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Le Petit Pape n’en loupe pas une!

« Pie 3,14 », minuscule ecclésiastique, roi des catholiques, personnage créé par le facétieux Boucq, revient pour ses deuxièmes aventures. Cette fois, il doit carrément sauver la terre. Hilarant !


On ne s’en lasse / passe pas ! Pie 3,14, pape haut comme trois pommes, nous comble à nouveau, grâce à ses fendantes pérégrinations. Scénariste et dessinateur, Boucq propose un deuxième (pas un second, car prions pour qu’il y en arrive un troisième) tome, mystérieusement intitulé Le Petit Pape Pie 3,14 arrondit les angles. Il est craquant, le chef suprême des catholiques avec ses vieux airs de Tintin et de Jean-Paul Sartre. De plus, il détient un caractère attachant : toujours prêt à aider les autres (il est vrai que c’est sa mission première), généreux, altruiste, enjoué, positif ; le souci c’est, qu’en voulant bien faire, il n’en loupe pas une ; il accumule les bourdes. Son entourage s’en émeut, et, parfois, se décourage dans le plus grand respect, of course ; fonction oblige !

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Grossesses cubiques

Parmi ce dernier, Monseigneur Gontrand qui le suit partout et prend soin de lui. C’est une manière de Milou au look de bouledogue US ; un look à la Michel Constantin, immense, oreilles paraboliques, tout en muscles. Faut-il préciser que le duo fait mouche ? Les cardinaux, gras, et rubiconds, les contemplent, tantôt impassibles, tantôt amusés. Cette fois, Pie 3,14 doit sauver le monde, enfin, la terre, notre Terre qui est en train de devenir cubique. Ce n’est pas tout : le carré envahit tout ; les racines des pissenlits sont des racines carrées ; à la pouponnière du Vatican, ça ne va pas fort non plus : les dames enceintes développent, non pas des ventres ronds, mais des grossesses cubiques.

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Il faut réagir vite ; sa sainteté doit arrondir les angles de la terre. Un satellite à l’œil très maçonnique, est utilisé pour surveiller le globe. Les cardinaux ramènent de leur expédition, des racines carrées de pissenlits ; il faut faire appel aux sœurs tricoteuses de la Rédemption pour tenter de s’en débarrasser. Ce ne sera pas une mince affaire.

Cet album est fendard ; quand il est terminé, Boucq nous rend chèvre. À quand le troisième tome ?


Le Petit Pape Pie 3,14 arrondit les angles ; Boucq ; Fluide glacial ; 56 p.

Le Petit Pape Pie 3,14 - tome 02: Arrondit les angles

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La une du « Figaro Magazine » et les islamo-énamourés du Belgiquistan


Dans sa dernière livraison, le Figaro Magazine a consacré sa une et un dossier circonstancié au « Belgiquistan ». Comprenez : à l’islamisme qui s’immisce au cœur d’une société belge où le « multiculturalisme heureux », si longtemps vanté par la classe politique, de l’extrême gauche à la droite gouvernementale, a laissé place à un multiconflictualisme marqué par la mainmise de l’islamisme. Pour se convaincre de l’ampleur du phénomène, il ne faut guère s’éloigner du centre-ville pour être confronté à la mérule islamiste qui ronge tous les pans de la capitale belge et européenne.

« Rien de nouveau sous le soleil », me glissait, tel l’Ecclésiaste, un ami après la lecture de l’article. Plus personne n’ignore, en effet, qu’il existe à Bruxelles et ailleurs dans le plat pays une monoéconomie parallèle, certifiée halal et à destination exclusive des islamistes, où les salons de coiffure non mixtes jouxtent des enseignes proposant des livres d’éducation à l’usage des jeunes filles. Il faut ne jamais avoir été en Belgique pour nier les pressions que subissent les professeurs, les policiers ou les opposants politiques. Tout cela n’aurait guère été possible sans l’aval des responsables au pouvoir et de leurs partis, tout heureux de draguer les communautés afin d’en espérer le vote. Sans doute ne leur avait-on pas appris le danger de jouer avec des allumettes. Un parti dont le leader a déclaré que le 7-Octobre était une « petite réponse d’une partie du Hamas” commence déjà lentement à les remplacer sur l’échiquier politique.

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En revanche, la réaction hostile au dossier du Figaro Mag de l’ensemble de la presse traditionnelle en Belgique francophone – les legacy media comme les nomme Elon Musk – est édifiante : en continuant à mettre sous le boisseau la terrible réalité, les journalistes sont soit complices et inféodés, soit aveuglés au nom d’un antiracisme qui leur sert de ligne éditoriale commune. Dans un réflexe pavlovien, ils ont unanimement tiré sur les messagers interrogés par l’hebdomadaire français, soit le responsable d’un nouveau journal de centre-droit, une militante laïque active de longue date ou encore un ancien sénateur régulièrement invité dans les médias français à défaut de l’être encore sur les plateaux en Belgique.

Croyant bon apporter quelque nuance au constat de la gangrène islamiste, RTL Info estime ainsi que « la propagation d’une forme radicale de l’islam, notamment le wahhabisme, dans certaines mosquées et centres islamiques (…) reste minoritaire et ne représente pas l’ensemble de la communauté musulmane. » Pour Frédéric Chardon, journaliste politique à La Libre Belgique, « on ne peut pas dire que l’islam ou l’islamisme imposerait une certaine conception de la société en Belgique. » La preuve selon lui ? « La charia n’est pas appliquée » dans le pays. Doit-on rappeler à ces journalistes que 22 % des « Bruxellois » ont déclaré leur aversion pour les Juifs ? Doit-on leur expliquer qu’un nombre croissant de Belges s’empêchent ou sont empêchés de manger au travail pendant le ramadan ? 

Samedi dernier, Bruxelles célébrait les victimes de l’attentat qui l’a endeuillée il y a neuf ans. Un jour noir, dont je me souviens, comme si c’était hier, entre tristesse, colère et devoir de ne jamais relever la garde face à l’islamisme et à ses soutiens. Cette année, quelques couronnes et quelques tweets de circonstance ont rapidement laissé place à l’indifférence des responsables politiques. Le même jour, ceux-ci étaient heureux de célébrer l’iftar (rupture du jêune) dans une… église de… Molenbeek, dans le cadre de la candidature de la ville au titre de capitale… européenne de la culture en 2030.

Le lendemain, dans les mêmes rues de la capitale, une manifestation « contre le racisme » réunissait la fine fleur de la haine. Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, a compilé les actes antisémites, aux abords notamment du Musée Juif où un attentat a eu lieu en 2014. Mais de cela, les journalistes, à l’abri sous les drapeaux palestiniens, n’ont pas parlé, préférant voir dans la marche une grande parade faite d’amour et de tolérance. C’est ainsi que l’islamisme continue de progresser. En cela, rien de nouveau sous la pluie bruxelloise. 

Quand l’imposture « antiraciste » attise la haine de la France

Samedi dernier dans les rues, beaucoup de manifestants brandissaient fièrement le drapeau de la Palestine, mais on peinait à voir un seul drapeau français… Il n’aurait surtout pas fallu être confondu avec un militant d’«extrême droite»… Et par ailleurs, étant donné les alliances malheureuses lors des dernières législatives, la macronie est-elle si éloignée de ces gauchistes sectaires, se demande Ivan Rioufol?


Choses vues, samedi à Paris, dans la manifestation « contre l’extrême droite » (20 000 personnes) : les « antiracistes » brandissent une multitude de drapeaux palestiniens et algériens. Sur une banderole est écrit : « Non aux médias de la haine ». Dans le collimateur, les rares journalistes qui alertent sur l’antisémitisme coranique, le racisme anti-Blanc, la violence des cités palestinophiles, les provocations du régime algérien. L’antisionisme qui nazifie les Israéliens et la censure qui interdit le débat sont revendiqués comme des vertus au prétexte de protéger les musulmans de « l’islamophobie ».

Grand remplacement et grand effacement

Au même moment, le rabbin d’Orléans se faisait physiquement agresser par un jeune musulman. La France « créolisée » de Jean-Luc Mélenchon a montré son visage : celui de la soumission à l’islam révolutionnaire et judéophobe ; celui d’un peuple amnésique ayant bradé son drapeau au profit d’étendards étrangers et querelleurs ; celui de « la haine de la France » (Manuel Valls, ce lundi au micro d’Europe 1). Dimanche, dans le JDD, Gérald Darmanin expliquait malgré tout : « Je crains plus le grand effacement de la République que notre grand remplacement ». Or le ministre de la Justice fait comprendre qu’il n’a pas pris la mesure des risques que fait courir pour la paix civile le choix de l’extrême gauche (PS y compris) de promouvoir, en appui d’une immigration colonisatrice qui refuse l’intégration, la « nouvelle France » revancharde. D’autant que ce combat contre « l’extrême droite » est aussi celui de M. Darmanin et de la macronie, à commencer par le chef de l’État. C’est ce prétexte qui avait permis de renouveler dernièrement le « front républicain » avec LFI.

A relire, Céline Pina: Marche contre le fascisme: quand la gauche manifeste avec ses pires contradictions

Avenir de cauchemar

L’imposture antiraciste, promue par SOS Racisme depuis 40 ans, s’est en tout cas confirmée : les fascistes et les racistes sont bien les antifascistes et les antiracistes. Cette France de la dhimmitude, asservie à l’islam anti-juif, sexiste et conquérant, sera l’avenir cauchemardesque de la nation si rien n’est fait pour s’y opposer. Certes, il est loisible de se rassurer sur l’envergure de la France remplacée, vu l’échec de cette mobilisation nationale (90 000 personnes au total). Mais le camp du Bien, dont se réclame le gouvernement, reste sous influence de cette gauche perdue qui a abandonné le peuple enraciné au profit de peuples déracinés. Comme le note Christophe Guilluy dans son dernier essai1, le pouvoir et le patronat s’accommodent de cette société ouverte et exploitable dans sa main d’œuvre. Ses émeutes sont, pour les métropoles mondialisées (Métropolia), moins redoutées que celles des périphéries (Périphéria). La répression des gilets jaunes a été bien plus brutale que celles des intifadas des cités. 

Le droit à la continuité historique

La macronie est semblable à la gauche sectaire quand elle diabolise en fascistes potentiels les citoyens soucieux de maintenir leur continuité historique, ou quand elle dénonce les « propos haineux » pour surveiller les réseaux sociaux. En réalité la dénonciation d’une « extrême droite » fantasmée sert à promouvoir les fossoyeurs de la nation. Ils sont aussi au cœur de l’État. Ce dessein place la droite française en rempart attendu. 

Qu’attend-elle pour se révolter, en un même élan populaire, contre ceux qui regardent la France s’effacer, disparaître sous les pelletées de boue de l’extrême gauche et de l’extrême centre ?

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  1. Métropolia et Périphéria, Un voyage extraordinaire, Flammarion ↩︎

Erdogan: de persécuté à persécuteur

En Turquie, l’incarcération controversée du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, accusé de corruption mais soutenu par des milliers de manifestants dénonçant une atteinte à la démocratie, aggrave la tension politique face au président Erdogan. Comme un air de déjà vu, observe Gil Mihaely.


En Turquie, l’histoire semble parfois bégayer. En 1998, Recep Tayyip Erdoğan, alors maire d’Istanbul et surtout jeune et prometteur leader de la mouvance islamiste turque, était condamné à la prison pour avoir récité un poème jugé contraire à la laïcité. Un coup politique qui avait lancé son ascension vers le pouvoir en 2003.

