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Paris ne sait plus quoi faire de ses migrants

Les JO de 2024 ont beau approcher, la Mairie continue de se laisser intimider par les associations no border


Depuis près de trois semaines, une cinquantaine de migrants, majoritairement des femmes et des enfants arrivés d’Afrique par la Méditerranée, dormaient sur le parvis de l’Hôtel de ville. C’est finalement pas moins de 226 personnes qui ont été évacuées, mardi 22 août, a annoncé la préfecture de police. « Il aura fallu trois longues semaines de manifestations, l’épuisement des personnes et l’appui des médias pour qu’elles obtiennent ce qui est inscrit dans la loi, un hébergement pour tous.tes » dénonce l’association Utopia 56, qui donne en permanence l’impression de manipuler la misère.


Un campement complètement indigne en plein Paris! Difficile de faire plus central : sous les fenêtres de l’Hôtel de Ville ! On a dénombré jusqu’à 250 clandestins certains soirs, sous les fenêtres du bureau d’Anne Hidalgo. Des femmes, des enfants mais aussi des hommes. Tous originaires d’Afrique : Mali, Sénégal, Mauritanie, Tunisie, Guinée, Côte d’Ivoire, Algérie… Pas franchement des pays en guerre, donc, mais ces immigrés, comme des milliers d’autres, fuient la misère ou des conditions de vie difficiles.

Que faisaient-ils depuis trois semaines ? Rien ou pas grand-chose : ils restaient là assis ou allongés sur des cartons dans des conditions sanitaires qui sont, vous l’imaginez bien, déplorables, surtout par cette chaleur. Tous attendent une chose : un logement. Et ils le disent, ils attendent que la Ville, la Région ou l’État leur donne un toit sous lequel habiter.

Pas une première

Ce n’est pas la première fois qu’une telle occupation se passe à l’Hôtel de ville. En juin 2021, 560 migrants s’étaient installés dans des tentes sur le parvis, déjà. Une telle opération avait été rendue possible grâce aux activistes de l’association pro-migrants Utopia 56. Puis, en octobre dernier, le collectif « La Chapelle Debout », qui milite pour l’accueil des étrangers et leur accès au logement (La Chapelle, c’est le nom de ce quartier au nord de Paris), avait carrément organisé une invasion de l’Hôtel de Ville.


On se souvient des images de ces dizaines de migrants qui sautaient par-dessus des barrières, avant de les ouvrir, et d’entrer dans le bâtiment. Face à des agents de sécurité d’une passivité assez déconcertante pour ne pas dire complice.

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Utopia 56, c’est un nom qu’on évoque fréquemment. Cette association sait faire parler d’elle à travers des actions coup de poing et parfaitement médiatisées. En juin, elle avait occupé la place du Palais Royal avec 450 migrants qui avaient déployé leurs tentes. Tous étaient présentés comme des mineurs non accompagnés, mais peu d’entre eux se sont pliés aux tests osseux pour le vérifier. Et c’est toujours grâce à Utopia 56 que des centaines d’autres migrants (il y en a eu jusqu’à plus de 600 !) occupent depuis des mois une école désaffectée rue Erlanger, dans le XVIe arrondissement de la capitale. Ces méthodes, à la limite de la légalité, quand elles ne sont pas carrément hors la loi, sont des méthodes répugnantes, car ces associations instrumentalisent la misère humaine au prétexte de lui venir en aide. Et cela fait finalement la fortune des passeurs, et à ce qui s’apparente à de la traite humaine.

On n’était pas au courant que c’était compliqué

La conséquence des actions de ces associations, c’est l’envoi aux candidats au départ du message suivant : vous serez bien accueillis lorsque vous arriverez en France. Or, le fond du problème est bien là : nous n’avons pas les moyens financiers et matériels pour accueillir tout le monde et surtout dignement. Une femme qui campait place de l’Hôtel de Ville a été interviewée par le Figaro. Que dit-elle ? « On n’était pas au courant que c’était compliqué. On a vu la réalité. » Malheureusement, ces pauvres gens voient « la réalité » une fois qu’ils sont sur nos trottoirs. À nous ensuite de nous débrouiller pour les loger et les soigner.

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Parallèlement à ce drame humain, il y a évidemment les conséquences désastreuses sur l’image de Paris. À un an des JO, ce nouvel épisode du chaos migratoire français fait désordre… Ajoutez à cela des sans-abris par milliers, des détritus partout qui attirent les rats, des embouteillages en plein mois d’août, le nombre de vols à l’arrachée qui explosent, c’est une jolie carte postale. Plus sérieusement, c’est triste et lamentable. Les étrangers qui sont à Paris cet été sont atterrés, ils n’en reviennent pas de tant de saleté et d’insécurité dans les quartiers touristiques. L’insécurité sur le Champ de Mars, en bas de la Tour Eiffel, est telle, que la droite municipale a réclamé la fermeture du parc la nuit, suite à un viol commis par cinq hommes sur une jeune femme le 26 juillet.

Alors, je ne sais pas si Mme Hidalgo est rentrée de vacances mais place nette aura donc été faite lorsqu’elle reviendra au bureau. Ça lui permettra de continuer à vivre dans son monde magique et de « réenchanter » Paris en vue des JO. Pour ce qui est de ces milliers de migrants, on sait également que les autorités les envoient en province. On ne fait donc que déplacer le problème. Et on n’est pas près de le résoudre puisqu’Emmanuel Macron a réaffirmé cette politique migratoire pour les années à venir.

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Journaliste. Dernière publication "Vivre en ville" (Les éditions du Cerf, 2023)

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