arabe palestinien sur le territoire de la Palestine mandataire, à qui Abdallah préféra donner le nom de Royaume hachémite.

Les 27 000 km2 restants auraient dû donner naissance à deux États en 1948, l’État juif d’Israël et l’État arabe de Palestine. Les Juifs acceptèrent le deal et déclarèrent leur indépendance le 15 mai 1948. Au nom de la Oumma, la Ligue arabe refusa et cinq pays attaquèrent l’État juif le jour même de sa naissance.

Pourquoi la Ligue arabe et pas « le peuple palestinien » ? Parce qu’il n’existait pas à l’époque.

Avant 1948, la société palestinienne était composée en majorité de paysans, pour qui la référence identitaire était le clan. Les communautés étaient patrilinéaires et endogames (mariage préférentiel avec une cousine de la branche paternelle). Le statut de la femme et des enfants était assez bas. La natalité était forte, la mortalité infantile encore plus.

L’immigration arabe suivit celle des Juifs, qui fournissaient des emplois et, en assainissant les marais, faisaient disparaître de nombreuses maladies, d’où une augmentation croissante de l’espérance de vie.

Jusqu’en 1948, « les Palestiniens » désignait les juifs. En témoigne le drapeau bleu et blanc frappé du bouclier de David, de la Palestine mandataire. Et aussi le fait qu’en 1939, l’équipe de foot palestinienne qui rencontra l’Australie était celle du Maccabi, dont les joueurs portaient un maillot orné du même bouclier de David[5] !

Le 23 mars 2012, le ministre palestinien de l’Intérieur, Fathi Hammad, s’adressant à « ses frères », leur a rappelé leurs origines communes : « Nous venons d’Arabie Saoudite, du Yémen, ou de n’importe où. Personnellement, la moitié de ma famille est égyptienne et l’autre saoudienne. Nous avons des liens de sang. Plus de 30 familles de la Bande de Gaza sont appelées Al-Masri [« l’Égyptien »]. Mes frères, la moitié des Palestiniens sont des Égyptiens. Ils peuvent être d’Alexandrie, du Caire, de Dumietta, du Nord, d’Assouan, de la Haute Égypte. L’autre moitié sont des Saoudiens. Qui sont les Palestiniens ? Nous sommes en réalité des Égyptiens, des Arabes, des musulmans.[6] »

La fin de la guerre contre l’État d’Israël nouveau-né ne fut pas marquée par des traités de paix avec les cinq pays arabes agresseurs, mais par des lignes d’armistice, du fait du refus arabe de négocier avec les Juifs.

Au terme de cette guerre, la Jordanie annexa la rive occidentale du Jourdain et ses habitants possédèrent, jusqu’en 1988, une carte d’identité jordanienne, comme leurs compatriotes de l’ex-Palestine mandataire. Aucun d’entre eux ne manifesta la moindre velléité de séparatisme nationaliste.

La Bande de Gaza, elle, était égyptienne et ses habitants ne réclamèrent jamais rien non plus de cet ordre jusqu’en 1967. La guerre des Six-jours fit bouger les lignes : Israël ravit la rive ouest du Jourdain à la Jordanie et conquit Gaza et une grande partie du Sinaï sur l’Égypte.

Du sixième jour au lendemain, les Égyptiens de Gaza et les Jordaniens de la rive Ouest se découvrirent l’âme d’un peuple et le désir irrépressible de revenir dans le logement qu’avait occupé un de leurs aïeux entre 1946 et 1948[7]. Quand l’État juif leur proposa de rendre les terres en échange de la paix, les 3 NON de Khartoum lui répondirent : non à la paix avec Israël, non aux négociations avec Israël, non à la reconnaissance d’Israël[8].

L’asile algérien pour les Hamasniks : un plan gagnant-gagnant

Il est logique que les milliardaires palestiniens trouvent asile en Algérie. Outre l’absence d’identité autre qu’un ennemi, l’hyper-richesse des dirigeants est commune aux deux, tout comme la misère des citoyens ordinaires. Corollaire évident : la corruption et la loi du plus fort y règnent identiquement. L’Iran, qui partage ces caractéristiques, ainsi que le recours au terrorisme comme politique étrangère privilégiée, finance l’une et l’autre.

