Elisabeth Lévy, fumeuse, nous a parlé du PSG et du capitaine Dreyfus dans son billet matinal. Mais pas uniquement. Nous vous proposons d’écouter sa chronique.
Je m’interroge sur les priorités de nos gouvernants. Ce week-end a prouvé une nouvelle fois que l’Etat ne parvient plus à garantir la sécurité des rassemblements populaires. Et pour cause : les sanctions, difficiles à mettre en œuvre, sont dérisoires ou absentes. Sur 202 gardes à vues à Paris, il y a eu 13 déferrements au tribunal. Pour le reste : classements sans suite, convocations devant un délégué du procureur (contribution citoyenne), 16 ordonnances pénales (procédure simplifiée). Bref, on nous endort avec les arrestations mais la réalité c’est que la plupart des fauteurs de troubles ne seront pas sanctionnés et que beaucoup des mineurs s’en sortiront avec une petite tape sur les doigts. Et que le même spectacle désolant se reproduira lors de la prochaine victoire ou défaite du PSG ou de l’équipe de France.
Y’a qu’à, faut qu’on
Certes, il n’y a pas de solution simple face à des mineurs hors de contrôle. Mais cela devrait être la priorité de nos gouvernants. Et qu’a fait le parlement, hier ? Voté une loi pour élever le capitaine Dreyfus au grade de général ! Une loi qui ne mange pas de pain et ne sert à rien sinon à faire la promotion de son promoteur, Gabriel Attal. Une loi à peu près aussi utile que celle qui vise à supprimer le Code noir que propose François Bayrou. Abroger une loi qui n’est pas appliquée depuis 1848, c’est en effet une urgence.
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Toute la France sait que le capitaine Dreyfus était innocent. Je ne pense pas qu’on va lutter contre l’antisémitisme d’aujourd’hui en s’agitant contre celui d’hier. Et s’agissant du Code noir de 1685, rappelons plutôt que la France a été l’un des premiers pays à abolir l’esclavage.
Est-ce à dire que les pouvoirs publics ne devraient s’occuper que de sécurité et de délinquance ?
En tout cas, ce que les Français reprochent à leurs gouvernants n’est pas que le Code noir n’ait pas été officiellement abrogé, c’est leur impuissance notamment en matière de sécurité.
La faiblesse de l’État face aux délinquants contraste avec sa sévérité avec les gens honnêtes. A ce titre, l’interdiction de la cigarette à l’extérieur semble être une mesure punitive pour les fumeurs plus qu’une protection pour les autres. Quoi que racontent les croisés de l’anti-tabac, vous n’allez pas attraper le cancer parce que des gens fument dans la rue où vous vous baladez. Ce n’est plus une mesure sanitaire mais une sorte de morale sociale (exactement comme les masques à l’extérieur pendant le Covid). Céline disait qu’un jour tous les plaisirs de pauvres seront interdits. Nous y sommes. Quant à moi, j’arrêterai de fumer dans la rue quand on pourra s’y promener sans risque.
Cette chronique a été diffusée sur Sud Radio
Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale
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