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Causeur: A-t-on le droit de défendre Israël?

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Causeur: A-t-on le droit de défendre Israël?
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Jamais la réprobation d’Israël n’avait atteint un tel paroxysme. L’accusation de génocide se banalise, bien au-delà des cercles islamo-mélenchonistes. Tel est le constat d’Elisabeth Lévy qui présente notre dossier spécial. « Israël est devenu l’autre nom du mal ». Et l’interminable guerre de Gaza divise les soutiens d’Israël. À l’instar de Delphine Horvilleur, certains dénoncent publiquement la poursuite de la guerre et les attaques de Netanyahou contre l’État de droit, suscitant colère et désarroi dans la rue juive. Pour Gil Mihaely, les critiques de Delphine Horvilleur mêlent – et emmêlent – position morale et opinion politique. Elles réveillent une querelle profonde née de la tension entre deux définitions du judaïsme, théologique et politique. Alors que la synthèse israélienne ne permet plus de réduire les fractures qui traversent le monde juif, il est urgent de penser l’État juif. Il s’agit aussi, nous explique Noémie Halioua, d’une longue tradition d’affrontements internes quasi constitutive de l’identité israélienne. Les détracteurs de Delphine Horvilleur ne lui reprochent pas d’exprimer ses idées, mais de se parer d’une supériorité morale pour les défendre.

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Denis Olivennes, qui se confie à Élisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques, a soutenu Israël dans sa guerre contre le Hamas. Mais face à la tournure du conflit, le président d’Éditis et de CMI France dénonce désormais la politique menée par Benjamin Netanyahou qu’il estime prisonnier de l’extrême droite. Le risque étant de voir l’État juif devenir un État paria. Selon lui, « être juif, c’est une exigence morale. Même pour un État ». Pour l’historien Georges Bensoussan, la tribune de Delphine Horvilleur reflète la fracture entre la rue juive et les notables de la communauté. Selon lui, les personnalités qui accusent Israël de faillite morale sont d’abord soucieuses de leur respectabilité sociale et médiatique. Vincent Hervouët, grand spécialiste de politique estrangère, dont les propos ont été recueillis par Élisabeth Lévy, a couvert suffisamment de conflits pour ne pas prendre pour argent comptant la communication des belligérants et se méfier des analyses moralisantes. Une qualité rare au sein d’une profession si conformiste. Enfin, Philippe Val, l’ancien patron de Charlie Hebdo, qui se confie aussi à notre directrice de la rédaction, pense que dans cette période de grande tension, où tous les Juifs du monde sont tenus pour responsables de la politique de Netanyahou, il est inopportun d’accabler Israël. « La critique du gouvernement israélien est légitime, la condamnation morale du pays me semble bien imprudente ».

Frères musulmans : mission invisible

Causeur consacre un mini-dossier à l’activisme des Frères musulmans en France dont le rapport Gouyette-Courtade décrit les réseaux solides, les stratégies masquées et les menaces réelles. Comme le soulignent Elisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques dans leur introduction, les médias et la gauche dénoncent l’islamophobie, la stigmatisation et l’amalgame. Pour eux, le problème n’est pas l’islam séparatiste mais la droite Retailleau. La vraie limite du rapport, c’est qu’il ne propose pas de nouvelles mesures fortes pour endiguer la progression de l’islamisme politique en France. Spécialiste mondialement reconnu de la Syrie, Fabrice Balanche sait parfaitement de quoi les Frères musulmans sont capables et n’hésite pas à le dire. Il livre son témoignage à Elisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques. Enragés par sa lucidité et son expertise, les islamo-gauchistes qui règnent à Lyon 2 depuis des années tentent de le faire taire. Pas sûr qu’ils y parviennent. Céline Pina enquête sur l’islam politique au niveau local en France, où pour consolider leur base électorale, des élus municipaux cèdent au clientélisme communautaire, pendant que j’explique comment le Royaume Uni est devenu la tête de pont des organisations islamistes internationales pour conquérir l’Europe.

Dans son édito du mois, Elisabeth Lévy commente les accusations de « diffusion d’images à caractère pornographique de mineurs » portées contre Bastien Vivès. Le seul crime de l’ex-enfant chéri de la BD française, c’est d’avoir dessiné certaines joyeuses obscénités. Pourtant, il a été traité, au cours d’une enquête, comme s’il avait potentiellement commis des actes de pédo-criminalité. Ses livres sont retirés de la vente et il fait l’objet de tombereaux d’insultes sur les réseaux sociaux. Devant les arguments de son avocat, Richard Malka, expliquant la différence entre la réalité et la fiction, et soulevant une question de compétence territoriale, le procès a été renvoyé et n’aura peut-être jamais lieu. Conclusion : « la Justice se ridiculise quand elle prétend combattre le mal en interdisant sa représentation ».

