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Bayrou menacé de « grand remplacement » par le PS

« Submersion migratoire… » Que n’avait-il pas dit là ! Le PS s’indigne, et se venge en reportant sine die les discussions sur… le budget. Na ! François Bayrou devrait savoir, analyse notre chroniqueur, que dire la vérité n’est pas une option, en politique, surtout quand tous les autres sont dans le déni.


François Bayrou, qui a des Lettres, maîtrise donc le concept de métaphore filée. On parle communément de « vague migratoire ». Rentrant de Mayotte, l’île dévastée de concert par le cyclone Chido et par l’afflux (tiens, moi aussi je m’adonne aux images aquatiques) de clandestins comoriens et africains, il a parlé sur LCI de « submersion migratoire ». La vague était un tsunami.

Bataille lexicale

Aussitôt le PS, qui devait rencontrer le Premier ministre à propos du Budget, dont le vote est suspendu à une motion de censure, pure manifestation de mauvaise humeur, reporte l’entrevue, et pousse de hauts cris. Comment ! Bayrou emprunte le vocabulaire de l’extrêêême droite ? Pierre Jouvet, secrétaire général du PS (ils ont autant de responsables de haut rang, dans ce micro-parti, qu’une armée mexicaine, histoire de donner un peu de visibilité aux militants du troisième rayon) s’indigne sur BFMTV : « On ne combat pas l’extrême droite en utilisant ses mots. »

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Ils ont sans doute tenu un brainstorming pour élaborer des « éléments de langage », comme on dit désormais quand on ne sait pas quoi dire. Au même moment, dans Le Monde, Clément Guillou se lance dans une analyse gramscienne : « C’était l’une des obsessions de Patrick Buisson (1949-2023), le théoricien maurrassien et conseiller d’hommes politiques de droite et d’extrême droite : imposer les mots de son camp dans le débat public pour influencer les « sensibilités et les tempéraments ». Une conquête lexicale nécessaire pour construire une « hégémonie culturelle », selon le concept développé par le philosophe marxiste Antonio Gramsci (1891-1937), concurrente à celle de la gauche. L’un des disciples de Patrick Buisson, Éric Zemmour, aime, lui, citer Lénine, pour souligner l’importance des mots dans le combat politique : « Faites-leur manger le mot, vous leur ferez avaler la chose. »

Ah, mais si Zemmour cite Lénine, c’est que Lénine est mauvais — mieux vaut la pensée de Boris Vallaud…

Ambiance dans les rues de Paris dans les quartiers de Barbes et Château Rouge, octobre 2020 © Michel Setboun/SIPA

Quand il pleut, il pleut. Quand l’immigration sauvage déferle sur un territoire, on fait comme Trump avec les Colombiens : on les renvoie chez eux, et si le pays proteste, parce que comme Cuba lors de l’Exode de Mariel, ce ne sont pas les plus diplômés ni les plus vaillants qui se pressent aux portes des pays « riches », on fait pression sur lui pour le forcer à récupérer… ses concitoyens.

Pendant ce temps, la France récupère les Algériens sous OQTF parce que leur pays refuse de récupérer ses racailles et ses agents d’influence d’exportation. Il suffirait pourtant de presque rien : rayer les accords de 1968, et refuser l’accès des hôpitaux français aux représentants de cette nomenklatura militaro-islamiste cacochyme qui vient se faire soigner en France en laissant des dizaines de millions d’euros d’ardoise impayée.

Déni

Un sondage CSA publié ce mardi indique que 65 % des Français estiment que la France est bien « submergée par l’immigration ». Mais ces Français-là n’habitent pas Paris, ce sont des Français ordinaires, pas des résidents des beaux quartiers qui votent avec le cœur à gauche et leur portefeuille chez les Verts — ou chez LFI, car on a désormais le droit d’être de gauche et antisémite.

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Il n’y a d’ailleurs pas que le PS à choisir le déni. Yaël Braun-Pivet, la présidente macroniste de l’Assemblée nationale, est « gênée ». « Je n’aurais jamais tenu ces propos, ils me gênent », a-t-elle dit à l’antenne de BFM TV. À l’Assemblée, le chef de file des députés socialistes se drape dans le manteau protecteur du laxisme aveugle : « Si vous gouvernez avec les préceptes de l’extrême droite, nous finirons gouvernés par l’extrême droite et vous en aurez été le complice. » La Cimade se roule par terre. Les collectifs de sans-papiers suffoquent. Appelée toutes affaires cessantes sur le plateau de France Info, la députée EELV Cyrielle Chatelain peine à ventiler, groggy : « C’est honteux, ça m’a extrêmement choquée qu’un Premier ministre utilise le terme de « submersion migratoire » et vienne l’accréditer. » Molière notait déjà, dans Tartuffe : « Ils veulent que chacun soit aveugle comme eux.
C’est être libertin que d’avoir de bons yeux. »

La gauche, sans cesse à courir après les voix des « nouveaux prolétaires », se déconsidère chaque jour davantage. Ils finiront laminés — ce qui en soi ne me gêne guère, mais si c’est pour laisser la place à une nouvelle équipe de bras cassés emmenés par Jordan Bardella…

Ô mes amis parisiens, s’il m’en reste ! Venez donc vivre quinze jours à Marseille, à Nantes, à Grenoble, partout où la pression migratoire se fait si forte que les nouveaux venus n’ont d’issue que dans le banditisme, le narco-trafic et l’islamisme décomplexé — et vous verrez jusqu’où monte la submersion. Ce n’est plus un flux, c’est une vague tueuse — moi aussi je sais filer des métaphores. De la même manière que Météo-France lance des alertes lors d’épisodes météorologiques extrêmes, il faut créer un Observatoire des flux migratoires, qui préviendrait en temps réel toutes les villes qui sont en train de dépasser la côte d’alerte. Parce que comme l’a précisé Bayrou, ce ne sont pas les mots qui sont choquants : ce sont les réalités.

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La vidéo de HelloQuitteX: un casting de choix pour encourager les internautes à quitter X

« Nous n’avons pas les mêmes valeurs » ! Notre chroniqueur passe en revue les militants qui font la promotion de HelloQuitteX, ce plan des progressistes pour quitter le réseau social d’Elon Musk sans perdre ses données et abonnés…


Le mathématicien David Chavalarias est directeur de recherche au CNRS. Comme il a du temps libre, qu’il est de gauche et que, selon lui, la démocratie est en danger à cause d’Elon Musk, il a décidé de lancer #HelloQuitteX, une opération d’incitation à la désinscription du réseau social X. Problème : cette opération purement politique a été lancée lors d’une soirée organisée dans les locaux du CNRS – en présence de Thierry Breton, omniprésent dans les médias – au cours de laquelle M. Chavalarias a affirmé que l’application permettant la migration des données personnelles compilées sur X vers un autre réseau social était « garantie » par le CNRS. Or le CNRS est un établissement public ayant pour vocation de développer des projets de recherche scientifique – ce que n’est en aucun cas #HelloQuitteX, initiative privée et politique qui risque par ailleurs de voir leurs instigateurs et ceux qui les protègent, le CNRS et l’État lui-même, confrontés à de sérieux problèmes juridiques. Détournement de fonds et de moyens publics, entrave discriminatoire à l’exercice d’une activité économique, traitement illicite de données personnelles, contrefaçon aggravée de marque (en l’occurrence la marque Hello Kitty, de la société japonaise Sanrio), pourraient en effet constituer les premiers éléments à charge contre M. Chavalarias, le CNRS et toutes les personnes ayant cautionné publiquement cette scandaleuse opération – dont Raphaël Glucksmann, qui s’est vanté sur Sud Radio d’avoir « planifié » un « départ organisé » de X avec « des chercheurs du CNRS » – si les sociétés X et Sanrio décidaient de se retourner contre eux. L’association Cercle Droit & Liberté[1] a de son côté déposé plainte auprès du Procureur de la République et mis en ligne sur son site une pétition afin de soutenir cette action et défendre ainsi la liberté d’expression et le bon usage de nos impôts.


Un réseau honni

Parmi les personnalités cautionnant la démarche de M. Chavalarias, certaines ont participé à une vidéo appelant les internautes à quitter le réseau honni. Qui sont-elles, ces belles âmes qui n’aiment la liberté d’expression que lorsqu’elle permet de relayer leurs opinions ?

L’inénarrable Benoît Hamon introduit la vidéo en question. Son parcours est tristement banal : militant à l’UNEF-ID puis aux Jeunesses socialistes, assistant parlementaire, conseiller de Lionel Jospin puis de Martine Aubry, député, ministre. Durant cette longue période politique, rien ne vient altérer l’image d’un homme transparent, incompétent, n’ayant rien entrepris de notable, ni en bien, ni en mal. Les livres d’histoire se souviendront en revanche de son score lamentable lors du premier tour des élections présidentielles de 2017 : 6,36 %. Un record largement battu en 2022 par Mme Hidalgo, avec… 1,7 % des voix. Pour situer le niveau de perspicacité de M. Hamon, rappelons un de ces plus pertinents commentaires, claironné en 2019 sur France Inter : « Greta Thunberg, c’est le génie européen ». M. Hamon s’est recyclé dans l’humanitaire et dirige actuellement Singa France, une ONG de soutien aux migrants dont le financement est assuré, pour moitié, par des subventions publiques, notamment à travers l’institution gouvernementale “La France s’engage”. Après plusieurs jours d’intense réflexion, M. Hamon a écrit son dernier message sur X, une ultime saillie supposée faire date : « Rester sur X, c’est bavarder sur la feuille de chou de Goebbels. Sans moi. » Sacré Benoît Hamon ! Toujours aussi… perspicace !

L’écologiste Claire Nouvian est la fondatrice de l’association écolo Bloom. Cette association a étrangement bénéficié « du soutien financier de puissants groupes d’interêt nord-américains, en particulier de Pew Charitable Trust, organisation caritative créée par la famille fondatrice de la compagnie pétrolière Sun Oil », écrivent les auteurs[2] de l’essai paru chez Robert Laffont, Les Illusionnistes, une enquête sur les dérives de l’écologie politique grâce à laquelle nous apprenons également que Mme Nouvian, après avoir perçu une bourse personnelle de 200 000 dollars de la fondation californienne Goldman, a bénéficié d’un coaching intensif de la part du réseau Ashoka, « une structure américaine visant à former les activistes partout dans le monde, dans le social, l’éducation et l’environnement ». Ashoka est financé essentiellement par des « partenaires » privés : « Ces partenariats permettent de soutenir nos actions dans nos trois champs d’intervention : le soutien à l’entrepreneuriat social, l’encapacitation des jeunesses (sic) et le déploiement de nouveaux récits orientés solutions (sic) », peut-on lire sur son site. En France, ces « partenaires » sont – en plus de nombreux groupes d’investissement et d’une ribambelle de fondations d’entreprises (BMW, Schneider Electric, etc.) – la BNP, la société Capgemini, L’Oréal, Boehringer Ingelheim, Engie, etc. Comme dit Mme Nouvian, « l’ennemi de l’écologie, c’est le système capitaliste. »

Ecornifleurs professionnels

Victoire Tuaillon est une militante féministe passée par l’école de journalisme de Sciences Po. Virginie Despentes, dit-elle, lui a ouvert les yeux sur la masculinité toxique et le patriarcat hétéronormatif. Elle crée en 2019 “Les couilles sur la table”, une bouffonnerie podcastable adoubée, bien sûr, par Le Monde et Télérama. « Vive les podcasts, la sororité et les révolutions féministes ! À bas les patrons et le patriarcat ! », écrit-elle sur Facebook. Comme Thierry Breton, elle considère que le réseau social X « est le cheval de Troie de Musk pour déstabiliser les démocraties ». Victoire Tuaillon n’est visiblement douée que pour rabâcher, bêtement et dans le plus grand désordre, les slogans de l’idéologie gaucho-woke ou de la propagande européiste.   

L’auto-diagnostiquée « éco-anxieuse » Magali Payen est une « experte en mobilisation citoyenne » qui, suite à une séance d’hypnose, a pris confiance en elle et a créé une association écologiste, nous apprend le site institutionnel de l’Agence de la transition écologique. Mme Payen « forme et conseille les médias – TF1, Canal +, AFP – pour les éveiller à la catastrophe écologique et les amener à diffuser de nouveau récits inspirants ». L’audiovisuel public n’est pas oublié : en 2021, Mme Payen a « accompagné la production de la série de France 2 “Plus Belle la vie” en développant avec les scénaristes plusieurs trames narratives autour de la protection de la biodiversité ». L’éducation des masses, avec l’argent des masses, au seul bénéfice des écornifleurs professionnels.

Cyril Dion est un militant écologiste très en vue dans les médias. Télérama l’adore. Arte en raffole. France Inter lui a confié une chronique hebdomadaire dans l’émission “La Terre au Carré”. En décembre 2018, pour attirer les gilets jaunes à la Marche pour le climat, M. Dion écrit une tribune dans laquelle il affirme que « si nous ne changeons rien, nous nous dirigeons vers une température moyenne du globe 3, 4, 5 degrés plus chaude dici à la fin du siècle ». Des gilets jaunes lui répondent : « Tant mieux, aux prix où sont le fuel et le gaz à cause des écolos… »

Axel Lattuada est comédien, concepteur d’un spectacle wokissime. Présentation publicitaire dudit spectacle : « Le Syndrome de Michel”, cest un séminaire sur la déconstruction de la masculinité toxique autour de Michel Sardou, plus efficace que la javel et le bicarbonate il élimine 99,9 % des traces de CNews et du Connemara. Un nouveau spectacle détox, pour nettoyer cette société malade en déconstruisant les gens qui trouvent que c’était mieux avant !” » Est-il nécessaire d’en dire plus ?

Valérie Masson-Delmotte est paléoclimatologue. Elle participe depuis 2015 aux travaux du GIEC. Elle milite pour une infusion de l’idéologie écologiste dans les programmes de l’Éducation nationale et soutient l’association éco-terroriste Les Soulèvements de la Terre. Elle considère qu’Elon Musk « a rendu virales de fausses informations par rapport aux sciences du climat ». Dans un entretien donné au journal catho-woke La Croix le 22 mars 2020, elle affirme que Greta Thunberg  « dérange ceux qui ne veulent pas accorder de place à la voix de la jeunesse et ceux qui ont une vision patriarcale des femmes », et qu’elle a, sur le climat, « une réflexion très lucide ». À part ça, Mme Masson-Delmotte préconise une approche exclusivement scientifique des problèmes environnementaux.       

Anne Sinclair ne comprend toujours pas ce qui s’est passé le 5 novembre 2024, jour de l’élection de Donald Trump. Elle ne comprend pas non plus ce qu’il se passe en Europe. La seule chose qu’elle croit avoir comprise, c’est que l’extrême droite et le fascisme menacent à nouveau la démocratie des deux côtés de l’Atlantique et qu’Elon Musk « nous manipule ». Un soir, dans l’émission “Quelle époque”, l’ex-journaliste a « taclé » Marine Le Pen et Éric Zemmour sous les rires de Léa Salamé et les applaudissements de Christophe Dechavanne, lequel, à force d’avoir plié l’échine devant la gauche médiatique, pourrait bien, dit-on, obtenir l’animation d’un talk-show sur la nouvelle chaîne progressiste de la TNT, remplaçante de C8, Ouest-France TV. Un autre monde, vous dis-je. 

Marine Tondelier a quitté X le 12 janvier puis a participé à cette vidéo avant d’annoncer qu’elle restait finalement sur le réseau réactionnaire : « Si je ne défends plus l’écologie et les écologistes sur les terrains hostiles comme Twitter/X, qui le fera ? » Dieu merci, le ridicule ne tue pas. Mais il peut finir par laisser des traces…

Samah Karaki, docteur en neurosciences, a créé un institut ayant « pour objectif de sappuyer sur les apports des sciences cognitives pour promouvoir la justice sociale et environnementale ». Elle tient régulièrement une chronique dans “La dernière”, l’émission de Guillaume Meurice sur Radio Nova. Sous couvert de science appliquée à la vie ordinaire, elle y distille les propos les plus wokes sur le racisme, la suprématie blanche ou la domination du patriarcat.     

Paloma Moritz. J’ai tracé son portrait récemment dans ces colonnes. Extrait : « Paloma Moritz est journaliste et responsable du pôle écologie du média dextrême gauche Blast. Elle adore Libération, les rapports du GIEC, Greta Thunberg, les éoliennes, Camille Étienne, les trottinettes électriques, Salomé Saqué, LHumanité, Cécile Duflot et la quiche lorraine sans lardons. Elle déteste les « climatosceptiques », les voitures, les avions, les journalistes de CNews en particulier et les médias « bollorisés » en général, Éric Zemmour, les propos « climaticides » de ce dernier, les électeurs du RN et la tartiflette avec des lardons. » Il semblerait qu’elle ne porte pas non plus Elon Musk dans son cœur.  

Christophe Cassou est climatologue, co-auteur du 6ème rapport du GIEC et co-initiateur du Journal Météo-Climat de France Télévisions – une présentation des événements météorologiques visant à « informer les téléspectateurs sur les conséquences directes du changement climatique » (site France TV) et, donc, instiller la propagande écologiste. Pourtant, « la météo connaît des changements au jour le jour qui ne peuvent ni prouver ni infirmer la tendance globale du changement climatique. Le climat se réfère aux tendances sur de plus longues périodes, tandis que la météo représente des événements à court terme » (Site Météo-France).

Julie Gayet, actrice naturellement de gauche, féministe et membre du collectif 50/50 promouvant l’égalité hommes/femmes et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel, est une belle âme comme il s’en trouve par paquets de douze dans le monde dit de la culture. Féministe, oui, mais pas gênée du tout lorsqu’il s’agit d’inviter son « ami » JoeyStarr à aller dîner chez son « fiancé » à l’Élysée en 2015. Rappel : Didier Morville, alias JoeyStarr, a été condamné à plusieurs reprises pour agression, coups et blessures sur des femmes (dont une hôtesse de l’air à laquelle il a cassé le nez) et pour violences conjugales, entre autres méfaits. La gauche a toujours eu les yeux de Chimène pour les petites gouapes…       

Vincent Kanté, dit Vinz, est un influenceur écolo bobo belge, ex-DJ à Fun Radio, ex-grand voyageur. Un jour, avoue-t-il au média écolo Reporterre, il a pris conscience de son abominable influence : « Jai perfusé une génération, en lui faisant croire que la réussite c’était de consommer, de voyager loin… Cest un idéal qui rend les gens malheureux, parce quil nest pas accessible à tous et quil est totalement décalé de lurgence écologique. » Après avoir regardé à la chaîne les vidéos de Valerie Masson-Delmotte (voir ci-dessus) et de Jean-Marc Jancovici, il a eu la révélation : « Jai tout stoppé du jour au lendemain, même les voyages au Japon, dont j’étais tombé amoureux. Continuer comme avant, ça aurait été comme tirer à balles réelles sur mes deux enfants. » Il a alors créé Limit, une chaîne YouTube sur l’écologie qui fonctionne grâce aux dons et aux partenariats avec des fondations. Dans une vidéo, M. Kanté évoque rapidement MSF et « différents autres partenariats », sans préciser lesquels – c’est dommage, on aurait bien aimé savoir.     