Malgré son attitude repentante, la France est trop forte pour être vaincue par l’Algérie et la haine entretenue par les dirigeants n’empêche aucun Algérien d’avoir comme seul horizon un visa pour émigrer chez l’ex-colonisateur. C’est pourquoi il est devenu nécessaire de renouveler l’ennemi et de redynamiser le bouc émissaire. La cause palestinienne s’est ainsi ajoutée à la rancune anticoloniale pour détourner la violence des soumis à la corruption des dirigeants. La présence sur le sol algérien de terroristes responsables de la mort et du supplice du plus grand nombre de juifs depuis la Shoah redorerait le blason des responsables de la misère.

Les Juifs français sont déjà 430% de plus que l’année dernière à souhaiter s’installer en Israël, non pas « malgré le pogrome du 7 octobre », mais à cause de lui et de l’augmentation de l’antisémitisme qui en a résulté. L’installation des chefs terroristes dans un pays qui a un traité d’immigration avec la France devrait inquiéter aussi les chrétiens. Ils peuvent toujours demander asile à Israël : l’État juif a déjà 20% de citoyens arabes, ils ne seront pas dépaysés !


[1] www.foxnews.com/world/hamas-billionaires-lifestyles-of-rich-terrorists

[2] www.washingtonpost.com/national-security/2023/10/26/qatar-hamas-hostage-negotiations/

[3] www.wsj.com/articles/qatar-is-the-mideasts-honest-broker-hamas-israel-america-middle-east-conflict-peace-19e3cc0f

[4] In L’Entente franco-musulmane, 27 février 1936.

[5] Voir la vidéo d’archive de British Pathé : https://youtu.be/ZETRlbQJ0uI

[6] https://moi.gov.ps/home/post/36279

[7] Seule condition pour obtenir le statut transmissible ad æternam de « réfugié palestinien » , alors que tous les autres réfugiés doivent avoir perdu leur nationalité pour obtenir un statut non transmissible est soumis à conditions (pas de violence, pas de crime ou délit…). Voir les différences entre UNWRA (réservée aux Palestiniens) www.unrwa.org/userfiles/2010011791015.pdfet et HCR (pour tous les autres réfugiés) : www.ohchr.org/en/instruments-mechanisms/instruments/convention-relating-status-refugees

[8] www.monde-diplomatique.fr/1981/11/A/36456

Les Français, condamnés à rester spectateurs du chaos

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Le président Macron répondra à C à vous (France 5) depuis l'Elysée, ce mercredi soir. Image d'archive. DR.

Ivan Rioufol analyse à son tour le coup politique de Marine Le Pen, et la crise de la macronie. « Je ne pense pas qu’il faille satisfaire toutes les demandes populaires », estime le président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale Sacha Houlié.


Les Français, désireux de reprendre leur destin en main, sont condamnés à demeurer spectateurs du chaos. Et Marine Le Pen a contribué à ce frustrant statu quo, mardi soir, en sauvant la Macronie du naufrage idéologique qui aurait dû précipiter la chute de ce mouvement hors-sol.

La grosse commission

Certes, le leader RN s’est fait plaisir en humiliant Emmanuel Macron par son soutien au texte sur l’immigration, sorti de la commission mixte paritaire. La une de Libération, ce mercredi, rappelle opportunément la déclaration présidentielle du 24 avril 2022, contredite par le label RN apposé perfidement au projet de loi gouvernemental : « Vous m’avez élu pour faire barrage à l’extrême droite. Ce vote m’oblige ». Ce coup politique dévoile, sans surprise, la vacuité du chef de l’État, qui a laissé sa réforme s’emplir des apports des Républicains restreignant les flux migratoires et avalisant la préférence nationale pour les aides sociales. Cette manœuvre permet également au RN de revendiquer une incontestable victoire idéologique. Il la partage avec LR dans un rapprochement qui pourrait dessiner une future coopération plus étroite.

A lire aussi: Le jour où les députés français ont voté la «préférence nationale»

Le 19 décembre 2023 restera, de ce point de vue, comme la fin d’un monde : celui des idéologues imperméables à la vie réelle. Pour autant, c’est une théâtroratie qui perdure. Elle amuse la galerie grâce au croc-en-jambe du RN. Cependant, elle prolonge l’éloignement des citoyens des prises de décisions. Le Pen cautionne un texte qui est très en deçà des attentes de fermeté des sondés. Il ne réglera rien de la dépossession de la souveraineté législative face à la prédominance des juges non élus européens, ni des exemptions léonines accordées aux Algériens, ni des détournements du droit d’asile, ni des obstacles empêchant des référendums, etc.

