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Carlos Martens Bilongo, un Cahuzac d’extrême gauche à la petite semaine

Le député de la Nupes est visé par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale, abus de biens sociaux et manquement de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique


Carlos Martens Bilongo, un Cahuzac d’extrême gauche à la petite semaine
Carlos Martens Bilongo (LFI). Manifestation Interprofessionnelle à l'appel de tous les syndicats de salariés le jeudi 19 janvier 2023 pour protester contre la reforme des retraites © Chang Martin/SIPA

Le député du Val-d’Oise est toujours soutenu par son parti, mais les affaires s’accumulent…


Il avait été l’une des révélations politiques de l’automne dernier – avec Grégoire de Fournas. Potentielle cible du « qu’il(s) retourne(nt) en Afrique ! » prononcé par le député RN, Carlos Martens Bilongo s’était fait connaître alors du grand public. Tout l’enjeu était de savoir si Fournas avait invité tous les passagers de l’Ocean Viking à rentrer en Afrique, ou bien le seul député Bilongo, pourtant pleinement français.

Une « casserolade » inattendue pour la Nupes

Si le Palais Bourbon a permis à de brillants députés (Léopold Sédar Senghor, Félix Houphouët-Boigny) de faire leurs premières gammes avant de devenir de grands chefs d’États africains, la possible assignation identitaire aux origines congolaises et angolaises de l’élu Nupes n’était pas très convenable. On ne sait plus très bien si c’est Staline ou Jacques Bainville qui a dit : « La mort d’un homme est une tragédie. La mort d’un million d’hommes est une statistique ». Vouloir renvoyer un député à sa terre d’origine, c’était effectivement honteux ; mais souhaiter le départ d’un bateau entier rempli d’Africains, ça pouvait encore à la limite passer.

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Dans cette partie de football à trois côtés qu’est devenue l’Assemblée nationale, l’occasion avait été trop belle pour les autres partis de tirer à boulet rouge sur le groupe RN, qui avait agréablement surpris depuis son entrée en force en juin 2022. Et puis, le temps a passé, il y a eu les rebondissements de la guerre en Ukraine, les grèves, l’affaire Pierre Palmade… et on avait un peu oublié Carlos Martens Bilongo. Le gaillard refait surface, mais plutôt au rayon « casseroles ». BFMTV a révélé que le député du Val-d’Oise faisait l’objet d’une enquête pour des soupçons de blanchiment de fraude fiscale et d’abus de bien sociaux[1]. Le député est soupçonné d’avoir dissimulé près de 200 000 euros aux autorités entre 2018 et 2022 et fait l’objet d’une procédure à la suite d’un signalement de Tracfin, la cellule de renseignement financier de Bercy. La chaîne d’infos en continu a également révélé que Carlos Martens Bilongo aurait sous-loué un logement social à l’une de ses sœurs jusqu’à fin 2022… alors qu’il était propriétaire de deux appartements ! « Ce sont des choses connues, absolument pas cachées et qui n’ont rien d’illégal », s’est-il défendu. Dans un communiqué[2], il a voulu préciser : « En 2018, j’ai acquis deux logements avec des prêts immobiliers ; l’un en investissement locatif […] l’autre pour mon futur logement personnel impliquant de lourds travaux qui ont été réalisés jusqu’à mon départ du logement social dans lequel je résidais avec ma sœur ». Il dit avoir « informé le bailleur social par écrit et par voie d’huissier en 2019 de toutes ces informations, qui n’y a rien trouvé à redire » ; « J’ai quitté le logement social pour habiter dans l’appartement à la fin de mes travaux, et ma sœur a pu libérer le logement social à la fin de l’année 2022. J’ai donc parfaitement respecté la loi à tous égards, et je n’ai pas habité dans un logement social après avoir été élu ».

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Puisqu’on parlait d’Afrique, concluons par un proverbe africain…

A la France Insoumise, on monte au créneau pour défendre le camarade. Manuel Bompard s’est fendu d’un tweet : « Cette cabale menée à coups de fuites judiciaires et d’informations erronées contre mon camarade Carlos Martens Bilongo est insupportable. Elle doit cesser immédiatement ». Les partis alliés de la Nupes commencent toutefois à juger la situation de moins en moins tenable et craignent que le député Bilongo ne devienne le Jérôme Cahuzac de la gauche de la gauche. Le risque serait grand de voir les adversaires du parti de Jean-Luc Mélenchon – jamais avare de leçons de morale et intraitable sur les questions de fraude fiscale – rétorquer : « lorsqu’on veut grimper au cocotier, mieux vaut avoir les fesses propres ».


[1] https://www.bfmtv.com/police-justice/le-depute-lfi-carlos-martens-bilongo-vise-par-une-enquete-pour-fraude-fiscale-et-blanchiment_AN-202305110636.html

[2] https://twitter.com/BilongoCarlos/status/1656725004027822084




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Professeur démissionnaire de l'Education nationale

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