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L’UNEF, idiote utile de l’islamisme?

Risposter au féminisme islamiste


L’UNEF, idiote utile de l’islamisme?
La présidente de l'UNEF Mélanie Luce © JACQUES DEMARTHON / AFP

Oui, il faut répondre systématiquement aux provocations du soi-disant « féminisme islamiste » !


Pour la énième fois, en l’occurrence à l’occasion de l’audition de la vice-présidente de l’UNEF[tooltips content= »L’Union nationale des étudiants de France »](1)[/tooltips] dans une commission de l’Assemblée nationale, le militantisme islamiste s’est manifesté avec succès : les démocrates se divisent sur l’attitude à adopter face à « la provocation » de la femme voilée, voire pire, d’aucuns considèrent comme une provocation l’attitude des députés qui ont exprimé leur désaccord en sortant de la salle de réunion. Pour ces partisans de « la tolérance », soit il ne faut nullement voir une provocation dans « la tenue vestimentaire » de Maryam Pougetoux, soit il faudrait faire le gros dos pour ne pas « envenimer les choses ». Car après tout, « cette jeune fille n’a rien fait d’illégal » et par conséquent il n’y à rien à redire à son hidjab (vert de surcroît), estiment-ils.

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Cette naïveté ou cette mauvaise foi persistante est pour le moins sidérante, alors que l’islamisme, ou « islam politique », est à l’offensive depuis plusieurs décennies. Son but, rappelons-le, est double : d’une part, la ré-islamisation des pays dits de « culture musulmane », partiellement laïcisés par des régimes nationalistes autoritaires (au Maghreb, au Moyen Orient, en Asie) ou « mal islamisés », notamment en Afrique de l’ouest où un certain syncrétisme atténue le rigorisme des pratiques religieuses musulmanes, et d’autre part, l’islamisation de l’Occident et des espaces non musulmans en Afrique. Le voilement du corps des femmes est partout (de Tombouctou à Karachi, de Marseille à Tunis, de Téhéran à  Stockholm) la marque de la progression de l’islamisme par les armes et par le verbe.  Dans les pays où il a gagné le pouvoir, le voilement est imposé par la violence et la répression, dans les pays à conquérir, le voile sous les formes les plus diverses s’impose insidieusement par la persuasion et la victimisation (du « simple foulard » à la burqa en passant par le niqab, le hidjab et même le burqini), l’effet de mode et la revendication à l’autonomie de la jeunesse, mais aussi la menace suggérée et la « mise au pas » musclée. 

Subversion

L’islamisme use en effet de toutes les armes pour venir à ses fins : gagner l’hégémonie dans les esprits et prendre le pouvoir sur les corps, dans les sociétés (par l’entrisme et la communautarisation) et dans les États (par le vote ou le coup de force). Emprise sur les individus, subversion du sens des mots, chantage, la fin justifie les moyens dans la lutte idéologique. Dans sa tactique systématique de retournement des concepts, d’inversion des rôles entre victimes et agresseurs, et de renversement de la charge de la preuve, l’islamisme, alors même qu’il procède à la séparation des sexes et à la discrimination systématique des femmes a produit un nouvel oxymore : « le féminisme islamique ».

Ceux qu’il est maintenant admis d’appeler « les idiots utiles de l’islamisme », défendent en effet de plus le plus souvent le voile non seulement comme la liberté du croyant, mais qui plus est comme l’expression de l’émancipation de la femme qui le porte. Les « néo-féministes » nous disent que personne, et surtout pas les hommes (entendus comme « mâles blancs ») ne peut prescrire aux femmes comment elles doivent s’habiller. Mais c’est ignorer que le voilement des femmes est précisément une prescription des islamistes (« mâles dominants » s’il en est). S’élever contre cette injonction politico-religieuse n’est en rien un acte d’autoritarisme ou de domination sexiste mais au contraire une révolte contre le sexisme qui préside au voilement des femmes. C’est une réaction libératrice contre l’oppression initiale du voilement.

Une lutte pour préserver la démocratie

La revendication à l’autonomie des individus est dévoyée par « le féminisme islamiste », en droit de choisir sa propre soumission. La « tolérance » érige alors cette intolérable imposition sexiste en valeur suprême contre le principe de la libre pensée. Et le pouvoir de la République d’instaurer et de maintenir un cadre commun est remis en cause. 

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C’est sur cette stratégie politique, de plus en plus agressive, de l’intégrisme islamiste que les responsables des partis « républicains » ont fermé les yeux par inintelligence du phénomène, par souci du politiquement correct, par lâcheté, par impuissance ou même par calculs à courte vue. Or ces contorsions pour euphémiser l’islamisme, pour ne pas nommer l’ennemi de la démocratie, sont un élément clé de la lutte idéologique de l’islamisme : culpabiliser l’ennemi (qu’eux ne se privent pas de nommer, à savoir l’Occident « colonisateur et néo-colonisateur »), nier l’évidence de l’offensive islamiste, et accuser de racisme ceux qui malgré tout osent le faire. 

C’est sur les renoncements des démocraties que l’islamisme ne cesse de progresser. Alors, oui, il faut lutter pied  à pied contre l’islamisme et répondre systématiquement à ses provocations, notamment à celles du soi-disant « féminisme islamiste » ! La riposte politique et idéologique est non seulement légitime mais nécessaire. Elle n’a que trop tardé à s’organiser. Les temporisateurs font de plus en plus figure de « collabos » de l’islamo-fascisme. Féministes conséquents et laïques résolus doivent enfin relever la tête, reconquérir « les  territoires perdus de la République » et faire reculer partout l’offensive islamiste.

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Philosophe et politologue. Présidente du CECIEC. Membre de Dhimmi Watch et de l’Observatoire des idéologies identitaires. Dernier ouvrage paru : "Cinquante nuances de dictature. Tentations et emprises autoritaires en France et ailleurs". Éditions de l’Aube 2023

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