Vingt-cinq ans plus tard, les rôles sont inversés. Le jeune et prometteur maire d’Istanbul est Ekrem İmamoğlu, figure montante de l’opposition, porteur d’un discours modéré et libéral. M. İmamoğlu incarne l’espoir d’une alternance dans un pays aux mains de l’AKP, un parti dont le logiciel politique s’inspire des Frères musulmans. Mais à mesure que sa popularité s’affirme et que celle de l’AKP décline, la machine politico-judiciaire, désormais entre les mains de ceux qui furent les victimes de 1998, se met en branle pour tenter de neutraliser celui qui se réclame des forces hégémoniques d’avant Erdoğan. Son arrestation il y a quelques jours s’inscrit dans un cycle bien connu en Turquie : un pouvoir qui instrumentalise les institutions pour se préserver, quitte à en compromettre les fondements démocratiques.

Accusations de corruption, et pire encore…

La trajectoire d’İmamoğlu avait déjà été freinée une première fois en décembre 2022, lorsqu’il fut condamné à deux ans et sept mois de prison, assortis – ce qui est l’essentiel pour le pouvoir en place – d’une interdiction d’exercer des fonctions électives, pour avoir prétendument insulté les membres du Haut Conseil électoral. Il aurait déclaré en public que « ceux qui ont annulé les élections sont des idiots ». Déjà, beaucoup, tant en Turquie qu’à l’étranger, y voyaient un usage sélectif du droit à des fins partisanes visant à écarter un rival potentiel d’Erdoğan en vue de la présidentielle.

Mais cette fois, il ne s’agit plus de déclarations, mais d’accusations de corruption, de blanchiment d’argent et de liens présumés avec le PKK, organisation classée comme terroriste par Ankara. İmamoğlu risque donc une très lourde condamnation pour des crimes graves. L’accusation de liens avec le PKK – la plus grave – est particulièrement savoureuse, car pendant que les différents services préparaient le dossier contre lui, les relations entre la Turquie et les Kurdes étaient en train de se métamorphoser.

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Depuis quatre décennies, le conflit opposant l’État turc au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a coûté des dizaines de milliers de vies et durablement fracturé la société turque. Le dialogue, tenté à plusieurs reprises, a toujours échoué, étouffé par la méfiance, les intérêts politiques à court terme et les logiques de domination réciproque. C’est dans ce contexte lourd, marqué par l’histoire, que Recep Tayyip Erdoğan a surpris l’opinion publique en rouvrant, en 2024, la porte à un règlement pacifique. Ce qui, pendant longtemps, aurait relevé de l’impensable : une ouverture vers le PKK, avec pour horizon la fin des hostilités armées.

Le tournant s’amorce en octobre 2024, lorsque Devlet Bahçeli, leader du MHP, parti ultranationaliste et allié clé d’Erdoğan, propose de libérer conditionnellement Abdullah Öcalan, le chef du PKK emprisonné depuis 2000, à condition qu’il appelle à la dissolution de l’organisation. L’initiative, aussi inattendue qu’ambiguë, est rapidement relayée – et validée – par Erdoğan lui-même. En qualifiant cette proposition de « fenêtre d’opportunité historique », le président turc amorce un changement de cap spectaculaire. Jusque-là, il s’était présenté comme le pourfendeur intransigeant du « terrorisme kurde », n’hésitant pas à criminaliser jusqu’aux formes politiques d’expression kurde. Mais désormais, dans un contexte régional tendu et avec une volonté affichée de pacification intérieure, le pouvoir semble prêt à reconsidérer ses lignes rouges.

PKK, un tournant historique

Le leader kurde, longtemps tenu au silence, se dit prêt à « contribuer à un nouveau paradigme » et évoque, pour la première fois depuis des années, la possibilité d’un appel officiel à la fin de la lutte armée. Le 27 février 2025, son message est rendu public : il appelle le PKK à déposer les armes et à se dissoudre. Le geste est historique. Et il ne tarde pas à produire ses effets : dès le 1er mars, le PKK annonce un cessez-le-feu unilatéral.

Face à ces avancées, Erdoğan se positionne comme l’architecte de la paix, saluant l’entrée de la Turquie dans une « nouvelle ère sans terrorisme ». Cette manœuvre s’inscrit aussi dans un contexte de recomposition électorale : après les élections municipales de 2024, qui ont renforcé l’opposition, Erdoğan cherche à gagner à nouveau le cœur des Kurdes, électorat crucial dans toute présidentielle future. Il faut savoir que les Kurdes, ennemis irréductibles des kémalistes laïcs et nationalistes, étaient presque ipso facto les alliés naturels des islamistes, pour qui le dénominateur religieux permettait de créer un front commun contre la mouvance dominante en Turquie des années 1920 jusqu’à la fin du XXe siècle. Ensuite, une fois au pouvoir, Erdoğan avait fusionné islamisme et nationalisme turc – purgé de son athéisme et de son laïcisme – pour forger, notamment sur le dos des Kurdes redevenus ennemis, la synthèse AKP. Pourquoi donc, en ce moment précis, poursuivre un responsable politique pour avoir suivi la même voie ? Effectivement, la réponse est ailleurs.

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L’affaire survient dans un contexte politique tendu, à l’approche d’échéances électorales majeures, et vise manifestement à affaiblir l’opposition en décapitant l’une de ses figures les plus populaires en vue de l’élection présidentielle de 2028. Selon la Constitution turque en vigueur, il n’est pas possible d’exercer plus de deux mandats présidentiels, et donc, en l’état actuel du droit, Erdoğan ne pourrait pas se représenter. Sauf s’il parvient à réunir la majorité qualifiée nécessaire. Ce qui est impossible sans le soutien des partis kurdes, car justement le AKP est en perte de vitesse électorale. Tout devient donc clair : on courtise les Kurdes et on élimine l’adversaire le plus dangereux, afin d’accéder à un troisième mandat et, pourquoi pas, à une présidence à vie et au titre d’Atatürk.

Qui a le droit ?

Mais la manœuvre d’Erdoğan se heurte à une résistance non négligeable. Dans les grandes villes turques comme Istanbul, Ankara – dont le maire d’opposition semble lui aussi visé par le pouvoir – et Izmir, des manifestations massives éclatent pour dénoncer ce que beaucoup qualifient d’atteinte grave à l’État de droit. Plus d’un millier de personnes sont arrêtées en Turquie, parmi lesquelles des journalistes, des avocats, des opposants, dans une répression qui rappelle l’après-coup d’État manqué de l’été 2016.

L’opposition institutionnelle se met, elle aussi, en ordre de bataille, et le Parti républicain du peuple (CHP, fondé par Kemal Atatürk) annonce qu’il maintient İmamoğlu comme candidat officiel pour la présidentielle de 2028. À l’image d’un Erdoğan autrefois victime du système, İmamoğlu incarne désormais l’idée d’une démocratie muselée mais non vaincue. Son arrestation, censée le discréditer, pourrait au contraire renforcer son image dans une société turque où la mémoire politique collective reste marquée par la figure du leader persécuté devenu victorieux. Et ce qui est curieux, c’est que l’homme ayant subi ce même traitement en 1998 est aujourd’hui aux commandes. À l’époque, la condamnation d’Erdoğan avait ouvert la voie à un bouleversement politique majeur, mettant fin à huit décennies d’hégémonie kémaliste. En 2025, la condamnation d’un héritier du kémalisme, dont le nom signifie « le fils de l’imam », pourrait sonner le glas d’Erdoğan, l’homme qui se maintenait au pouvoir en surfant sur une synthèse islamo-nationaliste.

« Black dog », de Guan Hu : demain, les chiens ?

Notre chroniqueur est un mauvais Français — en matière de cinéma, au moins. Il ne s’extasie pas devant Anatomie d’une Chute, ne porte pas Omar Sy aux nues, et méprise Le Comte de Monte-Cristo. Mais parlez-lui d’un film chinois ou coréen, et il s’extasie volontiers. Ne serait-il pas un peu snob ?


La ville — un gros village à l’échelle chinoise — est sur le déclin, ses immeubles sont vides, son zoo à l’abandon, et le seul gros entrepreneur est un boucher spécialisé dans la viande de serpent. Le paysage à l’entour est désolé — nous sommes sur la frange du désert de Gobi, au nord-ouest, loin de Pékin, Shanghaï et autres vitrines du décollage économique chinois.

©TheSeventhArtPictures

Paysage accablant, sublimement filmé en teintes gris-bleues, où le vent traîne des tumbleweeds, ces boules de broussailles qui roulaient dans les westerns de notre enfance – et de fait, il s’agit bien d’un eastern.

Lang, un homme taciturne (Eddie Peng, habitué des rôles de serial lover, utilisé ici à contre-emploi, n’a pas eu dix lignes de texte à apprendre), ancien cascadeur à moto, incarcéré dix ans pour meurtre, revient chez lui. Mais la ville est envahie de meutes de chiens errants qu’elle cherche à capturer pour s’en débarrasser et faire venir d’hypothétiques investisseurs. On craint en particulier un grand lévrier noir, famélique et soupçonné de porter la rage — mais la rage et la mort suintent des murs, que les tremblements de terre fissurent chaque jour davantage.

Cet homme sans attaches — son père est un alcoolique qui s’est donné pour tâche de nourrir les dernières bêtes du zoo, dont un tigre mélancolique — se prend d’amitié pour cette bête efflanquée qui ressemble exactement à l’Anubis égyptien, dieu des morts. Il récupère sa moto, répare le radio-cassettes obsolète qui diffuse en boucle « Hey you », chanson cafardeuse du Pink Floyd que l’on entendra aussi dans le générique final, erre dans ce paysage de dunes noires, pendant que le pays entier est sommé de s’enthousiasmer pour les Jeux olympiques qui vont commencer. Fichue année 2008, fichu destin.

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C’est d’une beauté sidérante, d’un intérêt constant. Le cafard a cette couleur froide, la mort se déplace à cette allure, les chiens délaissés par les hommes et les hommes abandonnés des dieux ont cet aspect squelettique, désespéré.

Le film est dédié, à la fin, « à ceux qui n’hésitent pas à reprendre la route ». Belle idée — et Lang reprend sa moto pour fuir dans le désert bleuté avec le chiot issu des amours du Black dog, pendant qu’une armée de chiens lui rend hommage. Magnifique. 

Guan Hu est ordinairement un réalisateur de films à grand spectacle — dont aucun n’est sorti en Occident : j’avais parlé en son temps de La Bataille des 800, film de guerre patriotique comme nous ne savons plus les faire. Il a utilisé ici un budget minimaliste (et non, ce n’est pas par manque de moyens que le cinéma est nul, c’est par manque de talent) et monté un film sidérant de beauté maladive, comme les fleurs de Baudelaire. N’importe quel plan est supérieur à la totalité d’un long métrage de Justine Triet, qui ne dépasse jamais le niveau d’un téléfilm du dimanche soir. Courez-y.

Et pendant que je suis dans le cinéma asiatique, allez voir Mickey 17, de Bong Joon Ho (oui, le réalisateur de Parasite). Ne croyez pas les petits jaloux qui vous susurrent que ce chef d’œuvre ne vaut pas un blockbuster américain. J’en ai dit ici tout le bien que j’en pense.

110 minutes.


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Manifestations antiracistes: le piège islamiste

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Il faut sans cesse le rappeler: derrière les larmes d’enfants et les ruines de Gaza se cache un projet totalitaire fondé sur la haine et le fanatisme religieux.


Depuis le début de la riposte israélienne aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023, de nombreuses manifestations ont éclaté dans plusieurs villes de France et en particulier une manifestation  samedi dernier  qui a mobilisé aux côtés de la France insoumise des partis politiques de gauche et  de nombreuses associations. Officiellement organisées en solidarité avec le peuple palestinien, ces manifestations  ont souvent pris une tournure radicale. Certains slogans scandés dans les cortèges — tels que « Israël assassin » ou « Gaza, Gaza » — traduisent une hostilité marquée envers l’État hébreu, voire une adhésion implicite à des discours islamistes. Ces démonstrations publiques, parfois teintées d’antisémitisme, illustrent une fracture idéologique de plus en plus visible au sein des sociétés occidentales. Dans ce contexte, il est crucial de comprendre les ressorts de la stratégie du Hamas et les effets qu’elle cherche à produire, tant au Proche-Orient que sur le sol européen.

