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Manuel Valls sera un excellent chroniqueur sur BFMTV

Le regard libre d'Élisabeth Lévy


Manuel Valls sera un excellent chroniqueur sur BFMTV
L'ancien premier Ministre Manuel Valls dans les rues de Barcelone pendant un entretien avec EFE, 16 mai 2020 © Quique Garcia/EFE/SIPA Numéro de reportage : 00962365_000001

Manuel Valls devient chroniqueur sur BFMTV et RMC. Où est le problème? Si cette décision a été vivement critiquée cette semaine, Élisabeth Lévy prend le contre pied à cette vague d’indignation et salue au contraire le choix de l’ancien Premier ministre.


Manuel Valls fera donc un débat face à Alain Duhamel sur BFMTV à la rentrée. L’annonce de cette reconversion a lancé un concours de saloperies numériques sur le thème : il mange à tous les râteliers.

BFM TV, 50 nuances de sociaux-démocrates

Comme c’est les vacances, Causeur vous fait un cadeau, le tweet de Mélenchon : « Droite, extrême droite quasi hégémoniques dans l’audiovisuel avec Valeurs actuelles, Marianne, Le Point et L’Express, idem pour les hebdos. Pour bien préparer votre exil politique : Mexique ou Costa Rica ? » On proposerait plutôt à notre « lider maximo » une retraite au Venezuela… Droite, extrême droite ? En réalité, Valls est européen, Duhamel européiste. BFM c’est 50 nuances de sociaux-démocrates avec, en plus, Natacha Polony. 

Les politiques hurlent à la désacralisation. La bonne blague. Ils sont tous prêts à vendre père et mère pour passer à la télé pour une bonne raison. Plus de préaux, plus de permanences : c’est dans les médias que les popularités se font et se défont. Les journalistes hurlent à la concurrence déloyale : « Il y a des chômeurs et on fait bosser des gens qui n’ont même pas de carte de presse ! » Comme si posséder une carte de presse était la garantie que son propriétaire pense quelque chose d’intéressant !

Tout de même, c’est un mélange des genres gênant, non ? 

En l’occurrence, ce n’est pas un mélange des genres. Manuel Valls change de métier. D’acteur, il devient observateur. Est-ce que quelqu’un s’émeut quand un footballeur devient commentateur sportif ? Tout le monde s’extasie si un cadre licencié « rebondit », on répète tout le temps que la politique n’est pas un métier mais un élu remercié par ses électeurs devrait rester chômeur toute sa vie ? Depuis longtemps, les passages des médias à la politique, généralement locale, sont nombreux : Mamère, Carolis, Ménard, Ballard. Peut-être bientôt Zemmour, qui sait ?

La nouveauté est que les politiques deviennent des commentateurs. Parfois les deux en même temps. Avec quatre chaines info qui consomment de l’invité/chroniqueur, beaucoup de députés ont leur rond de serviette sur un plateau. Parfois il y a même des allers-retours comme avec Roselyne Bachelot. 

Où est le problème ? Un élu, un dirigeant de parti ont au moins autant de légitimité que les éditorialistes pour exprimer une opinion. Manuel Valls a été au cœur de pouvoir, il connaît la classe politique, il sera un excellent chroniqueur et analyste. Arrêtons de faire les oies blanches. Les médias sont le premier pouvoir. Ce qui veut dire que le journalisme est la continuation de la politique par d’autres moyens. Ou inversement.

Cette chronique a initialement été diffusée sur Sud Radio

>>> Retrouvez le regard libre d’Elisabeth Lévy du lundi au vendredi à 8h15 dans la matinale de Sud Radio <<<




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