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La perte de contrôle de l’État sonne la fin d’un monde

Le billet politique d’Ivan Rioufol


La perte de contrôle de l’État sonne la fin d’un monde
Le garde des Sceaux et le président de la République visitent une prison à Vendin-le-Vieil (62), le 14 mai 2025 © Christian Liewig-pool/SIPA

De concert, MM. Philippe, Retailleau, Attal ou Darmanin déplorent l’ensauvagement de la société et fustigent le laxisme de la justice française, à la suite des émeutes et pillages ayant suivi la victoire du PSG. Mais le peuple français sera-t-il prêt à « renverser la table » avec ceux-là mêmes qui sont au pouvoir depuis des années, sans avoir su faire preuve de la fermeté qu’ils réclament aujourd’hui ?


« Je suis en colère », dit Edouard Philippe, ancien Premier ministre, à la une du Point. « Je suis en colère, comme beaucoup de Français », a semblablement déclaré Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, lundi, en réaction aux violences urbaines, majoritairement issues de cités d’immigration, ayant accompagné la victoire du PSG samedi soir à Munich, en Ligue des champions. « Il faut faire évoluer radicalement la loi », a renchéri mardi Gérald Darmanin, garde des Sceaux, après les premiers jugements bienveillants rendus contre les interpellés.

Implacable toi-même !

Emmanuel Macron avait déclaré, dimanche : « Nous poursuivrons, nous punirons, on sera implacables »… Seul François Bayrou, Premier ministre, a gardé le silence; peut-être pour faire oublier son angélisme qui lui faisait dire en 2007 que « même dans la plus lointaine banlieue on est heureux d’être français ». Un vent de panique souffle sur le gouvernement. Il ne maîtrise plus rien. L’État a perdu le contrôle des finances publiques, de l’immigration de masse, de la transmission culturelle, du maintien de l’ordre, des réponses pénales. L’abandon du pouvoir saute aux yeux, même s’il mime encore l’autorité en interdisant de fumer sur les plages ou les parcs dès le 1er juillet ou en ayant convoqué lundi les patrons des réseaux sociaux pour tenter de les contrôler. Or ce sont ces réseaux libres qui sont devenus indispensables à la démocratie. Ils ont, une fois de plus, brisé le récit officiel melliflu répercuté par les médias dominants s’arrêtant à la version unique d’une rencontre sportive « bon enfant », d’une « liesse populaire ». Ce n’est que mardi que Le Parisien a titré : « Quelle honte ! » en évoquant enfin « deux nuits de saccage ». Mais que diable est allé faire Retailleau dans cette galère ! Son salut est dans la démission.

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On coule

La colère française ne se reconnaitra jamais dans les désolations partagées des politiques : ils ont avalisé ce système qui prend l’eau. Une rupture radicale avec ce monde dépassé permettra de remettre les esprits à l’endroit. En cela, le ministre de l’Intérieur, qui porte une alternative crédible, n’a aucun intérêt à cautionner plus longtemps un centrisme incapable de s’autoréformer. La décision des députés, l’autre jour, de supprimer les ZFE (zones à faible émission) a été prise après la mobilisation de la société civile, menée par Alexandre Jardin sur les réseaux sociaux. Cette France invisible, qui s’éloigne des médias traditionnels et des partis de gouvernement, est appelée à s’affirmer dans le débat public en usant des nouveaux outils de communication et de son bon sens du terrain.

Face à elle, la caste est condamnée à se caricaturer dans un entre-soi salonnard cherchant à se protéger d’un « populisme » qui n’est que le désir des gens de corriger cinquante années d’erreurs idéologiques.

L’image que donne la France au monde, avec ces intifadas dans les villes et ces communautés qui s’affrontent dans un racisme parfois meurtrier, est effrayante. Entendre le chef de l’État remercier le Qatar, propriétaire du PSG depuis 2011, alors même que cet État soutient les Frères musulmans, le Hamas et l’islamisation des cités, est révoltant de légèreté. Tout ce monde doit partir. Il faut tout reconstruire.



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Journaliste, éditorialiste, essayiste. (ex-Le Figaro, CNews, Causeur)

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