Le Cas du Dr Laurent de Jean-Paul Le Chanois, cinéaste humaniste qui eut son heure de gloire dans les années 50, mérite le détour par une certaine audace dans le sujet.
Arte a la très bonne idée de programmer Le Cas du Dr Laurent de Jean-Paul Le Chanois (1957), l’un des cinéastes plutôt mal-aimés à l’époque par les critiques des Cahiers du cinéma, les futurs auteurs de la Nouvelle-Vague. Il est vrai que le sujet du film, œuvre à thèse sur l’accouchement sans douleur, avec Jean Gabin dans le rôle du docteur Laurent, Nicole Courcel dans celui de Francine, une jeune femme enceinte et Sylvia Monfort jouant Catherine Loubet, une épouse traumatisée par son accouchement difficile, ne me semblait pas très engageant a priori.
Mais dès les premières minutes montrant l’arrivée nocturne du docteur Laurent à Saint-Martin, petit village de montagne dans les Alpes-Maritimes, où il vient remplacer le vieux médecin Bastide, nous sommes séduits par la beauté des plans, la rigueur des cadres et la lumière contrastée magnifique orchestrée par l’immense chef opérateur Henri Alekan.
Un Gabin au sommet de sa forme
Jean Gabin est très crédible en médecin, ferme et doux, il gomme plusieurs aspects de son jeu, certains de ses tics et livre une belle performance d’acteur somme toute très moderne. Nicole Courcel, belle et lumineuse Francine, joue une jeune femme libre et droite. Abandonnée par son amant, elle est enceinte. Sylvia Monfort est excellente en mère souffrante et blessée. Le Docteur Laurent, consci