Alice Barbe est co-fondatrice de l’ONG Singa, organisation qui a pour objet « l’intégration des personnes réfugiées et migrantes » et dont la branche française est dirigée par Benoît Hamon (voir ci-dessus). Elle fonde en 2021 l’Académie des Futurs Leaders, « une association de formation pour des personnes engagées sur des causes de justice environnementale et sociale, désireuses de se former en politique et renforcer la démocratie », est-il précisé sur son site dans une langue approximative mais inclusive. Parmi les « intervenant.e.s » collaborant régulièrement avec cette Académie, il y a : Alma Dufour (LFI), Emmanuel Grégoire (premier adjoint à la Mairie de Paris), Avril Haines (directrice du renseignement américain), Rima Hassan (LFI), Éric Piolle (maire de Grenoble), Stéphane Ravaclay (co-secrétaire national du PS), Ben Rhodes (ex-conseiller pour la communication de Barak Obama), Benoît Hamon, Sandrine Rousseau (EELV), Marine Tondelier (EELV), Marie Toussaint (EELV), Boris Vallaud (PS) et Najat Vallaud-Belkacem. Cette dernière est la directrice de One France, ONG prônant la « solidarité face aux grands défis mondiaux » et financée par des fonds privés, banques, entreprises, fondations, dont… l’Open Society Foundations de George Soros. 

Calamités politiques

Cécile Duflot fait partie, avec Dominique Voynet, de ces calamités politiques qui auront tout mis en œuvre pour détruire la filière nucléaire française. Nous lui devons la fermeture de Fessenheim et un retard considérable dans la recherche nucléaire civile. Elle est, depuis 2018, la directrice d’Oxfam France, une ONG luttant contre les inégalités sociales et les conséquences du « dérèglement climatique », et défendant « les droits des personnes déplacées ». Sur le site d’Oxfam, il est précisé que « 80 % de [son] financement provient de fonds institutionnels et publics ». Par ailleurs, Cécile Duflot est une « associée » d’Octopuce, une des sociétés prévues pour héberger et « protéger » les données des internautes désirant quitter X en suivant la procédure proposée par M. Chavalarias et ses soutiens – le conflit d’intérêt est dès lors patent et pourrait constituer un élément à charge contre Mme Duflot si un procès devait avoir lieu.   

Le virevoltant Cédric Villani et l’antiraciste racialiste Rokhaya Diallo complètent ce casting chatoyant. Mme Diallo n’a, à ma connaissance, toujours pas quitté X. Il faut dire que cette dame, après avoir été sélectionnée par le Département d’État Américain pour participer à l’International Visitor Leadership Program identifiant les potentiels futurs leaders pouvant porter la voix des États-Unis partout dans le monde, démolit consciencieusement la France dans le Guardian et le Washington Post ou à l’Université de Georgetown à Washington où elle a ses entrées. Par conséquent, parmi ses très nombreux followers, beaucoup sont anglo-saxons et n’utilisent pas Bluesky (seulement 3 millions d’utilisateurs aux États-Unis vs 106 millions pour X) et encore moins Mastodon, réseaux sur lesquels M. Chavalarias et sa bande proposent de faire migrer les utilisateurs de X. Mme Diallo est donc confrontée à un dilemme : quitter le réseau X au risque de perdre son influence sur une « communauté » de 200 000 followers, sans compter tous ceux qui suivent ses messages sans être abonnés – dans ce cas, pas de retour possible, ce serait l’humiliation – ou rester sur X, sous n’importe quel prétexte, toute honte bue, malgré les simagrées décrites ci-dessus. Affaire à suivre.

Nous avons là un échantillon parfait de la gauche politico-médiatique qui, mécontente de voir un espace numérique libéré de la censure, geint, récrimine, se lamente et, finalement, regrette surtout de ne plus pouvoir promouvoir à sa guise l’écologisme, l’immigrationnisme et le wokisme tout en profitant des largesses sonnantes et trébuchantes de l’État ou d’organisations richissimes y trouvant leur intérêt. Une partie de la presse bien-pensante, Le Monde en tête, suit le mouvement et dit vouloir naviguer sous d’autres cieux qu’elle espère plus paisibles, c’est-à-dire idéologiquement et uniformément progressistes. Le journal Libération fait une annonce solennelle au moment de quitter X : « La collaboration avec cette plateforme n’est plus compatible avec les valeurs de notre journal ». Le quotidien gauchiste a raison : Elon Musk a décidé que la liberté d’expression serait dorénavant la pierre angulaire du réseau X. Rien à voir, donc, avec les « valeurs » des journaux subventionnés, des personnalités décrites ci-dessus, de certains éminents représentants des instances européennes et des médias publics. Il était temps pour eux de trouver un nouvel espace protégé des opinions différentes des leurs. Bon vent, camarades !

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[1] https://www.cercledroitetliberte.fr/stop-helloquittex/

[2] Géraldine Woessner et Erwan Seznec, Les Illusionnistes, p. 317, Robert Laffont.    

Donald Trump: une nouvelle ère pour les cryptomonnaies?

Longtemps réfractaire, le président américain Donald Trump s’est converti à la frénésie Bitcoin. Plongée dans l’univers des « cryptobros ».


« La monnaie de réserve mondiale devrait être le dollar. Et je ne crois pas que nous devrions avoir des bitcoins. Il faudrait que les cryptomonnaies soient régulées de manière bien plus sérieuse. Le bitcoin menace le dollar ! C’est une fraude », avait déclaré Donald Trump en juin 2021 lors d’une interview accordée à Fox News. À cette période, le bitcoin voyait son prix redescendre à 35.000 dollars et causer de nombreuses faillites personnelles d’Américains paniqués qui se débarrassaient alors de cet actif. Depuis de l’eau a coulé sous les ponts, tant pour le taux de change du bitcoin qui atteint désormais les 100.000 dollars que concernant l’avis de Donald Trump sur ces actifs.

Une conversion tardive mais bien réelle aux cryptomonnaies

Donald Trump est désormais le premier porte-parole des cryptomonnaies. Pour les lecteurs qui l’ignorent, les monnaies cryptographiques sont des actifs numériques émis de « pair à pair » sans s’appuyer sur des banques centrales ou des intermédiaires. Elles sont représentatives du web dit « décentralisé » répondant aux idéaux libertariens et à la volonté d’une part croissante des populations de s’affranchir du contrôle des institutions. Le bitcoin est la cryptomonnaie de référence et la première d’entre toutes. L’émission des jetons de bitcoin se base sur la « blockchain » qui est cryptographiée. Les transactions et échanges se font aussi par le biais de ce système.

La capitalisation totale de l’ensemble des cryptomonnaies s’élève aujourd’hui à un peu plus de 3 trilliards de dollars, restant toutefois relativement volatile. Le bitcoin représente à lui seul 2 trilliards de dollars de capitalisation, soit l’équivalent de la valeur cumulée de tout le Cac 40. En août dernier, la capitalisation du bitcoin n’atteignait « que » 1.400 milliards de dollars, soit un accroissement de valeur de 100 milliards de dollars par mois depuis ! Des chiffres qui, s’ils paraissent très impressionnants, restent encore relativement modestes au regard des possibilités de croissance de ces actifs. Tout indique donc qu’à long terme, les prix de ces diverses monnaies augmenteront très certainement.

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La conversion de Donald Trump aux « cryptos » n’est donc pas si surprenante. Homme d’affaires à l’ancienne qui a construit sa fortune personnelle sur l’endettement et le bâti, il a été convaincu par le fait qu’il est possible de démultiplier très rapidement des actifs à condition d’être très bien conseillé. Car, l’économie de la cryptomonnaie est une économie d’initiés. Compte tenu de l’extrême volatilité des actifs, singulièrement les « altcoins » sur lesquels nous reviendrons plus loin, l’investisseur doit mettre en place des stratégies très élaborées pour ne pas tout perdre sur un « fomo » (fear of missing out, ou l’anxiété de tout perdre ou de ne pas gagner sur les marchés).

Le changement de cap de Donald Trump date officiellement de mai 2024, moment choisi par ses équipes pour annoncer que les dons en cryptomonnaies seraient acceptés pour le financement de sa campagne. Premier signe de ralliement des « cryptobros » autour du panache blond du New-yorkais, cette annonce a été suivie par de nombreuses décisions fracassantes. Ainsi, The Donald a déclaré il y a quelques mois que les bitcoins saisis par l’administration américaine pourraient être utilisés afin de constituer… une réserve stratégique en monnaies numériques. Si l’idée se concrétise, il s’agirait d’une première mondiale pour un pays du G20, seul le Salvador de Nayib Bukele ayant à ce jour une réserve monétaire numérique. Ce serait aussi un sceau de respectabilité pour les cryptomonnaies et le signe d’une future démocratisation. Seuls 40 millions d’Américains possèdent de ces actifs, ce qui est encore très peu.

En outre, les plus grandes fortunes de l’industrie des cryptomonnaies, à l’image des propriétaires des plateformes d’échange grand public comme Binance ou CoinMarket, ont financé la campagne de Donald Trump. Plus encore, on a dernièrement assisté à la poussée des « altcoins » et même des « shitcoins », du nom de ces jetons lancés à l’aide d’autres monnaies comme le Solana ou l’Ethereum.

L’avènement de la finance memetique

Le premier homme à avoir poussé une monnaie basée sur un meme est Elon Musk avec le DOGE COIN. Il a même repris le nom et le logo, un célèbre chien, pour son organisme chargé de lutter contre la dépense publique excessive. Que sont ces jetons ? Il s’agit d’actifs lancés sur des écosystèmes préexistants, parfois sur des plateformes qu’on pourrait apparenter à des casinos numériques où tout un chacun peut créer sa propre monnaie, citons notamment PumFun où en quelques jours à peine des petits jeunes ont pu devenir multimillionnaires grâce au jeton meme P-Nut représentant l’écureuil tué par les autorités vétérinaires durant la campagne électorale américaine.

Ce jeton Solana a été émis à un milliard d’exemplaires pour une capitalisation de départ de 7.600 dollars – comme tous les jetons de ce type -. Cela signifie qu’à l’origine, chaque jeton P-Nut valait 0.0000076 dollars. Trois semaines plus tard, chaque unité de P-Nut avait une valeur d’un dollar puisque la monnaie était capitalisée pour un milliard de dollars après son lancement sur Binance, ce qui a crédibilisé son modèle et relancé l’attractivité du jeton. Mais sur quoi s’appuie la valeur d’un jeton ? Tout simplement sur la confiance et la volonté des acquéreurs à voir sa valeur grimper. Ca ne correspond à absolument aucune création de richesse productive ni même à aucune utilisation. C’est purement spéculatif. On ne peut rien acheter avec du P-Nut ou du DOGE. On ne peut que les convertir pour obtenir d’abord un autre actif numérique – bitcoins, jetons Solana ou autre -, puis en suivant des espèces en monnaie FIAT.

Tout cela marche et prospère parce qu’énormément d’argent est désormais en circulation mais aussi parce que de très gros poissons misent sur ces monnaies pour faire des coups spéculatifs extrêmement rapides. Les « petits poissons », s’ils veulent enregistrer de beaux profits, devant surveiller les mouvements quotidiens des « baleines ». Donald et Melania Trump eux-mêmes ont sorti leurs propres jetons. Le « Trump » a permis de gros gains … mais aussi causé de grosses pertes quand certains joueurs ont « tiré le tapis ».

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Il y a dans ce marché alternatif parfois jugé toxique, quelque chose de grisant mais aussi relevant du domaine de la foi. Il s’agit d’une immense lessiveuse à monnaies FIAT, d’une multiplication des pains légale et sans aucune régulation, où des anonymes peuvent gagner trois à quatre millions en s’exhibant en live depuis chez eux pour lancer leur monnaie et où des rappeurs célèbres et des influenceurs comme Andrew Tate peuvent accumuler des fortunes. Il suffit en effet d’un tweet d’Elon Musk ou de Donald Trump pour qu’un jeton gagne 100 à 200 millions de dollars de capitalisation en quelques minutes.

Avec un peu de chance, vous auriez pu tomber sur « $Trump » sur Twitter le jour où le jeton a été lancé sur la blockchain Solana et transformer 1000 euros en 10000 en deux heures, ce qui n’est même pas une performance hors normes pour un jeton – la performance du Trump se situant plus dans les volumes d’échange que dans la montée de son prix -. Mais attention, les chutes peuvent être aussi brutales que les montées. Est-il éthique qu’une famille, dont le patriarche est le président de la première puissance mondiale, se fasse quelques centaines de millions d’argent de poche ainsi ? La question mérite d’être posée. Reste que la promesse de la fortune rapide ne peut que séduire certains individus.

L’idéal libertarien en apparence porté par Donald Trump s’inscrit aussi dans la libération de Ross Ulbricht de SilkRoad. La sortie de prison du fondateur de ce marché noir de la drogue sur internet, grâce à l’intervention du président nouvellement élu, a été extrêmement bien reçue dans les milieux des « cryptobros ». Une nouvelle ère s’annonce et les monnaies numériques risquent bien d’y prendre une place de la plus haute importance.

«Otages palestiniens» de France info: ce qui se cache derrière la manipulation journalistique insidieuse

Une manipulation insidieuse au service d’une idéologie biaisée. Samedi dernier, la chaîne France info a laissé passer un titre choquant qui évoquait des « otages palestiniens » pour qualifier les prisonniers libérés par Israël. Pour nombre de journalistes, les torts des « dominés » sont systématiquement minimisés, et ceux des « dominants » grossis jusqu’à l’absurde. Pourquoi ?


« Échange d’otages du Hamas contre otages palestiniens des prisons d’Israël »… « Attaque d’envergure de l’armée israélienne contre les palestiniens de Cisjordanie »… Ce genre de titres mensongers qui reprennent la pire propagande des ennemis d’Israël sont habituels au Monde, à Libération, sur France Info, dans Télérama

Cette simplification outrancière écrase les nuances, redessine les faits pour les insérer dans des narrations prédigérées, confortables à adopter et à défendre.

Les grands médias, propriétés de conglomérats tentaculaires, sont peuplés de journalistes majoritairement conformes à une pensée unique. Les exceptions, rares et stigmatisées, sont aussitôt rejetées comme appartenant à cette fameuse « fachosphère ». Ces journalistes sont les héritiers d’un universalisme humaniste hérité des traumatismes du XXᵉ siècle, un idéalisme naïf fondé sur un mirage : une humanité unie dans un amour universel béat. Ce rêve puéril s’accompagne d’une exclusion subtile mais catégorique : tout ce qui ressemble, de près ou de loin, aux figures de « méchants » que l’histoire a désignées – racistes, nationalistes, colonialistes – est voué aux gémonies.

Homogénéité intellectuelle mortifère

Ces professionnels de l’information évoluent dans un milieu culturel et social où règne une homogénéité intellectuelle mortifère. Fils et filles d’une ère contraceptive, éduqués dans des familles restreintes et surprotégées, ils ont grandi bercés par une injonction paradoxale : « Fais ce que tu veux, mais sois moralement irréprochable. » Cette tyrannie de la vertu, déguisée en permissivité, leur a appris que l’amour et l’acceptation dépendent de leur conformité à une image idéalisée de la bonté. Incapables de se rebeller contre leurs propres figures d’autorité, ils ont déplacé leur colère sur des symboles : l’Amérique impérialiste, Israël, le sionisme, les forces de l’ordre, et tous les archétypes d’un pouvoir qu’ils jugent oppresseur.

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Cette haine sublimée trouve un exutoire dans une adoration quasi religieuse des opprimés. En sacralisant les faibles et les rebelles, ces journalistes s’offrent un double cadeau : un exutoire pour leur frustration et une autojustification morale. Leur vision du monde, profondément manichéenne, érige les dominés en héros et les dominants en bourreaux. Cette simplification outrancière n’est rien d’autre qu’une échappatoire psychologique et un refuge idéologique, leur permettant de transformer une révolte stérile en une posture valorisante.

Le palestinisme : l’aveuglement idéologique à son apogée

Dans cet univers mental biaisé, le conflit israélo-palestinien devient le terrain de jeu idéal. Le palestinisme – cette fascination émotionnelle et dogmatique pour la cause palestinienne – en est la quintessence. Il ne s’agit pas d’une simple sympathie envers un peuple souffrant, mais d’une idéalisation outrancière qui nie la réalité du terrain. Les complexités du conflit sont écrasées sous le poids d’un récit caricatural : les Palestiniens, éternelles victimes angéliques ; les Israéliens, bourreaux diaboliques.

Ce prisme idéologique engendre des biais insupportables : les divisions internes des mouvements palestiniens, leurs méthodes violentes, ou encore leurs atteintes aux droits humains, sont balayées d’un revers de main. L’indignation devient sélective : les torts des dominés sont minimisés, ceux des dominants sont grossis jusqu’à l’absurde. Cette manipulation narrative est une trahison des faits, une négation des nuances indispensables à la compréhension.

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Pour ces journalistes, soutenir la cause palestinienne dépasse la simple posture politique. C’est une quête identitaire, un miroir flatteur où ils peuvent projeter leur propre vertu. En dénonçant Israël, assimilé à une extension de l’Occident « impérialiste », ils réconcilient leur besoin de rébellion et leur volonté d’incarner la bonté universelle. Leur soutien n’est donc ni neutre, ni rationnel : il est un exutoire à leur propre malaise existentiel.

