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Aux Champs-Élysées

Tu casses, tu remigres ! Tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter


Aux Champs-Élysées
Avenue des Champs-Elysées, 31 mai 2025 © Thomas Padilla/AP/SIPA

Suite aux violences survenues à Paris au début de ce mois à la faveur d’un match de football remporté à Munich, notre chroniqueur prône le retour au bled pour les émeutiers qui en seraient issus.


J’ai beau essayer de me forcer, je n’arrive pas à partager l’indignation générale après les razzias sur les Champs-Elysées qui ont suivi la victoire du PSG. Les images des pillages et des saccages m’ont fait à peu près autant d’effet que celles d’un tremblement de terre au Pakistan et je suis tenté d’écrire que je m’en fous comme de l’an quarante mais je vais chercher une autre expression. L’année des Allemands défilant sur les Champs, je ne dirais pas que je m’en fous. J’ai même parfois l’impression que ça recommence, même si ça ne ressemble pas à ce que nos aînés ont connu. Hier l’envahisseur défilait en ordre et botté ; à présent il y court en Nike et dans le chaos. Hier, il brandissait la bannière du racisme ; aujourd’hui il sort du cheval de Troie de l’antiracisme, ce don des Dieux modernes de la fraternité entre les peuples et de l’enrichissement culturel, ce cadeau empoisonné pour lequel nous avons ouvert les portes de la cité aux vandales. Et nous ne savons plus comment les refermer.

C’est un monde !

Si la tiers-mondisation de ma banlieue reste un crève-cœur, j’ai fait le deuil de « la plus belle avenue du monde » depuis longtemps. Ravagée par ce nuage de sauterelles mondial que l’on appelle tourisme, par ces troupeaux qui descendent des cars pour enlaidir le monde, la pauvre vieille artère est occupée du matin au soir par un ex tiers-monde que le commerce a sorti de la misère et qui déferle en short sur les capitales de la vieille Europe. Dirions-nous que c’était mieux avant ? Je me tâte. En haut de l’avenue, on pose pour la photo. Quand j’y passe, j’ai toujours une pensée pour la Chine, avec son milliard de clapiers que meublent un milliard de buffets sur lesquels on a posé pour faire joli un milliard de cadres où sourient devant l’arc de triomphe un milliard de Chinois. En descendant, on croise des Saoudiennes voilées qui sortent de palaces où des larbins aux sourires chroniques courbent l’échine et tendent la main. Les moins fortunées portent elles-mêmes des sacs remplis de saloperies hors de prix qui font rêver les ploucs de tous les bleds, de Ouarzazate à Doha.

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Sur les deux trottoirs, on trouve des boutiques de maillots de foot et des magasins de sacs Vuitton. Un chroniqueur paresseux, que le recyclage des clichés n’embarrasse pas, écrirait que deux mondes se côtoient. Moi, je n’en vois qu’un. Les rupins sapés comme des racailles et les racailles qui ont des envies de luxe appartiennent au même. Comme nous le dit Alain Finkielkraut, « La nouvelle élite française post-bourgeoise n’en a rien à faire de la culture… aujourd’hui la seule chose qui distingue les riches des pauvres, c’est l’argent ». Et l’endroit où se donnent rendez-vous toutes les vulgarités du monde, de toutes les classes et de toutes les nations, de la jet set et de la banlieue, ce sont les Champs Elysées. Voilà pourquoi lorsque les boutiquiers des Champs, ces aimants à racaille qui font la publicité de la diversité jusqu’à la nausée, sont victimes de leur succès et des vandales de troisième génération, je m’en tape comme de l’année black blanc beur et de sa Coupe du monde. Ils se plaignent ? Qu’ils ouvrent des librairies et leurs vitrines seront à l’abri, sauf s’ils appartiennent à une droite sans peur et qu’ils osent le quartier latin.

Zemmour, sors de ce corps

Ce qui me chagrine en revanche, c’est la surenchère de propositions sécuritaires que l’on avance pour apporter une réponse pénale aux pillages et aux saccages. J’entends que l’on veut plus de fermeté, plus de peines et plus de prisons et je comprends que l’on ait envie de mettre les barbares hors d’état de nuire, mais en déclinant une formule zemmourienne, je dirais que même en couvrant la France de centres de détention, on ne pourra pas incarcérer toute l’Afrique. La tentation est forte d’aller vers toujours plus de répression mais n’est-ce pas une autre façon de devenir un pays du tiers-monde ? Demain, le moindre débordement français dans une manifestation risque d’être sanctionné à l’aune de la nocence racaille. Je m’en inquiète et je préfèrerais que les débats se portent vers une autre solution, celle vers où nous mènent presque tous les problèmes d’insécurité que nous rencontrons : la remigration.

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Cette solution qui est dans toutes les têtes mais dans aucun discours fait dire à notre camarade Dartigolles : « Et vous voulez les envoyer où ? Ils sont Français. » Il a raison, ils le sont. C’est plus qu’un problème, c’est un nœud. Juridique, diplomatique, constitutionnel, humanitaire, budgétaire, et j’en passe. On appelle ça un nœud gordien, un de ces nœud devenu indénouables parce que trop emmêlé, celui qu’Alexandre le Grand a rencontré dans la ville de Gordion (d’où le nom), et qu’il a su trancher d’un coup d’épée, car le bonhomme n’était pas du genre à laisser un problème sans solution en lançant un vain débat citoyen ou en créant un ministère (d’où la grandeur). Ils sont donc Français comme nous le rappelle Olivier. Mais l’Algérie aussi était française, et cette erreur les Algériens ont su la réparer. Et ils ne se sont pas contentés de renvoyer « chez eux » les délinquants et les criminels. Inspirons-nous donc de leur clairvoyance et de la sagesse de leur décision et à notre tour, tâchons de ne pas persévérer dans la nôtre, de la réparer avec un peu plus d’humanité que celle qui a manqué au rapatriement en trois semaines d’un million de pieds noirs menacés de mort. Cessons donc de promettre aux ressortissants étrangers trop bien connus des services de police des punitions qui ne dissuadent décidément pas, et faisons-les, avec humanité, en toute sécurité et en classe bizness si c’est le prix à payer : remigrer.   

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Cyril Bennasar, anarcho-réactionnaire, est menuisier. Il est également écrivain. Son dernier livre est sorti en février 2021 : "L'arnaque antiraciste expliquée à ma soeur, réponse à Rokhaya Diallo" aux Éditions Mordicus.

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