Accueil Brèves Adieu belle Amy, il nous reste Bono

Adieu belle Amy, il nous reste Bono


C’était en 2006, lors des Trophées de Q Music. La fête allait bon train, et Bono se lançait déjà dans un vibrant plaidoyer humanitaire lorsqu’Amy Winehouse eut la chic idée de lui jurer au visage : « Shut up ! I don’t give a fuck !« . Voilà une réplique intéressante. Qui d’entre nous n’a jamais rêvé d’interrompre une starlette de l’humanitaire en plein discours ? Qui d’entre nous n’a jamais rêvé de se comporter ainsi, avec la grossièreté sans appel qu’autorise l’interjection « fuck ! », mot sublime entre tous ?

Le mot serait une abréviation de l’expression suivante : Fornication Under the Control of the King. Si cette origine est avérée, alors les Anglais sont vraiment plus forts que nous. Eux seuls ont su conserver, contractée sous la forme d’une interjection, l’insolence aristocratique qui permet de jeter à bas les illusions sentimentales de notre époque. Amy Winehouse, cette lady si bizarre qui aurait fait le bonheur de Joseph de Maistre, savait d’instinct comment résister aux humanistes à la Bono qui peuplent nos concerts et nos Secrétariats à la coopération. C’est une chose qui se paie.

Le corps sans vie de Mademoiselle Winehouse a été retrouvé à Londres, capitale de l’Empire. Cette grande dame n’injuriera plus personne. Aujourd’hui, le mot fuck est en deuil.



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