Une rébellion hypocrite au service du système

Ironiquement, cette pseudo-rébellion est parfaitement conforme à l’idéologie dominante des élites médiatiques. En attaquant des cibles convenues – l’impérialisme américain, le sionisme, le capitalisme – ces journalistes se contentent de reproduire un consensus confortable. Leur posture, en apparence subversive, est en réalité un acte de soumission : un alignement servile sur les dogmes d’un système qu’ils prétendent critiquer.

Le palestinisme dépasse alors le cadre du conflit israélo-palestinien. Il devient le symbole d’une révolte factice, une quête identitaire déguisée en engagement moral. Cette posture, bien qu’enveloppée dans une rhétorique de justice, est une trahison de la vérité. En sacrifiant la complexité des faits sur l’autel de l’idéologie, ces journalistes participent à l’écrasement du réel.

Le prix de cette mascarade ? L’abandon de la nuance et de la vérité, la réduction du monde à une série de récits simplifiés qui flattent les égos mais détruisent la compréhension. Un prix exorbitant pour un mensonge collectif.

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Alain Jamet: « Jean-Marie Le Pen préférait être seul que mal accompagné »

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Alain Jamet, pilier historique du Front National et compagnon de toujours de Jean-Marie Le Pen, revient sur des décennies de militantisme politique.


C’est l’un des plus anciens amis de Jean-Marie Le Pen. À ses côtés, il a connu la vie étudiante festive d’après-guerre, la guerre en Algérie, l’opposition radicale au gaullisme, la naissance du Front national dans les années 70, les premiers succès électoraux sous François Mitterrand, la qualification au second tour des présidentielles face à Jacques Chirac, la mise à l’écart par Marine Le Pen. En Occitanie, où il réside, l’ancien premier vice-président du Front national (2011-2014) revient sur plus de sept décennies de compagnonnage politique avec « le Menhir ».


Causeur. Pouvez-vous nous parler de votre première rencontre avec Jean-Marie Le Pen ?

Alain Jamet. C’était en 1951 à Paris, je venais de faire ma rentrée en première année de droit. Jean-Marie Le Pen avait 23 ans, et moi 17. Il présidait la Corpo (la principale association étudiante de la faculté de droit, non confessionnelle et apolitique – NDLR) et il m’a pris sous son aile. Il m’a même épargné le bizutage.

Qu’est-ce qui vous a séduit chez lui ?

Son entregent et son charisme. Il avait déjà toutes les qualités du meneur d’hommes… et de femmes d’ailleurs ! Je n’aurais sans doute pas eu la même vie si je n’avais pas rencontré Jean-Marie Le Pen. C’était il y a 75 ans et, depuis, je l’ai accompagné dans tous ses combats. Une longévité assez rare en politique, vous en conviendrez.

Le Pen a-t-il changé au cours de toutes ces années ?

Non, il a gardé les mêmes convictions et le même courage. Ça aussi, c’est très rare en politique.

Comment a débuté votre engagement à ses côtés ?

En 1954, j’appartenais à un mouvement, les Jeunes Indépendants de Paris, qui faisait la chasse aux communistes… et inversement. Le Pen est venu me demander de le rejoindre dans le nouveau parti de Pierre Poujade, Union et fraternité française, dans les rangs duquel il allait bientôt se faire élire député. J’ai répondu présent à son appel.

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Et puis vint la guerre d’Algérie….

Alors qu’il siégeait à la Chambre, Le Pen a demandé à réintégrer l’armée et s’est embarqué pour Alger. Quelques mois après, en 1957, je l’ai imité et, là-bas, nous sommes devenus compagnons d’armes. Mais il avait une guerre d’avance sur moi, il avait déjà fait l’Indochine.

Pourquoi Le Pen a-t-il fini par s’éloigner de Poujade ?

C’est une question de caractère. Le Pen s’est plusieurs fois brouillé avec des personnalités politiques qui partageaient ses idées mais n’en étaient pas moins ses rivaux. Je pense aussi à Jean-Louis Tixier-Vignancour, dont il a dirigé la campagne présidentielle en 1965, ou, plus tard, à Bruno Mégret, qui était son dauphin.

En somme, Le Pen voulait régner seul ?

Je dirais plutôt qu’il préférait être seul que mal accompagné. Les faits lui ont donné raison d’ailleurs. Si, par exemple, dans les années 70, il s’était allié avec le Parti des forces nouvelles, qui défendait lui aussi la société traditionnelle occidentale, mais avec des options plus atlantistes, il aurait fini noyé dans une droite de compromis.

Quel rôle avez-vous tenu au FN ?

J’ai été principalement un élu local, à Montpellier, où j’ai créé la fédération du parti pour l’Hérault. Du fait de l’éloignement géographique, mes relations personnelles avec Le Pen se sont peu à peu distendues avec le temps. Mais politiquement, je lui suis toujours resté fidèle. J’en veux pour preuve que je suis le seul cadre, avec Marie-Christine Arnautu et Bruno Gollnish, à m’être opposé au changement de nom du parti en 2018.

Pourquoi ?

Un « front », c’est une force qui va contre. Alors qu’un « rassemblement » tente de rallier l’adversaire. Or le temps n’est pas encore à la réconciliation nationale.

Vous avez tout de même soutenu Marine Le Pen aux élections. Vous avez même présidé un de ses comités de soutien.

C’est vrai je me suis retrouvé dans une position intermédiaire entre le père et la fille. Je crois que les deux m’en ont un peu voulu d’ailleurs…

Certains disent que Jean-Marie Le Pen n’a jamais voulu le pouvoir. Qu’en pensez-vous ?

Il faut reconnaître que la situation d’opposant est plus confortable. Et qu’en 2002, quand il s’est retrouvé, à sa grande surprise, qualifié au second tour des présidentielles, Jean-Marie Le Pen n’était pas techniquement prêt à gouverner. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne voulait pas le pouvoir. On ne peut pas comprendre Le Pen si on néglige un trait central de son caractère : son tempérament de chef.

Autre accusation classique contre lui : dans les années 80, François Mitterrand l’a grandement aidé, en faisant notamment en sorte qu’on le reçoive à la télévision. A se demander si ces deux-là n’avaient pas un lien de connivence…

Je ne nie pas que Mitterrand nous a donné un coup de pouce. Mais c’était uniquement pour montrer son ouverture d’esprit et gêner ses adversaires. Pas pour nos beaux yeux, croyez-moi !

Il y a aussi les accusations d’antisémitisme contre Jean-Marie Le Pen. Quelle est votre position dans ce dossier ?

Ecoutez c’est bien simple : je l’ai côtoyé pendant près de 75 ans et je n’ai jamais entendu tenir le moindre propos contre les israélites, même en privé. Étant entendu que pour moi, accoler le mot « crématoire » au nom de Michel Durafour, qui avait déclaré vouloir supprimer le FN, n’a rien d’antisémite. D’ailleurs, pour sa défense, Le Pen avait montré que Le Canard enchaîné avait fait, en 1962, le même jeu de mot pour se moquer du colonel Dufour, qui était le chef de l’OAS à Oran.

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Vous oubliez l’affaire du « détail »…

Le lendemain de cette sortie, Le Pen a fait un communiqué pour dire qu’il ne niait pas l’existence de la Solution finale, mais qu’il se réservait le droit d’accorder à ses modalités d’exécution l’importance historique qu’il souhaitait.

Qu’avez-vous pensé de ce communiqué ?

Même si je l’ai lu en séance au conseil régional du Languedoc-Roussillon, où je présidais alors le groupe parlementaire FN, je pense que c’était une erreur.

Comment expliquez-vous que Le Pen se soit maintenu dans cette erreur?

Par son obstination ! Il avait la tête dure. Comme moi.

Comment voyez-vous l’avenir de son mouvement?

Grâce à Dieu, Marion Maréchal s’est rapprochée de sa tante Marine, et c’est une excellente chose. Mais je pense qu’elles ont tort de vouloir dédiaboliser le parti. Les médias et la justice continueront, de toute manière, de leur faire payer le fait d’être du même sang que Jean-Marie Le Pen.

La gauche Hamas

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Les Insoumis rêvent de remporter Villeneuve-Saint-Georges, la ville la plus pauvre du département du Val de Marne. Deuxième tour dimanche ! La présence d’un militant pro-Hamas sur la liste de Louis Boyard complique les choses. Le commentaire d’Elisabeth Lévy.


La gauche va-t-elle s’unir pour emporter l’élection municipale à Villeneuve-Saint-Georges (94) ? Pour gagner, Louis Boyard doit obtenir le retrait et la fusion de la liste PS/PC/EELV.

Chance pour la France

Le PS exige que Boyard congédie le septième de liste, dénommé Mohammed Ben Yakhlef, sympathisant assumé du Hamas. Le 7 octobre 2023, ce dernier tweetait : « Honte à la France qui a osé qualifié (sic) la résistance palestinienne de “terroriste”. La résistance répond au terrorisme d’État de l’État sioniste. La France est complice du génocide des Palestiniens». Pas une balle israélienne n’a alors été tirée. Ce sympathique activiste qui se présente comme un militant antiraciste et anti-islamophobie milite aussi contre la loi de 2004 proscrivant les signes religieux à l’école. Une chance pour la France.

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Peu importe que Boyard cède ou pas, il est agaçant de voir les socialistes et les autres négocier leur reddition aux Insoumis. Mélenchon injurie Olivier Faure, LFI se déshonore avec le vote anti-Sansal de Rima Hassan et l’abstention de Manon Aubry, et il y a encore des socialistes et des communistes pour les trouver fréquentables ? On dira que c’est une initiative locale… Primo, on attend une condamnation de la direction, deuxio, si le PS avale des couleuvres pour une municipalité, croyez-vous qu’il aura l’estomac plus délicat avant de nouvelles législatives avec un mode de scrutin inchangé ? Sans rupture franche, nette, définitive, je ne croirai pas à leurs airs indignés ni à leurs « valeurs ».

On me dit que je ne peux pas parler de reddition, puisque justement les socialistes exigent la tête – c’est métaphorique, je préfère le dire tout de suite… – de ce candidat pro-Hamas ? C’est le minimum syndical de ne pas s’afficher avec un type qui approuve et soutient le terrorisme, non ? Louis Boyard a mené une campagne palestino-islamiste. Qu’il sacrifie ou pas Ben Yakhlef ne changera rien à sa ligne politique. Et elle engage ses éventuels alliés.

Un journaliste agressé par les soutiens de Boyard

Lorsqu’il est venu soutenir Boyard, Jean-Luc Mélenchon a salué la nouvelle France. Traduction: Villeneuve-Saint-Georges est très immigrée et aussi très pauvre. Dimanche, elle n’a pas montré son meilleur visage, lorsque des partisans de Boyard ont pris à partie le journaliste Jordan Florentin de Frontières. Dans la vidéo que j’invite tout le monde à aller voir, on observe qu’ils le menacent de lui couper la tête, qu’ils lui demandent s’il est sioniste –ce qui dans leur bouche ne semble pas du tout un compliment – et qu’ils affirment que le Hamas n’a violé personne, que c’est un mouvement de résistance… avant que l’un d’eux lui colle finalement un coup de poing.

Cette vidéo aurait dû devenir virale. Si des partisans du RN avaient agressé un journaliste de gauche, on aurait eu un festival de protestations outragées. Là, c’est silence-radio dans les médias. Évidemment, il n’y pas non plus de communiqué de Boyard pour dénoncer ces agissements. Ni de ses rivaux de gauche. Il faut croire que cogner sur un journaliste estampillé « extrême droite », ce n’est pas vraiment de la violence.

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Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale

Prestations sociales: l’omerta

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Tabou parmi les tabous en France, le système de protection sociale n’est jamais examiné à la loupe. La nouvelle vidéo évènement des Contribuables associés explique comment des milliards sont engloutis dans le brouillard opaque d’un carcan bureaucratique devenu si tentaculaire que plus aucun responsable politique n’ose l’affronter…


Les derniers chiffres sont là[1] : Les dépenses de protection sociale ont atteint en France 888 milliards d’euros en 2023, soit 31,5 % du PIB. Si on rapporte cela à la dépense publique, on constate que sur 1 000 € de dépenses publiques, 562 € constituent désormais des prestations sociales.

Démographie inquiétante

Mais foin de tous ces chiffres et regardons au-delà. Notre protection sociale, autrefois enviée, est devenue un gouffre financier qui ne fait plus recette, c’est le cas de le dire. À cela diverses raisons qui touchent toutes les branches de notre régime social. Une des premières causes est bien entendu le vieillissement de la population. Celui-ci touche à la fois la branche maladie puisque les dépenses de santé augmentent proportionnellement avec l’âge, et la branche retraite puisqu’avec l’allongement de la durée de la vie et la baisse des naissances, les personnes à la retraite sont plus nombreuses à la fois en valeur absolue et en valeur relative par rapport aux actifs cotisants. A la création de notre régime de retraite par répartition, il existait plus de cinq actifs, pour un retraité. Aujourd’hui, il reste 1,4 cotisant pour un retraité. Une remise en cause du système s’impose donc.

Mais les origines de la faillite qui se profile sont parfois plus complexes. Elles sont parfois idéologiques mais aussi psychologiques. Ainsi, le chômage chronique qui sévit en France depuis plus de 40 ans a entraîné une explosion du système d’aides sociales. Pour des raisons où la politique rejoint l’idéologie, il s’est agi d’éviter la misère à tout prix pour les personnes confrontées au chômage de longue durée. Il en est malheureusement sorti des mécanismes pervers d’allocations et de prestations d’un niveau tel que le citoyen peut aujourd’hui être dissuadé de reprendre le travail. Ainsi en témoigne le fait que nombre de postes de travail ne sont actuellement pas pourvus alors que les chômeurs se comptent par millions.

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Ce n’est pas là le seul paradoxe d’un modèle social à bout de souffle. Si le déficit public ne cesse de croître, notamment à cause d’un montant de dépenses sociales toujours plus fort, la qualité de nos services sociaux se dégrade pourtant toujours plus. Qui n’a pas attendu plusieurs heures aux urgences ou plusieurs mois un rendez-vous chez le spécialiste ? Or, les prélèvements obligatoires ne baissent pas et les dépenses sociales non plus puisqu’elles ont même doublé en 20 ans.

Une révolution copernicienne de la protection sociale à la française s’impose donc. En commençant par un changement des mentalités. Alors que la lutte contre la fraude fiscale est une évidence pour tous, certains montrent une indulgence coupable envers la fraude sociale, comme si celle-ci n’était pas aussi grave et ne pénalisait pas autant les citoyens. Car, à la fin, ce sont toujours les honnêtes gens qui payent pour les fraudeurs. Selon le Haut Conseil du Financement de la Protection Sociale, la fraude aux prestations sociales a représenté près de 16 milliards d’euros en 2024, dont moins de 3 milliards d’euros ont été récupérés ou bloqués, soit un manque à gagner de plus de 13 milliards.

De même, le maquis des prestations sociales ne doit plus être source d’inégalités sociales. Là où certains se transforment en chasseurs de primes et vivent de la générosité publique, d’autres n’ont rien parce que le travail ne rapporte plus.

Appauvrissement généralisé

La complexité du système entretient lui-même sa propre gabegie. Il crée des dépenses de fonctionnement là où il faudrait de l’investissement. Or, n’importe quel ménage sérieux sait que là où le fonctionnement excède l’investissement, l’appauvrissement devient inéluctable. Une simplification s’impose donc. La complexité a conduit à l’augmentation sans fin des dépenses et en même temps à une dégradation patente de la qualité des soins et services. On peut alors légitimement penser qu’un retour à la simplicité amènera une réduction de la dépense, cette fois-ci sans dégradation du système. Cela passerait par exemple par plus de personnel dans les hôpitaux pour soigner et moins pour gérer, ou plus de personnel dans les écoles pour instruire et moins pour théoriser. Il s’agit aussi d’adapter dans le temps la protection à nos moyens. Si les futurs retraités ne sont plus assez nombreux pour financer les pensions des retraités actuels, il faut penser à capitaliser là où on ne peut plus répartir. Le travail, qui est seul créateur de richesses, doit redevenir une source de revenus pour celui qui l’accomplit et non pour celui qui en profite.

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Enfin, si la communauté dépense 100 euros pour se couvrir, elle ne doit pas en dépenser plus de 100 au moment d’actionner cette couverture. Quand l’État intervient comme il le fait aujourd’hui pour combler l’écart, il le fait forcément payer à quelqu’un. Et comme lui-même, malgré un taux prohibitif de prélèvements obligatoires, arrive à peine à récolter 80 lorsqu’il dépense 100, ce seront forcément nos enfants et nos petits-enfants qui paieront un jour. Est-ce cela que nous voulons ?

Si vous voulez, vous aussi, lever le tabou sur l’état de notre protection sociale, nous vous invitons à regarder le documentaire de Contribuables Associés sur le sujet «  Enquête sur une omerta française »…

Retrouvez les interventions d’Olivier Babeau, Jean-Pascal Beaufret, Frédéric Bizard, Jean-Marc Daniel, Jérôme Fourquet, Nathalie Goulet ou encore Pascal Perri dans ce documentaire consacré à la protection sociale.


[1] Publiés par la DREES le 23 décembre 2024.

Auschwitz a dépouillé l’espèce humaine de toute prétention à l’innocence ou à la pureté

Alors qu’avaient lieu aujourd’hui les commémorations des 80 ans de la libération du camp de concentration nazi d’Auschwitz, nous avons recommencé à faillir, estime notre chroniqueuse. L’Occident n’a pas été capable de dénoncer unanimement le 7-Octobre pour ce qu’il est, ni de se tenir aux côtés d’Israël dans une guerre légitime contre le Hamas.


Quand Hans Jonas publie en 1984, Le concept de Dieu après Auschwitz, il se pose une question fondamentale face au mal absolu : Quel Dieu a pu laisser faire ça ? Il y répondra en faisant l’hypothèse d’un Dieu dont la création est à la fois puissance et abandon. La puissance divine est contenue toute entière dans la création. Pour créer, le Dieu de Jonas renonce à toute prise et toute emprise et abandonne toute capacité à intervenir. C’est donc l’homme qui est responsable de la beauté du monde et a la charge de son devenir.

