Pas assez de militants LGBT+ sur place ? L’Etat en fait venir d’ailleurs.
Début 2019, Marlène Schiappa annonçait à Valeurs Actuelles un projet ministériel de Gay Pride à Ajaccio, court-circuitant la communauté homosexuelle insulaire, réticente. L’Inter-LGBT calme alors le tollé naissant sur les réseaux sociaux en ramenant l’affaire à une « boutade » que la secrétaire d’Etat aurait prise au sérieux.
Comment fabriquer à grand frais des mouvements LGBT+ « locaux »
C’était faux : la Dilcrah, organisme anti-discrimination du gouvernement, est alors engagée dans la création artificielle de mouvements LGBT+ régionaux. Les préfectures lancent ainsi de très officiels appels à projet pour subventionner le montage de « Marches des fiertés », souvent squelettiques, mais prétextes à structurer le milieu homosexuel local en associations : les conseils préfectoraux Dilcrah (« CORAHD ») disposent alors de relais locaux à qui confier missions, interventions dans les écoles, etc.
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Dans les zones très conservatrices où les volontaires manquent, autre méthode : parachuter des activistes chevronnés issus des grandes associations parisiennes. Avec des fonds Dilcrah, ils montent sur place des évènements coûteux (concerts, invitation de célébrités) qu’ils feront passer pour « locaux » en ne reculant devant aucune grosse ficelle. La Pride des champs organise un « concours du plus beau tracteur », la Pride des banlieues défile – sous lourde protection des forces de l’ordre – « contre la répression policière »… les indigènes ne s’y laissent pas prendre, et les audiences sont d’abord faibles. Dilcrah et préfectures n’y attachent que peu d’importance : l’essentiel est de créer des « interlocuteurs associatifs » LGBT+, et de les insérer dans le tissu administratif départemental (rectorat, collectivités) pour travailler progressivement l’opinion.
Un fiasco en Corse… compensé avec encore plus d’argent public
Montée selon ce plan, la « Pride de Corse » va vite mal tourner. Schiappa a vendu la mèche : les insulaires comprennent vite que la nouvelle association LGBT+ « corse », l’Arcu est dirigée depuis Paris par des cadres militants LGBT+ (Inter-LGBT, Act-Up…). Nés sur l’île, ils l’ont cependant quittée depuis longtemps et accumulent les impairs. Lobbying autoritaire des députés insulaires pour le vote de la PMA, altercation dans un bar aussitôt transformée en ratonnade « homophobe » impliquant tout un village, tentative de cancel d’universitaires corses… les méthodes de mise au pas woke, efficaces dans la capitale, ne leur valent sur l’île que rire ou mépris. Leurs Prides seront un fiasco : deux cent marcheurs en 2023, à peine cent cinquante en 2024, alors même que l’extrême-gauche avait été appelée en renfort. La greffe n’a pas visiblement pas pris.
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La préfecture n’a cependant pas attendu pour réagir. Début 2024, l’Agence Régionale de Santé Corse, présidée par le préfet de région, fait créer sa propre association dotée de forts moyens, « C3S ». Sans en porter le nom, celle-ci va assurer les missions d’un « centre LGBT+ mobile », dispositifs installés par l’Etat dans certaines campagnes françaises : van parcourant l’île avec son drapeau arc-en-ciel à la rencontre des minorités sexuelles, organisation d’évènements communautaires drag, etc. Le tout sous prétexte de « santé sexuelle » – vieille ruse de langage militante pour amalgamer prévention légitime (IST, violences conjugales) et idéologie LGBT+, justifiant ainsi de les faire financer de concert par le contribuable. C3S finance aussi des podcasts se proposant ouvertement d’inculquer « la théorie du genre » aux petits Corses « dès le plus jeune âge ».
Naîtra aussi « U Soffiu », une nouvelle association « bénévole », en fait très liée à l’ARS : elle et C3S vont en mai-juin 2025 organiser sans les annoncer de très controversés évènements drag devant des enfants, mettant les Corses devant le fait accompli. Quant à la Pride 2025, plus aucun risque d’échec : on amènera à Bastia des manifestants par bus, par train avec billet offert… et on en invitera même depuis la Sardaigne. Arrivés sur place, ils auront deux heures d’atelier pour préparer leurs pancartes, matériel et assistance fournis. Leur effort se bornera donc à marcher cinq cent mètres sous le beau soleil de Méditerranée, avant d’aller profiter des animations municipales gratuites, la date étant opportunément choisie pour coïncider avec la fête de la Musique.
Tout cela est financé par de l’argent public : des collectivités locales, de la Dilcrah, mais aussi (pour C3S) détourné du secteur médical régional : ARS et CPAM de Corse-du-Sud. Que les hôpitaux de l’île soient dans le rouge, au bord de l’explosion, n’aurait-il aucune importance ? L’Etat français a-t-il décidé que la conversion idéologique des Corses passait avant leur santé ?
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