Avec Il pleut des tueurs, Dominique Zay propose un thriller vif et inquiétant, ancré dans la bonne ville d’Amiens où il s’en passe des belles…

L’énigme d’un thriller peut déjà être difficile à résoudre lorsqu’il n’y a qu’un suspect et/ou un criminel. Dans Il pleut des tueurs, dernier roman policier de Dominique Zay, les assassins ou les assassins potentiels, on ne les compte plus tant ils sont nombreux ; d’où le titre.
Ancrée à Amiens, dans la Somme, que raconte l’histoire ?
Organisation mafieuse
Quand Clara, la nièce adorée d’Alban, est laissée pour morte, victime d’un chauffeur fugitif, il fait appel à son vieux camarade Yan Zadek, un détective privé très efficace mais un brin particulier. Le principal suspect, Julien Bacquet, est déjà inquiété pour un féminicide (le samedi 9 mars 2024, il a zigouillé sa légitime, Guyslaine Bacquet), meurtre dont s’accuse un certain Bruno Rousselot. On comprend que là, l’affaire se complique. La sexy sexa, Eugénie Klein, 68 ans, veuve depuis quinze ans d’un vieux mari riche et cardiaque, tente d’expliquer à Yan que Rousselot n’a rien à se reprocher puisque, le soir du méfait, « il était avec moi… dans mon lit. » Il est vrai que le Bacquet se révèle un personnage carrément horrible et peu recommandable : « Le peu de cas qu’il faisait de la nature humaine avait davantage diminué derrière les barreaux au contact de plus pourris que lui, et la seule chose qui trouvait grâce à ses yeux aujourd’hui résidait dans la visite de cette escort-girl ukrainienne qui venait le masser intégralement tous les samedis. » Coupable idéal ? Trop idéal ?
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Zadek cherche, s’accroche en bon enquêteur têtu. Il finit par découvrir, grâce à la toujours appétissante Eugénie, que derrière tout ça se cache une terrible organisation criminelle, une mafia sans morale aucune, Miss T, « c’est Thémis à l’envers, miss T/ Thémis, la déesse de la justice chez les Grecs, la loi divine (…) »
Bref et brutal
Pour certains, on s’en doute, cela se terminera très mal, très très mal… Yan, lui, à la faveur d’une promenade dans un parc, connaîtra un véritable coup de foudre pour Mona, une délicieuse métisse, qu’il retrouvera un peu plus tard et qui deviendra sa maîtresse : « Comme dans la chanson de Souchon, l’odeur de Mona serait dorénavant son alcool profond ».
Ce roman de Dominique Zay séduit par sa rapidité, ses chapitres uppercut d’une brièveté vivifiante, et par son intrigue bien ficelée. De plus, la ville d’Amiens y est parfaitement bien décrite jusque dans ses plus obscurs recoins. Un bon polar.
Il pleut des tueurs, Dominique Zay. Aubane éditions ; 198 pages.
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