Le mépris de Sacha Houlié

Le déni démocratique reste un puissant détonateur. D’autant que la tentation totalitaire de la Macronie, évoquée ici lundi, se confirme dans la volonté exprimée mardi soir par Macron, en attente du vote final, de ne pas comptabiliser les voix des députés RN. « Je ne veux pas de loi immigration avec les voix du RN », a-t-il déclaré. Cet effacement, par le caprice du Prince, d’une légitime expression parlementaire est digne du plus rustre des régimes despotiques. Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont salué par la suite, dans les mêmes termes, un texte « voté sans les voix du RN » : un mensonge démenti aisément pas les faits puisque les députés RN ont approuvé le texte à l’unanimité et que le projet ne serait pas passé (7 voix manquantes) s’ils avaient voté contre.

A lire aussi: Ma préférence, à moi…

Ce mercredi, sur RTL, le macroniste Sacha Houlié, président de la commission mixte paritaire, a laissé voir le mépris élitiste qui habite encore cette formation en voie d’implosion : « Je ne pense pas qu’il faille satisfaire toutes les demandes populaires ». Le Conseil constitutionnel est désormais espéré, par ceux qui ne veulent pas se résoudre à écouter le peuple, dans ses censures du texte voté. Une fois de plus, des juges décideront de ce que doivent penser les Français. Attention ! Les gouttes d’eau débordent du vase…

Joyeux Noël ! Et bonne année !

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Vous êtes conviés aux noces du «progressisme» et de l’islamo-palestinisme

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Matilde Panot, Manuel Bompard, Aurélie Trouve et Thomas Portes avant la marche pour Gaza, Paris, 22 octobre 2023 © ISA HARSIN/SIPA

Pierre-André Taguieff publie Le Nouvel Opium des progressistes (Tract Gallimard, 2023). Il y rappelle que malgré l’affaire Bensoussan, le progressisme n’a jamais voulu voir la réalité de l’antisémitisme d’origine arabo-musulmane.


Avec une précision et une méticulosité d’horloger, Pierre-André Taguieff poursuit le travail d’analyse et de dévoilement qu’il avait commencé il y a plus trente ou quarante ans en histoire des idées politiques, celles qui ruinent la pensée : le racisme et ses métamorphoses d’abord, puis l’antisémitisme avec là aussi ses métamorphoses. Des Protocoles de Sages de Sion inventés par la police secrète du Tsar à la charte du Hamas, c’est un fil continu que déroule Taguieff. Il y tire, dans son dernier essai Le nouvel opium des progressistes (Tract Gallimard) sa dernière variante. Elle n’est pas triste, car, à défaut d’être grotesque, l’alliance actuelle du gauchisme (progressiste, forcément progressiste) avec l’islamisme signe une étrange défaite de la pensée dite de « gauche ». Les guillemets s’imposent tant cette qualification perd tout lien avec la pensée de ses origines. Jaurès, Blum, Mendès France doivent se retourner dans leurs tombes devant le constat de ce lamentable itinéraire. Auraient-ils fumé trop d’opium tous ces indignés, tous ses insoumis, ces intellectuels désormais entonnant en cœur des Allahou akbar révolutionnaires ? Cet essai tombe à point nommé, car les massacres du 7 octobre 2023, commis en Israël par le Hamas changent radicalement la donne. Il ne s’agit plus cette fois-ci d’élucubrations intellectuelles pensées dans un café enfumé rive gauche dans les années 70 à propos de la Longue marche d’un grand lider à Cuba ou à Pékin, il s’agit cette fois ci du soutien à un groupe fanatisé de tueurs sadiques supposés être des résistants du troisième type. C’est ce saut qualitatif du délire idéologique écrit dans le sang que Taguieff regarde de près.