Dans ce cadre, de quoi Auschwitz est-il aujourd’hui le nom? Témoignage un des mieux conservés de l’horreur nazie, Auschwitz c’est d’abord une présence physique : des bâtiments vides pour un million de fantômes, tous juifs. Ce nom est devenu le symbole de la Shoah et du mal absolu, il a dépouillé l’espèce humaine de toute prétention à l’innocence ou à la pureté. Mais avant il induisait aussi un engagement collectif. L’horreur partagée par tout l’Occident face au crime contre l’humanité commis par les nazis avait accouché d’une promesse : « Plus jamais ça » et cette promesse était censée vivre grâce au travail de mémoire et de connaissance. Nous, Occident, avions pris conscience de la lâcheté collective qui avait rendu une telle tragédie possible et de la médiocrité des politiques dont l’absence de courage avait mené au déchainement de la haine antisémite.

L’antisémitisme est de retour

C’était la part de consolation au milieu de la nuit. Face au constat de l’inhumanité des idéologies totalitaires avait émergé une conscience, un consensus et une détermination, autant individuelle que civilisationnelle. Nous avions failli. Failli comme personne n’avait jamais ainsi failli avant, mais nous avions appris. Parce qu’Auschwitz avait été, Auschwitz n’était plus possible. Aujourd’hui nous n’avons même plus cette consolation. Et nous avons perdu l’excuse de l’innocence. Nous connaissons les processus, les idéologies et les méthodes qui amènent à faire de la haine antisémite un levier de mobilisation politique et nous connaissons la dimension culturelle qui s’attache à l’antisémitisme. Or aujourd’hui, alors que nous les voyons revenir, une fois de plus les Etats occidentaux sont dans le déni et ne se donnent pas les moyens de la combattre.

Le retour du crime contre l’humanité, pourtant filmé, renseigné diffusé, l’horreur des otages juifs traités comme des esclaves, le fait d’enlever jusqu’à des cadavres… Ces actes atroces ont fait remonter le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale et ont montré que les ferments du nazisme agissaient encore. Et pourtant, qu’a-t-on pu constater depuis le 7-Octobre ? Aucune réaction ferme des démocraties mais une abdication de toutes leurs responsabilités. Les dirigeants des pays occidentaux ont laissé la propagande islamiste se déverser en Europe et aux Etats-Unis. Ils ont laissé l’extrême-gauche nazifier les juifs, faire des tortionnaires du Hamas, des résistants, et n’ont même pas combattu les fausses accusations de génocide. Résultat, depuis le 7-Octobre l’antisémitisme explose partout.

Et ce n’est pas à la résurgence d’un antisémitisme d’extrême-droite devenu triomphant auquel on assiste, mais à l’avènement d’un antisémitisme culturel lié à l’immigration de populations arabo-musulmanes. Soyons clairs, si les juifs ne peuvent être accueillis à l’école de la République, ce n’est pas parce qu’ils sont persécutés par des élèves dont les familles votent RN. S’il y a une alya interne qui voit les juifs quitter le 93 et le 95, ce n’est pas parce que Jean-Eudes les accuse d’avoir tué le Christ. Dans les deux cas, c’est parce qu’aujourd’hui, dans l’islam, ce sont les fascistes islamistes qui dominent et donnent le ton. Ici comme ailleurs. L’antisémitisme est donc un bon moyen de se concilier aujourd’hui les faveurs des électeurs arabo-musulmans et cela se vérifie dans les scores électoraux de LFI dans les quartiers et les villes ghettoïsées.

Les politiques ne s’y sont pas trompés et LFI a fait de la haine des juifs un outil de racolage électoral et de mobilisation politique. La gauche, qui depuis la Seconde Guerre mondiale se vit en héritière de la résistance et qui n’a que l’antifascisme à la bouche, aurait donc dû rompre bruyamment avec ceux qui utilisent des leviers que les nazis n’auraient pas reniés. Elle a pourtant considéré qu’instrumentaliser l’antisémitisme n’était pas une ligne rouge. Entre ses intérêts personnels et la dignité humaine, elle a choisi : elle rejette l’humanisme et s’allie à l’extrême-gauche pro-Hamas.

Accord de la Gauche pour un Front Populaire, Paris, 11 juin 2024. De gauche à droite, Fabien Roussel, Olivier Faure, Marine Tondelier et Manuel Bompard © ISA HARSIN/SIPA

Mais comment faire passer une telle médiocrité morale pour une vertu politique ? Grâce à ces mots magiques : « union de la gauche ». Il semblerait qu’il suffise d’agiter ce lieu commun pour que tout d’un coup l’antisémitisme ne soit plus une ligne rouge. Ainsi le PS et EELV n’ont aucun mal à s’allier avec LFI. Ils ont créé le NFP pour rafler un maximum de postes lors des dernières législatives, ils s’allient avec Louis Boyard pour tenter de prendre la mairie de Villeneuve-Saint-Georges (94). Quoi que fasse LFI, ils finissent par tout cautionner. Ils sont comme la mort, ils prennent tout et n’ont aucun dégoût. Alors comment concilier un tel cynisme avec un soi-disant ADN antifasciste ? En misant sur l’absence de rapport à la dignité humaine de leurs électeurs. Et visiblement, cela marche.

Les Israéliens nazifiés par l’islamo-gauchisme

Mais sur les réseaux sociaux, cette attitude ne passe pas. Le tweet du parti socialiste sur la commémoration de la libération d’Auschwitz leur a valu une volée de bois vert, leur rappelant leurs alliances et de ce fait leur déshonneur. Jean-Luc Mélenchon, lui, tente la récupération en mode donneur de leçons, les internautes lui rappellent que son parti est considéré comme jouant un rôle prépondérant dans la diffusion de l’antisémitisme. Quant à Rima Hassan, elle a posté une affichette indiquant : « Génocides d’Auschwitz à Gaza, plus jamais ça. » Enième tentative de faire des Palestiniens, les nouveaux juifs et des juifs, les nouveaux nazis. Et cela ne se passe pas mieux sous le post d’Emmanuel Macron : son absence à la marche contre l’antisémitisme est une accusation récurrente.

Ils sont lucides, les internautes. Combien de République de Weimar dans l’ascension d’Hitler ? Combien de lâcheté de la part de politiques persuadés de jouer l’apaisement ont nourri la bête nazie ? Parce qu’Auschwitz, c’est ce qui arrive aux démocraties quand elles manquent de courage face à la barbarie et aujourd’hui nous en sommes à la phase absence de courage même face au retour des pogromes.

Héritier du combat pour la liberté et l’égalité des hommes livré lors de la Seconde Guerre mondiale, nous étions tous les héritiers à la fois de l’horreur et de la rédemption. Aujourd’hui il ne reste que l’horreur car nous avons recommencé à faillir. L’Occident n’a pas été capable de dénoncer le 7-Octobre pour ce qu’il est et de se tenir aux côtés d’Israël dans cette guerre légitime. Il n’a pas eu de réelle compassion pour les otages et n’a pas œuvré clairement pour exiger leur libération. Il n’a pas soutenu les Israéliens alors que ceux-ci gagnent sur le terrain. Mais surtout il continue de financer le terrorisme et la haine des Juifs en versant des sommes délirantes dans les aides aux Palestiniens ou à l’UNRWA, lesquelles finissent dans la poche du Hamas.

Alors comment comprendre tous ces politiques qui viennent pleurer sur Auschwitz, quand dans le même temps leurs Etats financent ceux qui promettent d’autres 7-Octobre en Israël comme chez nous ? Aujourd’hui, dénoncer la Shoah est devenu une posture morale, déconnectée même de l’antisémitisme. Il faut le faire pour garder son aura de vertu mais cela n’engage à rien. Et surtout pas à combattre la haine des Juifs. Non seulement le ventre est encore fécond d’où est sorti la bête humaine, mais il est entouré d’accoucheurs zélés qui tentent de se faire passer pour des parangons de vertu… Pas étonnant que les peuples regardent l’avenir avec angoisse : Auschwitz leur rappelle jusqu’à quel point le meurtre de masse a pu être un outil politique et à quel point la lâcheté de ses dirigeants peut exposer un peuple. Or aujourd’hui ils ont conscience de ne pas être défendus.

Prospective canadienne

Les Canadiens vont vraisemblablement rapidement se rendre aux urnes. Qui prendra la suite de Justin Trudeau ?


Quiconque ne se prosternera pas et n’adorera pas sera jeté à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente.
Daniel 3:6.

Le président Trump ne perd pas de temps depuis le 20 janvier, mais l’annexion formelle du Canada par les Etats-Unis (en un ou 10 états?) ne se fera pas instantanément. La première étape consistera sans doute en l’imposition de droits de douane de 25% sur les produits canadiens vendus sur le marché américain, et le pseudofrancophone Justin Trudeau a promis une riposte « robuste » (on eût préféré « ferme »). Vu que tous les partis d’opposition ont déclaré leur volonté de renverser le gouvernement (déjà minoritaire) dès la reprise des travaux parlementaires le 24 mars prochain, l’électeur canadien sera convoqué aux urnes très rapidement

De prime abord, il n’aura que l’embarras du choix.

Il pourra reconduire au pouvoir le parti libéral du Canada, dirigé pendant neuf longues années par un fils de son père, qui n’aurait jamais pu être élu délégué syndical, et dont le patronyme n’est pas assorti d’une connaissance de la langue française. Pis, alors que ce parti a toujours été censé défendre la francophonie à l’échelle pancanadienne, Justin a assené non pas une mais deux gifles, au Québec et aux Acadiens, en choisissant comme gouverneure générale Mary Simon, une femme bilingue… anglais et inuit, et une unilingue anglophone comme lieutenante-gouverneur du Nouveau-Brunwick, Brenda Murphy, la seule province théoriquement pleinement bilingue. (Justin avait promis, sans rire, que ces deux potiches apprendraient le français…). With friends like that, who needs enemies? Sans oublier l’obstruction systématique à l’immigration francophone. Mais une… « soumission » sans faille au lobby religieux, surtout fondamentaliste musulman : quel beau pays où l’on accepte l’imposition aux écolières de neuf ans du port du hijjab.

Le joli minois Justinesque a largement fait son temps… Presque une décennie. Qui donc dirigera le Titanic libéral dans deux mois?

On peut sans doute miser sur Mark Carney, qui dispose d’une certaine crédibilité économique. L’ex-vice-première ministre, Chrystia Freeland, naguère dauphine désignée de Justin « Blackface » Trudeau, a peu de chances de « prendre ses distances » de son mentor vu qu’elle fut sa fidèle servante pendant tout son règne. Et Carney vient d’obtenir l’impressionnant appui de François-Philippe Champagne, dont le titre de gloire est d’avoir maintenu un financement de plusieurs hypothèques totalisant 1,2 million de dollars pour deux propriétés situées à Londres auprès de la… Banque de Chine, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères… Bon prince, lorsque la chose fut rendue publique, le pétillant ministre procéda à un patriotique refinancement auprès d’une institution financière canadienne. Et bien sûr, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, se range aussi à ses côtés, ce qui terrorise déjà le gouvernement chinois, récemment foudroyé par son regard revolver.

Pour se faire respecter de la communauté internationale, difficile de trouver mieux.

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Quant au nouveau parti démocratique (NPD), devenu récemment l’ex-allié du parti libéral, ses membres ont révélé leur envergure intellectuelle en répudiant Thomas Mulcair, seul chef crédible malgré une décevante défaite électorale, pour ensuite choisir Jagmeet Singh, personnage sympathique, au français nettement supérieur à celui de Justin (à vaincre sans péril…), mais dont le turban sikh constitue un acte perpétuel de propagande religieuse et donc une atteinte au principe de laïcité. (On peut en dire autant de l’actuelle cheffe du parti vert, Elizabeth May, anglicane pratiquante (c’est son droit), mais qui a la fâcheuse habitude d’exposer ses idées politiques en portant ostensiblement un crucifix sur la poitrine).

Pour l’instant, vu la détestation qui vise le PLC, on peut penser que le parti conservateur du Canada (PCC), dirigé par Pierre Poilièvre, a toutes les chances d’obtenir un gouvernement majoritaire. Son chef a un français fort convenable (oui, il faut le rappeler, pour un Canadien), et, là encore (on l’aura compris), nettement supérieur à celui de Justin. Mais vu sa base redneck de l’ouest canadien, il ne faut pas trop compter sur lui pour tenter de réaliser ce rêve impossible : faire du français une langue de plein exercice au Canada. Il prêche « le gros bon sens » (Note : généralement prononcé « le gros bon sang ») : exploitation du pétrole (drill, baby, drill!). Un Trump moins répugnant (même l’extrémisme se pratique avec modération au Canada), encore qu’il a eu son propre petit « 6 janvier » en soutenant le « convoi [de camions] de la liberté » antivax qui bloqua la capitale, Ottawa, pendant plusieurs semaines au début de 2022.

Ottawa, 30 janvier 2022 © Justin Tang/AP/SIPA

C’est à bon droit que le chef conservateur critique la fonction publique canadienne : le nombre de fonctionnaires est pléthorique et… la qualité des services étatiques n’a jamais été aussi médiocre; par exemple, gare au voyageur canadien qui a des ennuis juridiques dans des territoires exotiques : au mieux, il recevra des mollusques unilingues officiant dans les missions diplomatiques canadiennes une liste d’avocats et de traducteurs. Then, you are on your own, and good luck ! Courteline en rougirait.

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Pourtant, pas plus que les libéraux, il ne semble prêt à s’attaquer aux paradis fiscaux, qui eurent comme indéfectible allié son prédécesseur Stephen Harper, citoyen honoraire du Luxembourg et de la Barbade. Les généreux donateurs qui versent leur obole aux petites cagnottes électorales ne souffriraient pas une telle ingratitude. Et il faut avoir le sens des priorités en matière d’utilité sociale.

Voilà les possibilités qui s’offrent au Canada anglais. Mais quid de l’électeur québécois?

Lui dispose, en l’occurrence, d’une option supplémentaire, la plus rationnelle : le bloc québécois. Seul Yves-François Blanchet pourra faire contrepoids.

Ils voient des fascistes (presque) partout

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Et si les vrais nouveaux fascistes se cachaient désormais parmi ceux qui disent voir des fascistes matin, midi et soir? s’interroge notre chroniqueur.


L’horreur nazie (six millions de Juifs exterminés) doit sans cesse être rappelée afin d’alerter contre toute renaissance de l’antisémitisme. Pour le 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau, Emmanuel Macron sera ce lundi matin au mémorial de la Shoah, à Paris, avant de visiter en Pologne les vestiges du camp de la mort.
Ces gestes sont nécessaires. Encore faudrait-il que les yeux acceptent de voir ceux qui, aujourd’hui, menacent les Juifs pour ce qu’ils sont. En l’occurrence, le président de la République osera-t-il désigner l’islamisme et ses alliés d’extrême gauche comme les nouveaux dangers qui mettent les Français juifs en insécurité ? Jusqu’à ce jour, il a été plus confortable pour Macron et la bien-pensance de s’attarder sur « l’extrême droite », le « populisme », les « réactionnaires ».

Rejets

Ce week-end, l’acteur Jacques Weber, soutien de Jean-Luc Mélenchon, n’a suscité aucune indignation en affirmant sur RTL qu’ « entre Trump et le nazisme il n’y a qu’une feuille de cigarette » et qu’il fallait en conséquence « descendre dans les rues » et « supprimer littéralement » cette « ordure absolue ». Dimanche, sur CNews-Europe 1, Bernard-Henri Lévy s’est refusé à admettre, contrairement à Serge Klarsfeld et son fils Arno, la sincérité de la rupture de Marine Le Pen avec le passé antisémite du FN. Or, celui qui, comme Weber, appelle au meurtre, méprise le peuple et animalise l’adversaire est porteur d’une idéologie totalitaire assimilable au nazisme ou au fascisme. Et celui qui, comme BHL, dénonce certes la judéophobie islamique mais alimente, par conformisme, la suspicion sur certains de ceux qui combattent la haine des Juifs et d’Israël, participe à renforcer ces rejets. Rien n’est plus simple, pour ceux-là, que de regarder à droite, pour ne pas s’effrayer des dérives fascistoïdes à gauche.

Vieille comédie obscène

C’est une vieille histoire : parce que le communisme, vainqueur des Nazis, a échappé à son propre procès de Nuremberg pour ses crimes contre l’humanité (cent millions de morts de par le monde), il persiste à se hausser du col, à terroriser la gauche, à diaboliser la droite. Il hurle au retour du fascisme pour faire oublier qu’il en est le rejeton.
Cette vieille comédie est obscène. La victoire de Trump fait ressortir la régression de la France : elle a perdu sa souveraineté, sa joyeuse impertinence, beaucoup de ses libertés. Le temps est aux minorités belliqueuses, aux opinions censurées. Quant à l’intelligentsia paresseuse, elle n’a su penser « la saturation de l’universalisme des Lumières » et « la fin de la modernité », décrits notamment par Michel Maffesoli1. C’est une députée européenne française, Rima Hassan (LFI) qui, jeudi, a voté « contre » une résolution portée par François-Xavier Bellamy (LR) réclamant « la libération immédiate et inconditionnelle » de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu sans procès par la dictature algérienne pour un délit d’opinion. Dimanche, à Paris, la communauté kabyle opposée au régime de Tebboune, mobilisée pour la défense de Sansal et des juifs, a été boudée par les médias et les prétendus défenseurs de la démocratie. Parce qu’Elon Musk, lors d’un meeting en soutien à Trump lundi dernier, a fait un geste qui, figé par la photo, pouvait ressembler au salut hitlérien, il est depuis nazifié par la gauche. Elle ne supporte pas les combats de Musk pour la libération des réseaux sociaux, dont X, et pour la délivrance des nations asphyxiées, dont l’Allemagne, par les bureaucrates bruxellois. Les nouveaux fascistes voient des fascistes partout ; c’est même à ça qu’on les reconnait.

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  1. Autobiographie intellectuelle, Les éditions du Cerf ↩︎

Bayrou menacé de « grand remplacement » par le PS

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Après avoir évoqué sur LCI lundi soir un "sentiement de vague migratoire", le Premier ministre subit la colère des députés de gauche. Paris, 28 janvier 2025 © Chang Martin/SIPA

« Submersion migratoire… » Que n’avait-il pas dit là ! Le PS s’indigne, et se venge en reportant sine die les discussions sur… le budget. Na ! François Bayrou devrait savoir, analyse notre chroniqueur, que dire la vérité n’est pas une option, en politique, surtout quand tous les autres sont dans le déni.


François Bayrou, qui a des Lettres, maîtrise donc le concept de métaphore filée. On parle communément de « vague migratoire ». Rentrant de Mayotte, l’île dévastée de concert par le cyclone Chido et par l’afflux (tiens, moi aussi je m’adonne aux images aquatiques) de clandestins comoriens et africains, il a parlé sur LCI de « submersion migratoire ». La vague était un tsunami.

