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Le dumping social et la charia

Loi immigration: les parlementaires se sont bagarrés pour des queues de cerise!


Le dumping social et la charia
Couple musulman photographié à Lyon, 27 avril 2021 © ROMAIN DOUCELIN/SIPA

Alors qu’Emmanuel Macron et Elisabeth Borne chargent le Conseil constitutionnel de corriger la loi immigration, et que l’on peut donc craindre que les quelques concessions faites à la droite soient méticuleusement détricotées, oublions un peu ces histoires de régularisations et de timides retours à la frontière ! 22% des prénoms actuellement donnés en France se réfèrent à des cultures musulmanes, 78% des musulmans présents en France estiment notre laïcité « islamophobe », et 45% d’entre eux considèrent les massacres du Hamas du 7 octobre comme des « actes de résistance ». Peut-on encore faire peuple ?


À tous ceux qui refusent l’arrêt de l’immigration musulmane, il n’y a qu’une seule question à poser : quelle part de la charia sont-ils prêts à introduire dans nos mœurs et dans nos lois ?

Registre oppositionnel

François Burgat, directeur de recherche émérite au CNRS mais surtout soutien des Frères Musulmans et de l’islam politique (il le dit lui-même), a raison sur un point : il affirme en effet que la « citoyenneté complète » est « celle qui autorise, y compris sur un registre oppositionnel, la pleine participation à la production des normes sociétales »[1]. C’est parfaitement exact, et c’est même le fondement de la démocratie.

Thomas Legrand, de Libération, a évoqué lors d’un débat face à François-Xavier Bellamy « la culture qu’on peut créer ensemble » (notre vidéo ci-dessous) en l’opposant à la culture que la France et le peuple français pourraient transmettre à ceux qui désirent venir vivre avec eux, chez eux. D’après l’INSEE, en 2019 près de 22% des prénoms donnés en France se référaient à des cultures musulmanes – ce qui évidemment nous renseigne davantage sur les parents qui donnent ces prénoms que sur les enfants qui les portent, mais permet de supposer que ces enfants seront élevés par leurs familles avec des références symboliques et culturelles (et souvent religieuses) musulmanes. Peut-on raisonnablement imaginer tenir durablement 22% de la population à l’écart de toute influence sur ce que seront, demain, la culture de référence et la norme qui organiseront la société ? À titre comparatif, il y avait environ 22% de musulmans en Inde lorsque la partition entre non-musulmans et musulmans est devenue nécessaire, aboutissant à la création du Pakistan.

Les statistiques de l’effroi

Or, l’influence d’une importante population musulmane sur la « production des normes sociétales » et la « culture qu’on peut créer ensemble » ne sera pas seulement folklorique, le Ramadan et les cornes de gazelles s’ajoutant paisiblement à l’Avent et aux bredele. Plusieurs études récentes le prouvent : ainsi, on a appris (sans grande surprise) que 78% des musulmans de France sont opposés à la laïcité[2], que 76% font d’avantage confiance à la religion qu’à la science en matière de cosmogonie, ou que 45% d’entre eux[3] considèrent les massacres, tortures, viols et enlèvements perpétrés par le Hamas le 7 octobre comme « des actes de résistance » (soit 4,5 fois plus que chez les non-musulmans, « l’effet islam » est ici manifeste). Ce n’est pas la totalité des musulmans (aucun individu ne saurait, d’ailleurs, être réduit à son appartenance religieuse), mais si l’on veut penser les phénomènes sociaux et les évolutions collectives, il faut bien accepter de penser à l’échelle statistique.

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On peut bien sûr débattre aussi des effets économiques de l’immigration massive, poids considérable pour les finances publiques, outil de dumping social et source incontestable d’insécurité, avec tous les coûts humains mais aussi financiers associés. Même si naturellement tous les délinquants ne sont pas immigrés ni d’origine immigrée, et que tous les immigrés (musulmans ou non) et leurs descendants ne sont évidemment pas délinquants, reste que dans tous les pays européens les statistiques aboutissent à des conclusions identiques, et même le recteur de la Grande Mosquée de Paris a fini par reconnaître que 70 à 80% des détenus dans les prisons françaises sont musulmans – ce n’est pas un hasard si le Coran va jusqu’à réglementer le partage des fruits des razzias perpétrées par des musulmans contre des non-musulmans (sourate 8 Al-Anfal, « le butin »), et bien sûr prévoit l’utilisation des captives de guerre non-musulmanes comme esclaves sexuelles (sourate 4 versets 3 et 24, sourate 23 verset 6, sourate 33 versets 50 et 52, sourate 70 verset 30).

Immigrations, pluriel

Notons, au passage, la malhonnêteté profonde qu’il y a à prétendre débattre de l’immigration alors qu’il y a des immigrations, et que toutes n’induisent absolument pas les mêmes interrogations (les effets sécuritaire, économique et culturel de l’immigration d’Asie du Sud-Est, par exemple, sont d’une toute autre nature que ceux de l’immigration maghrébine, ou d’Afrique Sub-Saharienne – là encore, dans tous les pays d’Europe les études statistiques sont sans appel).

Notons aussi qu’en ce qui concerne le poids de plus en plus considérable de l’islam en France, l’étude de l’Ifop déjà évoquée indique également que seuls 46,9% des musulmans résidant en France sont de nationalité française par la naissance, alors que 24,3% ont obtenu cette nationalité par naturalisation et que 28,8% sont de nationalité étrangère (la situation des bi-nationaux dans ces statistiques n’est pas claire). Ceux qui défendent l’idée de la remigration ne manqueront donc pas de noter qu’elle serait un moyen très simple de réduire considérablement l’importance de l’islam sur notre sol.

La « loi immigration » qui vient d’être votée, en revanche, ne changera rien à l’affaire : elle est avant tout une loi de régularisation massive – manière, à brève échéance, d’offrir le droit de vote à des dizaines de milliers de clandestins – et les quelques concessions faites à la droite seront méthodiquement vidées de toute substance par la gauche et le centre.

L’essentiel demeure donc : même dans l’hypothèse où nous parviendrions à éviter le chaos généralisé, quel impact auront sur notre art de vivre et sur notre cadre juridique des millions de personnes dont 45% ont une vision positive des crimes du Hamas ? Et, que les raisons invoquées pour y consentir soient économiques ou humanitaires, combien de millions supplémentaires faudra-t-il encore en faire venir ?


[1] https://twitter.com/frburgat/status/1633903181368311838

[2] https://www.ifop.com/publication/abayas-burqa-attentat-darras-enquete-aupres-des-musulmans-sur-la-laicite-et-la-place-des-religions-a-lecole-et-dans-la-societe/

[3] https://www.ifop.com/publication/51250/




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Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Dernière publicatrion : "Refuser l'arbitraire: Qu'avons-nous encore à défendre ? Et sommes-nous prêts à ce que nos enfants livrent bataille pour le défendre ?" (FYP éditions, 2023)

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