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Arnaud Beltrame, la France qui résiste

Le lieutenant-colonel s'est sacrifié pour sauver une otage


Arnaud Beltrame, la France qui résiste
Arnaud Beltrame, en 2013. SIPA. AP22181749_000031

Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame est mort. L’officier supérieur de la gendarmerie s’était proposé comme otage pour sauver une femme séquestrée par le terroriste de Trèbes (Aude). Par son sacrifice, il incarne une France: celle qui ne renonce pas. 


Une nouvelle fois, ce vendredi 23 mars à Carcassonne et à Trèbes, la France a été frappée en plein cœur par les assauts de l’islamisme meurtrier. Une nouvelle fois, des vies ont été confisquées dans le sang au cri de « Allah Akbar ». Avoir battu Daech sur le terrain iraqo-syrien ne signifie certainement pas avoir réglé le problème de la prolifération idéologique de l’islamisme, bien au contraire.

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Dans ce deuil sans cesse renouvelé, la France s’est pourtant aussi redécouvert un visage de grandeur et de bravoure. La France qui se bat, la France qui résiste s’est retrouvée incarnée tout entière dans la personne du lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, et ce visage-là, au milieu du sang et des larmes, a fait beaucoup de bien. Par son acte héroïque, en se substituant volontairement à l’une des otages du tueur, il a rappelé, dans l’évidence du geste, ce que signifie servir et protéger. Servir l’intérêt général, la communauté nationale, et non pas être au service de soi-même ou d’une communauté au détriment des autres. Protéger, avoir le sens mûr et adulte des responsabilités. Surtout : être capable, face à des fous animés par la pulsion de mort, d’affirmer que de la mort, s’il faut en passer par là, on n’a pas peur. En tout cas, qu’on en a moins peur que de perdre son honneur et le sens des valeurs que l’on défend et qui nous dépassent. Car c’est bien la notion de sacrifice à laquelle ce geste nous a tous confrontés, avec stupeur et admiration, comme si nous l’avions un peu oubliée, comme si c’était un peu désuet et réservé à Verdun ou au plateau des Glières…

Ce n’est pas la police qui tue

Des héros, pourtant, la France qui résiste en compte beaucoup, depuis quelques années, des dessinateurs de Charlie Hebdo au couple de policiers Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, tués chez eux, du policier Xavier Jugelé abattu sur les Champs Elysées au jeune rescapé Lassana Bathily qui protégea des clients de l’Hyper Cacher, des militaires abattus par Mohamed Merah à toutes les nombreuses, trop nombreuses, victimes de l’islamisme dont l’héroïsme d’Arnaud Beltrame porte la voix et le visage.

Il y a la France qui résiste. Et puis il y a l’autre… Celle qui, pendant ce temps, accuse la police d’« assassiner » les citoyens qu’elle protège en réalité, celle qui préfère prendre inlassablement la défense d’un des représentants actifs des Frères musulmans, en la personne de Tariq Ramadan…

On ne peut qu’être frappé, pareillement, par le contraste entre le sacrifice consenti dans l’attaque de Carcassonne et de Trèbes, où des militaires d’une compagnie de CRS ont été préalablement pris pour cibles par le tueur, et les images diffusées la veille de la fin de la manifestation parisienne, débordée par les habituels ultras d’extrême gauche assiégeant de malheureux CRS réduits à l’impuissance, retranchés derrière les palissades de travaux de la colonne de la Bastille, pris pour cibles de gaz et jets divers et attendant prudemment de pouvoir s’extirper de là sans trop d’encombres. Ne l’oublions pas, les débordements en marge des manifestations contre la loi Travail avaient conduit à ce que deux policiers soient attaqués et leur voiture incendiée par des antifascistes aussi désœuvrés qu’enragés.

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Hier, le lieutenant-colonel Beltrame a sacrifié sa vie pour sauver les nôtres. Sa mort nous souffle encore un peu plus l’ardente obligation de résister.



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Chroniqueuse et essayiste. Auteur de "Liberté d'inexpression, des formes contemporaines de la censure", aux éditions de l'Artilleur, septembre 2020.

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