Nous n’avons toujours pas de budget mais les préparatifs de Noël vont bon train… À Béziers, le froid est arrivé et les chalets, les illuminations et la fontaine musicale de Noël ont été inaugurés dans la bonne humeur. En attendant la crèche, bien sûr !
Digues
Coup de tonnerre à l’AN : ils ont osé voter une résolution du Rassemblement national ! Le groupe parlementaire a réussi, lors de sa « niche parlementaire » et pour la première fois de son histoire, à faire voter un texte au sein de l’hémicycle. Une « journée historique pour le RN. Ce n’est pas un tournant, c’est une marche ! » a ainsi salué Marine Le Pen. Bon, pas d’emballement tout de même, il ne s’agit que d’une résolution symbolique. Mais le sujet est de taille : demander la suspension de l’accord franco-algérien de 1968. Cela n’a pas été du goût de tout le monde dans l’hémicycle, un député LFI pointant du doigt un « texte raciste », et « le retour de l’OAS [Organisation de l’armée secrète] à l’Assemblée nationale ». Rien que ça… Ian Brossat, sénateur communiste, n’a pas aimé non plus. Tout cela est très « nauséabond » selon lui. Remarquez, il sait de quoi il parle… Quelqu’un lui a-t-il rappelé que, durant la guerre d’Algérie, c’était des membres de son parti qui passaient des valises de billets pour le FLN ? « Nauséabond », vraiment ?
Un « bougé »
Ce débat est aussi l’occasion aussi d’en apprendre un peu plus sur les conséquences financières d’un tel accord avec l’Algérie. Par exemple, un Algérien de plus de 65 ans retraité en Algérie qui arrive dans l’Hexagone cesse de toucher sa retraite algérienne, mais touche immédiatement le minimum vieillesse en France, alors que le gouvernement algérien conserve l’argent de la pension de l’assuré. Bingo !
Pendant ce temps, et avant la libération de l’écrivain Boualem Sansal, Laurent Nuñez, dernier ministre de l’Intérieur en date, appelait à « renouer le dialogue avec Alger pour des questions de sécurité », et souhaitait un « bougé » – le nouveau mot à la mode chez nos politiques – dans nos relations avec l’Algérie, précisant qu’une remise en cause de l’accord franco-algérien de 1968 n’était pas « à l’ordre du jour ». Bah oui quoi ! Qui a dit que l’Assemblée nationale servait à quelque chose ?
Féminisme
Cela se passe le 6 novembre dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Un groupe scolaire vient assister à une séance du Parlement. Il est composé de plusieurs fillettes, voilées de la tête aux pieds. Elles sont accompagnées d’un homme à la barbe longue et non taillée. Rapidement, la polémique enfle. Que dit le règlement du Palais-Bourbon à ce sujet ? Son article 8, qui encadre l’accès aux tribunes, exige que le public soit « assis, découvert et en silence ». En théorie donc, pas de voile islamique. Ce qui n’est apparemment pas si facile à faire appliquer par nos chers huissiers… Ce qui ne cesse de m’étonner, c’est la réaction de nos féministes pur jus. Parmi elles – au nom de la tolérance, bien sûr ! –, l’inénarrable Marine Tondelier et son « Qu’on lâche la grappe aux femmes ! » oubliant au passage que les femmes en question n’ont que 9 ou 10 ans et occultant la dimension patriarcale du voile… Et si on écoutait le bon sens des Français ? 71 % d’entre eux sont favorables à l’interdiction du voile pour les mineures de moins de 15 ans, selon un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD. Parmi eux, figurez-vous qu’on trouve même des électeurs de gauche ! Rassurant.
All inclusive
On connaissait les LGBT, mais le combat semble maintenant d’arrière-garde. Eh oui ! Nous sommes passés aux LGBTQQIP2SAA ! Sans rire. Cette combinaison de lettres quasi exhaustive (on est rassurés !) tente « de représenter toutes les identités de la communauté queer ». Il s’agit des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer, en questionnement, intersexuées, pansexuelles, bispirituelles, asexuelles et alliés. Là, je m’interroge : qu’est-ce donc qu’un « allié ». C’est celui (ou celle, je sais…) qui « soutient l’égalité des droits pour tous, sans distinction de race, d’orientation sexuelle, de genre ou de religion ». En cherchant bien, on devrait pouvoir trouver quelques hétéros dans cette dernière catégorie…
Sermon
Comme chaque commémoration de l’Armistice, le 11 novembre dernier a commencé par une messe à Béziers. Je ne résiste pas à partager avec vous un extrait du sermon (on dit homélie en langue bien-pensante) de notre archiprêtre Hervé Dussel : « Aujourd’hui, nous sentons bien que notre pays traverse un temps d’épreuve morale. […]Oui, la France est blessée, non par la guerre des armes, mais par l’usure du sens, par le doute sur ce qu’elle est et sur ce qu’elle veut devenir. Or, une nation ne se reconstruit pas seulement avec des lois ou des chiffres. Elle se reconstruit par la fidélité à ce qui l’a fait naître : la foi dans la valeur de l’homme, la responsabilité, la solidarité, la recherche du bien commun. » La messe s’est terminée avec la chorale de notre police municipale, qui a chanté, accompagnée d’une cornemuse, la Prière du para. Un hymne à la mémoire, à l’émotion et au recueillement. Hors du temps.
Révolte
Le 15 novembre, Béziers a accueilli la manifestation régionale des viticulteurs. Près de 7 000 personnes venues réclamer de pouvoir vivre du fruit de leur travail. Ce jour-là, nous avons été nombreux à penser à 1907, où nos vignerons avaient marché par centaines de milliers, le cœur en feu et les poings serrés sur ces mêmes allées Paul-Riquet. En 1907, chez nous, la révolte a éclaté comme un orage, contre la misère imposée par les puissants. En 1907, Paris a tremblé. En 2025, on attend toujours…
Liberté
Enfin la bonne nouvelle tant attendue ! Boualem Sansal est libre… Après presque une année entière de détention en Algérie. Nous avons fêté cela à Béziers en compagnie de Noëlle Lenoir et Xavier Driencourt, piliers de son comité de soutien, en inaugurant un patio à son nom au cœur même de notre médiathèque… Nous espérons tous le voir très vite. On croise les doigts pour que cette libération ne soit que les prémices d’une autre, celle du journaliste Christophe Gleizes, condamné pour « apologie du terrorisme ». En français dans le texte, « interview d’un footballeur kabyle sur le sport en Algérie ».