Bataille lexicale

Aussitôt le PS, qui devait rencontrer le Premier ministre à propos du Budget, dont le vote est suspendu à une motion de censure, pure manifestation de mauvaise humeur, reporte l’entrevue, et pousse de hauts cris. Comment ! Bayrou emprunte le vocabulaire de l’extrêêême droite ? Pierre Jouvet, secrétaire général du PS (ils ont autant de responsables de haut rang, dans ce micro-parti, qu’une armée mexicaine, histoire de donner un peu de visibilité aux militants du troisième rayon) s’indigne sur BFMTV : « On ne combat pas l’extrême droite en utilisant ses mots. »

A lire aussi: Immigration et démographie urbaine: les cartes à peine croyables de France Stratégie

Ils ont sans doute tenu un brainstorming pour élaborer des « éléments de langage », comme on dit désormais quand on ne sait pas quoi dire. Au même moment, dans Le Monde, Clément Guillou se lance dans une analyse gramscienne : « C’était l’une des obsessions de Patrick Buisson (1949-2023), le théoricien maurrassien et conseiller d’hommes politiques de droite et d’extrême droite : imposer les mots de son camp dans le débat public pour influencer les « sensibilités et les tempéraments ». Une conquête lexicale nécessaire pour construire une « hégémonie culturelle », selon le concept développé par le philosophe marxiste Antonio Gramsci (1891-1937), concurrente à celle de la gauche. L’un des disciples de Patrick Buisson, Éric Zemmour, aime, lui, citer Lénine, pour souligner l’importance des mots dans le combat politique : « Faites-leur manger le mot, vous leur ferez avaler la chose. »

Ah, mais si Zemmour cite Lénine, c’est que Lénine est mauvais — mieux vaut la pensée de Boris Vallaud…

Ambiance dans les rues de Paris dans les quartiers de Barbes et Château Rouge, octobre 2020 © Michel Setboun/SIPA

Quand il pleut, il pleut. Quand l’immigration sauvage déferle sur un territoire, on fait comme Trump avec les Colombiens : on les renvoie chez eux, et si le pays proteste, parce que comme Cuba lors de l’Exode de Mariel, ce ne sont pas les plus diplômés ni les plus vaillants qui se pressent aux portes des pays « riches », on fait pression sur lui pour le forcer à récupérer… ses concitoyens.

Pendant ce temps, la France récupère les Algériens sous OQTF parce que leur pays refuse de récupérer ses racailles et ses agents d’influence d’exportation. Il suffirait pourtant de presque rien : rayer les accords de 1968, et refuser l’accès des hôpitaux français aux représentants de cette nomenklatura militaro-islamiste cacochyme qui vient se faire soigner en France en laissant des dizaines de millions d’euros d’ardoise impayée.

Déni

Un sondage CSA publié ce mardi indique que 65 % des Français estiment que la France est bien « submergée par l’immigration ». Mais ces Français-là n’habitent pas Paris, ce sont des Français ordinaires, pas des résidents des beaux quartiers qui votent avec le cœur à gauche et leur portefeuille chez les Verts — ou chez LFI, car on a désormais le droit d’être de gauche et antisémite.

A lire aussi, Elisabeth Lévy: La gauche Hamas

Il n’y a d’ailleurs pas que le PS à choisir le déni. Yaël Braun-Pivet, la présidente macroniste de l’Assemblée nationale, est « gênée ». « Je n’aurais jamais tenu ces propos, ils me gênent », a-t-elle dit à l’antenne de BFM TV. À l’Assemblée, le chef de file des députés socialistes se drape dans le manteau protecteur du laxisme aveugle : « Si vous gouvernez avec les préceptes de l’extrême droite, nous finirons gouvernés par l’extrême droite et vous en aurez été le complice. » La Cimade se roule par terre. Les collectifs de sans-papiers suffoquent. Appelée toutes affaires cessantes sur le plateau de France Info, la députée EELV Cyrielle Chatelain peine à ventiler, groggy : « C’est honteux, ça m’a extrêmement choquée qu’un Premier ministre utilise le terme de « submersion migratoire » et vienne l’accréditer. » Molière notait déjà, dans Tartuffe : « Ils veulent que chacun soit aveugle comme eux.
C’est être libertin que d’avoir de bons yeux. »

La gauche, sans cesse à courir après les voix des « nouveaux prolétaires », se déconsidère chaque jour davantage. Ils finiront laminés — ce qui en soi ne me gêne guère, mais si c’est pour laisser la place à une nouvelle équipe de bras cassés emmenés par Jordan Bardella…

Ô mes amis parisiens, s’il m’en reste ! Venez donc vivre quinze jours à Marseille, à Nantes, à Grenoble, partout où la pression migratoire se fait si forte que les nouveaux venus n’ont d’issue que dans le banditisme, le narco-trafic et l’islamisme décomplexé — et vous verrez jusqu’où monte la submersion. Ce n’est plus un flux, c’est une vague tueuse — moi aussi je sais filer des métaphores. De la même manière que Météo-France lance des alertes lors d’épisodes météorologiques extrêmes, il faut créer un Observatoire des flux migratoires, qui préviendrait en temps réel toutes les villes qui sont en train de dépasser la côte d’alerte. Parce que comme l’a précisé Bayrou, ce ne sont pas les mots qui sont choquants : ce sont les réalités.

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La vidéo de HelloQuitteX: un casting de choix pour encourager les internautes à quitter X

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DR.

« Nous n’avons pas les mêmes valeurs » ! Notre chroniqueur passe en revue les militants qui font la promotion de HelloQuitteX, ce plan des progressistes pour quitter le réseau social d’Elon Musk sans perdre ses données et abonnés…


Le mathématicien David Chavalarias est directeur de recherche au CNRS. Comme il a du temps libre, qu’il est de gauche et que, selon lui, la démocratie est en danger à cause d’Elon Musk, il a décidé de lancer #HelloQuitteX, une opération d’incitation à la désinscription du réseau social X. Problème : cette opération purement politique a été lancée lors d’une soirée organisée dans les locaux du CNRS – en présence de Thierry Breton, omniprésent dans les médias – au cours de laquelle M. Chavalarias a affirmé que l’application permettant la migration des données personnelles compilées sur X vers un autre réseau social était « garantie » par le CNRS. Or le CNRS est un établissement public ayant pour vocation de développer des projets de recherche scientifique – ce que n’est en aucun cas #HelloQuitteX, initiative privée et politique qui risque par ailleurs de voir leurs instigateurs et ceux qui les protègent, le CNRS et l’État lui-même, confrontés à de sérieux problèmes juridiques. Détournement de fonds et de moyens publics, entrave discriminatoire à l’exercice d’une activité économique, traitement illicite de données personnelles, contrefaçon aggravée de marque (en l’occurrence la marque Hello Kitty, de la société japonaise Sanrio), pourraient en effet constituer les premiers éléments à charge contre M. Chavalarias, le CNRS et toutes les personnes ayant cautionné publiquement cette scandaleuse opération – dont Raphaël Glucksmann, qui s’est vanté sur Sud Radio d’avoir « planifié » un « départ organisé » de X avec « des chercheurs du CNRS » – si les sociétés X et Sanrio décidaient de se retourner contre eux. L’association Cercle Droit & Liberté[1] a de son côté déposé plainte auprès du Procureur de la République et mis en ligne sur son site une pétition afin de soutenir cette action et défendre ainsi la liberté d’expression et le bon usage de nos impôts.


Un réseau honni

Parmi les personnalités cautionnant la démarche de M. Chavalarias, certaines ont participé à une vidéo appelant les internautes à quitter le réseau honni. Qui sont-elles, ces belles âmes qui n’aiment la liberté d’expression que lorsqu’elle permet de relayer leurs opinions ?

L’inénarrable Benoît Hamon introduit la vidéo en question. Son parcours est tristement banal : militant à l’UNEF-ID puis aux Jeunesses socialistes, assistant parlementaire, conseiller de Lionel Jospin puis de Martine Aubry, député, ministre. Durant cette longue période politique, rien ne vient altérer l’image d’un homme transparent, incompétent, n’ayant rien entrepris de notable, ni en bien, ni en mal. Les livres d’histoire se souviendront en revanche de son score lamentable lors du premier tour des élections présidentielles de 2017 : 6,36 %. Un record largement battu en 2022 par Mme Hidalgo, avec… 1,7 % des voix. Pour situer le niveau de perspicacité de M. Hamon, rappelons un de ces plus pertinents commentaires, claironné en 2019 sur France Inter : « Greta Thunberg, c’est le génie européen ». M. Hamon s’est recyclé dans l’humanitaire et dirige actuellement Singa France, une ONG de soutien aux migrants dont le financement est assuré, pour moitié, par des subventions publiques, notamment à travers l’institution gouvernementale “La France s’engage”. Après plusieurs jours d’intense réflexion, M. Hamon a écrit son dernier message sur X, une ultime saillie supposée faire date : « Rester sur X, c’est bavarder sur la feuille de chou de Goebbels. Sans moi. » Sacré Benoît Hamon ! Toujours aussi… perspicace !

L’écologiste Claire Nouvian est la fondatrice de l’association écolo Bloom. Cette association a étrangement bénéficié « du soutien financier de puissants groupes d’interêt nord-américains, en particulier de Pew Charitable Trust, organisation caritative créée par la famille fondatrice de la compagnie pétrolière Sun Oil », écrivent les auteurs[2] de l’essai paru chez Robert Laffont, Les Illusionnistes, une enquête sur les dérives de l’écologie politique grâce à laquelle nous apprenons également que Mme Nouvian, après avoir perçu une bourse personnelle de 200 000 dollars de la fondation californienne Goldman, a bénéficié d’un coaching intensif de la part du réseau Ashoka, « une structure américaine visant à former les activistes partout dans le monde, dans le social, l’éducation et l’environnement ». Ashoka est financé essentiellement par des « partenaires » privés : « Ces partenariats permettent de soutenir nos actions dans nos trois champs d’intervention : le soutien à l’entrepreneuriat social, l’encapacitation des jeunesses (sic) et le déploiement de nouveaux récits orientés solutions (sic) », peut-on lire sur son site. En France, ces « partenaires » sont – en plus de nombreux groupes d’investissement et d’une ribambelle de fondations d’entreprises (BMW, Schneider Electric, etc.) – la BNP, la société Capgemini, L’Oréal, Boehringer Ingelheim, Engie, etc. Comme dit Mme Nouvian, « l’ennemi de l’écologie, c’est le système capitaliste. »

Ecornifleurs professionnels

Victoire Tuaillon est une militante féministe passée par l’école de journalisme de Sciences Po. Virginie Despentes, dit-elle, lui a ouvert les yeux sur la masculinité toxique et le patriarcat hétéronormatif. Elle crée en 2019 “Les couilles sur la table”, une bouffonnerie podcastable adoubée, bien sûr, par Le Monde et Télérama. « Vive les podcasts, la sororité et les révolutions féministes ! À bas les patrons et le patriarcat ! », écrit-elle sur Facebook. Comme Thierry Breton, elle considère que le réseau social X « est le cheval de Troie de Musk pour déstabiliser les démocraties ». Victoire Tuaillon n’est visiblement douée que pour rabâcher, bêtement et dans le plus grand désordre, les slogans de l’idéologie gaucho-woke ou de la propagande européiste.   

L’auto-diagnostiquée « éco-anxieuse » Magali Payen est une « experte en mobilisation citoyenne » qui, suite à une séance d’hypnose, a pris confiance en elle et a créé une association écologiste, nous apprend le site institutionnel de l’Agence de la transition écologique. Mme Payen « forme et conseille les médias – TF1, Canal +, AFP – pour les éveiller à la catastrophe écologique et les amener à diffuser de nouveau récits inspirants ». L’audiovisuel public n’est pas oublié : en 2021, Mme Payen a « accompagné la production de la série de France 2 “Plus Belle la vie” en développant avec les scénaristes plusieurs trames narratives autour de la protection de la biodiversité ». L’éducation des masses, avec l’argent des masses, au seul bénéfice des écornifleurs professionnels.

Cyril Dion est un militant écologiste très en vue dans les médias. Télérama l’adore. Arte en raffole. France Inter lui a confié une chronique hebdomadaire dans l’émission “La Terre au Carré”. En décembre 2018, pour attirer les gilets jaunes à la Marche pour le climat, M. Dion écrit une tribune dans laquelle il affirme que « si nous ne changeons rien, nous nous dirigeons vers une température moyenne du globe 3, 4, 5 degrés plus chaude dici à la fin du siècle ». Des gilets jaunes lui répondent : « Tant mieux, aux prix où sont le fuel et le gaz à cause des écolos… »

Axel Lattuada est comédien, concepteur d’un spectacle wokissime. Présentation publicitaire dudit spectacle : « Le Syndrome de Michel”, cest un séminaire sur la déconstruction de la masculinité toxique autour de Michel Sardou, plus efficace que la javel et le bicarbonate il élimine 99,9 % des traces de CNews et du Connemara. Un nouveau spectacle détox, pour nettoyer cette société malade en déconstruisant les gens qui trouvent que c’était mieux avant !” » Est-il nécessaire d’en dire plus ?

Valérie Masson-Delmotte est paléoclimatologue. Elle participe depuis 2015 aux travaux du GIEC. Elle milite pour une infusion de l’idéologie écologiste dans les programmes de l’Éducation nationale et soutient l’association éco-terroriste Les Soulèvements de la Terre. Elle considère qu’Elon Musk « a rendu virales de fausses informations par rapport aux sciences du climat ». Dans un entretien donné au journal catho-woke La Croix le 22 mars 2020, elle affirme que Greta Thunberg  « dérange ceux qui ne veulent pas accorder de place à la voix de la jeunesse et ceux qui ont une vision patriarcale des femmes », et qu’elle a, sur le climat, « une réflexion très lucide ». À part ça, Mme Masson-Delmotte préconise une approche exclusivement scientifique des problèmes environnementaux.       

Anne Sinclair ne comprend toujours pas ce qui s’est passé le 5 novembre 2024, jour de l’élection de Donald Trump. Elle ne comprend pas non plus ce qu’il se passe en Europe. La seule chose qu’elle croit avoir comprise, c’est que l’extrême droite et le fascisme menacent à nouveau la démocratie des deux côtés de l’Atlantique et qu’Elon Musk « nous manipule ». Un soir, dans l’émission “Quelle époque”, l’ex-journaliste a « taclé » Marine Le Pen et Éric Zemmour sous les rires de Léa Salamé et les applaudissements de Christophe Dechavanne, lequel, à force d’avoir plié l’échine devant la gauche médiatique, pourrait bien, dit-on, obtenir l’animation d’un talk-show sur la nouvelle chaîne progressiste de la TNT, remplaçante de C8, Ouest-France TV. Un autre monde, vous dis-je. 

Marine Tondelier a quitté X le 12 janvier puis a participé à cette vidéo avant d’annoncer qu’elle restait finalement sur le réseau réactionnaire : « Si je ne défends plus l’écologie et les écologistes sur les terrains hostiles comme Twitter/X, qui le fera ? » Dieu merci, le ridicule ne tue pas. Mais il peut finir par laisser des traces…

Samah Karaki, docteur en neurosciences, a créé un institut ayant « pour objectif de sappuyer sur les apports des sciences cognitives pour promouvoir la justice sociale et environnementale ». Elle tient régulièrement une chronique dans “La dernière”, l’émission de Guillaume Meurice sur Radio Nova. Sous couvert de science appliquée à la vie ordinaire, elle y distille les propos les plus wokes sur le racisme, la suprématie blanche ou la domination du patriarcat.     

Paloma Moritz. J’ai tracé son portrait récemment dans ces colonnes. Extrait : « Paloma Moritz est journaliste et responsable du pôle écologie du média dextrême gauche Blast. Elle adore Libération, les rapports du GIEC, Greta Thunberg, les éoliennes, Camille Étienne, les trottinettes électriques, Salomé Saqué, LHumanité, Cécile Duflot et la quiche lorraine sans lardons. Elle déteste les « climatosceptiques », les voitures, les avions, les journalistes de CNews en particulier et les médias « bollorisés » en général, Éric Zemmour, les propos « climaticides » de ce dernier, les électeurs du RN et la tartiflette avec des lardons. » Il semblerait qu’elle ne porte pas non plus Elon Musk dans son cœur.  

Christophe Cassou est climatologue, co-auteur du 6ème rapport du GIEC et co-initiateur du Journal Météo-Climat de France Télévisions – une présentation des événements météorologiques visant à « informer les téléspectateurs sur les conséquences directes du changement climatique » (site France TV) et, donc, instiller la propagande écologiste. Pourtant, « la météo connaît des changements au jour le jour qui ne peuvent ni prouver ni infirmer la tendance globale du changement climatique. Le climat se réfère aux tendances sur de plus longues périodes, tandis que la météo représente des événements à court terme » (Site Météo-France).

Julie Gayet, actrice naturellement de gauche, féministe et membre du collectif 50/50 promouvant l’égalité hommes/femmes et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel, est une belle âme comme il s’en trouve par paquets de douze dans le monde dit de la culture. Féministe, oui, mais pas gênée du tout lorsqu’il s’agit d’inviter son « ami » JoeyStarr à aller dîner chez son « fiancé » à l’Élysée en 2015. Rappel : Didier Morville, alias JoeyStarr, a été condamné à plusieurs reprises pour agression, coups et blessures sur des femmes (dont une hôtesse de l’air à laquelle il a cassé le nez) et pour violences conjugales, entre autres méfaits. La gauche a toujours eu les yeux de Chimène pour les petites gouapes…       

Vincent Kanté, dit Vinz, est un influenceur écolo bobo belge, ex-DJ à Fun Radio, ex-grand voyageur. Un jour, avoue-t-il au média écolo Reporterre, il a pris conscience de son abominable influence : « Jai perfusé une génération, en lui faisant croire que la réussite c’était de consommer, de voyager loin… Cest un idéal qui rend les gens malheureux, parce quil nest pas accessible à tous et quil est totalement décalé de lurgence écologique. » Après avoir regardé à la chaîne les vidéos de Valerie Masson-Delmotte (voir ci-dessus) et de Jean-Marc Jancovici, il a eu la révélation : « Jai tout stoppé du jour au lendemain, même les voyages au Japon, dont j’étais tombé amoureux. Continuer comme avant, ça aurait été comme tirer à balles réelles sur mes deux enfants. » Il a alors créé Limit, une chaîne YouTube sur l’écologie qui fonctionne grâce aux dons et aux partenariats avec des fondations. Dans une vidéo, M. Kanté évoque rapidement MSF et « différents autres partenariats », sans préciser lesquels – c’est dommage, on aurait bien aimé savoir.     

