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Un suppo et au lit!

À l’Assemblée, un amendement LFI de bien mauvais goût?


Un suppo et au lit!
D.R.

En France, pays des droits de l’homme, il sera bientôt légalement possible de se faire gauler à l’insu de son plein gré.


L’été est chaud, l’été est chaud. Dans l’hémicycle, grâce à Ugo

Dans le cadre du projet de loi de programmation de la justice, Ugo Bernalicis, député LFI, a tenté de déposer un amendement qui a finalement été rejeté : 119 voix contre, 30 pour et deux abstentions. Cet amendement culotté visait à exclure les sex-toys de la série des appareils connectés qui pourraient être activés à distance dans le cadre de certaines enquêtes. « Pouvoir capter son et images de l’objet sexuel connecté d’une personne sous enquête, ou géolocaliser via un tel objet : cela n’est « pas proportionné », surtout quand on voit la longueur de la mesure, qui peut aller jusqu’à 15 jours ».  

Un ministre arbitre des élégances

Ugo a été moqué par le ministre de la Justice qui a parlé d’un amendement de mauvais goût et qui s’est fendu d’un fouettant « comment on peut avoir des idées comme celles-là ». Apparemment, personne dans le cabinet du sexitradi Dupond-Moretti n’avait pensé à éclairer sa chandelle. Ce dernier a visiblement oublié de tourner sa langue dans sa bouche et aussi omis de consulter un quelconque Mckinsey de la gaudriole.  

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Parce que sauf votre respect, Monsieur le ministre, les sex-toys connectés ne sont pas des divagations d’affolés du slip. Comme n’importe quel amateur de galipettes pimentées, vous pouvez par exemple pour 199,90€ ou 4 x 49,98€  sans frais acquérir un Svakom Siime Eye + app Rose, vibromasseur connecté au wifi, doté d’une caméra. Cet « appareil » prend des photos et enregistre des vidéos de visages, de corps, et même de l’intérieur des parties intimes grâce à un endoscope incorporé. Bien entendu, les utilisateurs peuvent ensuite sauvegarder leurs enregistrements grâce à l’application (disponible pour iPhone et Android) associée au dispositif. La distance maximale sans fil est d’environ 30 mètres et l’autonomie de 2h30. Quatre petites lumières LED entourent le bord de la lentille de la caméra elle-même intégrée à l’extrémité du sextoy. Celui-ci dispose de six modes de vibration, est 100% étanche et « son design élégant ainsi que sa taille (longueur totale de 20cm pour 12 cm utile et 2,2cm de diamètre) procurent beaucoup de sensations tout en éveillant de merveilleux fantasmes ». Bien entendu, c’est un matériel silencieux et totalement écologique.

Souriez, vous êtes piraté 

Si, convaincu, vous décidez de virer branché, sachez quand même, Monsieur le ministre, que certaines de vos relations, un tantinet taquines, pourraient être tentées d’acquérir, pour la modique somme de 349,99€, le logiciel FlexiFlesh, développé par FlexiSPY. Ce dernier se propose de pirater la plupart des sextoys connectés disponibles sur le marché pour les allumer, les éteindre ou encore en changer les vibrations sans l’autorisation de leur utilisateur et prendre ainsi le contrôle de leur plaisir érotique. De faire finalement encore mieux que la police !

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Du boulot pour les avocats

Pour parfaire votre connaissance juridique du dossier (et qui sait, peut-être trouver de nouveaux clients pour votre vie d’après), il n’est pas inutile que vous soyez aussi au courant que des utilisateurs du vibromasseur WeVibe, de l’entreprise canadienne Stanford, ayant eu connaissance que celle-ci collectait toutes les données d’utilisation (température, niveau d’intensité, fréquence et durée d’utilisation, soi-disant pour améliorer le produit) ont déposé un recours collectif et obtenu gain de cause. Certains utilisateurs piratés pourraient obtenir jusqu’à 10 000$ chacun. Les dossiers de l’entreprise indiqueraient qu’environ 300 000 personnes ont acheté un produit « We-Vibe » et que plus de 100 000 d’entre elles l’ont utilisé en mode connecté.

Ni pot de vin, ni commission occulte

Cet article a été écrit dans le respect de la loi du 9 juin 2023 visant à encadrer le métier d’influenceu-r-se. Aucune rémunération, aucun matériel de démonstration en provenance des firmes citées n’a été reçu, ni par Causeur, ni par l’auteur de l’article.



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