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Un itsi bitsi… tout petit burqini? Vraiment?

L'islamisation de la France s'accélère et inquiète


Un itsi bitsi… tout petit burqini? Vraiment?
Alain Carignon, ancien maire de Grenoble, opposé à la délibération concernant l'autorisation du port du burkini, 16 mai 2022 © Mourad ALLILI/SIPA

Le burqini est donc autorisé dans les piscines municipales de Grenoble, la ville EELV, la plus européenne d’Europe. Ce vote communautaire, à deux voix près, fera, n’en doutons pas, tache d’huile.


La question s’impose: comment en est-on arrivé là ? Après Charlie Hebdo. Après l’assassinat du père Hamel. Après Samuel Paty. Après Toulouse. Comment ne voit-on pas que, derrière ce vote, c’est l’islamisation de notre société qui se confirme ? Burqa et burqini: même origine, même combat.

La polémique ne date pas d’hier. Rennes et Surgères avaient autorisé le burkini, en 2018, sous la pression d’associations militantes dont « Alliance citoyenne », au nom « des droits des femmes musulmanes. » En 2018, à Paris, un chercheur de l’EHESS, spécialiste du Maghreb, fit rire longuement son public, en développant l’idée que la polémique du burqini, c’était la même chose que celle de la minijupe des années 60. Rien n’avait changé de l’aveuglement jouissif d’une gauche convertie, à présent, à l’islamo-gauchisme. Le burqini, un itsi bitsi tout petit burkini qui n’intéresserait personne ? Vraiment ?

Les islamistes tirent profit de notre goût immodéré pour les libertés individuelles

Au nom de « l’universalisme » de la liberté et de l’égalité, tout un chacun sera libre, désormais, à Grenoble, de se baigner, non seulement en burqini mais aussi —pour faire juste mesure— les seins nus. Ce vote absurde mêlant seins et voile est censé voir le triomphe de la liberté. La preuve en est qu’un enfant musulman qui n’allait pas à la piscine parce que « sa maman » ne pouvait l’accompagner, le pourrait désormais. L’accès de tous aux « services publiques » (notion juridique des plus floues) était donc respectée.

Monsieur Piolle connaît son manuel du parfait petit idéologue. Dans une guerre idéologique, il faut un ennemi. Nul besoin d’arguments : une provocation impose la thèse. L’islamophobie était là qui permit le vote alors que tout prêchait en son rejet. Et si le vote est passé, c’est qu’il était la rampe de lancement d’une « charia à la française » ce dont se défendent les Frères musulmans, dont EELV est l’idiot utile. L’important, c’était le bénéfice électoral qui en découlerait. Le vote est venu de loin.

La mode « pudique » envahit la culture occidentale

Pour propager une idéologie et la faire advenir politiquement, rien de tel que la chanson et la mode. On se souvient de la polémique provoquée, en février 2018, par l’émission The Voice. De même, une Fashion Week eut lieu, il y a peu, à New York : un défilé tout en voiles. L’Express avait titré : « Paris osera-t-il mettre un mannequin voilé sur un podium ? » L’idée était simple : montrer l’accord entre la mode et l’islam. La haute couture donnait ses lettres de noblesse à une idéologie religieuse, qui serait relayée par les magazines féminins, afin de banaliser le burqini auprès du grand public. Ainsi se répandit partout la hijab fashion. Halima Aden, premier mannequin voilé somalien à se produire sur les podiums et dans les magazines, représenta, aux yeux du monde entier, la femme musulmane moderne. Après quatre ans de triomphe, le mannequin se retira, dit-elle, « pour des raisons surtout religieuses. La manière dont il fallait porter le hijab était devenu, pour elle, non négociable. » Le mannequin regrettait son aveuglement. C’est ainsi que, partout, sur les affiches, dans les magazines, des femmes voilées s’étalèrent, belles, fines, attractives : la musulmane libérée remplaçait la Parisienne. L’Europe, en novembre dernier, imposa, dans l’espace public, le nouveau visage de la femme : la femme européenne moderne serait voilée ou ne serait pas. S’ensuivit une polémique. Les affiches furent retirées par la Commission européenne.

