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Xavier Bertrand reconnu coupable de «mansplaining»

Bon, c’est "Loopsider" et l’extrème gauche qui l’accusent...


Xavier Bertrand reconnu coupable de «mansplaining»
Xavier Bertrand, président de la région Hauts de France et candidat aux présidentielles 2022, Dechy (59), le 16 septembre 2021 © FRANCOSI GREUEZ/SIPA Numéro de reportage : 01038383_000017

Déjà qu’il a le plus grand mal à rassembler la droite autour de lui! Voilà que le média woke “Loopsider” et l’élu d’extrême gauche Benjamin Lucas s’unissent pour faire passer le candidat à la présidentielle pour un affreux macho…


À l’heure où il est de bon ton de « rassembler tous les Français » à l’approche des présidentielles, Xavier Bertrand va-t-il s’attirer les foudres des néo-féministes ? Le média Loopsider, « pure player vidéo » scrutateur des réseaux sociaux, a mis en ligne une scène du Conseil régional de Lille, où le président des Hauts-de-France est accusé de « mansplaining ». Une scène effroyable (voir ci-dessous)!

On n’arrête pas le progressisme

Quèsaco? Mot valise forgé à partir de « man » et de « explaining », cet anglicisme progressiste trouve son origine en 2008, dans l’ouvrage Ces hommes qui m’expliquent la vie (L’Olivier) de l’auteur Rebecca Solnit. Dans ce bref essai, cette Américaine s’est attelée à dénoncer pourquoi, selon elle, des hommes se sentiraient obligés d’expliquer aux femmes ce qu’elles savent déjà. Avec la vague #MeToo, l’ouvrage connut une seconde jeunesse jusqu’à chez nous, le magazine Télérama y voyant notamment « une réflexion salvatrice sur la masculinité toxique ». 

Cette semaine, lors d’une petite assemblée autour d’un texte de loi, Marine Tondelier, élue municipale écolo d’Hénin-Beaumont, a osé un petit sarcasme. Visiblement un brin vexé, Xavier Bertrand a coupé le micro de l’impertinente pour montrer qui est le patron. « Ça ne sert à rien de tenir des propos qui sont mal perçus par les uns et par les autres. J’ai suffisamment d’expérience de très nombreuses assemblées pour savoir que ces comportements n’amènent à rien d’autre qu’à un désordre qui n’est absolument pas propice à la bonne conduite des débats », a-t-il déroulé avec une certaine condescendance. 

Bien mal lui en a pris. Benjamin Lucas, porte parole du mouvement Génération-s et présent à la réunion en tant que conseiller régional des Hauts-de-France, est venu à la rescousse de sa camarade censurée: « Si nous disposions de cinq minutes, j’aurais pu vous expliquer ce qu’est le mansplaining, la capacité à interrompre une femme quand elle s’exprime ». « Être le président, faire la police de l’Assemblée, ne permet pas tout, Monsieur Bertrand », s’indigne alors le porte parole avant de reprendre d’un ton professoral: « Vous n’êtes pas à la table d’un conseil des ministres, nous ne sommes pas ici vos obligés […] Permettez que sur les deux pauvres minutes que vous attribuez à votre opposition pour qu’elle puisse exprimer un point de vue, Madame Tondelier, comme les autres élus de cette assemblée, ne soit pas interrompue comme vous l’avez fait avec beaucoup de mépris et beaucoup d’arrogance ». Avec le flegme de l’homme blasé qui sait que rien ne sert de s’énerver, Xavier Bertrand encaisse poliment avant de lâcher un « Bien ». Trêve des hostilités. 

Il coche toutes les cases

Outrageusement sous-titré en écriture « inclusive », le montage de Loopsider a donné du baume au coeur à l’élue Marine Tondelier, qui l’a mis en ligne sur sa page Twitter (en remerciant ses « amis de #Loopsider »). Que Xavier Bertrand ait souhaité montrer qui était le chef, c’est un fait. Cela en fait-il pour autant un affreux mâle dominant à l’instinct de prédateur enraciné? Hétérosexuel, blanc, de droite, âgé de plus de cinquante ans, large d’épaules, et aimant poser avec sa jolie blonde de trente-cinq ans, Xavier Bertrand coche toutes les mauvaises cases. « Je propose aux autres candidats que l’on se rencontre très rapidement », vient-t-il d’assurer à nos confrères du Figaro. S’il souhaite s’attirer la bienveillance des belles âmes au coeur écolo et être réellement « rassembleur » comme il s’en vante, cela ne suffira sûrement pas. Désormais, s’il ne souhaite pas être suspecté d’autoritarisme avant-même la course à la présidence, il devra mettre de côté son bouton « on-off » lors de ses prochains échanges !

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Enseignant, auteur du roman "Grossophobie" (Éditions Ovadia, 2022).

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