Alice Barbe est co-fondatrice de l’ONG Singa, organisation qui a pour objet « l’intégration des personnes réfugiées et migrantes » et dont la branche française est dirigée par Benoît Hamon (voir ci-dessus). Elle fonde en 2021 l’Académie des Futurs Leaders, « une association de formation pour des personnes engagées sur des causes de justice environnementale et sociale, désireuses de se former en politique et renforcer la démocratie », est-il précisé sur son site dans une langue approximative mais inclusive. Parmi les « intervenant.e.s » collaborant régulièrement avec cette Académie, il y a : Alma Dufour (LFI), Emmanuel Grégoire (premier adjoint à la Mairie de Paris), Avril Haines (directrice du renseignement américain), Rima Hassan (LFI), Éric Piolle (maire de Grenoble), Stéphane Ravaclay (co-secrétaire national du PS), Ben Rhodes (ex-conseiller pour la communication de Barak Obama), Benoît Hamon, Sandrine Rousseau (EELV), Marine Tondelier (EELV), Marie Toussaint (EELV), Boris Vallaud (PS) et Najat Vallaud-Belkacem. Cette dernière est la directrice de One France, ONG prônant la « solidarité face aux grands défis mondiaux » et financée par des fonds privés, banques, entreprises, fondations, dont… l’Open Society Foundations de George Soros. 

Calamités politiques

Cécile Duflot fait partie, avec Dominique Voynet, de ces calamités politiques qui auront tout mis en œuvre pour détruire la filière nucléaire française. Nous lui devons la fermeture de Fessenheim et un retard considérable dans la recherche nucléaire civile. Elle est, depuis 2018, la directrice d’Oxfam France, une ONG luttant contre les inégalités sociales et les conséquences du « dérèglement climatique », et défendant « les droits des personnes déplacées ». Sur le site d’Oxfam, il est précisé que « 80 % de [son] financement provient de fonds institutionnels et publics ». Par ailleurs, Cécile Duflot est une « associée » d’Octopuce, une des sociétés prévues pour héberger et « protéger » les données des internautes désirant quitter X en suivant la procédure proposée par M. Chavalarias et ses soutiens – le conflit d’intérêt est dès lors patent et pourrait constituer un élément à charge contre Mme Duflot si un procès devait avoir lieu.   

Le virevoltant Cédric Villani et l’antiraciste racialiste Rokhaya Diallo complètent ce casting chatoyant. Mme Diallo n’a, à ma connaissance, toujours pas quitté X. Il faut dire que cette dame, après avoir été sélectionnée par le Département d’État Américain pour participer à l’International Visitor Leadership Program identifiant les potentiels futurs leaders pouvant porter la voix des États-Unis partout dans le monde, démolit consciencieusement la France dans le Guardian et le Washington Post ou à l’Université de Georgetown à Washington où elle a ses entrées. Par conséquent, parmi ses très nombreux followers, beaucoup sont anglo-saxons et n’utilisent pas Bluesky (seulement 3 millions d’utilisateurs aux États-Unis vs 106 millions pour X) et encore moins Mastodon, réseaux sur lesquels M. Chavalarias et sa bande proposent de faire migrer les utilisateurs de X. Mme Diallo est donc confrontée à un dilemme : quitter le réseau X au risque de perdre son influence sur une « communauté » de 200 000 followers, sans compter tous ceux qui suivent ses messages sans être abonnés – dans ce cas, pas de retour possible, ce serait l’humiliation – ou rester sur X, sous n’importe quel prétexte, toute honte bue, malgré les simagrées décrites ci-dessus. Affaire à suivre.

Nous avons là un échantillon parfait de la gauche politico-médiatique qui, mécontente de voir un espace numérique libéré de la censure, geint, récrimine, se lamente et, finalement, regrette surtout de ne plus pouvoir promouvoir à sa guise l’écologisme, l’immigrationnisme et le wokisme tout en profitant des largesses sonnantes et trébuchantes de l’État ou d’organisations richissimes y trouvant leur intérêt. Une partie de la presse bien-pensante, Le Monde en tête, suit le mouvement et dit vouloir naviguer sous d’autres cieux qu’elle espère plus paisibles, c’est-à-dire idéologiquement et uniformément progressistes. Le journal Libération fait une annonce solennelle au moment de quitter X : « La collaboration avec cette plateforme n’est plus compatible avec les valeurs de notre journal ». Le quotidien gauchiste a raison : Elon Musk a décidé que la liberté d’expression serait dorénavant la pierre angulaire du réseau X. Rien à voir, donc, avec les « valeurs » des journaux subventionnés, des personnalités décrites ci-dessus, de certains éminents représentants des instances européennes et des médias publics. Il était temps pour eux de trouver un nouvel espace protégé des opinions différentes des leurs. Bon vent, camarades !

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[1] https://www.cercledroitetliberte.fr/stop-helloquittex/

[2] Géraldine Woessner et Erwan Seznec, Les Illusionnistes, p. 317, Robert Laffont.    

Donald Trump: une nouvelle ère pour les cryptomonnaies?

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Nashville, 27 juillet 2024 © Mark Humphrey/AP/SIPA

Longtemps réfractaire, le président américain Donald Trump s’est converti à la frénésie Bitcoin. Plongée dans l’univers des « cryptobros ».


« La monnaie de réserve mondiale devrait être le dollar. Et je ne crois pas que nous devrions avoir des bitcoins. Il faudrait que les cryptomonnaies soient régulées de manière bien plus sérieuse. Le bitcoin menace le dollar ! C’est une fraude », avait déclaré Donald Trump en juin 2021 lors d’une interview accordée à Fox News. À cette période, le bitcoin voyait son prix redescendre à 35.000 dollars et causer de nombreuses faillites personnelles d’Américains paniqués qui se débarrassaient alors de cet actif. Depuis de l’eau a coulé sous les ponts, tant pour le taux de change du bitcoin qui atteint désormais les 100.000 dollars que concernant l’avis de Donald Trump sur ces actifs.

Une conversion tardive mais bien réelle aux cryptomonnaies

Donald Trump est désormais le premier porte-parole des cryptomonnaies. Pour les lecteurs qui l’ignorent, les monnaies cryptographiques sont des actifs numériques émis de « pair à pair » sans s’appuyer sur des banques centrales ou des intermédiaires. Elles sont représentatives du web dit « décentralisé » répondant aux idéaux libertariens et à la volonté d’une part croissante des populations de s’affranchir du contrôle des institutions. Le bitcoin est la cryptomonnaie de référence et la première d’entre toutes. L’émission des jetons de bitcoin se base sur la « blockchain » qui est cryptographiée. Les transactions et échanges se font aussi par le biais de ce système.

La capitalisation totale de l’ensemble des cryptomonnaies s’élève aujourd’hui à un peu plus de 3 trilliards de dollars, restant toutefois relativement volatile. Le bitcoin représente à lui seul 2 trilliards de dollars de capitalisation, soit l’équivalent de la valeur cumulée de tout le Cac 40. En août dernier, la capitalisation du bitcoin n’atteignait « que » 1.400 milliards de dollars, soit un accroissement de valeur de 100 milliards de dollars par mois depuis ! Des chiffres qui, s’ils paraissent très impressionnants, restent encore relativement modestes au regard des possibilités de croissance de ces actifs. Tout indique donc qu’à long terme, les prix de ces diverses monnaies augmenteront très certainement.

A lire aussi: Dégraisser le mammouth? Non, le dépecer!

La conversion de Donald Trump aux « cryptos » n’est donc pas si surprenante. Homme d’affaires à l’ancienne qui a construit sa fortune personnelle sur l’endettement et le bâti, il a été convaincu par le fait qu’il est possible de démultiplier très rapidement des actifs à condition d’être très bien conseillé. Car, l’économie de la cryptomonnaie est une économie d’initiés. Compte tenu de l’extrême volatilité des actifs, singulièrement les « altcoins » sur lesquels nous reviendrons plus loin, l’investisseur doit mettre en place des stratégies très élaborées pour ne pas tout perdre sur un « fomo » (fear of missing out, ou l’anxiété de tout perdre ou de ne pas gagner sur les marchés).

Le changement de cap de Donald Trump date officiellement de mai 2024, moment choisi par ses équipes pour annoncer que les dons en cryptomonnaies seraient acceptés pour le financement de sa campagne. Premier signe de ralliement des « cryptobros » autour du panache blond du New-yorkais, cette annonce a été suivie par de nombreuses décisions fracassantes. Ainsi, The Donald a déclaré il y a quelques mois que les bitcoins saisis par l’administration américaine pourraient être utilisés afin de constituer… une réserve stratégique en monnaies numériques. Si l’idée se concrétise, il s’agirait d’une première mondiale pour un pays du G20, seul le Salvador de Nayib Bukele ayant à ce jour une réserve monétaire numérique. Ce serait aussi un sceau de respectabilité pour les cryptomonnaies et le signe d’une future démocratisation. Seuls 40 millions d’Américains possèdent de ces actifs, ce qui est encore très peu.

En outre, les plus grandes fortunes de l’industrie des cryptomonnaies, à l’image des propriétaires des plateformes d’échange grand public comme Binance ou CoinMarket, ont financé la campagne de Donald Trump. Plus encore, on a dernièrement assisté à la poussée des « altcoins » et même des « shitcoins », du nom de ces jetons lancés à l’aide d’autres monnaies comme le Solana ou l’Ethereum.

L’avènement de la finance memetique

Le premier homme à avoir poussé une monnaie basée sur un meme est Elon Musk avec le DOGE COIN. Il a même repris le nom et le logo, un célèbre chien, pour son organisme chargé de lutter contre la dépense publique excessive. Que sont ces jetons ? Il s’agit d’actifs lancés sur des écosystèmes préexistants, parfois sur des plateformes qu’on pourrait apparenter à des casinos numériques où tout un chacun peut créer sa propre monnaie, citons notamment PumFun où en quelques jours à peine des petits jeunes ont pu devenir multimillionnaires grâce au jeton meme P-Nut représentant l’écureuil tué par les autorités vétérinaires durant la campagne électorale américaine.

Ce jeton Solana a été émis à un milliard d’exemplaires pour une capitalisation de départ de 7.600 dollars – comme tous les jetons de ce type -. Cela signifie qu’à l’origine, chaque jeton P-Nut valait 0.0000076 dollars. Trois semaines plus tard, chaque unité de P-Nut avait une valeur d’un dollar puisque la monnaie était capitalisée pour un milliard de dollars après son lancement sur Binance, ce qui a crédibilisé son modèle et relancé l’attractivité du jeton. Mais sur quoi s’appuie la valeur d’un jeton ? Tout simplement sur la confiance et la volonté des acquéreurs à voir sa valeur grimper. Ca ne correspond à absolument aucune création de richesse productive ni même à aucune utilisation. C’est purement spéculatif. On ne peut rien acheter avec du P-Nut ou du DOGE. On ne peut que les convertir pour obtenir d’abord un autre actif numérique – bitcoins, jetons Solana ou autre -, puis en suivant des espèces en monnaie FIAT.

Tout cela marche et prospère parce qu’énormément d’argent est désormais en circulation mais aussi parce que de très gros poissons misent sur ces monnaies pour faire des coups spéculatifs extrêmement rapides. Les « petits poissons », s’ils veulent enregistrer de beaux profits, devant surveiller les mouvements quotidiens des « baleines ». Donald et Melania Trump eux-mêmes ont sorti leurs propres jetons. Le « Trump » a permis de gros gains … mais aussi causé de grosses pertes quand certains joueurs ont « tiré le tapis ».

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Il y a dans ce marché alternatif parfois jugé toxique, quelque chose de grisant mais aussi relevant du domaine de la foi. Il s’agit d’une immense lessiveuse à monnaies FIAT, d’une multiplication des pains légale et sans aucune régulation, où des anonymes peuvent gagner trois à quatre millions en s’exhibant en live depuis chez eux pour lancer leur monnaie et où des rappeurs célèbres et des influenceurs comme Andrew Tate peuvent accumuler des fortunes. Il suffit en effet d’un tweet d’Elon Musk ou de Donald Trump pour qu’un jeton gagne 100 à 200 millions de dollars de capitalisation en quelques minutes.

Avec un peu de chance, vous auriez pu tomber sur « $Trump » sur Twitter le jour où le jeton a été lancé sur la blockchain Solana et transformer 1000 euros en 10000 en deux heures, ce qui n’est même pas une performance hors normes pour un jeton – la performance du Trump se situant plus dans les volumes d’échange que dans la montée de son prix -. Mais attention, les chutes peuvent être aussi brutales que les montées. Est-il éthique qu’une famille, dont le patriarche est le président de la première puissance mondiale, se fasse quelques centaines de millions d’argent de poche ainsi ? La question mérite d’être posée. Reste que la promesse de la fortune rapide ne peut que séduire certains individus.

L’idéal libertarien en apparence porté par Donald Trump s’inscrit aussi dans la libération de Ross Ulbricht de SilkRoad. La sortie de prison du fondateur de ce marché noir de la drogue sur internet, grâce à l’intervention du président nouvellement élu, a été extrêmement bien reçue dans les milieux des « cryptobros ». Une nouvelle ère s’annonce et les monnaies numériques risquent bien d’y prendre une place de la plus haute importance.

«Otages palestiniens» de France info: ce qui se cache derrière la manipulation journalistique insidieuse

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Samedi 25 janvier 2025, France info TV affiche un titre polémique concernant les prisonniers palestiniens renvoyés à Gaza par Israël. DR.

Une manipulation insidieuse au service d’une idéologie biaisée. Samedi dernier, la chaîne France info a laissé passer un titre choquant qui évoquait des « otages palestiniens » pour qualifier les prisonniers libérés par Israël. Pour nombre de journalistes, les torts des « dominés » sont systématiquement minimisés, et ceux des « dominants » grossis jusqu’à l’absurde. Pourquoi ?


« Échange d’otages du Hamas contre otages palestiniens des prisons d’Israël »… « Attaque d’envergure de l’armée israélienne contre les palestiniens de Cisjordanie »… Ce genre de titres mensongers qui reprennent la pire propagande des ennemis d’Israël sont habituels au Monde, à Libération, sur France Info, dans Télérama

Cette simplification outrancière écrase les nuances, redessine les faits pour les insérer dans des narrations prédigérées, confortables à adopter et à défendre.

Les grands médias, propriétés de conglomérats tentaculaires, sont peuplés de journalistes majoritairement conformes à une pensée unique. Les exceptions, rares et stigmatisées, sont aussitôt rejetées comme appartenant à cette fameuse « fachosphère ». Ces journalistes sont les héritiers d’un universalisme humaniste hérité des traumatismes du XXᵉ siècle, un idéalisme naïf fondé sur un mirage : une humanité unie dans un amour universel béat. Ce rêve puéril s’accompagne d’une exclusion subtile mais catégorique : tout ce qui ressemble, de près ou de loin, aux figures de « méchants » que l’histoire a désignées – racistes, nationalistes, colonialistes – est voué aux gémonies.

Homogénéité intellectuelle mortifère

Ces professionnels de l’information évoluent dans un milieu culturel et social où règne une homogénéité intellectuelle mortifère. Fils et filles d’une ère contraceptive, éduqués dans des familles restreintes et surprotégées, ils ont grandi bercés par une injonction paradoxale : « Fais ce que tu veux, mais sois moralement irréprochable. » Cette tyrannie de la vertu, déguisée en permissivité, leur a appris que l’amour et l’acceptation dépendent de leur conformité à une image idéalisée de la bonté. Incapables de se rebeller contre leurs propres figures d’autorité, ils ont déplacé leur colère sur des symboles : l’Amérique impérialiste, Israël, le sionisme, les forces de l’ordre, et tous les archétypes d’un pouvoir qu’ils jugent oppresseur.

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Cette haine sublimée trouve un exutoire dans une adoration quasi religieuse des opprimés. En sacralisant les faibles et les rebelles, ces journalistes s’offrent un double cadeau : un exutoire pour leur frustration et une autojustification morale. Leur vision du monde, profondément manichéenne, érige les dominés en héros et les dominants en bourreaux. Cette simplification outrancière n’est rien d’autre qu’une échappatoire psychologique et un refuge idéologique, leur permettant de transformer une révolte stérile en une posture valorisante.

Le palestinisme : l’aveuglement idéologique à son apogée

Dans cet univers mental biaisé, le conflit israélo-palestinien devient le terrain de jeu idéal. Le palestinisme – cette fascination émotionnelle et dogmatique pour la cause palestinienne – en est la quintessence. Il ne s’agit pas d’une simple sympathie envers un peuple souffrant, mais d’une idéalisation outrancière qui nie la réalité du terrain. Les complexités du conflit sont écrasées sous le poids d’un récit caricatural : les Palestiniens, éternelles victimes angéliques ; les Israéliens, bourreaux diaboliques.

Ce prisme idéologique engendre des biais insupportables : les divisions internes des mouvements palestiniens, leurs méthodes violentes, ou encore leurs atteintes aux droits humains, sont balayées d’un revers de main. L’indignation devient sélective : les torts des dominés sont minimisés, ceux des dominants sont grossis jusqu’à l’absurde. Cette manipulation narrative est une trahison des faits, une négation des nuances indispensables à la compréhension.

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Pour ces journalistes, soutenir la cause palestinienne dépasse la simple posture politique. C’est une quête identitaire, un miroir flatteur où ils peuvent projeter leur propre vertu. En dénonçant Israël, assimilé à une extension de l’Occident « impérialiste », ils réconcilient leur besoin de rébellion et leur volonté d’incarner la bonté universelle. Leur soutien n’est donc ni neutre, ni rationnel : il est un exutoire à leur propre malaise existentiel.

Une rébellion hypocrite au service du système

Ironiquement, cette pseudo-rébellion est parfaitement conforme à l’idéologie dominante des élites médiatiques. En attaquant des cibles convenues – l’impérialisme américain, le sionisme, le capitalisme – ces journalistes se contentent de reproduire un consensus confortable. Leur posture, en apparence subversive, est en réalité un acte de soumission : un alignement servile sur les dogmes d’un système qu’ils prétendent critiquer.

