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Le petit chantage aux migrants d’Erdogan


Le petit chantage aux migrants d’Erdogan
Migrants à la frontière entre la Turquie et la Grèce, près de Kastanies, le 29 février 2020 © Emrah Gurel/AP/SIPA Numéro de reportage: AP22433546_000022

Conquérir ou détruire l’Europe ne déplairait pas au président turc !


Les Grecs n’en peuvent plus. Plusieurs milliers de migrants ont encore pris d’assaut ce week-end les îles frontalières grecques, et en particulier celle de Lesbos. Le terme « migrants » employé partout est imprécis, il ne nous dit rien de précis du phénomène, et sert surtout à noyer le poisson sur la provenance, les raisons et conditions réelles de tous ces départs vers notre continent.

Cet afflux particulièrement massif est l’œuvre du marionnettiste Erdogan. En effet, ce joueur de flûte de Hamelin des temps modernes a laissé la porte de son pays grande ouverte depuis vendredi. Lundi, il a d’ailleurs déclaré qu’il laisserait désormais « des millions » de migrants rejoindre l’Europe.

Chantage et racket

Pour quelle raison ? Le président turc manie parfaitement l’art du chantage et du racket.

Alors que l’Union européenne (UE) avait promis de verser six milliards d’euros à Ankara pour que les Turcs retiennent les immigrés souhaitant rentrer en Europe, elle ne s’est finalement acquittée que de la moitié de cette somme. Erdogan sanctionne en conséquence une victime consentante qu’il tient par les cou…loirs migratoires.

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Nous pouvons au passage constater que l’UE est prête à payer ce qui ressemble à un impôt sur le migrant, impôt à s’acquitter pour ne pas avoir à recevoir de nouveaux invités indésirables. Quel aveu de notre classe politique dirigeante, pourtant si immigrationniste dans les discours ! Et quelle faillite pour Frontex, censée protéger les frontières de l’espace Schengen afin de rendre nos frontières nationales désuètes !

Un voisin pas commode

Aujourd’hui, les Grecs ne voient plus d’autre choix que de rejouer une version contemporaine de la bataille des Thermopyles – comme ils l’ont fait dimanche – en essayant de repousser eux-mêmes les bateaux venant s’échouer sur leurs côtes.

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Après avoir appelé en mars 2017 à la conquête de l’Europe par le ventre des femmes (rappelons la fameuse phrase qu’il prononça lors d’un discours adressé aux Turcs d’Europe à Istanbul: « Faites cinq enfants et pas seulement trois »), après avoir extorqué les pays européens pendant plusieurs années, l’islamiste Erdogan a maintenant décidé de punir directement ce qu’il considère comme sa Dâr Al-Harb[tooltips content= »Littéralement, le territoire de guerre »](1)[/tooltips]. A la fin des années 90, le nouveau sultan de la Turquie déclarait tout en sobriété, que « les mosquées sont nos casernes, les coupoles nos casques, les minarets nos baïonnettes, les croyants nos soldats ». Peu réjouissant pour une Europe qui apparait fort affaiblie.



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