Gauche en manque

Bien sûr, il y avait déjà eu le soutien (progressiste, forcément progressiste) à Pol Pot, de la part des  éminents philosophes de la rue d’Ulm, la fascination énamourée de Garaudy pour Kadhafi, la mode du poncho guerillero accompagnant le poster du Che que tout étudiant soixante-huitard affichait dans sa chambre, ou bien les mille plateaux des Deleuze/Guatari ou étagères recouvertes d’opus déconstructifs de Derrida. Nous n’en sommes plus là. La découverte de tous les sentiers lumineux éclairant les goulags soviétiques ou chinois n’a pas suffi. Les horreurs de la pensée totalitaire continuent à séduire. Et les dernières en date portent le keffieh et les parfums de l’Orient compliqué. Elles sont désormais inspirées par la pensée progressiste (forcément progressiste) de l’islam. Depuis leurs tapis volants ses divers prédicateurs ont su toucher les catégories mentales d’une gauche en manque de radicalité. C’est tout de même en ayant  toujours le souci des justes revendications des classes laborieuses que Judith Butler, grande leadeuse du féminisme « radical » aux Etats-Unis, estime que le Hamas et le Hezbollah sont des « mouvements d’émancipation sociale ». Ouf ! Badiou, Balibar et Rancière doivent être rassurés. Tant pis pour les féministes de Berkeley si Youssouf Al Qaradawi, grand prédicateur des Frères musulmans, expliquait doctement sur la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, les divers modes de punition destinés aux femmes refusant de se soumettre aux désirs de leurs maris. Le petit lider insoumis Adrien Quatennens avait surement dû y trouver de judicieux conseils. Cette incartade n’a pas troublé Mathilde Panot, autre insoumise télévisuelle qui, soucieuse du mauvais sort fait aux femmes par le capitalisme, a bien compris que la mesure islamophobe interdisant le port de l’abaya à l’école masquait en fait la politique antisociale du gouvernement Macron. Tous les porte-paroles de la France insoumise ont intégré la lutte contre « l’islamophobie » dans leur panoplie argumentative. L’électorat des jeunes-issus-de-la-diversité mérite bien, sinon une messe, au moins quelques génuflexions.

Pierre-Andre Taguieff en 2007 © BALTEL/SIPA

Ainsi va le monde moderne et le dramatique moment présent n’est pas avare, hélas, de ces glissements qui petit à petit imposent dans le paysage culturel, idéologique et politique les formes les plus régressives de l’islam revu et corrigé par les Frères musulmans. Le progressisme n’a jamais voulu prendre en compte la réalité de l’antisémitisme d’origine arabo-musulmane. Bien au contraire, et l’invraisemblable procès contre Georges Bensoussan désigné comme coupable de racisme anti-musulman et dénoncé par le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France, aujourd’hui dissous pour complicité avec les composantes islamo-terroristes) témoignait de cet aveuglement parce que contraire à tous les schémas prépensés de la bien-pensance progressiste. Ce procès fut exemplaire de la stratégie islamiste d’utiliser les moyens du droit mais encore du déni idéologique de cette réalité. La République faisait crédit à ses pires ennemis de vertus républicaines !

Nouveau paysage

Pierre-André Taguieff fait l’inventaire de cette histoire des myopies du progressisme et de ses divers épisodes dont la laïcité fait chaque jour les frais. Après avoir étudié toutes les formes du nouvel antisémitisme venu du propalestinisme dans « Prêcheurs de haine » (Mille et nuits, 2004) autant que ses usages politiques dans « Criminaliser les Juifs » (Hermann, 2020)  et rappelé les anciennes alliances islamo-nazies sous la férule du grand mufti de Jérusalem Amin El Husseini et de ses ouailles fréristes, Hassan Al Bana et de son idéologue principal Sayyid Qutb, dans « Liaisons dangereuses (Hermann, 2021) jusqu’à la convergence islamo-gauchiste actuelle, Taguieff développe dans ce présent essai l’enjeu le plus immédiat, celui le plus grave dont témoigne l’actuelle guerre entre Israël et le Hamas. Dans leur vision aussi erronée qu’archaïque, les progressistes lisent le conflit israélo-palestinien à travers la grille de lecture de la guerre d’Algérie, celle du colonisé contre le colonisateur. Faisant fi de toutes composantes culturelles de la partie islamique, les progressistes ne peuvent rien comprendre à ce qui est en train de se jouer.  Ils n’y comprennent rien parce que cet allié nouveau du wokisme décolonial (ici indigéniste) y a ajouté sa part de déconstructivisme importé des campus américains. Dans le paysage de faux semblants accélérés par les réseaux sociaux, le temps de l’histoire a disparu comme disparaît la complexité de l’histoire du Proche-Orient, celle d’Israël ou celle du sionisme. Les supposés progressistes ne veulent pas voir qu’Israël est la ligne de front contre le nouveau totalitarisme. Si la gauche croit retrouver un supplément d’âme à crier avec Mélenchon des « vive Gaza » place de la République, elle ne sait pas qu’elle sera la prochaine cible des égorgeurs du Hamas.

Lisez ce « Tract » de Taguieff. C’est une arme pour comprendre la menace islamiste, c’est aussi une arme contre la bêtise.

Pierre-André Taguieff, Le Nouvel Opium des progressistes. Antisionisme radical et islamo-palestinisme, Paris, Gallimard, coll. « Tracts », 2023, 64 p.

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