Une tribune des Corses et de leurs amis en soutien à Israël
Alors qu’Israël, menacé dans son existence même, est en guerre sur plusieurs fronts, et que l’on assiste à une montée de l’antisémitisme en France et en Europe, nous voulons rappeler que les Corses se sont régulièrement élevés contre l’antisémitisme, ont toujours soutenu le peuple juif et continueront à le faire. Les Corses savent la valeur de l’attachement à une terre et ils connaissent l’Histoire qui lie le peuple juif et le peuple corse.
Influencé par les idées des lumières, Paoli déclarait déjà aux temps de l’éphémère indépendance de la Corse : « Les juifs ont le même droit que les Corses puisqu’ils partagent le même sort ».
Napoléon, quant à lui, fut un précurseur de l’émancipation juive moderne, concrétisant le décret voté en septembre 1791. Il accorda la citoyenneté aux Juifs dans les territoires qu’il conquit, notamment en Italie. Son action a permis de poser les bases d’une pleine intégration des Juifs dans la société civile, en France et au-delà en Europe. (Code civil, création du consistoire, égalité civile).
Durant l’Occupation, alors que le gouvernement de Vichy livrait les juifs aux nazis, la Corse s’est illustrée par un comportement héroïque et digne. Ce n’est pas un hasard si la Corse est l’un des rares territoires d’Europe occidentale où la communauté juive a pu vivre en sécurité pendant la Shoah. C’est le signe d’un lien d’estime, de respect et d’alliance entre les Corses et le peuple juif, fondé sur des valeurs partagées : dignité, attachement à la terre, mémoire et refus de la barbarie.
À lire aussi : «Être juif, c’est une exigence morale. Même pour un État»
Depuis la création de l’État d’Israël en 1948, la Corse n’a jamais renié cette solidarité historique. De nombreuses voix corses – de gauche comme de droite – ont défendu le droit d’Israël à exister, à se défendre, à protéger ses citoyens contre le terrorisme et particulièrement après l’attaque la plus sauvage et meurtrière subie le 7 octobre 2023.
Ce n’est pas un soutien aveugle. C’est une position morale et historique, qui reconnaît à Israël, unique démocratie de la région, une légitimité historique et juridique.
À l’inverse, la reconnaissance précipitée d’un État palestinien en dehors d’un accord de paix global ne rend service ni à la paix, ni aux Palestiniens eux-mêmes, ni à la France qui s’isolerait diplomatiquement des pays qui soutiennent le droit d’Israël à la sécurité.
Aussi l’annonce récente du Président Macron de vouloir soutenir la reconnaissance d’un « État palestinien » a relancé un débat profond sur la position française au Moyen-Orient, choquant une partie de la population française, notamment en Corse.
Certes l’actualité a enterré cette idée, démontrant s’il en était besoin son inanité. Mais face aux attaques verbales du président de la République à l’encontre d’Israël, et aux brimades régulières (dont la dernière en date, à l’occasion du salon de l’armement qui se tient actuellement au Bourget) que des institutions (universitaires notamment) et jusqu’au gouvernement français, ont fait subir à des représentants de la société civile et du secteur économique israéliens, les Corses ne peuvent rester silencieux et en appellent à la nation toute entière.
Ces attitudes hostiles et la reconnaissance unilatérale éventuelle d’un « État palestinien » inexistant, apparaissent à bien des Corses comme une rupture avec la mémoire française, et comme une lecture biaisée du conflit israélo-arabe.
À lire aussi : Israël respecté !
Cette vision ne tient pas compte des actes terroristes perpétrés sans discontinuer depuis des décennies, des milliers de roquettes tirées sur les civils israéliens, des prises d’otages encore en cours, pas plus que de l’existence même d’organisations islamistes comme le Hamas ou le Hezbollah, qui dénient à Israël le droit à l’existence sur sa terre, ni des refus réitérés des Arabes de la région d’abord, puis des représentants palestiniens ensuite, de voir la création d’un État palestinien vivant pacifiquement en bonne intelligence aux côtés de l’État hébreu.
Par conséquent à l’appel de l’Association Terra Eretz Corsica Israël, nous, Corses et amis de la Corse, affirmons que :
- La Corse n’a pas oublié son passé, et restant fidèle à ses valeurs, soutient indéfectiblement Israël et son droit inaliénable de se défendre.
- Les Corses continueront à s’élever contre l’antisémitisme et persistent à exprimer une autre voix que celle de la soumission, lorsque nos gouvernants abandonnent Israël.