Le palestinisme dépasse alors le cadre du conflit israélo-palestinien. Il devient le symbole d’une révolte factice, une quête identitaire déguisée en engagement moral. Cette posture, bien qu’enveloppée dans une rhétorique de justice, est une trahison de la vérité. En sacrifiant la complexité des faits sur l’autel de l’idéologie, ces journalistes participent à l’écrasement du réel.

Le prix de cette mascarade ? L’abandon de la nuance et de la vérité, la réduction du monde à une série de récits simplifiés qui flattent les égos mais détruisent la compréhension. Un prix exorbitant pour un mensonge collectif.

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Alain Jamet: « Jean-Marie Le Pen préférait être seul que mal accompagné »

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Jean-Marie Le Pen et Alain Jamet, conférence de presse de France Jamet candidate Front National aux élections municipales de Montpellier, le 18 octobre 2013 © Alain ROBERT/APERCU/SIPA

Alain Jamet, pilier historique du Front National et compagnon de toujours de Jean-Marie Le Pen, revient sur des décennies de militantisme politique.


C’est l’un des plus anciens amis de Jean-Marie Le Pen. À ses côtés, il a connu la vie étudiante festive d’après-guerre, la guerre en Algérie, l’opposition radicale au gaullisme, la naissance du Front national dans les années 70, les premiers succès électoraux sous François Mitterrand, la qualification au second tour des présidentielles face à Jacques Chirac, la mise à l’écart par Marine Le Pen. En Occitanie, où il réside, l’ancien premier vice-président du Front national (2011-2014) revient sur plus de sept décennies de compagnonnage politique avec « le Menhir ».


Causeur. Pouvez-vous nous parler de votre première rencontre avec Jean-Marie Le Pen ?

Alain Jamet. C’était en 1951 à Paris, je venais de faire ma rentrée en première année de droit. Jean-Marie Le Pen avait 23 ans, et moi 17. Il présidait la Corpo (la principale association étudiante de la faculté de droit, non confessionnelle et apolitique – NDLR) et il m’a pris sous son aile. Il m’a même épargné le bizutage.

Qu’est-ce qui vous a séduit chez lui ?

Son entregent et son charisme. Il avait déjà toutes les qualités du meneur d’hommes… et de femmes d’ailleurs ! Je n’aurais sans doute pas eu la même vie si je n’avais pas rencontré Jean-Marie Le Pen. C’était il y a 75 ans et, depuis, je l’ai accompagné dans tous ses combats. Une longévité assez rare en politique, vous en conviendrez.

Le Pen a-t-il changé au cours de toutes ces années ?

Non, il a gardé les mêmes convictions et le même courage. Ça aussi, c’est très rare en politique.

Comment a débuté votre engagement à ses côtés ?

En 1954, j’appartenais à un mouvement, les Jeunes Indépendants de Paris, qui faisait la chasse aux communistes… et inversement. Le Pen est venu me demander de le rejoindre dans le nouveau parti de Pierre Poujade, Union et fraternité française, dans les rangs duquel il allait bientôt se faire élire député. J’ai répondu présent à son appel.

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Et puis vint la guerre d’Algérie….

Alors qu’il siégeait à la Chambre, Le Pen a demandé à réintégrer l’armée et s’est embarqué pour Alger. Quelques mois après, en 1957, je l’ai imité et, là-bas, nous sommes devenus compagnons d’armes. Mais il avait une guerre d’avance sur moi, il avait déjà fait l’Indochine.

Pourquoi Le Pen a-t-il fini par s’éloigner de Poujade ?

C’est une question de caractère. Le Pen s’est plusieurs fois brouillé avec des personnalités politiques qui partageaient ses idées mais n’en étaient pas moins ses rivaux. Je pense aussi à Jean-Louis Tixier-Vignancour, dont il a dirigé la campagne présidentielle en 1965, ou, plus tard, à Bruno Mégret, qui était son dauphin.

En somme, Le Pen voulait régner seul ?

Je dirais plutôt qu’il préférait être seul que mal accompagné. Les faits lui ont donné raison d’ailleurs. Si, par exemple, dans les années 70, il s’était allié avec le Parti des forces nouvelles, qui défendait lui aussi la société traditionnelle occidentale, mais avec des options plus atlantistes, il aurait fini noyé dans une droite de compromis.

Quel rôle avez-vous tenu au FN ?

J’ai été principalement un élu local, à Montpellier, où j’ai créé la fédération du parti pour l’Hérault. Du fait de l’éloignement géographique, mes relations personnelles avec Le Pen se sont peu à peu distendues avec le temps. Mais politiquement, je lui suis toujours resté fidèle. J’en veux pour preuve que je suis le seul cadre, avec Marie-Christine Arnautu et Bruno Gollnish, à m’être opposé au changement de nom du parti en 2018.

Pourquoi ?

Un « front », c’est une force qui va contre. Alors qu’un « rassemblement » tente de rallier l’adversaire. Or le temps n’est pas encore à la réconciliation nationale.

Vous avez tout de même soutenu Marine Le Pen aux élections. Vous avez même présidé un de ses comités de soutien.

C’est vrai je me suis retrouvé dans une position intermédiaire entre le père et la fille. Je crois que les deux m’en ont un peu voulu d’ailleurs…

Certains disent que Jean-Marie Le Pen n’a jamais voulu le pouvoir. Qu’en pensez-vous ?

Il faut reconnaître que la situation d’opposant est plus confortable. Et qu’en 2002, quand il s’est retrouvé, à sa grande surprise, qualifié au second tour des présidentielles, Jean-Marie Le Pen n’était pas techniquement prêt à gouverner. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne voulait pas le pouvoir. On ne peut pas comprendre Le Pen si on néglige un trait central de son caractère : son tempérament de chef.

Autre accusation classique contre lui : dans les années 80, François Mitterrand l’a grandement aidé, en faisant notamment en sorte qu’on le reçoive à la télévision. A se demander si ces deux-là n’avaient pas un lien de connivence…

Je ne nie pas que Mitterrand nous a donné un coup de pouce. Mais c’était uniquement pour montrer son ouverture d’esprit et gêner ses adversaires. Pas pour nos beaux yeux, croyez-moi !

Il y a aussi les accusations d’antisémitisme contre Jean-Marie Le Pen. Quelle est votre position dans ce dossier ?

Ecoutez c’est bien simple : je l’ai côtoyé pendant près de 75 ans et je n’ai jamais entendu tenir le moindre propos contre les israélites, même en privé. Étant entendu que pour moi, accoler le mot « crématoire » au nom de Michel Durafour, qui avait déclaré vouloir supprimer le FN, n’a rien d’antisémite. D’ailleurs, pour sa défense, Le Pen avait montré que Le Canard enchaîné avait fait, en 1962, le même jeu de mot pour se moquer du colonel Dufour, qui était le chef de l’OAS à Oran.

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Vous oubliez l’affaire du « détail »…

Le lendemain de cette sortie, Le Pen a fait un communiqué pour dire qu’il ne niait pas l’existence de la Solution finale, mais qu’il se réservait le droit d’accorder à ses modalités d’exécution l’importance historique qu’il souhaitait.

Qu’avez-vous pensé de ce communiqué ?

Même si je l’ai lu en séance au conseil régional du Languedoc-Roussillon, où je présidais alors le groupe parlementaire FN, je pense que c’était une erreur.

Comment expliquez-vous que Le Pen se soit maintenu dans cette erreur?

Par son obstination ! Il avait la tête dure. Comme moi.

Comment voyez-vous l’avenir de son mouvement?

Grâce à Dieu, Marion Maréchal s’est rapprochée de sa tante Marine, et c’est une excellente chose. Mais je pense qu’elles ont tort de vouloir dédiaboliser le parti. Les médias et la justice continueront, de toute manière, de leur faire payer le fait d’être du même sang que Jean-Marie Le Pen.

La gauche Hamas

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Meeting de la liste d'extrème gauche "Dignité, fierté et solidarité", élection municipale de Villeneuve-Saint-Georges, 23 janvier 2025 © Chang Martin/SIPA

Les Insoumis rêvent de remporter Villeneuve-Saint-Georges, la ville la plus pauvre du département du Val de Marne. Deuxième tour dimanche ! La présence d’un militant pro-Hamas sur la liste de Louis Boyard complique les choses. Le commentaire d’Elisabeth Lévy.


La gauche va-t-elle s’unir pour emporter l’élection municipale à Villeneuve-Saint-Georges (94) ? Pour gagner, Louis Boyard doit obtenir le retrait et la fusion de la liste PS/PC/EELV.

Chance pour la France

Le PS exige que Boyard congédie le septième de liste, dénommé Mohammed Ben Yakhlef, sympathisant assumé du Hamas. Le 7 octobre 2023, ce dernier tweetait : « Honte à la France qui a osé qualifié (sic) la résistance palestinienne de “terroriste”. La résistance répond au terrorisme d’État de l’État sioniste. La France est complice du génocide des Palestiniens». Pas une balle israélienne n’a alors été tirée. Ce sympathique activiste qui se présente comme un militant antiraciste et anti-islamophobie milite aussi contre la loi de 2004 proscrivant les signes religieux à l’école. Une chance pour la France.

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Peu importe que Boyard cède ou pas, il est agaçant de voir les socialistes et les autres négocier leur reddition aux Insoumis. Mélenchon injurie Olivier Faure, LFI se déshonore avec le vote anti-Sansal de Rima Hassan et l’abstention de Manon Aubry, et il y a encore des socialistes et des communistes pour les trouver fréquentables ? On dira que c’est une initiative locale… Primo, on attend une condamnation de la direction, deuxio, si le PS avale des couleuvres pour une municipalité, croyez-vous qu’il aura l’estomac plus délicat avant de nouvelles législatives avec un mode de scrutin inchangé ? Sans rupture franche, nette, définitive, je ne croirai pas à leurs airs indignés ni à leurs « valeurs ».

On me dit que je ne peux pas parler de reddition, puisque justement les socialistes exigent la tête – c’est métaphorique, je préfère le dire tout de suite… – de ce candidat pro-Hamas ? C’est le minimum syndical de ne pas s’afficher avec un type qui approuve et soutient le terrorisme, non ? Louis Boyard a mené une campagne palestino-islamiste. Qu’il sacrifie ou pas Ben Yakhlef ne changera rien à sa ligne politique. Et elle engage ses éventuels alliés.

Un journaliste agressé par les soutiens de Boyard

Lorsqu’il est venu soutenir Boyard, Jean-Luc Mélenchon a salué la nouvelle France. Traduction: Villeneuve-Saint-Georges est très immigrée et aussi très pauvre. Dimanche, elle n’a pas montré son meilleur visage, lorsque des partisans de Boyard ont pris à partie le journaliste Jordan Florentin de Frontières. Dans la vidéo que j’invite tout le monde à aller voir, on observe qu’ils le menacent de lui couper la tête, qu’ils lui demandent s’il est sioniste –ce qui dans leur bouche ne semble pas du tout un compliment – et qu’ils affirment que le Hamas n’a violé personne, que c’est un mouvement de résistance… avant que l’un d’eux lui colle finalement un coup de poing.

Cette vidéo aurait dû devenir virale. Si des partisans du RN avaient agressé un journaliste de gauche, on aurait eu un festival de protestations outragées. Là, c’est silence-radio dans les médias. Évidemment, il n’y pas non plus de communiqué de Boyard pour dénoncer ces agissements. Ni de ses rivaux de gauche. Il faut croire que cogner sur un journaliste estampillé « extrême droite », ce n’est pas vraiment de la violence.

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Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale

Prestations sociales: l’omerta

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Benoît Perrin © D.R.

Tabou parmi les tabous en France, le système de protection sociale n’est jamais examiné à la loupe. La nouvelle vidéo évènement des Contribuables associés explique comment des milliards sont engloutis dans le brouillard opaque d’un carcan bureaucratique devenu si tentaculaire que plus aucun responsable politique n’ose l’affronter…


Les derniers chiffres sont là[1] : Les dépenses de protection sociale ont atteint en France 888 milliards d’euros en 2023, soit 31,5 % du PIB. Si on rapporte cela à la dépense publique, on constate que sur 1 000 € de dépenses publiques, 562 € constituent désormais des prestations sociales.

Démographie inquiétante

Mais foin de tous ces chiffres et regardons au-delà. Notre protection sociale, autrefois enviée, est devenue un gouffre financier qui ne fait plus recette, c’est le cas de le dire. À cela diverses raisons qui touchent toutes les branches de notre régime social. Une des premières causes est bien entendu le vieillissement de la population. Celui-ci touche à la fois la branche maladie puisque les dépenses de santé augmentent proportionnellement avec l’âge, et la branche retraite puisqu’avec l’allongement de la durée de la vie et la baisse des naissances, les personnes à la retraite sont plus nombreuses à la fois en valeur absolue et en valeur relative par rapport aux actifs cotisants. A la création de notre régime de retraite par répartition, il existait plus de cinq actifs, pour un retraité. Aujourd’hui, il reste 1,4 cotisant pour un retraité. Une remise en cause du système s’impose donc.

Mais les origines de la faillite qui se profile sont parfois plus complexes. Elles sont parfois idéologiques mais aussi psychologiques. Ainsi, le chômage chronique qui sévit en France depuis plus de 40 ans a entraîné une explosion du système d’aides sociales. Pour des raisons où la politique rejoint l’idéologie, il s’est agi d’éviter la misère à tout prix pour les personnes confrontées au chômage de longue durée. Il en est malheureusement sorti des mécanismes pervers d’allocations et de prestations d’un niveau tel que le citoyen peut aujourd’hui être dissuadé de reprendre le travail. Ainsi en témoigne le fait que nombre de postes de travail ne sont actuellement pas pourvus alors que les chômeurs se comptent par millions.

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Ce n’est pas là le seul paradoxe d’un modèle social à bout de souffle. Si le déficit public ne cesse de croître, notamment à cause d’un montant de dépenses sociales toujours plus fort, la qualité de nos services sociaux se dégrade pourtant toujours plus. Qui n’a pas attendu plusieurs heures aux urgences ou plusieurs mois un rendez-vous chez le spécialiste ? Or, les prélèvements obligatoires ne baissent pas et les dépenses sociales non plus puisqu’elles ont même doublé en 20 ans.

Une révolution copernicienne de la protection sociale à la française s’impose donc. En commençant par un changement des mentalités. Alors que la lutte contre la fraude fiscale est une évidence pour tous, certains montrent une indulgence coupable envers la fraude sociale, comme si celle-ci n’était pas aussi grave et ne pénalisait pas autant les citoyens. Car, à la fin, ce sont toujours les honnêtes gens qui payent pour les fraudeurs. Selon le Haut Conseil du Financement de la Protection Sociale, la fraude aux prestations sociales a représenté près de 16 milliards d’euros en 2024, dont moins de 3 milliards d’euros ont été récupérés ou bloqués, soit un manque à gagner de plus de 13 milliards.

De même, le maquis des prestations sociales ne doit plus être source d’inégalités sociales. Là où certains se transforment en chasseurs de primes et vivent de la générosité publique, d’autres n’ont rien parce que le travail ne rapporte plus.

Appauvrissement généralisé

La complexité du système entretient lui-même sa propre gabegie. Il crée des dépenses de fonctionnement là où il faudrait de l’investissement. Or, n’importe quel ménage sérieux sait que là où le fonctionnement excède l’investissement, l’appauvrissement devient inéluctable. Une simplification s’impose donc. La complexité a conduit à l’augmentation sans fin des dépenses et en même temps à une dégradation patente de la qualité des soins et services. On peut alors légitimement penser qu’un retour à la simplicité amènera une réduction de la dépense, cette fois-ci sans dégradation du système. Cela passerait par exemple par plus de personnel dans les hôpitaux pour soigner et moins pour gérer, ou plus de personnel dans les écoles pour instruire et moins pour théoriser. Il s’agit aussi d’adapter dans le temps la protection à nos moyens. Si les futurs retraités ne sont plus assez nombreux pour financer les pensions des retraités actuels, il faut penser à capitaliser là où on ne peut plus répartir. Le travail, qui est seul créateur de richesses, doit redevenir une source de revenus pour celui qui l’accomplit et non pour celui qui en profite.

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Enfin, si la communauté dépense 100 euros pour se couvrir, elle ne doit pas en dépenser plus de 100 au moment d’actionner cette couverture. Quand l’État intervient comme il le fait aujourd’hui pour combler l’écart, il le fait forcément payer à quelqu’un. Et comme lui-même, malgré un taux prohibitif de prélèvements obligatoires, arrive à peine à récolter 80 lorsqu’il dépense 100, ce seront forcément nos enfants et nos petits-enfants qui paieront un jour. Est-ce cela que nous voulons ?

Si vous voulez, vous aussi, lever le tabou sur l’état de notre protection sociale, nous vous invitons à regarder le documentaire de Contribuables Associés sur le sujet «  Enquête sur une omerta française »…

Retrouvez les interventions d’Olivier Babeau, Jean-Pascal Beaufret, Frédéric Bizard, Jean-Marc Daniel, Jérôme Fourquet, Nathalie Goulet ou encore Pascal Perri dans ce documentaire consacré à la protection sociale.


[1] Publiés par la DREES le 23 décembre 2024.

Auschwitz a dépouillé l’espèce humaine de toute prétention à l’innocence ou à la pureté

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Auswichtz-Birkenau, Pologne, 27 janvier 2025 © JUANJO MARTIN (es-ES)/EFE/SIPA

Alors qu’avaient lieu aujourd’hui les commémorations des 80 ans de la libération du camp de concentration nazi d’Auschwitz, nous avons recommencé à faillir, estime notre chroniqueuse. L’Occident n’a pas été capable de dénoncer unanimement le 7-Octobre pour ce qu’il est, ni de se tenir aux côtés d’Israël dans une guerre légitime contre le Hamas.


Quand Hans Jonas publie en 1984, Le concept de Dieu après Auschwitz, il se pose une question fondamentale face au mal absolu : Quel Dieu a pu laisser faire ça ? Il y répondra en faisant l’hypothèse d’un Dieu dont la création est à la fois puissance et abandon. La puissance divine est contenue toute entière dans la création. Pour créer, le Dieu de Jonas renonce à toute prise et toute emprise et abandonne toute capacité à intervenir. C’est donc l’homme qui est responsable de la beauté du monde et a la charge de son devenir.