Le cynisme absolu des terroristes palestiniens

Le 7 octobre 2023, le Hamas a perpétré des actes d’une brutalité méthodique et glaçante, mêlant massacres, viols et enlèvements. Ces atrocités, commises non seulement par ses combattants mais aussi par des membres de la société civile enrôlés ou radicalisés – y compris certains employés de l’UNRWA ou des habitants de Gaza – n’étaient pas de simples débordements de violence. Elles étaient stratégiquement calculées. Le Hamas savait pertinemment quelle serait la réponse d’Israël : une riposte militaire massive, implacable, qui ferait payer un prix important à la population gazaouie, hommes, femmes et enfants confondus.

Cette stratégie cynique repose sur un double calcul : d’un côté, militariser l’ensemble du territoire – construire des centaines de kilomètres de tunnels avec les fonds de l’aide humanitaire, convertir des écoles, des hôpitaux, des mosquées en dépôts d’armes ou en bases de lancement de missiles – et, de l’autre, exposer délibérément les civils aux représailles pour en faire les martyrs d’un récit victimaire soigneusement entretenu.

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Ce recours aux boucliers humains n’est pas seulement tactique. Il est idéologique. Il repose sur une lecture perverse de la guerre, dans laquelle la vie des innocents est instrumentalisée pour servir une cause politique et religieuse. Il vise à provoquer une indignation mondiale qui affaiblira la position d’Israël et, au-delà, celle de l’Occident. Car les islamistes, notamment ceux du Hamas, connaissent parfaitement les ressorts psychologiques de leurs adversaires : ils savent exploiter la vulnérabilité morale de l’Occident, son goût de la repentance, sa culture de la contrition héritée du christianisme. Comme l’écrivait Chesterton, ce sont là des « vertus chrétiennes devenues folles », retournées contre ceux qui les portent.

Un piège mortel

Les images d’enfants palestiniens sous les décombres, tout comme celles de migrants africains noyés en Méditerranée, deviennent alors des armes émotionnelles d’une redoutable efficacité. Elles touchent le cœur des opinions publiques occidentales, souvent promptes à condamner l’État démocratique en guerre et à absoudre, au nom de la souffrance, l’organisation terroriste qui l’a provoquée. Le cessez-le-feu, dans cette logique, n’est plus une pause humanitaire, mais un salut offert à une organisation qui proclame ouvertement son intention de répéter indéfiniment le 7 octobre, jusqu’à la disparition totale de « l’entité sioniste » et, avec elle, des Juifs de la région.

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Le piège est là, tendu avec méthode : faire de la guerre un spectacle de douleur, inverser les rôles entre bourreaux et victimes, instrumentaliser la compassion occidentale pour mieux désarmer moralement ses sociétés. Et ce piège ne concerne pas seulement Israël. Il vise l’Occident tout entier, confronté sur son propre sol à une offensive idéologique islamiste qui avance masquée, se drapant dans les oripeaux de la justice, de la résistance et de la libération des peuples opprimés.

La question cruciale est donc la suivante : l’Occident saura-t-il ouvrir les yeux à temps ? Réalisera-t-il que derrière les larmes d’enfants et les ruines de Gaza se cache un projet totalitaire, fondé sur la haine, le fanatisme et la manipulation ? Et comprendra-t-il qu’il ne peut espérer se préserver en cédant, en s’excusant, ou en condamnant ceux qui le défendent ?

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Cinq ans après le Covid-19, la France doit abandonner l’Absurdistan pour renouer avec la liberté !

Attestations pour promener son chien, débats interminables sur la jauge exacte des rassemblements, confinements: pour gérer la crise sanitaire du Covid et les restrictions de toutes sortes, la France s’est révélée fort ingénieuse. Mais, il faudrait maintenant tourner la page, et que notre brillant pays redevienne une terre de libertés, explique cette tribune.


Le 23 janvier 2020, la Chine ouvre la voie au monde entier : elle acte le confinement et la mise en quarantaine de la population de la région de Wuhan ! Cette décision justifiée par le principe d’efficacité contre le virus a fait entrer le monde dans une nouvelle ère où l’efficacité des politiques publiques prime sur la sanctuarisation des libertés publiques. Seulement, le modèle français est pris en étau à cause de l’Absurdistan, qui prive le pays d’efficacité tout en bridant les libertés.

Lille, mars 2021 © Michel Spingler/AP/SIPA Numéro de reportage : AP22550164_000047

L’État stratège est devenu l’État absurde

La crise sanitaire est parfaite pour un État stratège gaullien. En effet, assurer une campagne vaccinale, confiner ou déconfiner méthodiquement une population région par région, correspondent aux trois qualités de l’État stratège gaullien. Premièrement, la vision et la capacité à fixer un cap permettent de dégager rapidement un objectif de guerre qui dans le cadre d’une pandémie est « le confinement du virus » pour envisager une sortie de crise. Deuxièmement, la planification permet de séquencer les objectifs, et les ressources allouées pour y parvenir, ce qui est utile pour lutter contre un virus qui mute. Enfin, l’appui par des relais au niveau des corps intermédiaires permet d’appuyer la prise de décision en construisant un consensus.

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Seulement, l’État stratège est devenu l’État absurde. L’Absurdistan est un modèle où la bureaucratie et la technostructure prennent le pas sur le bon sens et la liberté au nom d’une supposée connaissance éclairée par l’expertise. Il en résulte des décisions absurdes et surtout des injonctions contradictoires pour les Français. Qui ne se souvient pas des attestations de sortie aux motifs kafkaïens, des amendes pour un masque mal ajusté alors que le port du masque était jugé inutile au début de la crise, ou des débats sans fin sur la jauge exacte d’un rassemblement ? Ces absurdités ont révélé une bureaucratie déconnectée et qui cherche à ce que le terrain corresponde à son imaginaire plutôt que l’inverse.

Une France désormais paralysée par l’Absurdistan

L’Absurdistan étouffe les Français. Il s’est construit sur deux logiques : une suractivité législative et réglementaire et une démultiplication d’organes administratifs indépendants producteurs de normes. Sur le premier aspect, le secteur de la santé est l’un des champions de la « réforme ». En effet, depuis l’an 2000, le Code de la santé publique a été révisé 84 fois par une loi ou une ordonnance, soit près d’une fois par trimestre ! Sur le second point, le monde de la santé étouffe par la multiplication des agences administratives (HAS, ANAP, ANS, etc.) dont les périmètres sont proches sans compter les ARS. Tous se sont illustrés lors de la crise sanitaire, puis pendant l’après-Covid. Ainsi, l’administration reste tentée par le contrôle tatillon et les politiques par des solutions simplistes.

Pire, l’Absurdistan est fort avec les faibles et faible avec les forts. Lors de la crise sanitaire, il a été capable de multiplier les PV, les amendes et les Cerfa contre les citoyens, mais n’a pas été capable de faire respecter l’état d’urgence sanitaire auprès des voyous et délinquants dans les quartiers populaires, notamment à partir du deuxième confinement. Ainsi, cinq ans plus tard, des traces de cet Absurdistan persistent. Les Français habitués à une certaine idée de la liberté – celle des Lumières, de la Révolution, de la Résistance – se retrouvent encore englués dans un système où les règles absurdes priment sur la raison. Aujourd’hui, des secteurs entiers – restauration, culture, petites entreprises – peinent encore à se relever, tandis que l’État multiplie les normes et les taxes, comme si la crise n’avait jamais eu lieu.

La France doit abandonner l’Absurdistan pour renouer avec la liberté

Cinq ans plus tard, alors que la pandémie n’est plus qu’un souvenir lointain, il est temps de tirer les leçons de cette période et de rompre avec cet héritage absurde. La France doit profiter de cette nouvelle ère pour entériner le retrait de l’État absurde pour retrouver son souffle, celui d’une nation qui place les libertés individuelles et collectives au cœur de son projet. Renouer avec la liberté n’est pas nier les leçons du Covid-19. Oui, une crise sanitaire peut exiger des mesures collectives. Oui, la science doit guider nos choix. Mais ces impératifs ne justifient pas un abandon durable de nos principes de liberté. Cela suppose de faire confiance aux citoyens, de les responsabiliser plutôt que de les infantiliser.

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Concrètement, cela passe par plusieurs chantiers. D’abord, alléger le poids d’une bureaucratie qui étouffe l’initiative individuelle. Ensuite, garantir que les mesures d’urgence restent exceptionnelles, encadrées et proportionnées. Enfin, réhabiliter le débat public, trop souvent remplacé par des injonctions venues d’en haut par un prétendu « cercle de la raison ». Cela nécessite une nouvelle incarnation. C’est pourquoi les offres politiques qui fonctionnent sont actuellement celles des populismes de droite (MM. Trump et Milei, Mme Meloni). En effet, ils ciblent l’Absurdistan (on pense au DOGE d’Elon Musk) pour préserver les libertés publiques (liberté d’expression, de mobilité, d’entreprendre), non pas dans une lecture individualiste mais dans le cadre d’un projet collectif (faire gagner les Américains en tant que nation, par exemple).

La raison est rarement là on l’on pense qu’elle est. La France a les ressources pour tourner la page de l’Absurdistan : une histoire riche, une culture de la liberté, un peuple capable de se relever. Mais cela exige un sursaut, une volonté politique et citoyenne de dire non à l’absurde et oui à la raison. Abandonnons donc l’Absurdistan et ses chimères pour retrouver le goût de la liberté, celle qui inspire, qui unit, et qui fait de la France une lumière dans le monde.


Matthieu Hocque, directeur adjoint des Études du Millénaire, spécialiste des politiques publiques, co-auteur du rapport « Quel modèle démocratique post-Covid ? »

Denis Nicolaï, analyste au Millénaire, co-auteur du rapport « Quel modèle démocratique post-Covid ? »

Papa ne s’est pas laissé faire: la leçon du rabbin d’Orléans à son fils

Il a dit : “Est-ce que vous êtes juifs ?”, puis il a craché. Le rabbin d’Orléans, Arié Engelberg, a été violemment agressé en pleine rue samedi après-midi alors qu’il rentrait chez lui avec son fils de neuf ans. La garde à vue du suspect, un mineur âgé de 16 ans, a été prolongée. La haine des juifs est le trait d’union de l’islamo-gauchisme, rappelle notre directrice de la rédaction dans sa chronique.


Emmanuel Macron dénonce le poison de l’antisémitisme. C’était un week-end ordinaire en France. Samedi, Arié Engelberg, le rabbin d’Orléans revenait de la synagogue avec son fils de 9 ans. Il est alors agressé, frappé et mordu par un individu qui hurle que tous les juifs sont des « fils de pute » et profère des insultes en arabe. Au même moment, quelques milliers de gauchistes (ils n’étaient finalement pas bien nombreux) défilaient contre le racisme. Une manifestation à laquelle il avait été appelé à participer avec une affiche proprement nazie. Dans le défilé parisien, quand un courageux (ou un inconscient) brandit la photo du bébé Kfir Bibas assassiné par le Hamas avant son premier anniversaire, Mathilde Panot l’ignore et Danièle Obono l’enjoint à aller le dire à Netanyahou. Un bébé assassiné parce qu’il est juif n’intéresse pas ces antiracistes. Leur seule cible, le coupable de tous les maux, c’est Israël, Etat qualifié de « génocidaire » (ils se moquent bien du 7-Octobre qui a déclenché cette guerre ou des massacres d’Assad et consorts). Par association, les juifs sont les nouveaux nazis. Donc, l’antisémitisme est un devoir.

Sales sionistes !

