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Dupond-Moretti au bord de la crise de nerfs!

Il en oublie les notions les plus élémentaires du droit


Dupond-Moretti au bord de la crise de nerfs!
Eric Dupond-Moretti à la cérémonie du 81ème anniversaire de l'Appel du 18 juin 1940 au mémorial de la France combattante, au Mont Valérien, 18 juin 2021 © Romain GAILLARD/POOL/SIPA Numéro de reportage : 01024461_000015

Après la spectaculaire perquisition qui a eu lieu jeudi 1er juillet au ministère de la Justice, l’actuel garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti est convoqué le 16 juillet par les magistrats de la Cour de Justice de la République.


Il s’agit de l’affaire du conflit d’intérêts qui lui colle au visage comme le sparadrap du capitaine Haddock. Son avocat, certainement moins brillant que celui que fut naguère Dupond-Moretti, affirme que son client est « serein ». Nous nous autorisons à avoir de sérieux doutes sur cette sérénité. Car si l’on en juge par les propos du garde des Sceaux au Journal du Dimanche, ce n’est même plus de crise de nerfs qu’il faut parler mais de bouffées délirantes.

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Elles s’étalent en couches épaisses dans les colonnes du JDD. Tout d’abord, Dupond-Moretti accuse trois syndicats de magistrats d’être à la manœuvre dans cette affaire. Il s’agit, entre autres, de l’USM (Union Syndicale des Magistrats), un syndicat modéré – rien à voir avec le Syndicat de la Magistrature du Mur des cons – qui a effectivement déposé plainte contre lui.

Et là, Dupond-Moretti s’indigne très fort : « L’un des syndicats de magistrats qui a déposé plainte avait déclaré, après ma nomination, qu’elle était une « déclaration de guerre ». Ce même syndicat a dit jeudi que la plainte n’a été déposée que dans le seul but que je sois mis en examen. Tout est là » ! Nous n’avons pas, de loin s’en faut, fait les mêmes études juridiques que lui. Mais le bon sens nous permet d’affirmer que toute plainte vise toujours à aboutir à une mise en examen.

Dupond-Moretti s’enfonce encore un peu plus en sous-entendant que la Cour de Justice de la République serait le jouet, ou la force supplétive, d’un quelconque syndicat. Il est de notre devoir de l’informer que cet organisme est composé de six députés, de six sénateurs et de trois magistrats de la Cour de cassation.

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Comme on dit chez les Tontons Flingueurs : « c’est du lourd ». Le garde des Sceaux aura l’occasion de le vérifier de visu le 16 juillet. En attendant cette date fatidique, rien ne dit qu’il sera mis en examen.

Mais on peut penser que tôt ou tard, il cessera d’être ministre. Il lui faudra alors revêtir à nouveau sa robe d’avocat. Certes, mais compte tenu des compétences juridiques dont il vient de faire preuve en tant que garde des Sceaux, il serait surprenant qu’il retrouve sa clientèle d’antan…




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est journaliste et essayiste

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