Dans ce cadre, de quoi Auschwitz est-il aujourd’hui le nom? Témoignage un des mieux conservés de l’horreur nazie, Auschwitz c’est d’abord une présence physique : des bâtiments vides pour un million de fantômes, tous juifs. Ce nom est devenu le symbole de la Shoah et du mal absolu, il a dépouillé l’espèce humaine de toute prétention à l’innocence ou à la pureté. Mais avant il induisait aussi un engagement collectif. L’horreur partagée par tout l’Occident face au crime contre l’humanité commis par les nazis avait accouché d’une promesse : « Plus jamais ça » et cette promesse était censée vivre grâce au travail de mémoire et de connaissance. Nous, Occident, avions pris conscience de la lâcheté collective qui avait rendu une telle tragédie possible et de la médiocrité des politiques dont l’absence de courage avait mené au déchainement de la haine antisémite.

L’antisémitisme est de retour

C’était la part de consolation au milieu de la nuit. Face au constat de l’inhumanité des idéologies totalitaires avait émergé une conscience, un consensus et une détermination, autant individuelle que civilisationnelle. Nous avions failli. Failli comme personne n’avait jamais ainsi failli avant, mais nous avions appris. Parce qu’Auschwitz avait été, Auschwitz n’était plus possible. Aujourd’hui nous n’avons même plus cette consolation. Et nous avons perdu l’excuse de l’innocence. Nous connaissons les processus, les idéologies et les méthodes qui amènent à faire de la haine antisémite un levier de mobilisation politique et nous connaissons la dimension culturelle qui s’attache à l’antisémitisme. Or aujourd’hui, alors que nous les voyons revenir, une fois de plus les Etats occidentaux sont dans le déni et ne se donnent pas les moyens de la combattre.

Le retour du crime contre l’humanité, pourtant filmé, renseigné diffusé, l’horreur des otages juifs traités comme des esclaves, le fait d’enlever jusqu’à des cadavres… Ces actes atroces ont fait remonter le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale et ont montré que les ferments du nazisme agissaient encore. Et pourtant, qu’a-t-on pu constater depuis le 7-Octobre ? Aucune réaction ferme des démocraties mais une abdication de toutes leurs responsabilités. Les dirigeants des pays occidentaux ont laissé la propagande islamiste se déverser en Europe et aux Etats-Unis. Ils ont laissé l’extrême-gauche nazifier les juifs, faire des tortionnaires du Hamas, des résistants, et n’ont même pas combattu les fausses accusations de génocide. Résultat, depuis le 7-Octobre l’antisémitisme explose partout.

Et ce n’est pas à la résurgence d’un antisémitisme d’extrême-droite devenu triomphant auquel on assiste, mais à l’avènement d’un antisémitisme culturel lié à l’immigration de populations arabo-musulmanes. Soyons clairs, si les juifs ne peuvent être accueillis à l’école de la République, ce n’est pas parce qu’ils sont persécutés par des élèves dont les familles votent RN. S’il y a une alya interne qui voit les juifs quitter le 93 et le 95, ce n’est pas parce que Jean-Eudes les accuse d’avoir tué le Christ. Dans les deux cas, c’est parce qu’aujourd’hui, dans l’islam, ce sont les fascistes islamistes qui dominent et donnent le ton. Ici comme ailleurs. L’antisémitisme est donc un bon moyen de se concilier aujourd’hui les faveurs des électeurs arabo-musulmans et cela se vérifie dans les scores électoraux de LFI dans les quartiers et les villes ghettoïsées.

Les politiques ne s’y sont pas trompés et LFI a fait de la haine des juifs un outil de racolage électoral et de mobilisation politique. La gauche, qui depuis la Seconde Guerre mondiale se vit en héritière de la résistance et qui n’a que l’antifascisme à la bouche, aurait donc dû rompre bruyamment avec ceux qui utilisent des leviers que les nazis n’auraient pas reniés. Elle a pourtant considéré qu’instrumentaliser l’antisémitisme n’était pas une ligne rouge. Entre ses intérêts personnels et la dignité humaine, elle a choisi : elle rejette l’humanisme et s’allie à l’extrême-gauche pro-Hamas.

Accord de la Gauche pour un Front Populaire, Paris, 11 juin 2024. De gauche à droite, Fabien Roussel, Olivier Faure, Marine Tondelier et Manuel Bompard © ISA HARSIN/SIPA

Mais comment faire passer une telle médiocrité morale pour une vertu politique ? Grâce à ces mots magiques : « union de la gauche ». Il semblerait qu’il suffise d’agiter ce lieu commun pour que tout d’un coup l’antisémitisme ne soit plus une ligne rouge. Ainsi le PS et EELV n’ont aucun mal à s’allier avec LFI. Ils ont créé le NFP pour rafler un maximum de postes lors des dernières législatives, ils s’allient avec Louis Boyard pour tenter de prendre la mairie de Villeneuve-Saint-Georges (94). Quoi que fasse LFI, ils finissent par tout cautionner. Ils sont comme la mort, ils prennent tout et n’ont aucun dégoût. Alors comment concilier un tel cynisme avec un soi-disant ADN antifasciste ? En misant sur l’absence de rapport à la dignité humaine de leurs électeurs. Et visiblement, cela marche.

Les Israéliens nazifiés par l’islamo-gauchisme

Mais sur les réseaux sociaux, cette attitude ne passe pas. Le tweet du parti socialiste sur la commémoration de la libération d’Auschwitz leur a valu une volée de bois vert, leur rappelant leurs alliances et de ce fait leur déshonneur. Jean-Luc Mélenchon, lui, tente la récupération en mode donneur de leçons, les internautes lui rappellent que son parti est considéré comme jouant un rôle prépondérant dans la diffusion de l’antisémitisme. Quant à Rima Hassan, elle a posté une affichette indiquant : « Génocides d’Auschwitz à Gaza, plus jamais ça. » Enième tentative de faire des Palestiniens, les nouveaux juifs et des juifs, les nouveaux nazis. Et cela ne se passe pas mieux sous le post d’Emmanuel Macron : son absence à la marche contre l’antisémitisme est une accusation récurrente.

Ils sont lucides, les internautes. Combien de République de Weimar dans l’ascension d’Hitler ? Combien de lâcheté de la part de politiques persuadés de jouer l’apaisement ont nourri la bête nazie ? Parce qu’Auschwitz, c’est ce qui arrive aux démocraties quand elles manquent de courage face à la barbarie et aujourd’hui nous en sommes à la phase absence de courage même face au retour des pogromes.

Héritier du combat pour la liberté et l’égalité des hommes livré lors de la Seconde Guerre mondiale, nous étions tous les héritiers à la fois de l’horreur et de la rédemption. Aujourd’hui il ne reste que l’horreur car nous avons recommencé à faillir. L’Occident n’a pas été capable de dénoncer le 7-Octobre pour ce qu’il est et de se tenir aux côtés d’Israël dans cette guerre légitime. Il n’a pas eu de réelle compassion pour les otages et n’a pas œuvré clairement pour exiger leur libération. Il n’a pas soutenu les Israéliens alors que ceux-ci gagnent sur le terrain. Mais surtout il continue de financer le terrorisme et la haine des Juifs en versant des sommes délirantes dans les aides aux Palestiniens ou à l’UNRWA, lesquelles finissent dans la poche du Hamas.

Alors comment comprendre tous ces politiques qui viennent pleurer sur Auschwitz, quand dans le même temps leurs Etats financent ceux qui promettent d’autres 7-Octobre en Israël comme chez nous ? Aujourd’hui, dénoncer la Shoah est devenu une posture morale, déconnectée même de l’antisémitisme. Il faut le faire pour garder son aura de vertu mais cela n’engage à rien. Et surtout pas à combattre la haine des Juifs. Non seulement le ventre est encore fécond d’où est sorti la bête humaine, mais il est entouré d’accoucheurs zélés qui tentent de se faire passer pour des parangons de vertu… Pas étonnant que les peuples regardent l’avenir avec angoisse : Auschwitz leur rappelle jusqu’à quel point le meurtre de masse a pu être un outil politique et à quel point la lâcheté de ses dirigeants peut exposer un peuple. Or aujourd’hui ils ont conscience de ne pas être défendus.

Prospective canadienne

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Mark Carney, candidat à la direction du Parti libéral du Canada, se rend à un événement de campagne à Ottawa, 23 janvier 2025 © Justin Tang/AP/SIPA

Les Canadiens vont vraisemblablement rapidement se rendre aux urnes. Qui prendra la suite de Justin Trudeau ?


Quiconque ne se prosternera pas et n’adorera pas sera jeté à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente.
Daniel 3:6.

Le président Trump ne perd pas de temps depuis le 20 janvier, mais l’annexion formelle du Canada par les Etats-Unis (en un ou 10 états?) ne se fera pas instantanément. La première étape consistera sans doute en l’imposition de droits de douane de 25% sur les produits canadiens vendus sur le marché américain, et le pseudofrancophone Justin Trudeau a promis une riposte « robuste » (on eût préféré « ferme »). Vu que tous les partis d’opposition ont déclaré leur volonté de renverser le gouvernement (déjà minoritaire) dès la reprise des travaux parlementaires le 24 mars prochain, l’électeur canadien sera convoqué aux urnes très rapidement

De prime abord, il n’aura que l’embarras du choix.

Il pourra reconduire au pouvoir le parti libéral du Canada, dirigé pendant neuf longues années par un fils de son père, qui n’aurait jamais pu être élu délégué syndical, et dont le patronyme n’est pas assorti d’une connaissance de la langue française. Pis, alors que ce parti a toujours été censé défendre la francophonie à l’échelle pancanadienne, Justin a assené non pas une mais deux gifles, au Québec et aux Acadiens, en choisissant comme gouverneure générale Mary Simon, une femme bilingue… anglais et inuit, et une unilingue anglophone comme lieutenante-gouverneur du Nouveau-Brunwick, Brenda Murphy, la seule province théoriquement pleinement bilingue. (Justin avait promis, sans rire, que ces deux potiches apprendraient le français…). With friends like that, who needs enemies? Sans oublier l’obstruction systématique à l’immigration francophone. Mais une… « soumission » sans faille au lobby religieux, surtout fondamentaliste musulman : quel beau pays où l’on accepte l’imposition aux écolières de neuf ans du port du hijjab.

Le joli minois Justinesque a largement fait son temps… Presque une décennie. Qui donc dirigera le Titanic libéral dans deux mois?

On peut sans doute miser sur Mark Carney, qui dispose d’une certaine crédibilité économique. L’ex-vice-première ministre, Chrystia Freeland, naguère dauphine désignée de Justin « Blackface » Trudeau, a peu de chances de « prendre ses distances » de son mentor vu qu’elle fut sa fidèle servante pendant tout son règne. Et Carney vient d’obtenir l’impressionnant appui de François-Philippe Champagne, dont le titre de gloire est d’avoir maintenu un financement de plusieurs hypothèques totalisant 1,2 million de dollars pour deux propriétés situées à Londres auprès de la… Banque de Chine, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères… Bon prince, lorsque la chose fut rendue publique, le pétillant ministre procéda à un patriotique refinancement auprès d’une institution financière canadienne. Et bien sûr, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, se range aussi à ses côtés, ce qui terrorise déjà le gouvernement chinois, récemment foudroyé par son regard revolver.

Pour se faire respecter de la communauté internationale, difficile de trouver mieux.

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Quant au nouveau parti démocratique (NPD), devenu récemment l’ex-allié du parti libéral, ses membres ont révélé leur envergure intellectuelle en répudiant Thomas Mulcair, seul chef crédible malgré une décevante défaite électorale, pour ensuite choisir Jagmeet Singh, personnage sympathique, au français nettement supérieur à celui de Justin (à vaincre sans péril…), mais dont le turban sikh constitue un acte perpétuel de propagande religieuse et donc une atteinte au principe de laïcité. (On peut en dire autant de l’actuelle cheffe du parti vert, Elizabeth May, anglicane pratiquante (c’est son droit), mais qui a la fâcheuse habitude d’exposer ses idées politiques en portant ostensiblement un crucifix sur la poitrine).

Pour l’instant, vu la détestation qui vise le PLC, on peut penser que le parti conservateur du Canada (PCC), dirigé par Pierre Poilièvre, a toutes les chances d’obtenir un gouvernement majoritaire. Son chef a un français fort convenable (oui, il faut le rappeler, pour un Canadien), et, là encore (on l’aura compris), nettement supérieur à celui de Justin. Mais vu sa base redneck de l’ouest canadien, il ne faut pas trop compter sur lui pour tenter de réaliser ce rêve impossible : faire du français une langue de plein exercice au Canada. Il prêche « le gros bon sens » (Note : généralement prononcé « le gros bon sang ») : exploitation du pétrole (drill, baby, drill!). Un Trump moins répugnant (même l’extrémisme se pratique avec modération au Canada), encore qu’il a eu son propre petit « 6 janvier » en soutenant le « convoi [de camions] de la liberté » antivax qui bloqua la capitale, Ottawa, pendant plusieurs semaines au début de 2022.

Ottawa, 30 janvier 2022 © Justin Tang/AP/SIPA

C’est à bon droit que le chef conservateur critique la fonction publique canadienne : le nombre de fonctionnaires est pléthorique et… la qualité des services étatiques n’a jamais été aussi médiocre; par exemple, gare au voyageur canadien qui a des ennuis juridiques dans des territoires exotiques : au mieux, il recevra des mollusques unilingues officiant dans les missions diplomatiques canadiennes une liste d’avocats et de traducteurs. Then, you are on your own, and good luck ! Courteline en rougirait.

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Pourtant, pas plus que les libéraux, il ne semble prêt à s’attaquer aux paradis fiscaux, qui eurent comme indéfectible allié son prédécesseur Stephen Harper, citoyen honoraire du Luxembourg et de la Barbade. Les généreux donateurs qui versent leur obole aux petites cagnottes électorales ne souffriraient pas une telle ingratitude. Et il faut avoir le sens des priorités en matière d’utilité sociale.

Voilà les possibilités qui s’offrent au Canada anglais. Mais quid de l’électeur québécois?

Lui dispose, en l’occurrence, d’une option supplémentaire, la plus rationnelle : le bloc québécois. Seul Yves-François Blanchet pourra faire contrepoids.

Ils voient des fascistes (presque) partout

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Emmanuel Macron, président de la République française, lors de la signature du livre d'or au Mémorial de la Shoah, le 27 janvier, à l'occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz © Eric TSCHAEN-POOL/SIPA

Et si les vrais nouveaux fascistes se cachaient désormais parmi ceux qui disent voir des fascistes matin, midi et soir? s’interroge notre chroniqueur.


L’horreur nazie (six millions de Juifs exterminés) doit sans cesse être rappelée afin d’alerter contre toute renaissance de l’antisémitisme. Pour le 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau, Emmanuel Macron sera ce lundi matin au mémorial de la Shoah, à Paris, avant de visiter en Pologne les vestiges du camp de la mort.
Ces gestes sont nécessaires. Encore faudrait-il que les yeux acceptent de voir ceux qui, aujourd’hui, menacent les Juifs pour ce qu’ils sont. En l’occurrence, le président de la République osera-t-il désigner l’islamisme et ses alliés d’extrême gauche comme les nouveaux dangers qui mettent les Français juifs en insécurité ? Jusqu’à ce jour, il a été plus confortable pour Macron et la bien-pensance de s’attarder sur « l’extrême droite », le « populisme », les « réactionnaires ».

Rejets

Ce week-end, l’acteur Jacques Weber, soutien de Jean-Luc Mélenchon, n’a suscité aucune indignation en affirmant sur RTL qu’ « entre Trump et le nazisme il n’y a qu’une feuille de cigarette » et qu’il fallait en conséquence « descendre dans les rues » et « supprimer littéralement » cette « ordure absolue ». Dimanche, sur CNews-Europe 1, Bernard-Henri Lévy s’est refusé à admettre, contrairement à Serge Klarsfeld et son fils Arno, la sincérité de la rupture de Marine Le Pen avec le passé antisémite du FN. Or, celui qui, comme Weber, appelle au meurtre, méprise le peuple et animalise l’adversaire est porteur d’une idéologie totalitaire assimilable au nazisme ou au fascisme. Et celui qui, comme BHL, dénonce certes la judéophobie islamique mais alimente, par conformisme, la suspicion sur certains de ceux qui combattent la haine des Juifs et d’Israël, participe à renforcer ces rejets. Rien n’est plus simple, pour ceux-là, que de regarder à droite, pour ne pas s’effrayer des dérives fascistoïdes à gauche.

Vieille comédie obscène

C’est une vieille histoire : parce que le communisme, vainqueur des Nazis, a échappé à son propre procès de Nuremberg pour ses crimes contre l’humanité (cent millions de morts de par le monde), il persiste à se hausser du col, à terroriser la gauche, à diaboliser la droite. Il hurle au retour du fascisme pour faire oublier qu’il en est le rejeton.
Cette vieille comédie est obscène. La victoire de Trump fait ressortir la régression de la France : elle a perdu sa souveraineté, sa joyeuse impertinence, beaucoup de ses libertés. Le temps est aux minorités belliqueuses, aux opinions censurées. Quant à l’intelligentsia paresseuse, elle n’a su penser « la saturation de l’universalisme des Lumières » et « la fin de la modernité », décrits notamment par Michel Maffesoli1. C’est une députée européenne française, Rima Hassan (LFI) qui, jeudi, a voté « contre » une résolution portée par François-Xavier Bellamy (LR) réclamant « la libération immédiate et inconditionnelle » de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu sans procès par la dictature algérienne pour un délit d’opinion. Dimanche, à Paris, la communauté kabyle opposée au régime de Tebboune, mobilisée pour la défense de Sansal et des juifs, a été boudée par les médias et les prétendus défenseurs de la démocratie. Parce qu’Elon Musk, lors d’un meeting en soutien à Trump lundi dernier, a fait un geste qui, figé par la photo, pouvait ressembler au salut hitlérien, il est depuis nazifié par la gauche. Elle ne supporte pas les combats de Musk pour la libération des réseaux sociaux, dont X, et pour la délivrance des nations asphyxiées, dont l’Allemagne, par les bureaucrates bruxellois. Les nouveaux fascistes voient des fascistes partout ; c’est même à ça qu’on les reconnait.

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  1. Autobiographie intellectuelle, Les éditions du Cerf ↩︎