Je reviens d’Israël. Habituellement quand mes amis ou ma famille s’inquiètent pour moi, je rigole. En France on n’a pas le Hamas au sud et le Hezbollah au nord, c’est vrai. Mais, il y a tout de même un antisémitisme d’atmosphère décomplexé et présent à l’école comme à l’Assemblée nationale. Un tiers des enfants refusent d’avoir des relations avec leurs camarades juifs, nous apprend l’IFOP. La haine des juifs est le trait d’union de l’islamo-gauchisme. Le président Macron, qui n’a pas défilé en novembre 2023 pour ne pas froisser les quartiers, dit que nous ne cèderons pas, mais nous avons en réalité déjà cédé.

https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1903760123954090071

La plupart des Français sont certes révulsés par l’agression du rabbin. Saluons d’ailleurs la tribune du Monde[1] signée par Gabriel Attal, David Lisnard, Elisabeth Badinter, François Hollande, Aurore Bergé, Anne Hidalgo et beaucoup d’autres qui explique que l’antisionisme est le paravent de l’antisémitisme. Le texte cite Jankélévitch qui disait que «l’antisionisme est une incroyable aubaine, car il nous donne la permission d’être antisémite au nom de la démocratie ». La prise de conscience de tous ces signataires – notamment de gauche – est évidemment salutaire. Elle serait encore plus convaincante si plusieurs d’entre eux n’appartenaient pas à un parti qui a pactisé avec ce que Mme Badinter appelle désormais sans plus prendre de gants un parti antisémite. Admettons qu’on ne les y reprendra pas…

Un enjeu beaucoup plus large

Il y a aussi une autre raison d’espérer. Arié Engelberg s’est défendu. Après l’agression, il a dit à son fils « Papa ne s’est pas laissé faire ». Parfois, il faut combattre l’antisémitisme à coups de poings plutôt que de proclamations.

Et pour finir, j’ai envie de dire à tous ces Français qui comme le dit un personnage de Houellebecq, n’ont pas d’Israël, pas de « patrie de rechange » si les choses tournent mal, et à tous ceux qui pensent que ça ne les concerne pas : aujourd’hui, c’est les juifs, demain ce sera eux. Parce que trop blancs, trop assimilés, trop chrétiens ou trop français. L’enjeu, ce n’est pas le sort des juifs. C’est l’avenir de la France.


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale de Jean-Jacques Bourdin


[1] https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/21/pour-que-l-antisionisme-ne-serve-plus-de-pretexte-a-l-antisemitisme_6584276_3232.html

Bruno Retailleau à l’heure des premiers doutes

Le ministre de l’Intérieur, chouchou de la droite conservatrice, essuie ses premières critiques. Notre chroniqueur voit dans ce torpillage en règle qui provient de toutes parts le signe qu’il est en réalité sur le bon cap…


Ce moment politique, je savais qu’il arriverait. Cette heure où après l’enthousiasme surviendrait, inéluctable, la désillusion politique et médiatique. Où après avoir suscité un immense espoir, pas seulement à droite, Bruno Retailleau aurait, paraît-il, « une stratégie qui sème le doute » et que ce serait « la fin de l’état de grâce » : comme si à un quelconque moment il avait eu le temps et le narcissisme de la goûter ! Ce qui me rassure, sans paradoxe, c’est qu’il est attaqué de toutes parts. Quel meilleur signe pour démontrer qu’il pense et agit juste ! Qu’il soit honteusement stigmatisé comme « raciste » sur une affiche LFI apporte une justification supplémentaire à sa défense.

L’heure des premiers comptes

Il convient de distinguer les critiques de bonne foi des hostilités tactiques, partisanes et personnelles. Pour les premières, elles tournent peu ou prou autour du fait que le ministre de l’Intérieur obtiendrait peu de résultats, qu’il serait, comme tant d’autres ministres, un adepte du verbe et que, pour l’Algérie, sa méthode de durcissement serait contre-productive. Bruno Retailleau n’a pas besoin de moi pour faire justice de ces allégations. Autour de lui, une équipe soudée sait comme elles sont imméritées.

D’abord un certain nombre d’évaluations établissent, pour ce qui relève strictement de son pouvoir, un progrès dans l’action régalienne et l’activité policière. Les choses bougent lentement mais elles bougent. Rappelons que M. Retailleau n’est pas seul. Il s’inscrit dans un processus où l’État de droit, les recours, la vie parlementaire, rendent souvent impossibles les réformes pourtant les plus nécessaires. Il est normal qu’on attende beaucoup de lui, encore faut-il prendre la mesure de tout ce qui le ligote.

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Quant à sa volonté de répondre aux humiliations répétitives que fait subir l’Algérie à la France – sans évoquer la terrible angoisse sur le futur de Boualem Sansal -, sa politique de riposte graduée est approuvée par une forte majorité de Français, mais elle est limitée par la retenue présidentielle. On perçoit bien la différence de stratégie entre Emmanuel Macron et Bruno Retailleau. En espérant que le premier ne vise pas seulement à entraver l’énergie déterminée du second…

Là où Retailleau, pour vaincre Alger, hiérarchise ses menaces, le président flatte pour amadouer : il compte sur la « clairvoyance » du président Tebboune. En tout cas, personne ne peut contester que place Beauvau, tout en ne sortant jamais de son rôle, on accomplisse tout pour sauvegarder l’honneur de la France… Une exigence dont les candidats devront mesurer toute la portée lors de la campagne en 2027.

Macron, seul « interlocuteur légitime » des Algériens

La démarche d’Emmanuel Macron paraît validée par le président algérien qui affirme qu’il est son seul interlocuteur légitime – une pierre de plus contre Bruno Retailleau – , minimise le problème des OQTF et ne répond rien sur Boualem Sansal. On se contentera de peu et on interprétera cela comme une amorce d’apaisement.

Derrière ces discussions admissibles – Bruno Retailleau est le premier à regretter cette règle fatale de la vie politique, qui empêche souvent le nécessaire de devenir possible -, il y a une fronde aigre, jalouse et vindicative à son encontre.

De la part de ses adversaires, rien de plus normal. Il est détesté par une grande part de la gauche et de l’extrême gauche, parce qu’il a cessé cette perversion d’une droite copie conforme de ceux qui la combattent. Mais il suscite toutefois des adhésions hors de son propre camp…

Affiche de LFI. Le parti de Jean-Luc Mélenchon organisait des marches samedi en France contre « l’extrème droite ». DR.

Dans sa propre famille largement entendue, c’est anormal, c’est un poison. Il est l’objet de polémiques, de controverses, de dérision, de contradictions aberrantes, de sous-estimation systématique de ce qu’il a insufflé, d’un refus permanent de considérer qu’après Nicolas Sarkozy (même si son mandat n’a pas été à la hauteur de sa formidable campagne de 2007), Bruno Retailleau est le seul ayant enfin redonné à la vraie droite sa fierté.

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Si au mois de mai Laurent Wauquiez – il mène une campagne à fond – bénéficie de ses coups fourrés, manœuvres et propos ambigus à l’encontre de Bruno Retailleau en devenant président de la droite républicaine, il est clair qu’on aura perdu beaucoup et qu’aucun lot de consolation ne comblera cette déception.

Je voudrais insister sur le caractère et le comportement de Bruno Retailleau. Je n’ai jamais dérogé à cette obsession de la tenue des politiques, de l’exemplarité de leur attitude (privée et publique, la première n’étant jamais sans effet sur la seconde) et de leur éthique irréprochable. On n’a jamais, sur ce plan, mis en cause Bruno Retailleau. C’est un élément fondamental dans mon adhésion à cette nouvelle droite. Elle ne noiera pas les valeurs de la morale publique dans les remous sales du pouvoir. L’intégrité d’un Bruno Retailleau, voire son austérité (L’Express) remettent la République à sa bonne place, contre la peopolisation ridicule ou dégradante de pratiques politiques indignes de l’espérance des citoyens, même au plus haut niveau. C’est parce qu’il est décrié qu’il faut absolument se tenir à ses côtés. Le soutenir. Se battre pour ce qu’il incarne et représente. Sinon, pour la droite qui lui doit déjà beaucoup, le destin ne repassera pas les plats !

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Marche antifasciste du 22, peu de monde. Dommage !

Près de 91 000 personnes ont défilé en France samedi contre le racisme et l’extrême droite, selon la police. Le parti de Jean-Luc Mélenchon s’était vu reprocher la diffusion d’une affiche critiquée pour des accents antisémites, qui avait suscité l’indignation de… SOS Racisme. Malgré un mea culpa partiel de certains élus, cette controverse a renforcé l’isolement de LFI au sein de la gauche, qui outre cette communication jugée calamiteuse se voit aussi reprocher un manque de prise en compte explicite de la lutte contre l’antisémitisme.


Oui, peu de monde s’il s’agit véritablement de lutter contre un si grand péril.

Cependant, de mon point de vue, ces messieurs z’et dames devraient continuer, prolonger le noble effort. Ils devraient reconduire ces marches de samedi en samedi partout en France et par tous les temps. En aboyant leur révolte de pacotille, en brandissant leurs pancartes ineptes. Oui, marcher sans faiblir, par les boulevards, les places, les rues et les venelles. Car à chaque mètre de parcours franchi, à chaque vocifération lancée ils ne font en réalité que contribuer à éveiller et doper ce qui fait depuis toujours la première force, la première vertu de l’esprit français, le Bon Sens. (Le Bon Sens n’a pas encore de monument ou de temple en France, il faudra y penser.)

Plus ils marcheront, plus ils brailleront et plus ils assureront la promotion de ce qu’ils prétendent combattre. De ce fait, leurs cortèges, leurs criaillements ne sont pas en réalité des marches et des chœurs contre la droite – extrême ou non – mais tout au contraire pour la droite, ce territoire idéologique qui, ces dernières années, prospère continument pour la simple et bonne raison que c’est là que s’est réfugié et réside désormais le Bon Sens à la française. Là est bel et bien, en effet, l’explication première du phénomène.

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Ce bon sens, la lucidité salutaire qui, contre vents et marées, invite et engage à voir le réel tel qu’il est et à rejeter, in fine, les postures morales et les impostures mentales qui ne visent qu’à tromper les populations, à leur faire prendre des vessies pour des lanternes…

Ici même Céline Pina a excellemment mis en exergue le fatras de contradictions que ces marionnettes déambulantes véhiculent.        

Outre celles-ci, une des plus jubilatoires est bien, en effet, que ces résistants-héros du samedi après-midi n’aboutissent qu’à promouvoir et fertiliser ce qu’ils exècrent et vouent au bûcher… Et qui, pourtant, à la fin des fins, les sauvera. Car – pour s’en tenir à seulement deux cas – particulièrement parlants, il est vrai – si les inspirateurs islamistes de ces mouvements, bref ceux qui tirent en vrai les ficelles accédaient aux commandes, il est bien clair qu’aucun des livres d’Annie Ernaux (je les ai tous lus), aucun des sketchs de Blanche Gardin (je pense qu’aucun ne m’aura échappé – ou que je n’aurai échappé à aucun, au choix…) n’y survivraient. Au bout de leur marche, en réalité, pour l’une et l’autre – et pour tant d’autres à leurs côtés – c’est leur propre bûcher qui les attend. Et, voyez-vous, ça ne me fait même pas rire…

Cela dit, à vous de voir, camarades. Mais en attendant, marchez et marchez encore. Le Bon Sens vous en saura gré.

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Le Petit Pape n’en loupe pas une!

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© Dessin de Boucq / Fluide Glacial

« Pie 3,14 », minuscule ecclésiastique, roi des catholiques, personnage créé par le facétieux Boucq, revient pour ses deuxièmes aventures. Cette fois, il doit carrément sauver la terre. Hilarant !


On ne s’en lasse / passe pas ! Pie 3,14, pape haut comme trois pommes, nous comble à nouveau, grâce à ses fendantes pérégrinations. Scénariste et dessinateur, Boucq propose un deuxième (pas un second, car prions pour qu’il y en arrive un troisième) tome, mystérieusement intitulé Le Petit Pape Pie 3,14 arrondit les angles. Il est craquant, le chef suprême des catholiques avec ses vieux airs de Tintin et de Jean-Paul Sartre. De plus, il détient un caractère attachant : toujours prêt à aider les autres (il est vrai que c’est sa mission première), généreux, altruiste, enjoué, positif ; le souci c’est, qu’en voulant bien faire, il n’en loupe pas une ; il accumule les bourdes. Son entourage s’en émeut, et, parfois, se décourage dans le plus grand respect, of course ; fonction oblige !

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Grossesses cubiques

Parmi ce dernier, Monseigneur Gontrand qui le suit partout et prend soin de lui. C’est une manière de Milou au look de bouledogue US ; un look à la Michel Constantin, immense, oreilles paraboliques, tout en muscles. Faut-il préciser que le duo fait mouche ? Les cardinaux, gras, et rubiconds, les contemplent, tantôt impassibles, tantôt amusés. Cette fois, Pie 3,14 doit sauver le monde, enfin, la terre, notre Terre qui est en train de devenir cubique. Ce n’est pas tout : le carré envahit tout ; les racines des pissenlits sont des racines carrées ; à la pouponnière du Vatican, ça ne va pas fort non plus : les dames enceintes développent, non pas des ventres ronds, mais des grossesses cubiques.

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Il faut réagir vite ; sa sainteté doit arrondir les angles de la terre. Un satellite à l’œil très maçonnique, est utilisé pour surveiller le globe. Les cardinaux ramènent de leur expédition, des racines carrées de pissenlits ; il faut faire appel aux sœurs tricoteuses de la Rédemption pour tenter de s’en débarrasser. Ce ne sera pas une mince affaire.

Cet album est fendard ; quand il est terminé, Boucq nous rend chèvre. À quand le troisième tome ?


Le Petit Pape Pie 3,14 arrondit les angles ; Boucq ; Fluide glacial ; 56 p.

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La une du « Figaro Magazine » et les islamo-énamourés du Belgiquistan

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Molenbeek, Belgique, mars 2015 © SIPANY/SIPA

Dans sa dernière livraison, le Figaro Magazine a consacré sa une et un dossier circonstancié au « Belgiquistan ». Comprenez : à l’islamisme qui s’immisce au cœur d’une société belge où le « multiculturalisme heureux », si longtemps vanté par la classe politique, de l’extrême gauche à la droite gouvernementale, a laissé place à un multiconflictualisme marqué par la mainmise de l’islamisme. Pour se convaincre de l’ampleur du phénomène, il ne faut guère s’éloigner du centre-ville pour être confronté à la mérule islamiste qui ronge tous les pans de la capitale belge et européenne.

« Rien de nouveau sous le soleil », me glissait, tel l’Ecclésiaste, un ami après la lecture de l’article. Plus personne n’ignore, en effet, qu’il existe à Bruxelles et ailleurs dans le plat pays une monoéconomie parallèle, certifiée halal et à destination exclusive des islamistes, où les salons de coiffure non mixtes jouxtent des enseignes proposant des livres d’éducation à l’usage des jeunes filles. Il faut ne jamais avoir été en Belgique pour nier les pressions que subissent les professeurs, les policiers ou les opposants politiques. Tout cela n’aurait guère été possible sans l’aval des responsables au pouvoir et de leurs partis, tout heureux de draguer les communautés afin d’en espérer le vote. Sans doute ne leur avait-on pas appris le danger de jouer avec des allumettes. Un parti dont le leader a déclaré que le 7-Octobre était une « petite réponse d’une partie du Hamas” commence déjà lentement à les remplacer sur l’échiquier politique.

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En revanche, la réaction hostile au dossier du Figaro Mag de l’ensemble de la presse traditionnelle en Belgique francophone – les legacy media comme les nomme Elon Musk – est édifiante : en continuant à mettre sous le boisseau la terrible réalité, les journalistes sont soit complices et inféodés, soit aveuglés au nom d’un antiracisme qui leur sert de ligne éditoriale commune. Dans un réflexe pavlovien, ils ont unanimement tiré sur les messagers interrogés par l’hebdomadaire français, soit le responsable d’un nouveau journal de centre-droit, une militante laïque active de longue date ou encore un ancien sénateur régulièrement invité dans les médias français à défaut de l’être encore sur les plateaux en Belgique.

Croyant bon apporter quelque nuance au constat de la gangrène islamiste, RTL Info estime ainsi que « la propagation d’une forme radicale de l’islam, notamment le wahhabisme, dans certaines mosquées et centres islamiques (…) reste minoritaire et ne représente pas l’ensemble de la communauté musulmane. » Pour Frédéric Chardon, journaliste politique à La Libre Belgique, « on ne peut pas dire que l’islam ou l’islamisme imposerait une certaine conception de la société en Belgique. » La preuve selon lui ? « La charia n’est pas appliquée » dans le pays. Doit-on rappeler à ces journalistes que 22 % des « Bruxellois » ont déclaré leur aversion pour les Juifs ? Doit-on leur expliquer qu’un nombre croissant de Belges s’empêchent ou sont empêchés de manger au travail pendant le ramadan ? 

Samedi dernier, Bruxelles célébrait les victimes de l’attentat qui l’a endeuillée il y a neuf ans. Un jour noir, dont je me souviens, comme si c’était hier, entre tristesse, colère et devoir de ne jamais relever la garde face à l’islamisme et à ses soutiens. Cette année, quelques couronnes et quelques tweets de circonstance ont rapidement laissé place à l’indifférence des responsables politiques. Le même jour, ceux-ci étaient heureux de célébrer l’iftar (rupture du jêune) dans une… église de… Molenbeek, dans le cadre de la candidature de la ville au titre de capitale… européenne de la culture en 2030.

Le lendemain, dans les mêmes rues de la capitale, une manifestation « contre le racisme » réunissait la fine fleur de la haine. Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, a compilé les actes antisémites, aux abords notamment du Musée Juif où un attentat a eu lieu en 2014. Mais de cela, les journalistes, à l’abri sous les drapeaux palestiniens, n’ont pas parlé, préférant voir dans la marche une grande parade faite d’amour et de tolérance. C’est ainsi que l’islamisme continue de progresser. En cela, rien de nouveau sous la pluie bruxelloise. 

Quand l’imposture « antiraciste » attise la haine de la France

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Manifestants pro-Palestine lors de la manifestation contre l'extrême droite, Paris, 22 mars 2025 © ISA HARSIN/SIPA

Samedi dernier dans les rues, beaucoup de manifestants brandissaient fièrement le drapeau de la Palestine, mais on peinait à voir un seul drapeau français… Il n’aurait surtout pas fallu être confondu avec un militant d’«extrême droite»… Et par ailleurs, étant donné les alliances malheureuses lors des dernières législatives, la macronie est-elle si éloignée de ces gauchistes sectaires, se demande Ivan Rioufol?


Choses vues, samedi à Paris, dans la manifestation « contre l’extrême droite » (20 000 personnes) : les « antiracistes » brandissent une multitude de drapeaux palestiniens et algériens. Sur une banderole est écrit : « Non aux médias de la haine ». Dans le collimateur, les rares journalistes qui alertent sur l’antisémitisme coranique, le racisme anti-Blanc, la violence des cités palestinophiles, les provocations du régime algérien. L’antisionisme qui nazifie les Israéliens et la censure qui interdit le débat sont revendiqués comme des vertus au prétexte de protéger les musulmans de « l’islamophobie ».

Grand remplacement et grand effacement

Au même moment, le rabbin d’Orléans se faisait physiquement agresser par un jeune musulman. La France « créolisée » de Jean-Luc Mélenchon a montré son visage : celui de la soumission à l’islam révolutionnaire et judéophobe ; celui d’un peuple amnésique ayant bradé son drapeau au profit d’étendards étrangers et querelleurs ; celui de « la haine de la France » (Manuel Valls, ce lundi au micro d’Europe 1). Dimanche, dans le JDD, Gérald Darmanin expliquait malgré tout : « Je crains plus le grand effacement de la République que notre grand remplacement ». Or le ministre de la Justice fait comprendre qu’il n’a pas pris la mesure des risques que fait courir pour la paix civile le choix de l’extrême gauche (PS y compris) de promouvoir, en appui d’une immigration colonisatrice qui refuse l’intégration, la « nouvelle France » revancharde. D’autant que ce combat contre « l’extrême droite » est aussi celui de M. Darmanin et de la macronie, à commencer par le chef de l’État. C’est ce prétexte qui avait permis de renouveler dernièrement le « front républicain » avec LFI.

A relire, Céline Pina: Marche contre le fascisme: quand la gauche manifeste avec ses pires contradictions

Avenir de cauchemar

L’imposture antiraciste, promue par SOS Racisme depuis 40 ans, s’est en tout cas confirmée : les fascistes et les racistes sont bien les antifascistes et les antiracistes. Cette France de la dhimmitude, asservie à l’islam anti-juif, sexiste et conquérant, sera l’avenir cauchemardesque de la nation si rien n’est fait pour s’y opposer. Certes, il est loisible de se rassurer sur l’envergure de la France remplacée, vu l’échec de cette mobilisation nationale (90 000 personnes au total). Mais le camp du Bien, dont se réclame le gouvernement, reste sous influence de cette gauche perdue qui a abandonné le peuple enraciné au profit de peuples déracinés. Comme le note Christophe Guilluy dans son dernier essai1, le pouvoir et le patronat s’accommodent de cette société ouverte et exploitable dans sa main d’œuvre. Ses émeutes sont, pour les métropoles mondialisées (Métropolia), moins redoutées que celles des périphéries (Périphéria). La répression des gilets jaunes a été bien plus brutale que celles des intifadas des cités. 

Le droit à la continuité historique

La macronie est semblable à la gauche sectaire quand elle diabolise en fascistes potentiels les citoyens soucieux de maintenir leur continuité historique, ou quand elle dénonce les « propos haineux » pour surveiller les réseaux sociaux. En réalité la dénonciation d’une « extrême droite » fantasmée sert à promouvoir les fossoyeurs de la nation. Ils sont aussi au cœur de l’État. Ce dessein place la droite française en rempart attendu. 

Qu’attend-elle pour se révolter, en un même élan populaire, contre ceux qui regardent la France s’effacer, disparaître sous les pelletées de boue de l’extrême gauche et de l’extrême centre ?

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  1. Métropolia et Périphéria, Un voyage extraordinaire, Flammarion ↩︎

Erdogan: de persécuté à persécuteur

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Des Turcs participent à une manifestation de soutien au maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, détenu à Istanbul. Le 19 mars, le bureau du procureur en chef de la ville a annoncé la détention de M. Imamoglu dans une affaire impliquant des accusations de corruption, de pot-de-vin, de malversations et d'assistance à des activités terroristes, quelques jours avant qu'il ne soit désigné candidat principal du CHP, principal parti d'opposition, pour l'élection présidentielle de 2028... © Mikhail Voskresenskiy/SPU/SIPA

En Turquie, l’incarcération controversée du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, accusé de corruption mais soutenu par des milliers de manifestants dénonçant une atteinte à la démocratie, aggrave la tension politique face au président Erdogan. Comme un air de déjà vu, observe Gil Mihaely.


En Turquie, l’histoire semble parfois bégayer. En 1998, Recep Tayyip Erdoğan, alors maire d’Istanbul et surtout jeune et prometteur leader de la mouvance islamiste turque, était condamné à la prison pour avoir récité un poème jugé contraire à la laïcité. Un coup politique qui avait lancé son ascension vers le pouvoir en 2003.

Vingt-cinq ans plus tard, les rôles sont inversés. Le jeune et prometteur maire d’Istanbul est Ekrem İmamoğlu, figure montante de l’opposition, porteur d’un discours modéré et libéral. M. İmamoğlu incarne l’espoir d’une alternance dans un pays aux mains de l’AKP, un parti dont le logiciel politique s’inspire des Frères musulmans. Mais à mesure que sa popularité s’affirme et que celle de l’AKP décline, la machine politico-judiciaire, désormais entre les mains de ceux qui furent les victimes de 1998, se met en branle pour tenter de neutraliser celui qui se réclame des forces hégémoniques d’avant Erdoğan. Son arrestation il y a quelques jours s’inscrit dans un cycle bien connu en Turquie : un pouvoir qui instrumentalise les institutions pour se préserver, quitte à en compromettre les fondements démocratiques.

Accusations de corruption, et pire encore…

La trajectoire d’İmamoğlu avait déjà été freinée une première fois en décembre 2022, lorsqu’il fut condamné à deux ans et sept mois de prison, assortis – ce qui est l’essentiel pour le pouvoir en place – d’une interdiction d’exercer des fonctions électives, pour avoir prétendument insulté les membres du Haut Conseil électoral. Il aurait déclaré en public que « ceux qui ont annulé les élections sont des idiots ». Déjà, beaucoup, tant en Turquie qu’à l’étranger, y voyaient un usage sélectif du droit à des fins partisanes visant à écarter un rival potentiel d’Erdoğan en vue de la présidentielle.

Mais cette fois, il ne s’agit plus de déclarations, mais d’accusations de corruption, de blanchiment d’argent et de liens présumés avec le PKK, organisation classée comme terroriste par Ankara. İmamoğlu risque donc une très lourde condamnation pour des crimes graves. L’accusation de liens avec le PKK – la plus grave – est particulièrement savoureuse, car pendant que les différents services préparaient le dossier contre lui, les relations entre la Turquie et les Kurdes étaient en train de se métamorphoser.

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Depuis quatre décennies, le conflit opposant l’État turc au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a coûté des dizaines de milliers de vies et durablement fracturé la société turque. Le dialogue, tenté à plusieurs reprises, a toujours échoué, étouffé par la méfiance, les intérêts politiques à court terme et les logiques de domination réciproque. C’est dans ce contexte lourd, marqué par l’histoire, que Recep Tayyip Erdoğan a surpris l’opinion publique en rouvrant, en 2024, la porte à un règlement pacifique. Ce qui, pendant longtemps, aurait relevé de l’impensable : une ouverture vers le PKK, avec pour horizon la fin des hostilités armées.

Le tournant s’amorce en octobre 2024, lorsque Devlet Bahçeli, leader du MHP, parti ultranationaliste et allié clé d’Erdoğan, propose de libérer conditionnellement Abdullah Öcalan, le chef du PKK emprisonné depuis 2000, à condition qu’il appelle à la dissolution de l’organisation. L’initiative, aussi inattendue qu’ambiguë, est rapidement relayée – et validée – par Erdoğan lui-même. En qualifiant cette proposition de « fenêtre d’opportunité historique », le président turc amorce un changement de cap spectaculaire. Jusque-là, il s’était présenté comme le pourfendeur intransigeant du « terrorisme kurde », n’hésitant pas à criminaliser jusqu’aux formes politiques d’expression kurde. Mais désormais, dans un contexte régional tendu et avec une volonté affichée de pacification intérieure, le pouvoir semble prêt à reconsidérer ses lignes rouges.

PKK, un tournant historique

Le leader kurde, longtemps tenu au silence, se dit prêt à « contribuer à un nouveau paradigme » et évoque, pour la première fois depuis des années, la possibilité d’un appel officiel à la fin de la lutte armée. Le 27 février 2025, son message est rendu public : il appelle le PKK à déposer les armes et à se dissoudre. Le geste est historique. Et il ne tarde pas à produire ses effets : dès le 1er mars, le PKK annonce un cessez-le-feu unilatéral.

Face à ces avancées, Erdoğan se positionne comme l’architecte de la paix, saluant l’entrée de la Turquie dans une « nouvelle ère sans terrorisme ». Cette manœuvre s’inscrit aussi dans un contexte de recomposition électorale : après les élections municipales de 2024, qui ont renforcé l’opposition, Erdoğan cherche à gagner à nouveau le cœur des Kurdes, électorat crucial dans toute présidentielle future. Il faut savoir que les Kurdes, ennemis irréductibles des kémalistes laïcs et nationalistes, étaient presque ipso facto les alliés naturels des islamistes, pour qui le dénominateur religieux permettait de créer un front commun contre la mouvance dominante en Turquie des années 1920 jusqu’à la fin du XXe siècle. Ensuite, une fois au pouvoir, Erdoğan avait fusionné islamisme et nationalisme turc – purgé de son athéisme et de son laïcisme – pour forger, notamment sur le dos des Kurdes redevenus ennemis, la synthèse AKP. Pourquoi donc, en ce moment précis, poursuivre un responsable politique pour avoir suivi la même voie ? Effectivement, la réponse est ailleurs.

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L’affaire survient dans un contexte politique tendu, à l’approche d’échéances électorales majeures, et vise manifestement à affaiblir l’opposition en décapitant l’une de ses figures les plus populaires en vue de l’élection présidentielle de 2028. Selon la Constitution turque en vigueur, il n’est pas possible d’exercer plus de deux mandats présidentiels, et donc, en l’état actuel du droit, Erdoğan ne pourrait pas se représenter. Sauf s’il parvient à réunir la majorité qualifiée nécessaire. Ce qui est impossible sans le soutien des partis kurdes, car justement le AKP est en perte de vitesse électorale. Tout devient donc clair : on courtise les Kurdes et on élimine l’adversaire le plus dangereux, afin d’accéder à un troisième mandat et, pourquoi pas, à une présidence à vie et au titre d’Atatürk.

Qui a le droit ?

Mais la manœuvre d’Erdoğan se heurte à une résistance non négligeable. Dans les grandes villes turques comme Istanbul, Ankara – dont le maire d’opposition semble lui aussi visé par le pouvoir – et Izmir, des manifestations massives éclatent pour dénoncer ce que beaucoup qualifient d’atteinte grave à l’État de droit. Plus d’un millier de personnes sont arrêtées en Turquie, parmi lesquelles des journalistes, des avocats, des opposants, dans une répression qui rappelle l’après-coup d’État manqué de l’été 2016.

L’opposition institutionnelle se met, elle aussi, en ordre de bataille, et le Parti républicain du peuple (CHP, fondé par Kemal Atatürk) annonce qu’il maintient İmamoğlu comme candidat officiel pour la présidentielle de 2028. À l’image d’un Erdoğan autrefois victime du système, İmamoğlu incarne désormais l’idée d’une démocratie muselée mais non vaincue. Son arrestation, censée le discréditer, pourrait au contraire renforcer son image dans une société turque où la mémoire politique collective reste marquée par la figure du leader persécuté devenu victorieux. Et ce qui est curieux, c’est que l’homme ayant subi ce même traitement en 1998 est aujourd’hui aux commandes. À l’époque, la condamnation d’Erdoğan avait ouvert la voie à un bouleversement politique majeur, mettant fin à huit décennies d’hégémonie kémaliste. En 2025, la condamnation d’un héritier du kémalisme, dont le nom signifie « le fils de l’imam », pourrait sonner le glas d’Erdoğan, l’homme qui se maintenait au pouvoir en surfant sur une synthèse islamo-nationaliste.

« Black dog », de Guan Hu : demain, les chiens ?

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Notre chroniqueur est un mauvais Français — en matière de cinéma, au moins. Il ne s’extasie pas devant Anatomie d’une Chute, ne porte pas Omar Sy aux nues, et méprise Le Comte de Monte-Cristo. Mais parlez-lui d’un film chinois ou coréen, et il s’extasie volontiers. Ne serait-il pas un peu snob ?


La ville — un gros village à l’échelle chinoise — est sur le déclin, ses immeubles sont vides, son zoo à l’abandon, et le seul gros entrepreneur est un boucher spécialisé dans la viande de serpent. Le paysage à l’entour est désolé — nous sommes sur la frange du désert de Gobi, au nord-ouest, loin de Pékin, Shanghaï et autres vitrines du décollage économique chinois.

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Paysage accablant, sublimement filmé en teintes gris-bleues, où le vent traîne des tumbleweeds, ces boules de broussailles qui roulaient dans les westerns de notre enfance – et de fait, il s’agit bien d’un eastern.

Lang, un homme taciturne (Eddie Peng, habitué des rôles de serial lover, utilisé ici à contre-emploi, n’a pas eu dix lignes de texte à apprendre), ancien cascadeur à moto, incarcéré dix ans pour meurtre, revient chez lui. Mais la ville est envahie de meutes de chiens errants qu’elle cherche à capturer pour s’en débarrasser et faire venir d’hypothétiques investisseurs. On craint en particulier un grand lévrier noir, famélique et soupçonné de porter la rage — mais la rage et la mort suintent des murs, que les tremblements de terre fissurent chaque jour davantage.

Cet homme sans attaches — son père est un alcoolique qui s’est donné pour tâche de nourrir les dernières bêtes du zoo, dont un tigre mélancolique — se prend d’amitié pour cette bête efflanquée qui ressemble exactement à l’Anubis égyptien, dieu des morts. Il récupère sa moto, répare le radio-cassettes obsolète qui diffuse en boucle « Hey you », chanson cafardeuse du Pink Floyd que l’on entendra aussi dans le générique final, erre dans ce paysage de dunes noires, pendant que le pays entier est sommé de s’enthousiasmer pour les Jeux olympiques qui vont commencer. Fichue année 2008, fichu destin.

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C’est d’une beauté sidérante, d’un intérêt constant. Le cafard a cette couleur froide, la mort se déplace à cette allure, les chiens délaissés par les hommes et les hommes abandonnés des dieux ont cet aspect squelettique, désespéré.

Le film est dédié, à la fin, « à ceux qui n’hésitent pas à reprendre la route ». Belle idée — et Lang reprend sa moto pour fuir dans le désert bleuté avec le chiot issu des amours du Black dog, pendant qu’une armée de chiens lui rend hommage. Magnifique. 

Guan Hu est ordinairement un réalisateur de films à grand spectacle — dont aucun n’est sorti en Occident : j’avais parlé en son temps de La Bataille des 800, film de guerre patriotique comme nous ne savons plus les faire. Il a utilisé ici un budget minimaliste (et non, ce n’est pas par manque de moyens que le cinéma est nul, c’est par manque de talent) et monté un film sidérant de beauté maladive, comme les fleurs de Baudelaire. N’importe quel plan est supérieur à la totalité d’un long métrage de Justine Triet, qui ne dépasse jamais le niveau d’un téléfilm du dimanche soir. Courez-y.

Et pendant que je suis dans le cinéma asiatique, allez voir Mickey 17, de Bong Joon Ho (oui, le réalisateur de Parasite). Ne croyez pas les petits jaloux qui vous susurrent que ce chef d’œuvre ne vaut pas un blockbuster américain. J’en ai dit ici tout le bien que j’en pense.

110 minutes.


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Manifestations antiracistes: le piège islamiste

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Khan Younès, dans la bande de Gaza, le 24 mars 2025 © Doaa el-Baz\ apaimages/SIPA

Il faut sans cesse le rappeler: derrière les larmes d’enfants et les ruines de Gaza se cache un projet totalitaire fondé sur la haine et le fanatisme religieux.


Depuis le début de la riposte israélienne aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023, de nombreuses manifestations ont éclaté dans plusieurs villes de France et en particulier une manifestation  samedi dernier  qui a mobilisé aux côtés de la France insoumise des partis politiques de gauche et  de nombreuses associations. Officiellement organisées en solidarité avec le peuple palestinien, ces manifestations  ont souvent pris une tournure radicale. Certains slogans scandés dans les cortèges — tels que « Israël assassin » ou « Gaza, Gaza » — traduisent une hostilité marquée envers l’État hébreu, voire une adhésion implicite à des discours islamistes. Ces démonstrations publiques, parfois teintées d’antisémitisme, illustrent une fracture idéologique de plus en plus visible au sein des sociétés occidentales. Dans ce contexte, il est crucial de comprendre les ressorts de la stratégie du Hamas et les effets qu’elle cherche à produire, tant au Proche-Orient que sur le sol européen.

Le cynisme absolu des terroristes palestiniens

Le 7 octobre 2023, le Hamas a perpétré des actes d’une brutalité méthodique et glaçante, mêlant massacres, viols et enlèvements. Ces atrocités, commises non seulement par ses combattants mais aussi par des membres de la société civile enrôlés ou radicalisés – y compris certains employés de l’UNRWA ou des habitants de Gaza – n’étaient pas de simples débordements de violence. Elles étaient stratégiquement calculées. Le Hamas savait pertinemment quelle serait la réponse d’Israël : une riposte militaire massive, implacable, qui ferait payer un prix important à la population gazaouie, hommes, femmes et enfants confondus.

Cette stratégie cynique repose sur un double calcul : d’un côté, militariser l’ensemble du territoire – construire des centaines de kilomètres de tunnels avec les fonds de l’aide humanitaire, convertir des écoles, des hôpitaux, des mosquées en dépôts d’armes ou en bases de lancement de missiles – et, de l’autre, exposer délibérément les civils aux représailles pour en faire les martyrs d’un récit victimaire soigneusement entretenu.

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Ce recours aux boucliers humains n’est pas seulement tactique. Il est idéologique. Il repose sur une lecture perverse de la guerre, dans laquelle la vie des innocents est instrumentalisée pour servir une cause politique et religieuse. Il vise à provoquer une indignation mondiale qui affaiblira la position d’Israël et, au-delà, celle de l’Occident. Car les islamistes, notamment ceux du Hamas, connaissent parfaitement les ressorts psychologiques de leurs adversaires : ils savent exploiter la vulnérabilité morale de l’Occident, son goût de la repentance, sa culture de la contrition héritée du christianisme. Comme l’écrivait Chesterton, ce sont là des « vertus chrétiennes devenues folles », retournées contre ceux qui les portent.

Un piège mortel

Les images d’enfants palestiniens sous les décombres, tout comme celles de migrants africains noyés en Méditerranée, deviennent alors des armes émotionnelles d’une redoutable efficacité. Elles touchent le cœur des opinions publiques occidentales, souvent promptes à condamner l’État démocratique en guerre et à absoudre, au nom de la souffrance, l’organisation terroriste qui l’a provoquée. Le cessez-le-feu, dans cette logique, n’est plus une pause humanitaire, mais un salut offert à une organisation qui proclame ouvertement son intention de répéter indéfiniment le 7 octobre, jusqu’à la disparition totale de « l’entité sioniste » et, avec elle, des Juifs de la région.

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Le piège est là, tendu avec méthode : faire de la guerre un spectacle de douleur, inverser les rôles entre bourreaux et victimes, instrumentaliser la compassion occidentale pour mieux désarmer moralement ses sociétés. Et ce piège ne concerne pas seulement Israël. Il vise l’Occident tout entier, confronté sur son propre sol à une offensive idéologique islamiste qui avance masquée, se drapant dans les oripeaux de la justice, de la résistance et de la libération des peuples opprimés.

La question cruciale est donc la suivante : l’Occident saura-t-il ouvrir les yeux à temps ? Réalisera-t-il que derrière les larmes d’enfants et les ruines de Gaza se cache un projet totalitaire, fondé sur la haine, le fanatisme et la manipulation ? Et comprendra-t-il qu’il ne peut espérer se préserver en cédant, en s’excusant, ou en condamnant ceux qui le défendent ?

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Cinq ans après le Covid-19, la France doit abandonner l’Absurdistan pour renouer avec la liberté !

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Un rayon de jouets fermé pendant la crise sanitaire afin d'éviter la propagation du Covid, Isère, 4 novembre 2020 © ALLILI MOURAD/SIPA

Attestations pour promener son chien, débats interminables sur la jauge exacte des rassemblements, confinements: pour gérer la crise sanitaire du Covid et les restrictions de toutes sortes, la France s’est révélée fort ingénieuse. Mais, il faudrait maintenant tourner la page, et que notre brillant pays redevienne une terre de libertés, explique cette tribune.


Le 23 janvier 2020, la Chine ouvre la voie au monde entier : elle acte le confinement et la mise en quarantaine de la population de la région de Wuhan ! Cette décision justifiée par le principe d’efficacité contre le virus a fait entrer le monde dans une nouvelle ère où l’efficacité des politiques publiques prime sur la sanctuarisation des libertés publiques. Seulement, le modèle français est pris en étau à cause de l’Absurdistan, qui prive le pays d’efficacité tout en bridant les libertés.

Lille, mars 2021 © Michel Spingler/AP/SIPA Numéro de reportage : AP22550164_000047

L’État stratège est devenu l’État absurde

La crise sanitaire est parfaite pour un État stratège gaullien. En effet, assurer une campagne vaccinale, confiner ou déconfiner méthodiquement une population région par région, correspondent aux trois qualités de l’État stratège gaullien. Premièrement, la vision et la capacité à fixer un cap permettent de dégager rapidement un objectif de guerre qui dans le cadre d’une pandémie est « le confinement du virus » pour envisager une sortie de crise. Deuxièmement, la planification permet de séquencer les objectifs, et les ressources allouées pour y parvenir, ce qui est utile pour lutter contre un virus qui mute. Enfin, l’appui par des relais au niveau des corps intermédiaires permet d’appuyer la prise de décision en construisant un consensus.

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Seulement, l’État stratège est devenu l’État absurde. L’Absurdistan est un modèle où la bureaucratie et la technostructure prennent le pas sur le bon sens et la liberté au nom d’une supposée connaissance éclairée par l’expertise. Il en résulte des décisions absurdes et surtout des injonctions contradictoires pour les Français. Qui ne se souvient pas des attestations de sortie aux motifs kafkaïens, des amendes pour un masque mal ajusté alors que le port du masque était jugé inutile au début de la crise, ou des débats sans fin sur la jauge exacte d’un rassemblement ? Ces absurdités ont révélé une bureaucratie déconnectée et qui cherche à ce que le terrain corresponde à son imaginaire plutôt que l’inverse.

Une France désormais paralysée par l’Absurdistan

L’Absurdistan étouffe les Français. Il s’est construit sur deux logiques : une suractivité législative et réglementaire et une démultiplication d’organes administratifs indépendants producteurs de normes. Sur le premier aspect, le secteur de la santé est l’un des champions de la « réforme ». En effet, depuis l’an 2000, le Code de la santé publique a été révisé 84 fois par une loi ou une ordonnance, soit près d’une fois par trimestre ! Sur le second point, le monde de la santé étouffe par la multiplication des agences administratives (HAS, ANAP, ANS, etc.) dont les périmètres sont proches sans compter les ARS. Tous se sont illustrés lors de la crise sanitaire, puis pendant l’après-Covid. Ainsi, l’administration reste tentée par le contrôle tatillon et les politiques par des solutions simplistes.

Pire, l’Absurdistan est fort avec les faibles et faible avec les forts. Lors de la crise sanitaire, il a été capable de multiplier les PV, les amendes et les Cerfa contre les citoyens, mais n’a pas été capable de faire respecter l’état d’urgence sanitaire auprès des voyous et délinquants dans les quartiers populaires, notamment à partir du deuxième confinement. Ainsi, cinq ans plus tard, des traces de cet Absurdistan persistent. Les Français habitués à une certaine idée de la liberté – celle des Lumières, de la Révolution, de la Résistance – se retrouvent encore englués dans un système où les règles absurdes priment sur la raison. Aujourd’hui, des secteurs entiers – restauration, culture, petites entreprises – peinent encore à se relever, tandis que l’État multiplie les normes et les taxes, comme si la crise n’avait jamais eu lieu.

La France doit abandonner l’Absurdistan pour renouer avec la liberté

Cinq ans plus tard, alors que la pandémie n’est plus qu’un souvenir lointain, il est temps de tirer les leçons de cette période et de rompre avec cet héritage absurde. La France doit profiter de cette nouvelle ère pour entériner le retrait de l’État absurde pour retrouver son souffle, celui d’une nation qui place les libertés individuelles et collectives au cœur de son projet. Renouer avec la liberté n’est pas nier les leçons du Covid-19. Oui, une crise sanitaire peut exiger des mesures collectives. Oui, la science doit guider nos choix. Mais ces impératifs ne justifient pas un abandon durable de nos principes de liberté. Cela suppose de faire confiance aux citoyens, de les responsabiliser plutôt que de les infantiliser.

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Concrètement, cela passe par plusieurs chantiers. D’abord, alléger le poids d’une bureaucratie qui étouffe l’initiative individuelle. Ensuite, garantir que les mesures d’urgence restent exceptionnelles, encadrées et proportionnées. Enfin, réhabiliter le débat public, trop souvent remplacé par des injonctions venues d’en haut par un prétendu « cercle de la raison ». Cela nécessite une nouvelle incarnation. C’est pourquoi les offres politiques qui fonctionnent sont actuellement celles des populismes de droite (MM. Trump et Milei, Mme Meloni). En effet, ils ciblent l’Absurdistan (on pense au DOGE d’Elon Musk) pour préserver les libertés publiques (liberté d’expression, de mobilité, d’entreprendre), non pas dans une lecture individualiste mais dans le cadre d’un projet collectif (faire gagner les Américains en tant que nation, par exemple).

La raison est rarement là on l’on pense qu’elle est. La France a les ressources pour tourner la page de l’Absurdistan : une histoire riche, une culture de la liberté, un peuple capable de se relever. Mais cela exige un sursaut, une volonté politique et citoyenne de dire non à l’absurde et oui à la raison. Abandonnons donc l’Absurdistan et ses chimères pour retrouver le goût de la liberté, celle qui inspire, qui unit, et qui fait de la France une lumière dans le monde.


Matthieu Hocque, directeur adjoint des Études du Millénaire, spécialiste des politiques publiques, co-auteur du rapport « Quel modèle démocratique post-Covid ? »

Denis Nicolaï, analyste au Millénaire, co-auteur du rapport « Quel modèle démocratique post-Covid ? »

Papa ne s’est pas laissé faire: la leçon du rabbin d’Orléans à son fils

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Le rabbin Arié Engelberg (ici interrogé par France 3 en 2020), a été agressé dans la rue samedi 22 mars 2025. Image DR.

Il a dit : “Est-ce que vous êtes juifs ?”, puis il a craché. Le rabbin d’Orléans, Arié Engelberg, a été violemment agressé en pleine rue samedi après-midi alors qu’il rentrait chez lui avec son fils de neuf ans. La garde à vue du suspect, un mineur âgé de 16 ans, a été prolongée. La haine des juifs est le trait d’union de l’islamo-gauchisme, rappelle notre directrice de la rédaction dans sa chronique.


Emmanuel Macron dénonce le poison de l’antisémitisme. C’était un week-end ordinaire en France. Samedi, Arié Engelberg, le rabbin d’Orléans revenait de la synagogue avec son fils de 9 ans. Il est alors agressé, frappé et mordu par un individu qui hurle que tous les juifs sont des « fils de pute » et profère des insultes en arabe. Au même moment, quelques milliers de gauchistes (ils n’étaient finalement pas bien nombreux) défilaient contre le racisme. Une manifestation à laquelle il avait été appelé à participer avec une affiche proprement nazie. Dans le défilé parisien, quand un courageux (ou un inconscient) brandit la photo du bébé Kfir Bibas assassiné par le Hamas avant son premier anniversaire, Mathilde Panot l’ignore et Danièle Obono l’enjoint à aller le dire à Netanyahou. Un bébé assassiné parce qu’il est juif n’intéresse pas ces antiracistes. Leur seule cible, le coupable de tous les maux, c’est Israël, Etat qualifié de « génocidaire » (ils se moquent bien du 7-Octobre qui a déclenché cette guerre ou des massacres d’Assad et consorts). Par association, les juifs sont les nouveaux nazis. Donc, l’antisémitisme est un devoir.

Sales sionistes !

Je reviens d’Israël. Habituellement quand mes amis ou ma famille s’inquiètent pour moi, je rigole. En France on n’a pas le Hamas au sud et le Hezbollah au nord, c’est vrai. Mais, il y a tout de même un antisémitisme d’atmosphère décomplexé et présent à l’école comme à l’Assemblée nationale. Un tiers des enfants refusent d’avoir des relations avec leurs camarades juifs, nous apprend l’IFOP. La haine des juifs est le trait d’union de l’islamo-gauchisme. Le président Macron, qui n’a pas défilé en novembre 2023 pour ne pas froisser les quartiers, dit que nous ne cèderons pas, mais nous avons en réalité déjà cédé.

https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1903760123954090071

La plupart des Français sont certes révulsés par l’agression du rabbin. Saluons d’ailleurs la tribune du Monde[1] signée par Gabriel Attal, David Lisnard, Elisabeth Badinter, François Hollande, Aurore Bergé, Anne Hidalgo et beaucoup d’autres qui explique que l’antisionisme est le paravent de l’antisémitisme. Le texte cite Jankélévitch qui disait que «l’antisionisme est une incroyable aubaine, car il nous donne la permission d’être antisémite au nom de la démocratie ». La prise de conscience de tous ces signataires – notamment de gauche – est évidemment salutaire. Elle serait encore plus convaincante si plusieurs d’entre eux n’appartenaient pas à un parti qui a pactisé avec ce que Mme Badinter appelle désormais sans plus prendre de gants un parti antisémite. Admettons qu’on ne les y reprendra pas…

Un enjeu beaucoup plus large

Il y a aussi une autre raison d’espérer. Arié Engelberg s’est défendu. Après l’agression, il a dit à son fils « Papa ne s’est pas laissé faire ». Parfois, il faut combattre l’antisémitisme à coups de poings plutôt que de proclamations.

Et pour finir, j’ai envie de dire à tous ces Français qui comme le dit un personnage de Houellebecq, n’ont pas d’Israël, pas de « patrie de rechange » si les choses tournent mal, et à tous ceux qui pensent que ça ne les concerne pas : aujourd’hui, c’est les juifs, demain ce sera eux. Parce que trop blancs, trop assimilés, trop chrétiens ou trop français. L’enjeu, ce n’est pas le sort des juifs. C’est l’avenir de la France.


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale de Jean-Jacques Bourdin


[1] https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/21/pour-que-l-antisionisme-ne-serve-plus-de-pretexte-a-l-antisemitisme_6584276_3232.html

Bruno Retailleau à l’heure des premiers doutes

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Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sort du conseil des ministres, Paris, 19 mars 2025 © LEO VIGNAL/SIPA

Le ministre de l’Intérieur, chouchou de la droite conservatrice, essuie ses premières critiques. Notre chroniqueur voit dans ce torpillage en règle qui provient de toutes parts le signe qu’il est en réalité sur le bon cap…


Ce moment politique, je savais qu’il arriverait. Cette heure où après l’enthousiasme surviendrait, inéluctable, la désillusion politique et médiatique. Où après avoir suscité un immense espoir, pas seulement à droite, Bruno Retailleau aurait, paraît-il, « une stratégie qui sème le doute » et que ce serait « la fin de l’état de grâce » : comme si à un quelconque moment il avait eu le temps et le narcissisme de la goûter ! Ce qui me rassure, sans paradoxe, c’est qu’il est attaqué de toutes parts. Quel meilleur signe pour démontrer qu’il pense et agit juste ! Qu’il soit honteusement stigmatisé comme « raciste » sur une affiche LFI apporte une justification supplémentaire à sa défense.

L’heure des premiers comptes

Il convient de distinguer les critiques de bonne foi des hostilités tactiques, partisanes et personnelles. Pour les premières, elles tournent peu ou prou autour du fait que le ministre de l’Intérieur obtiendrait peu de résultats, qu’il serait, comme tant d’autres ministres, un adepte du verbe et que, pour l’Algérie, sa méthode de durcissement serait contre-productive. Bruno Retailleau n’a pas besoin de moi pour faire justice de ces allégations. Autour de lui, une équipe soudée sait comme elles sont imméritées.

D’abord un certain nombre d’évaluations établissent, pour ce qui relève strictement de son pouvoir, un progrès dans l’action régalienne et l’activité policière. Les choses bougent lentement mais elles bougent. Rappelons que M. Retailleau n’est pas seul. Il s’inscrit dans un processus où l’État de droit, les recours, la vie parlementaire, rendent souvent impossibles les réformes pourtant les plus nécessaires. Il est normal qu’on attende beaucoup de lui, encore faut-il prendre la mesure de tout ce qui le ligote.

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Quant à sa volonté de répondre aux humiliations répétitives que fait subir l’Algérie à la France – sans évoquer la terrible angoisse sur le futur de Boualem Sansal -, sa politique de riposte graduée est approuvée par une forte majorité de Français, mais elle est limitée par la retenue présidentielle. On perçoit bien la différence de stratégie entre Emmanuel Macron et Bruno Retailleau. En espérant que le premier ne vise pas seulement à entraver l’énergie déterminée du second…

Là où Retailleau, pour vaincre Alger, hiérarchise ses menaces, le président flatte pour amadouer : il compte sur la « clairvoyance » du président Tebboune. En tout cas, personne ne peut contester que place Beauvau, tout en ne sortant jamais de son rôle, on accomplisse tout pour sauvegarder l’honneur de la France… Une exigence dont les candidats devront mesurer toute la portée lors de la campagne en 2027.

Macron, seul « interlocuteur légitime » des Algériens

La démarche d’Emmanuel Macron paraît validée par le président algérien qui affirme qu’il est son seul interlocuteur légitime – une pierre de plus contre Bruno Retailleau – , minimise le problème des OQTF et ne répond rien sur Boualem Sansal. On se contentera de peu et on interprétera cela comme une amorce d’apaisement.

Derrière ces discussions admissibles – Bruno Retailleau est le premier à regretter cette règle fatale de la vie politique, qui empêche souvent le nécessaire de devenir possible -, il y a une fronde aigre, jalouse et vindicative à son encontre.

De la part de ses adversaires, rien de plus normal. Il est détesté par une grande part de la gauche et de l’extrême gauche, parce qu’il a cessé cette perversion d’une droite copie conforme de ceux qui la combattent. Mais il suscite toutefois des adhésions hors de son propre camp…

Affiche de LFI. Le parti de Jean-Luc Mélenchon organisait des marches samedi en France contre « l’extrème droite ». DR.

Dans sa propre famille largement entendue, c’est anormal, c’est un poison. Il est l’objet de polémiques, de controverses, de dérision, de contradictions aberrantes, de sous-estimation systématique de ce qu’il a insufflé, d’un refus permanent de considérer qu’après Nicolas Sarkozy (même si son mandat n’a pas été à la hauteur de sa formidable campagne de 2007), Bruno Retailleau est le seul ayant enfin redonné à la vraie droite sa fierté.

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Si au mois de mai Laurent Wauquiez – il mène une campagne à fond – bénéficie de ses coups fourrés, manœuvres et propos ambigus à l’encontre de Bruno Retailleau en devenant président de la droite républicaine, il est clair qu’on aura perdu beaucoup et qu’aucun lot de consolation ne comblera cette déception.

Je voudrais insister sur le caractère et le comportement de Bruno Retailleau. Je n’ai jamais dérogé à cette obsession de la tenue des politiques, de l’exemplarité de leur attitude (privée et publique, la première n’étant jamais sans effet sur la seconde) et de leur éthique irréprochable. On n’a jamais, sur ce plan, mis en cause Bruno Retailleau. C’est un élément fondamental dans mon adhésion à cette nouvelle droite. Elle ne noiera pas les valeurs de la morale publique dans les remous sales du pouvoir. L’intégrité d’un Bruno Retailleau, voire son austérité (L’Express) remettent la République à sa bonne place, contre la peopolisation ridicule ou dégradante de pratiques politiques indignes de l’espérance des citoyens, même au plus haut niveau. C’est parce qu’il est décrié qu’il faut absolument se tenir à ses côtés. Le soutenir. Se battre pour ce qu’il incarne et représente. Sinon, pour la droite qui lui doit déjà beaucoup, le destin ne repassera pas les plats !

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Marche antifasciste du 22, peu de monde. Dommage !

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Lyon, 22 mars 2025 © KONRAD K./SIPA

Près de 91 000 personnes ont défilé en France samedi contre le racisme et l’extrême droite, selon la police. Le parti de Jean-Luc Mélenchon s’était vu reprocher la diffusion d’une affiche critiquée pour des accents antisémites, qui avait suscité l’indignation de… SOS Racisme. Malgré un mea culpa partiel de certains élus, cette controverse a renforcé l’isolement de LFI au sein de la gauche, qui outre cette communication jugée calamiteuse se voit aussi reprocher un manque de prise en compte explicite de la lutte contre l’antisémitisme.


Oui, peu de monde s’il s’agit véritablement de lutter contre un si grand péril.

Cependant, de mon point de vue, ces messieurs z’et dames devraient continuer, prolonger le noble effort. Ils devraient reconduire ces marches de samedi en samedi partout en France et par tous les temps. En aboyant leur révolte de pacotille, en brandissant leurs pancartes ineptes. Oui, marcher sans faiblir, par les boulevards, les places, les rues et les venelles. Car à chaque mètre de parcours franchi, à chaque vocifération lancée ils ne font en réalité que contribuer à éveiller et doper ce qui fait depuis toujours la première force, la première vertu de l’esprit français, le Bon Sens. (Le Bon Sens n’a pas encore de monument ou de temple en France, il faudra y penser.)

Plus ils marcheront, plus ils brailleront et plus ils assureront la promotion de ce qu’ils prétendent combattre. De ce fait, leurs cortèges, leurs criaillements ne sont pas en réalité des marches et des chœurs contre la droite – extrême ou non – mais tout au contraire pour la droite, ce territoire idéologique qui, ces dernières années, prospère continument pour la simple et bonne raison que c’est là que s’est réfugié et réside désormais le Bon Sens à la française. Là est bel et bien, en effet, l’explication première du phénomène.

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Ce bon sens, la lucidité salutaire qui, contre vents et marées, invite et engage à voir le réel tel qu’il est et à rejeter, in fine, les postures morales et les impostures mentales qui ne visent qu’à tromper les populations, à leur faire prendre des vessies pour des lanternes…

Ici même Céline Pina a excellemment mis en exergue le fatras de contradictions que ces marionnettes déambulantes véhiculent.        

Outre celles-ci, une des plus jubilatoires est bien, en effet, que ces résistants-héros du samedi après-midi n’aboutissent qu’à promouvoir et fertiliser ce qu’ils exècrent et vouent au bûcher… Et qui, pourtant, à la fin des fins, les sauvera. Car – pour s’en tenir à seulement deux cas – particulièrement parlants, il est vrai – si les inspirateurs islamistes de ces mouvements, bref ceux qui tirent en vrai les ficelles accédaient aux commandes, il est bien clair qu’aucun des livres d’Annie Ernaux (je les ai tous lus), aucun des sketchs de Blanche Gardin (je pense qu’aucun ne m’aura échappé – ou que je n’aurai échappé à aucun, au choix…) n’y survivraient. Au bout de leur marche, en réalité, pour l’une et l’autre – et pour tant d’autres à leurs côtés – c’est leur propre bûcher qui les attend. Et, voyez-vous, ça ne me fait même pas rire…

Cela dit, à vous de voir, camarades. Mais en attendant, marchez et marchez encore. Le Bon Sens vous en saura gré.

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