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Le déni présidentiel face à l’ensauvagement

Le billet politique d’Ivan Rioufol


Le déni présidentiel face à l’ensauvagement
"Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre..." Monaco, 8 juin 2025 © Stephane Lemouton/SIPA

L’ensauvagement ? Quel ensauvagement ? Cinq ans après avoir raillé un prétendu « Kamasutra de l’ensauvagement », Emmanuel Macron persiste. Dans le sud, il a de nouveau balayé d’un revers de main la problématique, la reléguant au rang de formules creuses bonnes pour la presse à scandales. Au sommet de l’État, une âme sèche préside au déclin de la France, selon notre chroniqueur.


Dans le monde parallèle d’Emmanuel Macron, les violences et les meurtres que sèment les loups dans les villes restent des péripéties méprisables. Se joignant aux alarmistes climatiques, il a déclaré samedi à Monaco : « Certains préfèrent, pendant ce temps-là, brainwasher (laver le cerveau) sur l’invasion du pays et les derniers faits divers ». Cette incapacité du chef de l’Etat à ressentir la moindre empathie, y compris pour les proies des barbares qui tuent comme ils respirent, confirme son désintérêt pour les viles questions sécuritaires et pour le désespoir des endeuillés.

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Une âme sèche et futile préside au déclin de la France. Narcisse se contre-fiche de l’enfer que fait subir aux plaintifs sa société ouverte aux quatre vents de l’immigration. Les intifadas qui ont ponctué la victoire du PSG, les agressions antisémites qui se succèdent, les crimes racistes qui apparaissent ici et là ne sont il est vrai pas démontrables par la science, appelée par le président pour justifier ses priorités sur le réchauffement et son dédain pour la plèbe. Derrière les propos révoltants du chef de l’État, c’est un univers glacial, élitiste et aride, qui se révèle agresseur des faibles laissés sans protection. Samedi, le premier président de la Cour de cassation, Christophe Soulard, a, dans la même veine, dénoncé sur Mediapart un « populisme anti-judiciaire », au prétexte que l’opinion s’indigne de ces juges qui n’osent sanctionner sévèrement les voyous des cités mais n’hésitent pas à accabler les policiers qui leur résistent ou les politiques qui dénoncent les prétentions de certains magistrats à imposer leur loi. Ces violences institutionnelles attisent l’exaspération contre un système injuste, inhumain.

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Dès à présent, les parents meurtris par des rapaces venus de la « diversité » ne se taisent plus. Ils se révoltent contre l’abandon de l’Etat. Vendredi, le père de Benoit, 17 ans, mortellement poignardé à plusieurs reprises à Dax, dans la fanzone de la Ligue des champions, a laissé éclater sa colère : « On accueille des réfugiés et après ils tuent nos enfants (…) Il a fallu qu’une racaille de merde vienne lui enlever la vie (…) J’ai la haine (…) On n’est plus en sécurité nulle part ». L’autre jour, c’était la mère d’Elias, 14 ans, tué à Paris par deux jeunes récidivistes, qui interpellait dans une lettre ouverte ceux « qui se sont moqués de nous » : les juges des enfants qui ont laissé les deux adolescents se rencontrer en dépit d’une interdiction judiciaire, leurs parents démissionnaires, le maire du 14ème « qui n’a pas jugé bon de sécuriser les abords du stade », les médias « qui n’ont pas eu l’honnêteté d’écrire les mots machette et hachette, préférant minimiser l’acte en parlant de couteau », « les différents ministres de la Santé, de l’Éducation nationale, de la Justice, de l’Intérieur qui n’ont pas pris la mesure depuis des années de la dérive d’une partie de la jeunesse, de son ensauvagement, de l’impact des réseaux sociaux et de la banalisation de la violence ». « La France a tué mon mari ! », avait accusé Harmonie Comyn, veuve d’un gendarme tué par un voyou en aout 2024. Les familles de Lola, Philippine, Thomas et bien d’autres encore sont les autres victimes d’une caste prétentieuse qui, chef de l’État en tête, ne tient plus que par le déni, l’insulte, la morgue, la méchanceté. Les jours de ce petit monde imbuvable sont comptés.

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Journaliste, éditorialiste, essayiste. (ex-Le Figaro, CNews, Causeur)

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