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Bruxelles contre le gorgonzola et le jambon de Parme

Nutri-score, un étiquetage européen pain bénit pour Salvini


Bruxelles contre le gorgonzola et le jambon de Parme
Matteo Salvini à un meeting de Valeria Borgonzoni, Bologne, 2019. Auteurs  : Alessandro Serrano'/AGF/SIPA. Numéro de reportage  : 00932487_000020

L’étiquette européenne Nutri-score note mieux Redbull et Coca-light que les produits italiens comme le gorgonzola, la mortadelle ou le pecorino. Du pain bénit pour Salvini.


Rien ne va plus entre Bruxelles et la droite italienne. Non contents de combattre la réforme du Mécanisme européen de stabilité, qu’ils jugent contraire aux intérêts des épargnants et au service exclusif des banques étrangères, Matteo Salvini (Lega) et ses alliés ont trouvé un nouveau cheval de bataille antibruxellois : Nutri-Score. Ce nom barbare cache un étiquetage européen apposé sur les produits alimentaires en fonction de leur apport énergétique et calorique.

À ce petit jeu, fromages et charcuteries transalpines sortent grands perdants. Là où le Coca-Cola light et le Redbull écopent d’une étiquette verte synonyme d’apport calorique nul, gorgonzola, pecorino, mozza et autres mortadelle héritent d’une note orange vif, voire rouge. « Une connerie incroyable ! », dénonce Salvini.

La menace d’un fléchissement des exportations suscite l’ire des gouverneurs de Lombardie, de Vénétie et du Frioul-Vénétie Julienne, tous estampillés Lega. En Émilie-Romagne, qui produit le jambon de Parme, le parmesan et la plupart des produits agroalimentaires italiens, la candidate salviniste au poste de gouverneur, Lucia Borgonzoni, en fait un argument de campagne contre le Parti démocrate (PD) au gouvernement. Opposée au président de région sortant Stefano Bonaccini (PD), qu’elle talonne dans les sondages, la jeune femme espère faire basculer ce fief ancré à gauche depuis la nuit des temps. De son côté, Bonaccini compte sur sa popularité record pour assurer sa réélection fin janvier, malgré la déconfiture de son parti à toutes les élections régionales. Aux côtés des industriels de l’alimentation en révolte contre Nutri-Score, le gouverneur a publiquement loué les vertus du régime méditerranéen, dont l’empreinte carbone serait de 40 % inférieure à la moyenne occidentale. Pour mettre toutes les chances de son côté, Bonaccini fait campagne sans le logo de son parti, mais avec le soutien des manifestants anti-Salvini qui se sont baptisés « sardines ». On ignore encore leur note Nutri-Score.



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