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Nicolas Bedos est lui aussi victime d’une tentative de mise à mort sociale par les nouvelles ligues de vertu. Il raconte sa descente aux enfers de MeToo dans La Soif de honte. Pour Elisabeth Lévy, ce que lui reproche le tribunal médiatico-féministe, au-delà des faits pénalement repréhensibles, c’est d’avoir été un séducteur volage et égoïste. Sous couvert de justice, il s’agit d’imposer une nouvelle morale. Voulez-vous mourir légalement assisté ? La réponse de Cyril Bennasar est : « Plutôt crever ! » Selon lui, la mort souffrait d’un vide juridique, la loi euthanasie l’a comblé. Le monde flou du privé, de l’intime et du discret a vécu, le droit et la transparence s’imposent. On mourra désormais dans le cadre prévu pour, assisté et couvert légalement. Loup Viallet a enquêté sur Awassir, une association parrainée par le président Tebboune et hébergée par la Grande mosquée de Paris, dont l’objectif est de transformer la diaspora en une force politique au service du régime d’Alger. Se confiant à Bérénice Levet, le géographe Christophe Guilluy approfondit sa réflexion sur la France périphérique. Délaissant les chiffres pour les lettres, son nouvel essai prend la forme de la fable, pour mieux décrire le fossé qui sépare les élites déconnectées des gens ordinaires.

Parmi nos chroniqueurs réguliers, Olivier Dartigolles parle de la faillite et du déshonneur de tous ceux à gauche qui, pour des raisons électoralistes, n’entérineraient pas une rupture définitive avec LFI. Emmanuelle Ménard nous entretient de l’euthanasie, du débat télévisé du chef de l’État et du complotisme d’Aymeric Caron. Jean-Jacques Netter se penche sur le coût de nos prisons, le prix de l’électricité, et les promesses du gouvernement de supprimer un tiers des comités Théodule de la République. Pour Ivan Rioufol, le conformisme médiatique nazifie la démocratie israélienne, abandonne Boualem Sansal et nie l’entrisme islamiste. Enfin, Gilles-William Goldnadel ne revient pas de la tribune, publiée par 900 artistes en marge du Festival de Cannes, qui condamne le « silence » sur le « génocide » à Gaza.

Côté culture, la chanteuse et comédienne Caroline Loeb raconte à Yannis Ezziadi ses années Palace. Elle a été une des créatures peuplant les nuits de la boîte mythique du Faubourg-Montmartre. Le Tout-Paris s’y mêlait à des inconnus hauts en couleurs dans un tourbillon de fêtes, de sexe, de drogue et de créativité. Jonathan Siksou nous raconte la vie en rose : au cœur d’une nature préservée adossée à la colline de Grasse, les jardiniers de Lancôme entretiennent avec passion le Domaine de la Rose. Ce conservatoire horticole dédié aux professionnels de la parfumerie ouvre ses portes au grand public. Julien San Frax fait le portrait du communiquant Timothée Gaget qui bataille sur la scène médiatique pour défendre ceux qui font le « made in France », et Emmanuel Tresmontant rend hommage à « La tribune des critiques de disques », cette émission qui, chaque dimanche après-midi sur France Musique, réunit critiques et musiciens animés par un idéal de beauté pour débattre interprétation et direction d’orchestre.

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Dans les romans de Mario Vargas Llosa, il y a des pages magnifiques sur les liens qui unissent l’homme et la femme. Georgia Ray met en valeur le côté furieusement érotique du prix Nobel de littérature. Le goût de l’érotisme n’était pas étranger non plus au grand acteur, Michel Simon, mort il y a 50 ans, dont Pascal Louvrier nous rappelle la boulimie de travail (150 pièces, 140 films). Vincent Roy nous présente le nouveau roman de Jean Le Gall qui plonge dans les méandres de la crise existentielle d’un homme politique dans la Rome des années 1960, tandis que Jean Chauvet parcourt les salles obscures où il trouve un Denis Podalydès en majesté, un réjouissant polar camerounais et une comédie bobo insupportable. « Bobo » et « insupportable » ? Pour nos lecteurs, il ne peut s’agir au fond que d’une tautologie…

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est directeur adjoint de la rédaction de Causeur.

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