Replacé dans le contexte, on comprend mieux le vote grenoblois au nom même des lois et « des valeurs » de la République. Ce que le maire de Grenoble appela, dans un tweet : « faire République ». Refuser le burqini, c’était pécher contre « l’universalisme » (un mantra), contrevenir à « la loi de l’accès libre au service public », entraver « la liberté » des femmes musulmanes et « discriminer » les citoyens en fonction d’une religion. Qu’était devenu, disait-il, l’esprit républicain ? Notre République, appuyée sur la loi de 1905 et 2014, n’avait-elle pas vocation à être laïque, démocratique, sociale, indivisible, « universaliste » ? Et Monsieur Piolle, après avoir rappelé ses combats, de dénoncer, au nom de « l’universalisme », la propagande nauséabonde de l’extrême droite qui empoisonnait le débat public. Car ce n’était pas le burqini qui posait problème mais le regard que nous portons sur lui (islamophobie) tout comme ce n’était pas le crop top qui posait problème mais un regard machiste qu’il fallait éduquer. Le hijab ne signifiait aucunement une quelconque soumission : il était l’étendard de la liberté. Laurent Wauquiez, président d’Auvergne Ile- de- France, vient de couper les subventions à la ville de Grenoble…

Pendant ce temps, l’islam politique se présente aux élections

Depuis 2012, se développe le mouvement politique de l’UDMF, l’Union des démocrates musulmans français. Ce parti politique, fondé par Nagib Azergui, a dévoilé son tract pour les législatives : un visage de femme portant un hijab. Quel hasard ! Sont donc présentés, pour les élections législatives, une centaine de candidats dont 48 en Ile -de- France, 16 en Auvergne- Rhône- Alpes. Jamais le nombre de candidats à la députation n’a été aussi important.Le but ? Décrocher des subventions et pérenniser le mouvement sans enfermer son programme dans le hallal, les mosquées ou le communautarisme. Priorité est donc donnée à la lutte contre l’islamophobie sous peine de voir notre Etat ne plus être démocratique ni laïque ni universel. On appréciera la leçon démocratique, à nous donnée, par ce défenseur du voile intégral. 

Devant la montée de ce communautarisme, Gérard Larcher demande à l’Etat de ne plus reculer. Dans un article du Figaro du week-end, la journaliste Christine Clerc fait le point sur notre irresponsabilité et notre aveuglement. Le péril islamiste serait une invention, une phobie ? Il y aurait de plus grands périls comme la guerre ? Seraient donc oubliées les victimes de l’islamisme ? Est-ce aveuglement, fascination pour les nouveaux damnés de la terre ? Depuis longtemps, et tout particulièrement 2018, l’UNEF et la gauche sont écartelées entre l’universalisme comme doctrine, la défense des opprimés et des minorités, et l’électoralisme pro musulman. Petit à petit, tout l’espace politico médiatique capitule sous la pression exercée par certains membres de la communauté musulmane.

On vient d’apprendre que Gérard Darmanin a donné instruction au préfet de « mettre en référé laïcité » le port du burqini jusqu’au retrait du résultat du vote si nécessaire. Preuve, s’il le fallait, que ce vote communautaire montre la soumission grandissante d’une partie de la gauche à l’islamo gauchisme. Mais pas que la gauche. L’Europe et la France vont-elles se croiser de vert ? Il serait temps de prendre connaissance de ce document accessible à tous : « Stratégie de l’Action culturelle islamique à l’extérieur du monde musulman » disponible sur le site www.https://www.icesco.org/. Et de lire le livre si documenté de Jean-Frédéric Poisson : L’islam à la conquête de l’Occident.

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Elisabeth Lévy: « Le burqini, c’est l’étendard des tueurs de Charlie »

Retrouvez Elisabeth Lévy, notre directrice de la rédaction, chaque matin à 8h10 dans la matinale de Sud Radio.




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Marie-Hélène Verdier est agrégée de Lettres classiques et a enseigné au lycée Louis-le-Grand, à Paris. Poète, écrivain et chroniqueuse, elle est l'auteur de l'essai "La guerre au français" publié au Cerf.

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