- Soutenir la paix ne doit jamais signifier affaiblir Israël ni récompenser la violence.
- La chute du régime des mollahs ouvrirait la porte à un retour de l’Iran au sein de l’humanité et un formidable espoir de paix au Moyen-Orient ! Notre devoir, plus que jamais, est de nous trouver aux côtés des Israéliens qui mènent ce combat non seulement pour la survie d’Israël mais aussi dans l’intérêt de la communauté internationale et tout particulièrement des pays européens toujours sous la menace terroriste iranienne.
Premiers signataires
Frédéric Joseph Bianchi, président de l’association Terra Eretz
Valentine Olivieri, vice-présidente de Terra-Eretz chargée de mission développement économique
Augustin Saliceti, président honoraire association erra Eretz
Adda Isabelle
Afriat Max Solal
Aurélie Agostini, artiste de variété
Ghislaine Allari, enseignante
Arhant Magali, journaliste, fondatrice de Kol Eretz Israël Magazine
Patrick Attia
Nicolas Battini
Charles Benazra
Emmanuelle Benazra
Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue Politique et Parlementaire
Philippe Bensoussan, cinéaste
Florence Bergeau-Blackler, docteur en anthropologie (HDR) CNRS
Jean-François Braunstein, philosophe, professeur des universités
Jacques Bronzini De Caraffa, notaire
Colette Bruzzi, assureur
Antoinette Caccavelli, artiste et styliste
Yannick Campo, journaliste
Casimiri Dumenicu da u Borgu
Isabelle Châtaigner
Élie Chouraqui, réalisateur et scénariste
Joseph Ciccolini, clinicien pharmacologiste en oncologie, professeur des universités
Gérard Clech, journaliste
Marie-Christine Codaccioni, professeur de collège honoraire
Jean Jacques Colonna d’Istria
Jean Michel Erera, écrivain
Denis Falcucci, médecin anesthésiste réanimateur
Jean Charles, Feli cinéaste producteur
Luc Ferry, philosophe, ancien ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
Annie Fitoussi, écrivaine
Renée Fregosi, philosophe et politologue
Philippe Gazaniol, membre de Terra Eretz depuis sa création
Jean-Charles Goldberg, ingénieur
Lena Grumbach, architecte
Élise Grazi
Flavia Graziani
Yana Grinshpun, linguiste, maître de conférences
Patrice Gueniffey, historien, directeur d’études émérite à l’EHESS
Mado Guerini Abitbol
Jean Christophe Bastia Henry
Laetitia Himo
Laurent Khachauda
Danielle Khayat, magistrat honoraire
Fabien Khayat, avocat honoraire
Jean Michel Lambert, entrepreneur
Noëlle Lenoir, avocat, ancienne ministre
Pierre Levy Bencheton, contrôleur fiscal retraité
David Lévy, opticien
Didier Meir Long, écrivain et consultant en stratégie
Luc Bastia Luciani
Michèle Luciani
Carole Lugassy, chirurgien-dentiste
Fadila Maaroufi, directrice de l’Observatoire Européen des fondamentalismes
Jacobo, Machover, écrivain cubain exilé, Maître de conférence à l’Université
Claudie Mamberti
Laurence Marchetti Antonini
Valérie Moraldi
Cécile Muffraggi, enseignante
Maya Nahum, auteure et chroniqueuse
Henri Ordioni
Mylène Pancrazi
Nathalie Pannafieu
Sabah Pantalacci
Isabelle Petersen
Laurent Poggi
Catherine Poggioli Ravignon
Alain Polloni, ingénieur
Claude Robert, ingénieur
Patricia Robert, conseil en gestion
Richard Rossin, écrivain ancien secrétaire général de MSF et cofondateur de Médecins du monde
Xavier-Laurent Salvador, maître de conférences HDR, président du LAÏC
Josiane Sberro, vice-présidente de l’Alliance France Israël Général Koenig
Daniel Salvatore Schiffer, philosophe et écrivain
Jean Dominique Seta, cadre supérieur fonction publique
Jean Szlamowicz , linguiste, professeur des universités
Muriel Thenault
Raphael Max Toledano
Jean Noël Tramoni, chef d’entreprise
Noël Vignally
Pascal Vignally
Canelle Weinstein Pastinelli
Wolkowicz Michel Gad, psychanalyste, universitaire, Président de Schibboleth-Actualité de Freud
Randy Yaloz, avocat Franco-américain
Sonya Zadig, psychanalyste, écrivain
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !