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Les Frères musulmans et l’art du mensonge victimaire: l’exemple du Hamas


Les Frères musulmans et l’art du mensonge victimaire: l’exemple du Hamas
Des Palestiniens assistent à un rassemblement marquant le 34e anniversaire de la fondation du mouvement islamiste Hamas, dans le camp de Jabalia, au nord de la bande de Gaza, le 10 décembre 2021 © UPI/SIPA

Guerre à Gaza ou guerre des mots chez nous : comment les islamistes retournent les cerveaux


Les Frères musulmans : un siècle d’entrisme islamiste sous couvert de piété
Les Frères musulmans font les gros titres en France. Fondé en 1928 par Hassan al-Banna (le grand-père du prédicateur suisse Tariq Ramadan), le mouvement s’est très vite imposé comme une machine de guerre idéologique. Officiellement né pour bouter les Britanniques hors d’Égypte, son objectif réel était plus vaste — et plus inquiétant : imposer la charia comme socle politique et social, partout où l’islam pourrait rayonner. Derrière une façade prétendument pacifique, le mouvement n’a jamais caché sa fascination pour la violence, lorsque celle-ci sert ses desseins. Très tôt, une branche armée a ainsi vu le jour. Et en 1981, c’est un groupe djihadiste affilié aux Frères musulmans qui assassine le président Sadate, coupable d’avoir signé la paix avec « l’État juif » — un crime de lèse-islam pour ces fanatiques.
Même dans des pays arabes, pourtant, les Frères musulmans sont désormais classés comme organisation terroriste — que ce soit en Égypte, en Arabie Saoudite ou aux Émirats arabes unis.
Aujourd’hui, le Hamas à Gaza — que certains en France continuent de qualifier de mouvement de « résistance » — n’est rien d’autre que la progéniture directe de ce même terreau idéologique. En Turquie, l’AKP d’Erdogan en est, lui aussi, une excroissance plus policée mais tout aussi dangereuse, jouant sur les ressorts démocratiques pour mieux les vider de leur sens.
En Occident, la stratégie des Frères musulmans est subtile : infiltration des associations caritatives, mosquées, et visages souriants sur les réseaux sociaux… Sous couvert de spiritualité, c’est un projet politique global qui avance masqué. L’aveuglement occidental lui déroule le tapis rouge • La rédaction.

On vient de le lire, ce rapport discret, à peine relayé, soigneusement enfoui sous les banalités diplomatiques : les Frères musulmans, nés en 1928 dans une Égypte en décomposition coloniale, ont parachevé leur long travail d’infiltration. Jadis prédicateurs marginaux, ils sont devenus stratèges du désordre moral, architectes d’un islam politique capable de parler la langue de ses ennemis pour mieux les manipuler.

Le conflit israélo-palestinien, pour eux, n’est pas une tragédie : c’est une opportunité. Un levier. Une scène où le Hamas, leur branche palestinienne officielle, joue le rôle du martyr sacré. Tandis que les bombes pleuvent sur Gaza, leurs agents d’influence s’activent dans les universités à Londres, à Paris, à Genève, dans les ONG, dans les syndicats. Ils pleurent à Gaza, mais c’est à Bruxelles qu’ils gagnent la guerre.

Le mensonge de la propagande islamiste

Ils parlent de génocide. Ils parlent de massacre. Ils parlent, toujours. L’Occident écoute, le cœur gonflé de honte, comme un vieillard sénile qui tend l’oreille à son bourreau. À Gaza, le sang coule — oui, comme il a coulé à Stalingrad, à Varsovie, à Grozny. Mais là-bas, le sang ne sert pas la vérité. Il sert un mensonge. Un mensonge parfait. Un mensonge islamiste.

Il faut un certain génie pour retourner le réel comme on retourne un gant ensanglanté. Le Hamas a ce génie. Ce n’est pas un génie de civilisation. C’est un génie de destruction. Il a pris le langage de l’Occident, l’a dépouillé, l’a vidé, et s’en est servi comme d’un masque.

Derrière ce masque : une barbarie qui se dit victime. Une terreur qui se maquille en martyr. Une armée d’ombres qui dit : « Regardez ce qu’ils nous font. » Alors qu’elle tire, poignarde, viole, et filme.

Ce n’est pas nouveau. Ce ne l’est jamais. Le totalitarisme islamiste a des maîtres anciens. Il a appris chez les meilleurs. Le nazisme lui a enseigné la haine méthodique, le communisme, la dialectique victimaire, et le monde post-colonial, l’art du chantage à l’humiliation. Ce qu’il produit n’est pas une idéologie : c’est une fabrique de cadavres et de récits. Les enfants morts deviennent des projectiles médiatiques. Les écoles bombardées sont des scènes de théâtre. Le deuil est un spectacle. Le deuil est un alibi.

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À Tel-Aviv, on pleure en silence. À Gaza, on crie devant les caméras. Le mort israélien est une statistique. Le mort palestinien est un spot publicitaire.

Ils parlent de « génocide ». Ils répètent ce mot comme on agite une torche dans un entrepôt de poudre. Mais un génocide, c’est Auschwitz. Un génocide, c’est Treblinka, c’est la fosse commune, c’est le silence glacé des bourreaux qui notent chaque train, chaque convoi. Ce n’est pas une guerre urbaine où une organisation terroriste — qui déclare vouloir tuer chaque Juif sur terre — se dissimule dans des hôpitaux, lance ses roquettes depuis les berceaux, et filme ses martyrs pour TikTok.

Il y a là une perversion sublime. Le bourreau qui se fait passer pour la victime. Le kamikaze qui porte un doudou. Le sniper qui prie avant de tirer sur une crèche.

L’endoctrinement idéologique dans les universités occidentales

Mais le pire n’est pas là. Le pire, c’est l’Occident. Cet Occident ramolli, masochiste, qui s’excuse d’exister, qui aime ses bourreaux et hait ses alliés. Dans les universités, on apprend que l’Histoire est une colonisation permanente, que l’oppresseur est toujours blanc, occidental, sioniste. On y récite Marx comme d’autres récitent la shahada. On y croit que tuer est justifié quand on le fait au nom des opprimés. Le sang des innocents y est soluble dans la dialectique.

On enseigne à la jeunesse que la vérité n’existe pas, que tout est récit, que la violence est une réponse à l’humiliation. C’est ainsi qu’on produit des militants. Des idiots utiles. Des collabos à selfie.

Le Hamas et la guerre psychologique

Le Hamas connaît son audience. Il sait que l’Occident aime les faibles, même quand les faibles sont des bourreaux. Il sait que le mot « Israël » provoque des haut-le-cœur dans les salons parisiens, qu’il suffit d’un drapeau palestinien pour faire oublier une décapitation. Il sait qu’un cri de douleur bien cadré vaut plus qu’un millier de faits.

Et il sait que le totalitarisme d’aujourd’hui n’a plus besoin de chars. Il a TikTok, Instagram, les conférences intersectionnelles. Il infiltre les esprits comme un gaz. Il asphyxie le doute. Il transforme les campus en madrasas molles où l’on récite les dogmes de la lutte des races et des genres, pendant que dans les souterrains de Rafah, des otages juifs crèvent dans le noir.

Le totalitarisme islamiste, héritier du nazisme

Mais ce n’est pas un accident. C’est un projet. Un vieux projet. Le totalitarisme islamiste est le cousin d’un autre monstre : le national-socialisme. Ils se sont rencontrés dans les années 30. Dans les salons du Mufti de Jérusalem, ami intime d’Hitler, recruteur pour la Waffen-SS, ils ont scellé une alliance de haine. Une haine du Juif, du Moderne, du Libre. Aujourd’hui encore, les sermons des mollahs charrient l’écho de Goebbels. La radio islamiste hurle comme jadis le Völkischer Beobachter. L’ennemi est le même. Il s’appelle toujours « le Juif ».

Le rôle des relais occidentaux

Et nous ? Que faisons-nous ? Nous signons des pétitions. Nous parlons d’« apartheid ». Nous accusons Israël de faire ce que nos grands-pères ont laissé faire aux Juifs d’Europe. Cette inversion est une obscénité. Elle est aussi une complicité.

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Il y a dans cette époque une beauté tragique. Celle des démocraties qui tendent la main à ceux qui veulent les égorger. Celle des intellectuels qui pleurent Auschwitz le matin et défendent le Hamas l’après-midi. Celle des humanistes qui rêvent de paix, mais ne comprennent pas qu’il n’y a pas de paix possible avec ceux qui veulent votre mort.

La matrice Frères musulmans

Tout part de là.

Des années 1920, d’un instituteur égyptien, Hassan al-Banna, qui rêvait d’un empire islamique mondial et comprit avant tout le monde que la guerre moderne ne se gagnerait plus à la baïonnette, mais dans les cerveaux. Les Frères musulmansfurent cette invention géniale : un totalitarisme qui prie, qui éduque, qui pleure, et qui tue. Leur Coran n’est pas celui des mystiques. C’est un manuel de conquête.

Le Hamas n’est pas un corps étranger. Il est leur enfant. Leur modèle abouti. Il conjugue la kalachnikov à la caméra, la prière à la bombe humaine, l’orphelin à la stratégie médiatique. Et pendant qu’à Gaza, on fait sauter les écoles, à Oxford, à Sciences Po, à Harvard, leurs héritiers diffusent leur message sous les oripeaux de l’antiracisme, du progressisme, de la libération des peuples. Le vocabulaire change. L’idéologie, jamais.

Les Frères musulmans ont compris ce que Hitler, Staline, et même Mao n’ont jamais totalement saisi : qu’il n’est plus nécessaire de contrôler un État pour conquérir une civilisation. Il suffit de coloniser ses mots. Ses culpabilités. Ses morts.

C’est ainsi qu’ils avancent. En silence. Dans la pénombre des ONG, des colloques, des associations estudiantines. Ils ne veulent pas votre mort. Pas tout de suite. Ils veulent votre consentement. Et ils l’obtiennent. Jour après jour. Mots après mots. Mensonge après mensonge.



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Essayiste et fondateur d'une approche et d'une école de psychologie politique clinique, " la Thérapie sociale", exercée en France et dans de nombreux pays en prévention ou en réconciliation de violences individuelles et collectives.

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